‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3887
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
find the light in the darkness
Elle sait que ce n'est pas bon signe, de dormir comme ça, aussi souvent, aussi longtemps. Que ça veut dire quelque chose. Depuis qu'elle est arrivée chez Viktor, elle passe son temps à dormir. Au début, elle a tout simplement pensé que c'était normal, avec toute la fatigue qu'elle avait accumulée. Elle s'était habituée à ne pas dormir plus de deux ou trois heures d'affilée, afin d'être toujours alerte, de toujours pouvoir bouger en situation critique. Maintenant qu'elle pouvait faire une nuit complète sans avoir peur qu'on vienne la trouver dans son sommeil… C'était normal, qu'elle passe son temps à dormir, à récupérer des forces. Seulement voilà, elle aurait du récupérer des forces depuis des jours déjà. Et elle dort toujours autant, pourtant. Elle en a lu, des bouquins de psychologie. On dirait pas comme ça, mais elle s'informe beaucoup, Amelia. Elle sait que trop dormir est un symptôme de la dépression, et elle n'est pas assez idiote pour croire qu'il s'agit d'autre choses. Une fuite constante, ça use, ça durcit, ça éteint. Ça fait déjà des mois qu'elle se dit qu'elle ferait bien de tout arrêter, que des pensées bien sombres viennent habiter le creux de ses nuits. Et pourtant, elle a continué, un peu plus sombre chaque jour, un peu plus lente chaque jour. Elle a continué, sans vraiment savoir pourquoi, sans savoir ce qui lui faisait mettre un pied devant l'autre. Elle n'avait pas prévu de reprendre contact avec Viktor, les choses sont juste arrivées comme ça. Elle n'avait plus de forces, savait qu'il vivait dans les parages, et elle s'est dit pourquoi pas? De toute façon, elle n'avait pas grand-chose à perdre, et si les mangemorts l'avaient trouvée à ce moment-là, elle n'est même pas sûre qu'elle se serait débattue. Il l'a accueillie sans hésiter, et ça, Amelia ne l'oubliera jamais. Ça fait déjà dix jours, maintenant, qu'il lui a donné le droit d'occuper la chambre de son fils. Elle n'a pas posé beaucoup de questions, trop fatiguée, et peut-être aussi trop réticente à l'idée de lui faire remonter des souvenirs qui lui feraient du mal. Parce que oui, Viktor n'a pas beaucoup meilleure mine qu'elle. Ils sont comme deux drôles de fantômes, tous les jours, dans la maison qui abrite l'appartement qu'il partageait avec sa famille ainsi que son salon. Ils mangent ensemble, souvent dans le silence, souvent sur le pouce. Les silhouettes sont un peu chétives, un peu émaciées aussi. N'importe quelle personne qui entrerait dans leur nouvelle routine se poserait des questions sur leur état de santé. On dirait que des détraqueurs ont absorbé toute la vie en eux, et toute l'énergie vitale, aussi. C'est un drôle de spectacle, Amelia et Viktor dans la même pièce.
Quand elle se réveille ce jour-là, il est déjà près de seize heures, et à travers les volets, elle remarque tout de suite qu'il fait beau. Elle ne sait pas trop pourquoi, mais ça lui fait lâcher un rire nerveux. C'est un peu comme si le monde se moquait un peu d'elle, cette façon qu'il a de continuer à avancer, à évoluer, alors qu'elle est au point mort depuis un an et demi, dans ce cycle infernal et interminable. Bien sûr, elle va mieux depuis qu'elle est tranquille, sous le toit que son vieil ami lui a offert, mais elle sait bien que ça ne sera pas ainsi pour toujours. Elle s'allonge sur le dos, et se met à contempler le plafond, laissant un tas de pensées traverser son esprit. Ce n'est qu'au bout de trente minutes qu'elle se rend compte qu'elle a faim. Vraiment faim. Ça lui fait froncer les sourcils, bien sûr. Ça fait un moment qu'elle a pas eu faim comme ça. C'est ce qui la fait se lever, avec un sentiment un peu étrange dans la poitrine. Elle se souvient de quelques bribes du rêve qu'elle a fait cette nuit, pendant qu'elle s'habille, nonchalamment. Quelques visages, et surtout ce sentiment intense de bonheur qu'elle ressentait. Ça la surprend un peu. Elle sort de sa chambre et se dirige vers la cuisine, doucement. Quand elle arrive devant le plan de travail, elle pose ses mains sur ses hanches. Puis elle se met à fouiller, dans les placards, même si elle n'a peut-être pas le droit. Tant pis, elle ne peut pas laisser s'envoler son envie de cuisiner, pas maintenant, alors qu'elle l'a désertée depuis si longtemps. Elle finit par retrouver des pâtes dans un coin. Mais il manque quelque chose. Alors elle enfile des chaussures et sort, après avoir légèrement modifié son visage grâce à un sortilège. Elle l'a appris à bonne école, ce sortilège.
Elle ne revient qu'une demi-heure plus tard, après un rapide passage par une épicerie, dans laquelle elle a acheté des tomates, de la viande et de quoi assaisonner le tout. Elle a même acheté du parmesan. Elle se débarrasse de son manteau, et retrousse ses manches. Elle fronce toujours plus un peu les sourcils, toujours sceptique, un peu déconcertée par cette envie soudaine. Dans le silence, elle commence à faire chauffer de l'eau, et à découper les tomates. C'est extrêmement reposant, elle ne s'y attendait pas. À mesure que les minutes passent, elle se sent un peu mieux. C'est bizarre, cette impression qu'elle est en train de créer quelque chose d'appréciable. Quelque chose qui pourra faire plaisir, à elle-même, mais peut-être aussi à son hôte. Il en a bien besoin – ne peut-elle s'empêcher de penser. Viktor ne débarque pas dans la cuisine avant dix-huit heures, et une bonne odeur s'est déjà répandue dans la cuisine. Elle lève légèrement les yeux de son ouvrage. « Salut. » La cuisine est plus vivante en ce moment précis que tous les jours précédents réunis. « T'as faim? » demande-t-elle, tout simplement, un peu mal à l'aise. Elle n'a pas envie de lui imposer tout ça, elle ne lui a même pas demandé la permission – se dit-elle maintenant. Mais c'est trop tard maintenant, elle a agi un peu égoïstement, trop effrayée à l'idée de laisser passer cette envie et qu'elle ne revienne jamais.
The doubt will creep And crawl in on you The dark can leap And fall upon you Come back now, come back now. Let it be, let it go. Let it fall, let it blow. Let it come, let it go. Let it fall, we will know.
Il sait que ce n'est pas bon signe de manger aussi peu, aussi rarement, depuis aussi longtemps. Que ça veut dire quelque chose. Depuis que Sasha est partie, la première fois qu'elle est partie, Viktor a commencé à ne pas prendre de petit déjeuner, à ne plus grignoter, à oublier les desserts, surtout ceux au citron. Il continuait de se nourrir, mais sans elle au bout de la table, il n'arrivait juste plus à trouver l'appétit. Mais il continuait de manger, quand même, pour elle, pour Arnold, pour ne pas leur faire trop honte si... quand ils rentreront. Il a persévéré, fait la cuisine, s'est obstiné à mettre de la crème fraiche dans certains plats, et s'est même forcé à grignoter des pop corn quand il regardait un film le soir. Comme au bon vieux temps. Sauf que cette fois-ci il pouvait enfin se faire des pop corn salés, au lieu d'en faire des sucrés comme les autres personnes sans goûts de la famille. Yay. Vive la solitude. Vive les pop corn salés. Putain il a envie de vomir rien qu'à s'imaginer en ingurgiter encore un seul. Et puis, il y a un mois, Sasha est revenue. Elle était là, devant la porte, avec Arnold, et il y a cru, vraiment cru, qu'ils allaient rester. Mais non, repartis comme le vent, le fils pour l'Europe, elle pour la guerre, avec un « Tu pourras toujours me rejoindre Vik. » même si elle sait et qu'il sait qu'il n'ira jamais sur le front, qu'il en est absolument incapable. Et là, depuis que Sasha est encore partie, avec en plus le regard horrifié de son fils, Viktor n'arrive juste plus à manger. Il reprend les mauvaises habitudes, celle où sa seule fierté est d'avoir encore raté un repas sans s'être senti faiblir. Bravo Viktor, tu as trompé la faim avec le pain et le fromage que tu as mangé à midi. Nickel Viktor, avec cette barre énergétique tu pourras peut-être tenir jusqu'au week-end sans rien ingurgiter. C'est magnifique Viktor, il fait encore un peu froid, tu peux ressortir les vieilles techniques des pulls un peu larges pour dissimuler le fait que tu n'as plus que la chair sur les os. Alors que tu en as de l'argent, tu as le temps, tu as la possibilité de te faire des vrais petits plats, mais tu es si fort que tu réussis à ne pas du tout faire attention à tout ça. Félicitations Viktor, t'es vraiment un chef, Morrigan serait fière de toi.
