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sujet; ARANYSS#8 ⊹ and now that I'm without your kisses, I'll be needin stitches

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and now that I'm without your kisses, I'll be needin stitches.
Trippin over myself,
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(play)

L'inquiétude  se  déverse en averse acide, rongeant ton cœur, t'assiégeant de douleurs.  Et tes  doigts paressent le long de la marque. Là où les promesses se tissent, se lisent. Là où ton cœur demeure. Et les  yeux se cernent de noir, de désespoir, loin d'elle & l'inquiétude monte, te démonte. De  ton écriture fine, habile, tu entailles le papier de la  pointe de ta plume ; « Chère Directrice-en-chef, je suis navré que ma fiancée ne vous ait pas contacté avant. Elle est malade & alitée depuis plusieurs jours. Cordialement. Aramis Lestrange. ». La politesse se fait froide, implacable dans les  courbes de ton écriture. « Jenner, cales-tu. J'ai besoin d'un service. », les mots t'arrachent la gorge. « Est-ce que vous pouvez me couvrir pour cette après-midi ? Ma fiancée est malade & je suis inquiet. ». Sous les yeux clairs, le masque ne se froisse pas, ne se déplace pas.  Tu restes de  glace, tu restes de ses fantasmes faussement inébranlable, inatteignable. « No problemo », les  yeux fauve t'observent.  Tu clignes des yeux, mi-sceptique, mi-amusé. Tu commences à t'habituer à lui, tu supposes.

[…]

Un grognement s'extirpe de  ta gorge. Tu referme la cape un peu plus contre toi, le froid mord, te donne tous les tords. Et les  questions tournent &  se  retournent ; Et si il lui était arrivé malheur par  ta faute ? Les  doigts un peu crispés par le froid, tu cherches  doucement, lentement la  clé dans tes  poches. « Foutu clé », cales-tu en la tirant de ta veste de  costume,en faisant sauter le verrou. « Ollivander ? », souffles-tu, en observant une petite chose filer vers toi & s'envoler dans un hululement hors  de  la maison. Tu fronces les sourcils, le  regard tombant sur un carnage de plumes &  de bouquins éventrés au sol. Et la mer de peur te broie le ventre. La  baguette est tirée, exposée. « Philibert, au pied. », claques-tu, libérant la laisse du chien. Les  oreilles  dressées, la  queue battant l'air, tu l'observes se dresser, se redresser. Il perçoit comme un soupçon de danger dans ta voix, sous tes doigts. « Nyssandra ?, appelles-tu encore, un peu cassé, tellement agacé par  ton existence. Je te jure que si c'est une blague, elle n'est pas  drôle. ». Assez. Tu es lassé de n'être que celui qu'on abat, qu'on bat de son amour trop laid, tellement imparfait.

C'est moche comme tu l'aimes.
C'est atroce comme tu as  de la haine.

Tu as dit que tu ne voulais plus jamais la voir. Tu as dit que tu ne lui pardonnerai pas. Pas cette fois. Et puis, tu as caressé l'ennui, tu as fait comme si rien ne te touchait, rien ne  t'ébranlait.Tu as  fait semblant, tu fais toujours un peu semblant que rien ne te blesse, ne t'agresse. Tu mens, bien entendu, bien sûre. Tu mens toujours un peu, évidemment, cruellement. Et tes pas  te mènent à la cuisine. Tout est renversé, brusqué, bousculé. A  terre, la  vaisselle cassée  rencontre les boites vides de cookies & les  ustensiles inutilisés de cuisine, jamais touchées. Comme si elle s'était battue, débattue  de  ses toutes petites mains, de  son tout petit être. Tu t'agenouilles, frôlant du bout des  doigts les vestiges d'un verre de vin éventré à terre. Que lui est-il arrivé ? Te l'a-t-on enlevé, volé ? Weasley a -t-il finalement choisi de tout te retirer, de  tout exiger ? « Wouaf ! », aboie le chien vers les  escaliers. Les narines aspirent l'air comme pour t'indiquer qu'ici, il existe un danger, qu'ici, tu n'arrives même pas  à la  protéger.  Tu n'arrives  jamais à les  protéger. Et d'une caresse, tu donnes l'ordre à Philibert de te montrer la voie, baguette au poing, un brin de douleur t'électrisant, te brutalisant. Tu ne pardonneras jamais qu'on te la  retire. Tu ne pardonneras pas qu'on te l'arrache, qu'on te crevasse d'horreur. Tu as  déjà tellement perdu, trop perdu.

La  truffe se colle au sol, inspirant, cherchant la  trace de l'être aimé, tant désiré. Et de tes pas, tu le suis, le poursuis, le laissant te mener devant le tiroir ouvert de tes pulls. Les  yeux se font glacés, sobrement colérique &  Philibert donne un coup de langue au chat endormi dans tes vêtements. Un sourire naît, grandit, s'élargit alors que le miaulement roule, mécontent & vexant. « Tu n'avais pas qu'à être à porter de  sa gueule, Ollivander. Il aime manger du chat après tout. », un soupçon de sel sous les blessures de l'inquiétude habite ta voix, danse sous tes doigts. Et tu te souviens, tout te revient ; Elle t'a, elle-aussi, trahi. Et tu t’assois en tailleur, en lenteur, venant doucement, lentement l'attraper dans tes bras, glissant tes doigts sur son ventre. A-t-elle la moindre idée à quel point  tu l'aimes ? A-t-elle un peu pensé à quel point elle t'a  manqué ? Et la colère se  noie six pieds sous terre, dans l'enfer que  tu as vécu, vu. De ton cœur à ton corps, tu as subi la dérive, l'échec arrive, te prive de toute raison. Et dans la  pénombre de l'appartement de  Malfoy, le sommeil t'a quitté, t'a broyé dans un océan de larmes, de drames. Au final, tu sais bien, tu comprends bien que tu ne peux plus (sur)vivre sans elle.

Et dans un murmure, tu la laisses se  retransformer, en faisant tomber ta cape sur sa nudité. « Quel est ton explication exactement, Ollivander ? », et là où les  flammes d'une rage domine encore, te dévore, il y a comme une antique fatigue, les gouttes d'une peur indélébile, un peu débile. Et si elle, elle ne t'avait pas pardonné ?


