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sujet; Le regard du désir [Marcus]
MessageSujet: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptySam 4 Oct 2014 - 15:13

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Le regard du désir


Elle l’avait vu partir, ombre fugace dans l’immense bâtisse de riches sorciers sur des fondations totalitaires, hypocrites, où les murs de briques tremblent de la colère des messires rageurs battant la campagne en quête de la proie. Elle l’avait vu partir dans les couloirs décorés de peintures affranchies, de portraits de famille épousant la fierté des Flints, de magie noire revanchardes qui la dégoutait partiellement. Elle, elle avait grandie dans des baraques de bois, des chalets à la montagne du nord dans sa chère Russie de misère, de pauvres mais qui dansaient les malheurs, qui valsaient les cataractes de tristesse chassant la nuit et les peurs, poursuivant, matraquant les sentiments étiolés de dépression. Elle voyait les hommes affublés dans les bars, affalés des Narcisses dépravés leur nez collés au verre d’agrume de liants décédés, de spiritueux mesquins qui bousillaient l’estomac et les âmes. Elle était rentrée, curieuse, dans l’établissement d’une maison close pour entrapercevoir ces nymphes égarées se mouvoir sur les genoux d’infidèles, sur les torses des puissants businessman, des clients apeurés par la beauté déchue d’un groupe de jeune filles affamées de la survie implacable. La matrone l’avait renvoyé, rembarré, jeté dans le caniveau gelé mais, un sourire sur ses lèvres elle s’était approvisionnée de mirages factices allant bientôt nourrir ses toiles immaculées par les coups de pinceaux rêveurs de la sirène.

Dans son grenier elle souleva les monceaux de vêtements qu’elle devait nettoyer mais n’avait encore eu le courage de le faire. Provocation de toute sorte, elle tardait, se rebellant seul pouvoir qui lui restait dans les néants de l’esclavage. Maigre compensation, maigre consolation qu’une vie réduite d’exploitée. Elle ne lui avait pas parlé, il ne lui avait pas adressé un seul ordre, un unique mot depuis deux semaines ; elle vagabondait fugitivement sous les décombres du plafond, tournait en rond dans sa cage de poussière, exécutait ses tâches quotidiennes en chantonnant maintenant n’ayant plus la redoutable menace des claques qui froissaient sa peau de marbre. D’ailleurs, elle prit sa serviette miteuse accrochée dans un coin ténébreux, un bout de tissu spongieux qu’elle avait trouvé dans les ordures. Elle hésitait encore pour le bain qui ne se révélait qu’un piètre mètre carré affublé d’une lucarne, d’une hygiène douteuse et d’une douche nauséabonde. Ses habits aussi avaient changé pour de la soie qu’elle appréciait énormément des vertus de souveraine, de coquette, de douce figurine tentatrice qu’elle portait tous les week-ends à Poudlard au coton inqualifiable, une tenue d’elfe de maison. Elle avait natté ses cheveux à l’aide d’une ficelle de paille, elle avait retroussé ses manches de chemisette révélant deux cocons sauvages, deux melons fruités, deux monts charnels qui n’attendaient que la libération, de sentir l’air vivace sur l’épiderme soyeux de la jouvencelle. Pas de miroir pour se vanter, pas de reflet pour observer les stigmates hantant le physique de la princesse prisonnière, elle n’avait plus qu’une glace de poche usée qu’elle ouvrait silencieusement pour découvrir son double mortuaire, l’écho d’un visage pourfendu de l’avenir béant mortifère. Tel un chat fasciné, elle ne se rendit plus compte que celle qui la scrutait dans la matière lisse était bien son image arrachée de l’excentricité de la jeunesse. Elle débusqua son pantalon de toile laissant sa culotte de dentelle adopter harmonieusement sa matière de lait ne s’avouant pas que son corps inachevé elle ne l’aimait pas. Elle avait minci durant ce mois de captivité, des aliments dégoûtant qu’elle feuilletait, qu’elle sentait mais n’avalait jamais ; rien qu’un bout de pain rassis Oliver Twist puni. Elle entendit les pas se rapprocher comme d’habitude au moment le plus mauvais, elle secoua la tête oubliant que son bas respectueux envolé à l’opposé de la pièce (car la fée adorait balancer les objets, entendre le bruit qu’ils faisaient). Vite elle prit un truc disproportionné pour cacher ses jambes, changea d’avis, le jeta également.

