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Elle n'était visiblement pas dans son assiette. Rien au monde ne lui donnait la certitude que c'était bel et bien le cas pourtant. Après tout, il n'avait jamais complètement connu la Sue de Poudlard, celle qui tapait son bouquin du bout des doigts pour le ramener à l'ordre. Et il connaissait encore moins celle qui se trouvait devant lui, qui est débarqué une nouvelle fois dans sa vie, jolie main bien levée, pour sans doute lui épargner un destin plus cruel de la part d'un autre. Du moins, c'est ce qu'il aimait croire. Et c'était sans doute la seule chose qui lui permettait de fermer l'oeil la nuit jusqu'à présent. Bref, rien qu'une simple impression lui indiquait un changement d'attitude de la part de sa propriétaire. Peut-être que c'était ses gestes légèrement plus secs dans leurs mouvements si contrôlés habituellement. Ou encore sa mine plus renfrognée que concentrée, avec ce joli froncement entre ses sourcils. Il avait d'or et déjà plein d'opportunités sagement utilisées pour l'observer comme bon lui semblait depuis le début de son séjour dans la grande demeure. Même en ce moment il ne se faisait pas prier, coulant ses regards ici et là alors qu'il explorait une nouvelle fois la verdure de la serre, sans jamais aller bien loin. Sait-on jamais, au cas où elle aurait étonnement besoin de lui. Il avait rapidement apprit à apprécier ces moments. Ici, dans cette jungle confinée, il n'avait pas à faire semblant. Elle le lui avait fait comprendre dès le départ, partageant son refuge avec lui. Lui permettant d'en faire le sien. Et même si son attitude demeurait semblablement la même, certaines distinctions étaient possibles à remarquer pour le moindre regard attentif. Ses épaules se voulaient moins crispées dans leur droiture, ses gestes perdaient un peu de leurs essences nerveuses qu'il cherchait si difficilement à cacher et son sourire, quoique plus fatigué, avait le mérite d'être plus naturel. Il apprenait, peu à peu avec chaque visite, à se dévêtir de cette mascarade pour être lui-même et profiter d'un moment de répit dans sa nouvelle vie. Et il explorait, comme à chaque fois, voguant entre les plantes diverses, le regard curieux. Si bien qu'il en oubliait les nombreuses mises en garde de la brune, levant la main dans l'idée de caresser du bout des doigts une pétale aux couleurs chatoyantes.

L'avertissement fendit l'air sans attendre, le faisant sursauter.

Est-ce qu'elle avait un radar ou quoi ? Il aurait juré qu'elle était si concentrée sur ce qu'elle faisait -peu importe ce qu'elle pouvait bien faire d'ailleurs, il n'avait même pas porter attention sur son occupation du moment- qu'elle ne l'aurait pas remarqué cette fois. Son geste figé en plein parcours, il se retourne pour lui jeter un regard par-dessus son épaule, trouvant rapidement ses yeux de biches le fusillant du regard parmi le feuillage. Sa main change alors de direction, se posant plutôt sur sa nuque pour grattouiller celle-ci alors qu'il lance un « Désolé » parfaitement travaillé. Tel un enfant grondé par sa mère, ce qui le fait sourire en y pensant, mais il efface rapidement celui-ci. Ça serait bête qu'elle pense qu'il se fout de sa gueule. Quoi qu'avec les conneries qu'il lui rabat à tout vent, ça doit déjà être le cas. Il soupire, laissant tomber sa main mollement le long de son corps et rebrousse le chemin pour revenir vers elle. Le temps de jeu est terminé, du moins pour un moment. Et il n'ose pas la pousser trop, de peur qu'elle le jette dehors et qu'il perde ce faux semblant de liberté. Sagement, il revient, se posant près d'elle avec un regard coupable. Avec Sue, il a toujours la sensation de se sentir comme un gamin qui doit bien se tenir, histoire de ne pas lui faire honte. Déjà que c'était impossible avec sa propre mère, les efforts sont gigantesques pour essayer de satisfaire la jeune femme se tenant devant lui. Si en plus, elle doit être de mauvaise humeur, il ne s'en sortirait pas. « Tu sais.. » qu'il débute, conscient qu'il la tutoie peut-être sans sa permission « Tu devrais être contente, jamais je n'ai eu cette fascination en botanique auparavant » Peu importe que ce soit parce qu'il n'avait franchement rien de mieux à faire pour divertir son esprit des pensées négatives.

Si Sue prend la peine de lui répondre, cette fois il n'arrive pas à se départir de son mordant habituel, celui-ci semblant plus prononcé qu'à son habitude. Comme si elle avait laissé le peu de gants blancs qu'elle prenait pour épargner sa faible fierté restante. Il fronce alors des sourcils, oubliant d'échanger ceux-ci par un sourire amusé et de passer outre l'insulte qui lui colle à la peau. Ses doigts cherchent d'ailleurs son flanc, là où la plume est encrée, pour y traîner un instant ses ongles. Il se rapproche, cachant son incertitude face à son geste, pour plutôt se positionner derrière elle. Si d'un point de vue objectif, il a l'air d'observer son travail du moment, c'est plutôt sur les mains de la jeune femme que son regard s'attarde, observant ses doigts fins et ses gestes calculés alors qu'il regarde par-dessus son épaule. « Qu'est-ce que tu fais ? » Est sa deuxième tentative à une conversation. À de l'attention de sa part, chose qu'il recherche beaucoup trop pour son propre bien, malgré toutes ces années. Et puis, dans un élan irréfléchis, il continue, cherchant à percer sa bulle d'indifférence « Quelque chose s'est passé ? » Peut-être qu'il entre sur un terrain qui lui est maintenant interdit, mais sur le moment, il n'y pense pas. Il cherche une réaction, à revivre cette situation d'il y a si longtemps, alors qu'elle s'ouvrait à lui. Alors qu'il n'était pas un simple rebut.
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Dernière édition par Julian H. Summerfield le Dim 5 Oct 2014 - 16:27, édité 2 fois
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T
u as la tête ailleurs, ton esprit vaguant plus loin. Trop loin. Toi qui aimes tant cet endroit, la verrière, toi qui l’as longtemps considéré comme tienne, qui en avait fait ton refuge, tu n’arrives pas à t’y sentir chez toi. Plus depuis son retour à elle. Plus depuis que tu dois partager. Aujourd’hui encore moins, parce que ta tête te semble lourde de problème, de réflexion. Tu as toujours su où tu allais et si tu n’avais pas toujours ton itinéraire précis en main, tu savais quels chemins éviter. Or, assise là, devant ta table de travail, écrasant des pétales pour en faire de la poudre, un bocal attendant à côté de toi, tu n’arrives pas à concentrer réellement. Tu adores faire ce genre de chose, tu le fais toujours avec amour, tendrement oui, un rituel bien à toi, mais pas aujourd’hui. Cet après-midi, tu t’éparpilles, tu t’égares et tu ne remarques qu’à la dernière minute que la main de Julian s’égare sur un pétale adoré. Julian, voilà une cause possible de souci. Un souci en soi. Pourquoi l’as-tu acheté ? Pourquoi en avoir fait la demande ? Tu te poses encore la question tous les soirs. Tu ne comprends pas, ce n’est pas dans tes habitudes, tu n’as jamais voulu de rebut, n’en a jamais compris les avantages. Tu es bien assez vieille, trop fière aussi, pour faire tes affaires toute seule comme une adulte. Tu n’as pas besoin de devenir esclavagiste, mais tu n’as pas pu le laisser être acheté. Morgana seule sait ce qui lui serait arrivé, comment on aurait pu le traiter, assurément pire que toi en ce moment, ta voix claquant dans l’air, « laisse-là » en un brusque avertissement. Tu ne tolères pas ce genre de comportement, il le sait pourtant, mais il n’apprend pas très vite. En fait, ta mère le soupçonne d’être simplet et toi, toi tu ne peux que le confirmer. Tu as été son tuteur durant quelques mois, par le passé, et franchement déjà à cette époque, il ne brillait pas par la force de son esprit. Un gryffondor, un vrai, insurgé et maintenant une propriété, tu préfères nettement ta position actuelle. Enfin, c’est encore à voir, vu qu’en ce moment tu dois abandonner tes activités pour le fixer durement. Franchement, il n’a pas cinq ans, même Scorpius se tient mieux que Julian, quand il est dans la serre avec toi. « Désolé » voilà sa seule excuse et ton froncement de sourcil lui répond sans que ta bouche n’est à le faire : tu n’es pas impressionnée. Pas du tout. Il faut qu’il cesse de s’excuser et qu’il apprenne à la place. Tu le guettes du regard un petit instant, t’assures qu’il laisse tes plantes chéries en paix, le regarde se déplacer lentement mais avec une agilité que tu ne peux t’empêcher d’admirer en temps normal. Mais pas aujourd’hui, cet après-midi, si les plantes n’arrivent pas à gagner ton affection et ta concentration, rien ne risque de trouver grâce à tes yeux.

Heureusement pour lui, mais encore plus pour toi, parce que contrairement à ce qu’il peut croire, tu n’aimes absolument pas le gronder et le materner, il se décide à laisser les végétaux en paix. Tu te remets donc au travail, écrasant les pétales, faisant tourner doucement mais fermement ton pilon dans ton bol. Tu arrives presque à oublier sa présence et son odeur subtilement boisé, une odeur qui te pousses toujours à inspirer profondément, ta faute bien entendu puisque les produits de toilette de Julian dépende de ton bon vouloir, lorsqu’il se pose près de toi. C’est son odeur qui te rappelle à l’ordre et chasse les autres hommes, mais aussi ta presque sœur, de ton esprit. Tu tentes par tous les moyens de rester concentrer sur ta tâche, à te montrer douce avec ton arme, à rendre la poudre la plus fine possible, lorsqu’il reprend la parole : « Tu sais.. Tu devrais être contente, jamais je n'ai eu cette fascination en botanique auparavant. » Ta main ralentit un instant, les pétales ont droit à un minuscule répit, que tu lèves les yeux sur lui. Est-il sérieux ? Tu le dévisages, fronçant les sourcils, pas de colère, mais sous l’incompréhension. Il ne s’intéresse pas réellement à la botanique, « je ne vois pas le rapprochement, tu t’ennuis, c’est tout. » Le ton de ta voix est mordant, acide, aussi empoisonné que la plupart des flacons que tu entreposes bien à l’abris de Beatrix ou ton père. S’il était réellement intéressé par la botanique, il te questionnerait, il chercherait à t’aider, mais non. Julian est un joli accessoire, mignon à souhait, même toi tu ne peux pas le nier, mais il ne sert à rien sinon. Oh, une femme, lors des enchères t’a bien glissé quelques mots coquins à l’oreille pour te féliciter de ton achat et tu sais TRÈS bien l’usage qu’on pourrait faire de pareils minois, d’un corps tel que le sien. Mais tu n’es pas comme elles. Tu n’es pas de cette trempe, de cette mentalité. Non, toi tu préfères le gronder comme un idiot, parce que tu trouves ses histoires stupides. « Tu es stupide. »

Tu te remets sans plus attendre au travail. Un peu par irritation, tu n’aimes décidément pas entrer en conflit avec lui, mais il semble l’apprécier pour sa part, vu le nombre de bourde qu’il accumule. Puis surtout pour ne pas faire face à ce visage qui te fixe avec quelque chose de presque blessé, ses sourcils froncés ne cédant pas le passage à un sourire taquin. Pourquoi ne sourit-il pas avec cet air niais qu’il a toujours hein ? Ça t’agace, ça aussi. Tu n’es pas d’humeur, tu digères toujours mal l’état dans lequel on a fichu ton bureau, tout le travail que tu vas devoir rattraper, toutes les heures supplémentaires à venir. Oui, tu enrages de ce qu’on a fait à ce que tu t’es appliqué à mettre en place, à classer et à retranscrire avec soin. Maudit soit ses fichus insurgés, ses potes oui ! Mais il pose une main « là » et le mouvement presque rageur de ta main, ralentit. Tu regrettes presque tes pensées, tu regrettes de l’associer à ses hommes et femmes que tu considères coupable de tes préoccupations du moment. Tu sais très bien où son tatouage se trouve, tu connais chacune des lignes que forme cette fameuse plume de corbeau que tu as suggéré qu’on lui appose. C’est toi qui a tout choisi, toi qui a dû trouver un moyen de rendre l’exercice moins humiliant pour lui : un endroit difficilement visible, un endroit où quand Julian met les bras de chaque côté de son corps, on ne voit rien. Et un dessin qui n’a rien d’humiliant, un dessin qui représente même quelque chose de touchant pour toi : il te rappelle ton corbeau passé, cet animal de compagnie trop vite arrachée à la vie. Depuis, ta mère le surnommes le corbeau, mais toi ça ne t’amuses pas. Pas plus que de le voir se toucher là. Il n’a plus mal, n’est-ce pas ? Pourquoi doit-il se toucher là ?! Il ne peut pas te laisser travailler ? Il est pire qu’un enfant, même quand il ne parle pas !

