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sujet; DRAMIONE + turned into a monster
MessageSujet: DRAMIONE + turned into a monster   DRAMIONE + turned into a monster EmptyVen 15 Jan 2016 - 23:19

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Turned into a monster,

And it keeps getting stronger. If I told you what I was, Would you turn your back on me ? And if I seem dangerous, would you be scared? I get the feeling just because everything I touch isn't dark enough that this problem lies in me
1er JANV. 2002 & ONE SHOT






Le brouhaha ambiant l’enrobe tel un voile et il se drape dans un calme olympien, une sobriété factice que dément comme trop souvent la dose de Whisky-Ambroisie dont sont gorgées ses veines. Ce soir les masques invisibles sont à la fois plus complexes à porter et salutaires ; tantôt digne fils de son géniteur, tantôt mystérieux langue-de-plomb, tantôt père distillant avec pudeur quelques anecdotes au sujet de son précieux héritier, tantôt convive affable, il troque une identité contre une autre, oscillant entre traits figés dans un respect de marbre et demi-sourires feints à l’orée de son verre. Il crypte ses sentiments pour ne pas les porter, pour ne pas les subir ; depuis des jours maintenant l’Elixir d’Euphorie s’est ajouté à la liste de ce qu’il se plait à appeler ses poisons – tous ces petits mirages dans leurs fioles de cristal qui lui permettent d’affronter le monde comme si les coups reçus glissaient à la surface de son cœur sans jamais le percer. C’est si faux, mais s’il n’avait les faux-semblants il serait sans doute à terre depuis longtemps et ça, Draco ne peut le souffrir. Son éducation lui impose de ne faillir que de l’intimité de sa demeure et il se haïrait de s’effondrer ici, alors que le monde observe et admire ce qui fait la noblesse du monde sorcier – le sang pur.

Le bal organisé par le ministère à l’occasion du nouvel an est insipide à souhait. Son alcool est plus goûteux, mais les conversations s’étirent et l’ennuient à mourir, ce soir plus que d’habitude. Il reste alerte par obligation – le tout reste criblé de pièges ; qu’un journaliste en tenue civile se glisse au sein de l’un des groupes qu’il côtoie et voilà que les échanges de banalités sociales ou politiques se muent en quêtes avides et pernicieuses d’informations compromettantes. De son regard d’acier, Malfoy transperce un énième vautour et dresse un sourcil peu impressionné : n’en déplaise à l’indésirable, il n’est pas une charogne dont on peut se repaître de la chair en putréfaction. Pas encore : pour l’heure, il pourrit sur pied sous une façade classieuse (sa dépression est cloîtrée entre les parois de glace encore épaisses créées par l’Elixir à l’intérieur de ses pensées ; il isole les mauvais souvenir, l’oblige à les relativiser et à voir le monde sous un jour moins laid. La dose consommée aujourd’hui s’est cependant déjà nettement atténuée et les remparts s’affinent au fur et à mesure que s’égrènent les secondes. L’occlumencie les maintient encore, les consolides, sans pour autant l’épargner de sentir s’effilocher cet apaisement illusoire. Bientôt, trop tôt, ses démons l’agripperont de nouveau et le cloueront plus bas que terre, il lui faudra s’isoler avant). « Qu’avez-vous ressenti en voyant tomber votre ex-compagne, monsieur Malfoy ? Participer à sa traque a sans doute été une terrible épreuve, après toutes ces années de complicités… » « La regrettez-vous ? » réplique-t-il en retour de sa voix trainante, somptueusement détachée, comme s’il était question d’une parfaite inconnue plutôt que de la défunte femme de sa vie (quelque chose s’agite en lui, un souvenir, une douleur, mais au lieu de le poignarder cruellement, elle s’enfonce comme dans du beurre, ne laissant derrière elle aucune plaie. L’Elixir l’oblige à relativiser car – la vie est d’une beauté à couper le souffle, pourquoi s’encombrer de peine à la pensée de cette Susanna qui a creusé son propre tombeau ?). Son interlocuteur cligne des yeux, agacé par cette réaction trop éloignée de cette espérée. « Miss Melville et moi-même ne nous connaissions pas, je ne peux donc me sentir personnellement concerné par – », entame-t-il d’un ton quelque peu condescendant, avant que Draco ne l’interrompe. Son index pâle se détache de la surface de son verre pour se pointer vers l’homme, laissant une empreinte dans la buée fraîche formée par l’enchantement qui maintient le liquide ambré à une température qui lui convient. « Précisément. Il en est de même pour moi. » Et l’autre de cligner de nouveau des paupières, tel un hibou mal luné, impatienté. « Voyons, il est de notoriété publique que Susanna Melville et vous – » « Ma loyauté va avant tout au Magister et je n’accepte parmi mon entourage aucun de ses détracteurs. Il serait tout à fait inconvenant de ma part de prétendre avoir connu cette intrigante, alors même que son allégeance au gouvernement était feinte et sa vie entière, un double-jeu. Je ne saurais trop vous conseiller, d’ailleurs, d’enterrer cet intérêt aussi douteux que déplacé pour une traitresse assumée. » « N’auriez-vous pas dû vous apercevoir que la femme que vous côtoyiez collaborait avec l’ennemi ? » Il se fend d’un rictus méprisant. « Je n’aurais pas pu voir ce qui n’existait pas encore, non. Le Troisième Œil ne fait pas partie de mes dons, aux dernières nouvelles. » « Certes, mais elle avait sans doute déjà – » « Non. » Ils se défient du regard un instant, et Draco décèle l’instant où l’éclat vicieux annonçant une question délicate éclaire les prunelles de son interlocuteur. Il le voit juste à temps pour encaisser rigidement la déferlante que provoque en lui la question de trop : « Serez-vous aussi catégorique s’il s’avère que miss Parkinson, dont la disparition troublante et prolongée nourrit des doutes, n’a finalement pas été enlevée mais a déserté ? » (il sent que les parois s’effilochent, commencent à voler en éclat, que quelque chose cède en lui tandis que la tempête de son désespoir rugit de nouveau et menace de l’engloutir. Il lui faut s’éclipser – le plus tôt possible). Il parvient à esquisser un étonnement volontairement exagéré avant d’éclater de rire. « Pansy, une rebelle ? » Sa voix est teintée d’amusement et ahurie, suffisamment pour que les autres invités présents dans le cercle le suivent. Après tout, ils ont côtoyé la fille Parkinson des années durant et en effet, l’imaginer baguette au poing à défendre l’égalité et les droits des nés-moldus est invraisemblable. « Vous avez de la chance, c’est un soir de fête », offre-t-il gracieusement, « Je mettrai cette aberration sur le compte de la boisson. Mais vous devriez éviter de me vexer, je serai moins magnanime à la prochaine tentative de diffamation. » Il lève son verre, trinquant moqueusement avant de se détourner du journaliste, lui signifiant la fin de l’échange avec un mépris souverain.

Les masques sont plus durs à porter ce soir, car la moindre bourrasque trop violente pourrait les fendre, et révéler l’agonie que cachent si scrupuleusement leur dorure. Il lui faut partir, maintenant, vraiment.

L’escapade n’est malheureusement pas aussi aisée qu’escompté et ce n’est qu’au terme de longues, longues  politesses qu’il rejoint les cheminées, rigide. Son dos est droit, ses épaules tendues à l’extrême, mais déjà sa mine se défait, son sourire faux se courbe en direction du sol, son palpitant s’affole. Les flammes vertes lèchent ses membres épuisés et en quelques secondes c’est le sol de son appartement qu’il foule, enfin, juste à temps pour que ses genoux heurtent le sol sans témoin gênant.

Scorpius est chez son grand-père. Depuis plusieurs jours. Il était impossible qu’il permette à son fils d’affronter l’air hagard qui le caractérise puis la mort de Susanna – ils mènent leur deuil loin l’un de l’autre, le père cachant péniblement son désarroi et le fils hurlant sa souffrance et sa rancune (« tout le monde dit que tu l’as tuée papa, tout le monde le dit ! ») à tout va. Lucius dompte l’enfant et sa rage endolorie en cette étape cruelle, tandis que le jeune père se complait dans le gouffre qui se creuse sous ses pieds ; Draco s’en veut, s’en veut, la culpabilité remonte, ça recommence, elle menace de le broyer et s’ajoute à cela la crainte ravivée à l’égard de Pansy qu’il doit retrouver avant que – sa main se referme sur le goulot de la bouteille qu’il a pris soin de poser au pied de la cheminée avant de partir, conscient qu’une bouée de sauvetage lui serait indispensable à son retour. L’alcool, encore lui, compagnon à double-tranchant, dégouline entre ses lèvres en laissant un sillon de feu au creux de sa gorge, brûlure familière et rassurante. Il pose son front strié de rides tourmentées contre l’âtre froid, puis ses iris hantés tombent sur le tapis, en suivent les arabesques matelassées, passent sur le livre qui –

Un livre, au sol ? Son attention y revient, il s’attarde sur la couverture où s’étire un titre qui ne détonne pas avec les ouvrages dont sa bibliothèque personnelle est chargée : Magick Most Evile. Ce livre pourrait être à lui – mais il ne l’est pas. De quoi éviter d’éveiller les soupçons d’un quelconque intrus, tout en faisant passer un message…