Elle l’accueilli d’un sourire séraphin alors qu’il restait sur le pas du parvis ; l’ouverture semblait dangereuse puisqu’il n’avançait pas d’un pas, figé sur la vision d’une chose qu’elle n’apercevait pas. « Vous êtes rentré de votre mission ? Les chiens n’ont pas été trop salissant ni trop mordant j’espère ? ». Faisant mine de déplacer une vilenie du bout de ses pieds nacrés elle baissa son faciès dans une posture de vierge, humble, soumise… fausse dévouée dans les ruines d’un esprit édenté. Elle ne doutait pas que ce passage sur les falaises enchanteresses avait sillonné des stries dans l’âme déconstruite du bourreau garçon qu’elle prisait de plus en plus. Elle murmura à l’encontre du sol une injonction mystérieuse, planta ses orbes dans ceux du gouverneur paraissant exténué. « Vous désirez quelque chose maître ? Vous êtes fatigué ? Je peux vous apporter du thé ? Il vaudrait mieux vous reposer non, les voyages des raffleur sont souvent épuisants. ». C’est d’une voix où forait un rire mystique qu’elle énonça cette batterie de questions attentionnées.
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptySam 4 Oct 2014 - 20:36

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J’apparais au milieu de la noirceur des bois. Élément perturbateur. D’une sérénité silencieuse. J’approche. J’approche du but. La douce victoire n’est pas loin. Khloé. Perdue et chamboulée. Elle était là. Il n’y a pas très longtemps. Quelques heures. Trois. Pas plus. J’inspire. Renforce la liaison. Les ondes s’étendent. Englobe la terre environnante. La silhouette magique s’agite. Lance un lumos. Piétine sur place. Sa folie m’entoure. Sa démence se mêle à l’angoisse. Le hululement d’une chouette. Vient troubler la quiétude des lieux. Vient éclater la connexion. Le lien s’éteint. Rageur exténué, je maudis en silence l’animal. Tant pis. J’arrête pour aujourd’hui. Voilà un moment que j’utilise mon don de traçage. Je reprendrai une prochaine fois. La fatigue pèse, de toute façon. J’ignore depuis combien de temps j’erre. Dans les forêts denses. A suivre sa trace. Elle ne reste jamais au même endroit. Assez longtemps. Serait-il possible qu’elle se doute ? Qu’elle me sait à sa poursuite ? Faudrait qu’elle soit intelligente pour ça. Et je n’en suis pas persuadé. Sincèrement. Elle serait plutôt du genre à se laisser attraper. Prendre au piège. Si elle savait que c’était moi. A ses trousses. Elle a bien été assez stupide pour demander à Charles un emploi. Proche du mien. Pour continuer à me fréquenter. Preuve de son absence de bon sens. Preuve que j’ai bien agis. En la mettant à la porte.

Je transplane. Esquinté par la traque. J’atterri devant mon manoir. Aucune lueur ne s’échappe des fenêtres. Les vitres ne renvoient  que l’obscurité du foyer. J’entre. Et cherche la présence de Lyubov. Contrarié. Qu’elle ne m’accueille pas. Comme d’habitude. Irrité de ne pas la voir. Son sourire. Ses anis. Poupée troublante et provocante. Et puis une panique. Minuscule. Mais imposante. Fait sa place. Submerge l’épuisement. Elle ne s’est quand même pas enfuit ? Je ne sais même plus ce que j’ai fais en partant. Je l’ai enfermé dans le grenier ? Aurais-je oublié de verrouiller la porte ? Et même. La maison est protégée. Les sortilèges l’empêcheront de prendre la fuite. Mais un doute plane. Je franchis les marches de l’escalier. Rapidement. Pressé de voir où elle est. Presque de la retrouver. Je stoppe cette idée. Et la rejette. Loin. Pas question de me perdre. Une nouvelle fois. Devant cet être que je suis en droit de mépriser. Que je respecte pourtant de plus en plus. Atroce vérité.

