I had a way then losing it all on my own, I had a heart then but the queen has been overthrown. And I'm not sleeping now, the dark is too hard to beat. You show the lights that stop me turn to stone, you shine it when I'm alone. And so I tell myself that I'll be strong and dreaming when they're gone.
Sentinelle. Les lettres se font velours, écrin confortable recueillant la satisfaction qui l’étreint. Elle en ronronnerait presque, la lionne, repue de fierté, ravie de récolter le fruit de longs mois de labeur. Un son indistinct lui fait dresser sa baguette un peu plus haut, le Lumos déchire la pénombre et le rayon qui se projette révèle des ombres lointaines. D’un pas résolu, Ginny réduit la distance qui la sépare d’eux.
Par-delà les barrières, le monde est flou ; elle perçoit les lourdes capes, les sorts qui fusent qui en vain, à intervalles irréguliers. La garde de la veille qui se retire, celle qui prend le relais, encerclant le domaine. Elle voit s’acharner l’ennemi mis en échec par des protections qui refusent de rompre et en se concentrant un peu, elle perçoit même les rictus irrités et coléreux, les regards durs qui passent à travers elle sans l’attendre. Eux ne distinguent rien du tableau qui se dessine à l’intérieur : la magie des Fondateurs préserve le château et ses occupants du danger qui les épie de jour comme de nuit. Elle pourrait surgir face à eux, transplaner hors des limites avec l’aide d’un elfe – et les prendre par surprise. Elle pourrait attaquer sans crier gare, se repaître du spectacle de leur surprise, et à coups de sorts cruels arracher des gémissements douloureux. Oh comme elle en rêve, de voir se cambrer leurs corps sous l’assaut de sa haine, de faire ployer l’égo du sacro-saint sang pur et –
Main inconnue sur son épaule. Sursaut incontrôlé. Elle bifurque, mouvement brusque nourri par la frousse qui nait au creux de son ventre ; elle a encore peur du noir Ginny, elle craint encore les démons qu'il masque. L’adrénaline lui enflamme les veines et son souffle se fait court, mais elle ne flanche pas, Ginny, lorsqu’elle pointe son arme entre les yeux de l’intrus. Mais dans la lueur pâle de l’aube paresseuse se découpent des boucles rousses familières ; devant elle, Percy fronce les sourcils, désapprobateur. « Qu’est-ce que tu fais à traîner à l’extérieur à cette heure ? » Son bras s’abaisse lentement et, d’une main qui se veut nonchalante pour masquer ses légers tremblements, Ginny repousse sa propre chevelure de feu par-dessus l’une de ses épaules, relève le menton. « Je suis de garde », qu’elle réplique, mais son ton n’est pas bravache. Il est délicat et presque chantant, parce qu’elle goûte chaque lettre. « Kingsley m’a assigné l’aile ouest, j’achève ma ronde d’ici une dizaine de minutes. » Pas à la préparation ou au service des repas, pas au ménage, mais à la sécurité. Damn, que c'est bon. Il se mord la lèvre, ronge son frein. Elle peut presque lire dans ses prunelles les mots qu’il retient. « Soit. Quand tu auras fini, si tu as encore de l’énergie à dépenser, passe donner un coup de main à l’infirmerie. Ron vient de rentrer. » Et juste comme ça, la plainte qu’elle s’apprêtait à émettre (l’infirmerie n’est pas son terrain de prédilection, elle n’a pas la délicatesse requise pour les soins) meurt à la coupe de ses lèvres, qui s’entrouvrent sur une exclamation ravie. « Ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient ? » Toujours ce voile de mystères insolubles, qu’elle respecte mais qui joue désagréablement avec ses nerfs. Comment aider sans rien savoir ? L’air sombre de Perce lui répond, cela dit, et il hausse les épaules. « Aucune idée. Ça n’en a pas l’air en tout cas. » « Et Harry ? » Elle n’essaye même pas de retenir sa hâte, arrache à son frère un demi-sourire amusé – mais vite éteint. Il semble hésiter un moment à formuler la suite. « Déjà reparti. Avec Malfoy cette fois. » Le visage de Ginny se ferme à l’entente du patronyme honni. Elle s’oblige à inspirer, expirer. Ses mains se font poings. « Merlin sait ce que cette sale vermine a dû inventer pour se faire passer pour l'être humain décent qu'il n'est pas… » Elle secoue légèrement la tête, outrée. « On aurait dû le laisser croupir dans les cachots