Un message. Bien sûr. Ses pensées sont embrumées par la boisson, mais il sait où chercher (ses doigts s’animent avec l’agilité que confère l’habitude) : le sommaire. Il effleure les titres manuscrits des chapitres et la magie s’active à la reconnaissance de son empreinte magique. A chaque ligne, quelques lettres se transforment, et en les relevant toutes, il déchiffre le code – c’est une heure. Passée il y a un peu plus de dix minutes. Il secoue l’ouvrage et un bout de papier plié en tombe, qu’il saisit sans hésiter. Le portoloin ne s’active pas. « Fuck ! » jure-t-il en balançant le livre à travers la pièce, frustré au possible ; des lustres qu’il tente sans succès de contacter cette foutue Granger, et elle choisit un soir où il est à l’extérieur pour enfin fixer une rencontre ? Le bout de parchemin qu’il serre à s’en blanchir les phalanges se froisse ; ce n’est qu’à cet instant qu’il remarque une note à l’intérieur, qui comme le sommaire s’active au passage de ses doigts. Même rengaine : lettres transformées, nouveau code, un horaire de secours probablement prévu dans le cas où il ne trouverait pas le premier message à temps. Une vague de soulagement dissipe ses ténèbres et l’ombre d’un rire agréablement surpris lui secoue les épaules, alors que le portoloin se réactive pour la dernière fois, l’entraînant à leur point de rencontre habituel. Quelle ingénieuse petite peste.
___________________________

Draco se relève. Epoussette son pantalon – les particules de cendres restées agglutinées au niveau de ses genoux. Il a dans une main le parchemin (portoloin) effrité, dans l’autre sa bouteille à peine entamée, et sa tenue de soirée lui confère une prestance difficile à maintenir à présent que l’Elixir a cessé de faire effet. Mais celle qui se trouve à l’intérieur de ce cottage… il ne peut flancher face à elle. « Granger », appelle-t-il sans crier, comptant sur elle pour ne pas se trouver trop loin du foyer. Il souffle d’agacement lorsqu’aucune réponse ne lui parvient, lâche le papier dans les flammes redevenues jaunes, et quitte le salon d’un pas pressé pour s’engager dans un couloir, en ouvrir toutes les portes ; il s’accroche à ce qu’il lui reste de maîtrise, il ne peut flancher, il ne peut fuir, pas maintenant : il lui faut demander à sa détestable alliée toutes les informations qu’elle peut lui fournir au sujet de Pansy. Et lorsqu’elle apparaît enfin, c’est à son soulagement qu’il doit de parvenir à atténuer la mimique écœurée qu’elle lui inspire à chaque face à face. « Pansy », claque-t-il avant même qu’elle n’ait pu prononcer un mot. « Tu dois me dire tout ce que tu sais à propos de son enlèvement – et n’essaie pas de me faire croire que tu n’as aucune information, je sais de source sûre qu’elle a suivi le Balafré. » Bonjour, es-tu intacte ? Moi oui, merci – mais non, il s’est suffisamment répandu en courtoisies ce soir, et il se fiche comme de son premier chaudron de traiter sans égards l’Indésirable n°2.


Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 16 Mar 2016 - 15:56, édité 1 fois
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WIZARD • always the first casuality
Amara Bataglia
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‹ âge : 17 ans
‹ occupation : membre des little jinx ♡
‹ maison : beauxbâtons alumn
‹ scolarité : 1993 / 2004
‹ baguette : bois de frêne, crin de licorne
‹ gallions (ʛ) : 5736
‹ réputation : surnommée Baby Spice, elle est la plus jeune membre des Little Jinx et elle on dit d'Amara qu'elle est aussi adorable que touchante.
‹ particularité : championne toute catégorie du gobage de dragées surprises
‹ faits : elle parle avec un accent français, tombe souvent, est scotchée à son pow, gère secrètement un MSN dédié aux memes.
‹ résidence : /
‹ patronus : non-corporel la plupart du temps, écureuil autrement.
‹ épouvantard : les cafards et la haine, accessoirement.
‹ risèd : une paix stable et durable, du bonheur pour tout le monde.
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TURNED INTO A MONSTER

My enemy came nigh, and I, stared fiercely in his face. My lips went writhing back in a grimace, and stern I watched him with a narrow eye. Then, as I turned away, my enemy, that bitter heart and savage, said to me : “Some day, when this is past, when all the arrows that we have are cast, we may ask one another why we hate, and fail to find a story to relate. It may seem then to us a mystery, that we should hate each other.”
Thus said he, and did not turn away, waiting to hear what I might have to say, but I fled quickly, fearing had I stayed I might have kissed him as I would a maid.
( Hate ; James Stephens )

– CRACK – Claquement sonore et reconnaissable entre mille, le bruit d’un transplannage s’élève sous la coupole glacée de ce pan de forêt à l’ouest du Surrey. La cathédrale végétale figée dans l’hiver n’est pas son premier arrêt et ne va pas être le dernier, elle ne peut pas se permettre de prendre de risque, pas quand elle a déjà joué avec le feu pour amener un message jusqu’à lui. Elle peste à voix-basse, une seconde, laissant filer une bouffée de condensation. Elle peste contre lui, contre le froid qui lui ronge le corps jusqu’à l’âme et puis ses doigts se serrent un peu mieux autour de sa baguette et voilà qu’à nouveau elle disparaît, son estomac vide se plaignant du voyage peu confortable. Impatience, elle lève les yeux au ciel – CRACK – et sous les étoiles, elle envoie valser d’un revers de main toute notion de confort personnel. Hermione brouille les pistes, ça devient un art, une performance, un spectacle à mettre en place histoire de donner le change. Les pieds dans la boue, quelque part au milieu d’une zone commerciale moldue en pleine construction, elle inspire profondément, ressert son écharpe, repart à nouveau en évitant scrupuleusement de songer à quelconque endroit familier – CRACK – elle soupire presque de soulagement de ne pas être au bout de la rue qui l’a vu grandir, de ne pas apercevoir la silhouette de cette maison dont elle a fait disparaître jusqu’aux entailles témoins décorant l’embrasure de la porte de la cuisine, là pour marquer le passage du temps, de mesure en mesure. La dernière fois qu’elle avait jouée à ça, elle s’était retrouvée face à un toboggan, îlot de plastique au milieu de la cour de récré, théâtre de son enfance. Elle ne peut pas s’offrir ce luxe. Ce soir encore moins que d’habitude. Elle a beau faire attention, pourtant, elle gravite toujours autour d’un de ses souvenirs. Qu’ils soient cuisants, comme celui lié aux jeux visités quelques semaines plus tôt par mégarde ou plus doux… A vrai dire, il n’existe plus aucun souvenir qui ne soit pas chargé de tristesse, pas quand… Elle secoue la tête, libère quelques mèches folles que les voyages brusques et répétés n’ont pas déjà délogés – CRACK – encore quelques arrêts, encore quelques détours, elle s’épuise mais au moins elle s’occupe. Un rapide coup d’œil à sa montre la pousse à siffler d’un air agacé tandis que ses yeux glissent sur le verre fissuré. Comme tout le reste, c’est abimé. Elle n’a plus rien qui ne soit pas usé jusqu’à la corne, rongé par le temps et la rudesse de la situation. Une vie de modestie, une vie à vivoter, à mourir doucement comme une flamme secouée par les bourrasques incessantes de cet hiver rigoureux. Quelques parts, les insurgés célèbrent, frugale soirée qu’elle a abandonnée de son mieux, laissant à Luna… Marie le soin de couvrir pour elle si jamais les sourcils s’arquent et les questions fusent. Elle s’en veut, de forcer la jeune femme à mentir ainsi pour elle, elle s’en veut de l’impliquer mais c’est un mal nécessaire, un mal pour le plus grand bien. Elle tique et – CRACK – elle file à nouveau. Le plus grand bien. Elle n’est pas fichue de nommer une instance ou l’adage ne s’est pas révélé être un poison, une mascarade. Ses iris coulent sur la jetée abandonnée d’une petite ville balnéaire de la côte, les embruns salés fouettent son visage et elle inspire. Dernier arrêt en vue, le plus risqué mais le plus nécessaire. Elle fait tourner son poignet pour assouplir l’articulation malmenée par le froid et – CRACK – cette fois pourtant elle ne peut entendre le claquement digne d’un coup de tonnerre. Il faut dire qu’elle n’entend même pas son cœur qui bat à tout rompre tandis que les phares se pressent autour d’elle. C’est ce qu’il se passe lorsqu’on transplanne au milieu du périphérique londonien. On a beau fêter la nouvelle année, ce soir, les voies sont couvertes de véhicules roulant à pleine vitesse, klaxonnant dans tous les sens, état de liesse… de quoi désorienter quelconque sang-pur essayant de la suivre. Elle l’imagine, le pauvre idiot pensant flairer une piste, face au poids-lourd qui arrive sur elle et – CRACK – étouffant un léger rire, devenant sursauts incontrôlables, elle laisse l’adrénaline prendre le pas sur son corps. Une main appuyée sur la porte du petit cottage, loin de tout, perdu et oublié, elle inspire de son mieux, hoquetant, tentant de se calmer avant de lever les protections pour entrer sans tracas dans la maisonnette biscornue et qui, sous les sorts laissés là par ses soins, ne ressemble guère plus qu’à une bergerie depuis longtemps abandonnée et menaçant de s’écrouler si quelqu’un en vient à ne serait-ce qu’éternuer un peu trop fort dans les parages.

La chaumière ne paye pas plus de mine à l’intérieur mais alors qu’elle laisse retomber le loquet métallique, les sortilèges retombant dans la foulée pour couvrir le lieu et en faire un refuge qu’elle espère inviolable, elle se retrouve à soupirer et à faire craquer sa nuque. Soulagement, peut-être, ou bien juste la fatigue et la lassitude qui s’installent ouvertement, tant qu’elle est seule et peut encore se permettre de baisser sa garde. D’ici quelques minutes – s’il n’est pas trop idiot pour lui faire faux bond, le précieux héritier sans doute perdu dans une soirée guindée (Non pas qu’elle sache à quoi ressemble le monde de l’élite sorcière, mais le souvenir de la désastreuse soirée de Noël de Slughorn et de la robe en taffetas l’empêchant de respirer pleinement s’impose à elle, avec toute la maladresse et l’embarras lointain allant avec ses seize ans), d’ici quelques minutes il arrivera s’il daigne se montrer, s’il daigne rendre utile les risques qu’elle prend pour le croiser. Elle serre les dents un instant, déjà trop agacée. Il n’est même pas là qu’elle ronge déjà son frein, rien de bon là-dedans, assurément.

