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sujet; I took a walk with my fame down memory lane || Hazley

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I took a walk with my fame down memory lane || Hazley Empty
Ne rien connaître était son plus gros handicap. C'était la mémoire qui faisait un homme. Les souvenirs façonnaient une vie, et le caractère de gens. Il pouvait imiter aussi bien Ford qu'il le voulait, ou le pouvait, car la volonté n'avait que peu de place dans cette histoire – Stanley ne se souvenait pas qu'on lui aie jamais demandé son avis et il s'en serait bien passé – il ne prendrait jamais sa place. Il connaissait son frère, il faisait illusion. A long terme, il doutait que cela tienne. Le plan de Rabastan Lestrange était tellement audacieux que dans un premier temps, en effet, personne ne se rendrait sans doute compte de rien, mais fatalement, quelqu'un saurait. Tôt ou tard. D'une certaine manière,  Stanley en venait à espérer que ce soit le cas. Il avait souvent souhaité que cela finisse, car l'ancien directeur de Sainte-Mangouste n'avait guère les épaules pour ce genre d'épreuve. Il n'était pas prêt à les affronter. Il s'en voulait de ne pas être meilleur, de ne pas savoir faire, comme Ford, de ne jamais pouvoir s'en sortir, de renoncer, toujours au dernier moment, de hocher la tête, de baisser les yeux, et d'acquiescer en silence. S'il avait eu le courage de lever le poing, de dire non, de se révolter, de suivre son frère chez les insurgés, rien ne serait peut-être arrivé. Stanford lui manquait. Ses filles lui manquait. Sa vie d'avant, celle que Owen Avery et Rabastan Lestrange avaient allégrement ruiné, lui manquait.

Il ne la retrouverait jamais plus. Et il ne sortirait pas vivant de cette conspiration dont il n'était qu'un infime rouage...infime rouage qui pouvait la briser. Parfois, Stan souhaitait mourir, car il n'était pas assez brillant ou audacieux pour servir jusqu'au bout aux mangemorts, il finirait sans doute par se trahir tout seul. Alors les Insurgés se vengeraient, et il le paierait. Il ne voulait pas les décevoir eux. Il ne voulait pas décevoir Ford et son père, ces deux abrutis, ni Davius, ni la mémoire de ses nièces, ni ses filles qui comptaient sur lui. Il eut aimé avoir le génie de Ford, qui aurait trouvé une solution d'un simple éclat de rire. De toute façon, Ford ne se serait jamais mis dans un tel pétrin – c'était oublier à quel point son frère avait pu précipiter sa propre chute, et oublier que, en effet, Ford ne se retrouverait jamais dans une telle situation, et pour cause, le pétrin dans lequel il se trouvait était bien pire, puisqu'il était mort. Mais Stan n'était pas, n'avait jamais été objectif sur son jumeau. Il l'admirait férocement.Il était son meilleur frère d'arme, son meilleur ami, celui qui d'un coup de pouce pouvait faire dévier les catastrophes. Ford était l'homme le meilleur et le plus sage qu'il eut connu, malgré sa grande gueule, ses insultes et ses provocations insolentes. Il portait ses quarante ans verticalement, tel un arbre de la liberté. Il l'aimait sans effusion, sans pesanteur inutile. Inébranlablement.

Stanford lui avait sauvé la vie, et si parfois Stanley Mounthope se prenait à vouloir en finir – y rester, est-ce qu'ils pigeaient, tous ? Il voulait y rester – il savait aussi que son frère lui avait donné une chance. De sauver son âme, de se racheter, de sauver ses filles. Il pouvait contrecarrer le plan de Rabastan, il pouvait reprendre Meg et Espérance. Il le pouvait, il ne savait pas comment, mais il le pouvait. Il le fallait, de toute façon. Alors il pourrait parler aux gens, et s'excuser de les avoir honteusement trompé.

Il avait menti à Hazel Fitzalan en disant qu'il ne la connaissait pas, qu'il ne se rappelait pas d'elle. La première fois qu'il l'avait vu, elle s'était presque jeté dans ses bras. Il s'en voulait profondément de ce qu'il avait fait, de ces quelques mots prononcés - « je ne me rappelle pas, je ne sais plus qui tu es » - qui avaient jeté un froid empli de tristesse entre eux. Il avait vu le doute, la peur, la tristesse. Il n'avait compris qu'après. Ce n'était pas une amie, comme Mira Martillo, c'était quelque chose d'autre, de plus profond peut-être. Il connaissait Ford. Il connaissait son attachement légendaire – légendaire parce qu'il était rare d'en bénéficier – et les conquêtes qu'il accumulait. Ford avait une conception proche des amis et de l'amour.

Stan savait ce qu'il avait manqué et pourquoi Hazel Fitzalan lui en voulait. Il n'avait pas le choix, mais il aurait voulu dire quelque chose, expliquer au moins en partie.

Les gens ne méritaient pas de souffrir. Ford ne méritait pas de mourir. Hazel Fitzalan ne méritait pas  ça – qu'il l'abandonne. C'était sa responsabilité.

