☇ Infos complémentaires ; Eirene est une jeune femme à la personnalité plutôt agréable. Sa douceur et sa gentillesse lui ont longtemps fait défaut, là où l’on s’amusait à la malmener à Poudlard. Les attaques quant au statut de son sang, celui de son frère ou encore son don de métamorphomagie l’ont profondément marquée, même si elle s’efforçait de se montrer impassible face aux autres. • Eirene aimait Wes, son petit frère, plus que tout. Le retrouver après avoir passé de longs mois loin de lui était probablement son plus grand plaisir. Constater chaque fois à quel point il avait grandi la chagrinait, comme le fait qu’il ne puisse pas la rejoindre au château à ses onze ans. La nouvelle de sa mort l'avait anéantie et aurait pu la faire basculer vers un tout autre camp. Mais elle était bien trop bornée pour voir la vérité en face. • Le cours de métamorphose était indéniablement sa matière préférée. Elle trouvait cela très intéressant de transformer les objets, d’influer sur son environnement d’une manière différente, en usant la baguette magique et non pas le don inné qu’elle avait. C’est également ce cours qui finit par la dévoiler, montrant alors à l’école toute entière ses véritables capacités. •  Le contrôle de son don est aujourd’hui presque parfait. Elle peut se transformer au gré de ses envies, mais surtout, de ses employeurs. Un travail qui se révèle bien plus fatiguant qu’elle ne l’aurait imaginé mais qu’elle devait mener pour gagner le respect de ses supérieurs. • Il reste cependant un détail qu’elle contrôle difficilement : les yeux. On dit qu’ils sont le reflet de l’âme. Depuis quelques temps, avec la fatigue accumulée, Eirene se sent perdre ses moyens. Autrefois, la couleur de ses yeux était modulable selon ses envies, aujourd’hui, il lui arrive de se laisser submerger par les émotions. •  Sensible aux petites attentions, aux flatteries, il n’en faut  pas plus pour réussir à attirer Eirene, toujours en quête de reconnaissance. C’est ainsi qu’elle se met à travailler pour plusieurs mangemorts, se battant presque pour bénéficier de ses services. De cette manière, la sorcière a l’impression d’être importante, utile, mais ce n’est qu’une simple illusion, ce que l’on veut lui faire croire. • Eirene sait qu’elle représente un atout considérable pour le gouvernement et elle en joue. S’il devait lui arriver quelque chose, elle pourrait se servir des informations amassées au fil des années pour essayer de se sortir d’affaire. Ou bien on se débarrasserait d'elle discrètement, parce qu’elle en sait trop justement. Cette simple pensée lui faisait froid dans le dos et l'incitait à ne pas dévier du chemin tracé par le gouvernement. D’un naturel observateur, discret, il n’est pas rare de la voir assise seule à une table durant les midis à observer le monde qui l’entoure, les habitudes de chacun. C’est devenu presque un réflexe chez la sorcière qui ne peut s’empêcher d’analyser et de retenir en un court délai des détails qui souvent sont insignifiants pour des sorciers basiques. • L’ambition dont elle fait preuve remonte à ses années à l’école de sorcellerie. Lasse de se faire rabaisser, malmener uniquement pour son origine et un don qu’elle n’avait jamais choisi, elle s’était promis de s’élever plus haut que ses détracteurs, rejoindre un poste qui lui donnerait encore plus de pouvoir. Le Magenmagot fait partie de son objectif premier mais elle sait pertinemment qu’une fois celui-ci atteint, son désir n’en sera pas moins assouvi, demandant toujours plus. • Fiancée à Matteo depuis de nombreuses années, elle voit petit à petit le rêve d’un mariage s’éloigner, à mesure où ils s’éloignent l’un de l’autre. Malgré les sentiments qu’elle éprouve pour le Grimaldi, leurs ambitions ne semblent pas s’accorder, chacun visant un but différent. Elle hésite, doute encore et ne peut se résoudre à l’idée de le trahir. Pour le moment du moins. La mise sous surveillance de la famille la met dans une situation plutôt délicate et Eirene sent nerveusement le jour de l’interrogatoire s’approcher. Elle redoute le jour où son fiancé se trouvera dans cette salle lugubre, à la merci de sorciers peu scrupuleux. C’est désormais avec une boule au ventre qu’elle se rend au travail, ne pouvant s’empêcher de s’inquiéter pour l’être aimé. En réalité, elle ne saurait dire comment elle réagirait lorsque cette situation se présentera. Matteo reste son fidèle allié, depuis Poudlard et personne ne pouvait rien y changer. • L’entente avec sa belle-famille est plutôt cordiale. Du moins, elle sait pertinemment que le père Grimaldi n’approuve pas leur relation et elle s’en fiche pas mal. Avec Anna, c’est complètement différent. C’est un peu son repère, la personne vers qui elle se dirigerait si elle ne pouvait pas se confier à Matteo, ce qui semble se répéter un peu trop ces derniers temps. • Eirene ne souhaite plus se servir de son don mais son avis importe peu. Ses services auprès d'Avery ont probablement été les pires, aussi bien sur le plan physique que psychologique. Il se fichait bien de ce que la sorcière pouvait ressentir. Heureusement, son dernier mentor, Augustus Rookwood, semble bien plus patient et compréhensif que les autres. Il l'effrayait autant qu'il inspirait le respect. Profitant de ce repos inespéré, Eirene ne pouvait s'empêcher de s'attendre au pire, la réputation du mangemort ne lui étant pas inconnue.