Alors tu t’appliques, tu le laisses se faufiler dans ton dos, comme une ombre vivante. Tu écrases le pétale, tu le fais tournoyer doucement dans le bol et là, tout près de toi, sa voix roule doucement : « Qu'est-ce que tu fais ? » Tu fermes les yeux un instant, cherche la patience qui vit en toi, cette entité paisible qui te dicte tes gestes et tes paroles la plupart du temps et répond d’une voix presque aussi douce que la sienne, « je résiste à l’idée de tester ce pilon sur ton visage. » D’accord, tu as encore des efforts à mettre sur ta patience vis-à-vis de ses questions stupides, mais pour ta décharge, tu as eu une semaine folle. Entre ta rencontre avec Marcus dans le chemin de Travers, tes aveux et les siens, l’attaque des insurgés au ministère et l’état lamentable, voir catastrophique des lieux, et enfin ce petit rituel que tu as commencé avec Beatrix, et dont tu n’es pas fière dès le soleil levé, tu as toutes les raisons du monde pour déchargé ta colère sur lui. Il n’a qu’à bien se tenir ! À se faire discret, à apprendre à jouer la tapisserie ! Mais c’est Julian et dès le moment où tu as levé la main, où vos regards se sont croisés, tu savais qu’il ne saurait pas le faire. Vous n’êtes pas fait du même bois, toi qui est aussi paisible que la nature, aussi délicate et passive qu’une branche de lierre, grimpant avec obstination mais en prenant ton temps, lui est davantage comme le vent. Il dérange tout sur son passage, ta vie, tes plantes, tes habitudes, tout ! Et il n’est même pas le maître des lieux. Mais ça, bon courage pour le lui expliquer, d’ailleurs il reprend la parole, garçon mal élevé, garçon mal avisé : « quelque chose s'est passé ? » Quelque chose ? Quelque chose ?! Cette fois tu abandonnes ton pilon et tu te retournes franchement, lui faisant face, des dagues dans les yeux, tes ongles prêts à devenir des serres. Or, les serres c’est parfait pour arracher des yeux, fort heureusement pour lui, si tu ne supportes pas ses bêtises, tu n’es pas non plus violente de nature. « Non, rien ne s’est passé Julian, j’en ai seulement assez que tu poses tes sales petits doigts gauches sur toutes mes plantes. Toi, aimerais-tu qu’un étranger, pas même intéressé par ta personne, par ce que tu es, par ce dont tu te nourris, te touche et t’examine sans aucun intérêt ? » Tu t’emportes, au fond ce n’est pas SI grave, même toi, tu le sais. Lui aussi, vu son regard.

C’est justement ça, qui t’arrête en plein élan, qui t’empêches de respirer un instant. Tu te sens stupide, tu as presque honte. Pas d’avoir grondé ton rebut, ce serait tout aussi stupide oui, mais de t’emporter autant pour si peu. Alors une main encore maculé de jaune se redresse pour glisser contre ton front, laissant un petit sillon couleur de soleil, couleur de joie, sur ton sourcil et ta peau claire, pendant que tu baisses les yeux. Tu fermes même les paupières un instant, le temps d’inspirer lentement un peu d’air, un air chargé d’humidité et d’humus, de terre et de bois, un parfum qui te rassure, mêlé à celui terriblement attirant de Julian. Ta tête s’incline sur la gauche et tout en fronçant les sourcils, tu cherches comment abordé la chose : « je… ma réaction est exagéré… je n’avais pas à te parler sur ce ton. » Mais tu sais déjà ce que le brun viendra à rétorquer, assumant un peu trop bien son statut de rebut, s’attendant visiblement au pire de ta part, ce pire que tu veux éviter à tout prix. Tu es peut-être membre de l’élite, peut-être que ton cœur va au ministère, après tout tu ne t’y impliquerais pas autant dans le cas contraire, mais tu ne veux pas être de ses femmes cruelles qui torturent autrui sans raison. Non, tu t’y refuses et de ce fait, tu t’empresses de reprendre la parole, ton regard, presque navré, mais toujours irrité, peut-être davantage contre toi-même que contre lui, s’enfonçant dans le sien, « ce n’est pas parce que tu es à mon service, que je dois te punir des situations problématiques que je traverse. Tu m’en vois navrée… mais j’aimerais beaucoup que tu apprennes aussi. Je t’avertis à toutes nos sorties ici. Si tu n’aimes pas les plantes, eh bien je peux aussi te laisser à l’intérieur, je te l’ai déjà proposé. Je… » Tu cherches comment terminer ta phrase, tu cherches ce que tu veux dire, parce qu’au fond, le véritable problème ce ne sont pas ses doigts qui courent sur le feuillages ou les corolles, mais ça tu le tais. « … je demande seulement un peu de respect pour elles. Mes plantes. »

Franchement, c’est stupide et tu ne peux pas t’empêcher de te dissimuler la moitié du visage avec cette même main jaune festive. Non, tu ne vas pas sourire, mais tu as presque envie. « Tout de drame pour des fleurs… c’est stupide. Surveille seulement tes doigts d’accord ? Et puis… je t’ai parlé de mon poste de secrétaire au sein du ministère et il y a eu une attaque, des amis à toi ont saccagés nos bureaux. » Là tu soupires, démoralisée, fatiguée, frustrée aussi. Ça se voit dans ce petit froncement de sourcil que tu as, dans cette lèvre que tu mords un peu, ton regard coulant vers le bas, le bout de tes doigts libres courant rejoindre une plante en quête de réconfort. Ta voix se fait plus douce, presque navrée : « j’ai une tonne de travail à rattraper… des dossiers à refaire de a à z… des heures de travail, des mois même, si ce n’est une année complète, partit en fumée. » Mais tout ça, ce ne sont pas réellement des confidences, ce sont des faits. Des confidences, ce serait de lui avouer que plus que la charge de travail supplémentaire, tu es troublée par les aveux de Marcus quant à sa préférence au sujet de ses fiançailles avec une Travers ou encore, que tu ne sais plus quoi faire de cette relation avec Draco, qui traine et ne mène à rien. Te confier, ce serait de lui avouer qu'il y a quelques nuits, tu t'es faufilé dans la chambre de ta demi-soeur et que tu t'es barbouillé de son sang, alors qu'elle te désirait. Non, tu te ne te confie pas, tu te contentes de lui dire la vérité.
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« Tu es stupide. » Ces mots résonnent un bon moment dans son esprit, contemplant le poison qui en découle, enrobé joliment autour de ceux-ci. Oui, bien sûr qu'il est stupide. Il ne s'attend pas à moins de la part de sa propriétaire, elle l'a toujours considéré comme tel après tout. Peut-être que c'est lui qui manque de son tonus habituel, que sa fatigue et son désespoir s'infiltrent pour effriter son armure qui aurait habituellement ricoché une telle insulte avec facilité. Une qu'elle avait souvent sur le bout des lèvres, même quelques années auparavant. Cette fois par contre, elle frappe et elle touche sa cible. Il roule les syllabes dans sa tête, les goûte et se baigne dans leur acidité, testant l'insulte à son maximum. Ses sourcils se froncent, son regard se veut léger, mais un voile blessé y demeure toujours alors qu'il l'observe avec attention. Oui, il est stupide, sinon il ne serait pas dans cette situation. Ne serait pas simple objet pour distraire ceux de la haute sphère. Et pendant une seconde, l'envie de lui en faire part se fait ressentir. Pendant un instant, il a bien envie de lui recracher cette même acidité, de se secouer et de racler ses chaînes invisibles contre le sol. Et aussi rapidement que cette colère, cette haine et ce désespoir lui saisissent le coeur, elles disparaissent, le laissant étrangement vide. Un sourire bien travaillé, presque naturel, reprend sa place malgré son regard et sa main cherche sa plume tel une ancre auquel se raccrocher. Et il pique à nouveau, se faufilant comme un moustique agaçant autour de sa proie, cherchant une faille, un semblant d'intérêt de la part de la brune alors qu'il lui offre le sien, la questionnant sur son occupation du moment. Sa technique à besoin d'être retravailler, à en juger par la réponse de Susanna, qui n'hésite pas à le menacer d'un « je résiste à l'idée de tester ce pilon sur ton visage. » Outch, voilà ce que la scène se formant dans son esprit lui dit, alors que son sourire prend une teinte plus véridique.

En temps normal, il aurait sans doute rigoler devant son idée de violence, parce que comme elle l'a si bien dit, il est stupide, mais il ne l'est au point de ne pas se rendre compte que quelque chose clochait bel et bien avec elle. Il fait donc preuve de contenu, rangeant sa réplique bien sagement pour plutôt tenter une nouvelle approche, beaucoup plus directe cette fois. Foncer tête baissée est également l'un de ces talents. Et ça fonctionne, voilà au moins un mérite qu'il peut s'attribuer, puisqu'elle laisse finalement son pilon pour se retourner, lui démontrant qu'il s'était peut-être trop approcher en y réfléchissant bien, vu la distance les séparant.« Non, rien ne s’est passé Julian, j’en ai seulement assez que tu poses tes sales petits doigts gauches sur toutes mes plantes. Toi, aimerais-tu qu’un étranger, pas même intéressé par ta personne, par ce que tu es, par ce dont tu te nourris, te touche et t’examine sans aucun intérêt ? » Encore une fois, une réplique lui vient à l'esprit, mais il la garde pour plus tard. À voir comment elle s’époumonait pour quelques plantes, il était claire qu'un poids lui pesait sur les épaules. Alors il se fait sage, se veut calme et bien élevé alors que son sourire prend presque une tournure tendre, son regard miroitant celui d'un parent compréhensif alors que leur enfant pleurait pour un simple jouet cassé. Dur de croire qu'entre les deux, il aurait enfin l'occasion de jouer le rôle de la maturité. Et puis, si ça lui fait du bien de ventiler ses frustrations sur lui, il peut bien encaisser, au moins il aurait enfin une utilité. Il pince les lèvres, ses yeux suivant les doigts de la brune alors qu'elle colore sa peau d'un joli jaune, la laissant se calmer sans prononcer la moindre connerie pour une fois. « je... ma réaction est exagéré... je n'avais pas à te parler sur ce ton. » Il hausse un sourcil. À lui parler sur ce ton ? Au contraire même, elle en avait tous les droits, vu leurs positions et il ouvre la bouche pour lui en dire autant, sauf qu'elle le devance, son simple regard teinté de compassion l'étonnant. « ce n'est pas parce que tu es à mon service, que je dois te punir des situations problématiques que je traverse. Tu m'en vois navrée... mais j'aimerais beaucoup que tu apprennes aussi. Je t'avertis à toutes nos sorties ici. Si tu n'aimes pas les plantes, eh bien je peux aussi te laisser à l'intérieur, je te l'ai déjà proposé. Je... » Il panique presque à l'idée qu'elle lui interdise de l'accompagner « Non, ce n'est pas ça !» qu'il se dépêche à dire, empressé et nerveux, mais elle poursuit sans y faire attention. « ... je demande seulement un peu de respect pour elles. Mes plantes. » Et il hoche tout simplement la tête d'un geste bien entendu, laissant son regard couler au sol alors que la honte le reprend à nouveau.

« Tout de drame pour des fleurs... c'est stupide. Surveille seulement tes doigts d'accord ? Et puis... je t'ai parlé de mon poste de secrétaire au sein du ministère et il y a eu une attaque, des amis à toi ont saccagés nos bureaux. » Il relève de nouveau son regard alors qu'elle mentionne les insurgés, la surprise marquant son visage alors qu'il cherche quelque chose de concret à dire. Seulement, il remarque le même jaune s'être étendue un peu sur sa joue, si bien qu'un simple « Oh..» est tout ce qu'il arrive à sortir. L'ambiance n'est pas aux rires, pas pour Susanna, il le comprend facilement à voir sa posture, celle qu'il a longuement observé et qui n'a pas vraiment changé depuis tout ce temps. « j'ai une tonne de travail à rattraper... des dossiers à refaire de a à z... des heures de travail, des mois même, si ce n'est une année complète, partit en fumée. » Il soupire à son tour, partageant le même regard qu'elle avait posé sur lui il y a quelques instants alors qu'il tapote ses doigts contre sa cuisse, cherchant les bons mots à lui offrir. « Tu as du jaune, juste là...» qu'il débute lamentablement, faisant signe avec son index sur son propre visage. Cette même main qu'il hésite un moment à faire courir contre sa peau pour effacer la jolie poudre en voyant son petit air paniqué, pour ensuite se raviser. Ses yeux cherchent sur la table de travail, trouvant un torchon également taché de couleur, celui dont elle se servait pour s'essuyer les mains. Le saisissant avant même qu'elle n'y songe à le faire, il avance d'un pas hésitant et pose le tissu contre son front et frotte doucement pour y retirer la couleur. « Je suis désolé que ça te cause autant de travail.. » qu'il lui confit, choisissant avec soin ses paroles, puisqu'il était loin d'être désolé que les insurgés agissent en réalité. Puis le chiffon se pose contre sa joue et il poursuit avec un petit sourire joueur « La couleur te va bien en tout cas » terminant rapidement le reste de son petit travail en silence.