avec le strict minimum pour survivre - » « Ginny - » « Quoi, tu vas me dire qu’il ne l’aurait pas mérité ? C’était bon pour Luna et pour les gens comme nous, mais Malfoy s’en tire après deux malheureux mois de - » « Les Belliqueux ne sont pas des enfants de chœur - » « - pas suffisant ! Ça ne répare pas le mal qu’il a causé, c’est trop facile de - » « - ne fonctionnons pas comme les mangemorts ! Il a été interrogé et est sous contrôle, tu n’as pas d’autre choix que de l’accepter - » « - rien fait pour mériter une nouvelle chance, il ne vaut pas mieux que son monstre de père ! Souillé jusqu’à l’âme, si encore il en a une - » « - ne le supporte pas non plus mais je ne comprends pas que tu sois à ce point remontée contre lui alors que Parkinson - » Et juste comme ça, les répliques cessent de s’entrechoquer, de s’entremêler ; Percy retient son souffle, fait remonter sur son nez les lunettes qu’il a recommencé à porter en cas de fatigue. Il sent les remords à plein nez, s’en veut clairement d’avoir mentionné l’ancien bourreau de sa sœur. La cadette croise les bras sur son torse en un réflexe défensif ; ses yeux se détournent, se font lointains. « Parkinson m’a sauvé la vie. En quelque sorte. » Les mâchoires de Percy se contractent à un point tel qu’elle est surprise de ne pas les entendre craquer. « Qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Elle t’a - » « Tu n’étais pas là, Perce. » Il lui faut toute sa volonté pour s’obliger à croiser la tempête qui rugit dans les iris de son frère, les siens hantés par les souvenirs. « Tu n’as pas vu de quoi les autres étaient capables. Si elle ne m’avait pas choisie - » Cette fois ce n’est pas lui qui l’interrompt. C’est le temps qui suspend son vol, les mots tus qui s’éparpillent dans la brise qui soudain, lui semble glaciale. « Je vais voir Ron », qu’elle conclut, et ses pas d’abord lents et lourds se font course, progressivement, parce qu’elle est dévorée par le besoin de s’éloigner de cette discussion déplaisante.
Ses pas résonnent contre le sol dallé et le trajet jusqu’à l’infirmerie lui semble incroyablement long ; chaque seconde est une heure et l’angoisse est encore là, vicieusement calée au creux de sa cage thoracique lorsqu’elle pousse le battant de bois. Mais un faible sourire lui échappe tout de même à la vue de Ron, assis au bord de l’un des lits. Mi-rire mi-grimace, à vrai dire : il a le nez qui pisse le sang. « Tu t’es pris une porte ? » Qu’elle se moque en le rejoignant. Bien sûr qu’elle titille sa fierté ; c’est son rôle de petite sœur, de prétendre ne pas reconnaître une blessure acquise au front et n’y voir que le résultat d’une maladresse comique. Et elle l'endosse précautionneusement, autant qu'il respecte son rôle de grand frère en parvenant à l'apaiser de par sa seule présence, à dissiper ses ténèbres en un battement de paupières.
‹ occupation : C'est la grosse question que se pose Ronald en ce moment. Il n'aspire plus à devenir Auror, être autant de temps en guerre lui a passé l'envie de partir à la chasse aux mages noirs et il ne veut pas non plus avoir de contact avec les autres êtres humains alors il ne sait pas. Il aide Charlie avec ses dragons de temps en temps et ça ne lui déplaît pas. Peut-être qu'il va finir par se lancer dans des études de magizoologie ?
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1998.
‹ baguette : Bois de saule, trente-cinq centimètres et contient un crin de licorne. Cette baguette le suit depuis qu'il a détruit celle de son frère Charlie en deuxième année.
‹ gallions (ʛ) : 4036
‹ réputation : Difficile de passer à côté de la famille Weasley tout de même. Connue pour l'immense fratrie qui la compose, il est difficile de passer à côté d'eux. Famille emblématique des insurgés, ils ont tous presque reçu l'Ordre de Merlin et une jolie somme pour les services rendus à la société sorcière. On sourit beaucoup plus à Ron depuis la fin de la guerre et étrangement, il déteste cette célébrité. Lui qui convoitait tant celle de Harry quand ils étaient à Poudlard, il a fini par comprendre pourquoi son meilleur ami la fuit.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : il a retapé le Terrier alors en attendant c'est là-bas qu'il est.
