‹ occupation : la nouvelle propriétaire du Centuries (en théorie), et à la tête d'un réseau illégal d'Orviétan. Je gère également un prétendu réseau de proxénétisme.
‹ baguette : est en bois d'orme, contient un coeur de crin de sombral. Relativement souple, elle mesure 31 cm.
‹ gallions (ʛ) : 3620
‹ réputation : je suis un ornement décoratif que les hommes se plaisent à arborer lors des soirées mondaines, et la catin préférée de Maksim Dolohov.
‹ particularité : humaine et vélane, une moitié de chaque.
‹ faits : je suis le vrai visage de Loki, ce fantôme aux mille visages (Peu se doutent que ce trafiquant est en fait une femme, aveuglés par leur machisme et leur arrogance inouie) et que j'ai conquis le marché en trahissant Maksim Dolohov, qui s'est retrouvé forcé de me laisser faire main basse sur son réseau depuis qu'il est devenu un criminel de guerre.
‹ résidence : dans les quartiers riches du Londres moldu. En ce moment, je vis dans l'appartement secondaire d'un fils à papa du nom de Marc Strain, au sein d'un immeuble hautement sécurisé (par des moyens moldus).
‹ patronus : une grive de Sibérie
‹ épouvantard : le visage de mon possesseur, déformé par la rage, ses doigts serrant un peu trop fort mon bras.
‹ risèd : certainement ceux et celles qui auraient pu être ma descendance.
ritual spirit
Who'll mend this broke beat star Who’s strength do I speak of Climbing deep burning Climbing deeper Kinda deep burning
Ils étaient là, elle les a vus. Ils étaient quatre, quatre hommes, quatre sorciers. Les regards jetés à la volée, l'air faussement désintéressé ne signifiaient qu'une chose : ces hommes cherchaient quelqu'un, et c'était elle. Sans avoir aucune preuve tangible de ce qu'elle avance, elle se fie au pressentiment bestial d'être traquée (elle l'est, ce n'est plus un secret) mais, surtout, de se trouver bientôt acculée comme un animal, une vulgaire proie prête à être abattue. Ce qui l'attend n'est pas la mort. Nastya payera pour l'affront qu'elle a osé faire au boss. Elle sent encore les relents de la peur monter par vagues et étrangler sa trachée, occulter le passage de cet air dont elle manque cruellement. La respiration courte, saccadée, Anastasiya descend précipitamment les marches de l'immeuble, dans cette cage d'escalier insonnorisée qui lui renvoie les bruits de sa propre respiration. Sa baguette est serrée dans sa paume droite, ses mains sont croisées sur sa poitrine et elle prend soin de recouvrir son visage avec la large capuche de son manteau gris sombre. Il lui descend jusqu'aux genoux, bat ses jambes à chaque foulée. L'air extérieur est glacial, et de larges volutes blanchâtres s'échappent de ses lèvres lorsqu'elle respire. Nastya n'a jamais craint le froid, là n'est pas le problème. Les hivers anglais sont de la pisse d'âne à côté de ceux qui sévissent en Russe. Son sang boue tellement dans ses veines qu'elle a presque chaud, d'ailleurs. C'est l'adrénaline qui palpite sous sa peau, fait battre son cœur à une allure folle. Elle s'enjoint au calme, se répète que ce n'est rien, rien d'important. Ils la cherchaient certes, mais son secret est bien gardé. Elle sait, elle sait. Non, elle ne sait pas : aucune preuve ne laissait entendre qu'ils étaient là pour elle. Mais rien n'endigue les flots de panique paralysante. Alors pourquoi se sent-elle prise au piège, pourquoi craint-elle tant de se retrouver seule, soudain, recluse dans des appartements richement décorés qui ne lui offrent que l'illusion d'être chez elle, loin du danger. C'est devenu insupportable, invivable. Elle a cru devenir folle ces derniers jours (et cette nuit la folie l'a définitivement gagnée), avec cette inactivité et ce manque d'information. Les sbires de Lord Voldemort ont été fort occupés, et la situation de l'Angleterre sorcière semble bien mise à mal. Voilà tout ce que lui ont jeté ses informateurs avant de repartir aussi sec, appelés auprès de Maksim pour jouer ce double jeu qu'elle les force à adopter. Elle n'a rien su d'autre. Rien. Le désert de son appartement abandonné derrière elle, la vélane transplane au coin d'une ruelle faiblement éclairée par les lampadaires. Londres n'est jamais véritablement plongée dans l'ombre, dans ces quartiers. Fausse sécurité, mensonge éhonté jeté à la face des peureux, appuyée par la présence des caméras accrochées à tous les coins de rue. Il a fallu ruser pour transplaner hors de la vue des moldus.