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There's a reason I said I'd be happy alone. It wasn't because I thought I'd be happy alone. It was because I thought if I love someone and it fell apart, I might not make it. It's easier to be alone because what if you learn you need love and then you don't have it?
27 JANVIER 2003 ; #Aranyss 8


Elle voulait juste dormir.
Au travail, ils l'ont demandé si elle allait bien, pourquoi elle avait les airs défaits des égarés. Ils lui ont dit qu'elle devait rentrer, et elle ne voulait pas. Entre les murs résonnaient encore les mots et les sentences. Je ne te pardonnerai pas, et elle a fait la forte, certaine du contraire. Elle a joué les princesses persuadées d'être essentielles. Elle était persuadée de lui être vitale jusqu'à ce qu'il assène un je ne veux plus jamais te voir. Et il n'a jamais eu idée à quel point ça a fait mal. A quel point ça l'a tuée cette condamnation, froidement jetée de ses hauteurs de prince tyran.  Parce qu'elle a repris ses vieilles habitudes, ils ont rejoué leurs vieilles disputes, de mots salés en défis d'abandon. Si tu veux, elle a dit. Si tu le dis, elle a lancé le défi.

Avec elle, les larmes viennent toujours trop tard.
Parce que sa mère lui a dit arrête de pleurer quand elle était petite, elle a simplement pris l'habitude de les cacher. C'est juste comme ça, on ne la changera pas. Toujours à attaquer pour des offenses supposées et à regretter ensuite. (on ne la changera plus maintenant qu'elle est complètement déréglée, pas vrai ?)

Et les larmes sont venues.
Et il n'est pas revenu.
Et elle a juste voulu dormir.

Alors elle a demandé de l'aide au chat, indépendant et tranquille. Dans la peau du chat, tout est devenu simple, atrocement paisible. Les amours sont devenus moins désespérés, les dépendances moins fortes, et roulée en boule dans les pulls, elle a fermé les yeux. Plus tard, le chat les a ré-ouvert pour elle, lassé qu'elle ne se décide pas à émerger. Il ne comprend pas qu'elle se complique autant l'existence, probablement. Car tout est simple pour le chat. S'il a faim, il essaie de manger - mais le piaf refuse de se laisser faire et attaquer les grimoires qui lui tombent dessus finit par l'agacer alors il essaie de piller la cuisine vide. S'il a sommeil, il se roule de nouveau dans les pulls parce qu'il aime ça, qu'ils sont chauds et que l'odeur lui plait, l'odeur amène la paix chez l'humaine quand elle recommence à s'agiter en lui.

Il y a bien cet humain avec la même odeur que les pulls qui lui manque un peu. Mais pas assez pour l'émouvoir. Pas même assez pour le réveiller quand il appelle « Ollivander ? » ou « Nyssandra ? ». En lui, l'humaine vient s'enfoncer plus profondément dans sa torpeur. Elle a un peu peur, et il ne comprend pas vraiment pourquoi. Même le chien qui aboie ne l'émeut pas tellement avant qu'il ne colle sa grosse langue dégoûtante sur son poil soyeux. Indigné, il en miaule de mécontentement. « Tu n'avais pas qu'à être à porter de  sa gueule, Ollivander. Il aime manger du chat après tout. » Sans comprendre les paroles, le chat fixe l'humain et se laisse attraper, acceptant la caresse des doigts sur son ventre en guise de tribut. Facile à amadouer, il en ronronne même, se roulant sur le dos pour l'encourager à continuer de s'excuser. Stupide, le félin prétentieux ne comprend pas que c'est l'humaine qu'Aramis appelle d'un sort. Que c'est elle qu'il invoque et convoque. Il ne comprend pas jusqu'à ce que tout se reverse, que les places soient brutalement inversées.

Elle non plus ne comprend pas quand elle trébuche dans son corps, soudainement trop grand et trop froid. Dans les yeux qu'elle referme, surprise de se prendre une cape dans le visage, il y a encore des airs de belle au bois dormant réveillée trop brusquement. « Quel est ton explication exactement, Ollivander ? » L'empathie débridée s'immisce dans le cœur sans son avis, elle avale la colère et la peur, affamée depuis trop longtemps. « Qu'est-ce que ça peut te faire ? » Glisse Nyssandra avec l’agressivité des chatons acculés. La voix est trop rauque, plus vraiment habituée à former des mots, et la gorge est trop sèche, les sons râpent. Maladroitement, elle se relève, les doigts agrippés à la cape. Un peu vacillante sur ses deux jambes, elle passe devant lui pour ouvrir le placard et tirer une de ses robes de laine délicate.

Elle ne va quand même pas lui dire ça.
Qu'elle ne sait plus dormir sans lui.

« Tu as dit que tu ne voulais plus jamais me revoir. » Rappelle-t-elle avec un reste de douloureuse rancœur au coin des lèvres quand la cape tombe à ses pieds, remplacée par le mérinos coloré autour de ses courbes trop creuses. « Pourquoi tu es revenu ? » Il y a un goût d'espoir désolant sur sa langue, dans ses mots.

Mais elle ne va quand même pas l'avouer.
Qu'elle a crevé rien que d'imaginer qu'il ne reviendrait jamais.

C'est vraiment trop pitoyable.


Dernière édition par Nyssandra Ollivander le Lun 7 Mar 2016 - 21:10, édité 2 fois
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Lentement, la cape l'enveloppe, recouvre le petit corps fragile, sensible. D'un œil bleu, tu as pourtant vu, su qu'elle a perdu un peu de poids sur ce ventre trop plat, que les seins se fondent un peu plus dans la poitrine. Et tu ne veux pas la laisser te quitter, s'en aller. Tu as besoin de te rassurer, de faire jouer tes mains sur sa peau, de voir qu'elle n'a rien, que tout ira bien.  

« Qu'est-ce que ça peut te faire ? » , sa voix se fend sous le poids des rancœurs, des douleurs. Et la colère se déplace, te crevasse d'un froissement d’orgueil, dévoilant toute ta laideur, toutes tes horreurs. C'est vrai ; Qu'est-ce que ça peut te faire? Tu l'as laissé sur le parquet, sans te retourner. Tu l'as pensé responsable, coupable. Et tu y penses encore & encore. Ça tourne en rond. Elle n'a rien compris & elle t'a trahi. Elle t'a obligé, exigé. Et tu ne voulais pas, tu ne veux toujours pas lui parler, la regarder. Et personne ne voit, ne croit que toi aussi, tu peux être blessé, lassé, fatigué. Toi aussi, tu en as assez.

