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sujet; (DEBUT JUILLET 2003) COHAN • Bunnies aren’t just cute like everyone supposes.

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cohan les barbares
MI-JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
Cela doit faire une semaine que Coco a quitté la ville pour s'enfoncer encore et encore dans une forêt dont elle ne voit pas la fin. Elle avait recommencé à traîner dans les villes, puis il y a quelqu'un, quelque part, un homme, dans un bar sorcier, qui, écoutant son accent, lui a parlé de cette prostituée que le Dolohov cherchait encore. Et il avait des yeux perçants, et des sourcils fournis, et il a parlé un peu trop fort, et Coco a eu envie de s'enfouir au creux des bras de Nannie mais Nannie n'était plus avec elle alors elle a préféré courir, et prendre un train, et courir encore.
Coco sait se débrouiller dans la forêt maintenant, elle sait reconnaître les plantes comestibles, elle sait voler les moldus, elle sait dormir dans les arbres et sous les feuilles, et elle a développé de très bonnes capacités en lavage de vêtement dans la rivière, elle arrive même à faire un pseudo-savon avec de la lavande trouvée dans une petite clairière qui... mais ça on s'en fiche. Coco sait de nouveau se débrouiller toute seule. Elle a retrouvé les automatismes de la rue, ceux qui la rendent alerte, méfiante, agile, qui réveillent les muscles de la crainte à la place de ceux du luxe. Coco a toujours été agile et rapide, parce que lorsqu'on doit répondre à tous les caprices de la noblesse française, il faut être prête aux acrobaties.
Mais maintenant, Coco sait courir comme le vent, et cela lui est bien plus utile que toucher son oreille avec son pied, n'en déplaise à Nannie.

Cela fait une semaine que Coco court forêt, mange forêt, dort forêt. Elle n'a pas eu trop de problèmes pour l'instant. Quelques rafleurs quelques ours, quelques indigestions et une ou deux presque noyade, mais Coco n'est pas du genre à se plaindre quand elle n'a personne pour l'écouter. Se plaindre, ça sert à attendrir la personne en face de toi pour qu'il te facilite la vie, pas au simple plaisir d'entendre ta voix déblatérer des évidences. Oui elle a faim, oui elle a maigri, oui elle a peur, oui elle n'a personne, Rolf est parti, Nannie est partie, Blackfish est parti, et puis elle a laissé Eithne, elle a quitté le Tigre, elle a abandonné sa maison close. Oui à tout ça, mais vraiment, se plaindre, c'est pas le genre de Coco. Alors elle préfère savourer le soleil sur sa peau, la vie dans ses veines et le fait que son t-shirt Panpan sente la lavande.
Tout cela se complique lorsque le piège se referme sur sa jambe gauche.

Elle a d'abord un cri, un « Non ! » désespéré et un regard effrayé à ses pieds. Lorsqu'elle voit la machine, l'ignoble machine aux dents immenses qui s'enfoncent dans sa chair, l'adrénaline a fini son travail et la douleur pénètre son corps comme un coutelas, lui coupe les jambes, la fait tomber sur le sol dans un gémissement de douleur.
A ce moment-là, la situation reste gérable. Elle est habituée à avoir mal Coco, des clients lui ont fait pire, bien pire. Les dents n'ont pas touché d'os, elles tiennent juste très fort, très beaucoup sa jambe, déchirent sa chair, mais c'est tout. Elle n'y perdra pas de membre. Elle doit juste se défaire de ce piège moldu tout pourri qu'elle n'a pas du voir à force de chercher à reconnaître les plantes.
La chose se complique lorsqu'elle comprend que le piège est tout sauf moldu. Et c'est pour ça qu'elle ne l'a pas vu. Et c'est pour cela qu'il n'y a pas de petit mécanisme tout simple avec écrit « ouverture facile, appuyez ici » sur les côtés. Elle sent sa respiration s'accélérer.
Tout va bien se passer, il doit y avoir quelqu'un pas trop loin, un sorcier qui visait un lapin et qui a trouvé une Coco. Aussitôt elle commence à humer l'air, avide de la moindre odeur de Trace. Elle insiste. Elle insiste de longues secondes, de longues minutes, et elle ne s'arrête que lorsque ses larmes commencent à brouiller sa vision et son odorat alors elle pleure un bon coup, elle sait faire ça, pleurer un bon coup, et réfléchir après. Il faut juste qu'elle évite de paniquer.

Les larmes chassées, arrachées à ses joues à revers de mains rageurs, elle se défait de son sac et commence doucement à fouiller dedans. Rolf lui a agrandi et lui a bien rangé et a bien fait en sorte qu'elle soit la seule à l'ouvrir. Elle aime ce sac, elle le trésor comme rien d'autre au monde puisqu'il contient tous ses souvenirs, toutes les preuves de son existence passée. La robe de sa fugue, sa fausse carte d'identité, des jolis cailloux qu'elle a ramassé partout, des bijoux qu'elle se refuse toujours de vendre, et bien sûr, la baguette qui la gêne quand elle marche. Elle respire doucement en sentant le bois contre sa paume. Cette baguette, elle l'a depuis ses onze ans, c'est un maître baguettier qui est venu spécialement à la Maison de la Douceur pour que les filles puissent être choisies par ces baguettes. La politique de la maison veut qu'une fille qui quitte son poste rende la baguette, mais la Mama a fait une exception pour Coco. Parce que Coco a tout sacrifié pour eux, parce que Coco est une grande fille, qu'elle peut se débrouiller toute seule, qu'elle sait se débrouiller toute seule et que ce n'est pas un vulgaire piège à lapin qui va l'empêcher de vivre.