Et puis Amelia est arrivée. Une cliente, qu'il avait pas vu depuis des années, dont il se souvenait souriante, motivée, énergique. Il se souvient comment ils avaient découvert à demi-mots qu'ils étaient sorciers l'un et l'autre. Comme il avait compris, à demi-mots toujours, qu'elle était avec une femme. Comment elle avait du comprendre, à tous petits mots, qu'il était transexuel. Et là, elle était là, devant sa porte, là où aurait dû se trouver Sasha, à lui demander de l'héberger, juste pour la nuit, promis. Et cela fait maintenant, quoi, dix jours qu'elle est là ? Il ne compte plus trop, il ne la croise pas trop, il sait qu'elle dort beaucoup trop, mais elle doit savoir qu'il ne mange pas assez, alors il ne se disent rien. Sa présence, au final, ne change pas grand chose à la vie de Viktor, mais elle change bien assez pour que quelque chose se passe. Il y a parfois des bruits à l'étage, quand il est à la boutique, et il dit à ses clients qu'il a récupéré un animal de compagnie. Et il se perd parfois à se dire qu'il devrait en récupérer un. Et puis, parfois, ils mangent ensemble. Presque rien, pas grand chose, sur le pouce comment on dit, à peine un sandwich, un morceau de pizza, des tartines de rillettes, des chips, jamais de pop corn. Parfois une carotte ou une tomate à croquer. Et même s'il cache souvent dans ses poches des morceaux de pain et des bouts de chips dans ses poches lorsqu'elle ne regarde pas, il mange toujours plus qu'avant. Pas assez, mais plus. C'est déjà ça. Aujourd'hui, Viktor travaille. Enfin, ça ne change pas vraiment, dernièrement Viktor travaille toujours. Il dessine, et dessine, et dessine encore. Il hésite à se refaire un tatouage, quelque chose pour tromper le temps, pour lui occuper l'esprit quand il n'y a pas assez de rendez-vous. Il multiplie les croquis, épaissis ses catalogues, trie les factures. Même à l'époque de Sasha, c'était pas aussi bien rangé. (Depuis quand parle-t-il de « l'époque de Sasha ? ») Bon, certes, il met trois fois plus de temps qu'elle puisqu'il n'y comprend rien, mais au moins ça l'occupe. Et puis il nettoie, il nettoie tout, ça lui rappelle sa mère mais il s'en fout, tant que ça ne lui rappelle pas la manie qu'elle avaita de laisser trainer ses chaussures partout. Il est en train de faire des tests pour un rendez-vous du lendemain lorsqu'il l'entend (Amelia, bien sûr, il doit toujours se le rappeler) farfouiller dans la cuisine. Ça le surprend, parce que le plus souvent elle vient pointer le bout de son nez dans son bureau, pour lui demander si ça lui dirait pas de « grignoter » un truc. Ils ne disent jamais qu'ils vont manger, parce que ce n'est pas ce qu'ils font, ils grignotent doucement la vie, timidement, en espérant ne pas faire trop de vague, de peur que quelque chose change enfin, peut-être. Puis elle quitte la maison, il l'entend, ça le réveille aussi, et ça l'inquiète un brin, parce qu'il n'arrive pas à se souvenir s'il l'a déjà entendue sortir depuis qu'elle est là... Peut-être qu'elle s'en va... La vérité c'est qu'il ne sait pas trop ce que ça lui ferait, si elle partait. Ça simplifierait les choses, mais en même temps il sait que les choses ne devrait pas se simplifier autant.
Il ne l'entend pas revenir, sûrement trop absorbé dans ses touches finales de couleur à ce moment-là. Par contre, il finit, au bout d'un moment, par sentir l'odeur de nourriture. Au début il n'y croit pas trop, et se demande si c'est du ketchup... puis non, ça sent vraiment la sauce tomate... et la viande... et ça ravive de tels souvenirs au fond de son âme qu'il finit par se lever de sa chaise pour aller, doucement, vers la cuisine. Il y trouve Amelia, Amelia qui s'affaire à cuisiner ce qu'il semble être des pâtes à la bolognaise, et il n'a pas vu autant de nourriture au même endroit depuis bien longtemps. Il reste dans l'ouverture de la porte, presque intimidé de voir autant de choses digérables, impressionné de la voir faire ce qu'il n'arrive plus à... Il ne sait tout à coup plus où se mettre, presque gêné d'être dans sa propre maison. Il hésite à sortir tout simplement pour aller se balader dans le parc lorsqu'elle le remarque enfin. « Salut. » Alors il reste là, comme un con, les bras ballants. « Bonjour. » Il a la voix douce pourtant, plus douce qu'il n'aurait imaginé. Il doit être plus ému qu'il ne le pense de ce qu'il se passe. « T'as faim ? » La question le prend de cours. « Heu... » Non, non il n'a pas faim, vraiment pas faim, il n'a pas faim depuis plusieurs années, mais lui dire ça ce serait avouer qu'il est de nouveau malade. Et il n'est vraiment pas prêt à faire ça. Alors il dit juste : « Je vais préparer un dessert, pour aller avec. »
C'est con, c'est débile, mais pour eux, d'avoir un plat et un dessert, c'est un tel exploit qu'il se demande s'il n'y aurait pas moyen de sortir une bouteille d'un des placards. Cela fait des lustres qu'il n'a pas bu. Viktor n'est pas du genre à se noyer dans l'alcool, parce que l'alcool veut dire trop de choses heureuses pour s'oublier dedans. Et puis, aussi, sûrement, parce que l'acte d'avaler quoi que ce soit le révulse dernièrement. Il fait quelques pas dans la pièce et ça résonne un peu, et il se sent un peu étranger, mais ça va aller, il commence à rouvrir des placards qu'il avait oublié. Sans trop savoir pourquoi, il y a toujours du nécessaire pour une tarte au citron chez les Heidelberg, toujours. Il le fait comme un automatisme, d'acheter les ingrédients, de les remplacer même quand il périme, parce qu'au fond, les tartes au citron, il en fait rarement. Pour l'anniversaire de Sasha, d'Arnold, pour l'anniversaire de mariage... des raisons débiles, comme ça, où il ne peut pas travailler de toute la journée tellement il se torture à force d'espoirs.
Ils cuisinent un instant, silencieux, maladroits, encore pas tout à fait réhabitué à avoir une présence humaine si proche. Puis alors qu'il commence à préchauffer le four, il demande : « Hm. » Ok, essaye encore. « Le vin rouge ? Enfin, tu aimes le vin rouge ? Il doit m'en rester une bouteille, pour aller avec la viande ? » Ca fera festif ? manque-t-il d'ajouter, mais c'est un peu trop tôt pour ça, peut-être.
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3887
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
find the light in the darkness
« Heu... » Elle sait bien que sa question est idiote, même quand elle la pose. Bien sûr qu'il n'a pas faim. Il n'a jamais faim. Elle ne l'a jamais vu parler de nourriture ou se réjouir à l'idée de manger un peu depuis qu'elle est arrivée, dix jours auparavant. Elle ne sait même pas pourquoi elle la pose, cette question. Peut-être pour masquer la gêne qu'elle ressent par rapport à cette étrange initiative qu'elle a encore du mal à comprendre. Viktor semble clairement surpris, et elle ne sait pas si c'est une bonne ou mauvaise chose, très franchement. Elle doute, de manière plutôt violente, jusqu'à ce qu'il brise le silence. « Je vais préparer un dessert, pour aller avec. » Ames fait tout pour masquer la surprise qui s'installe alors. Qu'elle soit en train de cuisiner, c'est déjà déconcertant. Que Viktor propose de faire un dessert pour accompagner son plat, c'est deux fois plus déconcertant encore. Elle a envie de dire quelque chose, du genre que si elle avait su, elle aurait pris des trucs à l'épicerie pour lui, mais rien ne sort de sa bouche. Tout ça est si étrange, ne leur ressemble pas à tous les deux. Ou du moins ça ne correspond pas aux fantômes qu'ils sont depuis le début de leur cohabitation dans la maison des Heidelberg. Amelia se reconcentre sur son ouvrage, suivant pourtant discrètement des yeux le tatoueur, qui commence à ouvrir des placards à la recherche – elle se doute, d'ingrédients pour préparer quelque chose de mangeable. Étrangement, tous les placards ne sont pas vides. Ici et là, il y a des conserves, de la farine, des petites choses qu'il n'utilise pas mais qui pourtant ne sont pas si vieilles que ça. Elle le voit réunir des choses, et les poser sur le plan de travail, en silence. La cuisine paraît vide, malgré tout. Amelia se dit qu'un peu de musique ne serait pas de refus, mais elle a pris déjà trop d'initiatives dans la journée sans demander la permission de son hôte, alors elle se contente du silence, rompu ici et là par les bruits des ustensiles. Ils s'attellent à leurs plats, chacun de leur côté. Se bousculent un peu parfois pour sortir un couteau d'un tiroir ou chercher un saladier. Ils travaillent avec attention, et Amelia réfléchit beaucoup, à plein de choses. Elle pense que la dernière fois qu'elle a eu l'occasion de cuisiner des pâtes à la bolognaise, c'était il y a plus de quatre ans. Elle pense que les dernières personnes à en avoir mangé... Elle ne sait même pas où elles sont, ce qu'elles font, aujourd'hui. Peut-être que c'est mieux comme ça, mais ça lui serre le cœur, un peu. Alors elle continue à remuer dans la poêle, les lèvres légèrement pincées.
