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sujet; Real talk, bro talk (Keziah) |
| Le 26 août 2003 Il dort mieux, ces temps-ci. Parfois, rarement, une fois de temps en temps, quand il a le temps. Il a trop de choses à rattraper, on ne l’a pas trop tenu au courant, dans les bois anglais. On l’a bien frappé, on a bien ri, mais des nouvelles, des nouveautés, rien du tout. Depuis son retour à Poudlard, sous les moqueries de ses camarades et pourtant la joie de les revoir, Davius n’a pas chômé. Ils n’en ont pas le temps, n’est-ce pas ? La guerre frappe à nouveau à leurs portes, une fois de plus, et il est bien décidé à ce qu’ils la remportent. Alors, il met son insomnie à contribution, aidant à la fois aux nombreux tours de garde qu’à la mise en place de passages sécuritaires pour les alliés à venir. Il y a une excitation certaine, à savoir que cette fois, ils ne seront pas seuls – c’est bien la putain de première fois qu’ils ne sont pas seuls dans cette saloperie de guerre qui n’en finit plus. Seulement, tout sommeil doit parfois être trouvé, y compris chez lui. Alors, il dort, la tête sur les genoux de Victoria, d’un sommeil lourd et sans rêves. Elle lui racontait il ne sait plus quoi, puis elle a commencé à flatter ses cheveux. Comme elle le ferait sans doute à Keziah, ou à Louise, comme lui le faisait à sa femme, à ses gamines, un peu distraitement. Bercé par la chaleur de la salle commune de Gryffondor et la voix de Vic, par ce contact familier et paisible, il a fini par sombrer dans le sommeil. Quand il s’éveille, c’est un peu groggy, son oreille captant des chuchotements persistants. « … passé ? », chuchote la voix féminine au-dessus de lui. Une voix plus grave répond, plus loin de loin. « Et elle va bien ? » Ses yeux pâles s’ouvrent, enfin. Il est toujours dans la salle commune de Gryffondor, toujours avec Vic, mais Keziah les a rejoint. Et vu l’expression de la brune… elle n’en est pas spécialement contente. Il se relève et elle en profite pour quitter les lieux, d’un pas énergique qui trahit la colère qu’elle couve déjà. Davius attend de ne plus entende son pas avant de s’étirer et de laisser une place sur le canapé encore chaud. « T’es encore allé t’promener chez tes crasseux ? », demande directement l’Auror à son ami. C’est un peu taquin, il sait pertinemment à quel point Keziah est susceptible lorsqu’on parle des forains et les qualifier de crasseux n’est certainement pas une façon de le mettre de bonne humeur (même en blague), mais c’est aussi étrangement sérieux. Parce que Keziah, le grand Keziah Campbell, leur fait sa crise d’indépendance, à Vic et lui. Voilà qu’il sort du château, sans rien dire, sans rien demander, la boucle au vent et le refus d’annoncer son départ ou sa destination à quiconque. Particulièrement à eux. Ce qui, si ça a le don d’énerver Davius (comme pas mal de trucs), peine surtout Victoria. Et ça, ce n’est pas quelque chose qu’il apprécie.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Jeu 8 Sep 2016 - 6:00, édité 1 fois |
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| Un crac sonore retentit dans le parc de Poudlard, semant un soudain vent de panique parmi les quelques tourterelles qui flânaient tranquillement dans les parages et eurent une peur bleue en voyant deux silhouettes apparaître brusquement au milieu d'elles, comme crachées par le néant. Un peu désorienté par le transplanage qu'il venait d'exécuter, Keziah faillit bien finir sur les fesses en se penchant précipitamment sur le côté pour éviter à l'une d'entre elles de lui sauter au visage, mais il parvint à rétablir son équilibre en s'accrochant fermement à l'épaule de la petite créature se tenant à ses côtés. Cette dernière laissa alors échapper un couinement aiguë avant de se tourner précipitamment vers lui, l'air inquiet.
_ Tout va bien Tinky, tout va bien ! s'empressa-t-il de le rassurer en rejetant l'une de ses boucles blondes vers l'arrière de son front. Merci de m'avoir ramené ici en un seul morceau. _ L'honneur est pour Tinky, monsieur ! Monsieur est de retour chez lui ! Si Tinky peut se permettre toutefois, monsieur, hasarda-t-il en se tordant les mains, embarrassé par sa propre audace. Monsieur ne devrait peut-être pas sortir aussi souvent tout seul... Ce n'est pas sûr pour monsieur ! _ Mêêêh, ne t'en fais pas pour ça, va ! Je suis toujours vivant, non ? Tiens, pour ta peine, ajouta-t-il en lui tendant une chocogrenouille.
