‹ baguette : mesure vingt-trois centimètres, en bois de chêne rouge et contient du dard de billywig ; elle est prédisposée aux enchantements.
‹ gallions (ʛ) : 4010
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : un rocking chair, ma mère assise dessus, sa maladie s'étant détériorée – mon futur.
‹ risèd : la reconnaissance en tant qu'auteur, sous mon véritable nom.
I will storm the gods, and shake the universe girls like her are born from thunderstorms and thrive in tsunamis
« Tori, j’ai pris une bièraubeurre pour toi, ils n’avaient pas de capp… Tori ? » Surprise de voir uniquement les sac-à-dos contre un chêne à la touffe ébouriffée, seuls mais toujours côte-à-côte, comme deux amants effrayés qu'on emporte leur secret, elle ne s’attarde pourtant pas plus sur le triste sort des compagnons d’escapades que Astoria et elle avaient pris en partant à l'aventure. Ce qui attire son attention, surtout, c’est l’absence de Tori précisément près de l’arbre, non loin du centre du village, là où Ariane l’avait laissée quelques minutes plus tôt pour partir acheter leurs boissons. « Babe, youhou, t’es où, c’est pas drôle. » Toujours aucune réponse. Et maintenant c’est de l’agacement qu’elle ressent, lorsqu’elle tourne sur elle-même, cherchant attentivement les alentours à la recherche d’une tête brune mais pas moyen de repérer sa meilleure amie ; probablement en train de lui faire une blague de mauvais goût… Ari relève brusquement la tête et observe les branches du chêne mais fronce les sourcils lorsqu’elle constate qu’il n’y a personne sur l’arbre pour lui tomber dessus et crier “haha gotcha !”. En coinçant les boissons sous son bras, elle attrape sa baguette en s’éclaircissant la gorge et se lance un Sonorus. Drastic times call for drastic measures. « J’AI DÉCHIRÉ LA ROBE QUE TU AVAIS COUSUE POUR MOI EN CADEAU D’ANNIVERSAIRE ! » Sa remarque flotte en l’air quelques secondes, attire même les têtes curieuses des marchands qui lui lancent des regards curieux. Ariane s’avance vers le villageois le plus proche, un meunier au vu de son chariot de farine, et lui demande s’il aurait vu quelque chose, à peine un quart d’heure plus tôt. « J’ai bien vu vot’ amie, trop jolie, avec ses ch’veux bien coiffés et ses vêtements à la mode. Ça s’voyait bien qu’elle n’était pas du coin. Mais j’sais pas où elle est passée. J’avais baissé la tête, quand j’ai relevé la tête, d’un coup, elle était plus là ! Envolée ! » En haussant les épaules, le meunier se détourne et reprend sa route, laissant une Ariane plus nerveuse qu’agacée. Pourtant, elle s’avance vers d’autres villageois mais ne reçoit que la même réponse en retour : oui, ils ont bien vu Astoria – comment pourraient-ils la louper – mais non, ils ne savent pas où elle est allée. Certains affirment qu’elle aurait disparu en à peine quelques secondes, d’autres, moins nombreux, préfèrent envisager une explication plus rationnelle : elle a simplement transplané. Mais Ariane doute que le transplanage soit la raison de son absence ; même en cas d’urgence, Astoria l’aurait prévenue d’une façon ou d’une autre. En regardant les sacs-à-dos amoureux par-dessus son épaule, Ariane se décide à retourner vers leurs fidèles amis, pour voir si Astoria n’aurait pas glissé un mot dans l’un des sacs. Mais lorsqu’elle approche, elle repère quelque chose qu’elle n’avait pas vu tout à l’heure : sur le sac d’Astoria, une carte extrêmement froissée a été greffée. Une carte qui n’appartient pas à Tori, si elle se réfère à l’état crasseux du parchemin. En la saisissant pour l’approcher de son visage, l’incompréhension la submerge de nouveau lorsqu’elle voit un point sur la carte cerclé de rouge sans aucune autre indication. « What the hell… » Mais outre l’incompréhension, c’est l’angoisse qui déforme les traits de son visage et qui assombrit la couleur de ses yeux, le genre d’angoisse qui augmente drastiquement le nombre de monstres qui l’encerclent à présent. Elle les aperçoit dans son champ de vision mais ne leur prête pas plus d’attention, son cerveau ne tournant qu’autour d’une chose : Astoria, Astoria, Astoria. Tétanisée, elle s’agrippe à la carte à mesure que la panique commence à se diffuser dans tout son corps, réduisant son audition à un leitmotiv douloureux du prénom de son amie qui lui martèle les oreilles ; l’explication rationnelle se noie dans les doutes et la peur quand l’angoisse touche son cœur et donne mouvement à ses rotules rouillées. D’un geste vif, elle attrape les sacs et les emporte jusqu'à la maison la plus proche, demandant à la villageoise aux milles pendeloques les garder temporairement pour elle ; avant de s’engouffrer dans la forêt, l'esprit tourmenté que par une seule chose : retrouver Astoria.
