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sujet; (OS) the world comes crashing down
MessageSujet: (OS) the world comes crashing down   (OS) the world comes crashing down EmptyMer 25 Mai 2016 - 18:44

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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The world comes crashing down

When you knocked me off my feet,
They said I wouldn't last a week
OS & 26 ET 29 MAI & DRACO ft. SNAPE, PANSY, SCORPIUS, BRIAR-ROSE, VIOLET


25 MAI. HORROR-HOUR. « I’m so disappointed by you. » Les lèvres de Draco s’entrouvrent sur une exclamation étranglée qui meurt aussitôt sur ses lèvres. Ses yeux écarquillés vont de la baguette de son père à ses traits durs et furieux, et il ne voit plus les visages et bras menaçants dressés derrière cette silhouette familière tant aimée, adulée. Sa propre arme tremble entre ses doigts tremblants et – « Dad, I- I’m sorry, I don’t understand any of this, why are you- ? » C’est un réflexe. Lui qui jamais ne s’excuse, mais qui toujours s’écrase sous ces iris d’acier. Lui qui, fier et gonflé d’orgueil, ploie inévitablement face aux réprimandes paternelles. Mais il ne sait pas. Merlin, il ne comprend pas ce qui se passe. « I tried my best I swear- what- what do you want from me ? » Les mots lui échappent, lui manquent, meurent à la lisière de ses lèvres et ne laissent que des traînées fumantes alors que le ton se durcit. « Nothing at all. There’s nothing you can do anymore. You’re such a failure », crache l’homme et il vacille sur ses jambes encore affaiblies par l’accident du weekend dernier. Alecto Carrow éclate d’un ricanement aigre et ravi. « What are you waiting for, Luci ? Knock him down now, the Dark Lord is waiting. » Et un glapissement impuissant lui échappe alors que Lucius redresse effectivement sa baguette. L’espace d’un instant, Draco pourrait jurer que le regard de son aîné lui souffle que s’il ne le faisait pas, un autre s’en chargerait plus cruellement encore, mais perdu dans ce miasme de doutes et de panique Malfoy junior n’est plus qu’un enfant, un enfant qui ne sait pas pourquoi son père se fait menace plutôt que protecteur. Non que l’occurrence soit inhabituelle, pourtant – mais à cet extrême ? Il voudrait se défendre, mais comment pourrait-il ? C’est son père, son putain de père, comment pourrait-il lui asséner le moindre maléfice ? Son esprit fiévreux ne parvient même pas à produire la moindre formule, toute notion de défense efficace oubliée. Tout son être le supplie de ne pas devenir le bourreau, celui qui brise et qui blesse. Tout son être hurle pas toi, Merlin, pas toi ! et il voudrait lui dire que mourir de la main d’un autre vaut mieux que mourir de la sienne. « You won’t be forgiven this time. There’s no tomorrow, no second chance for traitors. » Le mot le frappe en plein estomac avec la force d’un cognar fou. « I’d never- ! Please father, please, you’ve got to believe me- » « Stop it ! Don’t try to deny, don’t you dare beg for your sorry life. You should at least take you punishment like a man, like a Malfoy. » Et le sort fuse, écarlate et assassin, tel l’impitoyable regard du Maître.
_____________________________