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi .crumble/Sevde (Sèvdé). J'ai vingt-deux ans, je viens de France/Champagne-Ardenne toujours dans mon cœur (exit le grand est ) et j'ai connu le forum via oh my rpg. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 4/5 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [x] oui / [] non. Un dernier mot ? tellement hâte de jouer Eirene, j'espère que ma version vous plaira

❝ Titre de partie au choix ❞1986 & Poudlard
« C’est elle, regarde. On dit que son frère est cracmol. En plus d’être de sang-mêlé. Pff, mais quelle tare ! Elle est soit assez courageuse pour l’assumer, soit assez idiote pour l’ignorer. » C’en était trop. Eirene tapa violemment du poing sur la table avant de se retourner, son autre main s’empressant d’assembler ses affaires. Les chuchotements, les remarques ou encore les rires moqueurs, elle en avait assez. Personne ne pouvait s'amuser de sa situation, ou lui dire qu’elle devrait en avoir honte, puisqu’il n’y avait aucune honte à avoir. On ne pouvait encore moins s’attaquer à Wes, qui n’avait jamais rien voulu de tout cela. « Un problème ? » lui lança alors l’élève avant de ricaner, fier d’avoir réussi à lui arracher un semblant de réaction. Eirene n’était pas le genre de fille à s’énerver pour un rien, perdre ses moyens et élever la voix. Elle savait se contrôler et restait polie tout en faisant mine de ne pas être blessée. En réalité, elle hurlait intérieurement. Elle ressentait une colère si forte qu’elle aurait pu lui rendre aisément la monnaie de sa pièce, mais elle n’était pas de ce genre-là. Seulement, elle ne pouvait rester impassible indéfiniment et comme tout le monde, elle avait ses moments de faiblesse. Ce jour-là, elle ne parvint à supporter cette énième remarque alors qu’elle considérait la bibliothèque comme son havre de paix. A croire que la débilité des personnes de leur genre n’avait pas de limites, jusqu’à pousser le vice encore et encore, s’amuser de leur proie sans ne jamais s’en lasser. Elle quitta la bibliothèque pour s’isoler dans le couloir, jeter un coup d’œil par-dessus la fenêtre et s’asseoir dans un coin pour ne plus bouger. Se vider l’esprit, reprendre son calme. Eirene se contrôlait difficilement dans ces moments-là, ce qui rendait sa situation encore plus délicate. Elle sentit des larmes couler le long de ses joues alors que ses iris prirent une couleur violacée. La vie pouvait se montrer tellement injuste. La sorcière ne comprenait pas ce qui les intéressait tant dans cette quête à la pureté du sang. Au final, ils étaient identiques. Un sang-mêlé se révélait être beaucoup plus talentueux qu’un sang-pur, et cette possibilité s’appliquait également aux né-moldus. Pourtant, ils en connaissaient des sorciers qui n’avaient rien à envier à leurs camarades de l’élite, des sorciers qui avaient marqué l’histoire magique. Eirene se sentait capable d’être parmi ceux-là, si seulement on lui accordait une chance, aussi petite soit-elle. Mieux encore, elle savait ce qu’elle valait. Et personne ne pouvait lui retirer cette rage qu’elle avait, la détermination et la volonté qui la poussaient à être toujours meilleure malgré les préjugés. « Eirene, tout va bien ? » Quelques minutes plus tard, le jeune Grimaldi vint la rejoindre et Eirene s’empressa d’essuyer ses larmes en entendant des pas dans le couloir. « Fais pas attention à ce qu’ils disent, tu sais bien qu’ils sont idiots. » poursuivit-il avant de tendre une main vers son amie, assise à même le sol. « T’en fais pas pour moi. Nous sommes d’accord sur ce point. » qu’elle répondit, esquissant un sourire sincère. « J’avais juste besoin de prendre un peu l’air. » « Allez viens, on va faire un tour. De toute façon j’avais pas envie de travailler, c’était juste pour te faire plaisir ! » En quelques secondes seulement, il parvenait à lui arracher un petit rire. Elle attrapa la main de son ami puis lui donna un petit coup dans l’épaule, avant de se laisser guider vers les parcs.