L'appartement de Simon a été son refuge pendant un temps. Un lieu où se cacher au tout début, quand le sevrage n'était pas encore parfaitement acquis, quand sa disparition était encore fraîche et peu inquiétante aux yeux de celui qu'elle cherchait à fuir. Et Simon, Simon qui lui a été d'une si grande aide : c'est lui qu'elle est venue trouver, malgré les doutes et les récriminations de son esprit si fier. Anastasiya, qui aime tant penser qu'elle n'a besoin de rien ni de personne sinon d'elle-même et de son intégrité physique et mentale, n'a eu plus que ce besoin fou de le retrouver, de lui cracher toutes ses craintes au visage en espérant qu'il la sauverait, une fois encore. C'est cette solitude, cet éloignement qui la poussent vers lui. C'est le besoin viscéral d'avoir enfin une écoute, une attention dont elle manque cruellement qui la jette encore dans son sillage. Elle quitte l'éclairage artificiel et plonge dans l'ombre accueillante du bâtiment. La nuit est déjà bien avancée, et il y a toutes les chances pour que Rosier ne soit pas là – un vendredi soir, aux heures les plus sombres. Ces heures de débauche, ces heures qui traînaient en longueur lorsqu'elle avait le devoir de satisfaire les clients, de glisser les sachets de pilules et les grammes de Navitas dans le creux des paumes, au détour d'un baiser très cher payé. Plus jamais, elle s'est juré. « Alohomora. » Le déclic est suivi du bruit doux de la porte qui s'ouvre devant elle. Les lieux lui rappellent de douloureux souvenirs. Elle abhorre autant qu'elle aime revenir ici. L'appartement est vide, comme elle s'y attendait. Ça sent la clope et le vide. La porte claque. Le silence la cueille de nouveau, écueil contre lequel elle s'effondre, se calme un peu. Elle s'adosse au mur, expire lentement l'air vicié par la crainte qui remplit ses poumons.
Et les heures passent. Elles s'écoulent à une lenteur désespérante, et au dehors, les premiers rayons de soleil imbibent le ciel de chaleur. Le jour sera magnifique, froid et magnifique. Et tout ce qu'elle arrive à éprouver est un hiver sibérien, bien loin des premiers effluves printaniers qui empliront les rues d'ici peu de temps. Ce n'est qu'au petit matin, alors qu'elle arpente l'appartement sans rien toucher (incapable de s'asseoir), les lèvres brûlées de les avoir mordues qu'elle entend de nouveau la porte s'ouvrir sur le propriétaire des lieux. Le visage de Rosier en dit long sur la nuit qu'il vient passer et sur l'étonnement qu'il éprouve à la voir ici, chez lui, sans avoir été prévenu de sa visite. Elle s'attend presque à l'entendre jurer (peut-être le fait-il) alors qu'elle lâche les vannes à ses émotions. Elles explosent, saccagent le bon sens et la retenue. Les mots se pressent à ses lèvres alors qu'elle l'accueille avec juste sa panique et son incertitude pour tout salut. « Je suis sûre qu'ils m'ont trouvée. Ils rôdaient autour de Mayfair, j'ai vu leurs baguettes, je ne sais pas comment ils ont fait, je ne comprends pas. » Le ton est dur, empressé. Anastasiya marche sans arrêt, elle tourne autour de Simon qui a l'air d'atterrir d'un voyage dans l'espace avec difficulté, sans considération pour lui. « J'ai passé trop de temps dans l'appartement de Strain, Simon (elle lance ça comme si c'était de sa faute à lui), je me suis fourbue d'illusions sur une prétendue paix que j'allais trouver dans le monde moldu, mais je me suis juste exclue: les choses se sont accélérées et je ne sais rien, rien. Les hommes – les siens – m'ont dit que Poudlard avait été repris par des rebelles et que ça avait rendu le Magister fou de rage, qu'il y avait eu des otages. Il faut que tu m'expliques. J'ai passé trop de temps enfermée, je deviens folle - » - et folle, elle en a tout l'air avec ses paroles décousues, son regard brillant et son teint soutenu. « - je n'en peux plus de rester loin de tout. » Par Merlin, il faut ouvrir les fenêtres. On crève ici, Anastasiya en a assez d'être cloîtrée dans des boites. Toute sa vie on l'a maintenue dans des espaces clos, sa hantise prend des proportions considérables ; à tel point que les fenêtres sont toujours ouvertes, où qu'elle soit. Elle les ouvre grand d'un coup de baguette, inspire une bouffée d'air glacial. « Il faut que j'agisse. Plus j'attends, plus je m'enferme, et plus je prend le risque que Maksim comprenne et rattrape son retard. Il faut qu'il perde tout, Rosier. » (Il a déjà compris) Combien de fois a-t-elle chanté cette litanie à ses oreilles, combien de fois a-t-elle signifié son souhait de voir le boss six pieds sous terre et sa réussite enterrée avec lui ? Combien de fois a-t-elle exprimé ce rêve, celui de mener le jeu, de A à Z ? Elle a trop traîné. Elle s'est alanguie dans le confort relatif offert par ce moldu trop bêtement amoureux pour ne pas exécuter le moindre de ses souhaits. Elle a sombré dans la facilité, elle s'est concentré sur des combats de petite ampleur en délaissant le seul qui comptait vraiment : Maksim.
