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sujet; [Manoir des Selwyn] Le thé est servi. La tentative de meurtre est offerte.

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Zilean ∞ Kieren
Death is nothing, but to live defeated and inglorious is to die daily.


Bras croisés, Kieren attendait. Son heure, mais plus pragmatiquement, aussi que l'eau finisse de bouillir. Il se demandait vraiment où était la suprématie des Sangs-Purs quand on voyait leur cuisine. Leurs équipements étaient dignes du Moyen-Âge. Pas d'arrivée de gaz, obligé de se servir d'un antique poêle, ce qui avait déjà marqué les mains et bras de l'asiatique de brûlures plus ou moins profondes. Si seulement il avait pu se soigner, mais non, il pouvait juste passer ses mains sous l'eau en cas de brûlure, et attendre que ça passe. Il avait vu pire, mais il avait toujours cru que tout cela était derrière lui, que plus personne ne pourrait jamais plus l'exploiter. Il se trompait. La bouilloire finit par siffler, le tirant de ses tristes méditations. Il remplit d'un geste précis mais fatigué la théière, regardant sa montre moldue -une des rares choses qu'on ne lui avait pas pris, sans doute à cause de son inutilité apparente- pour contrôler le temps d'infusion de la boisson. Il ajouta avec un sourire moqueur des biscuits au plateau. Il savait très bien que le maître de maison avait en horreur les choses sucrées, c'était une provocation que de faire semblant de ne pas le retenir alors que l'on en a largement les capacités. Et puis, il espérait que cela ferait une légère diversion. Il avait assez attendu, observé. Il avait décidé de tenter quelque chose, plutôt que continuer à encaisser sagement les humiliations.

Cela faisait 15 jours qu'il serrait les dents, qu'il jouait la docilité avec conviction. C'était extrêmement dur pour lui de ne pas craquer, de ne pas répliquer, de ne pas frapper cet homme. Le reste de la famille, il essayait de ne pas y faire attention. Mais lui, c'était impossible de l'ignorer. Cela faisait trop d'années qu'ils se haïssaient cordialement. Seulement, maintenant, il était à sa merci, et cela, c'était intolérable. Il ne serait jamais au service de qui que ce soit. Et encore moins d'une vermine dans son genre. S'il voulait l'avoir à ses ordres, il allait devoir faire plus que juste lui apposer une marque au cou. Kieren ne s'avouerait pas si facilement vaincu. Il retira les feuilles de thé de la théière. Il prit aussi le petit couteau qui couperait sûrement aussi bien la gorge d'un porc qu'une pièce de bœuf. Il le dissimula habilement dans la ceinture de ce ridicule tablier blanc dont on l'affublait. Il prit le plateau et quitta calmement la pièce.

Lorsqu'il passa la porte du bureau de son « maître », son visage ne laissait aucunement paraître son excitation. Cela faisait déjà de très nombreux jours qu'il imaginait toute les façons qu'il aurait de torturer cet homme, et finalement, peut-être allait-il pouvoir mettre sa créativité à profit par cette charmante après-midi. Il doutait aussi. Sans doute que leur lien tatoué sur sa peau l'empêcherait d'aller jusqu'au bout de son acte, mais cela ne lui coûtait rien d'essayer ? Que risquait-il ? Des coups ? L'enfermement ? Il avait déjà vu bien pire. Il n'avait absolument rien à perdre, et tout à gagner aucune raison d'hésiter. Il posa le plateau sur la table prévue à cet effet, et versa le thé dans une tasse. Il apporta celle-ci avec l’assiette de biscuits sur le bureau de l'homme, sans dire un mot.

Normalement, il aurait dû s'éclipser après cela, mais il n'en fut rien. Sa main alla saisir le couteu dissimulé à sa taille, et il entama un geste absolument maîtrisé pour le planter dans le visage de l'homme. Mais son corps se figea alors qu'il n'était qu'à quelques centimètres de sa cible. Merde ! Lorsqu'il était énervé, les insultes moldues étaient les premières à lui venir à l'esprit. Il l'aurait sans doute crié si l'ensemble de son corps n'avait pas été bloqué. Au moins, il avait essayé. Il savait à présent que toute attaque directe était vaine. Le seul problème, c'était que son corps ne semblait pas vouloir se libérer de ce sortilège. Sans doute une clause de sa marque, de son tatouage. Il n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se produire maintenant. Lui qui se plaignait d'être à la merci de l'homme, il réalisait que cette plainte n'était que plus justifiée à présent...