La nuit de foudres rend la recherche étonnamment plus facile, son regard mire plus d’une fois le ciel en colère mais les grondements masquent les miasmes sonores de la forêt, rendant sa présence encore plus discrète. Ses pas sont délicats et aériens sur la glèbe, elle échappe aux crocs-en-jambe des branches féroces dont les tentatives de tirer sur ses longues chaussettes échouent malgré les cris gutturaux des racines gangrenées par la ronce mais tout se perd dans l’intimité de la forêt. Ça fait une heure qu’elle se meuve entre les arbres endormis et les monstres de son esprit, s’orientant à l’aide de la carte froissée. À cause du vent mordant, elle s’arrête au pied d’un arbre ratatiné pour remonter ses chaussettes en laine jusqu’à ses cuisses et resserrer sa cape autour d’elle. Après avoir examiné la carte une dernière fois, constatant qu’elle est à deux kilomètres du point indiqué, elle reprend la marche mais s’arrête de nouveau brusquement à peine deux mètres plus loin lorsque des sifflements stridents se font entendre. En se cachant derrière un arbuste à l’abandon, elle dissimule encore plus sa présence en tirant la capuche sur sa tête, quand elle s’aperçoit que les sifflements proviennent d’un Runespoor dont les trois têtes sont en pleine dispute si elle se réfère à leurs mouvements de tête brusques. N’étant pas fourchelang, Ari ne prête pas plus attention au reptile et s’écarte pour reprendre le trajet, cette fois-ci en sautillant discrètement pour avancer le plus vite possible. Elle ignore ce qu’elle va trouver, elle ignore si elle va même retrouver Astoria… vivante ou…. L’inquiétude se mêle à l’adrénaline quand elle voit une bâtisse en ruines, probablement une grange ; mais elle voit surtout les sorciers dispersés tout autour, surveillant les alentours, baguette en mains. Tori…
« Ta petite copine sera libérée quand nous aurons nos gallions. » Gronde la voix d’un homme ayant l’apparence d’un ours mal-léché à la chevelure hirsute. Son accent extrêmement prononcé le rend difficile à comprendre tant les consonnes sont gutturales et les voyelles presque avalées. Elle est arrivée devant la grange il y a un peu plus d’une vingtaine de minutes, les mains en l’air, sans baguette. Ils l’ont emmenée dans une salle pour confisquer sa baguette avant que les négociations ne débutent. Ils lui rendront Astoria pour une modique somme de trois mille gallions – sachant que les chiffres montent de façon aléatoire en fonction de l’humeur de l’ours. Et qu’elles n’ont pas cette somme dans leurs sacs. Frustrée, Ari se passe une main sur le visage, repoussant sa frange en arrière. « Mais je veux savoir si elle va bien, juste… faites la venir ici ? » « Nan, je la préfère dans sa cellule. » « Je veux la voir, s’ils-vous-plaît. Je vais vous donner tout ce que vous voulez mais laissez-moi la voir… » « L’argent d’abord, la fille ensu – quoi, Mac ? » L’ours, interrompu dans sa phrase, se détourne d’Ariane et fixe son regard accusateur sur ledit Mac, frêle et débraillé, les dents jaunies et le crâne rasé. Ce dernier hausse les épaules et s’avance vers eux pour poser ses mains sur la table et regarder Ariane de façon hésitante. « J’sais pas, mec, je veux bien qu’elle me file une cinquantaine de moutons juste pour voir sa gonzesse. En plus du fric, j’veux dire. C’est la pénurie en ce moment, mes gosses en ont marre de bouffer du pigeon. » L’ours se pince l’arête du nez de frustration mais il ne réfute pas l’idée, il semble plutôt en train d’analyser la proposition sous tous ses angles ; il relève finalement la tête, regarde hargneusement Ariane avant de fixer son acolyte. « Okay mais comment être sûr qu’elle va nous livrer les moutons ? » Mac hausse de