Il l'avait évité toute la journée, à cause de cette première fois qui s'était mal passée, alors qu'elle était tout de même venue au Bunker. Il réfléchissait à ça, et finalement, pour être tranquille, il s'était foutu à l'écart, dehors, avec un bon feu et une biéraubeurre, établissant une liste de matériel de soin dont il pourrait avoir besoin. Ils n'auraient jamais tous les éléments qui étaient sur la liste, même si ça pouvait toujours être utile. Tant pis, il essayait.

C'est là qu'il vit Hazel Fitzalan, justement. Et il fallait bien qu'il fasse quelque chose. Il se leva pour aller à sa rencontre : il allait improviser. Et espérer le faire sans bégayer. Il s'approcha donc et lança  : « Tu veux prendre un verre avec moi ? Il ne fait pas trop froid près du feu, et y a un putain de ciel, ce soir. » Ce qui était par ailleurs tout à fait vrai, même s'il aurait du dire autre chose. Il eut un sourire désolé : « Je suis navré pour euh...l'autre fois. C'était...brutal. » Oui, bon. « C'est à cause d'Azkaban. Et de ses gardiens. » Oui, c'était dur à dire, mais il le fallait. « Il y a des pans entiers de ma vie qui m'échappent. Ils m'ont pris ça aussi. En plus de mon frère. »En plus de tout le reste. Il ne voulait pas se rappeler. Ses mains tremblaient. Il en aurait presque ri. C'était un tremblement nerveux, témoin d'une grande agitation interne. Il n'avait pourtant jamais tremblé, même dans une opération délicate, à cause de la nervosité. « Tiens, regarde. Tu croyais pas que tu me verrais trembler un jour, hein ? »
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L’endroit la met mal à l’aise. Bunker où les loups se rassemblent, prêts à hurler à la lune la nuit tombée. Frissons qui parcourent sa colonne vertébrale, au souvenir des colères terrifiantes et de la silhouette menaçante du bourreau. Elle redresse la tête, presque par réflexe, pour confronter son regard aux étoiles, noyées sous les feuillages touffus des arbres ; elle parvient à peine à les distinguer. Toute la journée, qu’elle a passé ici, à courir à droite et à gauche, tentant de rentrer à son propre camp le plus rapidement possible. Le repère des aliénés n’est pas franchement plus agréable, d’un point de vue purement objectif, et encore moins de son regard à elle, le luxe bafoué et définitivement enfermé quand elle est confrontée aux ruines qui lui servent aujourd’hui de logis. Au moins, elle s’y sent en sécurité, à la maison (et c’est peut-être le plus triste), quand ici, elle ne rêve que d’une chose : s’éloigner des lycans qui pourraient tout aussi bien comploter pour la bouffer à l’instant même – qui a dit qu’elle était devenue parano ?
Il s’approche d’elle sans qu’elle ne le remarque, et elle sursaute presque quand il l’aborde. Rapidement, toutefois, elle lui fait face, et elle s’en veut d’espérer qu’il ait eu une épiphanie, comme ça arrive parfois chez les moldus, l’amnésique qui reprend pleinement possession de ses souvenirs. Peut-être qu’elle est venue par ici pour l’apercevoir, d’ailleurs. Peut-être pas. De toute façon, il ne s’en souvient pas, elle le sait rien qu’en le voyant là, pataud. Ses sourcils se froncent légèrement, la déception plus violente que raisonnable. « Tu veux prendre un verre avec moi ? Il ne fait pas trop froid près du feu, et y a un putain de ciel, ce soir. » La voix de l’autre, et son air un peu maladroit ; expression qu’elle ne lui connait pas, qui l’étonne un peu, page du livre écornée, et ses souvenirs à elle, un peu souillés. Ses yeux se lèvent une nouvelle fois en direction du ciel, comme pour vérifier la véracité de ses dires. Tapis bleu marine où des diamants crépitent, la lune se faisant discrète, à son plus grand soulagement. Son sourire vient rencontrer celui de Ford, et elle doit se faire violence pour ne pas tendre la main pour l’agripper, le souvenir cuisant de leur dernière rencontre venant calmer le plaisir qu’elle a, à le voir en vie, devant elle. « Je suis navré pour euh...l'autre fois. C'était...brutal. » Brutal, c’est le mot qu’il utilise, et sans doute celui qu’elle aurait choisi aussi (et ça la réconforte, étrangement, que ces quelques syllabes soient là, entre eux). Elle laisse échapper un léger rire, douceur amère qui lui vrille l’âme. Elle se souvient parfaitement lui avoir foncé dessus, bulldozer que rien n’aurait pu arrêter. L’impression de heurter un mur quand elle s’attendait à sentir des bras l’enlacer, et l’éclat confus au fond de ses pupilles, l’indifférence cruelle qu’elle avait reçue comme une gifle. Il avait bégayé qu’il ne se souvenait pas, désolé, et elle était partie dans l’autre sens pour ne pas imploser ; le cœur violemment piétiné par ses excuses dénuées de la chaleur qu’elle avait pour coutume