Lorsqu'il pose de nouveau le chiffon sur la table, c'est pour saisir le mortier et le pilon, observant les outils avec intérêt. « Je peux ?» qu'il demande tout de même, voulant faire bonne impression. Écraser des pétales en poudre ne doit pas être si difficile, voilà ce qu'il se dit, tournant le pilon avec pression pour continuer d'écraser le tout, cherchant le regard de Susanna pour savoir s'il adopte la bonne technique, bien qu'il l'est assez regarder pour avoir une certaine assurance que oui. Sans doute qu'elle trouve ça ridicule, mais c'est sa façon de l'aider, de mettre la main à la pâte. Il recommence, un peu plus confiant et bien décidé à lui changer un peu les idées. « C'est dans l'ennui qu'on peut trouver les meilleures passions tu sais » qu'il reprend, pour continuer leur conversation de tout à l'heure. « Au café, quand mes parents me trouvaient encore trop jeune pour aider aux fourneaux ou encore aux clients, j'étais coincé là sans la moindre idée pour occuper mon temps » Son regard est concentré sur la poudre au fond du mortier, un faible sourire aux lèvres alors que son regard se fait un peu plus nostalgique. « Ma meilleure occupation était de dessiner sur les fenêtres, si bien que lorsque ma mère soufflait pour créer de la condensation, on pouvait découvrir tout un paysage sur chacune d'elle. J'en étais même venu à faire des thèmes... Il y avait des dragons sur l'une.. du Quidditch sur l'autre... » Il relève soudainement la tête, quelque chose d'interdit dans son regard alors qu'il se rend compte qu'il venait peut-être d'en dire trop, qu'il parlait sans doute beaucoup pour ne rien dire en fait. « Ça aussi c'est stupide en fait, je sais. » qu'il dépanne avec un sourire amusé pour soulever le nuage de malaise qui vient de s'abattre sur eux. Parler de ses parents lui faisait du bien, mais ça devait être tout le contraire pour la jeune femme se trouvant devant lui, celle qui l'a acheté. Vraiment, il était idiot. Pourtant, une porte s'était ouverte en osant aborder un sujet aussi délicat sans la moindre gêne et il ne pouvait résister à la tentation de ressortir cette réplique qu'il avait rangé soigneusement, le mouvement du pilon se faisant plus doux. « Et je sais ce que les plantes ressentent, je sais ce que c'est de réaliser que les autres n'ont aucun intérêt pour ta personne, seulement pour la marchandise que tu offres. » Il ne sait pas s'il cherche à lui faire du mal en disant ça. Son ton est loin d'être mordant, il est même plutôt doux et il ne juge même pas qu'elle fait partie de ce genre de personnes, pas avec les privilèges qu'elle lui laissait, mais il avait besoin de le dire. « T'as raison, sachant ça, je devrais encore plus les respecter. Je ne recommencerai plus. Et je sais écraser des pétales maintenant, si jamais tu cherches à m'occuper. » Il lui offre un sourire, se rangeant contre son bouclier d'humour alors qu'il poursuit, amusé. « Je sais que je ne suis pas très brillant, du moins niveau académique et que je ne vaux pas moins qu'un chien maintenant pour la société, mais je devrais être capable d'apprendre d'autres tours pour ton bon plaisir, si jamais tu veux un assistant.»
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u ne te confie pas vraiment à Julian, mais en fait oui. Un peu. Même si c’est mal, même si c’est bête. Mais après tout, il est à toi, il n’ira pas répéter la chose ailleurs. Il ne peut pas. Et c’est probablement ce qui te pèse aussi. Franchement, entre tes différents soucis du moment, tu ne devrais pas avoir le temps de culpabiliser pour son statut « d’esclave » domestique. Pourtant c’est le cas, signe de faiblesse, signe de doute. Mauvais signe oui. Mais non, tu dois cesser, tu n’as pas le droit de regretter d’être devenue sa propriétaire, ni de chercher des excuses à ce choix. Tu dois vivre avec, tu n’as plus le choix, ta mère te l’as dit aussi. Il ne te reste qu’à te lamenter brièvement sur l’état du département et le travail supplémentaire à venir, qui ne cesse de s’allonger. Si seulement tu n’étais pas aussi professionnelle, si seulement ses fichues dossiers ne comptaient pas tant. Ce serait plus facile, tellement plus. Il n’y aurait qu’Augustus pour te hurler des ordres, mais non, toi aussi tu es à cran. Quant à ce que Julian en pense, tu n’écoutes pas vraiment, tu ne fais pas attention. Tu es trop découragée, trop enfoncée loin dans tes émotions. Elles, tu les sens très bien pulsé en toi, comme une créature immonde cherchant à tout dévorer. Tout ce qui vit en toi. Tout ce que tu as réussis à y loger. Tant pis. « Tu as du jaune, juste là... » Tu entends davantage sa voix que tu ne comprends ce qu’il te dit, aussi tu te contentes de froncer les sourcils, une légèrement moue aux lèvres. Ton regard se redresse lentement, remplis d’incompréhension. Honte sur toi, tu n’écoutais pas et trop orgueilleuse pour lui demande de répéter, ce serait quand même ridicule, vu que tu lui reproches en permanence de ne pas t’écouter ! Alors tu le regarde faire courir un doigt sur son visage, mais tu ne comprends pas davantage. Que fait-il ? À quoi joue-t-il ? Tu fronces les sourcils et incline la tête sur la gauche, signe de questionnement. Puis sa main se tend vers toi et tu as un mouvement de recul, un réflexe oui. C’est plus fort que toi, tu n’as pas l’habitude qu’on te touche sans ton accord. Sans quelques préliminaires. Sans quelques familiarités et tous les deux, vous n’en êtes pas encore là. Pas encore, mais un jour, probablement. À force de le côtoyer, de le sermonner, de l’observer évoluer avec son agilité toute naturel. Sale gamin charmant.

Il comprend ton mouvement, il s’adapte étonnement bien à toi. Si seulement il pouvait suivre tes consignes au sujet de la serre, aussi bien qu’il décode ton corps, les choses se passeraient mieux. Tellement mieux. Sa main attrape finalement un torchon, ton torchon, et s’approche, t’annonçant le contact à venir. Étonnement, tu le laisses faire. Pourquoi ? Peut-être parce que tu le considère comme inoffensif, peut-être parce qu’il est à toi et donc, que tu sais pouvoir le corriger s’il osait aller trop loin. Mais en fait, c’est surtout qu’il t’inspire une certaine confiance. Mais ça, hors de question de te l’avouer, encore moins de l’accepter. Tu veux te méfier de tout le monde. De tous les hommes. Ton père, ton frère, Marcus, Draco et Julian. Pourtant tu as du mal, tout comme tu n’arrives pas à réellement te crisper sous le torchon qu’il passe délicatement contre ton visage. Tu te sens enfant, tu te sens bien. Choyée. C’est bête, stupide même. Puis il y a sa voix, douce, apaisante, sa voix magique : « je suis désolé que ça te cause autant de travail.. » Mais ce sont ses amis, les siens, qui ont mis à sac ton lieu de travail. Pourtant, tu le crois. Il a bien choisit ses mots, ça tu en es consciente. Tu en es reconnaissante. Alors tu baisses simplement les yeux, le bout de tes doigts s’attardant sur le tissu de ta robe, étalant du jaune sur le tissu blanc. Tu ne sais pas quoi répondre, mais il a pire en réserve, une petite phrase qui te surprend, qui ramène en un instant ton regard sur le sien. « La couleur te va bien en tout cas. » Vraiment ? Tu bats des cils, cherche où tu as égaré tes pensées, celles ne concernant pas ses yeux. Pas cette bouche. Cette voix. Alors tu fronces les sourcils, comme si tu étais vexée, alors qu’en fait, tu es surtout troublée. De le trouver là devant toi, alors que tout semble s’étioler autour de toi. De te sentir « bien » en sa compagnie. Quel genre de démon est-il donc ?

Ce n’est pourtant pas le moment de t’égarer, pas encore. Il le sait, il le comprend, aussi fou que cela puisse te sembler et déjà il s’esquive, tuant le malaise passager du même coup. Il s’approche de tes outils, les observe avec quelque chose de curieux et se lance : « Je peux ? » Pourquoi le lui refuser ? Tu acquiesces donc, sans un mot, sans un souffle, comme si tu te retenais de vivre, le laissant prendre toute la place à l’avant de la scène, là où est justement sa place. Fier petit lion. Il brisera ton pilon et ton mortier à coup sûr, mais tu auras alors une raison valable de l’engueuler, ce qui n’est pas plus mal. Tu le regardes alors faire, piler les pétales, y mettre toute la retenue et la douceur dont ses mains sont capables. Peut-être même davantage. Il fait des efforts, tu le reconnais et tu t’approches lentement, le bout de tes doigts trainant contre ta robe, la maculant de cette couleur « qui te va si bien ». Tes yeux courent sur ses doigts, sur son poignet, sur le jaune qui s’étend légèrement sur lui aussi, prêt à le colorer aussi. « C'est dans l'ennui qu'on peut trouver les meilleures passions tu sais. » Non, tu ne sais pas, parce que tu ne te rappelle pas t’être ennuyé au cours des années passées. Enfant, assurément, mais il y avait toujours ta mère ou ton oncle, ton cousin sinon. Non, tu ne sais pas et tu ne peux que l’observer avec attention. Tu sais qu’il va parler, c’est un moulin à parole, des paroles qui te fatiguent parfois, des paroles que tu trouves stupides, mais aussi une source de curiosité, d’intérêt pour toi. « Au café, quand mes parents me trouvaient encore trop jeune pour aider aux fourneaux ou encore aux clients, j'étais coincé là sans la moindre idée pour occuper mon temps. » Tu te poses doucement sur le tabouret à sa droite, celui réservé à sa personne normalement, hypnotisé par son sourire. Enfin, il est de retour et tu l’observes, tu le mémorises, alors qu’il prend ton silence comme un encouragement à parler davantage. Et il a raison, tu veux en savoir plus. « Ma meilleure occupation était de dessiner sur les fenêtres, si bien que lorsque ma mère soufflait pour créer de la condensation, on pouvait découvrir tout un paysage sur chacune d'elle. J'en étais même venu à faire des thèmes... Il y avait des dragons sur l'une.. du Quidditch sur l'autre... » Tu les imagines très bien dans ton esprit, ces fameuses fenêtres barbouillées de dessins enfantins. De dragon tordu et de vif d’argent ovale. Oui, tu les vois dans ton esprit, aussi clairement que ce jaune qui s’étend sur ses mains aussi. Comme pour flouer les traces d’un crime à venir, s’il venait à te toucher.

« Ça aussi c'est stupide en fait, je sais. » Il te semble presque fautif, le regard redressé, le corps presque crispé et tu plisses doucement les yeux, tes doigts étalant un peu plus la poudre sur toi. « Non, ça, ce ne l’était pas… pas vraiment. » C’est une piètre consolation, mais tu ne peux pas le laisser croire que son passé est idiot. Il est ta propriété, mais il n’en est pas moins quelqu’un. Il est humain, il vit et il respire. Il a le droit d’avoir des souvenirs. Et là, il décide de te surprendre en retour, chacun son tour visiblement : « et je sais ce que les plantes ressentent, je sais ce que c'est de réaliser que les autres n'ont aucun intérêt pour ta personne, seulement pour la marchandise que tu offres. » Il comprend les plantes ? Tu clignes les yeux lentement, surprise, mais aussi un peu inquiète. Est-ce vraiment ce qu’il croit à ton sujet ? Que tu n’as aucun intérêt pour sa personne ? Tu entrouvres les lèvres, cherche comment t’exprimer, les bons mots pour le rassurer, pour te racheter peut-être. Peine perdu, il te devance. « T'as raison, sachant ça, je devrais encore plus les respecter. Je ne recommencerai plus. Et je sais écraser des pétales maintenant, si jamais tu cherches à m'occuper. » Son sourire revient, celui aussi brillant que l’astre du jour. Celui qui te coupe le souffle à chaque fois. Celui qui aurait tout aussi bien su te convaincre de le faire tien. De te l’offrir. De le loger dans ta chambre, plutôt que dans celle voisine de la tienne. « Je sais que je ne suis pas très brillant, du moins niveau académique et que je ne vaux pas moins qu'un chien maintenant pour la société, mais je devrais être capable d'apprendre d'autres tours pour ton bon plaisir, si jamais tu veux un assistant. » Tu accuses ses paroles comme des coups contre ta poitrine, contre ton âme. Parce qu’il dit vrai, pour la société, il n’est rien, pas même un chien. Il en va bien différemment de tes sentiments, de tes impressions personnelles. Tu ne le considère pas comme tel. Jamais. Pas même quand tu l’as acheté, pas même quand tu as vu ta mère tendre sa bourse, même pas quand on lui a arraché des cris et des yeux noyés de larme. Jamais. Tu redresses donc l’échine, dresse encore un peu plus le menton et serre le bas de ta robe avec tes doigts jaunes. Lorsqu’elle s’élève, ta voix est douce mais ferme, sans aucun doute y vibrant : « je ne suis pas la société. Je ne t’ai pas acheté pour t’agencer à mon sac à main ou à mes escarpins, j’espère que tu en es conscient. Tu as de la chance d’être sous ma tutelle. »

