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sujet; Ladah x Oeuf mollet croustillant au lard fumé, velouté de potimarron et poêlée de champignons.

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M. Rookwood avait passé une assez bonne nuit, environ quatre heures, avec uniquement deux interuptions. Inutile, donc, de vous préciser que cela l'avait rendu d'excellente humeur. Bien sûr, la bonne humeur d'Augustus est toujours subjective et beaucoup le trouvent d'autant plus odieux durant ces jours miraculeux où il est un tant soit peu reposé. Mais, comme toujours, les autres nous importent peu, et nous nous concentrerons donc sur Augustus et sur sa perception toute personnelle de ce qu'il appelle « bonne humeur ». Nous ne nous permettrons pas de juger de son vocabulaire.

Poussé par cette bonne humeur, il a donc envoyé une lettre à sa secrétaire pour l'inviter à travailler autour d'un repas par la suite. N'ayant aucune considération pour le sommeil d'autrui (il lui faut toujours un temps de réflexion avant de se souvenir que les gens normaux dorment environ huit heures par nuit), il l'envoya vers quatre heures du matin. La suite de la matinée fut consacrée au rangement / nettoyage de la maison et à la préparation du fameux repas. Il comptait faire quelque chose de plutôt simple, et il était dans les huit heures du matin quand il entendit une petite forme se faufiler derrière lui. Adelaïde. Elle le regardait de cet étrange air, entre l'incompréhension et l'amusement. « Tu cuisines pour qui ? -Mlle. Zaïtesva. -Ah, ta secrétaire. » Il y a un silence dans l'immense cuisine pendant qu'elle se cherche distraitement un petit déjeuner. Adelaïde dort peu, mais mange beaucoup, comme son oncle. « Et tu lui fais quoi ? »

Augustus pose un instant la baguette en train de jouer des ingrédients et des ustensiles de cuisine pour jeter un regard à Adelaïde qui, assise sur la table, verre de lait vissé sur le nez, le regardait fixement. « Quelque chose de simple. En entrée, oeuf mollet croustillant au lard fumé, velouté de potimarron et poêlée de champignons. En plat, suprême de poularde de Bresse contisé aux trompettes, ravioles de poule au pot, sauce suprême et boudin blanc maison. Un fromage français raffiné à la truffe et champignons. Le dessert est à sa convenance. J'hésite encore sur quel vin sortir, une idée ? » Mais elle ne fait que soupirer, reposer son verre quelque part et quitter la pièce avec un « Au fait je rentre pas ce soir. »
Comme s'il espérait un seul instant que sa nièce passe un samedi soir à la maison.

Il était onze heures lorsque la porte sonna. Comme d'habitude, Mlle. Zaïtesva était parfaitement à l'heure. Il eut un sourire satisfait. Lui aussi était parfaitement à l'heure. Juste le temps de se dire les formalités de bienvenue, de s'installer, et ils auraient un plat naturellement chaud. Au pire, il ne manquait pas de sorts adaptés à ce genre de situation. Il retira donc précautionneusement son tablier blanc, libérant le costume réglementaire de l'homme politique, et se dirigea vers l'entrée. Adelaïde était partis depuis longtemps, ils n'auraient pas à supporter son effronterie.

La porte s'ouvrit sur la jeune femme. Il lui offrit un sourire charmant et l'invita d'une voix chaleureuse à entrer : « Merci beaucoup de vous libérer en un timing aussi réduit, votre dévouement est apprécié. » D'autant plus qu'elle n'était jamais payée pour ces heures supplémentaires qu'elle passait chez lui, bien que la nourriture qui lui y était servie compensait largement, d'un point de vue monétaire, le déplacement. Mais peut-être pas le choc psychologique de devoir passer un long moment à supporter le décalage moral d'Augustus. « Puis-je prendre votre manteau ? » Il était vraiment de trop bonne humeur. Il offrait parfois d'ouvrir la porte de la penderie, mais ne prenait jamais véritablement le manteau des gens. On dirait un hôte modèle. Il devait se passer quelque chose sous sa vile caboche. Peut-être cherchait-il à fouiller les poches de son employée ?

Mais non voyons. Monsieur Rookwood n'est pas ce genre de personne.

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NOTA BENE › Afin de comprendre les dialogues russes, merci de passer la souris dessus.