❝ Titre de partie au choix ❞Avril 1989 & Londres
Les vacances de Pâques arrivèrent tellement vite que la jeune fille ne les attendait même pas. Son quotidien à Poudlard ne se révélait pas des plus aisés, mais elle pouvait compter sur quelques amis fidèles pour tenir le coup. Des amis comme Matteo. En fait, lui en particulier. Celui qui s’apparentait le plus à un meilleur ami. Assise sur la terrasse d’un café en compagnie de sa mère, Eirene repensait au mois dernier. Elle se souvenait de ce qu’elle lui avait dit mais surtout, de sa réaction. Elle se devait de le garder pour elle, ses parents ayant toujours insisté sur le fait qu’elle devait se montrer discrète. Ce n’était pas pour l’embêter, loin de là, mais plutôt pour la protéger. Les sorciers aux particularités spéciales, sortant de l’ordinaire, n’étaient pas vu d’un très bon œil. Le sort que l’on leur accordait pouvait être cruel, entre les moqueries et autres provocations, les Mayfair jouaient la sécurité. « Maman… J’aimerais te parler de quelque chose. » commença alors prudemment la sorcière, regrettant presque aussitôt d’avoir lancé le sujet. Elle croisait et décroisait ses doigts, sentait sa gorge se nouer. « Quoi donc ? Tu peux tout me dire, tu le sais bien. » Susan accompagna ses paroles d’un sourire chaleureux, avec cette tendresse dans le regard que seule une mère pouvait avoir. « Oui. » qu’elle répondit sobrement. Elle pouvait faire confiance à sa mère, aucun doute là-dessus. C’est sa réaction qu’elle appréhendait. Ils avaient toujours été clairs au sujet de son don et même s’ils savaient bien qu’un jour, Eirene se retrouverait à découvert, ils souhaitaient préserver leur enfant le plus longtemps possible. « C’est à Poudlard, je… » me suis confiée à un ami, mais ne t’en fais pas, il est de confiance ! C’est ce qu’elle aurait aimé réussir à dire. « Je me suis entraînée. Seule et à l’abri des regards indiscrets, évidemment. Si tu veux, je peux te montrer. » Sa mère lui fit un signe de tête et Eirene prit la direction des toilettes. Au milieu de cette foule, elle préférait être sûre de son coup. Alors au lieu de copier une nouvelle fois Matteo – et l’idée qu’elle le fasse sans qu’il ne le sache lui déplairait forcément – elle jeta son dévolu sur quelqu’un qu’elle connaissait encore mieux : son petit frère Wes. Malgré les cinq années qui les séparaient, leur différence de taille ne cessait de se réduire. Le temps de quelques minutes de concentration et elle sentit son corps se transformer, prendre une toute nouvelle apparence. Ses cheveux devinrent plus courts et sa taille s’agrandit. « Alors, qu’en penses-tu ? » lança-t-elle avant de prendre place à ses côtés. « Pour le moment, je tiens environ dix minutes. Au-delà ça me demande encore trop d’énergie. » Susan l’observait, presque sans voix. Face à elle se tenait son fils dont elle retrouvait chacun des traits. Enfin presque. « Dix minutes, c’est déjà… très impressionnant. Mais si tu veux un conseil, fais attention à tes yeux. Ils te trahissent. » Une mère pourrait reconnaître son enfant parmi mille personnes. Elle connaissait Eirene bien plus qu’elle ne se connaissait elle-même. « On se promène un peu ? J’aimerais tester mes limites. » Toujours sous l’apparence de Wes, elle tendit une main vers sa mère, qui la suivit après avoir déposé le montant de l’addition sur la table. Ses encouragements lui donnaient envie de se dépasser un peu plus, chaque jour et son soutien lui était précieux.