‹ patronus : un jack russel terrier
‹ épouvantard : Celle-ci ne changera pas, pour rien au monde. Ronald peut faire face à n'importe quelle horreur, mais si vous le mettez devant une araignée... vous pouvez dire adieu au Gryffondor qui sommeille en lui.
‹ risèd : Il se revoit à Poudlard, quand tout allait bien, avec Harry, avec Hermione. Quand il pouvait encore entendre son père pester contre le fonctionnement d'un objet moldu et que Fred et George étaient en train d'inventer des confiseries piégées pour leur boutique tandis que leur mère s'affairait à la cuisine avec ce sourire si caractéristique. Ronald souhaiterait pouvoir revenir à cette période où tout le monde était encore là.
Pas assez rapide. Il n’a pas été suffisamment rapide pour esquiver un coup qu’un gars lui a donné. Depuis son nez pisse le sang et il commence à être agacé qu’on lui dise de tenir sa tête vers le bas pour que tout coule. Ronald sent également la frustration le gagner lorsqu’il repense au fait qu’ils sont rentrés bredouille. Encore une fois. Il a une confiance aveugle en Harry, il pourrait le suivre jusqu’au bout du monde s’il pouvait, mais il n’ignore pas le regard des autres. Les questions silencieuses qu’ils doivent tous se poser et ça l’angoisse quand ils partent en mission. Ça l’angoisse de ne rien trouver et de faire continuer cette guerre qui n’en finit plus. Il a besoin de paix. Ils ont tous besoin de paix, de se reconstruire. Ronald soupire lorsqu’on lui passe devant pour la énième fois. « Mais laissez-moi utiliser ma baguette pour me lancer un sort… » « Fais ça et le petrificus tu le sentiras passer. » Le jeune homme fronce les sourcils, on ne lui avait jamais parlé comme ça. Enfin si, mais pas cette personne du moins. « Pour une fois, laisse ça couler, tu vas pas te vider de ton sang. » Ronald lève les yeux au ciel et grommelle dans sa barbe « C’est pour ça que la magie fait bien les choses. » « Je te demande pardon ? » « Rien. Rien du tout. » Il sourit et sent la main de la jeune femme appuyer sur sa tête pour qu’il la maintienne baissée. Les méthodes moldues le dépassaient toujours un peu. Même maintenant. « Tu t’es pris une porte ? » Il redresse la tête en reconnaissant la voix qui vient de s’élever. Il ne l’a pas entendu entrer. Ronald sourit à sa petite sœur, Ginny. Sourire qui se fend en grimace en sentant la douleur irradier son visage. Qu’est-ce qu’on lui répétait toujours déjà ? Ah oui : il doit arrêter de provoquer ses adversaires, ça ne finit jamais bien pour lui. Avec le temps c’est devenu une sale habitude, ça le fait rire quand il revient blessé (Hermione et Harry, un peu moins). « Si tu voyais l’état dans lequel j’ai mis ladite porte. » Fait-il pour continuer sur la plaisanterie. Il aimerait bien agrémenter sa blague d’un petit rire, mais il sent que ça va faire mal s’il fait ça. Puis, il ne veut pas vraiment parler de la mission, il ne veut pas inquiéter Ginny sur le fait qu’ils n’ont rien trouvé. Encore. « Monsieur Weasley, est-ce qu’il faut que je vous jette un sort pour que vous gardiez cette tête baissée ? » « Ah, le dragon est de retour. » Murmure-t-il à sa sœur. « Tenez. » Elle lui tend un flacon que Ron boit d’une traite, il attrape également le mouchoir qu’elle lui tend pour essuyer le sang sur son visage. Il pousse un soupir lorsqu’il se sent enfin propre et capable de respirer. Le tee-shirt qu’il porte n’est pas beau à voir, mais tant pis.