Il a su te piquer à vif, toucher un point sensible et quelque peu froissée, presque boudeuse, tu pousses quelques pétales plus près de lui. « Continue » que tu lui ordonnes doucement mais avec fermeté, blessée quelque part que ce qu’il a osé dire tout haut. Ce qu’il doit penser tout bas depuis le début. Oui, tu es vexée. Tu lui en veux de te considérer comme les autres. Toi qui tente de ne pas leur ressembler trop, qui cherches à rester toi. Ce toi qu’il a peut-être autant en horreur que ces autres qui lui ont tout volés. Alors tu baisses encore les yeux, tu pinces les lèvres et tu inspires un bon coup, avant de tout relâcher, ton souffle et des mots : « tu vois, je ne suis pas comme eux, ceux qui t’ont fait du mal… je t’ai acheté, soit, mais moi, contrairement à la plupart des gens, je prends soin des plantes. » Tu chuchotes presque la fin, piètre excuse pour te laver des péchés des autres, péché que tu ne veux pas endosser. Surtout pas auprès de lui, ta toute nouvelle créature à soigner, à faire grandir. « Or, tu es pareille à toutes ses plantes à mes yeux, Julian » ou presque, parce que si tu as aussi envie de l’effleurer du bout des doigts, de te consoler par son contact, de prendre soin de lui pour qu’il se déploie à sa pleine capacité, jamais tu n’as désiré une plante, comme tu l’as déjà désiré lui. La nuit, dans ton lit. Honteuse et faible. Femme à jamais. Tu hésites à redresser les yeux, puis tu t’y forces, tu prends courage, tu te rappelles ton nom. Travers. « … Je prendrais soin de toi. Là où d’autres ne t’aurait offert que sévices et tortures, jeux cruels et humiliations, moi je ne compte pas jouer au bourreau. Je n’en ai aucune envie… de ce fait, considère toi comme libre d’aller et venir à ta guise. Ici ou ailleurs… pour peu que tu reviennes à vingt-et-une heure. » Et sur ce, tu te redresses, ne sachant pas si tu as fait la bonne chose, tes doigts cherchant les feuilles offertes de tes plantes chéries, la douceur de leur verdure. « Tu n’es pas qu’une marchandise, tu es un humain. Idiot, soit, mais tu es humain et je n’accepterais pas qu’on te rabaisse. Pas chez moi. Pas devant moi, que ce soit clair. »
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you are blades of grass meeting a ribcage. you are afraid of long nights. you are afraid that if she looks at your wrapping she will see that the gift comes empty
she is a robin and you are flat plains and too boring for someone who seems so good at living
Il ne sait pas si c'était le souvenir de ses parents qui lui avait inspiré son attitude intrépide du moment. Ou encore le réconfort de Susanna qui l'avait poussé à aller au fond de ses pensées alors qu'elle le rassurait que ses mémoires n'étaient pas stupides. « Pas vraiment. » Ou peut-être s'était-il égaré dans le charme de sa nouvelle tâche, trop pressé d'écarter la brise des sentiments mélancoliques dans ce moment qu'il venait de lui dérober. Lui qui n'avait eu que peu de certitudes dans sa vie, encore moins à présent, deux se présentaient très clairement à lui à cet instant. Donner vie au souvenir de ses parents, aussi banale et « pas vraiment stupide », lui procurait autant de joie que de peine. Par-dessus tout par contre, il lui procurait un bien fou. Il avait embrassé cette nostalgie, tout comme celle l'ayant saisit avec Susanna, alors qu'il faisait doucement courir le tissus sur sa peau, revivant les « si » d'autrefois. L’interdit, encore plus présent que jamais. Peut-être que c'est cette nostalgie qui l'avait poussé à échapper ses autres paroles. Ce regret des « si », de ses souvenirs teintés de honte et de dégradation. Peut-être qu'il voulait lui faire mal, simplement pour voir si quelque part en elle, une part de ce qu'il était avant existait encore. Tout comme celle qu'il avait gardé précieusement s'était illuminé de milles feux en croisant son regard après tant d'années, buvant ses lueurs boisées comme autrefois. Et elle qui le regardait si dure. Si froide.

« je ne suis pas la société. Je ne t’ai pas acheté pour t’agencer à mon sac à main ou à mes escarpins, j’espère que tu en es conscient. Tu as de la chance d’être sous ma tutelle. » qu'elle le sermonne avec fermeté, l'exemple parfait d'une main de fer dans un gant de velours, suite à cette bourde qu'il avait tenté de réparer, malhabile et maladroit. De ce poids qu'il avait voulu les débarrasser avec son humour douteux. Elle est honnête, n'hésite pas à lui relancer la réalité pure et dure au visage et il se la prend de plein fouet. Ses mouvements avec le pilon ont cessés et il fixe celui-ci avec une attention particulière. Il se sent pire qu'un gamin à qui on lui fait réaliser la faute qu'il a commise. Il se sent soudainement bêtement frustré de devoir vivre ses problèmes, d'accepter leurs présences. La culpabilité et la crainte de l'inconnu se mélangent, alors qu'il serre un instant la mâchoire, levant son regard bleuté vers elle, lisible comme un livre ouvert alors qu'il concède un « Je sais... » bien piteux. Bien sûr qu'il savait, cette notion n'était jamais loin dans son esprit. Ce réconfort sur-utilisé dans ses moments de désespoir caché. La notion que sa condition pourrait être, et de loin, beaucoup plus désagréable ailleurs lui fait d'autant plus apprécier son petit joyaux dans cette misère. « Continue »  qu'elle lui lance, lui donnant d'autres pétales et il se sent coupable de l'expression qu'elle porte en ce moment. Coupable d'avoir déchaîner une vague de sa frustration sur elle, alors qu'elle ne voulait que l'aider, à sa façon. Il l'observe une seconde, désolé, mais pas autant qu'il ne pourrait réellement l'être, vrai gamin prêt à vivre son injustice jusqu'au bout, puis dépose la poudre dans le bocal à cet effet. Il attrape les pétales, en dépose quelques unes dans le mortier et recommence son manège, ses mots perdus pour l'une des rares fois. Il est prêt à vivre dans ce silence inconfortable si c'est ce qu'elle souhaite.

Il est pleinement conscience de sa présence, juste à ses côtés, là où elle lui avait enseigné de s'asseoir durant ses premières visites, mais qu'il n'avait jamais vraiment réussi à y demeurer bien longtemps. « tu vois, je ne suis pas comme eux, ceux qui t’ont fait du mal… je t’ai acheté, soit, mais moi, contrairement à la plupart des gens, je prends soin des plantes. » Ses mots le piquent, l'attaque à l'endroit pile qu'il tentait de rendre impénétrable par des remparts. Ses gestes ralentissent une nouvelle fois alors qu'il prête une oreille très attentive à ce qu'elle lui explique, sa mâchoire retrouvant une tension familière alors qu'il se torture une lèvre un faible instant. Il ne veut pas y repenser, à ceux qui lui ont fait du mal comme elle dit, mais ses paroles semblent avoir le pouvoir de le projeter vers ces moments alors qu'il tente de les bloquer désespérément, si bien qu'il ne trouve rien à lui répondre.  « Or, tu es pareille à toutes ses plantes à mes yeux, Julian » Il lève les yeux sur elle, son regard blessé avides de prendre cet espoir qu'elle lui offre, ce réconfort qu'elle cherche à lui apporter. Il s'y accroche, autant qu'il peut, serrant un peu plus les dents pour empêcher les émotions de s'échapper. Celles qu'elle a si bien orchestré avec ses mots. Il se sent comme un enfant affamé à qui on tendrait un bout de pain. Il regard ses doigts fins effleurer les plantes et sur le coup, c'est lui qu'il souhaiterait qu'elle touche avec autant de tendresse. Avide de douceur, avide de contact humain qu'on lui a si longtemps refusé. « … Je prendrais soin de toi. Là où d’autres ne t’aurait offert que sévices et tortures, jeux cruels et humiliations, moi je ne compte pas jouer au bourreau. Je n’en ai aucune envie… de ce fait, considère toi comme libre d’aller et venir à ta guise. Ici ou ailleurs… pour peu que tu reviennes à vingt-et-une heure. » La surprise, l'incompréhension et quelque chose qui ressemble à de la gratitude se lit dans son regard alors qu'il retient son souffle. Il n'est pas certain s'il a bien comprit. Si elle vient vraiment de lui faire ce cadeau. D'ouvrir la cage à son corbeau. Il a envie de lui demander de répéter, de dire son nom par simple plaisir, mais elle apaise ces inquiétudes, soulève son espoir alors qu'elle continue, se redressant. « Tu n’es pas qu’une marchandise, tu es un humain. Idiot, soit, mais tu es humain et je n’accepterais pas qu’on te rabaisse. Pas chez moi. Pas devant moi, que ce soit clair. »

Il a toujours détesté ses mains, cette froideur se disputant le territoire de sa peau, repoussant la moindre chaleur voulant s'y installé. Il s'était toujours fait refusé, avait enduré plusieurs remarques quant à celles-ci, se privant donc de plus en plus de ce contact qu'il avait toujours apprécié donner ou recevoir. Il s'était prouvé moins tactile, lui qui avait toujours apprécié le touché d'un autre être, de sentir sa chaire, sa présence à ses côtés. Cette chaleur, encore plus insistante maintenant, refusait d'être ignorer à ce moment. Sa main teinté de jaune s'élance, attrapant celle de la brune comme une perche, alors que la poudre se veut grumeleuse sous leurs doigts. Il grimace en sentant sa main vouloir se séparer de la sienne et serre un peu plus pour ne pas qu'elle lui échappe. « Susanna » qu'il lance, presque plaintif à la pensée de cette perte de chaleur, lui qui en cherche comme un assoiffé qui a besoin d'eau. Il se demande s'il a fait une bêtise, s'il vient de ruiner ses chances. Sa main se veut plus douce, plus tendre dans son invasion malgré sa froideur. Son pouce caresse ses phalanges alors qu'il plonge ses yeux dans les siens, la supplie de le regarder pour y admirer la terre fraîche se cachant dans ses prunelles. « Merci » qu'il lui murmure, pinçant les lèvres et fronçant les sourcils pour ne pas se ridiculiser en tremblant le mot hors de ses lèvres. Il ne sait pas quoi dire d'autre, ne sait pas comment exprimer sa reconnaissance qui semble bien faible dans ce petit mot, dans ses doigts froids contre les siens. Il soutient son regard encore un instant, puis un sourire s'empare de sa bouche, sa posture se veut joyeuse malgré la fragilité toujours présente dans ses prunelles bleus alors qu'il lance, de bon humour « J'arrête de te congeler les doigts maintenant » pour plutôt la passer nerveusement dans ses mèches, les teintant de jaune. Il empoigne de nouveau son pilon et le mortier, ses geste plus enthousiastes alors qu'il se lance dans un discours de remerciement et de loyaux services « Et je suis sérieux pour le fait d'être ton assistant, si tu veux bien de moi bien sûr. J'ai envie d'apprendre, même si ça risque de donner mal au crâne, comme avant hein ? » et le rire qui lui échappe s'éteint rapidement alors qu'il réalise sa soudaine familiarité, celle qu'elle avait balayé si facilement au départ, il y a bien des années. Ce souvenir l'agrippe et cette peur qu'elle recommence, qu'elle dessine cette ligne creuse, ce mur entre les deux lui fait peur, lui fait mal. Alors il préfère le faire lui-même. « Pardon, je sais que ta clémence ne fait pas de nous les meilleurs amis du monde. » Il force ce semblant de tristesse hors de sa voix, lui promettant de venir le hanter plus tard cette nuit alors qu'il continue « Et que je suis loin de pouvoir être aussi familier avec toi, peu importe le passé... mais je te suis reconnaissant, Susanna. Merci, pour ce que tu fais pour moi. »
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My scars are not gardens nourished for growing love
they are the darkest abysses that I must keep myself from falling into again
If You’re Looking For Flowers, You Won’t Find Them In My Skin.