Il se passe un long moment avant qu'ils reparlent, au moment où Viktor met le four à préchauffer. « Hm. » Amelia tourne légèrement la tête, alors qu'elle est en train de faire revenir la viande. « Le vin rouge ? Enfin, tu aimes le vin rouge ? Il doit m'en rester une bouteille, pour aller avec la viande ? » Les yeux d'Amelia s'allument un peu. « J'adore le vin rouge. » dit-elle avec une voix presque... enjouée. La perspective de boire un verre est tellement enthousiasmante pour l'ancienne auror, qui n'a pas vu une bouteille depuis quelques mois sans le moindre doute, que ça lui donnerait presque le sourire. « Mais ça fait tellement longtemps que je n'en ai pas bu que j'en ai presque oublié le goût. C'est quand même dommage. » dit-elle, dans une tentative vaine de faire sourire Viktor. Elle toussote. « En tous cas, si tu veux la mettre sur la table, tu peux compter sur moi pour t'aider à la boire, cette bouteille. » ajoute-t-elle. Elle espère qu'il ne se sent pas obligé de faire ça juste parce qu'elle a décidé de cuisiner ce soir. Il part à la recherche de la bouteille, et comme son plat est bientôt terminé, elle se met à dresser la table pour deux. Une première depuis qu'elle est arrivée. Ils sont tellement habitués à grignoter qu'ils ne s'assoient jamais vraiment à table pour le faire. Ils se mettent dans le canapé, avec une petite assiette ou alors ils piquent dans un paquet de gâteaux apéritifs posé sur la table, sans pour autant sortir des couverts et donner l'impression qu'ils mangent vraiment. Quand Viktor revient, la table est mise, et Amelia égoutte les pâtes dans l'évier. Ils restent de nouveau un peu silencieux, le temps qu'elle mélange les pâtes à la sauce, et qu'elle dresse les deux assiettes comme si elle était une professionnelle de la cuisine (elle ne se comprend pas elle-même, sur ce coup...). Elle saupoudre de parmesan, et met même une petite feuille de basilic au-dessus du tout. Elle pose les deux assiettes sur la table, et s'assoit à sa place. L'odeur lui chatouille les narines, et clairement, ça lui donne faim, aussi fou que cela puisse paraître. Elle pense bien que ça ne fait pas le même effet à Viktor, mais elle est reconnaissante qu'il essaie, au moins. « Allez, viens. » dit-elle, pour l'encourager à s’asseoir en face d'elle. Elle se permet de déboucher la bouteille qu'il a posé, un peu plus tôt, sur la table, et sert deux verres, comme si tout ça était normal. « J'espère que je vais pas t'empoisonner. » dit-elle avec un petit sourire. Puis, elle le regarde un peu plus sérieusement. « Te sens pas obligé, hein. » Elle pince les lèvres. « Je sais pas trop ce qui m'a pris. » Elle hausse les épaules. « Cheers? » fait elle en levant son verre, un peu incertaine. Ils ont l'air malins, tous les deux, devant cette belle table, avec ces belles assiettes. Eux qui ont toujours l'impression qu'ils ne sont pas vraiment là. C'est comme si, l'un comme l'autre, ils attendaient quelque chose, sans savoir trop quoi, certains jours. Et pourtant, aujourd'hui, ils ont fait quelque chose. C'est peut-être anodin, peut-être rien du tout. Mais ça change un truc. Elle tend son verre plein de direction de Viktor.
The doubt will creep And crawl in on you The dark can leap And fall upon you Come back now, come back now. Let it be, let it go. Let it fall, let it blow. Let it come, let it go. Let it fall, we will know.
« J'adore le vin rouge. » Comme Sasha. Il ne dit rien mais ferme les yeux, comme pour chasser des souvenirs. Et puis il note l'information, comme l'imbécile attentif qu'il est, parce qu'il vit depuis dix jours avec cette fille et il a pourtant l'impression de ne rien savoir d'elle. « Mais ça fait tellement longtemps que je n'en ai pas bu que j'en ai presque oublié le goût. C'est quand même dommage. » Il lui lance un regard étonné, ne comprend pas trop ce qu'elle veut dire, puis il voit son sourire, et il comprend qu'elle essaye de l'amuser, et cela le fait sourire tendrement. Bien joué Amelia, pas pour les raisons que tu penses, mais bien joué. « En tous cas, si tu veux la mettre sur la table, tu peux compter sur moi pour t'aider à la boire, cette bouteille. » Elle fait tellement d'efforts, Amelia, elle essaye vraiment de les relever, tous deux, de l’abime dans laquelle ils se répandent depuis quelques temps. Et c'est cela qui motive Viktor à dérouiller un peu sa voix ankylosée, faute d'utilisation : « C'est trop généreux, voyons, il ne faut pas. Je peux bien me débrouiller tout seul tu sais. » Et de peur qu'il n'arrive pas à faire ressentir sa pointe d'humour, il l'accompagne d'un sourire maladroit et bancal, avec des yeux qui disent désolé je fais mieux d'habitude. Puis, un peu honteux de son pathétique essai pour détendre l'atmosphère, il s'enfuit dans le bar à alcool du salon, qu'il découvre sans surprise poussiéreux. Il tousse un peu et, discrètement, époussète la bouteille avant de la poser sur la table. Il y a d'autres endroits qui doivent être poussiéreux dans la maison, tous les lieux qu'il n'ose pas nettoyer de peur d'éclater en sanglots au milieu. Comme le placard de Sasha, surtout le placard de Sasha, quasi-exclusivement le placard de Sasha parce qu'à chaque fois qu'il l'ouvre, il a l'impression qu'il y a encore son odeur qui lui saute à la figure. Il chasse ce souvenir, comme tous les autres, en revenant pour découvrir la table mise, lui rappelant des instants qu'il pensait avoir oublié. Il se demande d'abord pourquoi il n'y a pas trois assiettes, puis s'il n'y a pas une assiette en trop avant de se souvenir que si, elle est là, Amelia. Il reste un moment, comme ça, bloqué, à bloquer des souvenirs qui viennent quand même, qui affluent, juste avec cette petite vaisselle colorée qui faisait rire Sasha, et que Arnold trouvait trop nulle. Il doit avoir été absent assez longtemps, dans ses pensées, parce que c'est la voix d'Amelia qui le réveille, « Allez, viens. » , et il réalise alors qu'il y a des plats sur la table. Et elle a fait des efforts de présentation, c'est joli, c'est charmant, et il a la gorge nouée parce que c'est le genre de chose dont il a besoin pour manger. Au début, quand Sasha rouspétait qu'il était trop maigre et qu'il avait du mal à s'habituer à avoir le droit d'aimer son corps, il se faisait toujours des présentations somptueuses pour des plats très simples. Ni l'odeur ni la texture ne l'attirait, alors il se trompait lui-même avec les yeux. Il se racle la gorge, sans pouvoir la remercier sans trop en dire, alors il dit : « Wow, c'est, c'est joli dis donc. Merci. » Le merci lui écorche la gorge un peu, tant il est risible par rapport à tout ce qu'il voudrait lui dire. Mais il ne sait pas, ne peut pas, alors il se met enfin en branle pour s'asseoir en face d'elle, en face de l'assiette dont il essaye de ne pas avoir peur.
Il la regarde servir les verres en se sentant tellement bête de ne pas avoir fait le geste avant, il se sent nul et inutile et il a un sourire maladroitement reconnaissant en attrapant le verre qu'elle lui tient. Il fait un peu rouler le vin, en respire l'odeur, puis s'étouffe dans son propre air lorsqu'il l'entend lancer un « J'espère que je vais pas t'empoisonner. » Il la regarde soudain avec des yeux étonnés, un peu inquiets même, pas tant parce qu'il a peur qu'elle l'empoisonne, mais parce qu'il a peur qu'elle mette le doigt sur ce qui l'empêche de manger. Toutes ces choses digestes qu'il voit comme du poison. Gamine, il s'imaginait que l'eau était l'antidote du poison de la nourriture, et qu'il fallait boire entre chaque bouchée, ce qui énervait prodigieusement sa mère. « Te sens pas obligé, hein. » Si, si si, il se sent obligé, il faut, il doit, c'est important, et il y a le souvenir des sourcils de Sasha qui se froncent dans ses souvenirs en faisant le tour de son poignent qui ne grossit pas. « Ah heu non, je, enfin pas du tout, tu... » Il s'embourbe, il ne sait pas quoi dire, il finit par se taire. « Je sais pas trop ce qui m'a pris. » Lui non plus, il ne sait pas trop ce qui leur a pris. « Cheers ? - Cheers. » Répond-il enfin, dans un maigre sourire, avant d'avaler la première gorgée, puis la deuxième, puis reposer son verre, et regarder l'assiette, et avoir envie de prendre une troisième gorgée juste pour ne pas avoir à affronter le contact des couverts.
Alors comme à chaque fois, il commence par regarder l'autre manger. Elle a l'air d'avoir faim, cela fait plaisir à voir. Et c'est débile, mais lorsqu'elle sourit à sa première bouchée, il se sent soulagé de voir que ce n'est pas du poison, qu'il peut manger aussi. C'est débile, il n'a plus treize ans, il ne devrait plus penser comme ça. Il commence donc à attraper sa fourchette et à, délicatement, mélanger les pâtes, brisant un peu la présentation, mais incorporant bien le parmesan partout... s'achetant du temps, surtout. Il coupe un peu les spaghettis, en temps normal il aime bien les enrouler sur sa fourchette, mais là il a besoin de... il a juste envie de... Bref. Il ressort les mécanismes habituels de tromperie, les trucs débiles comme d'étaler un peu la nourriture pour faire comme s'il y en avait moins, et de toujours s'agiter dans son assiette sans jamais rien porter aux lèvres. Il prépare, il prépare son plat, c'est pas pareil, c'est pas du tout pareil. Et puis, bien sûr, il y a la fuite la plus simple, l'évidente à faire, celle qui consiste à briser le silence qui s'installe trop facilement entre eux, sans même qu'ils y fassent attention. Alors il lève le nez de son assiette pour la regarder, cherchant quoi dire, mâchonnant des phrases dans sa tête avant de lâcher ce qu'il ne pensait pas ce qu'il se serait permis de lâcher : « Je, je suis content que tu ais fait ça. C'est tout bête mais je crois que ça m'avait manqué, et, et heu... » il trifouille encore son assiette en cherchant d'autres mots à rajouter aux autres. « Je suis content que tu sois là, et je suis désolé si moi je ne suis pas vraiment... là, si tu vois ce que... enfin. Hm. Merci, en tout cas. » Dans un petit rire étranglé et gêné, il attrape le sel sur la table pour en rajouter un peu juste un peu, méticuleusement, sur son plat. « On ne faisait pas beaucoup de pâtes à la bolognaise ici, Sa... hm, elle préférait plutôt la carbonara. » Le prénom n'arrive toujours pas à passer sa gorge, comme si en l'enfermant bien au fond il n'aurait pas à se souvenir de sa voix. « Du coup ça change et ça- ça sent bon. » Il a failli lui dire que c'était bon, mais il n'a toujours pas goûté, alors ce serait vraiment un mensonge trop évident, et il la pense trop attentive pour ça. Parce qu'elle a pas l'air comme ça, la petite Amelia, distante, et froide, mais il sait, ou plutôt il se souvient de la façon qu'elle avait de faire attention aux petites choses. Elle avait l'instinct et la perspicacité de celle qui a quelqu'un d'important dont elle suit les moindres indices. Il se demande, parfois, qui l'a rendue comme ça, et où est cette personne maintenant ; mais il ne dit rien, parce qu'il sait que toute question sur la position de Sasha l'étranglerait, et qu'il ne veut pas étrangler Amelia. Si elle veut en parler, elle en parlera, et puis c'est tout. « Tu as pu regarder un peu Pernath en sortant du coup ? C'est un joli petit village hein ? Et pas si loin de Cardiff, donc même si on est un peu loin de tout, on est pas si loin non plus. » C'est inepte, comme conversation, mais c'est plus de communication qu'ils ont eu tous les deux depuis un bon moment. Et son plat est sûrement déjà trop salé, et il s'en veut tellement d'avoir gâché les efforts d'Amelia (même s'il est habitué, maintenant, aux plats trop salés, à force). Alors la fourchette à moitié vide, à moitié pleine, finit par faire le chemin vers son visage. Du bout des lèvres, il referme sa prise sur le contenu. C'est une petite dose, mais ça pèse sur sa bouche. Il mâche alors, lentement, délicatement, comme s'il allait se briser les dents sur une pâte pas assez cuite. Il avale, finalement, d'une contraction musculaire farouche. Il réitère l'expérience, une autre fois, puis il boit (pour chasser le poison), puis encore une, et cela fait presque une fourchette et demie de nourriture alors il sent qu'il est allé trop vite, il y a la sauce qui colle à son palet, le goût du parmesan qui ne quitte pas sa langue et « Je vais mettre la tarte au four. » Il s'est levé un peu brusquement, et ça le surprend autant qu'Amelia, il inspire avant de sourire vers elle, rassurant, habitué à devoir faire le doux agneau après avoir dérapé : « Comme ça elle sera prête pour la fin du repas. » Ou bien avant, vu ton rythme, mon canard. Tais-toi Sasha.