Anastasiya fait volte face, s'approche de Simon et force le passage jusqu'à ses bras, qu'elle investit sans demander la permission (ils se damnent tous pour l'avoir, pourquoi la repousserait-il, lui). « J'ai réfléchi. Adele Bones : c'est par elle que je dois commencer. Je sais que tu peux m'aider. » souffle-t-elle d'un ton déterminé contre son épaule. Elle ferme les yeux, attend l'assentiment. Simon a toujours été de son côté. Il faut qu'il le soit, parce qu'il reste encore tant à faire. D'autant plus qu'elle connaît ses lacunes en matière de magie sorcière. Plaies béantes, vulnérabilité criante. Ca ne doit pas durer. « I'm not experienced enough to fight them, Simon. I have to learn, and quickly. » le murmure aux accents déterminés siffle contre son oreille après un silence plus long. La panique reflue, et elle réalise combien sa réaction est idiote. Combien ce dont elle avait besoin, finalement, n'était rien d'autre que la chaleur d'un cœur amical contre le sien.
‹ occupation : criminel, propriétaire déchu du Centuries.
‹ maison : Serpentard.
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : brisée.
‹ gallions (ʛ) : 5314
‹ réputation : il n'est plus rien, l'héritier réprouvé d'une famille presque extincte, indigne de toute confiance et bon à moisir dans les geôles d'Azkaban.
‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
‹ résidence : Azkaban.
‹ patronus : un vague filet argenté, sans forme ni consistance.
‹ épouvantard : un précipice.
‹ risèd : une plage, avec Anna et Charlotte.
ritual spirit
I'll wait, So show me why you're strong, Ignore everybody else We're alone now
Il y a des jours avec. Puis des jours sans. Depuis qu’Anna l’a quitté, il les enchaîne. Il a la clope greffée aux lèvres et l’insulte planquée sous la langue, le poing qui le démange et l’humeur atrabilaire. Les matins et les soirs se confondent, tandis qu’il vaque à ses occupations en tentant, vainement, d’oblitérer de sa mémoire sa paternité imminente – et le déluge de responsabilités qu’il fuit, quand bien même a-t-il martelé qu’en refusant de reconnaître l’enfant, on ne pouvait pas lui reprocher d’avoir décampé comme un lâche. Une nervosité malvenue lui ronge le palpitant, qui dernièrement s’affole constamment, pour la moindre broutille venant perturber son quotidien monotone. La veille, il s’est aperçu qu’il avait maigri (et à des kilomètres de lui, elle, elle devait s’être arrondie). L’appétit lui manque, le sommeil se dérobe, il erre dans sa réalité, parallèle à celle des autres — une dimension abstraite, lointaine, où la Marque, ses emmerdes, sont dérisoires. Il est distrait. Incapable de se concentrer. Incapable de réfléchir. Cette existence lui pèse, et il sait qu’il est coincé, qu’il ne peut plus revenir en arrière, que les tuiles, la gouttière, le toit entier continueront de lui tomber sur la gueule. Il a besoin d’une échappatoire — d’une solution, il a besoin d’aide, mais il ignore à qui en quémander, et il ignore qui est encore digne de confiance. Ses proches, il les observe du coin de l’œil, méfiant, persuadé qu’un complot se trame contre lui. Une insidieuse paranoïa se distille dans ses veines, pervertit son jugement, l’angoisse, et son cœur s’emballe, il clope plus que de raison, esquinte ses poumons. S’essouffle comme un abruti. « Debout Rosier ! » il entend. Une main s’abat sur son épaule, le secoue brutalement. Julian insiste, « debout ! » Il cligne, s’étouffe avec son propre sang. Il est cinq heures du matin, il ne sait pas ce qu’il fout là, dans ce parking désert. Par terre, les omoplates raclant l’asphalte. Son dos s’arque pitoyablement mais il retombe aussitôt, la paume en l’air, épuisé. Il roule sur le flanc, s’aide d’un coude égratigné pour se redresser, et échappe un glaviot de sang. Une molaire, aussi, la même que Grimaldi avait déchaussé lors de leur dernier pugilat. Un filet rougeâtre lui pend aux lèvres, et il se retrouve à quatre pattes, secoué d’une quinte de toux. Quelques hématomes violacés salopent son épiderme. Son adversaire l’attrape par le bras, le remet sur ses pieds et lâche un « good job ». Ils échangent une poignée de main, deux autres les remplacent sur ce ring urbain. Julian affiche une mine impressionnée quoique légèrement déconfite — comme s’il avait espéré qu’il parvienne à l’emporter. Il l’avait traîné dans le Londres moldu sous un prétexte fallacieux, avant de lui expliquer que c’était pour son bien, qu’il allait pouvoir dégoupiller en paix, sans baguette, sans magie, anonyme parmi les anonymes. Il lui avait dit, c’est un truc moldu, il y a quelques règles, ça