J’ouvre la porte. Qui donne sur la pièce lugubre. Qui lui sert de chambre. Je m’arrête. Net. Devant la vue qu’elle m’offre. Ses jambes frêles dénudées. « Vous êtes rentré de votre mission ? Les chiens n’ont pas été trop salissant ni trop mordant j’espère ? » « Je … » Je me perds. Dans une contemplation malsaine. Dans des fantasmes corrompus. Que je ne devrai pas imaginer. Mais je n’arrive pas à les contenir. Songes masculins. Réveillant ivresse et désir. Embrumant raison et conscience. « Vous désirez quelque chose maître ? » Sa voix me ramène à la réalité. Et brise ma rêverie mal placée. « Vous êtes fatigué ? Je peux vous apporter du thé ? Il vaudrait mieux vous reposer non, les voyages des rafleurs sont souvent épuisants. » Elle décide de faire comme si de rien n’était. Très bien. J’entre dans son jeu. Ne lui demandant pas de couvrir sa peau d’impur. Ou de dévoiler un peu plus son corps d’esclave. Indécis. J’ignore quelle solution je préférerai. « Tu as décidé de me tutoyer aujourd’hui ? » De reprendre son rôle d’esclave docile. A moitié dénudée. A quoi joue-t-elle ? J’entre dans la pièce. Qui me parait étrangement grande. Et ferme la porte derrière moi. Bloquant son seul accès de sortie. Pour ne plus qu’elle décampe. Comme elle a pu le faire. Après cette danse de lame dans la cuisine. « Je peux savoir ce que tu fais ? » Mon ton se veut sévère. Quoi que moins autoritaire qu’à l’accoutumé. Visiblement adouci par sa présence. Fait toujours inexplicable. Que je n’essaye plus vraiment de comprendre. Plus quand je suis avec elle. « Tu as eu trop d’espace la dernière fois ? Tu préfères les endroits confinés maintenant ?
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptySam 4 Oct 2014 - 22:01

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Un jour elle avait demandé à une amie chère à son cœur ce que cela faisait de séduire un garçon. Un jour, elle en avait fait l’expérience puis un autre jour elle découvrit les cieux palpitants de l’amour de chair avec un compagnon ailé de sourire joyeux. Elle avait ri, s’amusant de sa domination sur les fantasmes masculins, sur leur faiblesse d’envie, de luxure, de peau dansant contre leur jumelle, de toucher, de caresse, de douces étreintes infantiles. Elle n’était jamais sérieuse dans ce genre de situation, esquissant des batailles naufragées s’échouant sur les draps nacrés de navire grinçant. Une façon pour ne faire qu’un avec l’aimé, avec l’amant, avec le confident, avec l’être adoré. Elle n’avait encore jamais éprouvé la sensation grisante de voir un mâle perdre littéralement ses mots face à la vue de la beauté.

Naquit un sourire étoilé de lumière par la provocation éblouissant ses yeux bleuté nuancés par les joyaux de jade brûlants de convoitise de la silhouette déroutée. « Je.. ». Elle hausse un sourcil attendant la suite Diane des martyrs s’avançant légèrement vers son lit de parquet, prenant un drap tâché, troué pour s’en faire une parure de pénitente, lui tournant le dos, jouant avec l’émotion possédant le damné. « Tu as décidé de me tutoyer aujourd’hui ? ». Elle ne comprend plus, ressassant ses dernières paroles à ce bourreau des cœurs, à ce sultan capricieux ; elle n’a pas omis l’irrespect, elle n’a pas charcuté les principes dus à une esclave. « Pardonnez-moi… mais je ne comprends pas très bien. Veux-tu que je te tutoie ? Cela me choque ! Toi ô puissant Zeus confonds-tu ? Je n’ai rien fait de tel. ».