« Tout. Vu que tu t'entêtes à nous inquiéter. ». A m'inquiéter, accroche la clarté de tes yeux comme une ultime meurtrissure, une autre griffure sur ton corps. N'en a-t-elle pas suffisamment fait ? Ne t'a-t-elle pas déjà suffisamment usé ? Nyssandra ( comme Guenièvre) te piétine, te ratatine. Nyssandra ( comme Guenièvre ) ne pense jamais, jamais à tes pensées. De leur égoïsme incisif, agressif, elle te ravage, te saccage. Et de gentillesse en faiblesse, tu acceptes encore & toujours les coups & les blessures. Tu n'es juste pas si important. Tu n'es jamais important. « Nous comme Eris, Draco, ton assistante, ton boulot. Tu sais ceux que tu appelles tes amis, ta famille. », craques-tu sous la langue divine, assassine. Nous comme moi, irradie ton ventre, montant dans ta gorge, vomissant, de tes yeux, les mots qui te dévorent, qui te donnent tous les tords. Et sur ses cordes vocales, tu traces l'amour meurtri, endolori, tant chéri. Tu observes les petites jambes se dresser, se délacer. Et déjà tu avances les mains, pas vraiment serein, certain de son équilibre vacillant, agonisant. Tu as peur de la chute, de sa chute. Tu as tellement peur qu'elle se brise, qu'elle se casse à chaque pas. « Fais attention. », grognes-tu avec inquiétude, avec lassitude. « Je ne veux pas que tu t'effondres, souffles-tu, d'une caresse fragile, futile sur sa hanche trop fine. Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ? ». Depuis que tu l'as laissé.

« Tu as dit que tu ne voulais plus jamais me revoir. » . Tu détournes les yeux, mal à l'aise, proche du malaise. Les regrets dansent encore, brûlant au creux de ton ventre. Ils t'éventrent. « Et tu as dit si tu veux. », la voix se fait sèche, revêche, émaillé de ses habituelles souffrances, de ses sempiternelles méfiances. La colère se fait capricieuse, brûleuse de cœur & de douleurs. Elle brûle de ses flammes infernales, fatales tes doigts, tes lois. « Pourquoi tu es revenu ? » Parce que tu me manques. Les mots s'étranglent dans ta gorge, ne trouvant pas d'espoirs, d’échappatoire.Parce que j'ai cru mourir sans toi. Et tu as eu tellement, tellement, tellement peur. Tu t'es senti tellement, tellement démuni. Tellement, tellement, tellement seul.

Tellement, tellement creux, malheureux.
Tellement, tellement, tellement amoureux.

« Parce que tu mourrai sans moi. », dans une couche d'arrogance, tu enfouis le manque de confiance. Tu balaies l'enfance peu assurée, peu rassurée. Tu n'as pas besoin de lui montrer. Elle n'a pas besoin de te regarder. Tu préfères, un peu facilement, bien évidemment, jouer au enfoiré. Tu tends le bras, pince les côtes. « Regarde, il n'y a presque plus rien à manger. », fais-tu dans un sourire un peu cassé, un peu ébréché. Des deux, tu es le moins bon menteur, le moins bon voleur de cœur.

Tu la rattrapes dans tes bras, la force à se rasseoir dans l'étreinte un peu douce, pas tellement farouche. Tu as besoin de la sentir, la ressentir. Le nez glisse dans les cheveux, s'éprend de son odeur tellement caractéristique, tellement Nyss. Tes mains glissent sur le ventre trop plat. « Tu pues le chat mouillé. », un sourire au coin des lèvres, au coin de tes rêves. « On devrait prendre un bain. », lâches-tu doucement, futilement comme pour noyer les questions, la conversation. Lentement, tu fais glisser la cravate au sol, te levant, te relevant. « Et tu viens avec moi. », tu exiges en prince tyrannique, toxique. Tu la soulèves d'un geste, la hissant sur ton épaule, un peu comme la première fois où elle s'est perdue dans tes draps, dans tes bras.

Tu ne veux juste plus partir. Tu veux juste vous retenir, vous revenir.
Lui appartenir.

D'un sort, tu ouvres l'eau & la mousse, laissant la baignoire se remplir, te séduire. C'est un peu vain, un peu gamin. Peut-être qu'elle ne veut plus te parler, peut-être qu'elle aussi, elle en a assez. Alors tu la poses au sol, la reposes. Épinglé sur un « je t'aime », tu ouvres la chemise, défait la veste, tirant sur la ceinture, les blessures. Et bien sûre qu'il y a un peu de malaise, plus assez de tendresse sur tes doigts tremblant. Bien sûre que tu ne suffis pas. Le pantalon finit au sol, les chaussures aussi & puis les sous-vêtements se suicident à leur tour. « Tu veux rester planter là ou prendre un bain ? », cales-tu, dans un haussement de sourcil, dans un battement de cœur trompeur, tueur. Et tu entres dans l'eau chaude, la mousse jusqu'au cou. Un soupir s'extirpe de ta gorge & le murmure reste susurré, à peine soufflé ; « Je n'ai pas dormi sans toi. ». Toi non plus, tu ne vis plus vraiment, plus tellement sans elle.



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There's a reason I said I'd be happy alone. It wasn't because I thought I'd be happy alone. It was because I thought if I love someone and it fell apart, I might not make it. It's easier to be alone because what if you learn you need love and then you don't have it?
27 JANVIER 2003 ; #Aranyss 8


« Tout. Vu que tu t'entêtes à nous inquiéter. » Il dit nous, et pourtant, dans l'inquiétude qui les embrasse, dans la fatigue qui les terrasse, elle croit entendre je. Elle croit entendre qu'il s'en fait encore un peu. « Nous comme Eris, Draco, ton assistante, ton boulot. Tu sais ceux que tu appelles tes amis, ta famille. » Ou peut-être que ce n'est qu'un service qu'il rend, un devoir dont il se sent affublé, lesté ? Peut-être qu'il est simplement fatigué de la revoir et de les subir, toujours, elle et son inutilité crasse. Et, toi, tu n'es plus ma famille ? Elle a la question gravée partout sur son visage. Du regard aux lèvres, il n'y a que ça sur ses traits pâles. Pourtant, elle ravale les mots, les incertitudes (il a dit plus jamais, ça devrait suffire à assassiner le doute, n'est-ce pas ?) et l'amertume la fait grimacer un peu, mais c'est toujours mieux que l'acide vérité, pas vrai ?