Arrivé dans la cuisine, il marche d'abord un peu, comme pour digérer, et il respire d'abord un peu, comme pour laisser s'échapper le goût résiduel. Puis il vérifie la tarte, qu'elle est bien comme il faut, et la température du four, et il remet la plaque, et il vérifie le réglage, et il met la tarte, et il ferme la porte, et il reste comme un con, parce qu'il n'a plus d'excuses. Alors il sort une grande assiette, comme ça, au cas où, et puis de quoi servir la tarte, et puis les petites assiettes, comme ça se sera fait, juste faire du bruit pour qu'Amelia sache qu'il est occupé. Puis il est de retour à marcher comme un animal en cage, jusqu'à ce qu'un bruit le fasse se retourner et découvrir qu'elle est là, Amelia, à l'entrée de la cuisine, à le regarder. Il veut dire quelque chose, et ouvre la bouche, mais il n'y a rien qui sort.
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3887
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
find the light in the darkness
« Wow, c'est, c'est joli dis donc. Merci. » Elle sourit, bien sûr, mais bon, elle n'est pas complètement naïve, Amelia. Elle sent bien le drôle de truc dans la voix de Viktor. Elle comprend bien qu'il ne ment pas, mais que bon, c'est bizarre, et que ça lui fait un truc étrange, cette table dressée comme pour un événement important et joyeux. Elle ne relève pas, comme d'habitude depuis qu'elle est arrivée chez lui. La blonde ne s'est jamais permise de l'interroger clairement sur ce qui posait problème. Quelque part, c'était une manière de se protéger, parce qu'en ne posant pas de questions, elle savait qu'elle n'aurait pas à en subir en retour. Mais au-delà de ça, elle a ressenti immédiatement ce vide en Viktor, ce truc qui finalement, a fait qu'elle est restée. C'est peut-être égoïste, mais en lui, elle a trouvé quelque chose qui faisait parfaitement écho à ses propres sentiments, et voir que quelqu'un partageait ça… Elle s'est sentie un peu moins seule, même s'ils ne parlaient pas, même s'ils n'ont jamais mis de mots sur le désespoir qu'on lit sur leurs visages et dans leurs actions – ou plutôt leur manque d'actions. C'était la première fois qu'elle avait l'impression de ne pas être seule depuis sa fuite. Autant dire un bout de temps. Gentiment, elle le rassure sur le fait qu'il n'est pas obligé de manger ce qu'elle a préparé, qu'il ne faut pas qu'il se force pour elle. « Cheers. » Ils portent tous les deux leurs verres à leurs lèvres, et Amelia est presque surprise par le goût du vin. C'est à la fois extrêmement familier et étranger. C'est un peu comme retrouver un ami d'enfance, et se rendre compte qu'il a changé. Ce n'est pas forcément négatif, mais les choses sont profondément différentes quand même. Elle repose son verre en même temps que Viktor et elle soupire un peu en voyant l'assiette devant elle. Elle n'attend pas son hôte pour commencer l'assiette, parce qu'elle connaît sa relation à la nourriture. Elle a eu le temps de l'observer, et son esprit d'ancienne auror a bien analysé les choses, à vrai dire. Son instinct a toujours été plutôt bon, mais elle a développé une capacité à comprendre rapidement les gens, et ce qui l'entoure, après quelques années. La première bouchée est une explosion de saveurs comme elle n'en a pas vécue depuis longtemps. C'est presque trop fort pour ses papilles habituées à des produits fades. Mais elle prend une seconde bouchée, et très vite, elle enchaîne, sans vraiment s'en rendre compte. Elle avait oublié à quel point c'était bon. Comment on peut oublier le goût des pâtes à la bolognaise maison? Comment on peut oublier ces choses-là? Ces petites choses qui nous rendent heureux? Amelia se demande comment elle a pu laisser ce souvenir glisser aussi facilement entre ses doigts. Elle en oublie presque pendant quelques secondes la présence de Viktor, et s'oublie un peu dans sa dégustation. « Je, je suis content que tu ais fait ça. C'est tout bête mais je crois que ça m'avait manqué, et, et heu… » Elle relève les yeux, la bouche pleine. Bien sûr, il n'a pas mangé du tout. Pas une seule bouchée. La nourriture est un peu étalée, comme pour prétendre qu'il y a eu du mouvement, mais Amelia sait. Elle fait comme si elle n'avait pas remarqué, pour le mettre à l'aise, et pour lui faire comprendre que ce n'est pas grave. Elle lui sourit en mâchant et en s'essuyant le coin des lèvres avec une serviette en papier. « Je suis content que tu sois là, et je suis désolé si moi je ne suis pas vraiment... là, si tu vois ce que... enfin. Hm. Merci, en tout cas. » Elle pince légèrement les lèvres. « On ne faisait pas beaucoup de pâtes à la bolognaise ici, Sa... hm, elle préférait plutôt la carbonara. » – « Oui, c'est super bon aussi, à la carbonara. » dit Amelia. La conversation n'est pas du plus haut niveau, mais elle n'a jamais entendu Viktor parler comme ça depuis qu'elle est là, alors elle fait tout pour l'encourager, même si c'est juste parler de pâtes. Elle a bien noté sa difficulté à prononcer le nom de Sasha. Sa femme. Mais là encore, elle ne relève pas. « Du coup ça change et ça- ça sent bon. » C'est vrai, ça, que ça sent bon. Ça donne aussi une chaleur à la pièce, qui était un peu plongée dans une atmosphère froide, parfois même un peu oppressante. « Tu as pu regarder un peu Pernath en sortant du coup ? C'est un joli petit village hein ? Et pas si loin de Cardiff, donc même si on est un peu loin de tout, on est pas si loin non plus. » Bon, il n'a toujours pas touché à son assiette (qu'il a un peu trop salée, d'ailleurs), mais au moins, il parle. Et Amelia est déjà super contente de cet effort-là. Elle voit bien qu'il essaie d'instaurer une vraie conversation, et elle est bien déterminée à entrer dans ce jeu, même si c'est un peu bizarre au début. Il prend un peu de pâtes dans sa fourchette et approche doucement le tout vers sa bouche, et elle parle au même moment, fait mine de se concentrer sur sa propre assiette, pour ne pas le gêner. Pour ne pas qu'il se sente épié. « Très joli. Je ne suis jamais allée à Cardiff. Il faudrait que je le fasse un jour. Tout le monde parlait avec l'accent gallois sur le marché, j'ai eu du mal à tout saisir.. » dit-elle en espérant le faire sourire. Elle peut bien parler, elle, avec son accent irlandais. « Je vais mettre la tarte au four. » fait Viktor en se levant précipitamment, trop précipitamment. Elle sait pourquoi. « Comme ça elle sera prête pour la fin du repas. » Il disparaît dans la cuisine, et avec un petit soupir triste, inquiet pour lui, elle repose sa fourchette, et attend quelques secondes, analysant les bruits. Au début, elle laisse faire. Le four, tout ça, ce sont des bruits normaux. Et puis il s'éternise. Elle finit par se lever, et par s'approcher de la cuisine. Il est en train de trouver des choses à faire, et elle croise les bras devant sa poitrine, son bras appuyé contre l'encadrement de la porte. Il finit par la remarquer, et ne dit rien. On dirait qu'il vient de courir un marathon. Elle lui adresse un petit sourire, mais il y a une sorte de tristesse dans ses yeux. « Je suis désolée. » dit-elle, parce qu'elle se sent, vraiment, coupable. « Je ne voulais pas te mettre dans cet état, je... » Elle hésite, soupire, et fait un pas vers lui. « Je sais que… Je ne suis pas forcément la personne à qui tu voudrais parler, et de toute manière, j'ai jamais été trop douée pour ça mais… » Elle mord l'intérieur de ses joues. « Je te le dis maintenant et je ne te le redirai pas si tu n'as pas envie de l'entendre de nouveau, mais si tu veux en parler… Je peux écouter. » Elle toussote, un peu gênée. Elle ne le force en rien, lui laisse juste une ouverture. Pour s'assurer qu'il ne sera pas mal à l'aise s'il ne veut pas, elle change un peu de sujet, peut-être trop brusquement, mais elle, ça la met mal à l'aise, tout ça. Le fin psychologue, c'était Édouard, dans le duo, pas elle. Mais elle a l'impression que Viktor en a besoin, même s'il ne le sait pas forcément lui-même encore. Alors elle préfère laisser la porte ouverte, même s'il décide de rester derrière. « La tarte est vraiment très belle. Je te ressers du vin? » Son sourire est amical, rassurant.