Bien entendu, aucun sort ne marche. Alohomora ne marche pas, wingardium leviosa non plus, et en essayant un Reparo imbécile, elle a même solidifié l'emprise des dents, lui arrachant un autre cri de douleur. Elle commence à perdre du sang, la petite Coco, elle commence à sacrément perdre du sang et ça plus que le reste l'inquiète. Désespérée, elle commence à utiliser un bout de sa baguette pour essayer de forcer le mécanisme. En se glissant entre ce rouage et celui-là et en décalant légèrement sur la gauche.... Doucement, lentement, les dents se desserrent d'un maigre centimètre, faisant encore plus couler de sang mais arrachant un soupir de soulagement à Coco.
Puis il y a un crac.
La baguette craque.
D'un mouvement précipité, Coco la déloge de l'emprise du piège qui se renfonce encore, encore, encore dans sa chair, elle crie, elle ne sait pas trop pourquoi, parce qu'elle a mal, parce qu'elle a peur, parce que la baguette est cassée. Elle s'en fiche de la baguette, au fond, elle ne sait pas s'en servir, ou presque, mais c'est un cadeau de la Mama. C'est quelque chose qu'elle a depuis toute petite. Le bois est fin, la poignée soigneusement sculptée, c'est un de ces multiples artefacts qui valent une fortune et que Coco n'aime que pour son intérêt sentimental. Elle a perdu la baguette que la Mama lui a confié. Elle est là, en deux morceaux, dans ses mains, et c'est sa faute parce que Coco est bête, et débile, et inculte, et elle ne connaît pas le sort qui libère les petits lapins des grosses dents du loup et c'est comme tout le monde le dit depuis le début, comme Blackfish le dit, comme la matronne le dit, comme tout le monde lui dit depuis le tout début : elle est incapable de se débrouiller toute seule.

Alors Coco hurle, elle hurle à la mort, à la douleur, à la peine, la perte. Elle hurle en espérant que quelqu'un l'entende, un rafleur, un chasseur, un ours, un sauveur, peu importe. Elle hurle en espérant que quelqu'un vienne, n'importe qui, parce qu'elle sait gérer les humains mais elle ne sait pas se libérer du plus simple petit piège à lapin.
Et parmi son cri, ses larmes, sa peine expulsée soudainement comme elle le laisse si rarement faire dernièrement, elle ne sent pas la petite odeur d'herbe mouillée se rapprocher doucement de sa proie.


Dernière édition par Coco Ladouceur le Sam 17 Sep 2016 - 22:24, édité 1 fois
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HERO • we saved the world
Rohan Helvar
Rohan Helvar
‹ disponibilité : dispo.
‹ inscription : 27/08/2016
‹ messages : 434
‹ crédits : shiya.
‹ dialogues : sandybrown (design foncé), darkgoldenrod (design clair).
(DEBUT JUILLET 2003) COHAN • Bunnies aren’t just cute like everyone supposes.  170119063913820709

‹ liens utiles :
fiche » RUN BOY RUN
marcus » ex-ff, prisoner mylan » angry & hungry midget shin » or is it nazir? salvatore » ff beater & international asshole sirius » the mighty godfather elliott » just another asshole fred » the lost twin.
‹ âge : 25 ans.
‹ occupation : il s'occupe de James à Storm's End et rattrape tout ce qu'il a manqué en n'allant pas à Poudlard avec les habitants du cottage.
‹ maison : il n'est jamais allé à Poudlard.
‹ gallions (ʛ) : 3547
‹ réputation : il est le filleul de la Ministre qui a subitement fait une réapparition après la guerre.
‹ particularité : un loup-garou, il a été mordu quand il avait dix ans.
‹ résidence : Storm's End.
‹ patronus : rien du tout, il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : James en train de rire avec ce type qui a tué Sarah.
‹ risèd : probablement lui, en uniforme d'élève de Poudlard.
http://www.smoking-ruins.com/t5023-rohan-stand-by-me
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cohan les barbares
MI-JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
Rohan est toujours levé avec le soleil. Quand Claevis était encore en vie, quand il était avec la meute, il y avait toujours quelque chose à faire et de bonne heure, et plus vite que ça et si tu lèves pas ton cul tout d’suite j’te fais regretter d’avoir grogné. Du coup, c’est inscrit, imprimé au fer rouge, quand les premiers rayons du soleil font leur apparition, Rohan se lève. Ça rendait James et Sarah complètement fous de l’entendre faire tout ce bordel autour du campement à une heure pareille, puis ils ont fini par s’y faire et ne plus l’entendre. A force, Sarah avait adopté le même rythme, il n’y avait que cette feignasse de Jamie qui continuait à pioncer. Ce matin, Rohan s’est même levé avant le soleil. Brusque inspiration douloureuse, sursaut du corps, yeux grands ouverts et paniqués. Il a regardé autour de lui sans reconnaître la chambre qu’il occupe à Storm’s End, pendant un instant, il s’est cru de retour chez lui, il a cru que tout n’avait été qu’un horrible cauchemar et quand il a compris que c’était bien réel, il s’est senti enfermé, coincé, terriblement claustrophobe. Alors il s’est levé, a enfilé des vêtements et s’est aspergé le visage et la nuque d’eau glacée dans la salle de bain, pour se remettre les idées en place, avant de sortir en courant du cottage. June lui a dit qu’il pouvait sortir, qu’il n’était pas prisonnier, elle lui a seulement demandé de ne pas trop s’éloigner et de toujours prévenir quelqu’un lorsqu’il quitte Storm’s End. Mais à cette heure-ci, personne n’est debout et Rohan ne peut pas passer une seconde de plus à l’intérieur. Il a besoin de sortir, de sentir la fraîcheur du petit matin et l’odeur de la forêt, il a besoin de se rappeler où il est, il a besoin d’oublier le goût du sang dans sa bouche.
Ça faisait longtemps que ce n’était pas revenu le hanter. Il avait même oublié le massacre, les cris de sa mère et les sanglots de son frère pendant un temps. C’était plus simple de regarder Claevis dans les yeux en oubliant qu’il était le monstre dans ses cauchemars, puis en faisant comme si le cauchemar n’avait jamais été réel. C’était plus facile de le laisser l’encourager et passer une main dans ses cheveux en oubliant qu’il avait éventré puis bouffé les tripes de celui qui occupait ce rôle avant lui. Les visages déformés par la douleur et la terreur de ses proches avaient fini par devenir flous, des étrangers, la bête monstrueuse une ombre impossible à identifier et le souvenir de cette nuit n’était plus qu’un cauchemar de gosse un peu stupide et incompréhensible.

C’était plus facile comme ça.

C’est quand il a quitté la meute que ça a commencé à revenir. Comme si, à la mort de Claevis et quand les autres se sont retournés contre lui, le voile opaque qui obscurcissait ses souvenirs s’était finalement levé. Comme s’il se rappelait brusquement qu’il leur devait peut-être la vie, mais qu’ils lui avaient tout pris et qu’il était censé les haïr de toutes ses forces. Il en a été malade pendant des jours, des mois. Parce qu’il avait oublié ses parents, parce qu’il en avait été venu à considérer la meute comme sa famille. Il a hurlé, pleuré, cogné, beaucoup. Et comme aujourd’hui, il a couru jusqu’à ce que ses muscles lui fassent horriblement mal, tout pour ne plus penser, tout pour ne plus être Rohan Helvar, celui qui a oublié d’où il vient, celui qui a trahi ses parents en partageant ses repas avec leur meurtrier.
C’est pour ça que c’est plus facile d’être un loup. L’animal n’oublie rien, mais cette famille-là ne lui manque pas, ce n’était pas la sienne. Il y a des jours où il déteste être un homme. Des jours où il se dit que ce serait peut-être plus simple d’être comme Claevis et d’oublier toutes ses peines en regardant d’autres gens souffrir. Puis il se souvient qu’il est censé le haïr et tout faire pour ne jamais devenir comme lui, alors il laisse tomber, il reste cette moitié d’homme qui ne sait même plus comment on fait pour être humain.