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Kieran R. Bak & Zilean Selwyn




――――-―• Le thé est servi. La tentative de meurtre est offerte. •――-―――
Étrangement, Zilean se sentait moins bien chez lui qu'au ministère. Enfin, ce n'était pas comme le manoir dans lequel il vivait était inconfortable, loin de là. Mais l'ambiance familiale n'était pas vraiment l'environnement qu'il préférait. Bien sûr, il tenait à sa famille, à sa femme, ses gosses, mais c'était délicat pour lui de le montrer. Il n'avait jamais pensé qu'à la réussite, négligeant ainsi sentiments et affection. Après tout, l'amour n'était rien comparé à un coffre remplit de galion à Gringott, il n'avait pas besoin de tomber amoureux, il avait juste besoin de richesse. On ne pouvait rien s'offrir avec des sentiments alors qu'avec des galions, le monde entier était à portée de main. En tout cas, c'était comme ça que Zilean pensait, comme ça qu'il avait appris à penser. Il avait fait un choix depuis longtemps : quoi qu'il arrive, il ne laisserait jamais rien, ni personne, se mettre en travers de lui et la réussite. Jusqu'ici, ça avait plutôt bien marché pour lui. Il faut dire que les circonstances étaient de son côté, le retour de Lord Voldemort, le fait qu'il s'empare du ministère, sa victoire sur le monde magique, bref, en tant que sang-pur dans un monde élitiste, il se sentait bien.

Mais passons. Là, hélas, il n'était pas dans son bureau au ministère, mais dans son bureau chez lui. Il s'était occupé de la paperasse, après tout, c'était son truc ça. Enfin bon, ce fut l'heure du thé et ce fut son nouveau "jouet" qui le lui apporta. Les rebuts étaient devenus accessoires incontournable pour tout sorcier qui se respecte. Pas spécialement fan des effets de mode, Zilean avait fini par céder uniquement parce qu'il y avait une personne dont il voulait se venger : un connard de chinois né-moldu (oui il cumulait) qui l'avait humilié à plusieurs reprises, aussi bien au quidditch à l'époque de Poudlard qu'au ministère. Notamment cette fois où il avait fouillé dans son bureau et avait réussi à s'échapper. Frustrant pour un sorcier de qualité, un membre de la famille Selwyn qui plus est, de se faire avoir par une sous merde qui n'aurait jamais dû avoir le droit d'utiliser une baguette magique ou de travailler au ministère. Il avait aussi entendu des rumeurs quant à sa sexualité, mais ça, il ne préférait pas vraiment s'en mêler pour le moment. Il avait lui-même du mal à assumer sa bisexualité, alors ce sujet avait tendance à le déranger. Quoi qu'il en soit, le sang de bourbe lui servit son thé et une assiette avec des biscuits... pure provocation, il n'était pas stupide. Zilean détestait ce genre de choses et le chinois le savait.