Sans se départir de sa baguette qu’elle flanque entre ses dents, elle se débarrasse de son écharpe, la pose sur le dossier d’une chaise dans la petite cuisine poussiéreuse. Il ne fait guère plus chaud ici que dehors mais elle tire pourtant sur les premiers boutons de sa veste, pose ses gants et puis elle se retrouve face au silence, face au calme, se demandant alors si l’absence de commotion ne risque pas de faire exploser son crâne trop habitué, comme si le vide menaçait soudain de l’aspirer. Le problème du silence, c’était surtout qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser lorsqu’elle n’avait rien pour la distraire. Quand elle n’était pas tendue par les pleures presque constantes du bébé de Parkinson, ou les plaintes toutes aussi fréquentes de la mère, lorsqu’elle n’était pas pliée sur quelques documents, le nez à quelques centimètres d’un vieux parchemin impossible à déchiffrer, trop concentrée pour sentir la tâche de graphite malencontreusement laissée sur sa pommette constellée de marques éparses, points de sang provoqués par le stress, taches de rousseur perçant sous la fatigue, hématome ou cicatrice du moment récolté au gré d’une fuite pressée. A nouveau son regard alla se perdre sur la montre alors qu’elle s’approchait d’une fenêtre pour capter un rayon de lune, de quoi y voir assez pour réaliser qu’il allait être en retard, probablement.

Elle croisa les bras, flanquant un coup dans le radiateur rendu inutile par l’absence d’électricité et de gaz de la maison abandonnée. Il y avait un poêle qu’elle aurait pu allumer d’un sortilège mais elle était presque certaine qu’une chouette avait élu domicile dans le conduit et elle ne comptait pas mettre le feu à ce maigre havre de paix. L’eau coulait encore lorsqu’on ouvrait les robinets et même si elle était froide, c’était assez pour remplir une bouilloire ou nettoyer une plaie. Hermione ne pouvait pas en demander plus, pour le moment, simplement parce que c’était déjà mieux que le quotidien des insurgés. Un nouveau coup de chaussure dans le radiateur l’empêcha de culpabiliser de ne pas parler de cet endroit, puisqu’elle venait de se faire assez mal pour se distraire, puisque le gong de fortune que formaient les tuyaux secoués par l’impact couvraient sa culpabilité. Ce lieu était secret, il devait le rester. Connu de Draco, de Luna et d’elle, il ne pouvait devenir un point de chute pour tout le monde, il devait rester loin des cartes, loin du système. Une bulle isolée, miteuse et loin des standards de ce cher monsieur Malfoy, mais une bulle quand même, éloignée du tumulte et des dangers.

Enième coup d’œil à la montre qu’elle porte à son oreille, plaquant le cadran contre son pavillon pour écouter le tic-tac fatigué mais réel. Enième coup d’œil à la montre, puis un soupir exaspéré tandis que de la pulpe de son index, sans lâcher sa baguette, elle passe sur la fissure, retenant son souffle et attendant de se couper. L’atteinte, comme Malfoy, ne vient pas pourtant alors elle déambule, évitant consciencieusement la chambre au fond, derrière la cuisine, dont la porte est cachée derrière les escaliers. Elle a vu Luna manquer d’y mourir, elle n’y remet pas les pieds et la lâcheté salvatrice continue de prendre le pas sur elle. Comme par réflexe, cependant, alors qu’elle pense à la petite pièce devenue lugubre, elle jette un regard par-dessus son épaule, observant son reflet misérable dans le miroir fumé par le temps qui se trouve pendu là. Les cernes sous ses yeux sont difficiles à ignorer. Elle dort mal, les cauchemars sont fréquents, l’inquiétude grandissante. Elle en venait parfois à se demander, allongée sur le dos, à observer les coutures de sa tente, à compter les points d’aiguille en espérant s’assommer de la sorte, jusqu’à où elle pourrait sombrer et jusqu’à quand elle allait continuer à être étonnée de toujours filer plus bas quand elle aurait pourtant pu jurer avoir touché le fond… Secouant la tête, elle s’éloigna du miroir, fuyant son image et s’enfonçant dans la maigre réserve. Plusieurs fois, elle s’était servie là, piquant les denrées encore consommables, volant ce qui pouvait être utile mais ce soir, elle se contenta de vider ses poches. Une, deux, trois fioles planquées derrière une vieille boite de conserve, quelques potions en cas d’urgence. Elle manqua à vrai dire de les renverser lorsqu’elle sursauta, serrant plus fort son arme, un bruit se faisant entendre dans la maisonnette.

En silence, retenant son souffle et serrant les dents à l’idée de tomber sur une latte de parquet risquant de grincer, elle s’écarta de sa cachette, non pas parce qu’elle était d’humeur à prendre des risques mais simplement parce qu’elle voulait éviter les culs de sac et comme une ombre, elle avança autant que possible sans sortir de l’obscurité, méfiante, tendue, hagarde. Son cœur battait dans ses oreilles, ça lui donne l’impression d’avoir la tête sous l’eau et d’une façon générale, la sensation d’asphixie n’est pas bien loin. L’ironie veut que la panique se dissipe vite et qu’elle respire un peu mieux en entendant la voix familière, lascive, pleine d’un dédain qu’il ne pourrait pas cacher même en essayant, elle en est certaine. « Granger » lance-t-il dans la maisonnette et elle baisse un peu sa baguette, ralliant la cuisine tandis qu’elle l’entend remonter le couloir. Il est en retard, elle retient un commentaire. Du moins elle se retient de le formuler à haute voix, parce que ces lèvres ne se privent pas de dessiner les mots, ébauches silencieuse – it’s about damn time – qu’elle veut lui balancer, le message était clair pourtant. Le simple fait qu’elle fournisse un plan de secours, une assurance, indique qu’elle s’y attendait, consciente de prendre un risque, celui de ne pas le joindre à temps, mais elle est présentement trop braquée pour lui céder ça, d’autant que déjà, déjà il a le toupet de l’agresser à moitié. « Pansy. Tu dois me dire tout ce que tu sais à propos de son enlèvement – et n’essaie pas de me faire croire que tu n’as aucune information, je sais de source sûre qu’elle a suivi le Balafré. » balance-t-il d’une voix pressante, d’une voix qui donne à Hermione l’impression qu’il parle à quelqu’un qui va le servir, lui donner ce qu’il veut parce qu’il vient de claquer des doigts. Elle sort des ténèbres qui l’englobaient et aussitôt, elle rétorque : « Je ne te dois rien du tout, Malfoy » manquant de se mordre la joue sur ce mensonge. Elle lui doit Luna, Luna en vie, Luna toujours là, même si elle a payé le prix fort pour ça. « Parkinson is safe, she’s fine » ajoute-t-elle, son agacement vis-à-vis de la jeune femme ressortant clairement dans sa voix, « the baby too, all fine, crying like the healthy devil’s spawn she is. » et sur un sourire un peu mauvais, elle le toise et laisse finalement son bras couler le long de son corps, abaissant sa défense et remarquant alors la bouteille qu’il trimballe.

« Urgh » lance-t-elle, roulant les yeux si fort qu’elle voit le fond de ses pensées troublées. « Tu pues déjà le whisky, c'est une infection » le commentaire est terre à terre, la suite pourrait presque semblée concernée si ce n’était pas lui, à qui elle parlait : « Par Merlin comment tu peux voyager et arriver en un seul morceau en étant imbibé de la sorte » et elle réalise qu’elle est agacée, agacée qu’il puisse s’évader, en plus de vivre dans une cage dorée, agacée qu’il débarque dans un tel état lorsqu’elle le contacte, aussi. Claquant sa langue contre son palet, elle laisse filer la remarque, enchaîne sur la seule chose qui intéresse l’héritier détestable. « Pansy almost got herself killed, she can’t fight to save her life but her kid’s… gotta give her that », elle reste vague, elle a besoin qu’il parle avant de donner toutes les informations qu’elle peut avoir. Elle hait chaque détail de chaque plan impliquant l’aide de Malfoy mais elle n’a pas vraiment le choix. Personne n’a plus vraiment le choix, à présent il faut courir ou se faire descendre. « Enfin, ça va être difficile de la sortir de là, je ne sais pas si j’ai le temps de me soucier de ça » risque-t-elle finalement, ayant peut-être un peu perdu la main dans l’art des négociations mais se demandant si l’ébriété du jeune homme va lui servir ou faire de lui un môme colérique et capricieux, le même merdeux se roulant dans la terre battue de la forêt en tenant son bras en menaçant de prévenir son père pour la blessure récoltée en faisant l’idiot, en jouant de sa légendaire et indolente insolence.
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MessageSujet: Re: DRAMIONE + turned into a monster   DRAMIONE + turned into a monster EmptyVen 19 Fév 2016 - 22:26

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
DRAMIONE + turned into a monster Tumblr_ob1ibueZ761rmsoypo3_250

‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Turned into a monster,

And it keeps getting stronger. If I told you what I was, Would you turn your back on me ? And if I seem dangerous, would you be scared? I get the feeling just because everything I touch isn't dark enough that this problem lies in me
1er JANV. 2002 & ONE SHOT






