Pour que tous les insurgés puissent lire le rp, il faudra reposter vos rps du rp sauvetage d'emilia ici, comme ça, tout le monde sait ce qu'il se passe malgré la balise hide ainsi, la personne qui doit vous répondre peut voir votre rp. Pour les autres qui vont faire des rps sous hide, faites la même chose, (pensez à votre partenaire) comme ça tout le monde (chez les insurgés) sera au courant de ce qu'il se passe/ s'est passé
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C’est un cri dans la lumière blanchâtre d’une aube froide qui la fit s’éveiller rapidement. L’esprit hagard, bousculé par des centaines de pensées venant attaquer son esprit, Emilia se redressa sous ses couvertures : ça ressemblait presque à l’alarme du sortilège que ses parents avaient dressé sur la maison suite au remue-ménages du début de nuit. La jeune femme n’en avait saisi que de vagues murmures ; ses deux parents s’étaient appliqués à rester silencieux, lèvres serrées dans une expression contrite aussitôt qu’elle était apparue à leur champ de vision. La frustration avait bercé ses premières heures de sommeil, avant que la jeune Tuder-Lewis ne se fasse à cette idée. Ils voulaient la protéger ; avaient toujours agi dans ce sens-là : pourtant, maintenant, tandis que son cœur tambourinait comme un fou dans sa poitrine, elle avait le sentiment que les silences avaient été vains, et que le chaos avait envahi les murs de cette maison. Sa baguette ! Ce fut son premier réflexe, dans la précipitation de l’instant, avant qu’à son esprit ne se rappellent les paroles de sa mère : oui, en effet, elle avait récemment brisé sa précieuse baguette ; les Tuder-Lewis avaient pris le soin d’en commander une en Russie, l’objet devait arriver d’ici peu - en attendant, il était plutôt conseillé à Emilia de rester dans des endroits sûrs. Somme toute, ici, entre les quatre murs de ce manoir qu’elle ne supportait plus : elle avait eu beau se cacher, se réfugier dans cet endroit qui lui avait toujours paru intouchable, à présent, il fallait se rendre à l’évidence.

Sans faire attention au ridicule de la situation ; à ses cheveux en bataille, à son pyjama en tissu léger ou encore le fait qu’elle soit pieds nus, Emilia attrapa le premier objet qui lui tomba sous la main : la longue vue bien massive qui lui avait servi lors de ses classes d’astronomie. Il lui était presque difficile de soulever l’objet, et pourtant, l’adrénaline qui pulsait dans ses veines l’aidait grandement à se tenir droite, fière, les sens en éveil. Tout juste pour entendre des pas arriver dans la direction de la porte de sa chambre - sa mère, peut-être. Cette idée fut la seule qui la retint de s’attaquer directement à la personne qui ouvrit la porte, elle n’eut besoin que de quelques fractions de seconde pour comprendre qu’elle s’était fourvoyée. On se tire ? Emilia sentit sa gorge se serrer, les pulsations de son palpitant remonter dans sa gorge ; « Je vais nulle part avec vous ; vous êtes qui d’abord ? » Un ton de voix vibrant d’une nervosité indéniable, Emilia s’était cependant armée d’assez de courage, d’orgueil pour adopter un ton dédaigneux, menaçant quand bien même elle ne ferait le poids face à une sorcière à la baguette levée et prête à attaquer. Il y eut un court instant de silence palpable, avant qu’un éclair rouge ne vienne briser le bois du chambranle de la porte en mille morceaux, juste au-dessus de l’intruse - « Par terre ! » fut tout ce qu’elle saisit comme ordre impérieux de sa mère, avant que tout ne se précipite.

A ses oreilles résonnaient des crépitements, des cris, les foudroiements impétueux des sortilèges qui filaient à toute allure, s’entrechoquaient les uns contre les autres dans des explosions de couleurs. Les mains plaquées sur ses oreilles ; ses yeux alors que les éclats de bois ne cessaient de voler dans l’air, Emilia entendait surtout le sang palpiter contre ses tempes. La peur. Une impuissance viscérale qui lui tordait les entrailles. D’un vague sentiment oppressant. D’une rage sans borne. Elle entendait parfois une voix s’adresser à elle, lui donner des ordres, sans même savoir si celle-ci venait de sa mère ou de l’inconnue qui avait fait irruption chez elle. Tout ce qu’Emilia était capable de savoir, c’était qu’elle était comme une pauvre petite chose, prise entre deux feux qui s’affrontaient sans faiblir. Un éclair bleu la frôla à peine, faisant crépiter une chaleur atroce à quelques mètres d’elle à peine : et alors qu’elle aurait pu lâcher un cri, aucun son ne sortit d’entre ses lèvres. Déjà, les choses s’enchaînaient à une vitesse ahurissante. La voix de velours, moqueuse de l’intruse ne manqua pas de capturer l’attention de la brune, lui faisant rageusement serrer les dents ; celle-ci semblait prendre un malin plaisir à menacer ses parents ; un élan de rage s’empara de la jeune femme, qui ignora son inutilité de prime abord pour se relever tant bien que mal.

