easy to say, hard to do.
L'inquiétude t'agrippe le coeur, véloce & féroce. Le miasme de tes malaises te nouent de stress, de détresses. Et tu as peur de l'horreur qui pourrait explorer, exploser son être. Tu as peur d'avoir encore tout gâché, fait déraper. Les craintes crucifient tes mains tremblantes, brûlées, brisées. Et sur le bout de ta langue, il y a l'amertume qui danse encore ; Ils ont trop bien visés & te voilà, amoché, bousillé. Et tes yeux ne lâchent pas la porte, ton cœur ne cesse pas de s’écœurer de son absence. La langue claque & tape, ricochant dans sa petite bouche boudeuse, pas si peureuse. Tu bats des cils, reportant ton attention sur Hestia. «
Arrête de bouger Lestrange. » , elle a l'air agacé, énervé & tu t'en fiches un peu de ce qu'elle dit. Tu t'en fiches parce que l'inquiétude te dévore, te tord. «
Ou tu veux que j’en vienne aux mains pour te soigner ? » , il y a la tension des muscles, le regard noir & glacé qui se pose dans ses pupilles fauves. Elle s'amuse de tout ce qui fait que tu recules quand elle avance ses doigts, refusant la proximité d'un contact. «
Touche à ta baguette avec tes mains, Carrow. », un rictus se tisse alors que les yeux restent braqués, bloqués sur les petites mains. Tu surveilles qu'elle ne te frôle pas, qu'elle ne te touche pas. . «
Tu mériterais que je te remonte à l’envers comme ta fiancée craint que je ne le fasse. » Tu te souviens du reniflement dédaigneux de Nyssandra, de sa petite bouche qui s'étire en une mer de soupçons devant les soins de ton amie. Tu te souviens l'avoir entendu glisser, murmurer ses craintes dans le creux de ton oreille ;
Elle va encore plus te casser, la fille Carrow. Mais tu n'y crois pas, tu ne penses pas.
Hestia n'est pas de celle à saloper leur travail. Elle n'est pas de celle qui n'a que faire de la vie ( ou plutôt de la non-vie ) de ceux qu'elle soigne ( ou dépèce ). Puits de connaissance, la légiste est intéressée & ne manque jamais d'efficacité. Sans doute, a-t-elle déjà hâte de retourner à ses cadavres qui ne parlent pas, ne montrant jamais d'impatience, ni d'insolence. Seulement, elle est la seule à pouvoir te toucher, t'approcher. Elle est la seule que tu tolères la baguette à la main pour soigner les plaies. «
Tu sais très bien que moi, je ne pense pas ça, Hestia. » La clairvoyance lui donne un goût de vérité dans tes mots. Malgré tes airs froids, tu restes confiant, rassurant. «
Elle va revenir, Merlin. » et c'est bien
ça, le soucis. Tu n'es jamais sûr qu'elle va revenir, qu'elle va t'appartenir. Tu n'es jamais vraiment apaisé, calmé. Tu sais ce que ce hibou urgent signifie, ce que ses pas vont apporter, dévorer. Tu sais, tu sais, tu promets que tu sais. Mais tu ne sais pas comment elle va revenir. Tu ne sais pas si elle sera encore un peu elle. Tu ne sais pas si comme cette fois-là, tu ne pourras plus la toucher, l'aimer. Si cette fois, tu vas la perdre. «
Son urgence est sûrement une réception quelconque en l’honneur d’un artiste quelconque., non ça ne l'est pas & Hestia doit encore rester dans le secret. Et tu ne peux rien dire sans la (vous) faire souffrir.
Le pire qu’elle risque, c’est de casser un talon et de boire du mauvais champagne. » Tu roules des yeux. Par Rowena, tu aimerais
tellement, tellement que ce soit le cas.
«
Tu es insupportable et je n’ai pas que ça à faire. » , tu penches la tête, un mélange de curiosité & d'intérêt rivé dans tes yeux clairs. Dans un souffle, tu tends les doigts, effleurant le poignet d'Hestia. Elle sait que ce geste te coûte. Elle sait que tu ne le fais que quand tu sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Les mots sont toujours durs mais il n'y a pas cette détresse qui lui liquéfie, lui solidifie le coeur. «
Qu'as-tu d'autre à faire ? », demandes-tu doucement, presque tendrement comme si ce n'était que pour elle. Et il y a toujours eu cette contradiction, cette opposition en toi. Tu es capable de tant donner, de trop donner par amitié. Tu es capable de tout faire pour les protéger, les aimer. Tu peux même te sacrifier, te condamner. «
Est-ce en rapport avec ta sœur ? », tu crois avoir vu le même éclat brun au détour d'un couloir alors que les médicomages s'agitaient autour de toi et que tu les distanciais de sorts féroces & véloces, implacable & imperturbable. «
Elle n'est pas adhérente, normalement. Un froncement de sourcil, une interrogation qui traverse tes yeux.
Elle est devenue adhérente ? ». La compréhension soudaine explose, implose en toi ;
Flora a été reprogrammée par Nyssandra. «
Depuis quand ? », tu dois juste être certain que les dates collent.
«
Elle va revenir. » et tu ne sais plus trop bien si elle parle de Flora ou Nyssandra. Tu ne sais pas si elle cherche à se rassurer ou à te rassurer. Nyssandra revient toujours mais parfois, elle a des morceaux de coeurs qui s'égarent sur le sol. Elle a des lambeaux d'âme que tu n'arrives pas bien à recoller, à retisser. «
Je ne tiens pas à perdre mon temps avec ses reproches. » «
C'est dommage, je compte te voler encore plus de ton temps », souffles-tu, dans un sourire, cherchant à ramener un peu d'humour & de légèreté sur le bord de vos idées noires. «
Tu voudras bien être mon témoin pour le mariage ? », la demande est lancée, lâchée comme une grenade dégoupillée. Et l'explosion vous propulse dans un raz-de-marée d'émotions, de tensions. «
Je ne veux plus de Cedrella. », derrière les airs d'enfant boudeur, il y a comme la tristesse inconsolable & incommensurable d'un prince des glaces. «
Je te veux toi. ». Parce qu'elle a toujours été là. Amie fidèle, elle t'a toujours soigné, supporté dans tes pires caprices & dans tes plus beaux délices. Elle ne t'a jamais haï de la déranger avec ses morts. Elle est toujours, toujours là. Et si tu n'as plus vraiment de sœur, tu as au moins une amie.
De ta poche, tu tires un faire-part froissé, abîmé avec son nom tissé d'une belle écriture ; «
Ca me ferait plaisir. ». Si tu n'as plus Gwen, tu as, au moins, Hestia. Et ne dit-on pas que là où la famille failli, il y a toujours les amis, mh ?