parie, ça gueule, j’y vais souvent. Et la sensation était grisante. Mieux encore qu’une biture. Il pissait le sang, ses oreilles bourdonnaient, ses guiboles peinaient à le soutenir, mais il respirait. Le groupe se disperse après le dernier combat de la nuit. Il n’a pas encore saisi tout le principe. Julian lui propose un petit-déjeuner, il décline. « Faut que tu m’aides à transplaner, je veux pas me désartibuler… » Il marmonne dans sa barbe, en enfilant difficilement le teeshirt, puis le blouson que vient de lui tendre son acolyte. Sa nuque craque, ses articulations le font souffrir le martyr, mais un corps perclus de douleurs vaut mieux que rien. Il a l’impression que son âme s’en est allée, que les tracas se sont dissipés. « Tu peux pas transplaner dans cet état, tu dois avoir une côte pétée, et une sacrée commotion. » Il y a un silence. Rosier allume une clope, sort de sa poche intérieure une flasque de firewhiskey et en avale une généreuse rasade. « Oh putain, me fais pas prendre le Magicobus… » Le ricanement de cet enfoiré lui arrache une grimace, mais il n’a pas la force de protester. Il veut prendre une douche et dormir. Après s’être assuré que plus aucun moldu ne traînait dans les parages, Julian lève sa baguette en l’air et invoque le transport de malheur, ignorant les insultes que grogne Simon. (Il a dégueulé, pendant le voyage. Sur un lit vide, heureusement, mais il a dégueulé.) Il est presque heureux de retrouver son loft, et le coup reçu à la tempe l’empêche de se rendre compte que le huis a été déverrouillé. Au contraire, il s’engouffre chez lui sans le moindre soupçon (comme si Anna dormait à l’étage). Il lui suffit d’une seconde, alors que la porte se referme derrière lui, pour — d’abord — s’apercevoir qu’un intrus a investi son loft, et — ensuite — reconnaître la chevelure blonde d’Anastasiya. Le temps de réaction est laborieux, si bien que même son sursaut de surprise est pitoyable. « Putain tu m’as fait peur… » il murmure. Compte tenu de son état, il y a fort à parier qu’il aurait pu se retrouver nez-à-nez avec une horde de baguettes pointées vers lui et n’aurait pas cillé. « Je suis sûre qu'ils m'ont trouvée. (Qui ? — il retire sa veste, la jette sur un fauteuil.) …comprends pas. (Quoi ? Il s’effondre sur le canapé.) J'ai passé trop de temps dans l'appartement de Strain, Simon. (« Et j’y suis pour quelque chose ? » il lance, en calant un coussin derrière son dos.) —que Poudlard avait été repris par des rebelles et que ça avait rendu le Magister fou de rage, qu'il y avait eu des otages. Il faut que tu m’expliques. (Il s’en tape de Poudlard, si elle savait comment — il s’en fout, il s’en fout tellement, il a passé la nuit à se faire castagner la gueule par un moldu.) …folle. Il l’a perdue, puise dans les restants inexistants de sa concentration pour focaliser son attention sur elle, sans parvenir à l’écouter. Elle marche, marche, marche, lui donne le vertige. « T’as fini ? » il croasse, en s’arc-boutant pour atteindre la poche arrière de son jean déchiré, où sont planqués son tabac et quelques clopes roulées, et un peu écrasées. Nastya est, il s’en rend compte, l’une de ses dernières alliées. Et parce qu’elle a plus d’ennemis qu’il n’en aura jamais, il place en elle une confiance aveugle, idiote, sans doute. Il se retrouve en elle — ou est-ce leur haine qui les unit, le rêve obsédant de précipiter Dolohov hors de son piédestal. Il la compte sottement parmi les femmes de sa vie. Il a dû tomber amoureux à un moment. Attiré par son malheur ou son sang de vélane, il l’ignore, mais elle a compté, elle compte toujours — elle lui demanderait sa main, il se couperait le bras. Sa poche est vide. Il se relève, contourne la table basse, se met à la recherche de cigarettes. « Il faut qu'il perde tout, Rosier. » (Dolohov ? Forcément. Il manque la moitié de ses paroles, est sur le point de tourner de l’œil.) Nastya interrompt sa quête désespérée et se réfugie contre lui. Aussi simplement. Une hésitation, et ses bras se referment autour d’elle, sa main s’aventure même dans sa chevelure, l’enjoint à se calmer. Il empeste le tabac froid et la sueur. « J'ai réfléchi. Adele Bones : c'est par elle que je dois commencer. Je sais que tu peux m’aider. » Bones. Encore et toujours — loin des yeux et près du cœur, elle lui susurrerait, mesquine. « I'm not experienced enough to fight them, Simon. I have to learn, and quickly. » Son menton se pose sur le sommet de son crâne, et un soupir las s’échappe d’entre ses lèvres. « Ok. » Parce que c’est Nastya, il ploie l’échine, se fait lieutenant de