« Je ne te dois rien du tout, Malfoy. » Elle se vautre dans un vain déni, drapée dans son orgueil, son ressentiment et sa rébellion crasse. Cette fois, Malfoy ne retient pas sa mimique écœurée. Ecœurée par l’odieuse vérité qui veut qu’ils soient effectivement et (irrémé)diablement liés, quelle que soit l’ardeur qu’elle met à affirmer le contraire. Ecœuré par le mal nécessaire qu’est sa présence. Ecœuré par le tourbillon d’émotions négatives qui succède sans transition à l’apaisement factice que lui offrait encore l’Elixir quelques minutes plus tôt (c’est comme échouer à remonter en chandelle et s’encastrer dans l’arête d’une tribune en pleine feinte de Wronski, comme prendre l’ascenseur du ministère la tête à l’envers, comme chuter du 57ème étage, comme manquer un battement de cœur ; c’est brutal, ça met en vrac). Ecœuré par cette baraque miteuse, par le projet calamiteux qu’est leur épouvantable partenariat. Ecœuré par le poids des mensonges qui l’étranglent et par l’impuissance et la culpabilité et la peur panique et l’incapacité à l’exprimer et la honte de devoir s’en remettre à l’insupportable Je-Sais-Tout de son enfance et le deuil et la colère et – tant de choses, tant de maux. « You look like shit, guess you’re so knackered you can’t handle the truth ? », raille-t-il d’une voix passablement éraillée, rauque d’alcool, ou de la boule de nerfs qui enfle au creux de sa gorge. Pas une once de compassion audible, pas un semblant d’inquiétude. Aux yeux de Draco, c’est mérité : il est si mal à l’intérieur qu’il n’arrive pas à lui souhaiter mieux. Il a toujours été ainsi — à vouloir voir les autres plus mal en point que lui pour se convaincre d’avoir fait les moins mauvais choix. A espérer qu’ils souffrent pour relativiser sa propre situation. Et il ne voit pas en quoi cette façon de penser est néfaste, en quoi elle est injuste. Il ne voit pas : c’est instinctif, et puisque Granger et lui se supportent à grand-peine, il n’en éprouve aucun remord. Conscient, tout de même, d’être différent d’elle en ce point ; lui, odieux et égocentrique, elle, trop bonne et trop pétrie de rêves utopiques.

Il sait qu’elle songe au point de départ de leur enfer (le pseudo-meurtre/sauvetage), il le sait parce qu’elle est trop pragmatique pour perdre le fil des tenants et aboutissants de leur échange. Il le sait parce qu’en dépit de sa haine, au nom des peines respectives qu’ils n’ont eu d’autre choix que de s’aider à surmonter, elle lâche l’information effrontément réclamée. Fine, qu’elle dit, et les phalanges de Draco s’agitent. Il pourrait la frapper, à cet instant, à main nue, à la manière des vulgaires moldus qu’elle adore tant. Fine, ce pourrait être rassurant si ce n’était en fonction de ses considérations. Il pourrait presque entendre Pansy geindre au sujet de l’horreur que représente assurément la vie parmi les fugitifs, et il en est désolé. Il pourrait expliquer à sa vis-à-vis que Pansy n’est pas comme elle, qu’elle vaut le cachemire et la soie et les plus fines parures, qu’elle n’est pas faite pour trébucher sur les racines, parée d’ecchymoses. Il pourrait le lui dire, mais elle ne comprendrait pas, elle la défenseuse du Sans-Pouvoirs moyen, l’alliée des Elfes de Maisons, le bras droit du Pseudo-Héros en guenilles, la camarade de combat de la Belette Bouseuse. Il a une hargne inhabituelle, une rage destructrice, parce qu’il a le cœur en lambeaux, en pièces désarticulées. Il a peur Draco, tellement peur, en partie parce que Zabini est là-bas. Et s’il parvenait à re… re, reconquérir Pansy, et si elle choisissait de rester pour lui, et si elle l’abandonnait ? Si sans un regard en arrière elle le laissait livré à lui-même, livré à leur monde cruel, pour se trouver une planque moins atroce que celle-ci et s’y mettre à l’abri, voir rentrer chaque soir le père de ses filles, l’un de leurs poupons au creux du bras ? Et si elle l’oubliait ? Non, non, c’est impossible. C’est irrationnel, il déraisonne. Il y a Briar et même si ce n’était pour elle, Pansy ne disparaîtrait jamais de sa vie à lui.

(Mais Susanna avait formulé la même promesse, avant) (Mais Pansy est là depuis bien plus longtemps, depuis toujours, vraiment) (Mais Susanna semblait si loyale et, nom de Merlin, Blaise !) (Mais…) — combat sans fin. Il en manque presque le commentaire concernant Violet, esquisse à l’attrapant au vol l’ébauche d’un (presque semblant de quasi) sourire fatigué et attendri. « That’s my girl », qu’il crâne, mais le timbre est si bas qu’il pourrait se parler à lui-même. « She’s got to give you hell. » Tout comme Rose lui en a fait voir de toutes les couleurs, réclamant sa mère à corps et à cris, et peut-être même sa sœur, sa moitié. Il ferme les yeux, soudain submergé à la pensée de Violet, qu’il s’est efforcé d’éloigner de son esprit ces dernières semaines. Un ricanement alcoolisé, non maîtrisé, lui échappe brièvement. Il repense à ce petit corps qu’il a tenu à la naissance, inerte alors, et à la course contre la montre lancée pour le ramener à la vie. Il pense à la première respiration du poupon, à sa peau fripée, aux suppliques adressées à il-ne-sait-quelles entités pour qu’elle s’éveille. Il pense à son premier cri, loin d’être le dernier ; à la multitude d’autres qui ont ponctué nombre de ses nuits sans sommeil. Il pense au vœu qu’il a fait de la protéger. Little flower. Il pense surtout à combien il a échoué à la tâche.

Granger le toise, il hausse les épaules avec insouciance, l’air de dire « whatever you think ». Et comme si elle avait capté le fil des idées de Draco, intercepté ses pensées et son refus de l’entendre enrober de ses avis inutiles les faits qu’il lui demande d’énoncer, elle bifurque. Digression déplaisante, ingérence sur un terrain qui ne la concerne pas, qui ne concerne personne. « Tu pues déjà le whisky, c'est une infection. » Il se redresse par automatisme, la fusille du regard. Sujet sensible, égo piqué. Mâchoire tendue, rebuffade sur le bout des lèvres. Il voudrait l’envoyer se faire voir ailleurs, quelque part auprès de son Weasley minable, puisque lui est tout juste bon à se laisser diriger à la baguette par cette sorcière aux avis trop tranchés. Mais elle le prend de court. « Par Merlin comment tu peux voyager et arriver en un seul morceau en étant imbibé de la sorte ? » C’est le sarcasme qui prend le pas sur le reste. « My, why the sudden concern for my safety ? It’s none of your business but I can hold my liquor very well, thank you. » Une alarme s’éveille. Subtile, quelque chose d’incertain, qu’il peine à saisir sur le coup. Des liens qui… se forment, mais qui lui échappent à moitié. Weasley-Granger. Weasley. Il fronce les sourcils, hésite. Susanna. Weasley-Susanna. Il y a là… un potentiel. Quelque chose de… mesquin. Ça lui susurre agréablement à l’oreille, tentateur, mais est-ce l’alcool qui freine ses réflexions ou simplement la présence nocive de l’insurgée ? Elle le déconcentre avant qu’il n’ait eu le temps de mûrir sa sombre idée. « Enfin, ça va être difficile de la sortir de là, je ne sais pas si j’ai le temps de me soucier de ça. » « You’re fucking kidding me right ? » Hallucinant, vraiment. « I made time for that crazy friend of yours so you’d better find a way to return the favour. » Frustration, frustration, frustration. « Pansy is – » Comment le résumer en deux mots ? Il esquisse un mouvement vague, mais insistant. « Top priority. »

Elle est son dernier recours, il a du mal à l’assumer mais c’est si horriblement vrai qu’il en perd ses mots. L’idée qu’elle puisse refuser, qu’elle puisse reléguer la requête au rang de lubie dont elle n’a pas le temps de s’occuper (trop occupée à quoi donc, préserver sa vie de sang-de-bourbe ? Irrelevant !), cette seule idée le — Oh Merlin.

Il est inhabituellement agité, inhabituellement incapable d’enterrer sa haine pour se montrer un tant soit peu civil conformément à leur accord, elle déborde par tous ses pores tant il est à bout. Et tout à coup, ça craque. Comme il le craignait, tout s’effondre. Il s’effondre. Recule sans y penser, tâtonne en quête de quelque chose à quoi se raccrocher, le visage blême, regard hagard. Sa main heurte un tableau défoncé suspendu de travers, puis la porte du salon d’où il est arrivé ; l’arrière de ses genoux heurte la chaise branlante placée contre la porte pour la forcer à rester ouverte. Il s’y assied lourdement, ses jambes lui faisant défaut, l’alcool ou le trop-plein d’émotions lui tournant la tête, finalement. « Granger, I… » Son ton, cette fois, est bas, éteint. Il cherche les mots, mais ils lui échappent, et il ouvre la bouche sans qu’un mot n’en sorte. Une fois, deux fois. Comment dire l’impensable, assumer l’inenvisageable ? Comment demander alors qu’il ne l’a jamais fait, comme supplier après avoir détesté avec tant de virulence ? « You’ve got to do something, I’ll do anything for you to – » try and help me. Promesse laissée en suspend, il reste bloqué sur une inspiration, appuie ses coudes sur ses genoux et plonge son visage entre ses paumes tremblantes. S’il avait été plus fort, il aurait pu insister, forcer encore et encore jusqu’à ce qu’elle cède. Mais il la sait têtue et il est à bout de nerfs, à bout de forces, il ne pense même plus correctement à ce stade. Il sait juste qu’il doit retrouver Pansy avant de perdre complètement la raison. Il vient déjà de perdre quelqu’un.

(Et ça le titille encore, cette… piste, cette opportunité qu’il ne saisit toujours pas. Susanna. Susanna-Weasley. Il a juré au rouquin qu’il se vengerait, pour Sue. Il a juré de le faire souffrir, sans avoir réellement prévu quand ou par quel moyen. Weasley-Granger-Sue. Oh ! Oh.)