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u aurais dû te taire, voilà ce que tu ne cesses de te répéter, alors que tu te cramponnes au jupon de ta robe. Si ta mère t’entendait, offrir sa liberté à Julian, un couvre-feu stupide à respecter, elle ne saurait probablement pas quoi te dire. Tu travailles au ministère par Morgana ! Tu es de leur côté ! Tu devrais l’être du moins, cesser de jouer à la petite fille neutre, cesser de faire mine d’être objective. Mais tu ne peux pas tolérer l’idée de souiller ton esprit, de devenir l’un des méchants, de prendre partit. Tout comme ne peux pas supporter de le contrôler, de le rabaisser au statut d’animal, d’en faire un elfe de maison. Pas lui, pas ce sourire, pas ce regard. Tu es faible Sue, voilà ce qu’une voix, ressemblant étrangement à celle de ton géniteur, chuchote dans ton esprit. Tu es faible et les gens faibles meurent en temps de guerre. Raison supplémentaire pour ne pas t’en mêler, puis tu tournes la tête, observe avec obstination les pétales qu’il cesse de moudre et fronce les sourcils. Tu ne lui a pas demandé de cesser et déjà tu entrouvres la bouche, prête à le sermonner, parce que finalement peut-être que ça te rassure de le faire. Faible, tu es bel et bien faible. Tu n’as pourtant pas le temps de formuler un seul mot, que sa main s’élance à la recherche de la tienne. Pas la peine de tenter de le fuir, tu te fais surprendre, ton cœur ratant soudainement un battement, ton souffle s’arrêtant tout net dans ta bouche, dans tes poumons. Noyée par la surprise, tu n’en perds pas moins tes réflexes et tu tires un peu sur la tienne, tente en vain de la libéré. Pourquoi n’y arrives-tu pas ? Ce serait simplement pourtant, si tu te redressais, si tu le lui ordonnais, tu sais qu’il obéirait, gentil soldat. Gentil toutou. Gentil Julian. Mais non, tu laisses sa main tâchée la tienne, la texture douce mais encore épaisse des pétales rendant votre contact encore plus étrange. Mais plus que tout, plus que de vouloir retirer cette main, plus que de trouver la texture de la poudre réconfortante, tu le dévores du regard. Il y a quelque chose de naïf en lui, quelque chose d’intact, mais de fêlé. Un peu comme toi, mais en plus joli. En plus vrai, en moins usé. Il a encore le temps de te rattraper que tu te souviens, il a souffert plus que toi physiquement, mais lui, lui il a connu le véritable amour. Celui d’une famille. Il a connu l’ennui, il a eu une vie normale. Une vie banale. Tu l’envie presque, assise là, sur ton tabouret, la bouche entrouverte, alors qu’il prononce ton prénom avec quelque chose de terriblement suppliant. « Susanna » Une plainte. Une supplication. Un souhait. Un vœu. Tu ne sais pas ce que tu représentes réellement dans cette bouche, mais sa façon de le prononcer te plait. Ça tu en es convaincu.

Quelque chose bouge en toi, se modifie, s’épanouie. Quelque chose que tu refuses pourtant, quelque chose que tu repousses plus loin derrière. Pas maintenant. Pas devant lui. Mais c’est là, c’est présent dans ton regard, ça l’illumine, le rend plus précieux. Tu en deviens presque jolie devant lui, presque fascinante, parce qu’en réalité, c’est lui qui t’éblouis. Jamais tu ne pourrais prononcer un prénom de cette façon, jamais tu ne saurais le faire, l’accepter. Il y a tant d’espoir et de crainte dans ton prénom. Tu aimerais qu’il le répète, qu’il te l’offre encore et de ce fait, tu ne peux pas rejeter sa main, au contraire, tu te surprends à la serrer doucement. Ses doigts sont froids, pareils à des racines une fois l’hiver arrivé, un peu noueux et d’une texture terreuse. Pourtant, ça ne te dérange pas. Pas aujourd’hui, pas devant lui, pas alors qu’il te regarde de cette façon. Et puis il y a ce pouce qui te cajole, qui cherche à t’attendrir et tes yeux qui fuis les siens pour se poser sur ce doigt qui te caresse. Que fait-il donc ? Tu ne sais pas, tu n’arrives pas à comprendre tous les sens cachés en cet homme, si simple et à la fois si mystérieux pour toi, que tu redresses les yeux. « Merci » et c’est tout ? Tu bats des cils, incertaine. Perdue. Puis il y a ce léger tremblement sur ses lèvres et quelque chose fond en toi, quelque chose coule, détendant tes sourcils et transformant la terre mouvante de ton regard en une nuance plus crémeuse, du chocolat presque réconfortant oui. « Hmmn » est l’unique réponse que tu te sens apte à lui offrir. En partie parce que ta voix te semble coincée dans ta trachée, mais aussi parce que tu as peur que tes lèvres, à toi aussi, tremble en le rassurant. Tu n’es pourtant pas une héroïne, tu n’as rien fait pour le sauver, rien de bien concret. Tu l’as seulement acheté, tu l’as fait tien. Égoïstement quelque part.

Son sourire revient alors à la charge, ignorant tes propres états d’âme alors qu’il se redresse, la joie s’emparant de son corps, de son esprit. De son âme. Tu retrouves le Julian d’autrefois, celui qui te faisait soupirer et rouler des yeux. Ce Julian que tu crains toujours de ne jamais retrouver, pour peu que tu ailles trop loin, ce que tu ne veux pas faire. Jamais. Jamais. « J'arrête de te congeler les doigts maintenant » qu’il ajoute et tu regrettes aussitôt le contact frais de ses doigts. Tu dissimules pourtant ton trouble, ta déception plutôt, en ramenant tes mains ensemble, en les enfouissant dans un pli de ta robe, détournant aussitôt ton regard. Tu ne veux pas qu’il comprenne combien ce contact t’as été précieux, encore moins que tu l’as gravé dans ton esprit, dissociant le froid de l’inhospitalité. Mais tu ne peux pas fuir indéfiniment, tu ne peux pas même endosser le rôle de fuyarde, alors tu es bien forcé de ramener tes pupilles sur lui, assistant à sa nouvelle coloration. C’est plus fort que toi, possiblement parce que tu es nerveuse, que tu te sens bouleversée quelque part, mais tu esquisse un demi-sourire en apercevant le jaune s’étendre dans ses cheveux. Il vient de se faire de jolies mèches et tu redresses une main pour dissimuler ta bouche, maculant celle-ci de la même teinte que lui. Il ne te regarde alors plus, mais il reprend le travail, drôle de portrait avec ses cheveux, alors que tu lui fais un aussi étrange publique, avec ta bouche. « Et je suis sérieux pour le fait d'être ton assistant, si tu veux bien de moi bien sûr. J'ai envie d'apprendre, même si ça risque de donner mal au crâne, comme avant hein ? » Mal au crâne ou plutôt de la couleur à ses cheveux ? Tu ne sais plus, mais tu n’arrives plus à ravaler ton sourire, toujours dissimuler par ta main. Il s’acharne pourtant, ris, tente de se faire familier, rassurant. Tu pourrais le gronder, l’étiquette le voudrait du moins, mais au contraire, toi tu apprécies étrangement cette familiarité. Il semble d’ailleurs le réalisé, son joli sourire s’évanouissant, tout comme le tien, au ralentit. « Pardon, je sais que ta clémence ne fait pas de nous les meilleurs amis du monde. Et que je suis loin de pouvoir être aussi familier avec toi, peu importe le passé... mais je te suis reconnaissant, Susanna. Merci, pour ce que tu fais pour moi. » C’est définitif cette fois, ton sourire s’évapore, remplacé par une moue incertaine, par un doute grandissant en ton sein. Pourquoi as-tu l’impression qu’il est maintenant triste ? C’est dans son timbre de voix, dans sa façon de presque chuchoter ton nom. Tu préférais son autre version. Tu préférais ses grands yeux illuminés.

Tu prends un moment, pour hésiter. Pour te questionner. Pour peser le pour et le contre. Puis tu t’approches un peu, tendant le bout des doigts. Tu hésites encore. Un instant. Un tout petit oui. Puis tu glisses tes doigts dans ses cheveux, lentement. Doucement. Avec précaution, retirant le jaune avec soin. « Là… tu as du jaune, ne bouge pas la tête. » Tu t’évertue à le nettoyer, t’approches encore un peu plus d’ailleurs et là, trop proche de lui. Beaucoup trop proche, son odeur boisé te chatouillant les narines, tu parles tout bas. Doucement, calmement, avec précaution. Un peu comme avec tes doigts. « Ne m’appelle plus Susanna… je déteste ce prénom » mais tu as beau dire, il n’y a rien de cruel ou de froid, ni même d’ordre, dans ce que tu dis. Juste une vérité, celle que tu ne veux plus entendre ce prénom. « Sue, ça ira très bien… oui, appelle moi Sue et… » tu croises son regard, ces grands yeux bleus qui remue quelque chose en toi, qui te trouble finalement autant que lors de tes dix-sept ans et tu bats des cils, surprise. Pourquoi te fait-il cet effet ? Quel effet d’ailleurs ? Légèrement nerveuse, terriblement troublé, tu sens presque la chaleur de son corps avec le tien. Tu es décidément trop proche, alors tu fronces les sourcils et te concentre sur ses cheveux, même si ses yeux te fascinent, même s’ils t’appellent. T’attirent. « Et je n’ai jamais dit que nous ne devions pas être amis. Un peu de familiarité… un peu, j’insiste, ne nous fera pas de mal… au contraire. » Et pourquoi ? Tu ne sais pas, tu sais seulement que ça te semble plus juste. Plus correct. Que tu veux qu’il se sente bien avec toi, qu’il se sente à sa place. Comme tu te sens confortable avec lui. Enfin, sauf lorsqu’il te fixe aussi intensément, te forçant à te tortiller un peu sur ton tabouret, tes doigts effleurant son crane doucement avant de se retirer. Tu attrapes aussitôt le torchon et t’essuies les mains avec, pour t’occuper l’esprit, pour te donner une raison de ne plus le regarder. Lui et ses yeux couleur d’été, lui et sa bouche invitante, lui et son sourire de gamin, lui et ses rayons de soleil jusque dans les cheveux, envolé jusqu’à tes doigts. « Si tu veux aider, alors je te montrerais comment prendre soin de mes petites chéries… tu pourrais les arroser tu crois ? Leur… parler aussi ? » D’accord, tu te sens un peu stupide, mais toi, tu parles à tes plantes. Tu es certaine que ça les aide, que ça les rends plus fortes, plus réceptives et plus fertiles. Oui, toi tu leur donne de l’amour et tu l’assumes, même si tu redresses un regard plein d’avertissement à Julian. S’il ose rire, il se prendra le torchon sur la poire, parole de Carrow. « De toute façon, bavard comme tu es, tu devrais y arriver sans mal ! D’ailleurs, pendant qu’on y est, tu devrais continuer de leur parler de ton passé… c’était comment de vivre avec un restaurant ? … » Non pas que ça t'intéresse TOI, mais en fait, oui. Beaucoup même.
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Il n'a jamais été certain sur quel pied danser avec Sue, maintenant plus que jamais. Si auparavant, dans les temps plus simples, il pouvait faire l'idiot et tester ses limites avec quelques insultes et un bon sermon à la clé, aujourd'hui ce n'était plus pareille. La différence était clairement présente, les définissait plus que jamais. On lui avait apprit à la voir, à garder cette information dans le coin de son esprit. On lui avait inculqué sa nouvelle valeur, toujours plus basse que celle des autres, toujours en-dessous de quiconque. Et alors qu'il se perdait un instant dans les méandres de cette proximité retrouvée, de cette faille qu'elle lui dévoilait sans crainte, lui offrant un semblant de liberté sur un plateau d'argent, l'alarme sonne au fin fond de son esprit. Il se dérobe, se bloque devant cette différence de grandeur si marquante entre les deux. Il concède, sans grand espoir d'opposition de la part de sa flamme d'autrefois, marque ce faussé qui les creuse, qui le rabaisse et l'élève bien haut. Elle qui lui semblait déjà hors d'atteinte. Ce n'est plus comme avant, ses clowneries ne peuvent plus le sauver comme autrefois, ou du moins lui servir de protection. Il le sait, la mémoire des coups et punitions en tout genre encore fraîches dans son esprit s'il cherche un peu. Il s'est laissé emporter, voilà tout. Il a croqué dans le fruit défendu qu'elle lui tendant, aspirant le poison avec un espoir fou et tombait dans son propre piège. Il se grondait déjà lui-même, marquait son cœur qui battait parfois trop vite en sa présence à coup de 'ça n'arrivera pas', lacérant 'rebut' ici et là. Sa marque en était la preuve, celle où il ne pouvait pas agir ainsi, il le savait pourtant. S'en empêcher, c'était une toute autre histoire. Même sous la pluie des coups, il ne comprenait rien qu'on lui avait dit. Pourtant elle le surprend. Elle et sa moue indécise, sa lèvre boudeuse. Si au départ il croit l'avoir causé par ses paroles impromptues, ses gestes déplacés et ses regards sans doute trop révélateurs, sa certitude s'envole par la fenêtre alors qu'elle tend une main hésitante dans sa direction.