Courir est un bon moyen d’éviter de céder à ces pulsions. Rohan a toujours beaucoup couru, s’il excelle quelque part, c’est bien à la course. Il courait pour essayer d’échapper à Claevis et Morgana, il courait pour maintenir la forme que son créateur exigeait de lui, il courait pour éviter les conflits avec les loups plus forts que lui de la meute, il a couru pour échapper à ceux qui ont décidé de le chasser des Thurisaz, il a couru avec James et Sarah et eux sont morts, mais lui court toujours. Le soleil finit par se lever et il ne fait pas encore excessivement chaud, parce que les arbres protègent le sol humide de la forêt et Rohan en profite. Il court jusqu’à ce que ses poumons soient en feu, jusqu’à ce que ses muscles tirent et brulent et menacent de le lâcher complètement. Il court jusqu’à ne plus voir les yeux vides d’Eleanor et la gorge ouverte de Simon. Il court jusqu’à ne plus sentir la douleur dans son flanc, là où les deux rangées de dents de Claevis ont percé la chair pour faire de lui un autre loup. Quand finalement, il s’arrête, c’est complètement à bout de souffle, ses deux mains plaquées sur le tronc d’un arbre, le visage rougi par l’effort. Ça n’avait rien de la course tranquille qu’il fait chaque jour pour profiter des bois et transpirer un peu. C’était juste agressif et épuisant. Rohan inspire par le nez, profondément, les yeux clos. Il a l’impression que son cœur va percer sa cage thoracique, ou s’extirper de là par sa bouche, il ne sait pas trop mais la sensation est écœurante et grisante à la fois.

C’est là qu’un hurlement atroce résonne dans la forêt et Rohan se fige, comme stupéfixié, les yeux ronds et le souffle coupé. Tout de suite il pense Rafleurs, danger, fuis, fuis, FUIS, mais le hurlement continue et c’est une voix de fille et il pense à Sarah et c’est fini. C’est plus fort que lui, il se dirige vers la provenance du cri qui n’en finit plus et s’il marche prudemment au début, il finit par se remettre à courir. Il ne peut pas la louper, avec ses cheveux aussi blonds que les siens.

Rohan s’arrête net, comme frappé par la foudre. Elle est par terre et elle crie et elle pleure et elle a mal, ça se voit sur son visage et pendant une seconde, il veut balbutier Ellie ? Parce qu’elle lui ressemble, elle lui ressemble énormément, puis il secoue la tête et se sent stupide, parce qu’Ellie n’a jamais été aussi grande, Ellie n’a jamais été aussi vieille et c’est juste ce stupide cauchemar qui vient lui mettre des idées stupides dans la tête. Alors il se frotte les yeux et il voit qu’elle est incapable de se lever, ni même de bouger, parce qu’il y a un piège refermé autour de sa jambe gauche et c’est pour ça que l’odeur du sang lui a envahi les narines et lui soulève un peu le cœur. Mais il reste planté là, parce qu’il se demande ce qu’elle fiche ici, dans les bois, toute seule. Il inspire profondément, mais tout ce qu’il perçoit, c’est la terre et les arbres et le sang et… il y a quelque chose oui, son odeur à elle, masquée par tout le reste pour l’instant, mais ce n’est pas une mauvaise odeur, pas le genre qui lui donne envie de faire demi-tour pour la laisser à son sort.
Rohan soupire et s’approche, de ce fait, il peut voir le piège d’un peu plus près et il comprend pourquoi elle s’est pris le pied dedans, elle n’avait aucun moyen de le voir, il est magique. Il voit aussi la baguette brisée en deux et ça lui tire une grimace. Il finit par s’arrêter à côté d’elle et s’accroupit, juste là. Sans dire un mot, sans rien demander, il lui attrape la cheville et entre ses grosses pattes, elle paraît minuscule, mais il fait attention parce qu’il se doute bien que ça doit faire très mal. Les sourcils froncés, il observe les dents du piège, profondément enfoncées dans la chair, mais ça ne semble pas avoir traversé l’os, c’est une bonne chose.

Il se souvient que June lui a parlé de pièges qu’ils ont installés, pour attraper de la nourriture. Elle lui a dit de ne pas hésiter à en faire le tour quand il part courir, pour voir s’ils ont fonctionné. Il ne sait pas encore où il est exactement, mais il espère que c’est un de ceux-là, et pas un vieux piège oublié, parce que June lui a donné le mot de passe pour ouvrir leurs pièges, mais il ne sait pas du tout comment faire s’il est à quelqu’un d’autre et il n’a pas de baguette. De toute manière, il risquerait plus de lui arracher la jambe, s’il tentait un sortilège. Il jette un regard en coin à la fille, puis reporte son attention sur le piège. « Rabbit, » qu’il finit par marmonner. C’est stupide comme mot de passe, ça n’a rien de magique ni de super secret, mais June a dit que c’était facile à retenir et elle a raison, il s’en est souvenu. Le mécanisme couine, grince, mais le piège ne s’ouvre pas pour autant, quelque chose semble le bloquer. Il fronce les sourcils et se dit qu’en lançant des sorts dessus, elle l’a peut-être un peu déréglé.
Bon, pas le choix. « Sorry, » fait-il d’avance. Il s’agenouille, attrape les deux mâchoires du terrible piège et il les écarte. Il a du mal, parce que le mécanisme est définitivement bloqué, mais ça finit par céder, juste assez de temps pour qu’elle puisse retirer son pied et il relâche le tout. Le piège claque dans le vide et Rohan lui lance un regard sombre.  