Il se fige, le front encore entre les mains, le goulot de la bouteille oubliée entre les doigts de l’une d’elles, le corps de verre rafraichissant sa joue brûlante. Songe, soudain, que sa faiblesse honteuse, sa rupture, pourrait devenir force. Elle pourrait se faire arme, piège. Granger, défenseuse de la veuve et de l’orphelin devant Merlin. Granger, l’amoureuse des causes perdues. Il pourrait abuser de cet altruisme. Il pourrait, avec des efforts, de l’insistance, des faux-semblants, du temps… « You know I'm not one to beg and I hate to rely on you, but – » (Ça sort difficilement, il s’en sent presque physiquement malade, mais s’il s’en tient à l’idée qui vient finalement de prendre forme, ce n’est qu’un début). « I need you. » … la convaincre, l’utiliser, la briser. Et à travers elle, enfoncer une nouvelle épine empoisonnée dans le cœur de Weasley.


Dernière édition par Draco Malfoy le Mer 16 Mar 2016 - 15:56, édité 1 fois
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WIZARD • always the first casuality
Amara Bataglia
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‹ âge : 17 ans
‹ occupation : membre des little jinx ♡
‹ maison : beauxbâtons alumn
‹ scolarité : 1993 / 2004
‹ baguette : bois de frêne, crin de licorne
‹ gallions (ʛ) : 5736
‹ réputation : surnommée Baby Spice, elle est la plus jeune membre des Little Jinx et elle on dit d'Amara qu'elle est aussi adorable que touchante.
‹ particularité : championne toute catégorie du gobage de dragées surprises
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‹ patronus : non-corporel la plupart du temps, écureuil autrement.
‹ épouvantard : les cafards et la haine, accessoirement.
‹ risèd : une paix stable et durable, du bonheur pour tout le monde.
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TURNED INTO A MONSTER

My enemy came nigh, and I, stared fiercely in his face. My lips went writhing back in a grimace, and stern I watched him with a narrow eye. Then, as I turned away, my enemy, that bitter heart and savage, said to me : “Some day, when this is past, when all the arrows that we have are cast, we may ask one another why we hate, and fail to find a story to relate. It may seem then to us a mystery, that we should hate each other.”
Thus said he, and did not turn away, waiting to hear what I might have to say, but I fled quickly, fearing had I stayed I might have kissed him as I would a maid.
( Hate ; James Stephens )

Elle semble avoir touché un nerf et aussitôt, aussi vite, lui laissant à peine le temps de terminer, il s’agace, s’offusque, comme choqué qu’elle puisse envisager de ne pas céder à tous ses caprices et toutes ses requêtes. « You’re fucking kidding me right ? » et elle a presque envie de laisser un rictus retrousser ses lèvres, maigres célébrations derrière l’idée de l’avoir irrité, maigre consolation aussi, pour ses nerfs qui s’effilochent tandis que la fortuite invitée là contre son gré étale sa présence dans le camp des insurgés, dans la tente qu’elle occupe et considérait jusqu’alors comme un refuge sauf. Le souvenir fugace du ridicule havre de paix salvatrice tant chéri est à des lieux cependant, sans doute avec la patience de Draco, qui s’emporte déjà à moitié. « I made time for that crazy friend of yours so you’d better find a way to return the favour. » et Hermione fronce un sourcil, peu certaine qu’il veuille s’avancer sur ce terrain. Elle sent encore les terreurs nocturnes qui la secouent, alors qu’elle est pourtant bien éveillée. Elle peut presque sentir l’odeur des blessures de Luna, qui traîne dans la chaumière oubliée comme un dernier courant d’air avant qu’une porte ne claque et ne soulève un nuage de poussière. Il lui a ramené Luna, oui, mais dans quel état. Et dans quel état l’a-t-il laissé elle, Hermione, sans même le savoir. Nerveuse, agacée à son tour, elle s’autorise une moue peu convaincue, sa lippe tiquant un peu face à l’audace du jeune homme. « Pansy is – »  et alors qu’il semble chercher ses mots, elle murmure, trop bas pour qu’il puisse l’entendre lorsqu’il siffle finalement – a pain in everyone’s… – « Top priority. » et ce qu’il avance, sûr de lui dans son choix de vocabulaire puisqu’il a réfléchit, est assez pour lui faire lever les yeux au plafond. He needs to sort out his priorities.

Elle a pourtant envie d’aider. Non pas pour rendre service mais pour se débarrasser de la détestable peste, celle-là même qui était constamment collée aux semelles de Malfoy. Les railleries sont loin, les commentaires de couloirs et autres cruautés adolescentes font offices de souvenirs et de reliques amères mais elle a comme l’impression que la présence, tantôt de la jeune mère, tantôt de Draco, font ressortir ses pires instincts, cette envie d’être retorse et ce besoin immature de vengeance. Elle a également envie de le secouer. Un cas prioritaire. Dans quel monde vit-t-il ? Dans quelle réalité alternative existe-t-il, pour ainsi se berner, s’aveugler avec une lubie idiote. Ils sont en guerre, ni plus ni moins. Un combat de longue haleine mais un combat néanmoins dont l’Angleterre sorcière est le champ de bataille et où les victimes continuent à s’empiler. C’est peut-être pour ça, d’ailleurs, que ça dure autant, que ça traine comme ça. Parce que des idiots à la prétention de grandeur et de supériorité, des gens comme Malfoy, pensent qu’une crise humanitaire passe après la sureté d’un cas isolé – oh elle se hait de penser ainsi, soudain si virulente, si frustrée devant les désillusions de l’héritier. Elle se hait parce qu’elle pense à la gosse de Parkinson, qui n’a rien demandé et qui, en dehors de ses hurlements, n’a commis aucun crime. Ce n’est pas un endroit pour un bébé. Ce n’est pas un contexte pour un enfant. Et plus forte, l’envie de secouer Malfoy et de lui demander pourquoi elle s’est retrouvée là, alors, si elle était si importante, se fait sentir, assez pour qu’elle sert les poings, sentant blanchir ses articulations.

Elle ne peut pas s’offrir ce luxe, pourtant, pas quand elle le voit tituber jusqu’à une chaise laissée là en guise de cale-porte, pas quand nerveusement, elle tend une main pour redresser le tableau qu’il vient de bousculer, laissant à son tour une marque dans la poussière accumulée tout au long du cadre. Malfoy va mal. Transplanage et alcool ne font pas bon ménage, sans doute. Oh la vie de l’élite, de cette jeunesse dorée. Elle rêve d’une douche chaude, simplement, tiède même et lui pense que sa petite sorcière de salon est une priorité. Elle est hargneuse, Hermione, de plus en plus, elle n’aime pas ça mais à défaut de savoir quoi en faire, elle se contente de toiser le jeune homme. Dans la pénombre, il pourrait presque sembler humain, ainsi dépouillé de sa superbe. Il y a quelque chose qui sonne faux dans la scène cependant, peut-être le manque d’habitude, elle n’est pas certaine d’avoir un jour posé les yeux sur tant d’affliction émanant de Draco. Elle renifle, dédaigneuse, les bras croisés, pourtant, jusqu’à ce qu’il l’apostrophe, décidé à insister, à un peu plus plaider sa cause. « Granger, I… » elle attend la suite, secouant légèrement la tête d’un air blasé, se demandant combien de temps il faudra avant que ne viennent les menaces et les tendres sobriquets tels que sang-de-bourbe pour tenter de lui forcer la main. « You’ve got to do something, I’ll do anything for you to – » souffle-t-il, pourtant, assez pour qu’elle arque un sourcil, attendant une suite qu’il ne semble pas décider à livrer, restant prostré là, silencieux, bougeant non pas pour rajuster sa mise et retrouver un peu de dignité mais pour se recroqueviller sur la chaise, coudes sur les genoux, visage caché dans ses mains, nuque exposée. Presque une posture folle, quand elle y pense, se demandant pourquoi il baisse sa garde.

Lorsqu’il se décide enfin à parler, alors que le silence commençait à s’épaissir et à devenir presque gênant, sa voix se fait plus rauque, comme le long murmure de pierres dégringolant tandis que la muraille se fissure. « You know I'm not one to beg and I hate to rely on you, but – » qu’il souffle et elle se retient de lui balancer qu’elle n’offrait, de toute façon, aucune opportunité pour qu’il compte sur elle, qu’elle ne lui devait rien,  voulant réitérer cette importante notion. Elle est pourtant prise de court par la tournure des choses et elle n’est pas au bout de ses surprises parce qu’il ajoute déjà : « I need you. » et elle résiste à l’envie de rire, instinct premier face à lui, parce qu’à nouveau l’image du troisième année hurlant à la mort pour une éraflure s’impose. Toute cette comédie, Draco le menteur, l’acteur, le manipulateur. C’est dans son sang de Malfoy, dans ce même sang qu’il pense supérieur au sien parce que purement magique. Et pourtant, il dit avoir besoin d’elle. Besoin de la sang-de-bourbe. Il ne peut pas être sincère, il ne peut pas espérer que ça marche, n’est-ce-pas ?

Et pourtant. Et pourtant il est prostré là, nuque découverte, tremblant à moitié, ivre et plié en deux. Pourtant il s’accroche à sa bouteille comme à une bouée, comme il s’est accroché à la chaise en tombant dessus. Si elle avait une once de compassion pour lui, peut-être pourrait-elle admettre que… Non. Pas de compassion pour Malfoy. He made his bed, now he gets to sleep in it. Machinalement, fronçant le nez d’un air borné, elle souffle, un soupire agacé en ignorant le léger pincement au creux de sa cage thoracique. Le fait est qu’elle n’a plus un gamin en face d’elle. C’est un jeune homme, fier comme l'hippogriffe l’ayant envoyé au tapis quelques années plus tôt, un jeune homme fait d’orgueil et de traditions, de préjugés, le tout attaché par une impression de grandeur. Pas un gosse prêt à tout pour arriver à ses fins. Le fait est qu’elle a un jeune homme devant elle et si elle a du mal à se détacher de l’image du merdeux se croyant constamment dans son bon droit, elle peut voir une agonie monumentale s’écoulant de chacun de ses pores. Se faisant violence, elle s’approche, à l’impression d’à nouveau lever les yeux au ciel, surement pour la centième fois ce soir et sans autre forme de procès, elle récupère la bouteille en marmonnant d’un ton se voulant rude : « Oh get a grip, Malfoy » ponctuant sa phrase avec le culot en verre, ce dernier claquant contre le bois d’une étagère voisine, sans doute trop proche pour qu’il ne s’en saisisse pas à nouveau cependant, si l’envie lui en prend, non pas qu’il en ai besoin. Proche comme elle l’est à présent, elle peut encore plus sentir l’alcool, une infection.