Il s'apprêtait à réagir lorsque le rebut dirigea un couteau vers lui dans un geste maîtrisé. Zilean fut, comme toute personne normale, surpris, les yeux écarquillés observant la lame. Mais heureusement, le lien qui les unissait désormais, empêcha l'ancien serdaigle de blesser son maître. Reprenant ses esprits, Zilean retira ses lunettes calmement et observa celui qui avait voulu le blesser avec un sourire en coin et un air méprisant. « Tu pensais vraiment que ce serait si facile ? Je te pensais plus intelligent que ça mais j'ai visiblement surestimé tes capacités de sang de bourbe. » Il haussa les épaules, gardant cet air méprisant accroché sur le visage tout en récupérant le couteau et en éloignant son siège du chinois. Il posa le couteau sur son bureau et attrapa les biscuits dans l'une de ses mains, contractant ses muscles, les miettes tombèrent sur le tapis -hors de prix- qui se trouvait sous leurs pieds. Il recommença l'opération une seconde fois pour qu'il ne reste plus un seul de ses horribles gâteaux sucrés et s'essuya la main sur le tablier du né-moldu. « Je crois que tu as du ménage à faire... » Lâcha-t-il en attrapant sa tasse de thé dans une main et sa précieuse baguette qui était rangée dans sa robe de sorcier de l'autre. D'un geste fluide de la main, il libéra son « elfe de maison » du sort qui l'entravait et rangea l'objet en bois d'aubépine là où il venait de le récupérer. Le ténébreux avala un peu du liquide chaud tout en observant de façon toujours aussi hautaine, l'homme qui se trouvait avec lui dans la pièce.
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Zilean ∞ Kieren
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Kieren ne savait pas ce qui en cet instant le dérangeait le plus, la surprise incrédule sur le visage de ce connard, ou le fait d'être impuissant, privé même de ses mouvements. Les deux cumulés le mettaient clairement hors de lui. Si seulement, il avait pu achever son acte. Il ne rêvait plus que de ça depuis sa vente : du sang de ce porc sur ses mains. Il n'avait jamais aimé tuer. Il aimait le combat, la lutte, mais pas ressentir la mort. Seulement, là, c'était différent. Il voulait sa mort. Il ne voulait que cela. Si son maître était tué, cela mettait forcément fin à ce serment insupportable. Il savait très bien qu'il n'obtiendrait jamais sa liberté de la bouche de ce suprématiste débile. Il aurait voulu lui faire ravaler son sourire méprisant. Sa victoire, il ne la devait qu'aux circonstances, jamais il n'aurait si facilement gagné s'ils avaient été à armes égales. Il suffisait de voir comme les choses s'étaient déroulées quatre ans auparavant, même pas foutu de neutraliser un sang impur dans son propre bureau. Il ne devait tout cela qu'aux foutues circonstances. Si seulement Kieren avait eu sa baguette, si seulement, il n'y avait pas ce foutu serment ! Azkaban lui semblait presque plus agréable maintenant. Mourir de désespoir c'était mieux que d'être dans une putain de servitude.

Il observa les mains de l'homme. Ses foutus doigts en train d’émietter les biscuits. Les débris d'aliments tombant sur le sol. Si seulement il avait pu lui faire bouffer ses foutus gâteaux... Au lieu de ça, il savait qu'on lui demanderait de nettoyer ce qu'il était en train de faire. Il pouvait toujours crever, Kieren ne le ferait pas. Son ménage, il n'avait qu'à le faire lui-même, il y avait des sorts pour ça. Il n'avait qu'à lui prouver la supériorité de la magie sur les techniques moldues !

Son corps fut libéré de l'emprise magique. Il manqua de chuter en raison de son geste avorté, et de son équilibre précaire, mais il se rattrapa, se redressant avec fierté. Il recula de deux pas, toisant l'homme avec un mépris s'il n'était pas supérieur, au moins égal à celui du Sang-Pur. Il resta immobile. Il ne ferait pas ce qu'on lui demandait. Ses poings se crispèrent légèrement. Quel dommage qu'il ne puisse pas le frapper. Il en avait tellement envie. C'était presque un besoin. Ses lèvres tremblaient de rage.

« Va te faire foutre. Je nettoierai que ton sang quand j'aurai trouvé un moyen de t'égorger. »rétorqua-t-il froidement. « Tu as encore une baguette, alors sers t'en. Même si vraisemblablement, tu n'as jamais su t'en servir aussi bien qu'un Né-Moldu. »

Un sourire mauvais paracheva sa tirade, s'il n'avait plus d'arme pour se défendre, il lui restait au moins le souvenir de ses victoires passées pour apaiser sa dignité meurtrie. Il n'attendit pas de réponse pour tourner les talons. Il savait qu'on ne le laisserait très certainement pas s'en tirer aussi facilement. Il ne respectait pas les règles du « jeu » en se comportant ainsi, mais il n'avait pas vraiment eu son mot à dire sur l'établissement de ces même règles, aussi, il considérait logique de s'octroyer le droit de tricher. Il arriva à la porte, mais bien sûr, l'homme venait de la fermer par un sort. Kieren se retourna, croisant ses bras sur son torse, appuyant son dos sur la porte, il ne fit pas un pas vers l'homme ou la tâche qu'on lui avait attribué.