Il lève les yeux vers la blonde et remarque tout le sang qui peut désormais s’écouler librement. Cette fois, il tend la main et attend qu’elle lui donne sa jambe, pour qu’il puisse observer l’ampleur des dégâts.
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cohan les barbares
MI-JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
Coco hurle, hurle, comme un client ne lui a jamais demandé de hurler. Au milieu elle pleure, elle geint, elle pleure, et elle crie encore. Son propre bruit cache tous les autres bruits mais ne cache pas l'odeur, ne dissimule pas la Trace. Alors même si elle n'est plus vraiment en état de réfléchir ou de faire attention au reste, elle finit par réaliser qu'il y a quelqu'un devant elle. Alors tout s'arrête, le cri, les larmes, tout, elle ouvre les yeux et découvre ce qui se trouve devant elle.
C'est un monsieur, il est grand, il est blond, et il a des yeux profonds, très profonds, et quelque chose de très tendu dans le visage. Il a l'air fort, musclé, sauvage. Elle ne sait pas trop en penser, de ça, Coco, qu'il ai l'air d'un animal, un peu. Et il ne dit rien, ne fait pas de signe, il regarde juste son pied enfermé comme s'il se demandait par quel bout commencer à la croquer. Il a l'air de réfléchir, en tout cas, et en tout cas il ne dit rien, alors Coco ne dit rien non plus.
A vrai dire, elle a le souffle coupé, la respiration bloqué, les larmes renfermées, par cette drôle d'apparition qu'elle ne comprend pas.
Ils restent un petit moment comme ça, pendant que le sang, lui, continue de couler. Elle le fixe, il fixe le piège, et encore, et encore, jusqu'à ce qu'il lève un regard furtif vers elle, comme pour vérifier qu'elle est toujours là. C'est presque rien, comme sensation, à peine un contact visuel, mais il provoque comme un sursaut de surprise chez la petite blonde. Il a juste des yeux vraiment, vraiment profonds, la profondeur effrayante des gens qui ne sont pas habitués aux soirées mondaines et à l'hypocrisie de l'argent. Elle sent quelque chose chez lui, elle ne sait pas quoi, elle ne comprend pas quoi. Le regard qu'il lui lance lui rappelle quelque chose, quelque chose qu'elle pensait avoir oublié, il lui rappelle le regard qu'elle croisait parfois dans le miroir avant d'être adoptée par la Maison de la Douceur. En même temps qu'elle réalise cela, une peur indicible monte doucement. Elle se faisait peur, à l'époque, elle aurait fait n'importe quoi, à l'époque, le bien comme le mal. Elle était un animal, une bête sauvage, quelque chose qui survivait sans même y réfléchir. Elle se met à trembler, petit lapin apeuré, tétanisée par ce simple regard. Et puis après, tout s'accélère d'un coup.

« Rat bite. » Hein quoi, il y a un rat et de quelle bite parle-t-il ? Ah non, le rat mord ? Non ce n'est pas ça, le lapin ? Le lapin sur son t-shirt, pourquoi parle-t-il du lapin sur son t-shirt et- oh le piège. Coco ne comprend plus rien, mais le piège grince, bouge, fait des choses bizarres. Elle sent sa respiration se précipiter, puis se bloquer, puis être parfaitement erratique alors que lui, le drôle de monsieur, fronce les sourcils, elle sait pas pourquoi mais elle aime pas qu'il fronce les sourcils comme ça. « Sorry » dit-il, et ça elle comprend, et ses yeux bleus s'ouvrent encore plus, et elle couine lorsqu'il s'agenouille devant lui, elle voudrait trembler mais au moindre mouvement sa jambe a mal alors elle reste juste figée comme une statue, comme si, si elle bouge plus, rien ne peut lui arriver. Et elle voit les griffes du monsieur, ou ses mains, enfin elle le voit qui attrape les crocs du monstre qui la tient prisonnière et elle pleure d'avance de ce qu'il va faire sans trop savoir pourquoi. Elle ne respire plus, à ce moment-là. Mais non, il tire dans l'autre sens, celui qui lui permet de sortir, et elle a un autre couinement en comprenant ce qu'il fait. Elle a l'impression de ne plus savoir parler, en fait. Alors, dès qu'elle peut, elle dégage sa jambe, et ça lui arrache un cri, parce que ça fait mal, mais sa jambe est libre, libre, libre, et elle la ramène près d'elle-même dans un effort de s'écarter de lui, du piège, du monstre, des deux, elle ne sait pas trop. Mais maintenant le sang coule, il coule vraiment beaucoup, et elle n'a pas assez de mains et de doigts pour tout contenir.
Elle est concentrée là-dessus lorsqu'un mouvement de main vers elle la fait tressauter et lever des yeux effrayés vers l'autre blond. Il tend la main vers elle, et il la regarde, et elle a d'abord très peur qu'il ne l'attrape et ne la mange, mais non, il ne bouge pas. Il la regarde juste avec la main tendue et ses yeux profonds, profonds, profonds. Elle le regarde de ses propres yeux bleus immenses mais si peu profonds, eux, parce que les siens, à elle, ne sont pas des océans sombres et inquiétants, ce sont des petites flaques d'après la pluie qui frémissent au moindre vent et qui voient défiler tout à leur surface, sans profondeur, sans réflexion.