Il rejoint sa petite sœur. Il veut mettre de côté la mission des horcruxes pour la fin de la nuit et profiter pour souffler un peu. Ils sont tous épuisés, ça ne leur servirait pas de repartir tout de suite sur une autre piste qui peut s’avérer fausse. « On retourne trier ? » Trier. Ce qu’ils font depuis des semaines déjà. Ils ont une salle remplie d’affaires que les étudiants de l’école et les professeurs ont laissées à l’abandon quand Poudlard a été repris. Depuis, les insurgés (désormais les Phénix) font du tri, gardent ce qui peut être utile et se débarrassent de l’inutile. C’est une mission qui peut paraître comme une corvée, mais c’est ce qui réunit Ginevra et Ronald la plupart du temps. Ce sont des moments qu’il chérit parce qu’ils se retrouvent à parler de tout et de rien. Il a besoin de ça. Elle aussi. Ils n’ont plus à penser à Malfoy qui est dans le coin et qui peut partir en mission avec Harry sans aucune autre protection pour le Survivant. Ronald ne comprend pas qu’on ait laissé ce monstre entrer chez eux alors qu’il avait été là, aux côtés de Vous-Savez-Qui tout au long de la guerre. Il a essayé de faire entendre sa voix au Conseil, mais encore une fois, Hermione avait levé les yeux au ciel (elle lève toujours les yeux au ciel en sa présence, il n’est pas si nul que ça pas vrai ?), plusieurs autres personnes s’étaient rangés de son côté et il s’était tu, voyant avec horreur qu’on acceptait un assassin dans leur rang. « Tu montais la garde ? » Fait-il au bout d’un moment, cherchant à savoir ce qu’elle pouvait faire levée à cette heure-ci. Il espère que c’est ça et pas un cauchemar qui l’aurait réveillé en sursaut. Ils font le chemin jusqu’à la salle où ils ont réuni les dernières affaires qui restent. Tous les deux l’ont aménagée pour qu’elle soit le plus confortable possible : d’innombrables coussins entassés au sol près de la cheminée, les affaires inondant le reste de la pièce. Lorsqu’il pousse la porte, il sent un poids considérable se lever de ses épaules. Il va pouvoir penser à autre chose. Tous deux s’installent sur les coussins et Ronald pousse un soupir de bonheur. « J’oublie tout le temps le moelleux de ces coussins. » Il se redresse, croise ses jambes et attrape une pile d’objets non loin de lui. « Raconte-moi ta soirée. Ton tour de garde s’est bien passé ? » Fait-il en la regardant et en souriant. Ne pas penser à la quête des horcruxes. Ne pas penser à Harry. Ne pas penser à Hermione. Se focaliser sur sa petite sœur, juste pendant ces quelques heures.
« Si tu voyais l’état dans lequel j’ai mis ladite porte. » « J’espère qu’elle ne pourra plus jamais tourner sur ses gonds. » Le commentaire est énoncé sur un ton léger, amusé, trop innocent — dans son regard, une ombre fugace vient démentir son léger sourire, ternir sa tranquillité feinte. C’est qu’il y a une dureté réelle derrière ses mots, une cruauté inavouée : une part de Ginny espère bel et bien que l’ennemi ait reçu son compte de sorts, de coups, de tout ; qu’il ait été réduit à néant. Et ce désir funeste s’intensifie encore à la vue du sang de son frère. Ce n’est rien de grave, rien de mortel, mais c’est le rappel de leur propre vulnérabilité, de ces risques tangibles qu’ils affrontent tous, jour après jour, en se rendant au front pour faire la guerre à ceux qui régissent désormais leur monde. Il n’y a pas de terme pour dépeindre l’ampleur de ce qu’elle ressent, désarroi mêlé de terreur et de haine et — un kaléidoscope d’émotions négatives en somme, qui lui rongent l’os et lui mettent la moelle à nu, bouleversant ce qu’elle croyait être jusqu’à la mettre face à sa propre part d’ombre.
Elle espère du plus profond du cœur que l’homme ayant affronté son frère mange les mandragores par la racine, et tant pis si l’on estime qu’elle ne devrait pas, que leur camp est au-dessus de ça.
Ron n’évoque pas la mission et pour une fois, Ginny respecte son souhait. Ils ont établi il y a un moment déjà que même effleurer le sujet de loin était une mauvaise idée : parce qu’il en dirait trop ou trop peu, qu’elle peinerait toujours à se contenter de miettes. Elle pousserait, pousserait, proposerait de tenter de deviner et tout autre stratagème inadéquat au vu du mystère qui drape cette affaire. Et puis pour l’heure, elle a déjà glané la seule information qui puisse lui être donnée : c’est un échec, ce soir comme hier. Nul besoin d’enfoncer la baguette dans la plaie.