INVITATION :  nom féminin ; petit imprimé ou lettre manuscrite par lequel on prie quelqu'un d'assister ou de prendre part à quelque chose. « On m'a mise en garde contre vous, 007 : sexe au dîner, cadavre au petit-déjeuner. Mais ça ne marche pas avec moi »

SILENCE et QUIÉTUDE semblaient être les maitres mots de l’ambiance à la table des Zaïtsev en ce matin de samedi pluvieux. Tandis que l’aîné et chef de famille se perdait dans la lecture du quotidien sorcier de Saint-Petersbourg, son égal et demi-frère revérifiait inlassablement des comptes qui ne trouvaient pourtant rien à redire. Le reste des mâles de la famille entretenaient une conversation calme néanmoins éloignée de tout sujet politique, et dans la langue natale qu’était la leur. Il ne s’agissait en aucune façon d’une scène de famille banale et quotidienne, raison étant le flot d’insultes proférées dans les alentours de quatre heures du matin, émanant d’une bouche qui n’avait rien de celle d’un charretier, et dont les lèvres fines suçotaient actuellement un carré de chocolat noir, petite attention toute particulière de l’aîné de la fratrie. Sans doute espérait-il par ce modeste cadeau, apaiser l’humeur de son unique sœur, dont les prunelles éveillées relisaient la missive reçue. Elle émanait naturellement d’Augustus Rookwood. Qui d’autre aurait eut l’irrespect d’éveiller quelqu’un au bout milieu de la nuit ? Il possédait toutefois la chance d’être l’unique homme que Ladáh ne réprimandait jamais, manifestant pour lui un respect qu’elle n’avait que pour très peu de personnes. « Чего он хочет ? » Que veut-il ? questionna enfin Alekseï, sans jamais lever les yeux de son journal, s’attirant toutefois la sympathie de ses sept cadets tous aussi curieux qu’il pouvait l’être. « Это приглашение на обед. » Il s’agit d’une invitation à déjeuner. et de travail, cependant, il lui semblait inutile de l’ajouter, l’évidence marquée par son ton. « Я надеюсь, что вы платите вам ваш сверхурочно. » « J’espère que l’on te paie tes heures supplémentaires. Que pouvait-elle répondre à cela ? Peu de choses, se contentant d’hausser les épaules, tout en repliant la lettre. La dernière partie de la lettre était une ode à la curiosité. Que pouvait-il bien lui offrir, quand le jour lui était destiné entièrement ?

Quittant la table familiale, elle consacra l’heure suivante à donner des ordres à l’elfe de maison, dont les talents pâtissiers n’étaient plus à refaire. Le dessert était à sa convenance, et en ce jour spécifique, elle souhaitait le fin du fin, le meilleur que la petite créature pouvait préparer en un laps de temps défini. Aux minutes restantes, elle accorda le temps de sa propre toilette, s’affublant d’une tenue plus légère que celles qu’elle pouvait porter les jours de travail, néanmoins suffisamment stylisée pour ne jamais paraître autrement qu’à la pointe de la mode. Augustus souhaitait la voir travailler, aussi glissa t’elle dans un sac, des outils de travail, sans même se poser la question de ce qu’il souhaitait la voir apporter. En moins de quelques mois, elle avait apprit à connaître son employeur et à prévenir chacun de ses désirs. Certains affirmaient qu’elle subissait plutôt ses étranges manies et désirs inconvenants. En ce jour de repos, elle retournerait sans se plaindre au département des mystères afin de récupérer les deux dossiers demandés. On ne pouvait que lui reconnaître son dévouement.

10H15.  Il était grand temps de partir si elle souhaitait arriver à l’heure chez Augustus. La ponctualité était un trait de caractère que l’on ne pouvait lui reprocher. Comme il l’avait promis tout en s’activant aux fourneaux, l’elfe de maison lui apporta le dessert, ce gâteau spécial empaqueté et protégé par quelques légers sorts afin d’éviter qu’il ne s’abîme. Il lui fallait maintenant transplaner en direction du ministère pour récupérer les dossiers, mais aussi la fameuse autorisation pour les sortir du département. Une contrainte qui ne l’était pas tant lorsque l’on se référait au passif du dit département, et de son ancienne secrétaire. La lettre émanant du directeur était un sauf-conduit pertinent et qui lui évitait les longues minutes d’attente consacrées à la vérification du taux de confidentialité des informations contenues dans ces dossiers. Il était 10H50 lorsqu’elle s’extirpa enfin des couloirs du Ministère, dossiers glissés dans son sac, à l’abri contre un petit paquet qui n’aurait dû atterrir sur le bureau de son employeur qu’au lundi, avant même qu’il n’arrive.