Au milieu du duel qui se jouait entre sa mère et l’inconnue, Emilia passa inaperçue de longs instants durant, jusqu’à ce qu’un cri de douleur de la part de sa mère ne vienne tout perturber. L’autre levait déjà la baguette, sans doute pour lancer un nouveau sortilège sur sa génitrice blessée ; Emilia ne prit pas une seconde pour réfléchir, se jetant à corps perdu pour repousser l’intruse afin de la faire trébucher : le sortilège d’un vert éclatant qu’elle avait lancé, manqua sa cible et la jeune sorcière profita de la confusion de l’instant pour rouler au sol, et venir ramasser la baguette que sa mère avait faite tomber. « Confringo ! » Sous le mouvement ample de la baguette qu’elle ne maîtrisait pas du tout, une bonne partie du décor boisé explosa en mille morceaux, quelques débris esquintant sa peau, le sol de l’étage se dérobant sous les pieds de l’inconnue. Emilia profita de cette courte diversion pour glisser un bras sous les épaules de sa mère, et aller s’enfermer dans la pièce la plus proche avec elle. En quelques gestes de baguette, elle déplaça quelques meubles lourds pour les mettre devant la porte, et bloquer ainsi le passage pour leur assaillante. A bout de souffle déjà, la sorcière entreprit pour une seconde à peine, de reprendre ses esprits : il y avait pourtant tellement de sang, qui glissait entre les doigts de sa mère, par les plaies qui avaient ouvert les chairs de sa jambe. Que faire ? Que faire ? Le temps lui manquait, elle le savait, l’autre sorcière allait revenir bien vite.

"Avada Kedevra" Pourquoi le sortilège de mort ne serait réservé qu'aux Mangemorts ? Elle le connaissait aussi et avait grand temps de s'exercer en trois ans. Le souffle froid du spectre glissa le long de son bras pour aller se perdre contre le mur alors que le sol se dérobait sous ses pieds. La chute fut rude et elle grimaça en toussant, à genoux sur le sol. Le plâtre avait envahit sa bouche et ses yeux. Elle pleurait alors qu'elle passait une main rageuse sur sa bouche. Une minute pour reprendre son souffle. Pour réfléchir. Son esprit courrait dans toutes les directions, cherchant la meilleure manière de les atteindre. L'escalier n'était pas condamné. Il lui faudrait tout de même entamer un périlleux voyage sur une poutre. Décidée, elle essuya ses mains écorchées sur son jean, ignorant ostensiblement la longue estafilade qui l'avait déchiré, laissant filtrer un peu de sang. La plaie était superficielle. Elle s'en sortirait. De sa baguette, la sorcière la pointa et murmura : "Episkey". Les lèvres de la blessure se refermèrent d'elles-même. Elle était fin prête. Cette fois-ci elle ne commettrait pas la même erreur. Elle clouerait la gosse au sol avant de s'occuper de la Sang Pure. Elle en ferait un exemple.

L'ascension fut moins dangereuse que prévue. Toutefois la porte resta obstinément fermée. Elle n'avait pas le temps de quémander qu'on lui ouvre ainsi, elle prononça d'une voix froide : "Confingo". Ce qui la laissa passer dans une gerbe de bois et de vêtements. Morgana enjamba le seuil lentement, la baguette dressée. "Toute résistance est inutile, vous ne faites que précipiter l'inéluctable. Toi ! Elle pointa la plus âgée des deux femmes. " Tu es condamnée".[color=#33ff66] Et toi,[color] elle risqua un regard indéchiffrable sur sa cadette : "Je te ramène avec moi. Dans le meilleur état possible. Si tu résistes, je vais devoir user de force et je n'aime pas faire du mal aux femmes. Fais un geste et je t'assomme.". D'un pas lent, elle s'approcha de Madame jusqu'à appuyer de son pied sur sa jambe blessée. " Dis lui. Raconte-lui ce que vous lui avait fait. Cela soulagera ta conscience avant que je ne t'expédie ad patresEcoute bien Emilia, cela pourrait t'instruire." La longue baguette ébène était toujours pointée sur la plus âgée. En un geste tacite, elle fit comprendre qu'elle n'hésiterait pas à l'abattre si l'une d'entre elles faisaient mine de broncher." Allons, j'attends !"