« Alors quoi ? Tu vas me forcer à te lécher les bottes, c'est ça ? Vas-y. Tu as intérêt d'employer le bon sort, parce que ça risque pas d'arriver sans un tour de magie. Mais à force de fuir le combat, et de t'enterrer dans tes papiers, tu as peut-être perdu la main. Si tu l'as eu un jour. »lança-t-il avec insolence.


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Kieran R. Bak & Zilean Selwyn




――――-―• Le thé est servi. La tentative de meurtre est offerte. •――-―――
Visiblement, le chinois était déçu que son plan n'ait pas fonctionné. Il croyait quoi ? Que ce serait aussi facile de tuer son maître ? Maintenant qu'il était relégué au rang d'elfe de maison, il aurait dû se douter qu'essayer de tuer l'homme qui l'avait généreusement acheté ne marcherait pas, où alors, il était réellement stupide. En même temps, pour un sang de bourbe c'était normal la stupidité non ? En tout cas, Zilean était bien content de le décevoir à ce niveau-là, déjà parce qu'il n'avait pas vraiment envie de mourir (ce qui était normal), ensuite, parce que le fait que ce soit un échec de la part de ce satané né-moldu était assez jouissif dans le fond. Enfin bon, il leva les yeux au ciel en entendant la réponse du chinois. Ce n'était pas demain la veille qu'il pourrait l'égorger et c'était con comme réflexion, à quoi bon nettoyer son sang alors qu'il aurait été ravi de le voir couler. Aucune cohérence, mais bon, il ne fallait pas trop en demander à cet attardé sans doute. Il n'apprécia pas sa réflexion insinuant qu'il était meilleur sorcier que lui. Zilean serra la mâchoire, il ne pouvait pas se laisser aller à la provocation puérile de ce type. Forcement, il ne pouvait pas moins bon qu'un sang de bourbe, il avait la magie dans le sang, depuis des générations, son sang n'avait jamais été souillé par un quelconque sorcier impur. Sa magie était donc mille fois meilleurs que celle de ce pouilleux, il n'avait rien à redire la-dessus. Quoi qu'il en soit. Le chinois voulu partir... ça n'allait pas se passer comme ça. Si Zilean lui avait donné un ordre, il devrait obéir de gré ou de force. Et de force, ça ne serait pas très agréable pour lui. Il avala une nouvelle gorgé de thé en écoutant les nouvelles provocations de l'objet qu'il avait récemment acheté. Décidément, ils auraient dû les dresser mieux que ça à Azkaban, leurs prisonniers...

Quoi qu'il en soit, Zilean ne considérait pas qu'il avait fui le combat, il avait simplement utilisé ses forces à un endroit plus approprié. Il était un homme de réflexion, pas d'action. Ce qui ne l'empêchait pas d'être plutôt doué en maléfice. Il avait eu le loisir de s'entraîner sur les elfes de maisons. Il n'avait aucun mal à jeter les sortilèges impardonnables ou n'importe quel sort comme confringo ou cracbadaboum. Autant il était nul en divination et astronomie, autant sa matière de prédilection avait été les sortilèges, il avait très vite appris le principe des sortilèges informulés. Bref, Zilean n'était pas un sorcier de dix-sept ans à prendre à légère, c'était un homme de quarante ans qui n'avait aucun scrupule ni remords, le genre d'homme qui devenait facilement dangereux, une baguette entre les mains. Pas violent, mais terriblement rancunier. Si Bak était maso, il pouvait très bien continuer sur cette voie là, ce n'était pas un problème. En tout cas, usé de la force n'en était pas un pour Zilean. Il n'avait pas vraiment envie de le tuer, déjà parce que même si sept cent galions était une somme assez peu significative pour lui, ce n'était pas rentable de le tuer aussi vite, ensuite, parce que le tuer serait bien trop généreux et annulerait sa vengeance. Et il était encore trop tôt pour faire cesser ce petit jeu. Il se contenta donc d'un air de dégoût avant de répondre au chinois.