Sans plus de cérémonie, elle se laisse couler dans l’embrasure de la porte, dos contre le cadre, jusqu’à finir presque à sa hauteur, les pieds callés non loin des gonds de la porte. Pas plantée là comme une idiote, pas assise et incapable de se défendre. Pas bien installée non plus, à vrai dire, mais elle n’est plus à ça prêt. « Some say the child belongs with her father and some want to obliviate the hell out of her so she can’t get any information out » murmure-t-elle, sans mentionner ceux qui veulent simplement la faire taire, d'une façon plus ou moins violente, pour essayer d’expliquer à quel point sortir la jeune femme de là semble compliqué, trop compliqué pour qu’elle s’en occupe, assurément. Le sortilège mentionné, cependant, la fait tiquer et l’espace d’un instant, elle baisse la tête. Pansy, collée aux basques de Draco, infernaux, inséparables. Il fallait bien quelqu’un pour aimer les pires personnes et ils s’étaient trouvés, s’étaient accrochés l’un à l’autre, des années ensemble stockées dans la mémoire de la brune, souvenirs d’une appartenance, d’une place dans ce monde, de gens chéris, de… Elle coupa court le fil de pensée, refusant d’aller là. Pas ce soir. Pas avec Draco dans les parages. Hors de question. « I mean, it’s no place for a baby but it’s not like I can stick a portkey in her diaper and pray to Merlin that no one will notice they’re gone, you know ?» demande-t-elle, essayant de se dédouaner, d’aller au plus simple, bras croisé, relevant le nez pour le fixer à nouveau, étrangement dérangée par la vision d’un Malfoy ainsi dépouillé de sa superbe. Difficilement, elle s’accroche à quelque chose qu’il a dit, à la promesse jetée au hasard, sans y penser. Malfoy lui devant une faveur. Malfoy et son abondance. Malfoy et les trésors hérités depuis des siècles d’affluences et sang-pur si vicieusement protégé. Malfoy refermant ses longs doigts pâles autour d’un retourneur de temps, en échange de sa peste adorée.

Et l’idée germe comme une mauvaise graine, faisant d’Hermione une vile opportuniste, n’importe quoi pour ne pas avoir l’impression de baisser sa garde devant l’insupportable héritier.
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MessageSujet: Re: DRAMIONE + turned into a monster   DRAMIONE + turned into a monster EmptyMer 16 Mar 2016 - 15:54

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‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
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‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
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L’aspect délicat est la nécessité de trouver le juste milieu. Assez de pathos pour faire vibrer les cordes sensibles de son âme de Gryffondor, assez d’orgueil typique pour satisfaire la méfiance qu’il lui évoque naturellement – s’il manque d’équilibre, d’une manière ou d’une autre, il n’arrivera qu’à la braquer. Mais si le jeu est trop parfait, trop dépourvu de maladresses, il semblera trop calculé.

Granger doute, l’étudie, hésite. Il n’est pas réellement apte à la déchiffrer : elle est une éternelle énigme, une anomalie ; mais certaines de ses attitudes permettent de grappiller des pistes, des idées de son état d’esprit. Elle pourrait croiser les bras afin d’ériger entre eux une barrière, automatisme défensif qui trahirait un scepticisme total. Elle pourrait jouir de la satisfaction sadique de le voir s’effondrer ( il la comprendrait enfin, puisqu’il agirait exactement de cette façon si les rôles étaient inversés). Elle pourrait, oui, mais non. A la place, Granger la bien-pensante s’agace, approche, lui arrache la bouteille à laquelle il a le réflexe de s’accrocher sur le coup… avant de se reprendre : peut-il voir là une manifestation des sacro-saintes manies de sauveurs de la clique Potterienne ? Se raccrochant à cette idée, il lui concède la bataille, laisse couler le goulot de verre or de ses doigts blafards tout en faisant mine d’éviter de croiser son regard. Mais pour la forme, et parce qu’en aucun cas il n’encaisserait un semblant de moral sans mot dire, il lâche un grondement mécontent. « It’s bloody New Year's Eve, aren’t we supposed to celebrate? » Sa voix traînante est absolument dépourvue de toute envie de fêter quoi que ce soit – mais plutôt gorgée de sarcasme. « And here I thought you’d be eager to start the year with a good deed, being a goody-goody gryffindor and all. » Elle s’assoit sur ses talons, dos aligné contre le chambranle de la porte et posture rigide. D’où il se tient, le côté appuyé au dossier de sa chaise branlante, Draco lui fait face, juste un peu plus haut qu’elle. Au moins leur posture n’est plus celle d’une potentielle dispute – ils se sont posés et si la conscience n’est clairement pas au rendez-vous, la diplomatie et les faux-semblants peuvent l’être. Ça le révulse, mais il s’efforce de ravaler le rictus agacé qui menace de lui courber les lèvres. « Some say the child belongs with her father and some want to obliviate the hell out of her so she can’t get any information out. » Ce qui n’est qu’un murmure claque et résonne comme une menace, ou peut-être est-ce l’indignation de Draco qui le lui fait percevoir si agressivement. Pour le coup, il en oublie ses objectifs et se redresse d’un coup pour tourner le dos à la brune, contenant une violente envie de lui balancer un sort – mouvement qu’il n’effectuerait pas s’il n’existait entre eux un contrat, des secrets partagés, une alliance. Ou peut-être s’est-il tout bêtement laissé prendre au jeu à un moment ou à un autre : il s’est mis plus en danger lorsqu’il lui a confié d’importants pans de sa mémoire, et elle aurait pu choisir de ne jamais les lui rendre afin de le laisser oublier à jamais qu’ils étaient liés d’une quelconque façon, Luna étant en sécurité. Elle aurait pu tenter de les trafiquer également, pour le manipuler, mais non. Instinctivement, bien qu’il ne lui confierait jamais sa vie et qu’il ne s’avérerait clairement pas aussi fiable si elle lui laissait une ouverture, Malfoy ne la pense pas adepte des coups en traitre – pas sans solide raison.

L’autre possibilité étant que l’alcool qu’il croit si bien maîtriser le désaxe et lui insuffle des certitudes erronées.

« And I guess the others are ready to make her disappear ? » Mark my words, if I don’t find her or I find her dead or badly hurt I swear on everything that those fuckers will die. Se retenir de le dire à voix haute requiert toute sa volonté ; il réprime sa colère en faisant les cent pas, arpentant une moitié de la pièce de long en large. « I can’t let this happen », marmonne-t-il en freinant finalement, plus pour lui-même qu’à son adresse à elle. « I mean, it’s no place for a baby but it’s not like I can stick a portkey in her diaper and pray to Merlin that no one will notice they’re gone, you know ? » Sa mâchoire se crispe et il se reticent d’ironiser, de sortir de ses gonds. A la place, ses traits se cryptent à l’instant où il tourney la tête pour la fixer – indéchiffrable, il la détaille un moment, puis laisse filtrer un brin d’hésitation, une once de vulnérabilité, subtile mélange d’espoir refoulé et de suspicion. « So… you agree to help me ? I mean, I’m aware that we need a solid plan first but – » Il hésite, fronce les sourcils, hausse les épaules. « we managed to take Loony out of hell, nothing can stop us. » Il ne mentionne pas Astoria, préfère s’en tenir à un accomplissement qui les dépeint comme des alliés pour pousser Granger à l’envisager comme un partenaire (sans se douter un instant du ressentiment qu’elle nourrit envers lui à ce sujet ; bien sûr il avait conservé des secrets à l’époque, ne l’avait pas prévenue de toutes les implications de leur projet, mais il n’existait pas d’autres moyens au vu des circonstances).

De son regard pensif, il la dévisage, perçoit sa crispation, sa réticence. Est lui-même agacé d’avoir ainsi livré une faiblesse en montrant combien Pansy lui est indispensable. Se fait violence pour continuer sur une lancée… pacifique. « I’m not being selfish you know. Violet isn’t healthy enough, Zabini (le nom est craché comme une injure) has no right to call himself a father and I take care of Rose but she needs her mother and twin back. » Il ne sait pas si elle a été mise au courant de l’existence d’un second enfant, mais ne mentionne pas Briar à la légère. D’un côté, ce qu’elle apprend de lui ne peut que rester entre eux, contrat oblige, à moins qu’il ne lui confirme clairement qu’elle peut en parler. D’un autre, il veut la déstabiliser en lui rappelant que non pas une, mais deux innocentes se trouvent sur la balance. Et enfin, si ces arguments ne sont pas suffisants, il suppose qu’elle ne souhaiterait à aucun enfant de se retrouver à sa charge à lui, vu le peu d’égards qu’il lui inspire. Draco s’interrompt pour la dévisager à nouveau, un sourcil arqué, et lui désigne d’un mouvement de tête la chaise qu’il a libérée. Suggestion muette – il lui serait trop désagréable d’assumer à voix haute un semblant de galanterie envers elle, si malintentionné soit l’effort. « Une… mise en scène, peut-être ? » embraye-t-il sans attendre de savoir si elle compte accepter ou refuser l’offre. « Si elle pouvait s’isoler avec l’un des vôtres, il y aurait moyen de prétendre qu’elle l’a mis hors d’état de nuire avec une aide extérieure avant de s’enfuir. Sauf que tu serais la véritable complice. » Il supposait qu’elle ne voudrait pas qu’il endosse le rôle – cela reviendrait à lui offrir une opportunité de prendre un insurgé par surprise. Par ailleurs, devoir expliquer à Pansy et aux autorités qu’il se soit retrouvé par hasard au bon endroit, au bon moment, serait une complication de plus.
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WIZARD • always the first casuality
Amara Bataglia
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‹ particularité : championne toute catégorie du gobage de dragées surprises
‹ faits : elle parle avec un accent français, tombe souvent, est scotchée à son pow, gère secrètement un MSN dédié aux memes.
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TURNED INTO A MONSTER