Ils restent un moment à se fixer l'un l'autre, d'abord parce qu'il faut qu'elle comprenne ce qu'il veut, puis qu'elle arrive à se dire qu'elle peut lui faire confiance. Elle commence par un petit, timide, faiblard : « No hurting, yeah ? » comme s'il allait juste lui dire, comme ça, que si si, il est là pour lui faire du mal. Elle laisse encore quelques battements de cœur lui échapper avant de se décider et finalement, doucement, elle s'approche et tend sa jambe meurtrie, tremblante, terrorisée à l'idée que cette bête étrange la touche, mais bien plus inquiète de mourir sans rien pouvoir y faire. Parce qu'elle a l'impression que si elle lâche sa plaie, elle va mourir. Alors elle tend la jambe, les mains par dessus, du sang tout partout.
Elle n'a pas le choix, elle doit le laisser faire, puisque de toute manière, tout le monde a raison, elle ne peut pas se débrouiller toute seule.
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Rohan Helvar
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En se tenant aussi proche d’elle, il peut sentir à quel point elle a peur. C’est pas seulement dans son regard, de toute façon, Rohan a depuis longtemps appris à ne plus faire attention au regard des humains, parce qu’ils savent très bien mentir avec les yeux, c’est dans l’odeur qu’elle dégage. C’est presque désagréable toute cette peur et il plisse un peu le nez parce que ça le prend à la gorge. Il devrait probablement essayer de la rassurer, lui dire que tout va bien, mais ils sont en plein milieu de la forêt, ses vêtements ne sont clairement pas adaptés à une randonnée alors elle est sûrement perdue, elle a probablement terriblement mal et elle saigne beaucoup, donc ce serait vraiment stupide de lui dire que tout va bien. Il préfère se taire, garder la main tendue et attendre qu’elle veuille bien lui faire confiance. A sa place, il aurait peur lui aussi, alors il tente d’esquisser un sourire qui se veut rassurant et peut-être que ça marche un peu, parce qu’elle ouvre enfin la bouche. « No hurting, yeah ? » qu’elle demande et c’est limite s’il comprend ce qu’elle dit. No-heuR-tinG. Il fronce les sourcils et ça finit par faire tilt et il se demande d’où elle vient, parce qu’il n’a jamais entendu un accent pareil. Pourtant dans la meute, y en avait des tas d’accents différents, de celui des Highlands de Claevis - qu’il a fini par adopter en laissant tomber celui du Pays de Galles de ses parents – à celui de ceux qui ont vécu à Londres et cet accent infâme qu’ils appellent irlandais. Mais un accent comme celui de la blonde non, jamais entendu.
Elle vient peut-être de très loin et franchement, Rohan se demande ce qu’elle vient foutre ici, dans la forêt, loin de chez elle, alors que c’est très dangereux ici en ce moment. Peut-être qu’elle ne sait pas. Peut-être que personne ne lui a dit que c’est dangereux. « I won’t hurt ye, I promise, » qu’il dit d’un ton parfaitement sérieux, peut-être un peu trop et il se dit qu’il va lui faire peur alors il ajoute un autre sourire et enfin, elle s’approche et tend sa jambe, qu’elle tient toujours fermement pressée entre ses mains, pour ne pas laisser tout le sang s’écouler librement.

Il réceptionne doucement son pied et l’attire jusqu’à sa cuisse, le pose là, puis déloge doucement ses doigts et les remplace par les siens, pour lui faire comprendre qu’elle peut lâcher, qu’il s’en occupe et que promis, promis, il ne va pas la laisser se vider de son sang. Il lui dit tout ça dans un regard, un autre sourire patient et enfin, il a sa jambe entre les mains et il peut observer la plaie, les sourcils froncés sous la concentration. Merde, c’est profond. Et en effet, ça saigne beaucoup. Mais Rohan se rappelle qu’en courant jusqu’ici, il est passé pas très loin d’un point d’eau et avec un peu de chance… Ça se tente. Il observe la blonde, ses traits terrifiés et hésite. Il ne peut pas la laisser là toute seule, même s’il ne va pas très loin. Et elle ne peut pas marcher. Avec un soupir, il fait passer son t-shirt par-dessus sa tête et ça l’embête parce qu’il a transpiré, mais tant pis, il fait avec ce qu’il a. Il enroule le t-shirt autour de sa jambe, le noue solidement, puis attrape ce qu’il reste de sa baguette pour la mettre dans le sac, le tend à la blonde et une fois qu’elle l’a attrapé, il passe un bras dans son dos, un autre sous ses genoux et la soulève.
Il se rappelle alors qu’il a pas demandé s’il pouvait et qu’elle a probablement encore plus peur, mais il n’a pas vraiment le temps d’attendre qu’elle se décide à le laisser faire. Alors Rohan se met à cavaler jusqu’au fameux point d’eau qu’il a aperçu et son visage se fend d’un sourire quand il constate qu’autour, ça ressemble vaguement à une tourbière, une misère franchement, mais il sent déjà que ce qu’il cherche s’y trouve.

Il y a cette mousse, qui ressemble fortement à la Sphaigne, qui a en vérité des propriétés magiques que seuls les sorciers peuvent sentir et activer. C’est assez étrange, mais c’est exactement ce dont Rohan a besoin. Parce que non seulement ça absorbe le sang très efficacement, mais en plus, ça désinfecte et ça aide à la cicatrisation. Il dépose la jeune fille délicatement sur le sol, puis s’approche de la zone un peu sinistrée. Bien évidemment, il se retrouve les deux pieds dans la flotte et la beau, ça lui tire un nouveau soupir, mais il continue et va arracher ce dont il a besoin.
Ça sent fort, l’odeur est entêtante, mais il se dépêche et retourne auprès de la blonde, à qui il adresse un nouveau sourire. Il s’accroupit à côté d’elle et lui montre la mousse, l’approche de son nez, pour qu’elle sente. Les odeurs, c’est important. Quand ça sent bon, on a moins peur. « It’s magic, it’ll help, alright ? » fait-il avant de s’emparer à nouveau de sa jambe, sans la brusquer. Il se dépêche d’enlever son t-shirt, parce ce n’est pas ça qui va l’aider, et après avoir dégorgé la mousse de l’eau qu’elle contient, entoure la jambe de la jeune femme avec. Puis pour maintenir le tout, il fait le tour avec son t-shirt tout poisseux de sang et fait un nœud solide.

Un peu fier de son œuvre, il lève les yeux vers elle, un sourire aux lèvres et s’apprête à lui demander comment elle va, quand elle fait une tête un peu bizarre. Il fronce les sourcils, puis rit doucement. « It tickles, eh ? It’s okay, it means it’s working. But it’ll take at least a full night of sleep for ye to walk again. » Il fronce les sourcils, la scrute attentivement. « Ye lost ? » qu’il demande finalement, un peu inquiet.  
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cohan les barbares
DÉBUT JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
C'est rigolo parce que d'habitude, Coco, elle parle tout le temps, et beaucoup. Certes moins depuis qu'elle doit parler anglais, mais elle reste la petite pipelette que détestait le prof' de magie à la Maison de la Douceur. Cependant, avec ce drôle de monsieur, elle n'ose trop rien dire. Il ne dit pas beaucoup de choses, déjà, et il a le visage tellement expressif qu'elle peut juste le regarder et comprendre ce qu'il veut dire. « I won’t hurt ye, I promise, » Qu'il lui dit enfin, et cela la rassure énormément, sans qu'elle puisse savoir pourquoi, parce qu'on lui a déjà tellement, tellement menti. Mais elle a l'impression que lui, il le pense vraiment. Et c'est peut-être ça qui la laisse déplacer ses doigts de la blessure, remplacés par ceux de l'homme-lapin. Il ne dit rien d'autre, mais ses doigts sont gentils sur sa jambe, et il lui lance des sourires et des regards rassurants, et elle comprend que c'est sa façon à lui de la rassurer. Elle ramène ses mains vers elle, couvertes de sang, ni pour la première, ni pour la dernière fois. Au moins, aujourd'hui, ce n'est que le sien. Elle l'essuie distraitement sur l'herbe sous elle, attentive à ce qu'il fait. Il fixe la blessure et ça n'a pas l'air de lui plaire beaucoup, et il la regarde avec l'air de se poser des questions. C'est fou à quel point c'est facile de le comprendre ! Elle est encore trop choquée et elle a bien trop mal pour que son visage puisse se détendre, mais c'est avec beaucoup de curiosité qu'elle lui rend son regard, dans l'attente de ce qu'il va faire, ce drôle de monsieur. C'est donc avec un petit froncement de sourcil étonné qu'elle le voit commencer à se déshabiller. Certes il fait chaud, mais quand même ! Elle n'a ressenti aucune attirance physique pour elle de sa part, donc elle ne s'inquiète pas trop. Elle sent lorsqu'on en veut à son corps, c'est son métier de savoir, et s'il la regarde parfois d'un air qu'elle n'arrive pas à comprendre, ce n'est pas de désir. Alors elle se demande surtout ce qu'il va faire de ce t-shirt, jusqu'à ce qu'il se penche de nouveau sur sa jambe pour en faire... un bandage ? Elle déglutit en se disant que, s'il n'a que ça, elle est mal partie. Elle voit déjà le tissu s'imbiber, et elle a un grognement de douleur quand il sert fort pour bien comprimer la blessure. Elle le regarde encore, le fixe intensément, avec dans les yeux un Et maintenant? inquiet.