HORROR MINUS 12H. « Les brûlures, les multiples coupures, contusions et blessures ont été correctement soignées monsieur Malfoy. Vous avez également absorbé une quantité conséquente de vapeurs toxiques et les dégâts sur votre organisme ont été neutralisés par une Vélane, mais il n'est pas à exclure que des effets secondaires se manifestent ici et là. Vous avez également subi des chocs et il y a des risques de traumatisme crânien, nous vous garderons donc en observation quelques heures de plus. Par ailleurs vous souffriez de déshydratation sévère à votre arrivée et, visiblement, de manque. Combien d’alcool consommez-vous sur une base quotidienne ? » Beaucoup. Il s’est juré d’arrêter pourtant, et combien de fois l’a-t-il fait ? Combien de fois a-t-il dit stop, seulement pour replonger par après ? « Un doigt de Firewhisky, le soir. That’s all. » Il gronde sa réplique en courbant les lèvres vers le bas, rictus désapprobateur et mécontent assorti d’un regard glacé qui somme le médicomage de se mêler de ce qui le regarde, mais ce dernier ne flanche pas, nullement impressionné. « Avez-vous reçu d’autres patients ? Aramis, Nyssandra ou Arsernius Lestrange ? Theodore Nott ? Simon Rosier ? » Il hésite, force hors de sa gorge sèche : « Guenièvre Lestrange ? » « L’hôpital a reçu de nombreux patients monsieur Malfoy. Je ne peux pas- » « Lucius Malfoy ? Hestia et Flora Carrow ? Nephtys Shafiq ? Astoria et Daphne Greengrass ? » « Je suis navrée mais je ne peux vous communiquer ces informations pour l’instant. Il me faudrait vérifier la liste des patients arrivés après l’effondrement et- » Il persiste, imperturbable, tentant de s’extirper du lui. « Severus Snape ? Ardal Ollivander ? Darja Valkov ? Avery ? » Leurs noms s’écoulent de son esprit de plus en plus lucide à ses lèvres alors qu’il reprend, peu à peu, tout à fait conscience de ce qui l’entoure et de ce qui est arrivé, après des jours de brouillard sous les décombres suivis de nuits d’inconscience à l’hôpital. Il s’aperçoit qu’il ne sait pas qui était présent dans cette masse de victime, qui pourrait être mort à présent, et l’étau de l’angoisse se resserre sur son cœur, anneau cruel. « Même si je le savais, je ne pourrais rien dire sans l’accord des patients. Veuillez rester allongé, Monsieur Malfoy, ne me forcez pas à appeler la sécurité ! » « Fucking bitch », crache-t-il avec hargne, mais ses jambes sont faibles de toute façon. « Monsieur Malfoy », réprimande sa vis-à-vis en serrant les dents, s’obligeant à la patience. « Je vous prierais de rester raisonnable. Veuillez prendre en compte le fait que je viens de passer les douze dernières heures à- » « What do you want, a bloody medal ? I don’t give a damn- » « C’est assez. Je vous mets sous sédatif le temps que vous vous calmiez. Monsieur Malfoy- que se passe-t-il ? » « Aren't you the one supposed to tell me ?? » Il n’aurait pas dû se lever. Il n’aurait pas dû. Sa magie crépite follement dans l’air, en panique, et toute la partie gauche de son corps semble incapable de répondre – il s’en est aperçu en tentant de se lever et en sentent sa jambe déraper sous lui, inerte, et il ne peut pas se relever, n’a même pas été capable de lever le bras gauche pour stopper sa chute, se retrouve face contre terre avec l’impression de ne plus pouvoir respirer tant l’air a été violemment expulsé de ses poumons par la force du choc. La vision périphérique de son œil droit lui permet de percevoir l’infirmier en blouse blanche qui se précipite pour prêter main forte à la médicomage et il est relevé, replacé sur son lit, désorienté. « Monsieur Malfoy, concentrez-vous sur la lumière. » Il est interpelé, tente de rassembler son attention sur le lumos qui brille devant son regard flou ; péniblement. « Ma tête- » Il tente d’échapper à l’éclat brillant qui lui donne le vertige, se tient péniblement les temps, le cœur battant. « Mydriase », observe la femme à voix haute, s’adressant à l’infirmier et à la Plume enchantée qui note ses remarques sur un dossier en parchemins. « Troubles du comportement, Hémiparésie – coté gauche, maux de tête et vertiges. Le patient a subi des chocs violents et a présenté des signes d’alcoolisme chronique qui pourraient donc avoir favorisé un hématome sous-dural. » Elle achève de lister les symptômes et le force, de deux mains sur ses épaules, à se rallonger. « Nous devons effectuer des examens complémentaires. J’ai besoin de votre entière coopération. Vous comprenez ? » Ses lèvres bougent lentement, les mots sont clairs et pourtant il ne les percute pas, cligne des paupières, se sent perdre conscience sous un sort qui émane de la baguette qu’elle tient au-dessus de lui.