(Tu abandonnes toujours, pas vrai ?)

Sous elle, les jambes sont fragiles, l'oiselle est malhabile sur ses échasses trop fines. Et pourtant, elle fait la digne, pauvre princesse débile. « Fais attention », demande-t-il, déjà fatigué par ses bêtises. « Je ne veux pas que tu t'effondres », avoue-t-il, en la frôlant du bout des doigts, et elle s'écarte, elle s'enfuit vers le placard et les pulls. Et elle abandonne la cape à ses pieds dans un froissement de tissu. Parce qu'elle doit réapprendre, n'est-ce pas ?

A ne plus compter sur lui.
Sur son odeur, sa chaleur, son amour.

Elle doit de nouveau recommencer à être seule, c'est ça ?

« Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ? » L'épaule se hausse, tout le corps esquisse l'indifférence. « Ce n'est rien. » Elle a juste oublié. Ca, elle y arrive bien. Ca, c'était facile. « Je vais bien. » ment-elle avec sa fierté mal placée. Nyssandra sait, pourtant, que ça ne va pas vraiment, qu'elle l'aime à en crever sous le manque et que le sevrage la déglinguera plus encore. Au bout de ses doigts, sa magie a des fourmis. Sa conscience cherche à accrocher l'instant, redoutant le suivant et pleurant le précédent, tandis que son inconscient cherche à appeler le chat. Elle veut quitter ce corps, ce cœur et ce froid. « J'ai oublié. » Ca n'est pas vraiment faux au fond. Aramis n'est pas le seul à vouloir partir et la laisser.

Elle aussi veut s'oublier.
Elle aussi veut se quitter.

« Tu as dit que tu ne voulais plus jamais me revoir. » Glisse-t-elle, rancunière. Toi aussi, tu veux partir alors laisse-moi partir aussi. « Et tu as dit si tu veux. » Brûlant, le malaise d'Aramis s'imprime sur le sien, démultiplie les désespoirs, les peurs d'abandon. Et elle regrette de ne pas s'être accrochée plus fort à ses chevilles, de ne pas l'avoir retenu assez fort, de s'être crue indispensable. Nyssandra regrette tellement de ne pas avoir pris ses menaces au sérieux, d'avoir cru qu'ils pourraient se réparer à nouveau. « Pourquoi tu es revenu ? » Elle veut entendre le je t'aime qu'elle croit sentir au milieu des entrelacs de gêne et de lassitude mais n'attrape jamais. Et toujours, il s'échappe, s'esquive et se cache. Et empathe engourdie, elle ne se fait plus vraiment confiance pour lire les cœurs. « Parce que tu mourrai sans moi. »

Et bien sûr qu'il ne le dit pas. (il ne l'aime plus assez pour la supporter, pas vrai ?)
Et bien sûr elle ne dit rien. (il dit simplement la vérité.)

« Regarde, il n'y a presque plus rien à manger. » Un sursaut la tire en arrière alors qu'elle couine à cause du pincement moqueur, d'un pincement au cœur déçu. « Il n'y a jamais rien eu à manger. » Un sourire un peu triste s'esquisse chez elle aussi. Elle n'a jamais été bien utile, la princesse sans royaume.

« Aramis ! »

La protestation glisse contre la langue et s'éclate au sol où il la tire dans une étreinte qui lui donne envie de chialer. Figée contre lui, elle sait qu'elle ne saura ni fuir, ni le retenir. Déjà, cet idiot de cœur s'affole à sentir son souffle contre sa nuque. A nouveau, ce crétin de cœur s'égare dans les mêmes douceurs, le besoin s'apaise un peu au creux de ses tendresses. Et Nyssandra sait, elle sait qu'il va falloir tout recommencer, qu'elle va encore tomber et crever quand il aura fini. « Tu pues le chat mouillé. » Un grognement de protestation roule dans sa gorge. Pas sa faute si elle est restée bloquée, il n'avait qu'à rester - pas vrai ? « On devrait prendre un bain. Et tu viens avec moi. » La tête trace un non frénétique, presque affolé, alors que le corps s'agite et que les mots sont libérés : « Tu n'as pas besoin de te sentir obligé. » Puisque son putain de sens du devoir est en train de l'assassiner de ses attentions égoïstes. « Je peux me débrouiller. » Puisqu'il le faudra bien qu'elle le fasse quand il partira de nouveau. « Fais-moi redescendre. » Exige-t-elle, la voix déraillant dans les aigüs.

Mais Aramis ne suit aucun script, aucune règle, sinon ceux et celles de ses caprices. Sans qu'elle ne puisse rien y faire, la porte s'ouvre, le décor de la salle de bain s'étale devant eux et, quand il consent à la libérer, le froid du carrelage vient déposer ses baisers glacés sur les jambes nues. Et ici aussi, ici comme ailleurs dans la maison, il y a eux partout. Sur le carrelage froid où il abandonne toujours ses vêtements, la faisant s'énerver juste pour rire. Dans les fioles et les flacons de lotion qui se côtoient sur les rebords de la baignoire. Dans cette baignoire trop grande pour elle toute seule mais juste parfaite pour eux, pour qu'ils s'y réchauffent et s'y cajolent dans de grands rires de grands enfants. Ici comme partout ailleurs, c'est devenu chez eux, c'est un peu la maison d'un mort puisque eux n'étaient qu'un et qu'elle craint qu'eux soit mort d'une overdose de ses caprices de princesse trop pourrie.