My enemy came nigh, and I, stared fiercely in his face. My lips went writhing back in a grimace, and stern I watched him with a narrow eye. Then, as I turned away, my enemy, that bitter heart and savage, said to me : “Some day, when this is past, when all the arrows that we have are cast, we may ask one another why we hate, and fail to find a story to relate. It may seem then to us a mystery, that we should hate each other.”
Thus said he, and did not turn away, waiting to hear what I might have to say, but I fled quickly, fearing had I stayed I might have kissed him as I would a maid.
( Hate ; James Stephens )

A nouveau debout, Malfoy fait les cent pas, lui donnant presque le tournis, sans doute parce qu’elle s’étonne qu’il ne titube pas, étant donnée l’odeur d’alcool qui émane de lui. Le simple fait qu’il soit assez inconscient pour transplaner dans cet état la dépasse. Non, ça dépasse l’entendement, tout bonnement, c’est tellement irresponsable, tellement plein d’une impunité qui va bien au jeune homme, cette arrogance qui l’enveloppe, cet orgueil qui fait qu’il se sent au-dessus des autres, au-dessus des lois même celle de la magie. Elle a envie de le fustiger contre les dangers qu’il encourt, incorrigible moralisatrice mais ce n’est pas son problème, si on oublie le fait qu’il veut la débarrasser de Pansy (et que contrairement aux autres, les insurgés, voulant la lui retirer des bras, lui ne compte pas la tuer, pas tuer la gamine) et si on néglige de mentionner qu’elle a sûrement, à défaut d’avoir fait pire, fait pareil, non pas sous l’emprise de quelconque spiritueux mais labourée par la fatigue ou une blessure mal soignée, un sort encaissé de plein fouet. Après tout, elle a fixé le rendez-vous, il n’a fait qu’obéir et se présenter. Malfoy à sa merci, l’idée lui effleure l’esprit, vient caresser le projet vénal, l’éclair profiteur. Il veut Parkinson et sa progéniture, elle a des choses à lui réclamer aussi. Elle ne peut rien dire pourtant, pas sans se départir de son maigre avantage, celui consistant à le laisser dans le flou. Il doit s’y attendre, qu’elle renvoie la pareille, après tout il s’y connait bien quand on en vient aux mensonges par omission. « So… you agree to help me ? I mean, I’m aware that we need a solid plan first but – » Il saute sur l’occasion, interprète directement ce qu’elle sous-entendait sans se mouiller. Un plan solide, elle a envie de ricaner. Ils ont besoin d’un tank. Elle ne dit rien cependant, il ne comprendrait pas la référence, moldue. Au mieux, elle se prendrait un regard dédaigneux, de ceux qui avaient le don de l’agacer, parce qu’il se permettait de la rabaisser quand bien même elle avait de nombreuses fois prouvée sa valeur au fil des années. Là pour le tenir au botte-à-botte pendant les cours, là pour lui envoyer son poing dans le nez, là même pour lui balancer sans préavis des piqures de rappel quant à son statut de fils à papa, toujours prête pour ça, toujours plus acide lorsqu’il se trouvait dans les parages, comme titillée par sa simple présence, son unique existence. Elle inspire profondément, il enchaine et elle manque de s’étouffer, retenant de justesse un rire alors qu’il souffle : « We managed to take Loony out of hell, nothing can stop us. »

We. There’s no we, pense-t-elle, lui jetant un regard dubitatif plutôt que de ricaner ou d’esquisser un rictus. Ils ne font pas équipe, ils se débrouillent pour travailler à peu près dans le même sens, elle tentant de sauver les pots cassés et lui ne servant que son propre intérêt. Elle est presque surprise, à vrai dire, qu’il fasse une telle histoire pour quelqu’un d’autre que lui, mais après tout, sa peste, acolyte infernale, est à peine plus qu’une réflexion de tout ce qu’elle déteste chez Malfoy. Cette impression de droit absolue, de justesse immuable, de supériorité. Cette cruauté dans le ton qu’ils emploient, aussi, pire que des ongles sur un tableau noir. Quand il reprend pourtant, sa voix est presque mesurée, assez pour interpeller Hermione. « I’m not being selfish you know. Violet isn’t healthy enough, Zabini has no right to call himself a father and I take care of Rose but she needs her mother and twin back. » et l’espace d’un instant, interloquée, elle le regarde en se demandant s’il pioche directement dans son crâne pour se jouer d’elle et la manipuler, l’emmener où bon lui semble. Non, il peut assurément fermer son esprit mais n’a pas le talent nécessaire pour s’infiltrer chez quelqu’un d’autre et quand bien même il en était capable, elle s’en rendrait compte, pas vrai ? Elle retrousse un peu le nez, le toise d’avantage, lève les yeux vers les poutres chargées de toile d’araignée. Par Merlin, ce qu’elle rêve de balancer un sortilège pour récurer cet endroit, la crasse et la précarité la rende folle… Elle oublie l’idée idiote, les lieux ne peuvent pas sembler habités, tout doit rester comme ça, à peine salubre, tout juste viable, un cottage oublié au cas où quelqu’un passe les protections magiques. Hermione reporte son attention sur le jeune homme, qui désigne la chaise qu’il a délaissé quelques moments plus tôt pour arpenter la pièce. Le pire, c’est qu’il semble sincère. Elle ne veut pas le croire, pas plus qu’elle souhaite lui accorder la moindre pitié. Même lui ne mérite pas ça, ce jugement plaintif, faible. Elle ne veut pas le croire et pourtant elle se dit qu’il a raison. Aussi atroce Pansy puisse-t-elle être, la gosse restée du côté de l’Elite a besoin de sa mère. Hermione n’est pas certaine d’être supposée savoir quoi que ce soit au sujet de la seconde gamine mais elle a entendu Parkinson pleurer plusieurs fois, la mentionner au bébé à ses côtés, des promesses vides mais des promesses quand même, celle en particulier d’être vite réunie avec sa sœur. Sur le coup, elle a haussé les épaules, retournant à ses lectures, ses travaux mais à présent qu’elle entend même Malfoy en parler, elle se retrouve un peu plus secouée qu’elle n’accepte de l’admettre. Elle se redresse, étire ses jambes, craque ses poignets et observe la chaise, qu’elle ignore au final. La fatigue la rend fragile, sans doute, mais elle se dit que si c’était quelqu’un d’autre que la peste de Serpentard l’ayant martyrisé au sujet de ses dents et de ses cheveux pendant des années, elle aimerait la rendre à sa famille. Soupire agacé, épuisé aussi, à l’idée de devoir trouver une solution. Enième problème s’ajoutant à une liste déjà trop longue. Elle se concentre sur le gain, pourtant, prie aussi pour que Malfoy trouve la manœuvre. Lorsqu’il parle pourtant, tout ce qu’il trouve à dire pousse Hermione à le dévisager un peu plus : « Une… mise en scène, peut-être ? » Et un levé de rideau, aussi, après trois coups de brigadier pour annoncer l’ouverture des festivités ? A-t-il la moindre idée du chaos entassé dans lequel vivent les insurgés ? Probablement pas, évidemment, mais ça n’empêche qu’elle le fixe, perplexe, le laissant s’enfoncer : « Si elle pouvait s’isoler avec l’un des vôtres, il y aurait moyen de prétendre qu’elle l’a mis hors d’état de nuire avec une aide extérieure avant de s’enfuir. Sauf que tu serais la véritable complice. » et cette fois, elle ne retient pas son sursaut de rire. Elle se sent coupable, pourtant, ensuite, mais pas avant d’avoir lâché un « Right » peu convaincu. Elle a encore du mal à voir Pansy comme capable de quoi que ce soit et pourtant, elle l’a vu se chamailler pour qu’on ne touche pas à sa fille, elle a entendu les récits de la mort d’Hudson. Si elle, elle n’y croit pas, qui arrivera à avaler une histoire du genre ? Elle réfléchit peut-être trop, mais elle siffle pourtant : « Ca ne te semble pas louche qu’une sorcière à la médiocrité notoire arrive soudainement à neutraliser un combattant aguerri ? » et sardonique, elle laisse la question rhétorique se poser entre eux, avant d’ajouter, se ravisant peut-être un peu « A moins qu’on ajoute la force du désespoir et que ce soit un insurgé médiocre qui s’en charge… après tout, pas besoin d’une sécurité maximum pour… elle » et cette fois, le dédain dans sa voix sonne comme un avantage. Pansy n’est pas une menace, à peine une inconvenance, une gêne un peu bruyante, un peu chiante… très chiante. « Il faut mettre quelqu’un dans la confidence pourtant et… » reprend-t-elle, avant de s’arrêter net, le dardant d’un regard sombre, plus sombre que les recoins oubliés de la forêt voisine. « You’re so going to owe me and you’re such a pain in the ass, you know that, right ? » soupire-t-elle, avant d’ajouter, plus pour elle-même qu’autre chose « Nevermind, pretty sure you love being demanding and annoying... »