The doubt will creep And crawl in on you The dark can leap And fall upon you Come back now, come back now. Let it be, let it go. Let it fall, let it blow. Let it come, let it go. Let it fall, we will know.
Il y a quelque chose d'étrange, souvent, dans la tête de Viktor, qui fait qu'il est persuadé que personne ne remarque jamais rien. Il a l'impression, souvent absurde, que personne ne remarque qu'il ne mange pas, ne dort pas, qu'il s'arrache les cheveux et se ronge les yeux. Il a l'impression que ses stratagèmes marchent, que sa tromperie fonctionne et que, s'il le fait quand personne ne regarde, alors personne ne saura jamais. Et il ne sait pas si ça lui va, ou si ça lui va pas, que quelqu'un sache. Il se dit, parfois, que si quelqu'un ne l'avait pas débusqué, un jour, dans un pub moldu, il serait encore une femme, sûrement mangemorte, avec Adèle en train de coucher encore et encore avec un homme qui ne la mérite pas, malheureux. Alors peut-être que tant mieux, si Amelia voit, et si Amelia sait parce que, bizarrement, avec Amelia il n'a pas si honte quand elle lui fait un petit sourire maladroit. Parce qu'ils y sont un peu tous les deux, dans cette histoire, et qu'il est en train de se dire qu'il serait peut-être temps qu'ils s'accrochent l'un à l'autre pour commencer à en sortir.
« Je suis désolée. » Il agite la tête de droite à gauche. « Non c'est moi, je suis désolé. » Mais il ne sait pas trop de quoi, alors il ne rajoute rien. « Je ne voulais pas te mettre dans cet état, je... » Il agite de nouveau la tête, encore, encore. « Ce n'est pas toi, c'est moi, je suis désolé, c'est vraiment bien ce que tu as fait, je suis nul, je suis désolé. » Elle s'approche de lui alors qu'il marmonne encore des excuses. « Je sais que… Je ne suis pas forcément la personne à qui tu voudrais parler, » Il y a son ventre qui se tort de se forcer à ne pas penser à elle. « et de toute manière, j'ai jamais été trop douée pour ça mais… » Il agite encore, encore la tête, parce que lui non plus, il n'est pas doué. Lui ça reste à l'intérieur, ça s'embourbe, ça s'emmêle, et ça ressort bizarrement, et ça lui brise la santé, parce qu'il n'y arrive plus, à rester sans rien dire et sans rien faire. « Je te le dis maintenant et je ne te le redirai pas si tu n'as pas envie de l'entendre de nouveau, mais si tu veux en parler… Je peux écouter. » Il l'écoute et il n'agite plus la tête, il a les yeux, bloqués, rivés sur elle, avec cette étrange surprise au fond du regard. Il ne sait pas à quoi il s'attendait, exactement, à ce qu'elle l'insulte, ou le méprise, ou le prenne en pitié. Non, non elle veut juste lui parler et il ouvre la bouche, comme pour commencer, mais il ne sait pas quoi dire, il ne sait pas par où démarrer, quoi dire, alors il reste juste là, imbécile, immobile, à la regarder. Alors il sent quelque chose monter, une sorte de tendresse, si étrange parce que cela fait si longtemps. Il a juste l'impression que là, maintenant, Amelia est la personne dont il a besoin. Elle est là, avec sa maladresse qui lui rappelle tant la sienne, son regard droit et honnête, sa fatigue d'avoir tant dormi. Elle est fragile, elle est même brisée, et pourtant elle se tient droite, elle continue d'avancer et de se battre, et elle le soutient énormément sans qu'elle puisse le comprendre, visiblement. Tout cela lui donne envie de l'écouter, de lui parler, et de prendre soin d'elle, comme elle mérite qu'on prenne soin d'elle. « La tarte est vraiment très belle. Je te ressers du vin? » Il secoue une dernière fois la tête, négativement, mais avec un sourire, une respiration plus calme et des mains qui détendent enfin leur crispation maladive. « Non, laisse moi te servir, tu en as bien assez fait. »
Doucement, il retourne dans la salle à manger et, d'un geste ample, remplit de nouveau les deux verres, bien que le sien ne soit pas si vide. Puis il se rassoit, face à l'assiette. Il ne mange toujours pas, mais ne la regarde plus avec horreur. Il la regarde plutôt comme on regarde un vieux camarade, auquel on doit se faire, auquel on doit s'habituer, et qu'on aime pas véritablement mais qu'il va bien falloir gérer. « Cela fait longtemps que j'ai... des problèmes avec la nourriture. » Il ne dit pas le mot que sa mère a tant pu lui marteler ; cependant rien que de dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas lui écorche presque les lèvres. Parce que qui compte le plus, ou presque, c'est que personne ne sache. « Mais cela fait, aussi, longtemps que je n'ai pas eu de crise comme ça. » Il appelle cela des crises, même si elles durent des mois, parfois des années, sans jamais lui donner envie de manger. « La dernière fois, c'était durant l'adolescence. J'ai passé tout Poudlard, ou presque, à ne pas manger, ou presque. C'était une époque... très compliquée. » Pour beaucoup trop de raisons pour qu'il puisse tout dire d'un coup. « J'en suis sorti grâce à ma femme, presque exclusivement grâce à ma femme, et sans elle je crois que je ne suis rien qu'un lâche incapable de faire un pas en avant. » Il s'arrête, une boule au fond de la gorge, incapable d'aller plus loin, incapable de parler d'elle plus que cela. « Mais je n'ai pas le droit de le faire, pas lorsqu'elle se bat pour nos survies, pas quand... » Sa voix tremble enfin, il se redresse, inspire profondément. Cela passe. « Cela fait longtemps que je n'ai pas été comme ça, mais j'ai été pire, et je vais mieux grâce à toi. » Il sait ce qu'il veut dire, sans articuler logiquement son aveu, et tout tourne autour de lui-même sans arriver à lui arracher ce quelque chose de vrai qu'il veut lui dire. « La dernière fois que j'ai eu une crise, une crise comme ça, j'étais une femme. Et je croyais m'en être débarrassé, mais je crois que c'est raté. » Il lève enfin les yeux de son assiette pour regarder Amelia. Il brûle d'émotion contenue, de honte et d'autre chose, un drôle de soulagement qui vient lorsqu'on laisse sortir quelque chose d'important, parce qu'elle mérite de savoir, pour tout ce qu'elle fait pour lui, et tout ce qu'elle va sûrement encore faire pour lui. « Je ne sais pas si j'ai vraiment dit ce qu'il fallait dire, mais je l'ai dit. » Il a un rire bref, plus un hoquet d'ailleurs, avant d'ajouter avec douceur : « Et toi ? »
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3887
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
find the light in the darkness
« Non, laisse-moi te servir, tu en as bien assez fait. » Elle secoue la tête. Elle n’a pas vraiment l’impression que ce soit vrai. Viktor sort de la cuisine et retourne dans la salle à manger, et elle le suit, doucement, avant de se réinstaller à sa place au moment où il remplit les deux verres. Elle reprend sa fourchette et prend une nouvelle bouchée des pâtes, parce que son appétit à elle est toujours là, et qu’elle ne veut pas le laisser filer. Elle est en train de mâcher lorsque Viktor commence à parler. « Cela fait longtemps que j'ai... des problèmes avec la nourriture. » Elle relève les yeux, signe qu’elle l’écoute. Elle est un peu surprise, quand même. Elle lui a proposé de se confier, mais elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il le fasse maintenant. Amelia ne le sentait pas encore prêt. Et pourtant. « Mais cela fait, aussi, longtemps que je n'ai pas eu de crise comme ça. » Elle avait plus ou moins compris que le problème ne datait pas d’hier. Elle l’avait senti, sans trop savoir expliquer pourquoi, d’ailleurs. Il parle clairement de crise, et elle comprend que c’est véritablement sérieux. Le départ de sa femme, et de son fils aussi, ont sûrement fait renaître chez lui des choses qui l’avaient quitté depuis un moment, pense-t-elle. « La dernière fois, c'était durant l'adolescence. J'ai passé tout Poudlard, ou presque, à ne pas manger, ou presque. C'était une époque... très compliquée. » Amelia hausse les sourcils. C’est donc très, très sérieux, ce souci. Elle se doute bien que ce n’est pas seulement une histoire de nourriture, que quelque chose l’a mené là, que quelque chose a créé ce malaise. Mais elle préfère qu’il lui parle lui-même de ce qui s’est passé, et qu’il lui en parle s’il en a envie. Elle est déjà contente qu’il s’ouvre un peu, alors elle ne va pas risquer de tout ruiner en étant trop impatiente, en étant trop curieuse. « J'en suis sorti grâce à ma femme, presque exclusivement grâce à ma femme, et sans elle je crois que je ne suis rien qu'un lâche incapable de faire un pas en avant. » Amelia penche légèrement la tête sur le côté. Elle a envie de lui dire que c’est faux, qu’il se trompe sur toute la ligne. Ça la