« Tu veux rester planter là ou prendre un bain ? » Les doigts crispés sur la laine de sa robe, Nyssandra ne bouge pas, ni du corps qui se tient près de la baignoire, ni du regard qui le fixe, brillant d'une eau de larmes. « Après le bain, quand tu auras décidé que ton devoir est accompli, tu vas partir. » Explique-t-elle dans un murmure étranglé avant d'ajouter : « Je ne veux pas. » Le corps tout entier trace l'aveu dans un pas en arrière, dans un pas plus loin de lui pour le garder un peu plus longtemps. « Je n'ai pas dormi sans toi. » Et les yeux s'écarquillent, la surprise brille un peu au fond des iris bruns. Alors il a encore un peu besoin d'elle ? Elle n'ose pas vraiment y croire. Elle voudrait juste qu'il le dise sans qu'elle ait besoin d'interpréter (sans qu'elle risque de se tromper). « J'ai triché. » Marmonne-t-elle entre ses lèvres. Le chat m'a aidé.. « Je ne voulais pas me réveiller. » Le chat m'a portée. « J'avais peur. » De voir que tu ne revenais pas. Et soudainement, Nyssandra cligne des yeux, et les larmes indociles coulent, roulent le long de ses joues - un peu à sa surprise. « Je suis désolée. » Avec précipitation, les doigts fins frottent les pommettes humides. Les cils alourdis de tristesse, elle renifle un peu, la gorge serrée de sanglots qu'elle veut retenir, ravaler. (Arrête de pleurer, tu es agaçante à la fin !) « Reste, s'il te plaît. J-je, je vais partir si tu ne veux plus jamais me voir. J'ai ... je veux juste que tu restes à la maison. S'il te plaît. Ce n'est plus la maison sans toi dedans. »
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Tu sais bien que l'amour n'est jamais facile, docile avec toi.
Tu sais bien qu'il y a des myriades de maladresses, de larmes noués de stress sous tes doigts.
Tu sais, tu promets.

Tu sais. Tu sais. Tu sais. Comme on sait l'amour & ses mauvais atours. Comme on sait qu'on est jamais assez bon ou jamais assez bien. Tu ne la mérites pas. Et c'est un peu triste, un peu naïf de croire que ta tendresse un peu bancal, terriblement laide, sensiblement imparfaite suffit. Et c'est un peu triste comme tu réalises que tu es mauvais. Elle va bientôt te quitter de toute manière. Comme ça, elle va s'en aller, te laisser, t'abandonner. Comme ça, et puis ce sera de ta faute. Et tu vas tellement t'en vouloir. Tu vas tellement broyer du noir.

Je ne veux pas te perdre. reste bloqué dans ta gorge quand tu uses de l'humour pour pincer sa peau, la toucher, l'apprivoiser. Je veux juste que tu m'aimes., semble clamer tes yeux tellement bleus, trop bleus. « Il n'y a jamais rien eu à manger. » , esquisse-t-elle, dessine-t-elle dans un sourire triste, comme un coup de canif sur la toile de vos vies, de vos dénis. Alors que tu te souviens, que tu sais bien la peau dévorée de baisers, d'amour avoué à peine susurré dans la chambre à l'obscurité tamisé. Et les lèvres sont amoureuses de ses hanches tellement fines, de ses jambes trop fragiles. Elles croient rêver quand Nyss s'abandonne, se donne à toi, affamée de tes doigts. Il y a toujours eu à elle à aimer, à protéger.

« Aramis ! » , clame-t-elle alors que tes bras se referment, l'enferment. Ne pars pas, s'il te plait. Tu veux juste qu'elle te reste encore un peu, juste un peu. Tu veux juste la tenir, la retenir. Tu veux juste la sentir, ne plus la voir fuir. Et pourtant, elle dit non. Elle dit toujours non de sa tête, laissant sa chevelure te fouetter le visage. Elle a ses odeurs de citron mêlé au chat épuisé, tendrement aimé.  « Tu n'as pas besoin de te sentir obligé. » . Un soupire, comme si on pouvait se sentir obligé d'aimer, comme si tu le pouvais. Et peut-être qu'elle ne comprend pas bien, qu'elle sait pas vraiment qu'elle noue ton cœur de douleur sans elle, sans être contre elle. « Je peux me débrouiller. » Tu grognes ; Non, tu vas t'enfuir & je serai tout seul. Et tu vas mourir sans elle. Tu vas juste crever, les yeux fermés & t'effondrer. « Fais-moi redescendre.»  . Tu fais non de la tête, non du cœur. C'est sans doute ta plus douce erreur, ta plus tendre des rancœurs. « Non. On va au bain. », cales-tu, décidé, autoritaire, certain de tes droits dans cette guerre d'usure & de blessures pas tout à fait fermés, jamais cicatrisés.

« Tu veux rester planter là ou prendre un bain ? » , glisses-tu, désinvolte, honteusement gamin. Ne me fuis pas, s'il te plaît. Tu m'as tellement manqué., entends-tu dans ta gorge sans trouver la force de laisser s'envoler les mots, s'échapper la douleur, les frayeurs. C'est con de l'aimer autant, aussi violemment. C'est con d'aimer à en crever, à s'en casser la gueule. C'est toi, juste toi, pour faire ça. « Après le bain, quand tu auras décidé que ton devoir est accompli, tu vas partir. »  , souffle-t-elle d'une voix un peu noué de sanglots, de pleurs indélébiles, sensibles.  « Je ne veux pas. » et elle creuse les distances, les méfiances. Et tu ne sais pas pourquoi elle croit tout ça. Tu ne veux pas partir, tu ne peux pas partir. De ses doigts fragiles jusqu'à son visage indocile, elle tient dans la paume de sa main tout ton cœur, tout ton être, ton existence entière. Mais elle ne veut pas & toi, tu ne comprends pas. « Je n'ai pas dormi sans toi. » , ça t'échappe trop vite dans un bruit de voix trop rauque. Tu ne te souviens déjà plus ? Tes sentiments n'ont pas d'importances, de puissances. Tu dois rester prince des glaces, de toutes les menaces pour ne jamais te fracasser, pour ne jamais te blesser. Et elle écarquille les yeux & tu t'enfonces dans la mousse, jusqu'au nez. Tu ne veux pas avouer, tu ne veux pas encore tout gâcher, tout bousiller. « J'ai triché. » , confesse-t-elle dans un murmure & tu redresses la tête. Tu devrais arrêter les espoirs, ça ne fait que te décevoir.  « Je ne voulais pas me réveiller. » , tu réalises doucement, un peu facilement à quel point tu lui as fait mal. Tu fais toujours mal. Et la gorge brûle, s'embrume de mot douloureux, peureux. « J'avais peur. » . Toi aussi, tu as peur ( de mal aimer, d'être mauvais.). Toi aussi, tu ne voulais pas te réveiller, tellement elle te manquait. Toi aussi, tu voulais juste tricher.