son empire — fidèle conseiller d’une reine déchue. Pendant un moment, il se tait, laisse le silence la soulager de ses tourments. « J’ai une surveillance rapprochée au cul, donc je peux pas te proposer de rester ici pour une fois. » Il aurait aimé lui murmurer, tu risques rien, mais les temps changent, leurs alliés ne sont plus ceux qu’ils croient. « J’ai un ami, il doit avoir quelque chose de sûr. On va régler ça. » Il s’écarte, s’empare doucement de son visage. « Tu sais que tu peux compter sur moi. » La commissure de ses lèvres tressaute. Pour renverser un ennemi, il accourt — pour soutenir la mère de son enfant, il exige un avortement. Nastya avait droit à ses promesses, son aide, ses idées, son toit, son club, son argent, tout, absolument tout. « Mais avant… avant de faire quoique ce soit, tu vas te calmer, ok ? On a tous les deux besoin de café. » Et sans attendre, il parcourt les quelques mètres qui le sépare du comptoir de la cuisine, pointe sa baguette sur un placard, puis un autre, et enfin, sur son moulin à café. En en rien de temps, deux tasses brûlantes sont prêtes, et il embarque la sienne sur le canapé qu’il a délaissé quelques instants plus tôt. « Adele, je l’ai vue, récemment, » il lance. « Je pense que les emmerdes de Dolohov vont pas tarder à lui peser. Bones n’aime pas les perdants. » Cela dit — sa loyauté envers le russe le laisse dubitatif, elle a sans doute espoir qu’il regagne sa place au sein du trafic de psychotropes. Sa puissance d’antan vaut sans doute une chance, mais il la connaît, Adele, et il se demande s’il a raison de douter de sa patience. « Tu as le problème Doherty aussi, il faut l’écarter du jeu » qu’il dit. « Dolohov a encore trop d’alliés influents. » Il a toujours été réaliste — et pessimiste. Toujours à calculer ses coups dans l’ombre, toujours à craindre qu’on le rattrape aussi, et s’il comprenait l’inquiétude d’Anastasiya, il manquait, lui aussi, de solutions. « Avant de t’en prendre à Adele, il faut que tu t’entraînes. Tu ne peux pas te permettre d'aller trop vite. C’est une sorcière redoutable. » (Merlin merci, Bones ne l’entendra jamais prononcer de telles paroles.) « Je ferais ce que je peux. Et tu progresses vite. Tu n’es pas en train de perdre du temps, il se penche en avant, pose la tasse sur la table basse. Tu as de l’avance. Il a peut-être déjà compris en plus. » Il masse sa nuque endolorie et plante ses billes céruléennes dans le regard clair, perdu, de Nastya. « Pour Poudlard… écoute, la situation est un vrai merdier, mais pour le moment, t'as pas grand-chose à craindre, marmonna-t-il en se pinçant l’arête du nez. Les rebelles… ils gagnent du terrain, c’est tout ce que je peux te dire. » (Il songe à sa cousine. Son frère. Ignore où ils se trouvent. Lui aussi, ça le rend fou, et lui aussi, il se sent paumé.) « On est tous dans la merde, il confesse alors. Et tu veux savoir la meilleure ? » Il crève d’envie de le dire à voix haute, à quelqu’un, au moins une fois. Si ça devait être la seule fois de sa vie, si elle devait être la seule personne à l’entendre. « Mon ex est enceinte. » Ce qu’il a sur le cœur, je vais être père, j’attends un enfant, reste coincé dans sa gorge. Il secoue la tête, et commence à se marrer. Et c'est terriblement triste à contempler.
‹ occupation : la nouvelle propriétaire du Centuries (en théorie), et à la tête d'un réseau illégal d'Orviétan. Je gère également un prétendu réseau de proxénétisme.
‹ baguette : est en bois d'orme, contient un coeur de crin de sombral. Relativement souple, elle mesure 31 cm.
‹ gallions (ʛ) : 3620
‹ réputation : je suis un ornement décoratif que les hommes se plaisent à arborer lors des soirées mondaines, et la catin préférée de Maksim Dolohov.
‹ particularité : humaine et vélane, une moitié de chaque.
‹ faits : je suis le vrai visage de Loki, ce fantôme aux mille visages (Peu se doutent que ce trafiquant est en fait une femme, aveuglés par leur machisme et leur arrogance inouie) et que j'ai conquis le marché en trahissant Maksim Dolohov, qui s'est retrouvé forcé de me laisser faire main basse sur son réseau depuis qu'il est devenu un criminel de guerre.
‹ résidence : dans les quartiers riches du Londres moldu. En ce moment, je vis dans l'appartement secondaire d'un fils à papa du nom de Marc Strain, au sein d'un immeuble hautement sécurisé (par des moyens moldus).
‹ patronus : une grive de Sibérie
‹ épouvantard : le visage de mon possesseur, déformé par la rage, ses doigts serrant un peu trop fort mon bras.
‹ risèd : certainement ceux et celles qui auraient pu être ma descendance.