HORROR MINUS 50 MIN. « Il me faut votre signature ici et- ici. » La plume accroche légèrement sur le parchemin râpeux, mais la décharge est rapidement signée. « Concernant les potions prescrites par le médecin- » Il l’écoute d’une oreille ennuyée seulement, tandis qu’elle détaille l’ordonnance qui lui a été remise et réitère des instructions et mises en garde qu’il a déjà entendues. « Vous pourrez régler à la sortie le paiement pour l’hospitalisation et les potions de soins. Bon rétablissement Monsieur Malfoy », conclut enfin l’infirmière, et Draco est enfin libre de quitter cet enfer. Il se redresse et fait discrètement craquer sa colonne vertébrale, le dos ruiné par le matelas minable qui ne lui manquera certainement pas.

Et il s’apprête à quitter la chambre quand ça se produit. HORROR-HOUR MINUS 40 MIN. Devant son regard hébété, la porte de la chambre s’ouvre à la volée, claque contre le mur. Dans l’entrebâillement, un tumulte d’exclamations paniquées et des capes noires, uniformes familiers, masques de métal trop bien connus. What the hell ? Malfoy ne comprend pas tout de suite. N’imagine pas qu’ils viennent pour lui. Et son regard se teinte d’une alarme indéniable lorsque tombe le premier masque – « Father… ? » qu’il questionne, incertain, le que se passe-t-il sous-jacent mais évident. Mais son père le vrille d’une haine incompréhensible et derrière lui, des mangemorts mal intentionnés se tiennent droits et menaçants.
_____________________________

HORROR-HOUR. « Act like a Malfoy, boy ! » s’exclame Lucius, impatient et inflexible, alors qu’il surplombe de toute sa taille la forme humaine de son fils qui, à ses pieds, s’arque et se voûte sous l’effet impitoyable d’un Crucio. Sa voix semble venir de partout à la fois, ramène la conscience de Draco à l’instant présent et il cherche des repères auxquels se raccrocher. Tel le sol froid sous l’arrière de son crâne ; au sol, il est au sol, terrassé par un sort de torture qui dure, dure. Il a vu pire – une partie de lui le sait. Oh, il a subi mille fois pire, mais pour diverses raisons ce qui se passe lui semble déclasser les autres fois. Parce qu’il est incapable de comprendre ce qu’il lui vaut cette punition, peut-être, ou bêtement parce que l’homme qui l’humilie et le brise de ses gestes, ses maléfices et ses mots est son propre père. « F-father, please, please Father- » « Be quiet, take it like a man. » Et bêtement, il se mord la lèvre inférieure pour ravaler les sons qu’il refusait de toute façon déjà d’émettre. Bêtement, il s’immobilise, use de sa volonté pour ne pas mouvoir un muscle lorsque le sort le frappe de nouveau. Bêtement, il cède au réflexe qui le pousse sans cesse à vouloir le rentre fier, son père. Il se dit que ce n’est pas si terrible et qu’il l’a déjà vécu et qu’il peut l’encaisser, qu’il n’accordera pas le spectacle de sa douleur aux deux infirmiers terrifiés tapis dans un coin de sa chambre et aux mangemorts qui se gaussent de le voir ainsi cloué au sol. Rendre son père fier, il se concentre sur cette perspective lorsque le Crucio se répète encore, encore, et se prolonge, et que ses organes lui semblent fondre et se consumer et que ses yeux se révulsent et que ses dents mordent si durement dans le muscle qu’est sa langue qu’il en saigne, et que le sang coule dans sa gorge et manque de l’étouffer. Rendre son père fier – sad and wrong and twisted statement, mais il n’y pense même pas, il ne pense pas du tout à vrai dire, si ce n’est par flash survenant entre deux vagues de douleur lancinante.