Il s'attend à des objections, ou encore mieux, à son accord quand à sa concession, qu'il ne doit pas la traiter ainsi. Qu'il ne doit pas chercher à la faire rire, ou tout du moins sourire. Que ça la gêne, l'importune. Tout, sauf ses doigts se faufilant avec prudence dans sa chevelure, le figeant sur place. « Là… tu as du jaune, ne bouge pas la tête. » Et il lève dès lors les yeux sur elle alors qu'elle fait un pas de plus, redressant légèrement la tête alors qu'elle venait tout juste de lui demander de rester immobile. « Désolé » qu'il murmure immédiatement, dans un ton qu'il veut confiant, chaleureux et solide. Tout le contraire de ses iris fixant avec une incertitude débordant de la nervosité soudaine. Celle qui saisit un instant son être, l'étouffe agréablement dans son étreinte avant de disparaître comme le jaune de ses mèches, apaisée par ses caresses précises. « Ne m’appelle plus Susanna… je déteste ce prénom » Ses teintes bleutées prennent une allure curieuse à sa demande, se concentrant sur cette bouche plutôt que sur ses propres mains, mères de glaçons qui se meurent soudainement de s'accrocher sur la jeune femme, au diable les frissons.  « Sue, ça ira très bien… oui, appelle moi Sue et… » Elle s'arrête, ses pupilles mordorées plongées dans les siennes et voilà qu'elle lui revient, cette démangeaison. Cette image de ses mains quittent sa chevelure pour l'envelopper dans une chaude étreinte, lui donnant la permission d'entourer ses bras et de l'écraser contre lui à son tour. Ce besoin de chaleur, de la sienne, plus particulièrement. Animée par cet interdit, cette alarme qui résonne dans sa tête. « Sue ? » qu'il tente alors, pour se sortir de sa propre rêverie, prenant même une pointe comique alors que ses yeux eux, chauds comme un ciel d'été, montrent à quel point il apprécie ses doigts qui courent dans ses cheveux. « Et je n’ai jamais dit que nous ne devions pas être amis. Un peu de familiarité… un peu, j’insiste, ne nous fera pas de mal… au contraire. » Il sourit déjà sur son « j'insiste », ce dernier attaquant le coin de sa bouche alors qu'il ne la quitte pas des yeux, même lorsqu'elle se retire complètement, ne laissant que picotements courir le long de son crâne comme signe de passage. Des mots attaquent sa bouche, si bien qu'il échappe presque quelque chose qui aurait sans doute ressembler à un « Un peu ? » avant de se rattaper, jugeant la chose beaucoup trop avenante pour la jolie brune qui laissait déjà dépasser bien des limites.

« Non tu as raison » qu'il concède simplement, joyeusement, s'appuyant sur un de ces genoux alors qu'il l'observe nettoyer ses mains avec son torchon. Encore une fois il pointe sur son visage, près de sa bouche cette fois en se justifiant d'un « Tu as un joli début de moustache jaune, là » presque taquin. Trop même. Susanna n'a jamais été une personne encline aux plaisanteries, pour ne pas dire qu'elle ne possédait peut-être pas le meilleur sens de l'humour sur la planète, ça ne l'étonna donc guère lorsqu'elle passa tout simplement à autre chose avec un naturel déstabilisant. « Si tu veux aider, alors je te montrerais comment prendre soin de mes petites chéries… tu pourrais les arroser tu crois ? Leur… parler aussi ? » Le hochement de tête qu'il avait débuté au milieu de sa phrase, prêt à lui accorder se service sans problème, s'arrête lorsqu'elle effleure le fait de leur parler. Cette fois, le sourire amusé ne se gêne pas pour se montrer, alors qu'il ose jeter un œil sur quelques plantes se trouvant autour d'eux. Il ouvre la bouche, prêt à lui demander s'il peut vraiment leur raconter tout ce qui lui passe par la tête, dans un ton frôlant le suggestif et le double-sens, mais lorsqu'il repose les yeux sur la brune, c'est une promesse au bûcher qu'il sent dans son regard, si bien que les mots s'envolent avant même d'être libérés. À la place, il lève les mains en l'air, rendant les armes avant même la bataille, parce qu'il connaît ce regard, l'a déjà expérimenté. Et ce dernier était souvent suivit d'un coup de bouquin derrière la tête à l'époque. « De toute façon, bavard comme tu es, tu devrais y arriver sans mal ! D’ailleurs, pendant qu’on y est, tu devrais continuer de leur parler de ton passé… c’était comment de vivre avec un restaurant ? … » Cette fois il rigole, lui laissant cette victoire sans le moindre problème. « Je vais peut-être même finir par leur casser les oreilles à elles aussi » Il lui lance un dernier coup d'oeil taquin, puit se retourne finalement pour reprendre sa tâche oubliée, écrasant de nouveau les pétales sous le pilon.

Il se racle ensuite la gorge, ne mentionne pas le fait curieux qu'elle puisse s'intéresser à sa vie d'avant, mais se fait tout de même plaisir à lui raconter cette dernière. « Bah, tu sais, rien d'extraordinaire. En fait, autant je pouvais aimer cet endroit, autant je pouvais me plaindre comme un vrai enfant gâté par moment » Il grimace, hausse les épaules, cherche un instant les mots pour exprimer ses sentiments, puis reprend « Parfois je faisais la gueule parce que maman ou papa ne voulait pas que je participe à une tâche en particulier. Parfois, je me plaignais qu'on était à l'étroit, vu qu'on vivait juste au-dessus de celui-ci, on était loin d'avoir l'espace nécessaire pour que je puisse y inviter plusieurs amis à la fois. Et bien souvent par la suite, je ne pouvais pas aller les voir, puisque je devais aider au café. Je l'ai considéré plus comme un poids qu'autre chose durant un bon moment » Il lui sourit, un sourire désolé alors qu'elle n'a rien à voir dans cette histoire, coupable d'avoir dénigré le rêve de ses parents et reprend avec soudaine vivacité « Par contre il m'a toujours donné un bon succès avec les filles » Il s'attend sans surprise à un coup de torchon de sa part, ou encore un soupire effronté, ce qui le fait déjà rire « Non, mais plus sérieusement, j'ai toujours aimé l'ambiance durant les soirées. La teinte des lanternes dans la pièce, les tableaux de tante Sally contre le mur. D'ailleurs, elle m'apportait toujours des friandises moldues quand elle venait faire un tour. Et bien sûr, on avait un peu de verdure. Betty l'invincible, la seule plante que ma mère a réussit à garder en vie, si bien qu'on en avait fait la mascotte. » Il a déjà hâte de voir sa réaction à la mention des pauvres plantes, se demande même si elle regrette déjà son choix de lui avoir proposé alors de s'occuper des siennes, mais juge qu'il a assez parler de lui. « Et toi, Miss Carrow ? » qu'il demande, arquant un sourcil, pour ensuite l'encourager « Je t'ai parlé de moi, tu dois me parler de toi maintenant. Donnant-donnant, c'est la règle. » qu'il défend sans hésiter, un sourire presque narquois aux lèvres, prenant ses aises.
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My scars are not gardens nourished for growing love
they are the darkest abysses that I must keep myself from falling into again
If You’re Looking For Flowers, You Won’t Find Them In My Skin.


Look at your watch now !

T
u regrettes à moitié ton offre face au familiarité, la seconde suivant ton idée. Franchement, ce genre de petit procédé n’a jamais réussis à qui que ce soit. Tant pis si tu ne veux pas l’abîmer comme Marcus c’est amusé à le faire avec sa rebut, tu peux très bien traiter correctement Julian sans pour autant lui permettre de t’appeler Sue, non ? Oui, bien entendu. Mas quelque part au fond de toi, tu ressens ce besoin d’être « Sue » pour quelqu’un, juste une femme aimant les plantes, juste une femme oui. Pas une alliée, une protection, une excuse même, comme avec Draco. Pas non plus un fantôme du passé, une tentation passagère ou une excuse pour se compliquer la vie, pour se libérer de chaine indésirable, comme avec Marcus. Évidemment, avec Julian tu pourrais n’être qu’une maitresse, n’être qu’une tortionnaire, n’être qu’une sadique. Mais non, tu tentes d’être juste avec lui, peut-être même de devenir son amie. Ta mère t’a avertie, mais pour une fois, tu as envie de suivre véritablement ton instinct. Au diable l’étiquette, tu as envie de véritablement te noyer dans son regard, de répondre à son sourire. Tu es trop en contrôle de ta personne, sinon tu le ferais, tu répondrais à ce sourire qui éclaire doucement son visage. Il est beau quand il sourit, très séduisant. Trop même. Alors tu baisses le regard, tu nettoies tes mains, en cherchant à ne pas t’en formaliser. Tu ne veux pas voir combien il est charmant, tu n’as que faire de son charme, vous n’êtes pas du même univers. « Non tu as raison » qu’il commence et déjà, tu répliques « je sais » avec confiance. Oui, tu as raison, tu dois avoir raison, le contraire serait insensé. Pour toi du moins. Puis tu le regardes et tu le vois t’indiquer la bouche, tes sourcils se fronçant doucement en réponse. Tes doigts hésitent, puis se pose contre le haut de tes lèvres, la pulpe de tes doigts étalant la poudre jaune sans que tu n’y fasses attention. « Tu as un joli début de moustache jaune, là » qu’il ajoute et tu t’essuie sans plus attendre, changeant le sujet de votre conversation. Tu ne parles alors plus que de plante, de leur soin, de les arroser, mais aussi de leur parler. Tu ne veux plus que ce regard clair te trouble, qu’il te fasse hésiter, or quand Julian parle, tu ne ressens pas la même tension interne. Pourtant, tu es pratiquement certaine que le souci ne vient pas de toi. Tu as suffisamment de souci avec les hommes, pour ne pas t’encombrer d’un troisième spécimen. Mais c’est là, en toi, dans ton ventre, dans ta poitrine, prêt à se gonfler à chacun de ses regards appuyés. Enfin, pas en ce moment, alors qu’il est sur le point d’exploser de rire et que tu le foudroie du regard, mais souvent malgré tout.

Tu le laisses rire, prête à le sermonner, quand il te surprend avec une critique de sa propre personne, « Je vais peut-être même finir par leur casser les oreilles à elles aussi. » Or, tu n’aurais pas mieux dit et cette fois tu te permet un petit sourire, discret, délicat. À peine réel. Un peu comme toi, la plupart du temps. Un peu ailleurs, un peu ici, caché quelque part à l’intérieur de ton corps. Il se remet alors au travail et tu fais mine de le surveiller, mais en réalité, tu le regarde lui. Ses cheveux. Son sourire. Ses bras. Sa technique. Ses mains, presque délicates. Tendres. « Bah, tu sais, rien d'extraordinaire. En fait, autant je pouvais aimer cet endroit, autant je pouvais me plaindre comme un vrai enfant gâté par moment. » Étrangement, ça ne te surprend pas, tu l’imagines même sans aucun mal, faire la gueule comme un enfant trop gâté. « Parfois je faisais la gueule parce que maman ou papa ne voulait pas que je participe à une tâche en particulier. Parfois, je me plaignais qu'on était à l'étroit, vu qu'on vivait juste au-dessus de celui-ci, on était loin d'avoir l'espace nécessaire pour que je puisse y inviter plusieurs amis à la fois. Et bien souvent par la suite, je ne pouvais pas aller les voir, puisque je devais aider au café. Je l'ai considéré plus comme un poids qu'autre chose durant un bon moment. » Tu ne peux pas comprendre ce poids, tu ne l’as jamais ressentie. Toi, tu n’as jamais croulé sous les amitiés, tu n’étais pas comme lui, pas autant apprécié, autant aimé. Tu te rappelles très bien de ses courses folles dans le château, de ses fous rires, avec ses amis, de sa voix tonnant dans un corridor alors que tu tournais la tête, surprise. Tu te rappelles aussi de son regard croisant le tien, de son sourire de gamin, de sa façon de se faire aussitôt plus discret, du moins essayait-il. Plus que tout, tu te souviens de ses regards insistants dans la salle à manger, gênant même. Tu en rougirais presque à nouveau. « Mais plus maintenant… maintenant tout ça te manque. »

Tu n’es pas entièrement dénuée de sentiment, au contraire même, alors tu supposes sans grandes difficultés que ce qui était si pesant pour lui autrefois, est maintenant ce qui lui manque le plus. Il semble triste un instant, un moment qui dure un peu trop longtemps pour toi, où vos prunelles se lancent des messages muets, puis il se reprend. Julian, fidèle à soi-même, relance la conversation avec légèreté : « Par contre il m'a toujours donné un bon succès avec les filles. » Tu roules des yeux, nullement impressionnée, presque déçue oui. Les filles, est-ce la seule chose qui compte pour les garçons ? Tu soupires donc, puis il reprend la parole. « Non, mais plus sérieusement, j'ai toujours aimé l'ambiance durant les soirées. La teinte des lanternes dans la pièce, les tableaux de tante Sally contre le mur. D'ailleurs, elle m'apportait toujours des friandises moldues quand elle venait faire un tour. Et bien sûr, on avait un peu de verdure. Betty l'invincible, la seule plante que ma mère a réussi à garder en vie, si bien qu'on en avait fait la mascotte. » Là, sa conversation est nettement plus intéressante et tu l’observes avec attention. Un peu de verdure ? Betty ? Tu sens l’angoisse te mordiller l’estomac. Va-t-il tuer toutes tes plantes ? C’est mignon qu’une plante ait été leur mascotte, mais qu’elle ait été la seule survivante, c’est tout de suite plus inquiétant pour toi. Tu tiens à tes plantes comme une mère veille sur ses enfants et déjà tu lances un regard effrayé à la ronde. Si tu étais moins logique, si tu n’étais pas aussi pragmatique, tu paniquerais et l’obligerait à se taire, de crainte d’effrayer tes plantes. Les yeux écarquillé, tu retrouves son regard et réalises que tu retenais ton souffle : « j’espère que tu t’es amélioré depuis le temps ! » Sinon, tu risques de devenir mauvaise, oh ça oui. Il ne te prend pas réellement au sérieux, ou alors il se moquait de toi, car il change le sujet, « Et toi, Miss Carrow ? Je t'ai parlé de moi, tu dois me parler de toi maintenant. Donnant-donnant, c'est la règle. »