nouveau les épaules et son regard, hésitant au début, devient plus pénétrant à présent. « Qu’elle se démerde. » Déclare-t-il avant de prendre Ari par le bras pour la tirer dans un couloir mal-éclairé, sans que l'ours ne les suive. Elle tente de mémoriser les couloirs qu’ils traversent dans ce labyrinthe étrange, les différentes ouvertures qu’elle trouve mais sans surprise, il n’y a pas de porte de sortie. Uniquement une fenêtre au bout d’un couloir qu’elle fixe avant que Mac ne la pousse contre un mur. Il sort un trousseau de clés et ouvre la grande porte, probablement la cellule d’Astoria. « Dix minutes. Pas une minute de plus. » Elle acquiesce vigoureusement et il ouvre finalement la porte avant de la pousser à l’intérieur. En se rattrapant avant de tomber, elle balade ses yeux sur la salle où diverses petites cellules aux barreaux rongés lui font face. Il n’y a qu’une cellule qui est occupée et Ariane accourt directement vers celle-ci, les doigts s’accrochant aux barreaux. « Hey, Tori… »
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3981
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
ariane moriarty
These woods are as empty as you think, he had said. You cannot know what the light might summon from the darkness.
Astoria a tellement, tellement peur. C'est la seule chose réelle au monde: cette peur qui lui colle à la peau, cette angoisse terrible et douloureuse qui glisse sur son épiderme comme un liquide glacé et désagréable. Elle n'arrive pas à se décider entre rester assise et se lever et marcher et faire quelque chose et fermer les yeux et pleurer et se mordre les lèvres alors elle... reste là, le regard un peu vide, les membres tremblants, ses yeux partis il y a des années en arrière. Quand elle était en cage, là aussi, mais que ses geôliers étaient un rien moins sympathiques: au moins ceux-là lui ont donné une bouteille d'eau quand elle s'est mise à hurler qu'elle avait soif et au moins ils la laissent tranquille, contrairement à Hudson et son harcèlement de tous les instants... Mais elle est tout de même en cage. Derrière des barreaux. Enfermée. Kidnappée. Piégée. Une petite chose inutile et perdue et à la merci de tous. Pourquoi, pourquoi a-t-elle décidé de suivre Ariane cette fois? Les aventures d'Ariane, c'est toujours la même chose: au début, ça semble être une super bonne idée jusqu'au moment où on se retrouve face un dragon noir des Hébrides ou à discuter par signes avec des Botrucs pour les convaincre de cesser de leur faire des croche-pattes, deux choses qui sont arrivées les deux fois où Astoria a consenti à accompagner sa meilleure amie dans des explorations plus conséquentes que les quelques balades campagnières habituelles. Eh bien, en un mot comme en cent, Astoria regrette. C'était drôle et amusant et challenging quand la Guerre n'était qu'une menace sourde et lointaine; ça l'est moins maintenant qu'elles risquent leurs vies à partir comme ça, sans escorte... Astoria a envie de pleurer. Au début, elle pensait que c'était un kidnapping. Comme la première fois, comme la dernière fois: les Insurgés revenant pour elle, Hudson sorti d'entre les morts venu la capturer de nouveau, l'abuser de nouveau, la tourmenter de nouveau, pour toujours. Au début, elle a failli se mettre à hurler mais elle n'a pas eu le temps et puis elle n'en a pas eu la force: il lui a fallu près de dix minutes pour se calmer, sous l'oeil tant intrigué que méfiant de ses détracteurs. Les larmes se sont précipitées à la bordure de ses yeux sans tomber, les bras se sont mis à trembler sans pouvoir rien tenir et finalement, on l'a traînée dans un dédale de couloirs avant de la mettre derrière des barreaux comme une vulgaire criminelle.