Ça s’arrête. Amycus persiffle avec amusement que le Maître se fera un plaisir de briser son sacro-saint contrôle et quelque chose d’autre que Draco ne saisit pas. Salazar, il ne saisit pas ce qu’il a fait, ce qu’ils lui veulent, ce qui se passe autour de lui, il ne saisit pas mais sent- sent qu’il n’y réchappera pas cette fois, qu’après avoir tant couru pour échapper à la mort il succombera à ses serres. Scorpius, songe-t-il brusquement et ses paupières se rouvrent, et la panique se fraie un chemin dans les méandres de son esprit fiévreux. Qu’adviendra-t-il de Scorpius ? Mais il n’a pas le temps et l’occasion de se questionner plus avant car les autres pressent Lucius de faire vite. Ils le bousculent et l’incitent à achever son œuvre pour ensuite livrer le traître au Maître. Et leurs regards se croisent, si similaires et différents à la fois. « Get up. » Draco s’exécute, rassemble l’énergie que n’ont pas ses membres gourds. La souffrance est lancinante et le transperce telles des dizaines de langues de feu qui le fouettent encore et encore et se glissent sous la moindre surface de peau pâle et jusque sous ses ongles et sa jambe gauche est lourde, peine à le soutenir. « You’ve always been so week and pathetic- » Et les reproches s’enchaînent, et chaque mot est une enclume, une dague qui tourne et se retourne dans son cœur. Mais bientôt il n’est plus temps pour les mots. Draco le sent à son timbre qui semble lui dire adieu, au bras de son père qui se tend un peu plus et s’équilibre en vue d’un ultime sort, barrant la vue qu’ont sur lui les autres mangemorts. L’éclair lumineux, cette fois, est d’une exquise couleur pourpre et fend l’air avec la précision d’une lame. Il a le réflexe de s’écarter pour l’éviter, mais le maléfice le cueille à la joue gauche et il le sent- sent se déchirer l’épiderme et se rétracter les chairs, comme soumises à l’acide, et.
La.
Douleur.

Il n’y a rien d’autre, il n’est rien d’autre, rien que cette joue qui cède de la mâchoire inférieure à la paupière inférieure et de la narine à l’oreille en arrachant au passage la commissure de ses lèvres et ce glapissement d’horreur et la terreur et le pourquoi ? que sa bouche muette adresse à son père et la peine qui le prend aux tripes et qui lui coupe le souffle et les sensations odieuses qui s’entremêlent et se brouillent et-

Quelqu’un hurle, quelqu’un pleure et il pense tais-toi, tais-toi ! frénétique et terrifié avant de s’apercevoir qu’il s’agit de nul autre que lui. Lui qui craque, lui qui flanche, lui qui heurte le sol de ses genoux sans force et de ses paumes tremblantes, lui qui tremble de tous se membres. Sa joue, elle est- elle n’est plus, il le sent à sa gencive à vif agressée par l’air ambiant, aux souffles brefs, sifflants, pénibles qui s’échappe d’entre ses dents découvertes alors qu’il a la bouche close. Elles se découpent à travers chair ouverte et trainées de sang et dessinent sur son visage l’odieux sourire d’un clown trash, et les sensations lui montent directement à la tête et font ses yeux rouler dans leurs orbites, à l’arrière de son crâne. Il tombe à plat ventre dans son sang et ses larmes qui souillent le sol, dents qui claquent et sursauts incontrôlables, oreilles assourdies par le sang qui se précipite à ses tempes et les palpitations frénétiques de son cœur à l’intérieur, et met un instant à s’apercevoir que quelque chose lui rentre dans la paume. Sa main se referme dessus sous le coup d’un spasme plus qu’autre chose, et c’est une bague, poisseuse, mais frappée d’un M qu’il connait par cœur. C’est une Chevalière, celle que devrait lui donner son père en héritage. Ses phalanges s’y agglutinent follement alors qu’il reprend peu à peu conscience de ce qui l’entoure – le sol froid sur lequel son menton a claqué quand il est tombé, la chevalière au creux de son poing fermé, « Take him, now », les mangemorts qui lui attrapent les bras et le poussent sur ses pieds et la sensation d’être accroché par le nombril. Il est déboussolé – tout autour de lui tourbillonne puis se fait noir et les mains sur ses biceps tentent de s’accrocher, s’ancre à lui de toutes leurs forces, mais disparaissent…