Elle veut le haïr de tout son être mais plantée à quelques mètres de lui, alors qu’il est dans un piteux état, ivre, elle a du mal à le voir comme autre chose qu’un sorcier prêt à beaucoup pour retrouver quelqu’un d’aimé, quelqu’un d’important. Y a-t-il une différence entre lui et celle qu’elle était lorsqu’elle se débattait avec sa conscience pour récupérer Luna ? Probablement pas. Elle a envie de se dire qu’il ne se mouille pas vraiment, que c’est elle qui prend tous les risques, mais ils étaient chacun à la place de l’autre il y a quelques temps seulement. Nouveau soupire, regard vers la bouteille, elle hésite presque, se demandant si son estomac pourra tenir le coup. Au final elle l’attrape et se contente de porter le goulot à son nez pour renifler, méfiante, avant de grimacer. Probablement tout aussi efficace que les potions qu’elle ingurgite pour dormir en paix, elle ne vaut pas mieux que Malfoy. Par Merlin ce qu’elle peut haïr le voir comme autre chose qu’un enfant gâté et insupportable. Pourquoi fallait-il qu’il tienne autant à sa Parkinson et se montre vulnérable, pourquoi fallait-il qu’elle soit si fatiguée et si influençable. Pense au retourneur de temps. A la faveur. N’importe quoi, tu peux lui demander n’importe quoi. Finalement elle demande, déjà trop loin pour reculer « Do you reckon she can follow a strict plan and not mess up ? Cause if she can’t, I’m not down to put her under imperius ». Elle se défend d’utiliser ce genre de magie, fière et à cheval sur le peu de principe qui lui reste… Elle donne l’illusion, du moins, parce qu’au fond c’est mieux que d’admettre qu’elle a l’impression de manquer d’entrainement, se sentant incapable de maîtriser suffisamment, doutant d’elle-même comme souvent dernièrement. Ruthless but unsure, always so unsure. « This stinks like you’re drinking straight up perfume » ajoute-t-elle en lui tendant la bouteille avant de céder. Elle n’a rien à célébrer, elle, sa nuque est dénudée une fois de plus, encore un énième obstacle. « I actually forgot it was New Year’s Eve, before you showed up » un murmure, plus calme, moins acide malgré les bras qu’elle a croisé par-dessus son buste pour se réchauffer un peu.
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MessageSujet: Re: DRAMIONE + turned into a monster   DRAMIONE + turned into a monster EmptyJeu 12 Mai 2016 - 22:21

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Draco Malfoy
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‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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And it keeps getting stronger. If I told you what I was, Would you turn your back on me ? And if I seem dangerous, would you be scared? I get the feeling just because everything I touch isn't dark enough that this problem lies in me
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Elle éclate de rire. Et Draco n’y entend pas un son mélodieux – tout juste un grincement de hyène médisante, sans doute parce qu’il est sur la défensive vis-à-vis d’elle. Il se crispe, la toise d’un regard sombre mais ne dit rien tandis qu’elle s’efforce d’assimiler ce qu’il vient de lui proposer. Elle est tellement drapée de dédain, elle l’impression Gryffindor, l’héroïne de guerre, le bras droit ou gauche du sacro-saint Potter, qu’elle en oublie une partie de l’idée : aide extérieure. Il se retient de lancer que Pansy est plus redoutable qu’elle ne le laisse paraître parce que ce serait réagir sur le coup de la piqûre d’orgueil et qu’elle rirait de combien l’affirmation serait fausse : certes, elle sous-estime la fille Parkinson, et probablement tout ce qui n’est ni elle-même ni la paillasse brune qui lui fait office de meilleur ami, mais la grossesse rend la magie instable et Pansy n’a pas accompli de prouesses depuis la sienne, aux dernières nouvelles.

Et tout bien réfléchi, il lui semble bien que ses derniers grands coups dataient des plaisanteries vicieuses, mauvaises, blessantes, du temps de Poudlard ; mais qu’au sein de l’Elite, elle se distingue pour l’adresse de sa langue de vipère. Un sourire absent se glisse sur la commissure du blond à ce souvenir – et il se retrouve à fermer les yeux un instant pour barricader en lui-même une vague de nostalgie, manque, détresse, due au sevrage prolongé de sa présence rassérénante. Il a besoin qu’elle rentre et entendre Granger se laisser enfin entraîner dans la réflexion le soulage au point de le faire renoncer aux remarques mauvaises et vexées que ses moqueries lui ont inspirées. « A moins qu’on ajoute la force du désespoir et que ce soit un insurgé médiocre qui s’en charge… après tout, pas besoin d’une sécurité maximum pour… elle. » Son cerveau sort enfin de sa phase de veille – il était temps. Malfoy esquisse un mouvement de main, l’air de dire go on et de lui laisser la logistique sur les bras. Comme elle l’a fait après lui avoir commandé la libération de Loufoca sans mesurer l’ampleur de cette requête – les informations inconnues du grand public à propos de la captivité, des tatouages, des contrats. Eh bien en l’occurrence, c’est à elle de s’y coller et il estime qu’il s’agit là d’un juste retour de baguette, puisqu’il ne connait pas le territoire des insurgés. Néanmoins, désobligeant et revanchard en pensées seulement, Malfoy la laisse suivre le fil de ses pensées sans l’interrompre pendant un instant, jusqu’à – « Il faut mettre quelqu’un dans la confidence pourtant et… » « Loony. » C’est entre la proposition et l’exigence. « Pan’ knows about her. » La phrase est lâchée pensivement et d’une voix rendue un peu pâteuse par l’alcool, mais qui se fond d’habitude subtilement à travers le ton traînant, typique, qu’il aime employer. Cette fois cependant, il se fustige de s’être relâché : secret avoué et surnom formulé en une même phrase, c’est un record en terme de maladresse, un peu trop de réel et de personnel dans le jeu de vulnérabilité qu’il s’est mis en tête de servir à Granger. Il espère qu’elle se concentrera le fond plutôt que sur la forme – se frustrera d’apprendre qu’une personne de plus a été mise dans la confidence à son insu, s’inquiétera du fait qu’il n’ait pas eu besoin de son autorisation (et songera peut-être à une faille, alors qu’en réalité, il n’a rien avoué : c’est le polynectar qui leur a fait faux-bond) pour cela.

« Do you reckon she can follow a strict plan and not mess up ? Cause if she can’t, I’m not down to put her under imperius. » A ceci, il dresse un sourcil qui se prétend appréciateur ou impressionné – de façon sarcastique. « Didn’t know you had that in you », s’amuse-t-il en la dévisageant comme s’il ne l’avait jamais vue. « Mais autant j’apprécierais sans doute le spectacle de la Golden Girl usant de l’un des sortilèges jugés les plus répréhensibles par le monde magique, autant le faire sur une jeune mère désarmée serait un peu… comment dire ? Bas. » Il retient le même pour toi qui lui ronge les lèvres et qui devait boucler la phrase, et son ton goguenard laisse à penser qu’il reste sur le ton de la plaisanterie, mais à l’intérieur il bouillonne. Tour de force que de se contenir lorsqu’elle le hérisse en réunissant Pansy et Imperium dans la même phrase. « Anyway, je te ferais dire que vivre en fonction de plans, de calculs et de stratégie est notre essence même », ajoute-t-il platement. Et c’est la vérité crue. Education, relation, famille, tous sont régis par des règles et des codes très précis, des attentes, des alliances. Ils naissent pour suivre le plan en y dérogeant le moins possible, et le concept en soi ne le dérangerait pas (puisqu’il est sa norme) si la voie tracée pour lui ne semblait pas mener à une impasse. Ou plutôt, à une falaise surplombant des rochers affutés par une mer déchaînée. « Briefe-la dès que l’occasion s’y prête et organise sa fuite le plus tôt possible. Après tout, plus tôt tu ne l’auras plus dans les pattes mieux tu t’en porteras, right ? » Tout bénèf’. Il se raccroche à ça : ce deal avec l’ennemi est pour la bonne cause. La bonne cause.

L’instant de tension s’allège toutefois lorsqu’il voit du coin de l’œil Granger récupérer la bouteille qu’elle lui a prise un instant plus tôt et en inspirer les effluves puissants. « I actually forgot it was New Year’s Eve, before you showed up. » Oh, drama. La petite insurgée privée de festivités. Il croise les mains derrière sa nuque d’un air dégagé. « See ? You wouldn’t have forgotten if you’d been raised like us. Because it’s part of the plan. Everything is. » Il hoche la tête, exprimant d’un ton docte sa conception des choses, du monde, bien que conscient qu’elle ne les vit pas de la même façon. Les fêtes de fin d’année ne sont pas tant dédiées aux familles qu’au show et celles de début d’année sont moins centrées sur les bonnes résolutions que sur les apparences, sinon dédiées à des obligations rituelles. Ce qui est amusant, c’est que pour une bouteille elle glisse sur un terrain différent de celui de leur guérilla. Ce qui est amusant, c’est que par la bouteille Draco s’écarte peu à peu du droit chemin. « Everything is but this », corrige-t-il alors en désignant l’objet du délit, ou peut-être elle (eux deux). Il ne sait pas si Granger comprendra les implications de ce qui semble être une simple observation. Si elle verra cette remarque apparemment sans importance pour ce qu’elle est potentiellement en réalité – il veut qu’elle le sente en plein déclin, sur le fil du rasoir, enclin à déroger au fur et à mesure, à se laisser entraîner sans s'en apercevoir jusqu'à lui être utile ; qu'elle y voit une occasion à saisir, une faille à exploiter. Les meilleurs mensonges sont ceux qui collent autant que possible à la réalité, le piège toutefois est le risque de s’y laisser prendre soi-même et ça, il est bien résolu à ne pas le laisser arriver. Délaissant volontairement ce sujet sensible, il laisse un demi-rictus goguenard lui étirer les lèvres, un sourcil arqué. Mi-défiant mi-désabusé, l’air de dire tu oserais ? et tout à la fois mouais. Assurément pas. « C’est pas un alcool de gamine ça, Granger. Gaffe à ce que l’odeur ne suffise pas à t’assommer. » Il hausse les épaules avec détachement et tend un bras, paume ouverte, pour qu’elle lui rende son bien.
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