touche, qu’il dise des choses comme ça. Ça lui rappelle le peu d’estime qu’il a pour lui-même, cette tristesse qu’il porte partout où il passe comme un boulet accroché à la cheville. Elle aimerait être de ces gens qui savent rassurer avec les mots, avec les gestes… Mais elle est complètement nulle pour ces choses-là. La plupart du temps, elle s’en fiche, mais là, elle le regrette profondément. Parce que mine de rien, elle s’est beaucoup attachée à Viktor, et c’est rare qu’elle s’attache aux gens, Amelia. « Mais je n'ai pas le droit de le faire, pas lorsqu'elle se bat pour nos survies, pas quand... » Sasha. Il s’agit toujours de Sasha et parfois Amelia aimerait l’avoir en face d’elle, pour mieux comprendre. Mieux comprendre pourquoi elle est partie, comment elle a pu laisser son mari derrière elle alors qu’il a besoin d’elle comme ça. Parce que pour l’instant, elle a du mal à croire qu’elle ait pu laisser tout ça derrière elle, et pourtant, elle est loin d’être le genre romantique compatissant. « Cela fait longtemps que je n'ai pas été comme ça, mais j'ai été pire, et je vais mieux grâce à toi. » Ces mots la surprennent tellement qu’elle manque d’avaler de travers. Est-ce qu’il a vraiment dit qu’il allait un peu mieux, et qu’elle avait un rôle là-dedans ? Elle a presque peur d’avoir mal entendu. « La dernière fois que j'ai eu une crise, une crise comme ça, j'étais une femme. Et je croyais m'en être débarrassé, mais je crois que c'est raté. » C’est un aveu lourd, et Amelia se rend compte qu’il partage là quelque chose d’intime, dont il n’a sûrement pas beaucoup parlé. Bien sûr, elle a une part de surprise, parce que la situation n’est pas très répandue, mais quelque part… Beaucoup de choses prennent du sens. La jeune femme sourit légèrement, parce qu’elle se sent bien, tout à coup. Le fait que Viktor lui fasse confiance, c’est… Enfin c’est quelque chose qui lui fait un bien fou. Ça lui créerait même une petite boule dans la gorge, d’émotion. Ça fait très longtemps qu’on ne lui a pas fait confiance, très longtemps qu’on ne lui a pas dit qu’elle avait une influence positive sur quelque chose… En fait, d’habitude, c’est plutôt tout le contraire. « Je ne sais pas si j'ai vraiment dit ce qu'il fallait dire, mais je l'ai dit. » Elle sourit un peu plus en enroulant des spaghettis autour de sa fourchette. « Et toi ? » Elle pince les lèvres. Dans d’autres circonstances, elle se serait défilée comme une lâche. Mais elle ne peut pas. Il lui a fait confiance, alors maintenant, elle doit lui faire confiance aussi, même si c’est dur. « Ça fait un moment que ça dure. » Elle déglutit et lâche sa fourchette. Ça, le seul mot qu’elle ait trouvé pour parler de ses trop longues nuits, de son visage constamment fermé et de son faible appétit. « Je n’ai jamais été comme ça, avant… J’étais… heureuse. » Elle fronce les sourcils en disant ça. « J’avais une copine absolument merveilleuse. Le travail de mes rêves. Des amis… » Elle secoue la tête. « Et puis Cara m’a quittée, après huit ans de vie commune. Mon travail a complètement changé. Je m’étais engagée pour défendre, pour aider. On m’a fait devenir un monstre et j’avais tant perdu le contrôle des choses que j’avais l’impression de vivre ma vie au travers des yeux de quelqu’un d’autre. » Elle prend une gorgée de vin, comme si ça pouvait rendre les choses plus faciles, et repose son verre. « J’étais si seule, je ne savais même plus qui j'étais... » Elle repousse ses cheveux en arrière, comme si même le contact d’une mèche sur son visage était insupportable. « Il y avait quelqu’un dans ma vie, avant. Quelqu’un qui m’aidait à rester sur le bon chemin, à être moi. Je lui aurait confié ma vie, j’aurais tout fait pour- » Nouvelle interruption. Les mots sortent seuls, et elle se rend compte de ce qu’elle est en train de dire. « Je suppose qu’on s’est tous les deux abandonnés au moment où on avait le plus besoin l’un de l’autre. » Elle se sent inconfortable. « Ça n’a plus d’importance, aujourd’hui. » Nouveau haussement d’épaules. « Je suppose que je me suis perdue peu de temps après ça, définitivement. Et depuis… C’est comme si j’essayais de retrouver une part de moi qui n’existe plus, tu vois ? Comme si je courrais après quelque chose qui ne reviendra jamais, que je ne m’arrêtais jamais de courir, sans vraiment savoir pourquoi. » Elle regarde son assiette. « Je suis désolée, ce que je dis ne fait pas beaucoup de sens… » Elle lance un petit sourire gêné. Depuis combien de temps ne s’est-elle pas ouvert comme ça à quelqu’un ? Très longtemps, beaucoup trop longtemps. Elle sent de la pression derrière ses yeux, et fait de mieux pour retenir toutes ces émotions un peu trop fortes qui la submergent un peu. Ça fait un moment qu’elle s’est empêchée de penser à tout ça. « Je ne sais pas non plus si c’est ce qu’il fallait dire, mais… Maintenant c’est dit, comme toi. » Et elle sent que ça change la donne. Que quelque chose de tacite, de silencieusement rassurant et apaisant s’est créé entre eux.
The doubt will creep And crawl in on you The dark can leap And fall upon you Come back now, come back now. Let it be, let it go. Let it fall, let it blow. Let it come, let it go. Let it fall, we will know.
Amelia sourit. C'est étrange, parfois, comment Amelia sourit, parce qu'il est compliqué de savoir pourquoi elle sourit. Elle n'a pas le sourire particulièrement tendre ou chaleureux, elle n'a pas la lumière de Sasha, la malice d'Arnold ou la fierté d'Adele. Viktor n'arrive pas à expliquer pourquoi, mais à cet instant elle lui sourit, et il sait qu'elle comprend. Il ne sait pas vraiment ce qu'elle est censée comprendre, mais elle le fait. Et avec quelqu'un d'autre, l'absence de commentaire lui aurait troué le ventre, mais le sourire d'Amelia lui fait comprendre qu'elle le remercie, qu'elle comprend, et que cela compte. Et tout cela est juste confirmée par le fait que, tout simplement, elle réponde à sa question. Parce qu'il sait à quel point cela peut être compliqué, de répondre à ce genre de question. « Ça fait un moment que ça dure. » Il l'observe lâcher la fourchette pendant que lui, n'arrive pas à le faire, comme si elle était accrochée à sa main. « Je n'ai jamais été comme ça, avant... J'étais... heureuse. » Il acquiesce, en silence. Il se souvient des jours en Allemagne, quand il se plaignait de la barrière de la langue, des couches d'Arnold, du travail, de Sasha qui était incompréhensible, de lui qui était incompréhensible avec elle. Aujourd'hui, ces moments lui revenaient comme le bonheur absolu. Qu'est-ce qu'il aurait donné pour revivre une bagarre sur Adele... « J'avais une copine absolument merveilleuse. Le travail de mes rêves. Des amis... » Il s'en souvient, de la copine, Lana, Cara, Lola ? Il ne s'en souvient plus trop, mais il se souvient qu'assez rapidement il avait compris que cette cliente là (Cartwight, qu'il l'appelait, à l'époque) était lesbienne. C'est ridicule comment, parfois, savoir ce genre de chose pouvait créer un lien étrange. Cette cliente-là, il s'en était toujours souvenu plus que les autres. Elle lui rappelait un peu l'époque où il était avec Adèle, l'époque où, lui aussi, avait été lesbienne. Doucement, la fourchette va jusqu'à la bouche de Viktor. Il mâche tranquillement, tout en l'écoutant. Il se concentre sur elle, sur ce qu'elle lui raconte, en espérant que sa main continue de trouver sans y réfléchir le chemin vers la nourriture. « Et puis Cara m’a quittée, après huit ans de vie commune. Mon travail a complètement changé. Je m’étais engagée pour défendre, pour aider. On m’a fait devenir un monstre et j’avais tant perdu le contrôle des choses que j’avais l’impression de vivre ma vie au travers des yeux de quelqu’un d’autre. » Cara, oui, c'était ça. Et son travail, c'était quoi déjà ? Auror ? Il essaye de se souvenir à partir de quand elle avait arrêté de venir chez lui se faire tatouer... Impossible de remettre ça correctement. Cela devait être à l'époque où tout commençait à partir en vrille. Donc son travail... son travail a du devenir ça. « J'étais si seule, je ne savais même plus qui j'étais... » Il avale difficilement, et il voit le geste d'Amelia sur son visage. Ils ont l'air aussi mal à l'aise l'un que l'autre. Elle parle bien Amelia, elle parle mieux que lui, parce que quand elle parle, elle a l'impression qu'elle parle de ce que, lui, a vécu, parfois. Les circonstances, en tout point de vue, étaient différentes. Pourtant, Viktor sait ce que c'est de vivre au travers des autres une vie de mensonge où tu ne deviens plus qu'un monstre. « Il y avait quelqu’un dans ma