Quelle règle ? Tu sourcilles, tu fais même la moue, pas de son avis. Pas du tout même. Les règles, c’est toi qui les fais, c’est toi le maître ici. Sauf que non, tu ne veux pas jouer à cela, pas dans ses conditions, pas contre lui. Alors tu soupires, un peu agacée, d’avoir été piégée, d’être forcée de répondre. Ce que tu n’es pourtant pas. Mais tu le fais, tu ne sais pas pourquoi, mais tu tends les doigts et caresse la feuille d’une plante, tout en parlant doucement, ton regard se concentrant sur la petite pousse verte qui cherche à grandir contre ses doigts. « Si ce n’était pas que j’aime les règles et que je les trouve importantes, je ne te répondrais certainement pas. Disons que je te fais une fleur… » ton regard passe sur lui, accroche le sien et tu inspires doucement, tes doigts suivant le contour d’une feuille, tu cherches quoi dire, quoi avouer. Tu ne veux pas te confier, pas maintenant. Pas déjà. Pourtant, c’est tout ce qui te vient en tête, alors tu te lances, inspirant doucement pour plonger, comme on le fait dans un lac glacé : « je n’ai jamais eu d’endroit bien à moi, sauf cette serre… si le restaurant de tes parents te manque… moi c’est cet endroit. Je sais que nous y sommes mais… avant je n’avais pas à le partager avec elle… » Tu grimaces sous ses paroles, sous le souvenir de Beatrix et tu baisses les yeux, abandonnant la plante pour lisser un plis de ta robe. Tu parles plus doucement, avec amertume : « Beatrix semble s’amuser à toucher tout ce qui me plait, tout ce qui m’intéresse. Il vaudrait donc mieux que tu fasses bien attention à elle, elle va assurément tenter de poser les doigts sur toi. » Tu grimaces à nouveau, dégoutée, t’attendant déjà au pire, quand tu réalises, d’un seul coup, ce que tu viens d’avouer. Tu figes tout d’un coup, mais ta respiration te fait l’impression d’être, au contraire, plus rapide que d’habitude. Que viens-tu de dire ?! As-tu réellement osé dire tout haut qu’il te plaisait ? Qu’il t’intéressait ? C’est plus fort que toi, tu rougis, violemment. Ton visage s’enflamme, la honte côtoyant dangereusement la gêne. Par Morgana, qu’est-ce qui t’arrive ? Qui y avait-il dans ton thé ce matin ?! Tu bats des cils furieusement, perdue, redresse un regard choquée sur le sien. Pire, il y a de la crainte dans tes grands yeux noisette, la crainte qu’il ait compris l’effet qu’il te faisait autrefois, qu’il te fait toujours. Tu te crispe sur ton tabouret, entrouvre la bouche, puis te redresse d’un seul mouvement, prête à battre en retraite. « Avant, ça c’était avant ! À Poudlard ! » Tu t’enfonces et tu rougis plus fort encore, ton cou se colorant alors que tu te maudits mentalement, te retournant pour ramasser des bocaux, les renversant finalement sol, le verre se fracassant en te faisant sursauter. Déjà tu t’accroupis, jurant tout bas, paniqué, te noyant dans la honte, tes doigts attrapant les bouts de verre, s’y écorchant. « Oublie tout ce que je viens de dire ! Je, ce doit être à cause de la poudre de pétale, elle peut embrumer l’esprit ! » Et tant pis si tu mens, il est hors de question que tu avoues qu’il te trouble encore avec ses grands yeux bleus.
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Elle avait vu juste, percé son mystère de son voile affreusement mince. Après tout, n'était-ce pas normal, voire prévisible, qu'il regrette de ne pas avoir mieux profité de son propre petit bonheur en cocon ? On ne se rend compte de la valeur d'une chose seulement lorsqu'on l'a perdu, à ce qu'on dit. Et jamais, au grand jamais, il n'aurait cru l'expérimenter sous sa forme aussi vitale. Oui, tout cela lui manquait, plus qu'il n'osait réellement l'avouer, de peur que le désespoir le saisisse pour ne plus jamais le relâcher. Ce dernier se faufilait parfois quand il observait Sue et sa mère du coin de l'oeil, observant leurs gestes délicats envers l'autre, leurs affections et sans le vouloir, il se transpose, lui et sa mère. Il n'y aurait pas tant de retenue, qu'il ose comparer. Et au lieu de serrer sa main, trop grande pour la sienne, elle faufilerait ses doigts dans ses cheveux, juste au-dessus de son oreille, lui caressant la pommette par la même occasion. Oh, comme il s'en voulait durant ces moments, la gorge nouée et la mâchoire crispée alors qu'il réalisait que ce n'était plus possible. Sa mère, trop douce pour ce monde cruel, croupissait avec son père dans leur propre enfer à Azkaban. Oui, ça lui manquait, à lui arracher le cœur, mais hors de question de laisser ce dernier dans sa paume grande ouverte, battre douloureusement sous les yeux de Susanna. C'est plus facile de rire, de cacher ses faiblesses, de se concentrer sur le positif, de s'y bercer comme dans une douce illusion. Et c'est ce qu'il fait, dans les moindres détailles qu'il arrive à se souvenir en ce moment présent, repoussant la noirceur encore un peu. Si bien qu'il croit à sa propre charade, qu'il sent son sourire peint sur ses lèvres, chaleur se transformant en amusement alors qu'il ose mentionner le sujet de la pauvre plante. Voilà quelque chose qu'il avait toujours aimé faire en sa compagnie, si l'occasion se présentait, il n'hésitait jamais à la saisir et la taquiner un peu. Se moquer gentiment, parce que les réactions de la brune, avec son regard paniqué surveillant ses enfants, était suffisant pour qu'il se sente un peu plus léger.

Le fait est par contre, qu'il s'ouvre si facilement à elle et pourtant, jamais il n'a réussit à recevoir une quelconque information vitale à son sujet. Même avant, lorsqu'elle était son tuteure, il n'hésitait jamais à dire ce qu'il pensait, ce qu'il aimait ou détestait et toujours, elle restait là, impassible dans son flot d'informations incessantes. Il ne pouvait le nier, il était curieux. Elle l'avait toujours fasciné, tableau flou manquant pièces et traits précis pour dévoiler le mystère qu'était Susanna Carrow. Tout ce qu'il avait réussit à collecter, entre autres, c'est qu'elle aimait les plantes, sans aucun doute, qu'elle avait une relation plutôt mauvaise avec sa sœur et une autre plutôt complexe avec son ancien ami de cœur -qui lui avait laissé un terrible souvenir-. Et qu'elle était sérieuse dans tout ce qu'elle entreprenait. Le reste était flou. Elle n'en dévoilait jamais trop, savait toujours quand il était temps de se retirer. Il parie qu'elle aurait fait une joueuse de cartes invincible. Cette fois par contre, il avait réussit à la piéger, à sa façon, à la faire entrer dans son jeu. Et elle ne s'en réjouissait pas, c'était facile à deviner, à la voir froncer ses jolis sourcils, la moue presque boudeuse. Il s'en régale sans ménagement, continuant sa tâche distraitement alors qu'il l'observait évaluer la situation. « Si ce n’était pas que j’aime les règles et que je les trouve importantes, je ne te répondrais certainement pas. Disons que je te fais une fleur… » Il sourit, enjoué et ose même un semblant de révérence alors qu'il incline la tête, joueur « Tu m'en vois ravis » qu'il réplique sans hésiter à son tour, reprenant un peu de sérieux lorsqu'elle plonge ses yeux dans les siens. Il se veut patient alors qu'il reprend contenance, ne voulant pas la pousser, puisqu'elle semble déjà éprouver une énorme difficulté à lui avouer quoique ce soit sur sa personne. « je n’ai jamais eu d’endroit bien à moi, sauf cette serre… si le restaurant de tes parents te manque… moi c’est cet endroit. Je sais que nous y sommes mais… avant je n’avais pas à le partager avec elle… » Elle, qu'il réfléchit, trouvant sans grande difficulté la personne à qui elle fait référence. Sa sœur, ou plutôt sa demi-soeur. Voilà un commentaire qu'il était content de ne pas avoir échappé. Son regard se fait plus doux lorsqu'il explore de nouveau l'endroit, essayant de le voir avec ses yeux à elle. « Beatrix semble s’amuser à toucher tout ce qui me plait, tout ce qui m’intéresse. Il vaudrait donc mieux que tu fasses bien attention à elle, elle va assurément tenter de poser les doigts sur toi. »

Il avait commencé à hocher a tête, compréhensif à sa douleur, jusqu'à ce que les mots s'enregistrent dans son esprit et qu'il décode son implication entre les lignes. Si l'idée d'imaginer Beatrix 'poser ses doigts' sur lui le troublait déjà, il l'était encore plus alors que les mots de la jolie brune filait à répétition dans son esprit. Il s'arrêta brusquement, relevant les yeux sur elle pour observer la confirmation la plus imagée qu'il n'est jamais vu, alors que le rouge lui prenait aux joues, sa panique palpable. Et alors qu'elle le regarde comme une biche devant les phares, lui fronce les sourcils, cherchant à savoir si son implication est exacte, s'il avait raison de croire qu'elle lui avait passer un message subtile « Avant, ça c’était avant ! À Poudlard ! » qu'elle déclare avec force, debout telle une proie égarée et c'est le seul indice qu'il a besoin. En temps normal, il aurait peut-être même rit devant ses jolis airs, franchement flatté, ce qui lui aurait sans doute gagné une place gratuite dans le fin fond d'un trou poisseux pour oser rire des sentiments d'une demoiselle, immature comme il était capable de l'être. Seulement, ce n'est pas n'importe quelle fille qui se tient devant lui, la peau enflammée de gêne alors qu'elle cherche un refuge invisible. Il s'agit de Susanna, celle qui le gardait réveillé il y a bien des nuits, qui ne demandait qu'à être regardé et apprécié à sa juste valeur, devoir qu'il s'était fait un plaisir d'accomplir, l'épiant dès qu'il en avait l'occasion. Celle qui faisait battre son cœur dès que ses yeux mordoré s'accrochait aux siens, lui faisant perdre toute ses moyens. Il était sous le choc, complètement. Était-ce possible ? Est-ce que tout ça n'était pas juste un rêve, un pauvre fantasme qui se jouait de lui à nouveau, le hantant plus souvent qu'il ne faudrait ? Il n'a pas le temps de parvenir à ses propres conclusions, le bruit des bocaux se cassant au sol faisant sursauter son cœur battant. Il relève ses pupilles bleutés s'étant égarées durant ses fous espoirs, pour voir que Sue était déjà accroupie à essayer de les ramasser avec ses mains. « Oublie tout ce que je viens de dire ! Je, ce doit être à cause de la poudre de pétale, elle peut embrumer l’esprit ! »

« Sue » qu'il l'interpelle déjà, doucement, se redressant pour s'accroupir à ses côtés, mais ça ne suffit pas pour la faire cesser, le verre déchirant sa peau blanche. « Hey » qu'il essaye de nouveau, saisissant délicatement ses poignets cette fois pour bloquer ses gestes. Voilà où il en était, à laisser ses instincts parler alors qu'il les tournait doucement, les paumes de la jeune femme s'orientant vers le sol pour y faire tomber les morceaux de verres. « Sue » qu'il demande à nouveau, ayant toujours aimé la façon dont son surnom roulait sur sa langue, prêt à le répéter aussi souvent qu'elle le voudrait, si elle en ferait la demande. « Regarde-moi » qu'il lui implore tout bas, voulant plonger ses iris dans les siennes. L'une de ses mains relâche son poignet, remontant avec précaution le long de son bras pour s'installer sous sa mâchoire, lui donnant la petite poussée nécessaire pour que son visage se redresse vers le sien. Sa respiration est nerveuse, rapide alors qu'il se laisse envahir par leur proximité, par cette envie d'être près, toujours plus près. Quand ont-ils été aussi proches pour la dernière fois ? L'ont-ils seulement déjà été ? Les « si » reviennent à la charge, accompagnés de leurs regrets, de leurs possibilités. Les mots lui manquent, lui normalement si bavard. Et elle le regarde, avec ce regard qu'il ne peut ignorer, qu'il ne veut qu'y plonger et c'est le seul encouragement dont il a besoin pour faire le grand saut. Il s'approche, montre clairement ses intentions alors que son avancée est prudente. Il laisse son souffle se mélanger avec le sien, respire cette envie qui le prend aux tripes alors que ses yeux, pour tout l'or du monde, refuse de quitter les siens avant le tout dernier instant. Ce n'est que lorsqu'il effleure ses lèvres des siennes qu'il le fait, retenant soudainement son souffle. Son cœur culbute et il en veut plus, supplie cette chaleur qui ne peut qu'être sienne, celle dont il a cruellement manqué depuis trop longtemps, de ne pas le quitter alors qu'il presse sa bouche plus fermement, troublé jusqu'à l'âme. Il moule ses lèvres aux siennes, les taquinent à suivre son mouvement alors que sa langue, trop gourmande, ne peut s'empêcher de les frôler un court instant. La peur du rejet piège son cœur lorsqu'il rompt le baiser. Il refuse de se reculer pour juger son expression, effrayé de ce qu'il pourrait y voir après avoir posé un tel geste. À la place, son front caresse le sien alors qu'il baisse la tête, le souffle un peu rapide. « Tu t'es coupé » qu'il lui murmure, comme un lourd secret, alors que ses yeux observe le rouge nacré sur ses mains, ses doigts palpant la beau blessée.
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My scars are not gardens nourished for growing love
they are the darkest abysses that I must keep myself from falling into again
If You’re Looking For Flowers, You Won’t Find Them In My Skin.