« Je ne voudrais pas salir mes bottes avec de la salive de sang de bourbe. En revanche, contrairement à ce que tu sembles penser, je suis très doué pour les sortilèges impardonnables. Je ne te ferai pas le plaisir d'avada kedavra, mais imperium me semble totalement approprié dans cette situation. » D'un mouvement de la main et par la fameuse technique des sortilèges informulé, il lança le sort qui obligerait le rebut à obéir, même s'il n'en avait pas envie. « Maintenant, nettoie ces miettes, sans abîmer le tapis évidemment. » Lâcha-t-il froidement à l'égard du sang de bourbe qui se trouvait dans la pièce avec lui. S'il voulait passer sa vie contraint au sortilège d'imperium, ce n'était pas un problème pour le ténébreux. Ça lui éviterait les prises de tête pénibles avec ce chinois. Et puis, c'était pas mal comme vengeance, être sous entrave de ce genre devait être terriblement frustrant et horrible. Heureusement, Zilean n'avait jamais subi ce genre de choses, son sang était bien trop pur pour ça.


Dernière édition par Zilean Selwyn le Sam 20 Sep 2014 - 10:51, édité 1 fois
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Zilean ∞ Kieren
Death is nothing, but to live defeated and inglorious is to die daily.


Kieren restait impassible. Cet homme pouvait bien le menacer. Il ne bougerait pas. Il n'avait pas combattu toutes ces années pour se soumettre de son plein gré. Il en était hors de question. Il lutterait toujours. Il résisterait. Il se foutait de souffrir. Rien ne serait plus douloureux que ce qui était déjà arrivé. Il n'avait plus rien à perdre. Rien. Il voulait juste vivre en respectant encore ses idéaux. Le reste n'avait plus aucune importance. Il subirait et la mort serait une délivrance. Il n'y avait que cela à constater. Son regard ne bougea pas. Il restait insolent, son regard noir bloqué sur celui de l'homme. Qu'il fasse ce qu'il voulait. Il n'y avait plus rien à dire. Il n'avait plus qu'à attendre la fin.

Lorsque la baguette se pointa vers lui, un frisson parcourut son échine. Même s'il n'avait rien à perdre, il avait peur. Peur de ne pas savoir résister. Peur d'abdiquer. Peur de finalement n'être que faiblesse. Le sort le frappa sans qu'il tente de l'éviter. Il n'avait jamais ressenti cela. La douleur était vive, mais sûrement moins forte que pour un endoloris. Celle-ci était sans doute accentuée par sa résistance mentale. Il voulait résister, mais ne le pouvait. Son corps finit par se mettre en branle. C'était comme s'il était dépossédé de son droit le plus fondamental : le droit d'exister. Il aurait aimé hurlé, mais il n'était plus qu'un pantin. Il sortit du bureau d'un pas rapide, allant chercher le nécessaire pour nettoyer le tapis. Il se détestait d'une telle servitude. Mais il ne pouvait pas lutter. En cet instant, il haïssait la magie. Pourquoi rendait-elle ce genre de chose ? Il regrettait de n'être pas resté un simple moldu. Il n'aurait jamais subi cela. Il n'aurait pas su. Il n'aurait pas tant souffert.

Il revint dans le bureau, s'agenouillant aux pieds de l'homme, il ramassa le gros des miettes de ses doigts, puis appliqua un tissu humide pour achever correctement le nettoyage, mettant cela dans un récipient faisant office de poubelle. Il faisait cela avec application et méticulosité. Il avait déjà fait cela de nombreuse fois, quand il était plus jeune. Il pensait avoir oublié comment faire cela. Mais cela reste gravé dans la mémoire ces méthodes. Tout comme le fait de rester soumis, cela reste dans les gènes. La tapis fut rapidement nettoyé.