Etait-il possible que son coeur batte plus vite encore ? Que ses tempes soient plus douloureuses que ce qu’elles étaient à l’instant précis ? Le brouhaha qui déchirait tout son esprit ne cessait d’être alimenté par les plaintes de douleur de sa mère. Il fallait qu’elle trouve quelque chose, qu’elle fasse quelque chose, au moins pour stopper le saignement. Au moins pour... Ses instincts guidant tous ses gestes désormais totalement irréfléchis, Emilia tira d’un geste brusque sur la robe sorcière de sa mère, pour en défaire tout un pan et venir l’attacher bien serré autour de sa cuisse. Celle-ci geignit à nouveau, se tordant de douleur sans manquer de lâcher quelques paroles acerbes que la sorcière ignora : d’où pouvait lui être venu une telle idée ? Tout ce qu’elle savait, c’était que pour aider sa mère, elle devait faire en sorte de rejoindre Sainte Mangouste au plus vite. Si seulement. Une nouvelle explosion lui vrilla les tympans, la faisant tomber au sol ; elle couvrit son visage de ses mains, se protégeant des projectiles qui volaient dans toute la pièce - et elle eut à peine le temps de se redresser que la femme était là à nouveau. Debout. Emilia se risqua à se redresser également, toisant avec fierté l’intruse qui parlait avec bien des airs assurés : lèvres pincées, la jeune femme ne répondit rien, quand bien même les regards foudroyants qu’elle lançait en direction de sa vis-à-vis exprimaient le fond de sa pensée.

Toujours serrée entre ses doigts, elle avait la baguette de sa mère encore ; somme toute, un avantage précieux, surtout un risque énorme en de telles circonstances. Ce n’était pas sa baguette à elle, et ce qu’elle pouvait en dire pour l’avoir utilisée une seule fois, c’était qu’elle n’avait pas grand chose en commun avec celle-ci. Envahie par un sentiment plus acerbe que jamais d’impuissance, Emilia laissa son adversaire approcher. Approcher, immobile sous ses menaces, jusqu’à ce qu’un nouveau cri de sa mère n’attire son attention. Tout le corps tendu, prêt à bondir, Emilia dût se faire bataille pour ne pas sauter à la gorge de sa vis-à-vis : « Stop ! Arrêtez ! » Ses paroles sonnaient, malgré elle, comme des supplications, tandis qu’elle aurait voulu que la colère se dénote surtout dans sa voix. Sourcils froncés, lèvres serrées, elle dévisagea l’intruse. « Emilia, tue-la ! Elle est venue pour t’emmener, elle va- » Un nouveau cri de douleur, qui tendit l’air, contracta les entrailles de la jeune femme. « Qu’est-ce que vous me voulez ?! Lâchez-la ! » La folie lui fit jeter la baguette au sol pour tenter le tout pour le tout, bondissant sur ses pieds pour venir tenter de pousser son ennemie une nouvelle fois. Effort vain, puisque l’autre n’eut aucun mal à la repousser cette fois-ci. « Stop ! Je-je peux vous suivre, mais laissez la tranquille ! » Elle ne savait pas ce qu’elle tentait, l’habituel schéma du sacrifice, peut-être bien que si elle disparaissait ici et maintenant, il y aurait une chance de sauver sa mère encore. « S’il vous plait, laissez la. » Supplier lui avait écorché la gorge, et demeurait au fond de ses prunelles un dégoût pur et dur pour celle qu’elle ne lâchait plus des yeux.