Le sourire amusé ourlant déjà ses lèvres se transforma en un léger gloussement de rire en voyant le regard penaud de la créature se remplir soudain d'étoiles à la vue de la friandise. Les elfes de maison comptaient décidément parmi les êtres les plus surprenants du monde de la magie ! Malgré leur physique repoussant, ils étaient pour la plupart en effet étonnamment attachants, à la manière de jeunes enfants. Keziah s'était tout particulièrement pris d'affection pour Tinky. Cet elfe était aussi maladroit qu'il était curieux, ce qui rendait sa compagnie amusante en soi, mais il était surtout facilement malléable. Keziah était parvenu à se le mettre dans la poche en un claquement de doigt à partir du moment où il avait découvert son penchant pour les sucreries, ce qui s'était avéré incroyablement pratique pour aller et venir hors du château à sa guise. Il ne se gênait pas de le faire plus souvent que l'Ordre ne le lui permettait vraiment d'ailleurs...
Tinky disparu dans un nouveau bruit de pétard et Keziah se tourna vers le château, soupirant doucement alors qu'il considérait l'impressionnante bâtisse hérissée de tours. Il avait encore un peu de mal à croire qu'il était de retour à Poudlard après toutes les années qui s'étaient écoulées depuis la fin de sa scolarité. Un peu de mal, aussi, à croire qu'il avait fini par rejoindre la renaissance de l'Ordre du Phénix... Il avait bien failli tout envoyer valser pourtant, quand ils avaient mentionné cette histoire de serment inviolable. Si tôt après avoir payé le prix fort pour se libérer de l'emprise du sceau des langues-de-plomb, il faut dire que l'idée de se lier à nouveau à un sortilège aussi puissant ne l'avait guère emballé. Il esquissa une moue à cette pensée et se passa inconsciemment la main dans la nuque pour chasser la sensation désagréable qui venait de le saisir. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il ne serait jamais revenu ici. Il y avait pourtant de bons souvenirs, ceux d'une jeunesse relativement insouciante quand il y repensait, mais ces murs millénaires lui avaient toujours donné l'impression de se refermer autour de lui et de l'étouffer. Aujourd'hui plus que jamais. Même s'il avait pu rétablir la vérité sur les accusations que le gouvernement avait fait peser sur lui pendant près d'un an, les regards qu'on posait sur lui restaient méfiants, voire carrément hostiles pour la plupart.
Mais il y avait Davius. Et il y avait Vic, surtout.
Un sourire effleura ses lèvres en les trouvant tous les deux dans la salle commune des Gryffondor. Ni l'un ni l'autre ne semblait avoir remarqué sa présence et Keziah vint alors appuyer son épaule contre le mur de l'entrée pour profiter du spectacle touchant qu'ils offraient ; Davius profondément endormi sur les genoux de Vic, cette dernière caressant machinalement ses cheveux, le regard tourné vers la fenêtre. Un autre que lui se serait peut-être insurgé de voir sa femme partager cet instant d'intimité avec un autre homme, mais Keziah ne sourcilla pas. C'était eux. C'était lui, c'était Davius, c'était Victoria. Quel mal pouvait-il y avoir à cela ? La dynamique qui les liait tous les trois avait changé, il en avait conscience. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'en rendre compte, et même si le blondin ne savait pas encore vraiment vers où tout cela finirait par les mener, il ne se sentait pas menacé. Pas vraiment. Pas encore ? Il ajusta sa position contre le mur à cette pensée, et Vic tourna enfin la tête vers lui. Un seul froncement de ses yeux verts suffit alors pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas particulièrement ravie de le voir – ou plutôt qu'elle lui en voulait de s'être à nouveau éclipsé plusieurs jours durant sans l'en avoir tenu informée. Il aurait eu du mal à le lui reprocher, mais il ne fit rien non plus pour la retenir lorsqu'elle le planta sur place et quitta la pièce comme un petit ouragan. Dans ces moments là, il valait mieux ne pas se trouver en travers de son chemin...
_ T’es encore allé t’promener chez tes crasseux ?