Elle dessine quelques pas de danse, elle virevolte légèrement avenante ballerine silphidé où flottent les airs du vent dans un instrument de bois. Elle remarque qu’il ferme la porte à double tour, entend la clef rentrer en mouvement avant de se sentir oppressée par ce sentiment étouffant. Pourquoi a-t-il fermé la porte ? Est-ce pour se soulager de sa douleur aiguë ? Elle se concentre sur le jeu de Caravage qu’elle est en train d’exécuter se couvrant, se découvrant, se recouvrant, ne montrant qu’une partie de son pied ou de ses bras, relevant l’étoffe rêche sur sa jambe fuselée juste là un bout de sa culotte ouvragée. « Je peux savoir ce que tu fais ? ». S’en est trop elle rit à gorge déployée à présent, cascade chaleureuse suintant sur les murs humides de ce son tonitruant, éthéré comme une plume, comme elle. « Je pensais que vous ne seriez de retour que demain j’allais en profiter pour me laver. ». Elle balance sa tête de côté actrice studieuse, malicieuse, futée offrant l’illusion d’une fillette sage, se mordant la lèvre pour plus de pression, de conséquence, de tension pour le maître domaniale qui vient tout juste de remettre les pieds au bercail.

« Tu as eu trop d’espace la dernière fois ? Tu préfères les endroits confinés maintenant ? ». L’a nargue-t-il ou bien ne sait-il plus où il est, perdant les pédales, perdu dans l’immensité du grenier. « Je ne pensais que ce grenier pouvait faire autant d’effet. J’avoue que j’ai mis du temps à l’apprivoiser et maintenant nous sommes amis. Bien sûr il manque quelques petites choses comme un vrai lit. Je favorise ceux à baldaquin. Puis un bureau où je pourrais ranger mes peintures. Quitte à choisir je pourrais vraiment m’amuser à le transformer ce grenier en quelque chose de merveilleux. ». Elle plante ses iris pailletés dans ceux embrasés du grenadier, du chêne enraciné n’osant trop s’approcher. Elle est bâchée de haut en bas par ce draps sacralisé à présent, futée fée. Elle courre l’embrasser sur sa joue râpeuse où une forêt brune se déploie, dans une mascarade d’amoureuse accueillant son mari à la maison. Après l’effort le réconfort. « Si tu ne veux pas que j’aille m’habiller je galope dans la douche et vous rejoint rapidement. Il faudrait juste que vous daignez à ouvrir la porte. ».
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptySam 4 Oct 2014 - 23:02

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Ses mots. Sa danse. Son rire. Elle se fout ouvertement de moi. Elle fait tout pour faire renaître ma colère. Mais seul un faible agacement plane. Alors qu’avec d’autre la violence aurait déjà pris place. Comme il se doit. Les coups seraient partis. Depuis longtemps déjà. Le sadisme seul m’aurait contrôlé. Pour oser se moquer. Pour oser jouer. Mais son défi irritant m’amuse. En quelques sortes. Toujours curieux de découvrir plus. D’imaginer ses limites. De voir jusqu’où elle est capable d’aller. Poupée intrigante. « Je ne pensais que ce grenier pouvait faire autant d’effet. J’avoue que j’ai mis du temps à l’apprivoiser et maintenant nous sommes amis. Bien sûr il manque quelques petites choses comme un vrai lit. Je favorise ceux à baldaquin. Puis un bureau où je pourrais ranger mes peintures. Quitte à choisir je pourrais vraiment m’amuser à le transformer ce grenier en quelque chose de merveilleux. » Elle rêvasse. Un peu trop. S’imagine déjà princesse du château. Reine. Mais assise sur quel trône ? « Tu possèdes déjà tout le confort dû à une rebut. » Si ce n’est plus. Il y en a qui possède beaucoup moins qu’elle. Il y en a qui ne possède rien du tout. Qu’une pièce inondée d’obscurité. Qu’un sol glacial. Perdu dans les tréfonds de sous-sols. Elle devrait s’estimer heureuse. Qu’un peu de lumière viennent éclairer sa prison.