« Je suis désolée. » et les larmes traînent, semant des chagrins assassins, divins. Et les larmes s’effacent sous ses petites mains. C'est toi qui est désolé. C'est toi qui l'as encore blessé. « Reste, s'il te plaît. J-je, je vais partir si tu ne veux plus jamais me voir. J'ai ... je veux juste que tu restes à la maison. S'il te plaît. Ce n'est plus la maison sans toi dedans. » . Elle renifle encore, les traces mal effacées. Et un peu maladroit, pas vraiment adroit, tu quittes la baignoire. La mousse est déjà partout & l'eau chaude inonde la salle de bain. « Viens là. Viens contre moi. », ce n'est pas un ordre, c'est une supplique parce que les mots te manquent, parce que ce n'est jamais ton fort. Et en douceur, tu accroches la robe pour la tirer à toi, l'attirer contre toi. Et tu enfonces ton visage dans les cheveux bruns, tu la tiens trop fort, si fort comme si elle pouvait fondre en toi,comme si elle pouvait apaiser ce cœur à la dérive. « Tu es bête. », articules-tu, péniblement, douloureusement. Et toi aussi. Évidemment.

Et à son oreille, tu susurres, murmures, « J'ai fait comme toi. ». Tricher pour ne pas sentir, ressentir ce creux dans le cœur, cette douleur au bout des lèvres, au bord des rêves. « J'ai menti. », tu trembles. « Je ne vais pas bien sans toi. », craches-tu trop froid & pourtant, à l'intérieur de toi, c'est l'hécatombe. Tout tombe en morceaux, tout part en lambeaux. Et tu dévoiles, brutalement, violemment, l'horreur qui te saigne, t'étreint. Entre folie & dépit, le chagrin est là, monstre d'angoisse & de poisse. Tu ne voulais pas regarder. Tu ne voulais plus voir qu'elle ne t'aime déjà plus. « Je ne vais pas du tout bien. ». Et le masque se fissure, les dorures s'effritent, s'égosillent. Tu as mal. Tu as tellement mal. «  Je vais mourir si tu pars. », cales-tu dans un baiser honteux. La perdre c'est te perdre. « J'ai menti, je veux te voir tous les jours de ma vie. Je veux … La voix flanche, te dérange. Toi. Notre maison. Le bain. ». Et la larme roule sur les lèvres tremblantes.

Tu veux rester.
Tu veux l'aimer.

Et du bout des doigts, tu te redresses, venant chasser les larmes & les drames. « Tu comprends? Je t'aime. ». Pour toujours & à jamais, sembles-tu souffler dans un baiser timide au coin de ses lèvres. « Et j'ai froid. ». Sans toi. Et déjà le sourire taquin & tu la pousses dans l'eau, tout habillé. Comme l'enfant que tu es. Comme l'amour que tu lui donnes à tout jamais.


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and now that I'm without your kisses, I'll be needin stitches

There's a reason I said I'd be happy alone. It wasn't because I thought I'd be happy alone. It was because I thought if I love someone and it fell apart, I might not make it. It's easier to be alone because what if you learn you need love and then you don't have it?
27 JANVIER 2003 ; #Aranyss 8


(Arrête de pleurer, tu es agaçante à la fin !)
Pardon. Pardon. Pardon.
Nyssandra a honte. Elle a tellement honte de pleurer devant lui. Encore. A nouveau. Elle s’est promis que la dernière fois serait vraiment la dernière, la vraie ; elle s’est juré qu’elle ne l’embarrasserait plus avec ses larmes, avec l’expression disgracieuse de tous ses échecs.

(Et tu brises tous tes serments.)
Pardon. Pardon. Pardon.
Elle fera mieux, elle promet. Elle va faire mieux. Frénétiquement, les mains viennent frotter les yeux et la peau rougit, s’irrite du traitement indélicat, des gestes trop pressés qui éraflent la soie trop fragile.  « Viens là. Viens contre moi. » Doucement, elle s’approche à pas lents, à enjambées prudentes ; au bout de ces doigts qui cherchent à la ramener, elle redevient l’enfant craintive, jamais certaine d’être acceptée et toujours persuadée de sa culpabilité, des châtiments qui viendront punir son existence.