Keziah ferma les yeux et inspira longuement, comme pour trouver la patience. Il avait presque oublié la présence de l'ancien auror, mais on pouvait dire que Davius savait trouver les mots pour remédier à cela. Qu'est-ce qu'il lui voulait au juste ? L'agacer ? Il venait de gagner le pari qu'il s'était fixé si c'était le cas, mais il avait intérêt à changer rapidement d'angle d'attaque s'il comptait jouer à ce petit jeu car il n'était pas le plus habile d'eux deux quand il s'agissait de jongler avec les mots.
_ Il y a des choses qu'on ne préfère pas entendre sur sa famille, tu sais. Comme si je t'avouais que je n'ai vraiment pris conscience des talents oraux de ta sœur que la fois où on s'est envoyé en l'air dans ce canapé, lâcha-t-il finalement avec un large sourire qui n'atteint pourtant jamais ses yeux.
Il pouvait encore lui coller son poing dans la figure après tout. Il l'avait déjà fait une fois, lorsqu'il l'avait ramené de force au bunker des Belliqueux, et vu comme son nez avait pissé le sang, il devait s'en souvenir. Keziah soupira pourtant, et ce fut comme si toute son exaspération lui coulait à travers les doigts. Les muscles de son dos se relâchèrent et il se laissa tomber dans le fauteuil en cuir faisant face à son ami.
_ Je ne fais rien comme il faudrait que je fasses, hein ? souffla-t-il doucement alors qu'il balançait ses jambes par-dessus l'accoudoir. À quel point est-ce qu'elle m'en veut cette fois ? |
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| Il n’a certainement pas perdu son chic pour énerver Keziah, il peut le mesurer dès le soupir du blond, mais ça ne lui fait même pas plaisir. « Il y a des choses qu'on ne préfère pas entendre sur sa famille, tu sais. Comme si je t'avouais que je n'ai vraiment pris conscience des talents oraux de ta sœur que la fois où on s'est envoyé en l'air dans ce canapé. » Davius roule des yeux à cette réplique, qui est aussi ridicule que puérile, et même pas foutue d’être vraiment drôle. Même Keziah ne trouve pas ça drôle. Si Elli l’entendait, pour sûr, elle en rirait longuement, avant de le traiter d’infini crétin. Insulte méritée. « Je t’ai connu meilleur joueur. » De toute façon, sa sœur est une catin (sa préférée) et il y a longtemps qu’il ne sourcille plus à l’entendre raconter ses exploits sexuels et faire des gorges chaudes de ses amants. Enfin, presque plus. Alors, même s’il lui racontait de telles bêtises... … peu importe. Ce n’était pas vraiment le point de ce vulgaire argument, pas besoin d’être Keziah Campbell (justement) pour le comprendre.
Un autre soupir et la tension se relâche, entre eux autant que dans tout le corps de son ami, qui se laisse finalement tomber dans le fauteuil devant lui, lui laissant toute la place sur le canapé. Il ne se gêne alors pas pour s’y étendre à nouveau, réclamant toute la place pour lui, se calant dans la chaleur qu’il y reste, sans se soucier de celle qui règne dans la tour de Gryffondor. « Je ne fais rien comme il faudrait que je fasse, hein ? À quel point est-ce qu'elle m'en veut cette fois ? » C’est au Poufsouffle de soupirer, sentant la tension lui retomber dessus. C’est exactement la conversation qu’ils doivent avoir et comme toujours, il préférerait nettement ne pas l’avoir. Bon sang, qu’il déteste ça. Sa baguette vient tourner entre ses doigts, lentement, symbole de la nervosité qui déjà monte dans son corps encore endormi, lui faisant regretter le peu de sommeil qu’il a réussi à obtenir. « Elle est déçue, commence-t-il d’un ton laconique, tout en sachant que ce n’est pas assez pour tout expliquer. Même pour un génie. Louise lui manque. Toi aussi, tu lui manques. Pis tu fais rien pour améliorer… quoi que ce soit. » Il se lance des Avada Kedavra dans le pied, oui, cet imbécile de Serdaigle. Franchement, si lui déteste les conversations sérieuses, le couple Campbell est en voie de le surpasser dans l’exercice de l’évitement menant à la catastrophe. Pis c’est à lui de jouer le conseiller conjugal. C’est d’un ridicule encore jamais atteint. On aura tout vu, définitivement, lors de cette guerre. « Elle t’en veut pas mal. » Pour résumer, simplement, tout ce que Victoria lui a dit et ne lui a pas dit, tout ce qu’il peut voir et tout ce qu’il rate. |
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