Elle n’aime définitivement pas cet endroit, à l’air à la fois aseptisé par une flopée de sortilèges et chargé des relents des potions écœurantes dont on gave les malades. Heureusement, son frère ne semble pas trop amoché et ils n’auront probablement pas à s’attarder. L’infirmière en charge de l’aile pour la fin du shift de nuit vient se planter devant Ron, mains sur les hanches. « Monsieur Weasley, est-ce qu’il faut que je vous jette un sort pour que vous gardiez cette tête baissée ? » Mais si elle se mord la lèvre pour ne pas rire à la remarque que marmonne Ron, ce n’est pas suffisant pour lui éviter le courroux de celle qu’il qualifie à juste titre de dragon. « Quant à vous miss Weasley, vous n’êtes pas sans savoir que les visites sont inappropriées à cette heure. Votre petite discussion dérange le sommeil de mes autres patients. » Elle hausse les épaules d’un mouvement négligeant — au vu du manque de réaction autour d’eux, lesdits patients ont sans doute droit à une dose de Potion de Sommeil sans Rêve pour ne pas cauchemarder sur les circonstances bien réelles qui les ont conduits là, et Merlin qu’elle les envie. A son arrivée, elle a aussi eu la satisfaction de goûter à la paix temporaire que procure la PSR, s’en est même vu prescrire une fois libérée de l’infirmerie, avant de devoir apprendre s’en passer sous prétexte que cette potion est addictive et augmente entre autres les risques de dépression. Dommage : elle en boirait comme du jus de citrouille si on ne la limitait pas. « On s’apprêtait justement à partir », répond-elle tout de même en jetant à Ron un regard interrogateur pour savoir s’il pense être prêt. « On retourne trier ? » « Vous devriez surtout allez dormir. Après une mission de nuit votre corps et votre magie ont besoin de se régénérer. » La remarque agacée n’est pas fausse et, pour éviter une potentielle morale, Ginny choisit de jouer le jeu — « Silly », réprimande-t-elle avec un léger coup de coude, « retourner travailler à cette heure et dans cet état ? Tu n’y penses pas ! » Et d’enrouler un bras autour du sien en affirmant à l’infirmière : « Ne vous inquiétez pas, je vais m’assurer personnellement qu’il retourne bien à sa chambre. » Sourire et grands yeux innocents à l’appui, elle n’attend pas le hochement de tête sec de son interlocutrice pour tourner les talons, attendant que les portes se soient refermées derrière eux pour secouer légèrement la tête, l’air dépité. « Les adultes et leur notion étriquée de ce qu’il faut ou ne faut pas faire… j’sais pas pour toi, mais en fin de mission j’ai surtout besoin de me changer les idées. Trier, ça me botte bien oui. » Ils échangent un sourire complice et bifurquent en direction de la dernière salle chargée d’effets personnels des anciens occupants.
Ça sent la poussière et le renfermé ; il faut dire que les Phénix que l’on charge régulièrement de faire du tri ont plutôt tendance à skipper cette tâche laborieuse et ennuyeuse, souvent reléguée à ceux qu’on juge inaptes à aller sur le terrain ou à ceux écopant d’une pseudo punition pour avoir commis quelque erreur. Et de toute façon, c’est un travail certes nécessaire mais secondaire : la résistance a besoin d’autant de baguettes compétentes que possible. Ginny, cela dit, ne rechigne pas à le faire. C’était une tâche à sa portée durant sa longue convalescence, la seule « mission » qu’elle puisse effectuer avec Ron également : il joue dans une autre catégorie à présent. Et s’il n’est pas dans sa nature de se répandre en déclarations gorgées d’émotions, elle est fière de ce qu’il est devenu, de devoir redoubler d’énergie pour se voir assignée un jour au type de tâches qu’on lui confie à lui. Alors elle les chérit, les moments où il se trouve en sécurité à ses côtés, en attendant le jour où elle le rejoindra pour braver le monde extérieur et ses dangers. « Tu montais la garde ? » « Yep. Ça fait quelques temps que j’ai droit à quelques gardes, ça me change des casseroles à récurer et des lessives du début », plaisante-t-elle. Les rebelles n’ont pas souhaité se laisser vivre sur le dos des Elfes de Poudlard. Après toutes ces années à ne dépendre que d’eux-mêmes et à survivre de leur mieux, plusieurs d’entre eux ont estimé que se fondre dans un confort aisé était trop risqué — mieux vaut garder à l’esprit que Poudlard est une planque, un refuge, et rester sur le qui-vive. Ceux qui sortent n’ont pas d’inquiétude à se faire, ceux qui restent par contre limitent le sentiment d’inutilité en participant aux corvées quotidiennes. « Et toi, tu repars quand ? L’infirmière n’a pas tout à fait tort, faudra songer à récupérer à un moment ou à un autre… » Cela dit, elle suppose qu’il a du temps devant lui puisque Harry est déjà ressorti ; quoi qu’ils cherchent ensemble, il leur faudra une pause à tous les deux (elle ne veut pas songer à Hermione, pas en ce moment) avant de se relancer.