Mais il ne repartit pas vider sa « poubelle » dans la cuisine. Il resta là, agenouillé devant l'homme, le regard vague. L'ordre était de nettoyer, c'était fait. Son corps refusait d'en faire plus, il n'en avait pas reçu l'ordre, alors, il restait là, devant son maître. Attendant un nouvel ordre. C'était dégradant. Kieren réalisait à quel point son libre-arbitre pouvait être réduit à néant. Cet homme pouvait faire ce qu'il voulait de lui. Absolument tout ce qu'il voulait. Il pouvait l'humilier. Il pouvait lui demander de se mettre nu et d'imiter un chien, il le ferait. C'était démoniaque. Kieren était impuissant. Comment pouvait-il accepter de vivre comme cela ? Il ne le pouvait pas. Il ne le voulait pas. S'il ne pouvait pas briser le serment qui le liait à cet homme, il pouvait toujours attenter à sa vie. On ne pouvait pas lui enlever son droit de mort.

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Kieran R. Bak & Zilean Selwyn




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Zilean fut plutôt satisfait de son sort, même s'il ne l'utilisait pas couramment, il ne perdait pas la main en magie noire, en même temps, il s'était entraîné dur (et en cachette) lorsqu'il était jeune. En prenant de l'âge, se servir de sa baguette n'était plus tellement pour se genre de sort mais pour de l'utilitaire, sauf lorsqu'on faisait parti des tireurs d'élite ou ce genre de boulot. Mais Zilean n'était pas le genre d'homme à vouloir se salir les mains, il préférait largement sa place dans son bureau et déléguer les tâches ingrates à des gens inférieur à lui. Sachant que selon lui, il y avait beaucoup de monde qui lui était inférieur. Oui, la modestie n'avait jamais été une de ses qualités, mais il le vivait très bien. Quoi qu'il en soit, il observa son petit toutou s'affairer à nettoyer le tapis. Le sort d'imperium était vraiment d'une cruauté sans nom, enfin, ce n'était pas comme s'il avait des remords ou comme s'il culpabilisait. Il n'en avait rien à faire de priver ce petit con de son libre arbitre, il le méritait après tout, pour lui avoir envoyé un cognard dans la tronche lorsqu'ils étaient à Poudlard, pour l'avoir ridiculiser au ministère de la magie et pour être un sang de bourbe. Mais bon, Zilean avait quand même conscience que lui, il n'aurait pas du tout aimé subir ce sort. Plutôt mourir dignement qu'être priver de sa liberté d'agir. Surtout si c'est pour le faire agir de façon totalement opposé à ses habitudes... lui qui avait des mœurs nobles, n'aurait jamais supporter d'être rabaissé au rang de domestique... même devenir un simple roturier lui aurait donner envie de vomir.

Enfin bref, lorsque son rebut eut fini de nettoyer le tapis, il attendit l'ordre suivant. C'était un peu chiant de devoir ajouter des ordres. La suite allait de soit non ? Il fallait qu'il jette les miettes... Pfff il devait vraiment tout faire lui-même le pauvre. Il soupira avant de s'adresser au chinois. « Va mettre ça à la poubelle, idiot. » Lâcha-t-il de façon méprisante avant de reprendre la parole. « Oh et tu seras bien aimable d'aller me chercher mon hibou dans la volière et de me le ramener, en faisant attention à ne pas trop le brusquer évidemment. » Il aurait pu aller le chercher lui-même, après tout, son hibou était une bête avec un sale caractère. Pour tout dire, il n'y avait que Zilean qui pouvait l'approcher sans risquer de se prendre un coup de bec agressif. Même sa femme préférait éviter cet animal. C'était un grand duc brun aux yeux orange perçant nommé Hecate (oui c'était une femelle), la bête ne faisait pas moins de soixante-dix centimètres de haut, autant dire que si elle ne voulait pas se laisser faire, elle avait les moyens de se défendre. Donc lorsque le ténébreux parlait de ne pas trop brusque l'animal, c'était une façon de dire de ne pas l'empêcher de faire sa diva. On disait souvent « tel maître, tel chien », au final, ça marchait aussi pour le hibou dans le cas de Zilean. Enfin bref, demander au chinois d'aller chercher Hecate n'était que le prolongement de sa punition (même s'il avait vraiment besoin de son hibou, autant faire d'une pierre, deux coups), Bak risquait de revenir avec de nombreuses griffures étant donné le sale caractère de la diva.
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Zilean ∞ Kieren
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L'ordre, ou plutôt les ordres ne tardèrent pas à arriver. Le corps du coréen se mit en branle et appliqua la demande sans même s'interroger sur ce qu'on lui demandait. La conscience de Kieren luttait pourtant, mais face à la magie, cela valait-il la peine qu'il lutte. Il était perdant par avance. C'était peut-être moins douloureux de se résigner ? De laisser son corps agir sans tenter à chaque mouvement de l'empêcher. Rien ne l'empêcherait de bouger. Au moins, Zilean était assez stupide pour ne lui demander que des banalités. Que ferait-il si un jour, on le forçait à tuer un ancien ami ? Comment pourrait-il se défaire de l'emprise magique ? Pourquoi ne leur avait-on pas appris à résister à ces putains de sorts au lieu de les interdire ? C'était stupide. Tout avait été trop stupide. Il aurait dû fuir comme tous les nés-moldus qu'on lui avait confié. Il aurait dû fuir avec lâcheté, et emporter dans sa réédition son amant, plutôt que de risquer leur bonheur. Au final, il avait tout perdu avec courage. Quel honneur. Les miettes finirent dans la poubelle et son corps prit la direction de la volière du manoir.