À l’heure, à une minute d’avance, l’index frôlant la sonnette pour manifester son arrivée. Son visage ne reflétait en rien l’intérêt, cette curiosité qui tiraillait son esprit depuis la réception du courrier, mais un sourire marqua son visage lorsque son employeur vint lui ouvrir, tiré à quatre épingles, ainsi qu’à l’accoutumée. De mémoire, Ladáh ne l’avait jamais vu vêtu autrement, pas même lorsqu’elle le croisait durant les quelques réunions douteuses des nouveaux maîtres du monde londonien. Quelques formules de politesse en guise de premier échange. En Russie, l’usage voulait un baiser échangé, une coutume qu’elle ne mettait qu’en pratique avec les siens, pudibonderie anglaise oblige. « Comment aurais-je put refuser vos tentations ? Votre talent pour la cuisine mérite qu’on lui fasse honneur. » Ce n’était visiblement pas la première fois qu’elle se rendait dans la demeure de l’homme, et nul doute que ce ne serait la dernière. « Et j’avoue sans honte que vous avez éveillé ma curiosité. » Laissant son manteau entre les mains du sorcier, n’ayant rien à cacher dans ses poches qui ne soit intéressant, elle s’aventura de quelques pas sur le côté, conservant son sac en main. Lui possédait des objets intéressants. « Puis-je mettre le dessert dans un lieu frais ? » Elle savait de source sûre que son elfe avait lancé un sortilège pour la bonne conservation de la pâtisserie, mais elle ne tenait pas à tirer plus longtemps sur la magie de la créature qui serait bien mieux employée ailleurs.
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Ladah avait l'air en forme. Rien de spécifique dans ses poches, visiblement, et rien non plus de spécifique dans sa tête, vu son regard. L'homme analysait les gens comme il respirait, et la legimancie n'était souvent qu'un complément de ces mauvaises habitudes. Des mauvaises habitudes qu'il faisait subir à tous le monde, ses ennemis comme ses alliés. Il aimait beaucoup la demoiselle, sa propreté, sa ponctualité, sa cordialité. Les fois où elle était dérangée de ses propos, elle avait toujours la décence d'au moins essayer de le dissimuler, ce qu'il appréciait grandement. Cela ne l'empêchait pas de fouiller dans sa vie, dans ses sentiments, dans sa logique. Il prétextait la prudence, mais il ne pouvait nier une certaine curiosité de sa part.

Débarrassant le manteau dans la penderie adjacente à l'entrée, il entraîna la jeune femme jusqu'à la salle à manger où le vin et l'entrée trônaient déjà, les attendant. « Comment aurais-je pu refuser vos tentations ? Votre talent pour la cuisine mérite qu’on lui fasse honneur. » Il laissa échapper un rire enchanté : « Vous me flattez Mademoiselle, c'est un honneur de servir une bouche aussi fine et raffinée que la vôtre. » Contrairement à Adélaïde qui avait tendance à tout engloutir sans réfléchir et à laisser quelques légumes de côté en prétextant qu'elle n'aimait pas ça, sans même goûter. Il était parfois tenté de lui enfoncer de force dans la gorge, mais ce serait insulter sa cuisine.
« Et j’avoue sans honte que vous avez éveillé ma curiosité. » Il laissa un sourire mystérieux planer sur son visage à ces paroles, et quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne réponde : « Nous en parlerons une fois installés. » Chaque chose en son temps et en parlant de cela... « Puis-je mettre le dessert dans un lieu frais ? - Laissez-moi m'en occuper et prenez place. Je ne regarde pas à l'intérieur, cela nous fera une surprise de plus. »
D'un coup de baguette il fait léviter le paquet et, bifurquant dans la cuisine, le fait s'engouffrer dans le frigo avant de revenir. A peine quelques secondes d'absence, juste assez pour qu'elle puisse s'installer et découvrir en détail ce qui trônait au cœur de l'assiette. Tout en s'installant il prend la peine de préciser : « Oeuf mollet croustillant au lard fumé, velouté de potimarron et sa poêlée de champignons. » Il a un sourire satisfait tout en servant le vin de quelques coups de baguette. Augustus se salissait assez rarement les mains tout en faisant la cuisine, ce qui effarait souvent ses amis, pour qui le fait de le faire sans magie rimaient souvent avec authenticité et qualité.