Who'll mend this broke beat star Who’s strength do I speak of Climbing deep burning Climbing deeper Kinda deep burning
Elle n'aurait souffert aucun rejet. Pas de sa part. Mais Simon ne fait même pas mine de vouloir la jeter dehors. Il manifeste sa surprise, sa lassitude, mais rien qui ne ressemble de près ou de loin à une quelconque forme de licenciement. Et rien que ça, c'est déjà bien suffisant. « Ok. » Ses bras se referment autour d'elle et le chaos qui agite ses pensées se stabilise un peu. Elle enfouit son visage dans le cou de Simon, rassurée par l'odeur musquée qui émane de lui. Rien, ni du tabac ni de la sueur ne la dérange. Elle les préfère de loin aux parfumeries excessives dont les clients s'arrosaient allègrement aux soirées mondaines. Fragrances délicates qui agaçaient ses sens et lui filaient la nausée. Elle les a trop respirés, ces animaux aux relents de richesse artificielle. Cette sale odeur qui lui collait à la peau longtemps après qu'ils soient partis, elle n'en veut plus. Simon ne pue pas le mensonge. Il sent l'homme, ni plus ni moins. Il transpire la fatigue, aussi, quand elle-même maîtrise à grand peine son agitation. Elle se calme toutefois à son contact, laisse le silence les envelopper et – « J’ai une surveillance rapprochée au cul, donc je peux pas te proposer de rester ici pour une fois. » – redresse un peu la tête en fronçant les sourcils, le menton piqué dans l'épaule osseuse de Rosier. Malgré elle, elle ne peut s'empêcher d'éprouver une pointe de déception. Elle n'a rien espéré en venant ici si ce n'est de trouver une oreille attentive, mais la simple idée de devoir retourner à Mayfair Square la déprime plus que de raison. « Comment ça ? » Une surveillance rapprochée ? Rosier ? Elle ne comprend pas ce qu'il a pu faire pour mériter une telle chose. Une pensée pour sa propre insécurité la fait se demander si quelqu'un ne l'a pas vue pénétrer l'immeuble. Son bon sens lui souffle que depuis le temps qu'elle est là, elle aurait certainement remarqué si on l'avait repérée. L'angoisse de la bête traquée est constante, oppressante. Même ici, même maintenant. « J’ai un ami, il doit avoir quelque chose de sûr. On va régler ça. » Même avec les paroles rassurantes de Simon qui, les traits tirés, se redresse et entoure son visage de ses mains. Quel ami ? Qui pourrait les aider dans cette entreprise aussi désespérée qu'irréaliste pour quiconque observerait le tableau de l'extérieur ? Il n'y a bien qu'eux pour croire autant à cette guerre intestine qui les oppose à Maksim. Anastasiya est consciente de l'énormité de ce qu'elle a commencé, et qu'elle n'est pas prête de laisser tomber avant d'avoir gagné. Simon est avec elle par vengeance, guidé par la colère. Ça ne compte pas – ça compte trop. Nastya appuie sa joue contre une de ses paumes chaudes, détaille les vestiges de sa soirée qui marquent son corps. Ici un léger hématome, là du sang qui coagule dans une mèche de cheveux. Elle se dégage et claque la langue contre son palais, contrariée, et avance une main vers son visage à lui. La pulpe de ses doigts appose une légère pression sur une plaie superficielle. Que s'est-il encore infligé ? Des dons hérités de sa mère, elle regrette de n'en avoir gardé qu'un, le moins utile. Elle aurait aimé savoir le guérir de ses maux rien qu'avec ses mains, sans l'aide de cette magie sorcière qu'elle maîtrise si mal. Elle se souvient des plaies de Miroslav, de la guérison pleine et entière offerte par les talents de sa mère. Ça remonte à si loin, mais il y a encore le visage du garçon gravé dans son esprit, ses histoires qui la faisaient rêver alors, avant qu'elle ne déchante, confrontée avec toute la brutalité des sorciers à cette réalité qui nourrissait ses songes de milles merveilles inaccessibles. « Tu sais que tu peux compter sur moi. » Sa main retombe sur le canapé. « Je sais, mais qui... – Mais avant… avant de faire quoique ce soit, tu vas te calmer, ok ? On a tous les deux besoin de café. » Ses bras se resserrent instinctivement autour de son buste quand Simon se relève et part faire son café. Nastya ne comprendra jamais cette passion qu'ont certains sorciers pour cette boisson amère dont même la couleur lui inspire le dégoût. Simon le sait bien, mais Simon a oublié. Comment lui en vouloir, d'ailleurs ça lui importe si peu – il est le seul à avoir besoin de cette énergie artificielle. Anastasiya frémit encore, boue d'impatience. Elle suit la démarche peu assurée de Simon du regard ; la baguette du Mangemort s’agite frénétiquement – là vers les placards, là vers la machine à café. L'hybride accueille la tasse brûlante entre ses mains – glacées – puis la repose sans faire mine d'y tremper les lèvres. Bientôt, de petites bulles marron s'élèvent de la tasse et tournoient allègrement dans les airs, au bout de ses doigts. Nastya les contemple distraitement, l'oreille attentive à ce que lui dit Simon. Simon qu'elle vient ennuyer avec des problèmes qu'elle peut régler seule sans l'importuner au beau milieu de la nuit. Des problèmes qui peuvent attendre, en prime. Elle éprouve une bouffée de gratitude à son encontre et sans s'en vouloir d'être là pour autant – elle en avait besoin, tellement besoin – , se promet d'être moins inquisitrice à l'avenir. Du moins en ce qui le concerne lui.