Heureusement, le sortilège ne faisait pas perdre son bon sens au né moldu qui prit un gant de cuir en arrivant dans la volière, l'enfilant sur sa main droite, sa main de portée. Il appela l'animal qui fonça sur lui agressivement, le griffant de façon assez violente au visage, laissant une belle trace ensanglantée sur sa joue. Le coréen avait par réflexe protégé ses yeux, et il avait bien fait. L'animal s'excita contre lui, distribuant des coups de bec qui laisseraient sûrement des bleus sur sa peau en de multiples endroits, mais face à l'immobilité et l'absence de réactions violentes du domestique, le volatile finit par se poser sur son bras et à se calmer. C'était plutôt inattendu. Peut-être que contrairement à son maître, cette chouette aimait rencontrer chez les humains du répondant. Enfin, Kieren s'en fichait.

Il revint vers le bureau de l'homme, le volatile calmé sur sa main, le sang coulant le long de sa joue, allant tâcher d'un rouge carmin sa chemise immaculée. Il ouvrit la porte du bureau et s'avança jusqu'à l'homme, tendant son bras de portée vers l'homme, lui avançant l'animal. Il avait fait ce qu'on lui demandait. Une part de lui-même priait pour que l'homme révoque le sort qui emprisonnait son esprit, mais une autre part de lui-même, celle-là même qui avait été brisé par la douleur se demandait si ce n'était pas plus simple d'abandonner son corps, de naître plus qu'un pantin et n'avoir plus à se battre. Il s'en voulait terriblement de penser comme cela mais était-il vraiment à blâmer ? Pourquoi se battre quand tout est déjà perdu d'avance ? Quand plus rien ne mérite qu'on vive encore.

Pourtant sans qu'il y prenne garde, le verrou sur son esprit se leva. Il recula de quelques pas, déséquilibré par la reprise de contrôle sur son corps. Il avait le souffle court. Il se sentait comme libéré d'un poids qui avait comprimé son abdomen, son crâne, son corps tout entier. Il releva la tête regardant l'homme et son oiseau. Avec mépris et haine. Non, il ne pouvait pas se laisser aller à la soumission. Envers une autre personne, cela aurait été envisageable, mais pas envers lui. Zilean. Il haïssait tellement ce nom. Cet homme. Et il ne pouvait le tuer. La vie était une chienne.

« Alors, le spectacle vous a plu ? C'est parce que vous êtes frustré que ça vous excite de faire obéir les autres ? Vous avez pourtant pas un grand mérite, c'est la magie qui fait le boulot. »lâcha-t-il avec une hargne dont il ne pensait pas être encore capable.