La salle à manger des Rookwood était assez modeste, pour ceux qui étaient habitués aux tables gigantesques et aux lustres titanesques. Elle restait riche et très bien meublée, et ils avaient certes de quoi accueillir du monde dans les autres pièces, mais cela faisait environ quarante ans qu'il n'y avait jamais eu plus de deux Rookwood dans la maison. On ne s’embarrasse pas d'une table immense dans ces conditions. Il y avait énormément de souvenirs dans cette salle à manger. Certains plus faciles que d'autre. Le suicide de trois membres de sa famille par la même fenêtre (aujourd'hui scellée et impossible à ouvrir) ne faisait pas partie de ses préférés. Mais elle était aussi le lieu de beaucoup de ses essais culinaires, de visites de personnes appréciées, même s'il préférait bien plus son bureau, plus personnel, lorsqu'il s'agissait de bons souvenirs.
Il préféra savourer la première bouchée avant de commencer toute conversation. La première bouchée était la plus importante. C'était le moment où il prenait pleinement conscience de la qualité du produit, où la surprise était présente, où les papilles n'étaient pas du tout habituées. C'était aussi là où il pouvait chercher la petite erreur, ou le petit quelque chose de différent et de bien tombé qu'il devrait reproduire par la suite.
Il ferma les yeux dans le processus, un sourire aux lèvres, satisfait de son travail, de ses produits, de sa recette. La satisfaction des autres était certes importante, mais secondaire par rapport à la sienne. Il savait que son opinion serait toujours plus sévère que celui des autres, et se calquait toujours sur celui-ci.

Les dernières saveurs éteintes et avalées, il rouvrit les yeux pour juger de l'opinion de sa secrétaire, avant de débuter enfin la conversation : « J'espère que vous avez pu récupérer les documents que je vous ai demandé et que vous n'avez pas eu de soucis pour les obtenir ? » Il ne se souciait pas véritablement des détails techniques lorsqu'il demandait des choses à ses employés. Il n'était pas le genre d'homme à être arrêté pas des détails administratifs. Tout en dégustant son vin, il eu un soudain éclat dans les yeux, et un sourire, comme s'il venait se souvenir de quelqu'un et lui demanda soudainement avec grand intérêt : « Oh d'ailleurs, je voulais vous demander, comment se passe la danse dernièrement ? »
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Ce fut sans aucune résistance que l’héritière slave se laissa entrainer par le mangemort, directeur et mentor qu’était Augustus Rookwood, ne laissant plus ses prunelles de glace s’attarder sur les alentours, comme elle le faisait quelques temps plus tôt, lorsque la demeure de l’homme au raffinement certain, était encore étrangère à ses escapades. Il n’y avait aucune nouveauté susceptible d’attirer son attention, déjà tournée vers les desseins de son mentor. Était-ce pour cet intérêt seulement qu’elle avait accepté l’invitation qui n’en était une que sous sa forme manuscrite ? La gourmandise était une autre raison valable, mais la principale demeurait certainement la sympathie que lui évoquait le mangemort. Le censé aurait ri de cette pensée, cependant, y avait-il une personne dans la société dévouée au Magister qui n’appréciait le directeur du département des mystères ? Être au service d’un mage aux idées des plus sombres ne constituait pas une personne en son entier, une idée ingérée depuis longtemps par l’apprentie nécromancienne qui n’avait de mauvais en elle, que la fâcheuse tendance portée sur la mort et ses mystères, sur la face la plus sombre de la magie elle-même.