Elle a envie de pleurer, de pleurer, de gémir et de hurler mais rien ne sort: elle ne peut que regarder les barreaux sans rien faire, tétanisée à l'idée de rester ici pour toujours, que plus personne ne prononcer son nom, que personne ne vienne la chercher, jamais, parce qu'après tout? après tout ça ne change rien, elle ne doit pas être si importante que ça et puis Il y a du bruit dans le couloir et c'est comme si on venait d'appuyer sur un bouton: Astoria se redresse aussitôt, son dos en est presque douloureux, et se jette sur les barreaux pour essayer de voir ce qu'il se passe. La porte grince, s'ouvre, deux silhouettes... et puis une seule. Astoria recule machinalement des barreaux, terrifiée à l'idée que ce soit Franck Hudson qui soit là pour l'achever... mais la lumière tremblotante de l'unique torche accrochée au mur qui éclaire le couloir lui montre la silhouette menue les yeux bleu clair d'Ariane. Aussitôt, Astoria se précipite vers elle, entrelace machinalement ses doigts aux siens autour des barreaux, l'observe et cette fois, les larmes commencent à tomber. « Hey, Tori… — Ari, il faut absolument que tu préviennes mon père, tu n'aurais pas dû venir ici, ” fait aussitôt Astoria d'une voix tendue et un peu brisée. Elle tremble encore, tellement, et les larmes qui s'accrochent silencieusement à ses cils tombent sans bruit sur ses joues. “ Je t'avais dit, je t'avais dit que c'était une mauvaise idée de partir sans escorte et maintenant, m-maintenant ils ne vont plus jamais nous laisser aller nulle part seules... oh, Ariane, qu'est-ce qu'on a fait...? ” Des idioties, comme toujours. Au moment où Astoria en a le moins besoin. Elle réprime un sanglot douloureux, décroche une main pour passer sa manche sous ses yeux et pour en effacer d'un geste rageur les larmes; mais elle est autant soulagée qu'effarée de voir Ariane ici... c'est une vraie providence. Soudainement, Astoria se tend, et les quatre derniers doigts entremêlés à ceux de son amie autour du barreau se défont lentement et se retirent alors même qu'Astoria fait un pas en arrière dans les ombres de la petite cellule. “ C'est toi, Ari, hein? C'est pas... ” Une illusion? Elle aimerait y croire, vraiment y croire, mais... comment faire confiance à quiconque, dans ce lieu inconnu et étranger? “ Dis-moi quelque chose que seule Ariane saurait, ” murmure-t-elle, toujours plus sur ses gardes à mesure que les secondes s'écoulent, ses fins sourcils se fronçant sur son front avec une hostilité grandissante.
‹ baguette : mesure vingt-trois centimètres, en bois de chêne rouge et contient du dard de billywig ; elle est prédisposée aux enchantements.
‹ gallions (ʛ) : 4010
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : un rocking chair, ma mère assise dessus, sa maladie s'étant détériorée – mon futur.
‹ risèd : la reconnaissance en tant qu'auteur, sous mon véritable nom.