vie, avant. Quelqu’un qui m’aidait à rester sur le bon chemin, à être moi. Je lui aurait confié ma vie, j’aurais tout fait pour- » Elle s'interrompt et le cœur de Viktor ne crie plus que le nom de Sasha. Il la regarde, sa petite Amelia qui se brise doucement sous ses yeux. Alors elle en a une, de Sasha, elle aussi... Viktor sent que ce n'est pas Cara. Cara n'a pas provoqué cela dans son regard, Cara a été oubliée en une phrase. Qui est-elle, la Sasha d'Amelia ? Que lui a-t-elle fait ? « Je suppose qu’on s’est tous les deux abandonnés au moment où on avait le plus besoin l’un de l’autre. Ça n’a plus d’importance, aujourd’hui. » Il se souvient de comment il avait eu besoin de Sasha, quelques secondes à peine après qu'elle claque la porte. Il a la gorge sèche et la fourchette n'arrive plus à monter jusqu'à ses lèvres. Viktor n'est pas la personne la plus tendre, la plus adroite socialement. Sasha se serait sûrement levée depuis longtemps et aurait pris dans ses bras ce petit être fragile. Elle aurait sûrement fait cela à la place d'Amelia aussi. Mais il n'y avait qu'eux deux, avec leurs maladresses, leurs phrases qu'ils n'arrivent pas à finir, leur douleur qu'ils n'arrivent pas à exprimer. Elle hausse les épaules, la petite Amelia, comme si ses épaules étaient si légères, alors que l'on voit à son regard à quel point elle peut être fatiguée de porter tout cela. « Je suppose que je me suis perdue peu de temps après ça, définitivement. Et depuis… C’est comme si j’essayais de retrouver une part de moi qui n’existe plus, tu vois ? Comme si je courrais après quelque chose qui ne reviendra jamais, que je ne m’arrêtais jamais de courir, sans vraiment savoir pourquoi. » Il devrait peut-être répondre, lui dire que oui, il voit. C'est ridicule à quel point il manque une couleur à sa vie depuis qu'il est seul. Il n'est plus un mari, il n'est plus un père, il est juste un tatoueur et malgré à quel point il s'y accroche, cela ne suffit pas. Il se contente cependant de bouger la tête, en silence, sans savoir s'il dit oui ou non, ou même si elle peut voir, sentir, à quel point il sait. « Je suis désolée, ce que je dis ne fait pas beaucoup de sens... » Il en sursauterait presque. Il la regarde avec une sorte d'horreur dans le regard, puis finalement une voix fragile, une voix qui essaye de ne pas céder à l'émotion dit à sa compagne : « S'il y a quelque chose qui a du sens ici, c'est ce que tu viens de dire, tu sais. » Il ne sait pas si elle comprend, si elle comprend qu'il comprend, c'est tellement prétentieux de dire cela, que l'on a vraiment entendu. Il voudrait rajouter quelque chose, mais rien ne vient et c'est elle qui conclut doucement : « Je ne sais pas non plus si c’est ce qu’il fallait dire, mais… Maintenant c’est dit, comme toi. »
Ils restent silencieux, tous les deux, un long moment. Ils devraient peut-être en parler davantage. Amelia devrait peut-être chercher à comprendre la transformation de Viktor. Viktor devrait peut-être essayer de savoir qui est la Sasha d'Amelia. Un câlin, quelques mots gentils, d'encouragement, mais le silence règne. Quelque chose s'est passé, étrangement. Ils n'ont pas besoin de tout cela, ce n'est pas leur genre, ce n'est pas le genre d'amitié qu'ils sont en train de construire. Ils sont juste un peu silencieux, un instant, avant que, finalement, Viktor repose sa fourchette dans son assiette. Il a mangé, il a mangé bien plus que ces derniers jours réunis, et il sait qu'Amelia le sait. « Merci beaucoup, d'avoir dit tout ça. » C'est ridicule, de le dire à haute voix, soudain, comme si le silence était mieux. Il a un sourire. « On fait un beau duo quand même... » Ses yeux, rieurs, essayent de détendre l'atmosphère avec un peu plus d'assurance, cette fois. Ils savent tous deux qu'il est temps de passer à autre chose, d'une manière ou d'une autre. A cette heure-là, Amelia finissait toujours par monter pour aller dormir, encore. Mais étrangement, ce soir-là,Viktor a envie qu'elle reste avec lui. Alors il se lève et, d'un mouvement de la baguette, commence à récupérer les couverts, le plat de pattes, et l'assiette vide de son invitée. « Je vais m'occuper de la vaisselle et sortir la tarte et pendant ce temps, je te propose d'aller voir dans le salon, et de choisir un film. » Il sourit, cela fait si longtemps qu'il n'en a pas regardé un. « J'essaye de me faire passer pour un moldu, mais je finis toujours par me faire avoir à force de ne rien y connaître à leur culture. Je crois que je peux te faire confiance pour choisir pour moi. » Seul, il finissait toujours par revoir exactement les mêmes films que d'habitude, n'osant pas se risquer dans la collection de films qu'avaient récupérés Arnold et Sasha. « Comme ça je ramène la tarte, et on pourra finir la bouteille devant. Ca te dit ? » Il ne compte pas la laisser refuser, parce qu'elle a fait à manger, parce qu'il a vraiment mangé, et parce qu'il essayera de lui dire, un moment, dans la soirée, que c'était bon. Et quand il lui dira, il sait qu'il le pensera, cette fois.
La cuisine lui fait une claque en y retournant. Cela sent la tarte au citron. Il a envie de pleurer, mais se retient. Il pleurera devant le film. A la moindre scène triste, il chialera toutes les larmes de son corps, et Amelia pourra faire semblant qu'il est un petit émotif devant l'écran, et que ces sorciers ne sont vraiment pas habitués à ce genre de chose. Avant cela, il va être fort, tout comme Sasha doit être forte actuellement à se battre. Tout comme Arnold doit être fort, de l'autre côté de la Manche, à vivre sans ses deux parents... Si seulement on l'avait laissé partir avec lui... Si seulement il s'était laissé partir avec lui. La vaisselle se fait doucement dans son dos pendant qu'il sort le dessert. Ce n'est pas la qualité de sa femme, mais soudain, la maison a vraiment l'odeur de la maison. Il ferme les yeux, appelle à lui le rire de Sasha, les plaintes d'Arnold, le bruit de la radio dans un coin. Ce soir, il espère rajouter le rire d'Amelia à tous ces souvenirs-là. Cette fois-ci, il ne tremble pas en saisissant le plat, en coupant des parts et il ne s'attarde pas dans la pièce. Amelia n'a plus a venir le chercher. C'est triomphant qu'il débarque dans le salon pour la trouver devant le lecteur. Il montre fièrement son œuvre, et pose tout ça avec des assiettes et des cuillères. « Je le fais bien moins qu'elle, mais la tarte au citron, dans la famille, c'est tradition, » lui explique-t-il succinctement, comme si elle pouvait comprendre à quel point ce plat pouvait être important pour lui qu'avec ça. Elle n'avait pas besoin de ça, de comprendre, juste de partager. Il s'installe sur le canapé, verre en main, déjà bien déterminé à plus boire que manger ce soir. « Alors, tu nous a choisi quoi ? »
‹ baguette : 30 centimètres, bois de noisetier, crin de sombral.
‹ gallions (ʛ) : 3887
‹ réputation : on dit d'elle qu'elle est loyale et intransigeante + on la trouve parfois désagréable, mais c'est juste parce qu'on la connaît mal et qu'elle n'est pas très avenante au premier abord + elle est une auror brillante et fonceuse + on la sait proche de la cause des loups-garous. on a du mal à comprendre pourquoi elle a fait le choix de se lier par triumvirat à un loup-garou.
‹ particularité : animagus en formation + son animal est un ours brun massif.
‹ faits : amelia a fait sa formation d'auror avec un an d'avance + quand le lord est arrivé au pouvoir, elle est restée, en pensant que ça n'allait pas durer + coincée et surveillée, elle prétendu être à ses côtés + c'est lors de la vente aux enchères des rebuts (2001) qu'elle arrive à fuir sans se faire remarquer et à échapper à la surveillance des mangemorts + elle passe deux ans à fuir, en solitaire, une situation qui l'a rendue plus sauvage et froide + elle a rejoint les insurgés en 2003 et a mené de nombreuses missions pour eux, forte de sa formation et de son expérience d'auror + elle a participé à la grande bataille de décembre 2003 + pendant les combats, elle a choisi d'être liée par triumvirat à édouard douglas afin de lui sauver la vie in extremis. ils ont failli ne pas s'en sortir + elle s'est battue contre le gouvernement intérimaire mis en place après la guerre, qui a injustement envoyé édouard en prison pour en faire un exemple, et a participé à faire échapper plusieurs criminels injustement jugés de la prison d'azkaban + elle a repris son poste d'auror après la guerre.
‹ résidence : entre son appartement du londres sorcier et storm's end.
‹ patronus : UN RENARD
‹ épouvantard : perdre les membres du pack. surtout perdre eddie.