Cette salle est un peu devenue la leur, tant ils mettent plus d’entrain que les autres à s’y rendre. On les regarde de travers pour ça d’ailleurs, et ça fait pouffer Ginny : avec une mère comme la sienne, le ménage entre un peu dans l’ordre de la normalité et Molly leur a appris quelques sorts de son cru pour optimiser leur travail. Certes, elle ne deviendrait jamais mère au foyer comme la sienne, mais les tâches ménagères lui semblent presque plaisantes associées à l’idée d’avoir son chez elle. Et s’il lui tarde d’utiliser ces mots pour une véritable maison et l’intimité qui va avec, l’employer pour Poudlard compense pour l’instant ; c’est une nette amélioration comparée à la vie sous les tentes. « Cette scène est surréaliste, je ne m’y ferai jamais », commente-t-elle tout de même en voyant Ron s’enfoncer dans les coussins avec un soupir d’aise. « Dire que tu rougissais de colère à la seule idée de ranger ta chambre ! » Elle lui envoie un coussin libre à la tête, les joues rongées par un large sourire amusé, avant d’attirer d’un sort une pile d’objets à trier et de malles à vider. « Raconte-moi ta soirée. Ton tour de garde s’est bien passé ? » « Hmm… » Elle tapote son menton du bout de la baguette, le temps de trier ses pensées, puis l’utilise à des fins plus utiles en déverrouillant une première malle. « J’ai su par Eldwin qui l’a appris par Wilhemina qui l’a entendu de Griffith, qu’une faille s’est révélée dans la barrière du château, côté nord. Il a fallu détourner l’attention des mangemorts le temps de la consolider et c’est la raison pour laquelle il a fallu gonfler les rangs des sentinelles. On les a attirés plein sud en bombardant de sortilèges inoffensifs les points où la barrière se fond dans le sol. Rien qui puisse amocher les protections, juste de quoi créer des effets de lumière et d’énergie pour donner l’impression qu’il se passe quelque chose juste là. Ils ont complètement marché et se sont réunis autour du leurre pour s’acharner sur une zone intacte pendant que Fred et les autres s’occupaient de corriger la faille. » Enfin, les autres responsables des rituels excepté Hermione évidemment. « On est restés sur le qui-vive pour le reste de la nuit, adrénaline et co t’imagine. Ça a été l’occasion de faire un tour du domaine pour vérifier que rien d’autre ne nous échappait, tant au niveau du sol qu’en hauteur. » Elle s’étire longuement en achevant son ‘rapport’, fouille la malle pour en piller les trésors, trouve un appareil photo qui lui arrache un demi-sourire nostalgique. Ça la fait penser à Colin et sur un coup de tête, elle enclenche l’appareil en concentrant l’objectif sur Ron. « Wow – » : le flash est presque choquant d’intensité dans la douce pénombre de la pièce. Cela dit, quelque chose tiraille juste là, au creux de la poitrine. « Sur une note moins plaisante, Miles, Eddington et Rory n’ont toujours pas donné signe de vie. Ça a un peu… plombé l’ambiance au dîner. Un autre duo sera envoyé pour compléter la mission s'ils ne rentrent pas... Un certain Whitehorn je crois, sans doute avec une nouvelle recrue. » Froncement de sourcils inconscient, puis elle force un sourire brave. « Oh et puis zut, évitons les sujets qui fâchent ce soir. » C’est pas comme s’ils n’avaient pas leur lot de mauvaises nouvelles au quotidien, un break est forcément bienvenu.