Contre lui, elle étouffe, emprisonnée dans une étreinte trop étroite ; et à nouveau, elle respire. Autour d’elle, tout contre elle, il y a l’odeur du citron qui l’apaise, la chaleur musquée qui la berce. Contre son oreille, elle entend le cœur qui s’apaise, chante le soulagement. Contre son cœur, il y a ces aveux qu’elle n’avait plus ressentis depuis longtemps. Et c’est tout ce qui lui faut. Précipitamment, les bras s’enroulent autour de la taille, les doigts s’accrochent à la peau chaude et mouillée. Alors reste. Elle ne veut plus jamais le laisser partir, elle ne veut pas mourir du manque de lui. « Tu es bête. » Et les larmes redoublent, se démultiplient en torrents de sanglots où se mêlent tristesse et soulagement. « Je sais, couine-t-elle, piteuse : Je sais que je suis stupide », on le lui a si souvent répété et reproché. Nyssandra sait bien qu’elle n’est ni la plus intelligente, ni la plus savante – elle connait bien tous les espoirs qu’elle a foulés du pied et les attentes qu’elle a étendues à l’infini. « Je suis désolée. Je voudrais vraiment, mais je-je suis désolée » d’être juste ça. De ne pas répondre à ses attentes, de décevoir encore et encore. Le visage caché contre son torse et les larmes mêlées à l’eau du bain qui s’accroche, elle renifle doucement. La brunette veut s’excuser sans jamais s’arrêter, c’est ce qu’elle fait de mieux ; faire de son mieux et échouer quand même, puis s’excuser et promettre et tout recommencer avec les mêmes erreurs. « J'ai fait comme toi. J'ai menti. » Les yeux sont grands ouverts, la surprise au fond des iris fauves, quand elle les relève vers lui. Même lorsqu’il tremble du froid contre ses os, Nyssandra n’y croit pas vraiment – elle a tellement peur de se tromper (encore) et de s’inventer des histoires pour elle seule. « Je ne vais pas bien sans toi. » Les doigts se promènent contre la peau encore chaude du bain avorté et sous la pulpe tendre, contre son cœur, elle croit le sentir, l’enfer de solitude, sous la glace. Ça s’effondre sous sa paume en tempêtes de désastres qui viennent éroder son cœur et son empathie. « Je ne vais pas du tout bien. » Une grimace froisse les traits de Nyssandra quand tombe le masque. « A cause de moi ? » Couine-t-elle, la voix qui dérape un peu sous la morsure des angoisses solitaires. « Je vais mourir si tu pars. » La tête se secoue, elle refuse cette extrémité où ses propres pas l’égarent mais qu’elle refuse de le voir emprunter. C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, mais elle s’en moque, Nyssandra n’en a même pas honte. « Tu n’as pas besoin de moi. » Parce qu’Aramis est fort, il est puissant et il a bien plus qu’elle dans sa vie. Elle refuse de le voir périr pour elle et sa misérable existence. « Tu peux vivre sans moi, tu l’as déjà fait. » Pendant des années, quand ils se déchiraient. Pendant des années, quand elle était loin – et même quand elle est revenue. Nyssandra veut se croire indispensable pour lui, mais elle ne veut pas de ces promesses morbides qui lui mettent la mort dans l’âme. Egoïste, elle préfère l’idée qu’il avance sans elle, même s’il doit en souffrir un moment, longtemps, pour un temps ; parce qu’Aramis mort, ce n’est pas acceptable dans son monde, ça la rend malade, tremblante d’horreur comme on frémirait de ces grippes voraces. Dans cette vie et dans toutes les suivantes, c’est une idée qui lui coupe le souffle autant que cette voix grave qui tremble en lâchant l’aveu (« J'ai menti, je veux te voir tous les jours de ma vie. Je veux … Toi. Notre maison. Le bain. »), autant que cette larme qui s’égare sur les lèvres, qu’elle efface d’un pouce tendre. « Tu comprends? Je t'aime. » Un rire s’éclate sur ses lèvres, laissant une traînée de joie incrédule. « Tu es un peu stupide toi aussi … » Nyssandra le mérite si peu, et elle sait déjà que ses maladresses vont continuer de le briser, elle sait qu’un jour, elle demandera, volontairement ou pas, la chose de trop et que, pour lui faire plaisir, il va s’exploser à ses pieds – parce que c’est comme ça qu’aime Aramis. Beaucoup trop.

« Et j'ai froid. » « On- » -va aller au bain. Mais elle bascule dans l’eau quand il l’y précipite. Un moment, les étoiles explosent dans ses yeux quand la tête cogne contre la céramique précieuse. Dans sa bouche, un cri s’étrangle, se noie un miaulement. A nouveau, les places sont inversées dans un vieux réflexe de fuite et le chat, pris au dépourvu, s’indigne lorsque l’eau savonneuse se glisse sous son poil et que ses griffes glissent sur la surface lisse de la baignoire jusqu’à ce qu’il accroche le rebord. D’un mouvement souple, gracieux, rendu ridicule par l’eau qui dégouline tout autour, le félin se hisse enfin sur le rebord, et retombe sur ses pattes de l’autre côté de la baignoire avant d’essayer de filer hors de la pièce, de rencontrer la porte fermée et de s’y cogner, tête la première.
Tête de Nyssandra, la première.
Sonnée, désorientée, il lui faut un moment pour couiner à Aramis : « p-pourquoi… tu as fait ça ? » et elle ne réalise pas que, sur tout son visage, s’étale une expression d’enfant boudeuse, prête à pleurer parce qu’on vient de brûler son jouet. Regards accrochés, agrippés l’un à l’autre, elle cligne de ses grands yeux bruns, sans comprendre le geste de son fiancé. « J’ai eu peur. » Insiste-t-elle pour lui arracher une excuse. Elle veut voir un peu de culpabilité lui mordre le cœur car elle a vraiment eu peur après tout. Mais c’est son estomac qui, débarrassé de son nœud d’angoisses et d’anxiétés, rompt le premier le silence quand il proteste un jeûne de trois jours de la plus bruyante et gênante des façons. Remplis-moi, j’ai faim, répète-t-il après quelques secondes. « J’ai eu peur quand même. » Et, incapable de s’empêcher de rougir, Nyssandra cache son visage entre ses mains au troisième nouveau rappel de son ventre.

Jamais deux sans trois.
Jamais moi sans toi.
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and now that I'm without your kisses, I'll be needin stitches.
Trippin over myself,
Aching, beggin you to come help
(play)

« Je sais, et Nyss couine, chouine contre ta peau, en overdose de soulagement & de sentiments. Et Merlin que la douleur se déplace, t'écrase, nouant le coeur ; Tu lui as fait mal, tu lui fais toujours mal.  Je sais que je suis stupide » . Et tu regrettes le trait d'humour maladroit, qui fait exploser, ricocher les larmes. Les doigts s'emmêlent à ses cheveux & tu la rapproches encore un peu plus dans l'océan de vos détresses, de vos tendresses.  « Je suis désolée. Je voudrais vraiment, mais je-je suis désolée » , et tu murmures, doucement, rien que pour elle, rien que contre son oreille ; « Tu n'as pas à être désolée, Nyss. Et comment expliquer, exprimer ce  que tu n'arrives pas  à souffler, avouer ? Tout. La caresse paresse dans son dos. Absolument tout de toi, je le chéris. ». Des imperfections les plus laides aux perfections les plus belles, tu aimes chaque petit morceau, lambeau d'elle. Et tu veux continuer à aimer cette fragilité contre ton corps. Avec douceur, tes doigts caressent, paressent dans les cheveux, traînant en cercle de feu dans sa nuque. Tu n'as jamais aimé qu'elle. Tu n'as jamais désiré une autre qu'elle.