‹ risèd : UNE SOIRÉE HEUREUSE ENTRE AMIS.
find the light in the darkness
Ils ont ce côté si awkward, tous les deux, un peu raides sur leurs chaises. Ça en serait presque touchant, finalement, ces deux âmes en perdition qui se trouvent et s’apprivoisent. Ils ne disent rien de plus, pendant un moment. Leurs confessions ont été un peu douloureuses, certes, mais Amelia se sent un peu mieux, vraiment mieux. C’est tout bête, mais avoir parlé à Viktor, ça lui donne l’impression de ne plus vraiment être seule. Elle ne se souvenaient plus très bien ce que c’était, d’avoir quelqu’un à qui parler, quelqu’un pour comprendre, quelqu’un qui partage, qui sait. Après tous ces mois à barouder, on oublie la beauté de ces petites choses. On se persuade que c’est inutile, qu’on n’en a pas besoin. Sûrement parce que c’est plus simple comme ça. On pense aux relations humaines comme quelque chose de surfait, d’hypocrite, alors qu’en fait… C’est tout le contraire. Amelia n’aime pas qu’on l’approche trop. Qu’on lui montre de la pitié ou de la compassion. En fait, elle a toujours typiquement été cette personne qui ne sait jamais comment réagir quand quelqu’un pleure ou confie quelque chose de difficile. Le contact physique, très peu pour elle. Alors le fait que Viktor n’essaie pas de venir la consoler dans une étreinte, ou même une main sur son épaule… Ça la conforte dans l’idée qu’ils se sont bien trouvés. Et ce qui la rend la plus heureuse, au fond, c’est de voir que l’assiette de Viktor n’est plus pleine. Bien sûr, il reste beaucoup de nourriture, mais… Il y a cette fourchette avec des restes de sauce et ce trou au milieu du tas de pâtes qui sont des preuves claires et nettes qu’il a réussi à avaler quelque chose, et c’est la plus grande fierté qu’elle retirera de ce moment, sans la moindre hésitation. « Merci beaucoup, d'avoir dit tout ça. On fait un beau duo quand même... » Amelia réunit son couteau et sa fourchette sur son assiette vide. « Je suis plutôt d’accord. » admet-elle avec un sourire en coin. Viktor se lève et commence à débarrasser. « Je vais m'occuper de la vaisselle et sortir la tarte et pendant ce temps, je te propose d'aller voir dans le salon, et de choisir un film. » Les yeux de l’ancienne auror s’écarquillent. Ça fait trop longtemps qu’elle n’en a pas regardé un, et la perspective l’enthousiasme vraiment beaucoup. « J'essaye de me faire passer pour un moldu, mais je finis toujours par me faire avoir à force de ne rien y connaître à leur culture. Je crois que je peux te faire confiance pour choisir pour moi. » Amelia se lève et commence à se diriger vers l’armoire où se trouvent un certain nombre de DVDs moldus. « Comme ça je ramène la tarte, et on pourra finir la bouteille devant. Ça te dit ? » La jeune femme acquiesce vigoureusement. « Bien sûr que ça me dit, j’ai vraiment, vraiment trop hâte de la goûter. » Amelia parcourt les titres des films, curieuse. Quand Viktor revient, elle est accroupie devant le lecteur, à essayer de comprendre comment il fonctionne (ça fait longtemps qu’elle n’a pas eu à en utiliser un). Amelia s’interrompt pour jeter un coup d’œil aux parts de tartes dans les assiette, et elle en a déjà l’eau à la bouche. « Je le fais bien moins qu'elle, mais la tarte au citron, dans la famille, c'est tradition, » L’ancienne auror hume légèrement sa part en récupérant son assiette. « Je ne me fais aucun souci. Ce sera forcément délicieux. » fait-elle. Elle finit de régler le lecteur, et prend place à côté de Viktor sur le canapé, s’avachit presque, avec la télécommande dans la main : « Alors, tu nous a choisi quoi ? » demande-t-il alors qu’elle appuie sur play. « Un truc nul. Mais y’a rien de plus génial que les trucs nuls. » Elle sourit, en prenant son verre et en le tendant vers celui de Viktor. « Cheers ? » propose-t-elle tandis que le générique de début commence. Elle attrape le plaid à sa droite et l’étale sur eux, avant de prendre l’assiette avec la tarte et de la poser sur ses genoux. Elle prend un première bouchée. « Oh mon dieu. » Seconde bouchée. « Et tu oses dire que tu ne la fais pas très bien ? » s’offusque-t-elle en engloutissant une troisième bouchée. Elle finit par relever son assiette devant le visage de Viktor, avec ses yeux écarquillés : « C’est la meilleure tarte DE MA VIE !!!!!!! » Amelia est un peu effrayante, comme ça, mais ce qu’on peut lire au fond de ses yeux, c’est vraiment de la joie, et Viktor n’aura pas de mal à le voir. « Tu me renies si je mange toute la tarte ou… » s’amuse-t-elle en louchant déjà sur le reste du plat. Amelia la goinfre, de retour. Elle se demande bien où cet animal-là a pu se cacher tout ce temps.
Dernière édition par Amelia Cartwright le Lun 23 Jan 2017 - 22:19, édité 1 fois
The doubt will creep And crawl in on you The dark can leap And fall upon you Come back now, come back now. Let it be, let it go. Let it fall, let it blow. Let it come, let it go. Let it fall, we will know.
« Un truc nul. Mais y'a rien de plus génial que les trucs nuls. » Amelia sourit, en lui disant ça. Il réalise qu'il n'est plus habitué à voir le sourire d'Amelia. Il réalise aussi que lui aussi, sourit, assez bêtement, même si ce genre de phrase lui rappelle Sasha. Tout lui rappelle Sasha. « Cheers ? » Il la regarde un instant, comme un peu sonné, presque choqué qu'ils en soient là, tous les deux, à sourire et à trinquer. Cheers. Allez courage. Allez on va y arriver. On a pas besoin de faire semblant, on a pas besoin de courir partout et de rire à plein poumons. Partager un verre, un repas, un film, et se sourire, ça peut suffire. Cheers. On va y arriver Ames. On a peut-être l'air fort tous les deux, et on est peut-être cassés tous les deux, mais on a la force de ceux qui résistent. Le malheur, ça finit par user et tant qu'on est là, tous les deux, et qu'on arrive à trinquer, alors tout n'est pas si mal. Viktor sourit. Il a été habitué au grand amour et à une vie de bonheur. Mais ce petit ilot d'amitié, soudain, il ne peut cracher dessus. " Cheers ! " répond-il donc, en faisant tinter les verres. Ça sonne clair et juste, un peu comme les yeux d'Amelia, alors qu'il peut la voir gagner en force de minutes en minutes.
Ils s'installent. Le plaid, la bouteille, la tarte au citron, le film. C'est rien, et pourtant, Viktor se sent en sécurité. Il regarde le générique commencer à défiler tout en buvant. Il ne prête pas vraiment attention à Amelia pendant qu'elle se sert, essayant déjà de se concentrer. Même si c'est un film nul, il sait qu'il va avoir du mal à tout comprendre. Surtout si ça parle de magie. Il n'y a rien de plus absurde qu'un moldu qui parle de magie. Alors il a un sursaut un peu effrayé lorsqu'Amelia s'écrie soudain : « Oh mon dieu. » Il détourne les yeux de l'écran et se tourne vers elle, vers la tarte. Quoi ? Il a oublié un truc ? « Et tu oses dire que tu ne la fais pas très bien ? » Il cligne un peu des yeux, surpris, presque intimidé devant la précipitation avec laquelle elle engloutit soudain sa part. Il le sait, qu'il fait la tarte moins bien que Sasha. Il la fait cependant tout le temps, et il connait la recette par cœur, mais toujours moins bien que Sasha. Sauf qu'Amelia ne connaît pas la tarte de Sasha, et c'est bizarre, et c'est même presque rafraichissant. Parce qu'Amelia sourit quand même. « C'est la meilleure tarte DE M AVIE !!!!!!!! » Elle le regarde, et il la regarde, et ils se dévorent des yeux un instant. Viktor, en tout cas, la dévore des yeux. Elle est magnifique, en cet instant. Elle a des yeux lumineux, elle sourit jusqu'aux oreilles et elle a une innocence, une spontanéité qui manque tellement à leurs deux vies que Viktor a l'impression de se retrouver sous une cascade d'eau fraiche après une semaine dans le désert. « Tu me renies si je mange toute la tarte ou... » Elle est adorable. Il sent une sensation étrange, inhabituelle, dévaler doucement le long de sa gorge, jusqu'à son cœur, son ventre, comme un chocolat chaud à la cannelle qui s'installe doucement dans ton corps et qui te réchauffe de l'intérieur. Ce qu'il ressent, c'est de la tendresse.
Il rit. Ça lui secoue les épaules, agite ses cheveux, détend ses joues fatiguées. Ses yeux s'éclairent alors qu'il rit, malicieux, attendri. Il rit comme toujours lorsqu'il regarde Sasha et Arnold se bagarrer pour la dernière part de tarte. Souvent, pour trancher, c'est lui qui la récupère, et c'est les seules fois de sa vie où il est content de manger. Viktor rit. Le bruit de son propre rire lui est étranger, tant il n'a rien à voir avec les étranglements qu'il a pu offrir à Amelia ces derniers jours. Il rit vraiment. On peut voir ses dents blanches, et on peut voir le mari et le père malicieux, qui s'amusait souvent lorsque le reste de sa famille se disputait. Celui qui a demandé Sasha en mariage dans une marinière rouge. Celui qui n'a besoin que d'être de bonne humeur pour rire. Celui qui n'a plus besoin de se moquer de qui que ce soit pour se sentir mieux avec lui-même. Cela lui fait un bien fou. Il sent ses muscles se détendre. Il respire. « Laisse-moi une part, mais le reste est à toi. » La dernière part, celle dont ils ne savent pas quoi faire, et qui revient toujours à celui qui n'en veut pas vraiment. « Je la mangerai en dernier, pendant que tu te lècheras les babines. » Et il rigole encore, devant son air offusqué.
Et il la mange, effectivement. Vers la moitié du film, durant une énième scène d'action qu'ils n'ont pas besoin de suivre. Il fait des bruits exagérés pour montrer à quel point elle est bonne, pendant qu'Amelia s'indigne, et boude, et se charge des miettes qu'il reste dans le plat. Il a un peu de mal à avaler, mais il finit. Ou presque. Juste le dernier morceau, qu'il fait mine de gober avant de le déposer brusquement dans la bouche d'Amelia, pendant qu'elle rouspète encore. Et ça lui coupe le clapet. Et ça le fait rire, encore.
Il s'endort devant le film. Il n'y comprend rien, et il est nul, mais quand il s'endort, c'est avec un sourire. Il glisse sur la jeune femme à ses côtés et sa tête repose vite sur son épaule. Il sent sa chaleur, même dans le sommeil. Ce n'est pas Sasha, ce n'est pas Arnold, ce n'est pas sa famille mais c'est quelque chose, et ce n'est pas si mal. Il se sent moins seul, et il a mangé.
Et le lendemain, cette fois, Amelia est levée avant lui.
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