‹ occupation : C'est la grosse question que se pose Ronald en ce moment. Il n'aspire plus à devenir Auror, être autant de temps en guerre lui a passé l'envie de partir à la chasse aux mages noirs et il ne veut pas non plus avoir de contact avec les autres êtres humains alors il ne sait pas. Il aide Charlie avec ses dragons de temps en temps et ça ne lui déplaît pas. Peut-être qu'il va finir par se lancer dans des études de magizoologie ?
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1998.
‹ baguette : Bois de saule, trente-cinq centimètres et contient un crin de licorne. Cette baguette le suit depuis qu'il a détruit celle de son frère Charlie en deuxième année.
‹ gallions (ʛ) : 4036
‹ réputation : Difficile de passer à côté de la famille Weasley tout de même. Connue pour l'immense fratrie qui la compose, il est difficile de passer à côté d'eux. Famille emblématique des insurgés, ils ont tous presque reçu l'Ordre de Merlin et une jolie somme pour les services rendus à la société sorcière. On sourit beaucoup plus à Ron depuis la fin de la guerre et étrangement, il déteste cette célébrité. Lui qui convoitait tant celle de Harry quand ils étaient à Poudlard, il a fini par comprendre pourquoi son meilleur ami la fuit.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : il a retapé le Terrier alors en attendant c'est là-bas qu'il est.
‹ patronus : un jack russel terrier
‹ épouvantard : Celle-ci ne changera pas, pour rien au monde. Ronald peut faire face à n'importe quelle horreur, mais si vous le mettez devant une araignée... vous pouvez dire adieu au Gryffondor qui sommeille en lui.
‹ risèd : Il se revoit à Poudlard, quand tout allait bien, avec Harry, avec Hermione. Quand il pouvait encore entendre son père pester contre le fonctionnement d'un objet moldu et que Fred et George étaient en train d'inventer des confiseries piégées pour leur boutique tandis que leur mère s'affairait à la cuisine avec ce sourire si caractéristique. Ronald souhaiterait pouvoir revenir à cette période où tout le monde était encore là.
« Yep. Ça fait quelques temps que j’ai droit à quelques gardes, ça me change des casseroles à récurer et des lessives du début » Il lui sourit. Il est content qu’elle se soit sortie de cette léthargie dans laquelle elle était plongée quand ils l’ont récupéré. Elle est mieux. Ronald ne dirait pas qu’elle rayonne, mais elle va beaucoup mieux, c’est indéniable. En dehors de ce sentiment de colère et la violence qui s’expriment dans ses yeux. C’est bien quelque chose que Ron ne lui reproche pas. Mieux, il la comprend. « Et toi, tu repars quand ? L’infirmière n’a pas tout à fait tort, faudra songer à récupérer à un moment ou à un autre… » Il sait qu’elle a raison. Il doit prendre du temps pour récupérer et faire passer les courbatures qu’il ressent après chaque mission, mais il ne sait pas quoi faire à Poudlard sinon et il refuse de rester trop longtemps en présence de Malfoy. Il l’irrite. Il soupire. « Je sais pas. Quand Harry aura besoin de moi, je suppose ? » Il passe une main dans sa nuque. « Je prends cette soirée avec toi pour pouvoir souffler un peu, ça compense. » Il la gratifie d’un clin d’œil. Déambuler comme ça dans les couloirs vides de Poudlard lui fait toujours le même effet. Ça le dérange. Il n’y a plus le même bruit que lorsqu’ils étaient ici en cours, c’est silencieux et un silence qui angoisse. Il réprime un frisson alors qu’ils arrivent devant la salle.
Cette scène est surréaliste, je ne m’y ferai jamais. Dire que tu rougissais de colère à la seule idée de ranger ta chambre ! » Il rit en réceptionnant le coussin et le cale derrière son dos. Un de plus. C’est encore plus parfait comme ça.