« Adele, je l’ai vue, récemment, je pense que les emmerdes de Dolohov vont pas tarder à lui peser. Bones n’aime pas les perdants. » Un rire accueille sa déclaration. Adele Bones. Fut un temps où Anastasiya avait eu la naïveté de croire qu'elle trouverait en la sorcière si ce n'était une alliée, quelqu'un qui comprendrait. Jamais elle n'a refait l'erreur de croire que des origines communes garantissaient une entente singulière. C'est la seule fois où elle s'est laissée abuser par des espoirs aussi vains, aussi puérils. En presque quatorze ans, Bones a été son seul faux pas. Sa seule véritable déception, plus qu'elle ne se l'admet à elle-même. Elle ne recommencera plus. Et cette fascination éprouvée pour cette femme libre s'est si vite transformée en haine, en envie, en jalousie mordante en découvrant sa place dans la vie de Maksim. Un dégoût incroyable lui a tapissé la bouche en les voyant : comment une femme comme Adele (une traîtresse qui se renie entre autres choses tout aussi reluisantes) a-t-elle réussi à la supplanter elle dans l'estime de Dolohov ? La simple évocation de son existence la fait grincer des dents. « C'est tout ce que je lui souhaite. » laisse-t-elle tomber sèchement en délaissant la tasse. Les sphères liquidiennes s'évaporent dans les airs, soufflées par son irritation. « Tu as le problème Doherty aussi, il faut l’écarter du jeu » Ah, Alastar. « C'est aussi le tien... » « Dolohov a encore trop d’alliés influents. » Elle pousse un soupir. Dans la tête d'Anastasiya est dressée une longue liste des personnes à abattre, des plus importantes aux plus insignifiantes. Elle la contemple chaque soir en pensée, parfois découragée par le nombre de noms qui y figurent encore. Tous sont liés à ce nom qui figure tout en haut : Maksim. Maksim Maksim Maksim, cette obsession, cette litanie douloureuse qui ne quitte jamais ses pensées. Il périra. Il perdra, tout. Mais Simon n'a pas tord. Doherty est un élément de poids dans l'argumentaire de Dolohov (mais elle ne peut pas, pas lui, pas maintenant). Elle soupire, loin d'être découragée pourtant : chaque chose a son temps, chaque mort a son heure. « Avant de t’en prendre à Adele, il faut que tu t’entraînes. Tu ne peux pas te permettre d'aller trop vite. C’est une sorcière redoutable. » « Ne dis pas ça, ça m'agresse les oreilles. C'est une traîtresse, une arriviste. Rien d'autre. (Et elle, qu'est-elle sinon la même ?) Jelahais. Je veux qu'elle disparaisse du paysage, elle aussi. » « Je ferais ce que je peux. Et tu progresses vite. Tu n’es pas en train de perdre du temps, tu as de l’avance. Il a peut-être déjà compris en plus. » De l'avance. Elle pense : l'avance ne sera jamais assez grande, jamais suffisante pour ses ambitions. Craindre sans arrêt de le voir la rattraper lui nuit tellement, elle ne rêve que de sa disparition sans penser à l'après (elle s'interdit d'y penser). Son regard est accroché par celui de Simon : « Pour Poudlard… écoute, la situation est un vrai merdier, mais pour le moment, t'as pas grand-chose à craindre. Les rebelles… ils gagnent du terrain, c’est tout ce que je peux te dire. On est tous dans la merde, elle ouvre la bouche pour parler –. Et tu veux savoir la meilleure ? » Elle hausse les sourcils. « Mon ex est enceinte. » Et il rit, quand elle ne peut s'empêcher d'écarquiller les yeux d'effarement. « Non ? » Et Simon de continuer de rire comme un dément. « Ça n'a rien de drôle. » Anastasiya secoue la tête et se lève d'un bond, recommence son petit manège de pas pressés dans cet espace clos – elle se sent enfermée partout, emprisonnée. Sa petite liberté n'est qu'un fard, un masque mensonger. La paternité de Rosier l'inquiète autant que si c'était la sienne – que les dieux l'en gardent, une telle affliction ne l'a jamais frappée. Tous ses espoirs de maternité ont été anéantis il y a bien des années, elle y a renoncé, difficilement, mais elle ne croit plus en cette chance. Sa vie est bien loin de lui promettre ce genre de bonheur et elle ne saurait dire le contraire du cas de Simon, qu'elle observe d'un air désolé, un peu hésitant lorsqu'elle lui demande « Est-ce qu'elle va le garder ? » Elle espère que non, pour lui, pour cette pauvre femme qui, elle en est consciente, demeurera une faiblesse pour Simon à jamais si elle commet l'erreur de poursuivre sa grossesse. Il est peut-être l'un de ses seuls amis et un des rares hommes qu'elle ne méprise pas, elle ne peut s'empêcher de douter que ce soit le moment opportun pour faire des enfants pour quelqu'un comme lui (la vie qu'il mène, les problèmes dans lesquels il est plongé jusqu'au cou, en partie à cause d'elle). Encore moins les conditions propices pour les élever, les protéger. Le monde est en ruine et les glaces de Helheim se propagent déjà sur les landes des hommes. Comment un innocent pourrait-il survivre dans le chaos qui gangrène sa vie avant même qu'elle n'ait commencé ? « Je suis désolée Simon. Mais je crois que ce serait une erreur. Je ne doute pas de tes capacités à être père, vraiment – elle se rassoit, mêle ses doigts aux siens – mais avec tout ce qui se passe, ce serait... » Irresponsable. Cruel. Elle tait les derniers mots, achève sa phrase dans un pincement de lèvres éloquent.