Et visiblement il n'a pas entendu sa question, puisque c'est sans explication qu'il attrape sa baguette pour la remettre dans le sac, encore grand ouvert à côté d'elle. Elle n'a même pas le temps de crier contre le vol qu'elle a déjà tout son fatras dans les bras. Elle n'a pas le temps d'essayer de comprendre ce qu'il veut d'elle lorsqu'il l'attrape soudain dans ses bras, et elle n'a même pas le temps de questionner ses intentions qu'il l'a déjà soulevée dans ses bras. Elle reste là, comme un poisson sorti de l'eau, ne sachant pas à quel moment réagir à quoi, n'ayant laissé qu'un petit jappement de surprise en se faisant soulever par l'homme muet. Elle le regarde avec surprise, un peu de peur et surtout de l'inquiétude, avec des yeux qui posent des milliers de questions mais il ne la regarde pas, il l'emporte juste comme si elle ne pesait rien en courant à travers la forêt. Ça fait boing boing dans la tête de Coco, et les arbres passent un peu trop vite à son goût, et, inquiète de mourir, d'être seule, de perdre son sang où qu'il n'arrive pas à la sauver (elle ne doute plus, à présent, qu'il veuille la sauver, quelles que soient ses intentions par la suite), elle s'accroche à lui comme elle peut. C'est donc son cou qu'elle attrape, et cela pourrait être une tendre embrassade de deux amants si ses ongles ne s'étaient pas légèrement enfoncés dans la peau de son sauveur, luttant contre la douleur de sa jambe un peu trop baladée et bousculée pour ne pas la faire souffrir. Mais elle sert les dents, aussi muette que son compagnon, gérant sa respiration pour ne pas céder à la panique. Si elle s'évanouit, tout va être encore plus compliqué.

Ils arrivent finalement près d'un point d'eau, que Coco appréhende avec la fébrilité d'un animal traqué. Lorsqu'il veut la poser, elle a d'abord l'instinct de s'accrocher encore à lui, en lui criant des yeux de ne pas l'abandonner, mais d'un regard il la rassure, elle desserre les doigts, et se laisse aller sur le sol. Elle le regarde encore, elle l'appréhende enfin debout, elle réalise qu'il est grand, et fort, et qu'elle devrait être plus inquiète que cela mais elle n'arrive pas à le voir autre chose que comme un héro venu à sa rescousse. Et elle s'inquiète déjà de bien assez de choses sans avoir à se méfier des gens gentils.
Il lui rappelle un animal, comme ça, à moitié nu, dans la forêt, dans l'eau, les mains pleines de mousses puis à venir la mettre son sous nez, comme pour rassurer un animal craintif. Ça sent bon, alors elle hoche la tête sans trop savoir quoi dire, parce qu'elle ne comprend pas ce qu'il veut faire avec ça. Elle doit en manger ? « It’s magic, it’ll help, alright ? » Elle hoche encore la tête, elle a presque oublié comment parler, à force de tout lui transmettre par des expressions de son visage. Elle le laisse reprendre sa jambe, l'air curieux, et fait une grimace dégoûtée lorsqu'il retire le t-shirt. Parce que c'est vraiment moche, que ça va laisser des cicatrices, et qu'elle n'a pas les potions contre ça ici. La Maison de la Douceur ne lui aurait jamais laissé avoir de cicatrices. Mais elle est bien loin de la Maison, de Paris, de la France ou de qui que ce soit la connaissant un peu. Elle le regarde s'occuper de la plaie, encore, puis ça a l'air d'être bon, ça a l'air d'être ok, et ça fait bizarre sur sa peau, comme des gillis sauf que ça fait mal en même temps, donc elle a l'impression de vouloir rire de douleur, et c'est bizarre.

Lui, enfin, semble sortir de l'espèce d'efficacité animale qui le fait se déplacer si joliment. Et il rigole même, et elle n'imaginait pas, avant cela, voir ce grand visage guerrier rire. Il a un rire charmant, avec des jolies dents, et des yeux qui brillent. Il est très expressif, elle aime bien les gens expressifs, elle les comprend mieux. «  It tickles, eh ? It’s okay, it means it’s working. But it’ll take at least a full night of sleep for ye to walk again. » Il a la voix douce d'un médecin, et ça finit de la rassurer. Elle hoche la tête d'un air frénétique, encore loin d'essayer de s'inquiéter d'où elle va bien pouvoir dormir ce soir. « Ok sank you verry muche. » Elle ne sait pas quoi dire d'autre, mais ça, elle sait qu'elle veut lui dire, et elle lui sourit enfin vraiment en disant cela, de son sourire joyeux et enfantin. « Ye lost ? » Le sourire, aussitôt, disparaît, et elle le regarde avec la même inquiétude qu'elle voit chez lui. Elle ne sait pas trop quoi répondre, ce qu'elle peut répondre, parce qu'elle ne sait pas qui il est, et où elle est, et elle ne sait pas elle-même si elle est perdue ou pas.
Mais le naturel revient vite au galop, et après avoir passé quelques secondes à le scruter d'un air méfiant, elle se laisse aller. Parce que, lui, il n'a pas l'air méfiant, il a l'air inquiet, honnêtement inquiet. « No rélie. I walk here. I run here. I donte want city. » Parce qu'elle a soudain la crainte viscérale des réseaux citadins et de la présence de Dolohov. « And you ? You lost ? » Lui lance-t-elle d'un air de bravade, genre si tu poses des questions gênantes, moi aussi.