Confiant le dessert à l’homme aux manières dévouées, Ladáh prit place à table, observant l’entrée sous un intérêt purement gastronomique. La manière de présenter était toujours aussi exquise, cependant, ce fut l’arôme se dégageant des divers plats qui métaphoriquement, faisaient saliver la jeune femme. Une explosion de fragrance qui auraient tôt fait de satisfaire son goût pour la cuisine sitôt en bouche. Tournant la tête sous les pas de son hôte, elle n’esquissa qu’une mimique ravie, agréablement surprise. « Comme toujours Monsieur Rookwood, votre présentation me laisse impatiente de planter la fourchette. » Et naturellement, si le tout était à hauteur, elle ne manquerait pas de réclamer la recette pour que son elfe tente de s’élever à hauteur du sorcier, bien qu’elle ne put douter un instant que celui-ci ne saurait faire aussi bien. Attrapant la fourchette, elle sélectionna ce qu’elle souhaitait goûter en premier, tout en prenant garde à ne pas détruire la présentation en elle-même. La cuisine était un art qu’elle répugnait à défaire pour le bien de ses papilles. Une fois arrivée à hauteur des lèvres, la langue savoura les premières sensations de nouveauté, et la russe ne put que prendre le risque de chercher à différencier les différentes saveurs. C’était un jeu inné et intérieur, et bientôt, elle ne put que clore ses paupières, comme si ce simple effet de tête était suffisant pour s’isoler et deviner le tout, savourer et prier pour que cela dure le plus longtemps possible. Hélas, le temps était bien trop court, fileuse cruelle obligeant la fourchette à chercher de nouveau la cause de l’émoi gustatif. Sans glisser la seconde en bouche, laissant son geste en suspend. « C’est un délice. Existe-t’il un plat que vous ne sachiez préparer ? » La question était rhétorique, bien entendu. Jamais la belle ne pourrait se permettre de remettre en cause le talent certain de l’homme pour la cuisine.

Mais la conversation ne saurait tourné sur les talents de chacun, résolument tourné vers des affaires plus importantes, raison de la venue de la demoiselle dont les dents mâchaient avec intérêt la nouvelle bouchée, esquissant de la tête un signe négatif de tête, la main se refermant sur le vin pour laisser glisser les mets dans le gosier. « Aucunement. Les gardiens m’ont laissé passé sitôt que je leur ai dis venir de votre part. Toutefois, vous recevrez une note lundi matin qu’il vous faudra signer pour attester de ma bonne foi. » Un détail insignifiant certainement, mais d’importance aux vues des derniers évènements fâcheux ayant touché le département en lui-même. Revirement de situation, la surprise touchant de son doigt ganté les prunelles de sa bien-aimée. Ce n’était pas un détail qu’elle avait oublié, mais peut-être avait-elle crût, à tort, que la fâcheuse tendance de Rookwood s’était évaporée miraculeusement. Personne ne savait qu’elle dansait, secret bien gardé à l’intérieur de sa tête. Loin d’elle l’idée de se fâcher sur ce détail, ce n’était pas le secret le mieux gardé de son esprit. « Oh, eh bien. Plutôt bien il me semble. L’école de danse moldu n’a rien à voir avec le classique sorcier, cependant, je m’en contente. C’est un retour aux basiques si je puis dire. » Bien entendu, il n’était nullement nécessaire d’évoquer les châtiments mesquins des moldues, peu imaginatives et bien naturellement limitées, le verre dans les chaussons n’avait rien d’intéressant à proprement parler. Autrefois, les jeunes sorcières préféraient ensorceler les chaussons en eux-mêmes, grignotant les orteils pour plus de douleur. Nouvelle bouchée, amour de la cuisine. Ah, si elle n’était engagée nul doute qu’elle aurait entamé une procédure de demande en mariage !
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Il sourit tendrement de voir sa secrétaire à peine se formaliser de sa question indiscrète. « Oh, eh bien. Plutôt bien il me semble. L’école de danse moldu n’a rien à voir avec le classique sorcier, cependant, je m’en contente. C’est un retour aux basiques si je puis dire. » Il rigola un peu de son mépris envers les moldus. « Si cela vous convient, c'est ce qu'il vous faut. Tout comme la cuisine, ce genre de chose demande beaucoup d'entrainement et de travail, et je ne doute pas de vos capacités à surmonter ce genre de chose. Les moldus peuvent être des créatures mesquines, incapables de comprendre la finesse et l'excellence qui nous distinguent. » Il ne pris même pas la peine de dissimuler ses connaissances de ses circonstances de danse. Il trouvait que ce genre de chose était ce qui formait les jeunes esprits. Lui même avait appris la vie en s'occupant de quelques personnes qui, à Poudlard, avait cru pouvoir se moquer de l'orphelin qu'il était.

La suite du repas continua de se dérouler ainsi, entre douceurs, compliments, attentions, entre sujets trop personnels et questions de travail. Pas une seule fois l'anniversaire d'Augustus ne fut cité, il n'était pas du genre à se formaliser de ce genre de chose. Les anniversaires avaient toujours été pour lui des événements sociaux bien futiles, et il les utilisait uniquement pour jouer du sentimentalisme de ses interlocuteurs. Cela provenait sûrement de l'incapacité qu'avaient toujours eu ses parents à se rappeler de sa date de naissance. Heureusement qu'il y avait des papiers officiels pour se charger de ce genre de formalité.
Plus le repas avançait et plus il jugeait la jeune femme femme digne de son attention et de ses taquineries. Ce n'était pas avec son ancienne secrétaire qu'il aurait pu avoir un repas aussi charmant. Et il s'accorda un peu de racisme en décidant qu'entre le Motchaline et elle, les russes étaient véritablement des créatures bien soigneusement éduquées.