d’entendre dans ses intonations râpeuses. « C'est à cause d'Azkaban. Et de ses gardiens. » Elle sait. Elle a compris, depuis, les pièces du puzzle qui s’assemblent et sa rage qui ne fait qu’enfler, imaginant ce qu’ils ont dû lui faire endurer. Sûrement pire encore que ce qu’elle a vécu, elle. Ca alimente le feu corrosif de la haine, et sa bouche vient se tordre en une moue contrariée alors que ses yeux le détaillent, à l’affût du moindre détail qui pourrait lui échapper. Elle ne sait pas comment réagir, l’image est la même, mais l’intérieur lui a été arraché. Alors, elle reste silencieuse en l’écoutant, chose pourtant hautement improbable, elle qui avait l’habitude d’interrompre le comparse en pleine envolée lyrique pour le simple plaisir de décortiquer, chercher la petite bête, commenter. Lèvres pinces, elle le laisse terminer, et ça la démange d’ouvrir la bouche pour tout lui expliquer. « Il y a des pans entiers de ma vie qui m'échappent. Ils m'ont pris ça aussi. En plus de mon frère. »
Le frère qu’elle a vu, des mois plus tôt, chez la Esterhàzy, l’image de Ford en plein milieu du cauchemar, ça lui avait donné envie d’hurler, Stanley, qu’il s’appelle. S’appelait, désolée, elle se corrige mentalement, le cerveau prêt à exploser. Désagréable impression de le revoir, en face d’elle, et maintenant elle imagine presque la silhouette fantomatique de la louve derrière lui, prête à lui bondir dessus. La gorge nouée, tout son corps tendu, elle se contente de hocher la tête. « Je suis désolée pour ton frère. Je sais que tu tenais à lui. » La phrase passe péniblement la barrière de ses lèvres, qu’elle mord presque à sang à présent. Elle a la sensation douloureuse d’être coincée, entre ce qu’ils avaient été, ce qu’elle avait été, ce qu’ils n’étaient plus, et ces traits qui lui rappelaient trop de choses qu’elle aurait voulu oublier ; quand elle, elle ne lui disait rien du tout. Guerre de merde, vouée à tout lui enlever, soigneusement, tout ce qui avait un jour compté. Ses doigts viennent frôler sa manche, le réconfort dans le geste, comme elle avait l’habitude de le faire, n’ayant jamais été particulièrement douée dans les paroles motivantes et pleines d’espoir. Elle a le cynisme sous la peau, elle aussi, depuis. « Tiens, regarde. Tu croyais pas que tu me verrais trembler un jour, hein ? » Elle hausse un sourcil, le frémissement dans la lèvre presque rieuse. « Le grand Ford, sans peur, nerveux face à moi, hein ? » Moqueuse dans les lettres traînantes et l’œillade qu’elle lui lance, ravie de pouvoir éloigner le malaise, rien que pour quelques secondes. « J’pensais pas voir ça arriver un jour, en effet. Sache déjà que je ne te laisserai jamais oublier ça, en tout cas. » Animée, le tact qui disparaît dans ces commentaires acerbes qu’elle lance sans réfléchir, puis, un peu en retard, elle se rend compte de ses pieds. En plein dans le plat. Grimace presque comique alors que ses paupières s’arrondissent légèrement, qui vaut à son avis pour une excuse en bonne et due forme.
« Un verre, t’as dit ? » Elle enchaîne, les mots se bousculant presque, comme une course contre la montre, fuir la réalité de l’étincelle qu’elle ne trouve plus dans ses prunelles. Elle évite un peu de le regarder en face, se concentrant sur le feu qui brûle à quelques pas d’eux. « J’espère que t’as de la bièraubeurre et pas une connerie de jus de citrouille. » Elle maugrée déjà, se dirigeant en l’attrapant par le poignet vers l’endroit qu’il venait de quitter pour s’y affaler, tendant une main au-dessus des flammes pour la réchauffer. Elle en oublie presque le bunker, la lune menaçante même si presque inexistante, et l’étranger si familier à ses côtés, un large sourire aux lèvres, de ces émotions qu’elle n’est jamais capable de contrôler bien longtemps. « Ça me fait plaisir de te voir, en tout cas. » Et tant pis si ce n’est pas le cas pour lui, qu’elle se dit, elle a bien tout son temps pour lui rappeler. Après tout, il l’avait bien invitée, à boire un verre, right ? Elle se saisit de la liste qu’il avait laissée derrière lui, et la parcoure rapidement d’un air concentré. « On a certains de ces trucs chez nous. » Elle-même est de toute façon venue pour cette raison, partage de ressources plus ou moins équitables, entre deux querelles intestines. « Mémoire ou pas, tu te remets rapidement au boulot. » Deuxième référence à la tête qu’il a perdue, la rancœur qui grince entre les dents ; pourtant elle lui sourit, provocante et souveraine, et glisse d’un sujet à l’autre avec l’aisance de celle qui essaie tant bien que mal d’éloigner la boule au fond de la gorge, d’étouffer les larmes qui menacent parfois de la submerger.  
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