"Quand tu sauras qui elle est, qui tu es et ce qu'elle t'a fait, tu me remercieras. Et toi, tu la fermes."
Morgana venait lancer un Silencio sur la  mère factice d'Emilia.  Elle ne voulait plus l'entendre. Son regard rencontra celui d'Emilia et bien qu'elle s'en défendit, il la blessa. La jeune femme faillit baisser sa garde et accepter le contrat tacite. Pour le moment, c'est ce qu'elle ferait...Mais rien ne l'empêcherait d'éteindre la vie de cette pourriture détraquée comme on moucherait une chandelle. Son visage impassible se ferma un peu plus. Ils étaient l'ennemi. Sa cause était juste. Emilia ne pouvait pas s'en rendre compte à quel point ils étaient malades et pervers. Elle portait les vêtements d'une morte. Elle bénéficiait de l'attention que l'ont donnaient jadis à une jeune femme qui n'était pas elle. "Je te ramène parmi les tiens. Je te ramène dans la meute et tu comprendras. Je sais qu'il est difficile de me faire confiance et que pour le moment je te fais peur et que tu me hais." Elle s'interrompt pour récupérer la baguette sur le sol. "Je te promets que tu auras toutes les réponses quand tu seras chez toi, entourée des personnes qui te connaissent et qui tiennent vraiment à toi". Elle cracha les dernières paroles dans la direction de l'autre femme. "Et quand tu redeviendras ce que tu étais avant, tu me reprocheras de ne pas l'avoir tuée. Rassemble tes affaires. Nous partons."
. Morgana indiqua du menton une valise qui s'ouvre d'un coup de baguette sur le sol. Elle ne voulait pas s'attarder ici. Il y avait encore tant de chose à faire. Bientôt, de ce manoir, il ne resterait plus qu'une ruine sur laquelle flotterait vaillamment le drapeau de leur cause. Pour les morts et les sacrifiés. Pour les esclaves et les martyrs. Elle ferait de ce lieu un symbole. Et plus tard, lorsque la pression des combats seraient retombées, elle se persuaderait autour d'un verre que la vie ne se résume qu'à tuer ou être tuer, qu'à soumettre ou à être soumis et qu'il fallait se salir les mains pour ne pas finir comme tant d'autres. Qu'importe si cette journée maculait un peu plus son âme. Elle dormirait très bien avec.

HJ : C'est court mais c'est je pense l'avant-dernier post pour moi. J'espère que tu as apprécié le rp.

Qui avait-elle en face d’elle ? Il était difficile pour Emilia de se faire une idée sur la femme qui la toisait de loin ; le visage fermé, le coeur tambourinant au fond de sa poitrine, elle n’hésitait cependant pas à accéder aux lubies de l’intruse pour protéger sa mère. C’était ce que n’importe qui ferait, lui dictaient ces instincts brûlant au fond de ses entrailles. Qu’aurait-elle dû faire ? A écouter la femme en face d’elle, il aurait été plus logique qu’elle regarde sa propre mère se faire assassiner froidement par une inconnue, sans broncher. Un frisson la parcourant, elle fronça les sourcils, dévisageant l’intruse comme si elle était tout droit sortie d’un hôpital psychiatrique. Sans doute était-ce le cas ; où atterrirait-elle une fois qu’elle l’aurait suivie ? Une part d’elle ne désirait pas vraiment le savoir ; ce que l’autre appelait chez elle somme toute. Muette pour de longs instants, Emilia ne daigna même pas observer la valise que lui offrait la femme en face d’elle : au contraire, ce qu’elle voulait surtout, c’était ne pas quitter l’intruse du regard, une peur frivole, puissante, s’imposant toujours à elle dans chaque fibre de son corps - jusqu’au bout de ses doigts. Maintenant que l’intruse avait pris la baguette de sa mère, toute lutte serait sans doute vaine ; l’orgueil de la sorcière ne faiblissait cependant pas, tandis qu’elle signait négativement de la tête en toisant la femme face à elle. « Vous êtes complètement folle. Vous débarquez chez moi et vous attaquez ma famille, vous vous attendez peut-être à ce que je vous fasse confiance un jour ?! » Elle lâcha un rire amer, le sarcasme au bord des lèvres. « Faites ce que vous voulez, mais me prenez pas pour une idiote. Si vous voulez de l'argent, menacer mes parents ou même me tuer, ça me va, mais ne me faites pas croire que tout ça c'était pour m'aider. » Elle attarda une œillade sur sa mère, l’observant avec l’envie brûlante de rester, d’ouvrir encore la bouche pour marchander. Ça semblait marcher, après tout. Mais sans avoir à se faire prier, la sorcière fit quelques pas parmi les miettes de bois, les décombres qui l'entouraient : parmi ceux-ci, elle ramassa une cape sorcière, tout juste de quoi se couvrir. Une bonne partie du manoir incluant sa chambre était en ruines, il n’y avait, somme toute, pas grand chose à récupérer. Mais sans demander son avis à son bourreau, Emilia franchit les pas qui la séparaient de sa mère, s’accroupissant devant elle pour lui adresser quelques paroles à peine articulées, et l’aider à se relever. « Je ne pars pas tant qu’elle n’est pas en sécurité. En bas, les elfes de maison l’aideront ; ensuite nous partirons. » Sans doute qu’elle n’était pas en mesure de négocier, ni même de taille à lutter, pourtant, elle avait aventuré sur la sorcière devant elle, un regard qui ne laissait en rien place au doute. Elle n'était pas une tueuse, quoiqu'il advienne.