Hmm… J’ai su par Eldwin qui l’a appris par Wilhemina qui l’a entendu de Griffith, qu’une faille s’est révélée dans la barrière du château, côté nord. Il a fallu détourner l’attention des mangemorts le temps de la consolider et c’est la raison pour laquelle il a fallu gonfler les rangs des sentinelles. On les a attirés plein sud en bombardant de sortilèges inoffensifs les points où la barrière se fond dans le sol. Rien qui puisse amocher les protections, juste de quoi créer des effets de lumière et d’énergie pour donner l’impression qu’il se passe quelque chose juste là. Ils ont complètement marché et se sont réunis autour du leurre pour s’acharner sur une zone intacte pendant que Fred et les autres s’occupaient de corriger la faille. » Ronald hausse les sourcils. Il a l’impression que ce n’est pas la première fois qu’il entend parler d’une faille dans la protection du château. Une ombre soucieuse passe sur ses yeux. Les mangemorts ne peuvent pas rentrer ici. Ils ont récupéré Poudlard, le château est à eux maintenant. Ils ne sont pas encore prêts pour une deuxième bataille entre ses murs. Ce serait si injuste. Il feuillette deux livres qui trainent sur sa pile : des livres de cours. Histoire de la magie, il a un petit rictus alors qu’il les balance du côté à jeter. Ils sont obsolètes maintenant, il y a tellement plus à raconter depuis le retour de Vous-Savez-Qui qu’il faudrait deux éditions maintenant. « On est restés sur le qui-vive pour le reste de la nuit, adrénaline et co t’imagine. Ça a été l’occasion de faire un tour du domaine pour vérifier que rien d’autre ne nous échappait, tant au niveau du sol qu’en hauteur. » Il hoche la tête, oui c’est compréhensible. Ils ne doivent pas baisser leur garde. Jamais. Des failles comme celle-ci peuvent se reproduire. « Au fait, Fred, Percy et Bill n’ont pas trop râlé de savoir que tu faisais la sentinelle ? » Il a parfois l’impression que ses frères oublient à quel point Ginny peut être forte et peut être digne de confiance. Il manipule un autre objet, cassé et hausse les épaules avant de le jeter. « Wow – » Ron sursaute lorsqu’un flash l’aveugle. Il redresse la tête, la baguette en main et prêt à intervenir, mais il se calme en voyant Ginny avec un appareil photo dans les mains. Les battements de son cœur ralentissent alors et il dépose sa baguette à côté de lui. L’appareil lui rappelle Colin et il a un léger sourire sur les lèvres. « Je m’y attendais pas vraiment pour le coup. Tu crois que... » Il laisse sa phrase en suspens. Évoquer leurs amis tombés au combat n’est définitivement pas une bonne idée. « Sur une note moins plaisante, Miles, Eddington et Rory n’ont toujours pas donné signe de vie. Ça a un peu… plombé l’ambiance au dîner. Un autre duo sera envoyé pour compléter la mission s'ils ne rentrent pas... Un certain Whitehorn je crois, sans doute avec une nouvelle recrue. Oh et puis zut, évitons les sujets qui fâchent ce soir. » Un pli soucieux barre le front du Weasley. Pourquoi ne sont-ils toujours pas rentrés ces deux-là ? Quelque chose cloche dans cette histoire et il voit bien que Ginny se pose la même question que lui. « Je pensais qu’on avait reçu un message de leur part… » Ils ne sont pas du genre à laisser des camarades en arrière. Normalement. Il espère qu’ils ne sont pas tombés sur une attaque de mangemorts en chemin non plus.
Ronald continue de pousser des affaires de son côté et trouve une pièce d’échec version sorcier. « Hé ! C’est toujours là ça ? » Il est sûr que ça vient de son jeu à lui, il reconnaît vaguement le cavalier. Il a légèrement pris des coups, un peu fissuré au niveau du cheval et la tête du bonhomme est manquante. Il tend la pièce à sa sœur. « Je le pensais perdu pour toujours. » Il fouille de nouveau dans son tas, mais il se résume à des babioles sans intérêt et à quelques livres aux pages arrachées. « T’as quoi de ton côté à part l’appareil photo ? » Il aimerait qu’ils le gardent. Ça fait quatre ans qu’ils n’ont plus pris des souvenirs et ils pourraient tous s’en créer des nouveaux avec celui-ci. Ils ont des enfants à Poudlard et Ronald est certain que ça plairait aux parents de pouvoir les photographier pour garder une trace de leur enfance – pas très joyeuse certes, mais qui embellit tellement le cœur des insurgés.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.