Il passa une manche sur sa joue, essuyant le sang qu'avait fait naître l'animal de l'homme. Il restait pourtant là, fier et droit au milieu de la pièce. Définitivement, la soumission n'était pas son truc.

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Kieran R. Bak & Zilean Selwyn




――――-―• Le thé est servi. La tentative de meurtre est offerte. •――-―――
Voyant le chinois revenir avec le volatile, Zilean libéra celui-ci de l'emprise du sortilège dit impardonnable. Bon, ne cachons pas qu'il était déçu qu'Hecate n'eu pas fait plus de dégâts que ça à son rebut. C'était sûrement grâce au sortilège d'imperium. Hecate était d'autant plus violent lorsqu'on se défendait et là, il pouvait en déduire que Bak n'avait pas lutté contre le grand duc, c'était donc un peu de sa faute. Zilean pouvait apprendre de ses erreurs et se souviendrait de ça pour la prochaine fois. Enfin bref, l'animal avait retrouvé son maître, il leva la main pour qu'elle se frotte à lui comme elle aimait le faire. Le chinois prit la parole, Zilean afficha un sourire narquois en entendant les mots de celui-ci. Il ne changeait jamais de disque ? Au final, ses attaques se ressemblaient toutes et n'atteignaient presque plus le mage noir. Bon, forcement, le fait de critiquer sa divine personne était agaçant, il devait prendre sur lui pour ne pas lui lancer un doux avada kedavra. Mais ce serait comme mettre sept-cents galions à la poubelle, le rapport prix / durée de vie n'aurait pas valu le coup. Et puis, il relativisait en se disant que le chinois utilisait cette provocation parce que c'était la seule chose qu'il lui restait. Cette idée suffisait à calmer le mage qui, malgré ce qu'il essayait de faire croire, n'appréciait pas vraiment les paroles de son rebut. Certains maîtres l'aurait fait taire à coup d'endoloris où l'aurait privé de parole avec une potion, mais finalement, Zilean préférait le laisser aboyer, de toute façon, il ne pouvait plus mordre. Ça devait être frustrant pour un animal de ne pouvoir que geindre sans pouvoir ses défendre. Du coup, cette "condamnation" lui semblait assez appropriée.

« Je ne vois pas en quoi ce spectacle pourrait me plaire. Voir un pathétique sang de bourbe faire ce pourquoi il est né n'a rien de spectaculaire. » Il était on ne peut plus sérieux, enfin, dans sa vision idéale des choses, il aurait préféré que les sangs de bourbes n'existent pas ou soit simplement tous exterminés. Mais bon, il était peut-être un trop gentil lui : la mort était un cadeau comparé à l'esclavage. Zilean ou la gentillesse incarnée. Bon d'accord, il ne se voyait pas comme ça, mais il se sentait vraiment généreux en pensant à l'anéantissement des nés-moldus. Il reprit quand même la parole. « Enfin, de toute façon ça ne m'excite absolument pas. J'ai des goûts bien plus raffinés quand même. » Il haussa les épaules et afficha un air détaché. Il plia le papier qu'il avait noirci de sa plume et le glissa dans une enveloppe, il scella celle-ci de cire et y apposa son cachet. « Oh, et oui la magie travaille pour moi, comme elle travaille pour tous ceux qui s'en servent. Mais bon, c'est dommage dans ton cas, tu dois faire les choses par toi-même. Comme ça doit être frustrant. » Il restait toujours aussi détaché. Comme si les paroles du chinois ne l'avait pas atteintes, ce qui était faux, mais il n'allait pas péter un câble devant son rebut quand même, il valait bien mieux que ça (et en plus ça lui aurait fait trop plaisir). Enfin bref, il donna la lettre au hibou et l'envoya à son correspondant, mais ceci était une autre histoire. Il se rassit sur la chaise de bureau qui était des plus confortables. Et maintenant, qu'allait-il demander à son rebut ? Bah, ce n'était pas son truc de s'occuper de quelqu'un d'autre que lui : trop fatiguant. Il avait racheté Bak juste pour sauver son honneur, sinon, il n'avait jamais investi dans ce genre de connerie encombrante juste pour "être à la mode". Ce n'était pas son genre de toute façon.
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