Et ses lèvres. Qui se collent sur ma joue. Sans que personne ne l’y est invité. Sans que je ne l’ai prémédité. Elle ne se lasse donc jamais. De chambouler le peu de conscience qu’il me reste. Qu’elle m’a laissé. Ayant déjà balayé le reste. En si peu de temps. « Si tu ne veux pas que j’aille m’habiller je galope dans la douche et vous rejoint rapidement. Il faudrait juste que vous daignez à ouvrir la porte. » Elle me perd. Dans son tutoiement. Dans ses vouvoiements. Dans ses mots. Auxquels je n’arrive plus à donner de sens. Je continue d’ignorer sa peau dévoilée. Alors que l’envie me brûle. De contempler un peu plus la fraicheur de ses traits. De m’aventurer contre la soie de son épiderme. Victime d’un désir purement masculin. Simplement humain. « Va y. S’il n’y a que ça pour effacer un peu la puanteur de ton impureté. » Mes doigts s’accrochent à la clenche. Et viennent ouvrir la porte. Je sors du grenier en premier. Avant de lui libérer le passage. Avec un sourire mesquin. Flanqué sur mon visage d’adolescent insolant. Déformant la dureté de mes traits. « Par contre, j’avais prévu également de passer par là. J’ai besoin de me laver. A force de chasser tes semblables, j’ai l’impression d’être aussi souillé que vous tous. » Je m’écarte d’un pas. Sans la quitter des yeux. Sans m’attarder sur ses membres dénudés. « Donc je viens avec toi. Autant qu’on ne perde pas plus de temps. » Et je redescend jusqu’au premier pallier. N’attendant pas qu’elle me suive. Pour arriver jusqu’à la salle de bain. Où je laisse la porte ouverte. L’invitant à m’y rejoindre lorsqu’elle descendra. Mes mains viennent tourner les valves. Le jet se fait entendre. L’eau chaude s’échappe du pommeau. Et je l’attends. Patiemment.
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptyDim 5 Oct 2014 - 0:59