Elle en profite pour se repositionner, se rassoir bien, réinstaller sa jambe un peu à l'écart, un peu en hauteur, comme elle a appris à le faire. Sa langue commence à se délier avec celle du grand homme, parce qu'elle s'adapte parfois un peu trop, et la curiosité qu'elle a depuis qu'elle l'a rencontré la titille de partout. « You wyrd. You strrange. » lui lance-t-elle, sans méchanceté et sans jugement, presque avec malice, en fait. « Why rabbite ? » est la première vraie question qu'elle lui pose, avant une multitude d'autres qu'elle garde encore dans sa tête.
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HERO • we saved the world
Rohan Helvar
Rohan Helvar
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‹ âge : 25 ans.
‹ occupation : il s'occupe de James à Storm's End et rattrape tout ce qu'il a manqué en n'allant pas à Poudlard avec les habitants du cottage.
‹ maison : il n'est jamais allé à Poudlard.
‹ gallions (ʛ) : 3547
‹ réputation : il est le filleul de la Ministre qui a subitement fait une réapparition après la guerre.
‹ particularité : un loup-garou, il a été mordu quand il avait dix ans.
‹ résidence : Storm's End.
‹ patronus : rien du tout, il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : James en train de rire avec ce type qui a tué Sarah.
‹ risèd : probablement lui, en uniforme d'élève de Poudlard.
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MI-JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
Elle dit quelque chose et ça ressemble à merci, peut-être. Il n’en est pas sûr, c’est dur de comprendre ce qu’elle dit vraiment, avec son accent bizarre. Mais alors elle sourit, un vrai et grand sourire. Et ça, Rohan, il comprend tout de suite et il se dit qu’elle est très jolie, quand elle sourit. C’est beaucoup mieux que quand elle pleure, Rohan n’aime pas voir les gens pleurer. C’est pour ça qu’il n’a jamais été accepté par la meute, les larmes des autres ne lui ont jamais procuré le moindre plaisir. Même à l’approche de la pleine lune, lorsque le Loup est plus fort que jamais, voir quelqu’un pleurer n’a jamais été une source de bonheur pour lui. Au contraire, lorsque l’emprise de la lune est à son maximum, les larmes et les jérémiades ont même tendance à agacer le Loup. En tout cas, elles n’ont jamais apporté quoi que ce soit d’autre que de la peine à l’humain. Il ne peut pas s’empêcher de lui demander si elle est perdue, parce qu’il ne l’a jamais vue à Poudlard, alors elle ne vient probablement pas de là-bas. En plus, elle est toute seule et ses vêtements ne sont pas vraiment adaptés à une simple promenade dans les bois. Sauf que sa question, ça fait disparaître son sourire aussi vite qu’il est venu et Rohan est un peu déçu. Surtout qu’elle le regarde d’un air méfiant alors que vraiment, il n’a rien l’intention de lui faire. A part l’aider, finalement. Il ne va pas la laisser toute seule ici alors qu’elle est blessée. « No rélie. I walk here. I run here. I donte want city. » Le blond fronce les sourcils, parce que c’est pas évident de la suivre avec un tel accent. Elle n’est définitivement pas du coin et l’anglais n’est pas sa langue maternelle. Ce que c’est, il n’en sait rien, il n’est pas très bon pour reconnaître les accents. Tout ce qu’il croit comprendre, c’est qu’elle a fui la ville. C’est ça ? Il peut comprendre ça. Avec James et Sarah, ils sont allés dans une petite ville moldue une fois, parce que l’autre loup voulait lui montrer à quoi ça ressemblait et ils avaient besoin de provisions.
Rohan a détesté ça. A cause du bruit déjà, mais surtout l’odeur. Merlin, l’odeur. Les villes, ça pue et le blond ne veut plus jamais y mettre un pied. Alors il comprend tout à fait que la jeune femme soit partie elle aussi, même si ce n’est peut-être pas pour les mêmes raisons que lui. C’est une sorcière déjà, donc elle est forcément mêlée de près ou de loin à tous ces conflits. Peut-être qu’elle fuit les Mangemorts ? « And you ? You lost ? » S’il est perdu ? Il rit un peu à sa question. « No, I’m not, I-- » Il se tait brusquement, parce qu’il ne peut pas lui dire qu’il vit pas très loin, pas vrai ? Même si elle n’a vraiment pas l’air d’être une menace, Rohan sait que les humains mentent. Et la dernière chose qu’il souhaite, c’est bien mettre les autres en danger parce qu’il aura été trop stupide et trop naïf. « I just like runnin’ here, ye know ? It’s nice and peaceful. » Ce n’est pas vraiment un mensonge. Il aime vraiment venir courir ici.

« You wyrd. You strrange. » Lui, il est bizarre ? Venant de la fille qu’il a retrouvée coincée dans un piège au beau milieu de la forêt… Il est presque tenté d’être vexé, mais il sent bien qu’elle ne dit pas ça dans le but d’être méchante. C’est un peu comme si être bizarre était une bonne chose, pour elle. Soit, il peut faire avec ça. « Why rabbite ? » demande-t-elle alors et là, il ne comprend vraiment rien. Le loup-garou cligne des yeux sans rien dire. Rabbite. Ça veut dire quoi ça, rabbite ? « Wha-- » commence-t-il, puis ses traits s’éclairent brusquement. « Oh, rabbit ! » s’exclame-t-il brusquement. Un petit rire lui échappe et il se frotte la nuque avec un air un peu gêné. « The trap was magic, it needed a password to release yer leg. Rabbit was the password. I wasn’t callin’ ye a rabbit, » rit-il doucement.
« Look, d’ye—d’ye have somewhere to go ? » demande-t-il en fronçant les sourcils. Elle a définitivement l’air de fuir quelque chose, ou quelqu’un, en tout cas, elle n’a pas l’air de quelqu’un qui a un véritable endroit où aller. Rohan est tenté de la ramener à Storm’s End, parce qu’elle a l’air toute seule, perdue, effrayée et surtout, parce qu’elle est blessée et si elle est vraiment en train de fuir, ça ne l’aidera pas du tout.