Le plat principal ( « Suprême de poularde de Bresse contisé aux trompettes, ravioles de poule au pot, sauce suprême et boudin blanc maison. Vous m'en direz des nouvelles, j'ai quelque crainte concernant le boudin. » ) venait de se faire soigneusement essuyer par leurs fourchettes scrupuleuses lorsqu'il se leva avec un sourire mystérieux. « Veuillez m'excusez un instant, je vais vous laisser digérer tout cela un instant. Je vous ai promis une surprise et je pense qu'il est grand temps de la dévoiler. » Quittant la pièce, il se dirigea vers son bureau non loin, vérifiant d'un regard que tout était à sa place, il alla ouvrir une porte furtive dans un coin de la pièce, menant à sa chambre. La pièce était rarement utilisée, et cela se sentait. Elle atteignait ces dernières heures un summum de vivacité avec les deux chatons qui jouaient sur le lit, non loin des deux paniers qu'ils avaient visiblement quittés. Augustus fronça les sourcils, assez embêté que les animaux n'aient pas la décence de rester à leur place pendant leur repas. Cela devait être pour leur manque de politesse que le mangemort ne gardait jamais bien longtemps ce genre de créature.
Il resta un instant devant les deux créatures grises, seules rescapées de sa dernière pulsion de brisage d'os animalier. L'un était pour le Murdock, l'autre pour la Zaïtseva, petite remarque subtile pour les mettre en compétition tout en cherchant à les rapprocher. Taquinerie typique d'Augustus. Les sondant du regard, l'un arrêta vite de manger l'oreille de l'autre, se rappelant visiblement de ce qu'il s'était passé pour leurs frères et sœurs entre les doigs de l'humain. Finalement, il choisit le plus discipliné des deux, souriant d'avance d'imaginer le Murdock en train de se faire dominer par un chat.
Il le saisit donc par le bout des doigts au niveau du col et le déplaça méticuleusement dans le petit panier qu'il avait osé quitter. Sortant sa baguette, il installa vite un sort pour empêcher tout récidive et, satisfait, quitta la pièce.

Il trouva Ladah là où il l'avait laissée, visiblement assez satisfaite de son repas, vu l'assiette parfaitement essuyée devant elle. Il sourit et s'approcha panier en main. « Permettez-moi de vous présenter quelqu'un qui aurait hâte de vous rencontrer. » C'était mesquin, c'était terriblement mesquin, la vérité c'est qu'il n'avait aucune idée de si Ladah était une personne à chat. Murdock, en tout cas, ne l'était pas. Leur réaction n'en serait que plus amusante.
Après avoir déposé le panier sur la table, il prit la peine de développer, d'un air contrit : « La vérité, Mademoiselle, c'est que j'aurais un petit service à vous demander. Ma nièce a récupéré quelques chatons et malheureusement son propre chat les a complètement pris en grippe et il nous est impossible de les garder si nous voulons les garder en vie. Je lui ai donc promis que je leur trouverais de nouveaux maîtres et j'ai tout de suite pensé que vous feriez un choix idéale. » Il laissa passer un temps, parfaitement chronométrée, de silence gêné. « Je pourrais comprendre que vous refusiez... » Encore un, le temps de réfléchir un peu. « Au pire je comptais en donner un à Murdock, je ne doute pas qu'il pourra s'occuper d'un deuxième. »
Il n'avait plus qu'à admirer la réaction.
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« Un jour, monsieur Rookwood, j’ose espérer que vous m’apprendrez à cuisiner d’aussi bons plats. Notre elfe de maison ne connaît que la cuisine russe, ce qui m’apparaît lassant dès lors que je goûte un de vos mets. » Et elle n’était pas aussi mauvaise cuisinière que l’on pouvait le penser. Certes, si elle devait comparer son propre niveau à celui de son hôte, la russe prétendrait n’être que passable, quand bien même ses pâtisseries étaient à tomber par terre. L’invitation pouvait être prise au pied de la lettre comme être sujette à plaisanterie, la jeune sorcière ne se formalisait que rarement de l’opinion des autres. Augustus Rookwood était une exception naturellement, mentor en plus d’être employeur. Depuis qu’elle était arrivée ici, et que son chef de clan l’avait obligé à porter la marque, le directeur du département des mystères était celui qui l’avait prise sous son aile. Jusqu’alors, elle s’était toujours engagée à ne lui manquer ni de respect, ni même de lui porter préjudice, et comptait bien demeurer sur cette voie, quoi qu’il arrive. Si certaines personnes ne méritaient nullement sa loyauté ni même son attention, cet homme là était une exception malgré son statut de sang-mêlé et autres présumées tares.