Et tu veux tuer ses pleurs, ses peurs. Tu veux juste l'aimer encore un peu. Rien qu'un peu. Et sous tes mots un peu timides, pas vraiment insensibles, elle redresse la tête, laissant les  yeux fauves capturer les tiens. Et il y a tellement de doutes, tellement de certitudes ébréchées, cassées qu'elle ne connaît plus vraiment la vérité. Pourtant, tu peux lui jurer, lui montrer les désastres de douleurs, d'horreurs. « A cause de moi ? » , chuchote-t-elle, grimaçante sous les angoisses & le coeur poisseux, crasseux de solitude. « A cause de ce que je t'ai fait, de ce que je nous ai fait. », les yeux fuient. Tu détestes tellement ça. Le coeur ouvert, à l'air libre, tu laisses tes sentiments fltrer, s'enrouler aux siens. Tu ressens tout trop fort, et les sentiments mordent. Entre peur tyrannique de l'avoir perdu & amour un peu trop fragile, ton coeur cherche un chemin vers le sien. Et tu t'en veux de l'avoir laissé, de l'avoir abandonné. Et tu t'en veux de ne pas être assez ou d'être trop. « Je ne voulais pas te faire du mal. », dans  ta voix, il y a une sincérité touchante, effarante. Il y a là les myriades de terreur qui te bousillent, te vomissent.

Elle refuse que tu meurs. Et tu sais que c'est ce qu'il risque d'arriver si on t'arrache à elle, si tu es encore seul. Tu sais que les tempêtes glacés n'en auront jamais assez d'agresser ton coeur, de t'harceler avec tes erreurs. « Tu n’as pas besoin de moi. » Et elle n'a pas vraiment, pas tellement compris comme elle t'est vitale, comme elle t'est capitale. Ta force est balayée, terrassée si elle n'est plus là. Ton intelligence, ton humour ne sont que des mots vains si elle ne peut plus les entendre, ni les comprendre.  Il n'y a plus que de la douleur & des peurs sans elle. Il n'y a plus qu'à crever si elle ne t'aime plus. « Tu peux vivre sans moi, tu l’as déjà fait. » et non, tu ne peux pas, tu ne peux plus. Tu ne veux plus d'un monde sans elle. Tu ne veux plus d'un monde de guerre & de froid éternel, cruel. Tu ne veux plus qu'elle. « Tu comprends? Je t'aime. » , elle efface le pleur du bout du pouce, riant de cette joie un peu innocente, un peu tremblotante. « Tu es un peu stupide toi aussi … » . Oui, tu sais que tu l'es un peu, que tu le seras toujours un peu. « Alors tu veux bien être un peu stupide avec moi ? », la tête se penche un peu, c'est un peu trop doux, un peu trop timide. Un peu trop toi.

De caprices en injustices, tu pousses un peu Nyssandra pour aller plus vite dans le bain. Et tu ne te rends pas vraiment compte que comme un imbécile, tu la brises encore. « Nyssandra ! », claque ta voix dans l'air, la panique te soulevant, te détruisant. Et Nyssandra fend l'eau, le crane toquant durement contre la porcelaine. Et ce qui te tue c'est l'impression de l'avoir tué. Et tu exaltes d'un soupir presque soulagé en voyant le chat prendre sa place, poussant sur ses pattes dans des miaulements faiblards pour sortir de l'eau. Trempée, le chat a des airs de chaton ennuyé avec son poil mouillé & misérable. Et elle essaie de filer, de se défiler se cognant contre la porte fermée. « Nyss, souffles-tu, prêt à la récupérer entre tes doigts, tes bras, à la rassurer, à te faire pardonner.  p-pourquoi… tu as fait ça ? Souffle la princesse boudeuse d'une moue douce. J-Je ne sais pas. Je ne croyais pas pousser si fort, je … Le  regard se détourne, fugitif & pourtant captif d'elle. Je voulais juste que tu viennes dans le bain. ». Avec moi. « Désolé. », tu déglutis un peu difficilement, un peu nerveusement. On t'a pourtant si souvent hurlé que tu frappais fort. On t'a si souvent répété que tu devais faire attention de ne rien briser. Et tu casses ta propre fiancée comme un débile, comme un imbécile futile au cœur un peu trop fragile.  « J’ai eu peur. » , et la culpabilité te martèle, te ficelle. Et tu souffles doucement, lentement comme un enfant ayant commis la pire des bêtises. « Je suis vraiment désolé. Tu veux bien me pard- Et le ventre cri famine dans un bruit épouvantable, coupable. Ça aussi, c'est de ta faute. La main passe dans les cheveux.  J’ai eu peur quand même. », et elle rougit entre ses doigts & tu souris doucement, lentement. « Tu veux manger italien ? Les pâtes, les croque-monsieurs, et la chaleur de l'Italie dans quelques portions de nourriture. Elle acquiesce vivement. Et tu souris, récupérant sur le bord de la baignoire la baguette magique.  D'un sort, tu expédies la commande au meilleur traiteur sorcier de  Londres. J'ai commandé. Tu lui jettes un regard. Est-ce que ça mérite un baiser ? ». La tendresse est évidente, à peine masquée sous une couche de timidité. Tu ne sais pas encore si tu es pardonné, si elle t'aime encore un peu, si il y a un peu de place pour toi tout contre elle.

Est-ce qu'elle va t'abandonner ?
Tu ne sais jamais. Tu la mérites tellement peu. Et tu ne peux pourtant pas la partager, ni la laisser. « La commande arrivera dans trois quart d'heure. Les yeux bleus se plongent dans les siens. Tu veux … ? ». Et les  yeux s'écrasent contre la mousse, là où la chaleur court encore, court tellement. Un peu penaud, un peu paro, le ventre se tord d'angoisse de ne plus être aimé, d'être abandonné. Tu t'approches un peu, écartant les mains de son si beau visage. « Ne te cache pas, il y a le sourire en coin qui pourrait paraître tellement prétentieux, précieux mais qui n'est qu'un signe de ton excessive anxiété. Tu es trop belle pour ne pas être admirée. Contre la hanche féminine, sous le tissu, les doigts s'attardent, retraçant la courbe de sa peau. Trop belle pour ne pas être désirée. Les lèvres caressent le cou. Et tu attrapes sa main pour la guider vers l'eau chaude. Déjà toi. Tu t'engloutis dans l'eau chaude. Viens là. ». Entre tes cuisses, là où tu pourras l'embrasser, la caresser, laisser tes doigts l'embraser &  te rassurer ; Trop belle pour ne pas être aimée.
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