Mais les humains mentent. Et même si elle n’a pas l’air du tout d’avoir de mauvaises intentions, il sait qu’il n’a pas le droit de se faire avoir, parce qu’il n’y a pas que lui en jeu. Donc il ne peut pas la ramener à Storm’s End. Poudlard ? Ils sauront quoi faire d’elle, là-bas. Déterminer si elle est une menace ou non. Mais l’école est encore plus loin d’ici que le cottage et elle n’est pas tellement en état de voyager autant. Il y a bien cette vieille cabane de chasseur que les Moldus ont fini par abandonner grâce à quelques sortilèges les repoussant de la zone devenue trop dangereuse. Elle n’est pas si loin d’ici et si elle n’a nulle part où aller, c’est mieux que rien. Rohan relève les yeux vers la blonde, sa décision prise. Puis fronce les sourcils. « Hey, what’s yer name ? » demande-t-il alors. Et puis il se rappelle que parfois, les humains préfèrent qu’on se présente en premier, avant de demander comment l’autre s’appelle. « Mine’s Rohan. » Il sourit à nouveau, parce qu’il paraît que ça met en confiance et que ça fait bien quand on se présente, c’est James qui lui a dit ça.  
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cohan les barbares
DÉBUT JUILLET 2003 • NEAR STORM'S END • FOREST • 8 A.M.
L'homme blond sourit de plus en plus, et il rigole, aussi, avec un naturel désarmant. Cela fait sourire Coco aussi. « No, I'm not, I-- » Bien sûr que non il n'est pas perdu, on dirait qu'il est dans sa forêt et qu'il en est le gardien. Elle aime cette image. « I just like runnin’ here, ye know ? It’s nice and peaceful.  » C'est à son tour de rire, mais oui, nice and peaceful sauf quand on manque de mourir en se prenant un piège, bien entendu. Et elle rigole encore, quand il ne comprend pas ce qu'elle dit, elle a peu répéter pour lui « Rabbite ! » il n'a pas l'air de réaliser ce qu'elle dit... jusqu'à répéter « Oh, rabbit ! » comme si elle l'avait vraiment si mal prononcé que ça. « Yes rabbite ! » Elle sourit et commence à s'amuser avec les plantes de la mare pendant qu'il explique. Il lui parle d'un travail qui passe, ou quelque chose comme ça. Elle ne comprend pas trop mais acquiesce. « I not rabbite. » C'est évident mais il faut le préciser. Par contre, elle s'exclame en montrant son t-shirt avec son PanPan qui continue de taper du pied : « He rabbite ! » Et elle a l'air fière de sa bêtise, en relevant des yeux joueur vers lui.

Puis il lui lance la question piège. « Look, d’ye—d’ye have somewhere to go ?  » Elle la comprend vite, parce que tout le monde la lui pose. Elle hausse les épaules et fait une petite moue. « No, no rélie. I reun. » C'est tout. Elle court, c'est tout, depuis des mois, et c'est tout. Elle n'y réfléchit plus vraiment, et se doute juste qu'elle trouvera bien quelqu'un pour l'héberger, et que Dolohov finira bien par se lasser, et que si elle est sage elle pourra retrouver une vie normale. Même si elle ne sait pas vraiment ce que c'est, une vie normale. Pour elle, sa vie normale, c'est vivre dans un bordel de luxe. Et ce n'est vraiment pas dans un bordel qu'elle se cachera du mangemort.
Il a l'air inquiet, le monsieur, elle le voit à ses sourcils qui se froncent, et au fait qu'il arrête de sourire et de rire. Il a l'air de réfléchir à des choses compliquées, et elle le regarde en silence, se demandant si elle doit faire quelque chose. Tout à coup, il redresse la tête, il a l'air de décider quelque chose... « Hey, what’s yer name ?  » Son premier instinct est de rire de la question absurde. « Mine's Rohan. » Rohan, c'est joli Rohan, ça roule sous la langue. « Roohaaan. » teste-t-elle avec son petit accent. Elle sourit et lui chantonne en retour : « Coco ! I am Coco ! » Et quand elle se présente il lui sourit, et cela la réchauffe, parce qu'elle en a vraiment marre de faire la discussion avec des arbres.

Sans réfléchir, elle lève sa main droite et appuie entre les sourcils, là où c'est tout froncé. « Coco fine, Coco ok. Rohan note worry. » Elle sourit et lui pince le nez, malicieuse : « You pretty when smile. » Elle a déjà oublié sa jambe, elle semble ne plus s'inquiéter de rien, et se concentre donc, comme d'habitude, sur la personne devant elle et ce qu'elle ressent. Il y a quelque chose, chez lui, qui attire son contact et qui lui donne envie de sourire. Elle se dit juste qu'il n'est pas fait pour parler, il est fait pour courir dans les forêts et parler aux animaux et faire l'amour sauvagement. Elle se demande s'il y en a d'autres, des comme lui, et qu'ils vivent ensemble dans la forêt loin des problèmes et loin des dangers de la ville. Elle se demande, un peu bêtement, si elle ne pourrait pas les rejoindre. C'est idiot, parce qu'elle est encore très humaine, très douce, et incapable de vraiment vivre de rien. Malgré tout, elle préfère une maison à un tronc d'arbre, et elle a presque besoin du bourdonnement de la ville autour d'elle. Elle n'est pas faite pour la solitude et la douceur de la forêt. « You pretty when run. You pretty when forest. You note city. » Elle caresse un instant son front, sa machoire, et gratouille un peu là où ses cheveux sont rasés, parce que c'est rigolo et que c'est doux. « You very magic. You smell forest, and magic, and liberty, and... » Elle écarte soudain les mains avec un bruit bizarre, qui peut vouloir dire tout et n'importe quoi, et qui pour elle relate une sorte de puissance qu'elle n'arrive pas à déccrire. « Coco like you. » déclare-t-elle donc, solennellement. Il fait partie de ses sauveurs, elle a l'impression, et ils ont tous ce quelque chose qui la fait vibrer. Le courage de Mary, la ténacité de Blackfish et lui, cette étrange odeur qui la fait l'observer beaucoup et l'admirer encore plus. Elle aime comment il se déplace, cela l'hypnotise. Coco a toujours été attirée par ces êtres un peu étranges loin des joutes sociales de la noblesse, qui forment son quotidien.
« And you ? Have somewhere to go ? » Elle imite sa question, tranquillement, tout en l'observant de ses grands yeux bleus, espérant secrètement qu'il n'ai nulle part où aller et qu'elle puise juste le regarder encore un peu.
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