Chaque plat était divin, la russe faisant honneur, ne laissant que quelques rares miettes dans son assiette. Son éducation féminine voulait qu’elle ne réclame jamais de surplus, voire qu’elle en laisse de temps à autres sur le coin de l’assiette. C’eut toutefois été un manque d’honneur que de laisser une assiette pleine dès lors que l’hôte prenait sur lui de cuisiner pour ses invités. Rassurant le cuisinier pour ce plat, dont le boudin était tout à fait exquis, elle essuya les coins de sa bouche à l’aide de sa serviette, se clamant mentalement repue. Aurait-elle seulement de la place pour le dessert ? Elle en doutait. Un temps de digestion ne serait pas de trop, auquel cas, elle doutait de pouvoir faire honneur une fois de plus à son vis-à-vis. D’autre part, si elle ne pouvait manger le dessert, comment pourrait-elle offrir le cadeau acheté en l’honneur de l’anniversaire de l’homme qui l’avait invité ? Elle savait que celui-ci ne faisait pas grand cas de cette date précise, toutefois, ne pas y penser aurait été à scander haut et fort qu’elle se moquait éperdument de lui. Aussi, sa proposition fut elle plus que bienvenue, bien qu’éveillant une curiosité tout à fait légitime. Quelle surprise pouvait-il bien avoir pour elle ? Elle ne laissa qu’un sourcil se lever légèrement, avant d’accorder un léger coup de tête, rinçant sa bouche d’une gorgée d’eau. Le vin était excellent, mais l’eau bien plus rafraichissante.

Profitant de ce laps de temps pour se diriger vers son sac et en extirper une petite boite soigneusement emballée, elle ne tarda pas à se rasseoir, cachant le petit présent sur ses genoux, juste à temps avant qu’Augustus ne revienne, un panier en main. Haussant un vague instant les sourcils face à la petite créature grise présentée dans un emballage fort coquet, elle ne put qu’écouter les doléances de son directeur. Elle ne doutait pas un instant du bien fondé de l’histoire, mais encore moins de la tendance que possédait Rookwood à imposer ses volontés, si étranges soient-elles. Toutefois, autant l’avouer en l’instant : la jeune sorcière était déjà conquise par la boule de poils cendrée, esquissant un sourire aussi amusé qu’un regard pétillant de plaisir. « Comment pourrais-je refuser monsieur Rookwood ? Il est a-do-ra-ble ! Puis-je le prendre ? » La suite de la conversation ne vint pas même la surprendre, Murdock et elle étaient sans cesse en compétition pour l’affection de Rookwood, il n’était donc pas étonnant d’apprendre que lui aussi n’allait pas tarder à recevoir son cadeau, bien que le doute sur la capacité de Murdock à prendre soin d’un chat vint s’attarder dans l’esprit de la russe. Ce rustre ne parvenait déjà pas à prendre soin de lui, alors d’un adorable félin ? Elle aurait payé cher pour voir cela. « C’est une délicate attention monsieur Rookwood, je ne sais comment vous remercier… » murmura t’elle tout en caressant la petite bête du bout des ongles entre les deux oreilles, récoltant des ronronnements de plaisir. Il ne faisait aucun doute que le chaton était bien mieux entre les bras de la jeune femme qu’entre celles de son prédécesseur. « Mais comment vais-je t’appeler toi ? Gribouille, c’est mignon Gribouille ! Oh, j’ai moi aussi un présent pour vous, mais avant cela, il faut que vous fermiez les yeux ! Je crois que c’est la coutume ici. » Déclara t’elle tout en reposant le chaton dans son panier, attrapant le petit paquet pour le déposer sur un coin de la table. « Vous pouvez ouvrir. »
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