❝ Titre de partie au choix ❞19xx & Londres
« Wes… c’est Wes, rentre vite je t’en prie. » Il n’en fallait pas moins pour qu’Eirene ne cesse toute activité, la simple évocation de son petit frère suffisant à mobiliser toute son attention. Elle n’aimait pas cette voix grave qu’avait prise sa mère et une étrange sensation l’avait envahie. Une boule au creux du ventre, elle se doutait bien que quelque chose n’allait pas. Ce n’était plus tellement étonnant, par les temps qui courraient, mais elle espérait naïvement que sa famille resterait loin de toute menace. Ça n’arrive qu’aux autres. qu’elle s’était mise à penser, sans véritable raison. Ça n’arrive qu’aux autres. Pas à eux. Ils étaient protégés. Elle ne savait pas par quoi, mais elle le sentait. Cette guerre ne pouvait les atteindre, elle travaillait tellement pour se faire accepter, sa volonté était si forte qu’elle n’imaginait pas que sa seule récompense pouvait en réalité être son plus grand malheur. Elle ne pouvait pas avoir entraîné la perte de sa famille dans sa quête du pouvoir, de la reconnaissance. Elle ne le méritait pas et ils ne le méritaient sûrement pas. Eirene voulait y croire, elle s’accrochait fermement à l’espoir d’une vie idéale, à l’image des plus grands de la société sorcière. Elle s’imaginait en faire partie dans quelques années, prouver au monde entier qu’elle valait bien plus que ce que l’on voulait leur faire croire. En quelques minutes seulement, la voilà arrivée devant la maison de son enfance, sur la rive sud de la ville. Bien plus rapide et efficace, la jeune femme sortit sa baguette et prononça discrètement la formule magique. « Alohomora » Elle se mit à parcourir les couloirs qui s’étendaient sur toute la longueur de la maison. D’un pas rapide, elle jetait un œil sur chacune des pièces, jusqu’à courir sans vraiment s’en rendre compte. « Maman ! » Elle s’arrêta immédiatement lorsqu’elle vit le visage de sa mère, assise sur une chaise et les joues humides. Le regard dans le vide, elle tenait un coussin entre ses bras, qu’elle serrait comme si elle étreignait son enfant. « Où est Wes ? Tu peux me dire s’il va bien ? Je vais jeter un œil dans sa chambre, j’arrive tout de… » « Eirene, assieds-toi. Tu as l’air essoufflée. » Coupée dans son élan, son père l’invita à prendre une chaise et s’asseoir face à eux. Sa mère, toujours silencieuse, fixait le sol alors que des larmes se mirent à couler de nouveau. « Tu devrais rester ici, le temps que… » Il s’arrêta quelques instants, lança un regard vers sa femme puis reprit. « Le temps que l’on vienne s’occuper de lui. De Wes. » Eirene lâcha un soupir de soulagement. Wes était bien ici, chez eux. « C’est mon frère, j’ai besoin de le voir, de lui parler, de m’assurer qu’il va bien. » D’un bond, elle se leva pour rejoindre le couloir, avant que l’on ne la rattrape par le bras. « Wes ne va pas bien. Il n’ira plus jamais bien. » lâcha alors sa mère, sortie de son silence. « Il est mort, Eirene. Mon enfant est mort. Ton gouvernement l’a tué. » Elle fit quelques pas en arrière pour se raccrocher à quelque chose, prise d’un vertige. La sorcière tenta même d’esquisser un sourire, secoua la tête doucement tout en fixant sa mère du regard. « Non… Non. C’est impossible. Je l’ai vu ce midi. Tout allait parfaitement bien… c’est impossible. » La seconde d’après, Eirene sortit de la pièce pour rejoindre la chambre de Wes. A grandes enjambées, elle montait les escaliers deux à deux et sentait son cœur battre à une vitesse folle, tambouriner dans sa cage thoracique comme s’il allait exploser. Et c’est là qu’elle vit un corps allongé sur le lit, les vêtements tâchés de sang et le visage pâle. Wes était bien ici, chez eux. Mais il n’était plus en vie.