I will storm the gods, and shake the universe girls like her are born from thunderstorms and thrive in tsunamis
… — Ari, il faut absolument que tu préviennes mon père, tu n'aurais pas dû venir ici, ” elle hoche la tête vigoureusement, se trouvant stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt, au lieu de foncer tête baissée dans la gueule du loup, sans même considérer le réel danger de la situation. Ce qui n’est qu’un manque d’intelligence ouvre en réalité une brèche sur son âme, les émotions trop vives et vibrantes, laissant quelques manques de discernement et d’organisation sur son passage. Vulnérable et aveuglée par leur survie, l’émotive petite chose fragile se transforme en instinct de survie aussi farouche que dérangeant, aussi stupide que courageux. “ Je t'avais dit, je t'avais dit que c'était une mauvaise idée de partir sans escorte et maintenant, m-maintenant ils ne vont plus jamais nous laisser aller nulle part seules... oh, Ariane, qu'est-ce qu'on a fait...? ” Sous le poids des conséquences, Ariane baisse la tête de dépit, les barreaux serrés entre ses doigts dans l’espoir qu’elles se réveillent de ce cauchemar. Ce qui avait été, au départ, une bonne idée, une envie soudaine de visiter des coins reclus de l’Écosse, a brusquement dévié, changé en danger imminent pour l’une comme pour l’autre. Ces filles mignonnes qui cherchaient juste à visiter les beaux paysages, à boire du café au coin d’un lac, sont tombées dans un pathétique kidnapping, résultant sur des conséquences désastreuses : pour l'une la captivité et pour l'autre la culpabilité. Ses propres larmes coulent, en rythme avec celles d’Astoria, le ressentiment envers elle-même se chargeant d’intensité à mesure que les émotions continuent de la marteler. Le danger, Ariane en est habituée, presque une décade d’aventures qui frôlent le danger plus souvent que rarement, elle se fiche d’être seule et en danger, capable de laisser son impulsivité et son instinct de la sortir de ses galères causées par son imprudence. Mais elle s’en soucie quand elle tire quelqu’un d’autre dans sa chute, elle s’en soucie quand c’est l’amie qui l’a soutenue plus que sa propre famille, l’amie capable de rendre les limites de la réalité beaucoup plus épaisses pour l’empêcher de glisser un peu trop loin dans sa propre tête, capable de redonner de l'ordre au désastre qu'est son cerveau. Elle pleure parce que s’il arrive quelque chose à Astoria, elle ne pourra jamais se le pardonner, la peur de la perdre devient quelque chose de destructeur qui grouille dans son ventre et éradique tout remord qu'elle pourrait avoir à l'égard des geôliers.
Et puis, le plus pénible la frappe sans qu’elle n’y soit préparée : Astoria se décale et la tension dans son langage corporel indique c’est dirigé sur elle. L’impression d’être reléguée au même rang que les geôliers, subissant ce regard accusateur qui fait accélérer les battements de son cœur à mesure qu’Astoria recule, loin, loin, émotionnellement plus que physiquement. “ C'est toi, Ari, hein? C'est pas... ” Le doute dans sa question l’effraie encore plus. “ Dis-moi quelque chose que seule Ariane saurait, ” le murmure de sa requête chasse la peur pour rendre les traits de détermination sur son visage encore plus marqués. Ariane se colle aux barreaux comme si sa vie en dépendait, les deux mains serrant le métal rouillé jusqu’à blanchir ses phalanges, le visage entre deux barreaux mais l’expression déterminée. Oubliées, les larmes, délaissée, la peur – Ariane sait qu’elles n’ont pas beaucoup de temps, que Mac la surveille à travers le hublot de la porte blindée. « Il y a un peu plus d’un an, on discutait de nos épouvantards. Tu t’en souviens ? » Aucune réaction de la part d’Astoria mais Ari ne s’en démord pas et poursuit, toujours avec la même fougue, ne supportant pas d’être celle qu’Astoria accuse du regard. « Et tu te souviens du mien ? Ha, stupide question, bien sûr que tu t’en souviens. Probablement comme je me souviendrai toute ma vie ce que tu m’avais confiée. Mon épouvantard – ce rocking chair qui représente ma peur du futur, quand je finirai par… me perdre. » Dans ma