S’est-il évanoui ? Non. Non – parce qu’un juron résonne tout bas et que d’autres mains, fermes mais prudentes, lui soulèvent l’arrière de la tête pour le poser sur un coussin et versent sur sa joue à vif quelque chose de mi-liquide mi-pâteux dont l’odeur est familière : de l’Essence de Dictame, que l’on fait couler en cercle sur les contours abimés, mais qui dégouline ensuite jusqu’au trou béant et se glisse entre ses dents exposées et droit dans sa gorge – il s’étouffe, on le redresse, on le cale contre un mur, on lui pose un linge humide sur le front, on lui demande de se secouer mais sa tête bascule juste en arrière, sans force. Le goulot d’une petite fiole débouché se retrouve entre ses lèvres (jeu de mâchoire qui torture sa joue déchirée, arrachée, et qui fait couler des larmes sur ses tempes), une potion y coule, sa gorge s’active machinalement pour l’ingurgiter. « C’est ça, continuez, buvez », l’encourage-t-on. Et ça recommence, avec une autre fiole, puis une troisième encore. Ça prend quelques secondes avant que le liquide ne provoque en lui un sursaut de vie, secondes durant lesquelles des sorts sont patiemment dirigés vers sa joue, et à ce stade, il a peut-être dépassé le seuil de douleur car son corps est engourdi et qu’il ne ressent plus que l’ombre de la douleur tandis que les cellules travaillent et tentent de se régénérer. Ou serait-ce à cause des potions ? Un râle lui échappe tandis qu’il revient à lui, cligne des paupières. Son regard flou distingue à présent un plafond familier, puis on le force à redresser la tête et sa mâchoire inférieure tombe mollement et sa joue envoie à son cerveau un nouveau message d’agonie – atténué. « Draco, vous m’entendez ? Regardez-moi. Draco ! » La voix le presse et ses prunelles troubles en cherchent la provenance, la trouvent : Snape se découpe dans son champ de vision, le visage contracté par des émotions qu’il ne laisserait jamais filtrer en temps normal. « Nous manquons de temps. J’ai préparé des affaires – et votre fils. Il vous faut partir, immédiatement. » Il tente de répondre, secoue la tête pour chasser la confusion, sans grand succès, mais Snape le hisse sur ses pieds et il aperçoit – il aperçoit Scorpius sur le canapé, ses yeux couleur whisky (les mêmes que sa mère) grands ouverts et bordés de larmes qui coulent sans fin, dans des gémissements étouffés, et Draco a subitement un élan de rage et de folie. « Don’t cry, be quiet boy ! T-take it- » Les mots ne sortent pas tout à fait – c’est plus un gargouillis de sang et de potions et de larmes étranglées au fond de sa gorge et quand il parle les mots sifflent étrangement en passant à travers ses dents à travers sa joue et « Oh fuck, fuck », qu’il se lamente en perdant pied, basculant en se rappelant que c’est son père, son propre enfoiré de père-
Scorpius s’enfonce dans le canapé, tétanisé par sa vue, par ses réactions, par ses convulsions occasionnelles, par le liquide carmin qu’il crache entre ses lèvres, par l’ouverture immonde sur le côté de son visage. « D-daddy ? » Mais il se met à secouer la tête de droite à gauche – rejet. « N-no, you’re not- Where’s my Daddy ? I want Daddy, where is Daddy ? » Et il pleure, serre contre lui sa peluche Dragon qui crache de fausse flammes mécontentes et resserre les doigts de son autre main sur la petite cage dans laquelle tourne le Magyar à Pointes offert par sa mère quelques mois plus tôt et sur ses épaules, son sac à dos en forme de vif d’or – sans les ailes – est rempli d’affaires. Il est habillé, chaussé, prêt à partir et terrorisé. « Messieurs Malfoy », explose Snape. « Nous manquons cruellement de temps, laissez les discussions pour plus tard. » Sa main s’accroche à l’épaule de Draco qui tangue, se redresse ; son absence de joue droite pèse terriblement, comme d’autant plus soumise à la pesanteur à présent qu’elle est- qu’elle est manquante. « The Death Eaters are coming straight here, you’ve got to go. Now. » Il tente de parler, parvient à exhaler péniblement – « What d-d-did I do, Sev ? » « I will explain later. » « No. No I need to kn-know ! » « Later, Draco ! Think about Scorpius- » « Father- my own father just- » « You’ll know everything. But not now. Take this, it’s a Portkey. The destination isn’t really safe and you will have to find somewhere else to hide- » « I have s-somewhere to go- » Il le repousse, se traine jusqu’à sa chambre en l’entendant persiffler hurry up Draco ! en une litanie qui le raccroche à l’éveil, à la conscience, le pousse à se précipiter, mains maladroites fouillant un coffre masqué dans le mur, derrière la tête de lit. Les portoloins qu’il y déniche ont été préparés par ses soins lorsqu’il a déplacé sa mère au cottage de Granger, afin de lui permettre de la rejoindre dès que l’occasion s’y prêterait. Snape demande s’il est certain du lieu où il se rend et il répond que oui, lui en confie un pour le rejoindre lorsque la situation le lui permettra – pour lui expliquer. Mais il ne peut pas partir comme ça, il… « I can’t go without Pansy- » Snape gronde de rage et d’impatience et le tire jusqu’à la cheminée, l’obligeant à presser le pas, usant de toute son autorité pour appeler Scorpius dans la foulée.