❝ Titre de partie au choix ❞19xx & Appartement Grimaldi-Mayfair
Elle l’avait attendu. Toute la soirée. Eirene était restée plantée là, dans leur salle à manger, assise à une table complètement seule.  Elle faisait preuve d’une grande patience et avait déjà fermé les yeux sur ses innombrables infidélités lors de ses voyages. Il ne devait pas croire qu’une demande en mariage suffirait à lui faire oublier ces détails. Une vie sans Matteo à ses côtés lui semblait pourtant inconcevable. Depuis Poudlard, il avait toujours été là. Une amitié fiable qui finit par devenir un véritable amour, le genre de sentiments qu’elle parvenait encore moins à contrôler. Elle l’aimait tellement que cela en devenait parfois douloureux. Eirene se sentait vidée, incomplète lors de ses absences et quand il était dans le coin, rien ne se déroulait comme prévu. Alors elle se sentait totalement ridicule, à attendre l’arrivée d’un homme qui ne viendrait sûrement pas, ou trop tard. Matteo avait un sérieux problème avec le timing. Le repas avait eu le temps de refroidir, tout comme le devenait peu à peu leur relation. Ils s’éloignaient, se retrouvaient, se déchiraient de nouveau. Mais elle l’aimait toujours et ne pouvait s’en défaire. Elle se demandait souvent ce qu’elle devait faire, tout abandonner ou s’accrocher aux souvenirs d’un temps meilleur. Suivre son cœur, ou suivre la raison. Malgré tout, ses fiançailles avec un Grimaldi lui accordaient un certain crédit, une toute nouvelle valeur qui pourrait tout droit la conduire vers les hauteurs du Ministère. En le côtoyant, elle en apprenait chaque jour sur leur mode de vie, leurs pensées et les habitudes de cette communauté si particulière. La jeune femme en découvrait les secrets comme les vices cachés et s’adaptait pour plaire. Elle se sentait parfois salie, honteuse de l’utiliser comme un vulgaire pass alors qu’autrefois, tout était tellement vrai. Ces derniers espoirs l’empêchaient d’aller plus loin, elle-même ne pouvant définir tout ce dont elle était capable pour atteindre ses objectifs. Elle se disait prête à tout, mais la tâche se révélait bien plus ardue. Perdue dans ses pensées, la claquement d’une porte la ramena à la réalité. « Eirene, tu ne dors pas ? » demanda celui qui se fit attendre si longtemps. Elle haussa les sourcils et lâcha un soupir, agacée. « Visiblement non. » qu’elle répondit d’un air accusateur, tout en montrant la table qui se dressait devant elle et qui aurait dû se poursuivre en une agréable soirée. « Mais tu avais mieux à faire, ailleurs. Je comprends. » Elle finit par se lever pour prendre la direction de leur chambre, là où elle pourrait s’enfouir sous la couverture et tout oublier. « Attends, s’il-te-plaît. Je ne voulais pas… » « Laisse tomber, je le sais déjà. Bon retour à la maison. » Profite bien de ton séjour ici, aussi court soit-il, se retint-elle d’ajouter, amère. Leur relation était au point mort. Elle ne comprenait pas comment ils avaient pu en arriver là. Matteo lui manquait. Son Matteo, celui qui l’étreignait des heures durant, celui qui parvenait à la faire rire même quand la situation ne s’y prêtait pas. Tout lui manquait, leurs regards complices, quand tout était si simple et si évident. L’affection qu’ils se portaient l’un à l’autre, les petites attentions. Mais elle s’accrochait, parce que dans le fond, elle l’aimait toujours. Malgré la rancœur, ses sentiments restaient intacts. Et c’est ce qui l’effrayait par moment. Parce qu’elle savait qu’un jour où l’autre, elle devrait faire un choix et que rester auprès de lui ne serait pas forcément la meilleure décision.