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La poignée se débat un instant, un semblant de paix alors que Lyubov reste figée embarrassée sur le sol. Elle pense au sortilège de Doloris si vivace dans son esprit anesthésiée par l’amusement causé d’un drap, d’un corps, d’un homme. Elle le regarde ouvrir le loquet puis la minuscule porte qui s’enfonce dans l’ombre éclairé à présent pas la lumière grisâtre du coucher de soleil. Si seulement elle pouvait prendre ce fil d’argent, entre ses mains de pianiste abandonné pour suivre ce filet mystique, rien qu’un moment pour goûter les embruns de la liberté. « Par contre, j’avais prévu également de passer par là. J’ai besoin de me laver. A force de chasser tes semblables, j’ai l’impression d’être aussi souillé que vous tous. ». Espiègle ce badinement, elle a l’habitude des remarques acerbes poussant des lèvres du souverain, elle ne s’en formalise plus, ne s’en blesse plus favorisant son arme choyée qu’est l’ignorance ou la provocation ; à tout bien tout honneur, Socrate possédait cette ferveur de philosophe que Lyubov voulait mettre également à profit. Cependant, tandis que le loup descendit, elle se demanda ce qu’elle pourrait faire. Se joindrait-elle à sa suite dans le tombeau, brebis de choix pour le prédateur l’attendant ; ou bien resterait-elle figée dans la pénombre de cette pièce éternuant ? Elle entrelaça ses pas doucement, poucettes angoissée par la conséquence de ses paroles affutée car c’était bien un ordre qu’elle avait reçu. Elle ne s’était pas aperçue de la portée d’un acte somme toute commun, habituel, partie intégrante de son quotidien ; elle avait peur de la sentence si jamais elle refusait de le suivre. Puis une pointe d’agacement concernant, là, un segment de son cœur épris pour ce jeune croquemitaine sûr de lui, de son droit, de sa propriété. Elle respira. Se montrant archange devant la baignoire, Marcus tel le ravageur la bave à ses lippes pour une câlinerie que pouvait exhiber la mélopée orpheline, une pièce pour un mendiant voulu-t-elle dire mais trop pétrifiée pour parler. Elle avait abîmé sa fougue quand il l’avait pris par surprise. « Je suis timide. Je ne peux pas me déshabiller devant vous comme ça. ». Elle avait remis son pantalon de toile grotesque au-dessus de sa lingerie seule pièce délicate à la parure inqualifiable par pudeur décente ou jeu coquin. Elle ébouriffa ses cheveux portant une tranche de sa chemisette dans sa bouche. Elle réfléchissait, scrutait chaque élément, doutant de ce choix de le suivre, doutant de sa réaction et d’un second ordre qui ne tarderait pas à venir lui ordonnant de déshabiller complètement. « Vous êtes certain de vouloir prendre une douche avec une femelle de mon genre ? Cela pourrait ternir à votre réputation et je suis en devoir de vous avertir. ». Elle se déplaça de la salle d’eau où sanglotait déjà les vibrations du robinet, atteint le couloir embrumé avant de s’assoir le long du mur mordoré. « J’attendrais vous savez. J’attendrais que vous ayez fini sauf si vous voulez que j’aille dormir maintenant… et m’occuper de votre bien être demain. ».
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptyDim 5 Oct 2014 - 2:44

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« Je suis timide. Je ne peux pas me déshabiller devant vous comme ça. » Alors qu’elle venait de m’exposer délibérément ses gambettes de pantin. Alors qu’elle a cherché à allumer cette pensée masculine. Dont je suis prisonnier. Presque malgré moi. Comme un simple homme. Elle a voulu jouer. Elle a commencé cette récréation malsaine. Elle a mit le feu aux poudres. Elle n’a pas d’autres choix. Que d’assumer. Que de m’y laisser participer. Je suis rentré dans sa danse. J’ai suivi la ligne directrice qu’elle m’offrait. Elle a trop souvent rejeté mon autorité. Trop souvent défié ma supériorité. Avec sa candeur. Sa douceur. Son insoumission. Son comportement illogique. Je pourrais croire qu’elle ne craint plus ma violence. Assez intelligente pour comprendre que je n’en suis plus capable. De lever la main sur elle. De lui lancer des sorts de torture. Ce qui est inexplicablement le cas. « Vous êtes certain de vouloir prendre une douche avec une femelle de mon genre ? Cela pourrait ternir à votre réputation et je suis en devoir de vous avertir. » Elle sort. Pour venir se poster contre le mur du couloir. Toujours aussi provocante. Je la laisse s’éloigner. Alors qu’une envie me brûle. Celle de la prendre et de la jeter dans la baignoire. Mais serait-ce aussi intéressant ? Si elle n’était pas ce qu’elle est. Rebelle et indocile. N’est-ce donc pas pour ça que je l’ai acheté ? Parce qu’elle n’agissait pas comme il se devait. « J’attendrais vous savez. J’attendrais que vous ayez fini sauf si vous voulez que j’aille dormir maintenant… et m’occuper de votre bien être demain. » Un nouveau sourire se dessine. Sur le visage du dictateur ensommeillé. S’occuper de mon bien être. Alors qu’elle cherche uniquement la perturbation. Dans mon esprit de tyran. Dans mon palpitant cramé. Consumé par trop de sentiments. Indéchiffrables. Que se soit à cause d’elle. Ou de Susanna. Ou même à cause de Beatrix. Seule Aliss m’apporte une sérénité nouvelle. Malgré la peur qu’elle fait naître. Pour sa santé. Pour sa réputation. Elle est l’unique personne pour qui mes pensées sont claires. Simples. Si seulement ça pouvait en être ainsi. Avec les trois autres tentatrices.