Cacophonie d’actes empressés et une quinzaine de minutes s’être retrouvé dans son appartement le voilà qui le quitte définitivement. La cheminée les engloutit, Scorpius et lui, et Snape reste derrière pour donner le change, prétendre arriver en même temps que ses autres détracteurs, pour fouiller l’endroit. Les flammes vertes les conduisent un étage en-dessous, là où on le cherchera également sans doute aucun. Les potions l’aident à garder la tête droite et les sorts agissent enfin pleinement, compensant les pertes de sang et insensibilisant son visage torturé, même si parler est encore difficile. La main de Draco s’enroule autour de celle de Scorpius et refuse de la lâcher : si quiconque surgit, il veut pouvoir quitter cet enfer avec son fils immédiatement.

L’appartement de Pansy est calme et quand Draco fait irruption dans la chambre de la brune, il ne l’y trouve pas. La panique fait son grand retour, enfle dans sa cage thoracique. Et si elle est de sortie ? Et si- ? Mais des sons ténus attirent son attention, le mènent jusqu’à la chambre des jumelles, et Pansy est juste et il pourrait en hurler de soulagement. Il comprend à sa posture qu’elle l’a entendu entrer, mais par-dessus son épaule dénudée pour allaiter l’une des filles, elle lui fait signe de ne pas faire de bruit, un léger sourire dansant au coin de ses lèvres. L’émotion lui noue la gorge alors qu’il prend conscience de ce qu’il est sur le point de faire. S’il lui demande de la suivre il ruinera sa vie, la condamnera à une existence de fugitive, est-ce juste de sa part ? Mais le temps presse et Draco se secoue, se raisonne. Non, il n’a pas le choix ; s’il la laisse derrière, ils la tortureront, l’utiliseront pour l’obliger à revenir. Les Parkinson ne sont pas activement au service du Lord – qui se tiendra entre elle et Lui pour se porter garant d’elle, lui assurer un semblant de sécurité ? Et les jumelles, les jumelles ne peuvent pas payer pour avoir eu le malheur de le connaître lui ; jamais il ne se le pardonnerait. « I’m sorry, love, I’m so sorry », souffle-t-il, torturé, s’en voulant de s’être tant impliqué dans sa vie, s’en voulant de l’entrainer dans sa chute. Elle reporte son attention sur lui, clairement perplexe. « Is there something wrong ? What are you- » Et cette fois elle voit- son air échevelé, les phalanges blêmes qui broient la main d’un Scorpius au visage défait. « Je dois partir, Pan. Immédiatement, ou il me tuera. » La question est muette – est-ce que tu me suivras ? Et le choc passé, la réponse ne tarde pas. Ils ont déjà parlé de cette possibilité, sujet abordé après la prétendue mort de Cissy. « Pas question que tu ailles où que ce soit sans moi. Prends Briar-Rose, veux-tu ? » Il ne lui présente que le côté gauche de son visage, volontairement, et son unique œil valide pour l’heure (l’autre étant douloureux et troublé, à moitié fermé) suit ses mouvements à travers la pièce, tandis qu’elle se lève, Violet accrochée à elle, somnolant sans tout à fait percevoir l’agitation de sa mère. « It won’t take long… Tout est déjà prêt, tout se passera bien. » Elle tente de se convaincre, de garder son calme, lèvres pincées en une moue décidée même si ses mains tremblent, et Draco n’ose pas parler, de peur de l’alarmer plus encore et de réveiller les filles. Attend qu’elle tourne le dos pour se rendre jusqu’au berceau et prendre Briar comme elle le lui a demandé, présentant à l’enfant le côté intact de son visage défiguré. « You ready ? » presse-t-il finalement – il voit qu’elle se disperse, qu’elle se perd en gestes vain, se demande tout à coup s’il ne lui manque rien, et ils ne peuvent pas se le permettre. « Just a minute, maybe I should take some- » Mais sa phrase est interrompue par la porte d’entrée qui s’ouvre à la volée, forcée, et le regard paniqué de Pansy vole jusqu’à Draco tandis qu’elle comprend que les mangemorts sont déjà là, dans la pièce d'à côté, à la recherche du blond. Il abolit en trois grands pas la distance qui les sépare sans plus se soucier de lui offrir une vue directe sur sa plaie béante, repoussante. Mais le cri horrifié s’étrangle dans sa gorge et Draco profite de sa surprise, de sa stupéfaction pour sortir le portoloin et le placer entre eux, de façon à ce qu’ils puissent tous s’y accrocher et disparaître dans le néant.
_____________________________