❝ Titre de partie au choix ❞2003 & Appartement Grimaldi-Mayfair
Eirene rentrait fatiguée, épuisée de cette longue et interminable journée au Ministère. Dès l’instant où elle pensait avoir atteint ses limites, on lui prouvait le contraire. Depuis quelques mois, elle offrait ses services à la Cour de Justice Magique mais également aux sorciers capables de lui donner une certaine notoriété par la suite. On la décrivait comme la sang-mêlée prête à tout pour gravir les échelons, être acceptée et se sentir utile. Alors on profitait de ce besoin d’appartenance et on en usait, encore et encore. Assise sur le canapé et le regard perdu dans le vide, elle se remémorait les horreurs qu’elle avait commise. Elle se souvenait des moindres détails, comme si son esprit souhait la torturer pour ne jamais oublier. Les cris, les larmes, la colère, la résignation et la peur. Ces tas de réactions qui variaient selon les personnes à qui elle s’attaquait. Ces entretiens ne duraient que quelques instants mais c’était suffisant pour marquer la jeune femme à vie. On ne l’avait pas élevée de cette manière, ses parents avaient veillé à lui inculquer une éducation bien plus honorable. Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer leur réaction lorsqu’ils découvriront les véritables activités de leur fille. Et puis elle pensait à Wes, qui serait très certainement déçu par un comportement aussi lâche. Le simple fait de penser à son frère suffisait à lui arracher des larmes. Ce n’était pas la première fois que la sorcière doutait, oh non. Douter était même devenu un luxe, d’ailleurs, puisque l’on se contentait de prendre les décisions à sa place. On lui préparait un plan qu’elle se devait de suivre et qu’elle exécutait à merveille. Eirene travaillait bien, très bien même. Elle représentait un véritable atout au gouvernement et elle se sentit rapidement dépassée par les événements. Celle qui au départ souhait rester dans la neutralité ne valait pas mieux que ces mangemorts qu'elle côtoyait. Elle venait même à s'interroger sur la noirceur de son âme. Des tas de questions qui la tourmentaient mais qu’elle s’efforçait d’ignorer. Parce qu’elle se voyait accomplir son rêve, atteindre ses objectifs et qu’il était hors de question de faire marche arrière. C’était inconcevable et elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait pas tout abandonner après tout le mal qu’elle s’était donnée et tout le mal qu’elle avait commis. Abandonner voudrait dire que leur souffrance avait été vaine, inutile, ce qui se révélait bien pire que tous ses actes réunis. Toute cette violence, elle n’arrivait plus à le supporter. Elle en avait des nausées et même des horreurs nocturnes. Son corps tout entier lui faisait mal, il se brisait à mesure où l’on surexploitait ses incroyables capacités. Chaque fois, elle se disait que c’était la dernière. Elle se persuadait qu’elle n’aurait plus jamais à piéger ces pauvres innocents et essayait d’y croire, vraiment. Mais chaque fois, elle se trompait. Et elle se voyait accomplir de nouvelles missions, échappant à tout contrôle, obéissant comme un robot. « Je suis fatiguée, tellement fatiguée. » qu’elle répétait sans cesse alors qu’elle parvenait difficilement à retenir ses larmes. « Je n’en peux plus, Matteo. J’ai juste envie de tout oublier. » Alors qu’il venait de débarquer dans l’appartement, le sorcier n’avait jamais vu Eirene dans un tel état. Le visage pâle, les traits tirés par la fatigue et la douleur, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. « Je suis là, ça va aller. » qu’il s’empressa d’ajouter avant de la rejoindre et de la serrer dans ses bras. Il déposa même un doux baiser sur ses lèvres, de ceux qui la réconfortaient tant avant. Ce temps était révolu. « Tu n’y pourras rien, Matty, mais c’est gentil d’essayer. » Qu’importe, elle n’avait pas la force de lutter ce soir. Elle n’avait plus de force. Elle voulait simplement dormir, se perdre dans ses bras et ne plus penser à rien.