propre tête. « Tu t’es souvenue de ton enfance. Petite, tu avais… tu avais l’habitude de fixer la chaise dans ta chambre pendant des heures. Il y avait quelque chose de triste et solitaire dans cette chaise, tu m’avais dit. Tu ignorais si c’était le monde que tu voyais de cette façon ou si c’était toi… » Probablement les deux. C’est une confession qu’Ariane chérit, même si l’émotion vive qui avait submergé Astoria date de plus de dix ans – pourtant, les insécurités enfantines ont forgé ce qu’elles sont devenues à l’âge adulte. « Tu m’as dit que… tu m’as dit que ça t’arrive de repenser à cette chaise. C’est triste. C’est triste et seul, comme toi. Pas tout le temps mais – » sa phrase est brusquement interrompue quand elle sent Astoria revenir près des barreaux, leurs fronts pressés l’un contre l’autre. Ariane se rend compte qu’elle a réussi à lui prouver qui elle était mais le temps presse et elle ne veut pas la laisser seule. L’une de ses mains relâche les doigts de Tori et se pose sur sa nuque, en un geste de réconfort, tandis que son autre main serre celles de Tori. « Je suis désolée, Tori, je suis vraiment désolée. Mais je vais contacter ton père. » Peut-être qu’il aura des hommes qui viendront secourir sa fille ? Peut-être qu’il interdira même Astoria de fréquenter la Moriarty ? Même si l’idée la déplaît, elle préfère la savoir en sécurité et vivante, quitte à sacrifier leur amitié. « Je vais t’aider aussi, d’accord ? Je vais revenir. En attendant… » Dit-elle, sa main quittant la nuque de Tori pour passer à l’intérieur de sa cape et saisir un objet. Un objet qu’elle dépose entre les mains de Tori. Un couteau qu’elles avaient surtout utilisé pour couper les pommes, près de la montagne. Simple consolation de savoir qu'elle pourra se défendre si jamais quelque chose déraille.
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3981
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
Elle n'a pas envie de douter, pas quand elle voit cette lueur heurtée dans Ari-qui-pourrait-ne-pas-être-Ari, pas quand elle a l'air si... sincère et si perdue et si heurtée et si parfaite et si Ariane. Mais Astoria doute, parce qu'elle sait que même les meilleurs amis peuvent se révéler être des ennemis au bout du compte: surtout dans ces situations-là, de vie ou de mort... Astoria ne peut pas se permettre de donner des informations à ceux qui l'ont capturée, tout comme elle ne peut pas se permettre de se montrer faible (mais oh, pourtant, elle se sent faible, justement: elle a envie de s'abandonner aux conforts du sol et de fermer les yeux jusqu'à ce qu'on la tire de là). Elle s'attend presque à ce qu'un sourire sardonique se tire sur les lèvres d'Ariane, tu m'as eu, petite Tori, mais non, rien: elle a l'air de réfléchir, déterminée à prouver qu'elle est bien Ari-ou-pas-Ari. « Il y a un peu plus d’un an, on discutait de nos épouvantards. Tu t’en souviens ? » Astoria reste silencieuse, plisse du nez et pince des lèvres. Oui. Oui, elle s'en souvient: comment oublier ces moments privilégiés avec sa meilleure amie? Et ces moments presque... intimes. Astoria n'aime pas se révéler aux autres; mais ce n'est pas vraiment une faiblesse quand elle se confie à Ariane, n'est-ce pas? Elle lui confierait sa vie. Elle lui confie sa vie. « Et tu te souviens du mien ? Ha, stupide question, bien sûr que tu t’en souviens. » Oui. Oui, elle s'en souvient. Du rocking-chair, de l'idée de se perdre, de perdre ses pensées et sa tête et toutes les choses merveilleuses qui se passent là-dedans. Astoria est pétrifiée parce qu'elle se souvient, en même temps qu'elle s'est souvenue à l'époque, de la chambre et de la chaise et du sentiment de solitude et de tristesse. Elle a une boule dans la gorge qu'elle ne pourra jamais ravaler, fouillant le visage d'Ariane avec douleur, presque, en imaginant ce qui doit se passer derrière ses yeux bleus et les pensées qui doivent l'agiter. Les monstres sont-ils là? a-t-elle envie de lui demander. Mais ils ne partent jamais très longtemps. Astoria a toujours envie de lui promettre qu'elle ne la laissera jamais s'asseoir sur un rocking-chair et qu'elle ne la laissera jamais se perdre, qu'elle sera toujours là pour lui faire confiance et lui attraper la main et la ramener près d'elle — mais Astoria n'a jamais su mentir à ses amis. Peut-être que certaines choses ne peuvent être empêchées. Peut-être que certaines choses doivent rester perdues. « Tu m’as dit que… tu m’as dit que ça t’arrive de repenser à cette chaise. C’est triste. C’est triste et seul, comme toi. Pas tout le temps mais – »