29 MAI. Ici tout est sous contrôle. Quoi que tu entendes ou voies, ne rentre pas. Je ne peux pas attendre de te croiser pour te parler en personne, mais cette lettre fera l’affaire et n'affichera son contenu qu'à ton toucher. Lis la attentivement, car elle se consumera une fois que tu en auras déchiffré les derniers mots. Les informations qui suivent sont confidentielles, Draco ; je ne te les confie que pour te sauver la vie et je compte sur toi pour rester discret et ne les transmettre qu’à la personne qu’elles concernent directement. Sers les dents et agis en adulte : je sais que tu seras terriblement réticent en apprenant qu’il s’agit de nul autre que Potter. Mais c’est ta seule chance.

Le Dark Lord en a après ta vie parce que tu lui as dérobé sans le savoir le trésor après lequel il court depuis des années : la Baguette de l’Aîné. Ce terme t’est familier, j’en suis certain. Il fait partie des Contes de Beedle qui ont bercé ton enfance et qui bercent encore celle de Scorpius. Aussi stupéfiant que cela puisse paraître, les Reliques de la Mort ne sont pas un mythe, mais un danger réel, et tu dois prévenir Potter. Ne perd pas de temps à remettre ma parole en doute, je ne suis pas homme à colporter des faits dont je ne suis pas certain de la véracité.

Le Lord détient la baguette et tu n’es pas sans savoir qu’elle est réputée invincible, capable de commettre les actes les plus sombres que peut permettre la Magie. En désarmant Dumbledore, son précédent propriétaire, tu en es devenu le Maître. Tu-Sais-Qui n’est donc que le porteur d’un bout de bois qui rechigne à lui obéir – mais s’il parvient à te rattraper, s’il te désarme et te tue, il y a fort à parier que plus rien ni personne ne pourra espérer l’arrêter.

Tu dois te rendre à Potter. Demander sa protection en échange de ces informations, et être désarmé par lui. C’est la seule solution. Draco, je t’en conjure. Ton père et moi risquons nos vies pour toi à l’instant même, tes proches sont soumis à la torture pour que tu vives, pour que tu effectues cette tâche capitale. Range ton égo et tes griefs et, par Merlin, accomplis ton devoir.
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