Sortie de l'asile ? Assurément. Sa santé mentale n'était décidément plus ce qu'elle était. Morgana pensait sincèrement l'avoir perdue entre la destruction du premier camp de réfugiés né-moldus et les endoloris d'Alecto. Depuis, elle ne se préoccupait plus que d'une seule chose : faire ce qui devait être fait et ce en dépit de toutes les conséquences. Etre aimée ou admirée, ce n'était pas son problème. Etre une arme pour la cause. Elle avait les mains sales jusqu'aux coudes. Elle les avait plongées dans la merde et le sang. Une mort de plus pour l'autre camp ne lui importait pas. Encore une entaille semblable à des centaines d'autres sur une âme déjà bien abîmée. La sorcières esquissa un sourire froid : " Je ne te demande pas ta confiance. C'est une chose bien trop dangereuse. Je suis une meurtrière et même là où nous allons, je ne suis pas en odeur de sainteté. Mais je suis pratique. Je pense que tu devines en quoi." Elle s'interrompt un instant pensive : "Parce que tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces, n'est-ce pas ? Et je dois t'avouer une chose, je suis un moyen terriblement efficace." Morgana haussa un sourcil. "Tu devrais emporter d'autres vêtements. Nous ne pourrons pas t'en fournir d'autres. Mais fait comme tu le souhaites". La gamine se tenait effrontément sur le seuil.  Elle se fourvoyait certes complètement mais on ne pouvait pas lui retirer son courage. Elle était à la fois la victime et la complice de ses bourreaux et le pire dans tout cela, c'est qu'elle n'en avait même pas conscience. Dans cette guerre, il valait mieux savoir ce qu'on était et s'en tenir à cela. L'ancienne serpentarde avait troqué les vêtements du bourreau et de l'oppresseur pour ceux du terroriste et du martyr. Ce n'était, somme toute, pas  plus reluisant mais en totale adéquation avec ce qu'elle était. De l'argent. Elle éclata dans un grand rire un peu hystérique. "De l'argent ? Tu crois que je fais cela pour l'argent ? Si c'était pour l'argent, je vous aurais tous tués dans votre sommeil comme une voleuse ou je vous aurais traqué dans une ruelle. Ma douce enfant, ce n'est pas l'appât du gain qui m'a poussée ici. Je suis ici pour toi. Que ça te plaise ou non.  Tout ça. Rien que pour toi. Le chaos et la destruction de ton monde factice." Son regard balaya le murs éventrés avant de se reposer sur la blessée. Elle avait compris qu'elle ne passerait pas l'heure. Des larmes de rage ou de désespoir. Morgana ne savait pas. Elle se trouva un peu coupable face à l'adrénaline qui pulsait dans ses veines, à la satisfaction chaude qui venait de se lover au creux de son estomac.

"Très bien, gamine. Levicorpus. Et toi, Arrête de bouger où je t'exécute  sur le champ !" Elle lui indiqua d'un mouvement de tête l'escalier. Les deux elfes de maisons accoururent voir leur maîtresse. La jeune femme ne leur dirait rien. Deux dommages collatéraux à cette guerre sinistre. Il serait capable de la sauver. Or, elle ne le voulait pas. Lorsqu'elles sortirent, la campagne était toujours aussi calme. Morgana prit une bouffée d'air frais, les yeux mi-clos. Elle serra sa baguette dans sa main et visa les fondations de la maison. "Terram Aureum". Sa voix claqua comme une balle et les restes du manoirs s'effondrèrent sur les derniers occupants. Un autre geste et les couleurs des Insurgés flottèrent au dessus des débris fumants du manoir. C'est en observant le rouge de l'incendie sur l'or du ciel qu'elle se souvint des dernières répliques d'Electre. "Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?". Morgana regarda l'enfant effondrée à ses pieds. " Cela a un très beau nom Emilia, cela s'appelle l'aurore" Elle posa une main sur son épaule et dans un craquement, elles transplanèrent.

HJ : Voilà, j'espère que la conclusion t'a plu ! Si tu veux que je modifie quelque chose, tu me dis !