Look at your watch now !

C
omment peux-tu être aussi écervelée ?! Tu n’en reviens pas, alors que tu t’agenouilles au sol, que tes doigts raclent le plancher, que tes doigts s’écorchent sur le verre brisée. Tu te sens pareille à ces bocaux brisés, tu viens d’étaler tout ton intérieur à la vue de Julian. Tu le regrettes tellement, tellement. Rouge de honte, les doigts tremblant, tu ne remarques même pas que tes doigts saignent, que tu goutte doucement sur le plancher, la poudre restant dans les bocaux se mêlant au liquide poisseux dont tu te départis. Penses-tu réellement ce que tu viens de dire ? Tu ne veux pas, mais si tu l’as dit, cela veut tout dire ! Tu n’es pas réputé pour dire des choses que tu ne penses pas, que tu ne ressens pas. C’est même plutôt le contraire, normalement tu préfères ravaler ce que tu penses et ressens, faute de pouvoir l’offrir aux autres. Tu viens de rater une belle occasion de te taire, qu’importe que tu cherches à gommer ton erreur, à ravaler tes mots, tu les enfonces bien profondément dans ton estomac, mais il a entendu. Il a tout entendu. Il s’approche, même si tu ne veux pas voir ses pieds, ses jambes, puis ses épaules et son visage inquiet, un peu crispé. Tu ne veux pas qu’il te regarde, tu ne veux pas qu’il te parle et tu t’entaille un doigt à en grimacer. « Sue » tu frémis à ce prénom, tu t’obstines à faire un tas avec le verre brisé, avec le verre souillé. Rouge de ta honte, rouge de ton sang. Petite idiote va ! « Hey » qu’il tente cette fois, mais il y ajoute les mains et quand ses doigts robuste, gelé aussi, attrape tes poignets, tu cesses tout. Même de respirer. Surtout de respirer en fait. Tu figes, tu attends, tu crois mourir. De honte, de peur, sous le suspens. Il retourne tes mains et puisque tu refuses de lui faire, puisque tu te fais lâche, tu n’as d’autres choix que de voir tes doigts abîmés, ta paume droite entaillé et un bout de verre brillé dans ton index gauche. Un rayon de soleil croise son chemin et le fait scintiller, pareille à une larme de rosée déposé sur le bout de ton doigt, dans cette chaire à vif, un diamant sur le sang. C’est presque beau oui. « Sue » qu’il recommence et tu fermes les yeux un instant, cherchant un peu de courage, un peu de ce froid que tu sais vivre en toi par moment. Mais ici, dans cette serre, ses doigts gelés contre tes poignets chauds, trop chauds, tu ne trouves rien. Tu retournes tout ton intérieur, sens dessus-dessous, tu racles le fond de ton être, mais il n’y a rien de froid, rien de cruel à lui offrir.

Puis, il y a sa demande, une demande qui sème la panique dans ton esprit, dans ton cœur. Qui te retourne encore, qui te coupe le souffle, mais en fait tu ne sais plus respirer. Une demande toute simple, tout en douceur, impossible à ignorer : « regarde-moi. » Tu ne veux pas, tu combats l’envie, mais sa main relâche la tienne et remonte le long de ton bras, semant frisson et trouble en ton cœur, dans ton esprit et dans ton corps. Il ne devrait pas, tu ne veux pas, c’est mal. Il redresse ton menton et voilà, il gagne, tu plonges ton regard dans le sien, interdite. Ton cœur te semble battre trop fort, il te remonte dans la gorge et tu serres les lèvres, craignant de gémir, d’échapper un son. Par Morgana, il est beau. Trop beau, là, devant toi, haletant doucement, comme toi. Mieux même. Tu ne sais pas ce qu’il veut de toi, mais son regard à quelque chose d’hypnotisant, d’intimidant même et tu rougis à nouveau, bats délicatement des cils, tes lèvres s’entrouvrant. Tu sais ce que tu espères, dans ta délicieuse honte, dans cette attente encore plus insupportable, celle qui te rabaisse à ton statut de petite chose fragile. Palpitante devant ses yeux, sous ses doigts, tes iris glissent doucement en direction de sa bouche et il s’avance, par Morgana il s’avance et ton souffle s’emballe, se meurs dans ta gorge. Un petit oiseau vit en toi, dans ta poitrine trop petite, dans cette cage thoracique où poussent des épines. Mais tu ne saignes plus, pas en ce moment, pas devant lui. Tu papillonnes un instant des yeux, quand son souffle rencontre le tien, quand tu peux sentir la chaleur de son visage rencontrer la tienne. Non, c’est mal, tu songes à te reculer, à exiger que tout cela cesse, mais tu ne peux pas. Tu ne VEUX pas. Tu désires ce baiser plus fort que jamais, tu n’as jamais rien désiré à ce point il te semble, l’envie vire à l’obsession dans ton ventre. Il s’approche trop lentement, trop doucement et tu lui coule un regard suppliant, tes lèvres déjà offertes, ton cœur déjà en chute libre. Il s’enfonce dans ton estomac, dans le creux de tes reins, alors qu’il effleure ta bouche de la sienne, baiser papillon, baiser cruel, impression de trop peu. Tu soupires contre sa bouche, presse doucement ta bouche à la sienne, cherche à le retenir. De grâce, qu’il ne se retire pas tout de suite, tu n’y survivrais pas.

Sa bouche ne te quitte pourtant pas, au contraire. Il y a un moment d’hésitation, le temps d’un battement de cœur, puis ses lèvres reviennent à l’assaut, plus sûr, plus chaudes. Ta main libre se redresse alors, tremblante dans les airs, alors qu’il t’embrasse doucement, puis avec fermeté, avidement même. Les yeux fermés, tu le laisses te transporter dans un autre monde, dans un endroit chaud et tourbillonnant. Il te donne le vertige, tu n’arrives plus à respirer, tu ne vie qu’à travers ce baiser. Ta main tremble doucement, mais quand sa langue s’immisce dans ta bouche, elle se referme contre son chandail, l’empoigne, à y laisser du sang, une trace réelle de votre baiser. Tu gémis dans sa bouche, tu gémis contre sa langue, ton visage s’inclinant alors que tu tires doucement sur son haut, que tu le réclames plus près. Trop près. Encore. Tu en veux plus, tu veux te noyer dans cette chaleur qui t’envahis, dans ce goût sucré qu’à sa bouche. Mais il se recule, t’arrache à la douceur de baiser, à ce qu’il aurait pu devenir. Tu fronces alors délicatement les sourcils, un bout de ta langue suivant la courbe de ta lèvre supérieur et tu inspires un peu d’air. C’est presque douloureux après son baiser, pas assez chaud, pas assez lui ou intime. Vos fronts se touchent, tu le sens presser le sien contre ta tête et tu soupires, bruyamment, assez pour attirer l’attention de ta mère il te semble, pourtant à des mètres de là, dans le manoir, derrière des murs de pierres. Le monde cesse de tourner, tes plantes vont jusqu’à retenir leur souffle, elles aussi, du moins c’est ton impression. Et il parle, brisant la magie, redonnant vie à cet univers dont tu ne veux plus : « tu t’es coupé » qu’il chuchote et tu entrouvres lentement les yeux, observant cette main qu’il incline toujours vers le haut, le sang coulant doucement le long de tes doigts. Tu t’en fiches pourtant, tu pourrais bien te vider de ton sang que tu n’en aurais cure. Pas si sa bouche t’es offerte, pas s’il a encore ce regard. Alors tu redresses les yeux, les enfonce dans les siens, la terre rencontre à nouveau le ciel, la mer, de ses émotions, de tes envies oui. Tu soupires encore et cette fois, c’est toi qui attire son attention, qui le fait redresser les yeux sur les tiens, le forçant à abandonner le rouge sur tes mains. Peinture inutile. Douleur délaissée alors que tu t’avances à ton tour.

Tu n’as pas sa douceur, ni sa prévenance, alors que tu t’avances vers lui. Tu te veux tout de même tendre contre sa bouche, mais ton baiser n’a rien de calme ou de délicat. Seules vos lèvres cherchent à l’être, douces contre celles humides de l’autre, rempart de satin qui s’ouvre sous la chaleur de ta langue curieuse. Cette fois, tu l’embrasses de tout ton saoul, tu laisses une part de ton âme dans sa bouche, que tu explores avec avidité, avec besoin. Ton corps rejoins le sien, se presse doucement à lui, ton genou droit écartant un bout de verre dans un tintement, alors que tu te moules à lui, que tu te mets à haleter contre lui. Tes mains le parcours, la seconde rejoignant la première, imperméable à la douleur, n’ayant besoin que de sa chaleur. Tu tires sur son col, gémis tout bas contre lui, halète dans la seconde où vos bouches se quittent, aspirant de l’air avec autant d’avidité que tu dévorais sa langue il y a quelques instants. Vos regards se croisent alors que vos souffles se mêlent et une nouvelle bouffée de désir te ramène à lui, fait se refermer tes doigts contre son col, tes pouces glissant contre sa gorge, de chaque côté de son cou. Et tu l’embrasses encore et encore, jusqu’à ce que tout ton corps te fasse l’impression de trembler, de l’attendre, de le réclamer. Tes mains glissent alors dans ses cheveux, ta poitrine s’écrase contre la sienne et tu pousses un autre gémissement, plus audible, plus laborieux, t’écrasant plus fort à lui. Tu cherches à fusionner, tu veux devenir sienne, vivre dans sa poitrine, t’éveiller sous sa respiration. Devenir un poumon. Son cœur. Oh oui, un cœur qui bat aussi fort que le tien, en unisson, aussi passionnément que vos langues se pressent ensemble, tournoyant doucement dans vos bouches, tantôt la sienne, puis la tienne. Puis ta main gauche abandonne ses cheveux, cesse de mêler le sang à ses cheveux soyeux, pour glisser le long de son chandail, laissant de délicat et presque invisible sillon rouille sur le tissu, pour tirer sur celui-ci. Tu le veux, tu veux sa chaleur, découvrir si son corps est tiède ou froid comme ses doigts, tu découvres un bout de peau pâle, invitante. Trop tentante, puis tu entends une porte claquer quelque part à ta droite, loin. Trop loin pour que ce soit la serre, mais pas assez pour que ce soit les voisins, alors tu te crispes et tu brises votre baiser.

Dès que tu quittes sa bouche, ton ventre se tord, réclame d’y retourner. Tu veux le boire, le dévorer, mourir sous toute cette chaleur, toute cette douceur. Celle de Julian, celle de l’interdit. Tu n’aurais pas dû et tu te redresses sans plus attendre, chancelante, une main se refermant contre une étagère en fer, ton sang y adhérant alors que tu poses un regard horrifié sur le brun, toujours au sol. Horrifié, mais aussi torturé, par ce baiser, par sa chaleur, par tes propres désirs. Que Morgana te vienne en aide ! Tu te couvres la bouche de ton autre main, une main qui tremble, alors que ton regard n’arrive pas à quitter le sien. Qu’as-tu fait, hein Sue ? Tu n’avais pas le droit, tu ne devais pas. Mais tu l’as fait et maintenant, tu en es toute retournée. Tu aimerais recommencer et quand il bouge, tu recules d’un pas, tendant une main souillée vers lui, « ne t’approche pas ! » Ta voix est tout aussi paniqué que ton regard, écorchée par tes craintes, enrouée par le désir. Par le plaisir. Parce qu’il n’y a pas de doute à avoir, ce baiser-là t’as procuré du plaisir, trop de plaisir. Tu pulse encore sous le désir qu’il a niché en toi, tu le sens rouler doucement en toi, là entre tes hanches, à t’en faire rougir de honte. Tu refermes tes doigts, pour tenter de calmer ta main, mais tu n’as jamais été douée à ce petit jeu. Contrôler tes émotions en temps normal, oui, empêcher ton corps de craquer, non. Ta voix tremble à son tour quand tu t’adresses à lui, « je… je vais aller me soigner. » Il fait un mouvement encore et déjà, tu te retournes, marchant rapidement vers la sortie, en proie à une panique monstre. « Ramasse les bocaux brisés avant de rentrer ! » Ta voix tente de tonner, mais tu sonnes comme une enfant effrayée, comme une petite fille qui fuit une pièce trop sombre, ta main serrée contre ta poitrine alors que tu te mets à courir. Tu dois sortir de là, de cette serre, de cet air chargé de désir, d’envie. L’air extérieur te fait d’ailleurs un bien fou, le vent te fouettant le visage, pressant tes jupons à tes cuisses, alors que tu cours un instant, ne ralentissant qu’une fois à deux mètres de la maison. Ton cœur bat douloureusement fort encore et c’est plus fort que toi, les cheveux en bataille, le regard encore fiévreux de la douceur de Julian, tu jettes un regard à la serre, par-dessus ton épaule. Qu’as-tu fais, pauvre idiote ? Qu’as-tu fais ?
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