Une sérénité guidée par la recherche de solutions l'aide à organiser peu à peu ses pensées. Elle se retrouve enfin, quitte cette panique inhabituelle qui l'a poussée si fort dans ses retranchements. « Que me conseilles-tu alors ? Je sais qu'il y a Alastar. Mais Fawkes était un pion redoutable, lui aussi, et il n'est plus. Si la bonne personne accepte de se lier à moi une nouvelle fois, il ne sera pas un problème. » Un problème moindre, au moins. « Ne me dis pas que tu n'as rien sur Bones. Une faille, une faiblesse, n'importe quoi à utiliser contre elle. Si seulement je connaissais l'identité de ses revendeurs, ce serait déjà quelque chose. Mais je n'ai rien obtenu. » Elle enrage, songe à Adele : pourquoi ne pas la refourguer dans le même panier qu'elle a soigneusement accroché au bras de Vince, après tout ? C'est simplement qu'elle doute de ce qu'elle a à offrir à Vince en contre partie d'une telle demande : deux sorciers, dont un de l'élite et une fortement intégrée à ce même monde malgré ses tares impardonnables aux yeux des sangs-purs. Elle n'acceptera jamais. C'est à la fois trop de risques pour Vince et trop coûteux en termes de renseignements, pour elle. Ses soucis sont si liés les uns aux autres, elle ne sait même pas par quel bout les prendre. Par où commencer. « Maksim n'est pas un imbécile, il y a de fortes chances pour qu'il ait déjà compris, c'est vrai. J'y ai déjà pensé. Si c'est le cas je ne vais pas tarder à le savoir. Ces sorciers, là. Peut-être que c'était lui, ou peut-être pas. – maintenant elle doute même de la nature de ces hommes, de leur présence à Mayfair – Mais le jour où il saura, il ne me laissera pas un instant. Je n'ai pas les cartes en main, il faut que tu m'aides, au plus vite. Je suis désolée de t'imposer ça, je sais que tu as d'autres soucis plus importants en ce moment – et son enfant à naître n'étant pas le moindre – mais tu es le seul qui puisse faire ça. Je ne peux demander un tel service à personne d'autre. Tu es le seul qui me reste. » Les pierres glacées qui affrontent son regard fatigué sont emplies de détermination. Nastya le sait, elle ne lui laisse pas le choix, mais elle même a si peu de marge de manœuvre et tellement de lacunes à combler. Elle le contemple longuement, en silence, et l'allure du sorcier lui saute de nouveau aux yeux dans toute sa splendeur. Son regard s'adoucit, et Anastasiya quitte un instant le salon pour revenir quelques instants plus tard avec des potions cicatrisantes et une pommade trouvée dans les affaires de Simon qui, semble-t-il, aide à calmer les douleurs superficielles. Avec délicatesse et d'infinies précautions, elle s'applique à étaler les onguents sur les tempes et les poings brisés de Simon, et de la main fait léviter de l'eau tirée de l'évier de la cuisine, tiédie entre ses paumes, pour rincer le sang et les traces noires qui lui encrassent le visage. En regrettant encore une fois de ne connaître aucun sortilège de soin. « Tu t'es encore battu. Est-ce que c'est elle qui te jette à ce point à la recherche de violence ? Il y a d'autres moyens de passer sa rage et sa frustration, tu sais. » Se concentrer sur un but unique, un objectif précis, y mettre toute son énergie, y déployer toutes ses forces. Elle l'a compris il y a longtemps. « Dis-moi quelles emmerdes tu t'es encore attiré pour mériter une surveillance rapprochée, au passage. Rien de trop grave j'espère. » Elle le cloue du regard, attend des explications concises. Il y a le businessman qui se cache derrière ses grands cils qui s'inquiète fortement des agissements de Rosier. Parce qu'avant tout, il est sous son joug, il travaille avec elle, mais pour elle, et elle refuse que la négligence portée par les excès de Rosier impacte sur ses efforts à elle.
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