Comment a-t-elle pu douter? Astoria ferme les yeux un instant, le souffle court, incapable de formuler le simple mot: il y a juste leurs respirations qui se mélangent quand leurs fronts s'entrechoquent, la main d'Ariane qui se glisse dans sa nuque et celle d'Astoria qui se serre contre la sienne autour des barreaux, s'y accrochant désespérément. Astoria s'est toujours félicitée d'être, parfois, l'ancre maintenant Ariane sur terre; elle ne s'est jamais rendue compte que c'est Ari qui lui garde la tête hors de l'eau. « Je suis désolée, Tori, je suis vraiment désolée. Mais je vais contacter ton père. » Elle n'a plus envie qu'elle parte. « Je vais t’aider aussi, d’accord ? Je vais revenir. En attendant… » Pourtant elle se détache, lui donne quelque chose... un couteau, comprend Astoria en le tenant contre elle, refermant la main dessus en approuvant difficilement à la voix pourtant déterminée et rassurante d'Ariane. Elle serre le petit couteau, si ridicule, si pathétique, comme si sa vie en dépendait, parce que sans doute que c'est le cas. Mais quand Ariane fait un nouveau mouvement de recul, elle l'en empêche en attrapant sa manche fermement, incapable de la laisser partir alors qu'elle se sent si démunie, si faible, si... petite et fragile et vulnérable, en se rappelant de cette chaise et de cette chambre et l'oeil heurté d'Ariane quand elle a remis en cause son identité. “ Ne le dis pas à mon père, murmure-t-elle précipitamment. Il ne peut- si il sait, il ne comprendra pas, il va vouloir que je retourne à la maison- oh je t'en prie, Ariane, je t'en prie. Il va me tuer si il apprend que je suis sortie sans escorte et il ne voudra plus jamais que je quitte ma chambre d'Herpo Creek... ” Mais si elles n'ont aucune manière de s'en sortir seules...? Et si elle reste là jusqu'à la fin de ses jours? Et si elle perd la vie en essayant de se battre avec un couteau pour couper les pommes alors qu'Ari l'abandonne à son sort parce qu'elle est une cause perdue? Non, Ariane ne ferait pas ça. Astoria lève la main et le bout de ses doigts effleure sa joue, son menton, machinalement. “ Tu te souviens... de Grobert? ” Grobert, la malédiction personnelle d'Astoria. Un collectionneur d'art irlandais qu'Astoria avait insisté pour visiter quand son père avait lancé l'idée de lui vendre quelques oeuvres appartenant aux Greengrass: elles étaient parties, Ariane et elle, pour l'île d'émeraude avec de grands sourires et de nombreuses miniatures des oeuvres en question... qu'elles s'étaient faites acheter avec de l'or de farfadet. La colère du père d'Astoria avait été légendaire, très dangereuse et franchement... lumineuse, vu que sa baguette avait fait des siennes pendant des jours et des jours, s'allumant et se rallumant au rythme de ses humeurs. Astoria en avait encore les oreilles toute rouges et elle en entendait encore parler des mois plus tard. Rien ne s'était arrangé depuis: le fameux Grobert était encore introuvable. “ You need to pull a Grobert. ”
Astoria se sent soudainement très ridicule. Elle rougit tandis que sa main se baisse pour revenir s'entremêler à celle d'Ariane autour du barreau. “ Tu penses que tu peux le faire? Sinon on ira chercher de l'aide, je veux dire- va chercher de l'aide s'il le faut mais, mon père- - ” Un frisson d'effroi lui agite l'échine et elle baisse les yeux, déçue d'elle-même d'être encore, à ce jour, incapable de lui tenir tête ou même d'avoir le simple courage de lui demander un service comme lui sauver la vie. “ Mais sois prudente, Ariane. Promets-moi que quoique tu fasses, tu seras prudente, je ne pourrais jamais me le pardonner s'il t'arrivait quoique ce soit... ”
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