Que j’aimerai être insensible au charme féminin. Libre de toute excitation. Ne me préoccupant pas de toutes ces futilités. Qui me rendent faibles. Vulnérable. Dénudé de toute protection. Tellement contradictoire avec ma soif de contrôle. « Je prends le risque. Pour ma réputation. Je prends le risque parce que je te sais intelligente pour ne pas en parler. Tu connais trop le danger que ça implique. Si ce n’est pas forcément de la torture, c’est simplement l’enfermement qui t’attends. Et pas dans la pièce de ton donjon de princesse captive. Mais dans le sous-sol. Avec tes amis, les rats. Et ton amante la nuit. Comme n’importe quelle chambre de rebut. » Je commence à trépigner. Gamin impatient. Avide de jouer. Désireux de s’amuser. Après une ennuyante journée. Pour juste se défouler. Un peu. « Viens maintenant. Arrête de faire l’enfant. Cesse ton caprice et viens prendre ta douche. » Mes mains agrippe l’étoffe de ma chemise. La soulève. Et la retire. Dévoilant mes bras. Mon torse. Mon ventre. Mon dos. J’ignore si c’est pour l’encourager. Ou parce que je désire vraiment prendre cette douche. Avec ou sans elle. Même si son absence rendrait ça plus ennuyant. Beaucoup trop barbant. « Allez, tu es ridicule là. » Je ne fais pourtant aucun geste pour l’inviter. Je ne coure pas la chercher. Je ne la force pas. Pas physiquement. Je la laisse dans le couloir. Loin de moi. Ardente envie que le pas vienne d’elle. Dévorant désir d’un peu de soumission. Qu’elle m’obéisse. Enfin. Sagement. Que la victoire me revienne. Pour une fois. « M’oblige pas à venir te chercher, te déshabiller et te foutre sous la douche. »
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptyDim 5 Oct 2014 - 12:18

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Elle reste collée sur le mur, une bénédiction pour son dos pétrifiée par les sévices du sol artificiel inconfortable lors de ses obscurités pétrifiées par l’euthanasie de l’endormissement, lourdes d’insomnies où le temps se délie. Elle a des cernes sur sa face poupesque, des traits relevés par ses joues de porcelaines, un duvet moelleux sur ses bras sanglés par les châtiments des mangemorts ; elle a l’esprit d’Athéna pureté éphémère de sagesse qu’elle met à contribution, ses yeux vagabondent sur les hachures de la glèbe vernissé, réfléchissant sur l’ultimatum fragmenté de la bête à sa vue dénudée. « Je prends le risque. Pour ma réputation. Je prends le risque parce que je te sais intelligente pour ne pas en parler. Tu connais trop le danger que ça implique. Si ce n’est pas forcément de la torture, c’est simplement l’enfermement qui t’attends. Et pas dans la pièce de ton donjon de princesse captive. Mais dans le sous-sol. Avec tes amis, les rats. Et ton amante la nuit. Comme n’importe quelle chambre de rebut. » Elle entend les menaces sous-jacentes, perçant délicatement dans l’artère de la dulcinée attachée ; elle entend les gouttelettes de sang noyées sur sa face argentine. Elle aimerait désobéir, encore, partir pour montrer effectivement que l’esclave a sous son emprise le maître dépossédé. Elle ne peut s’empêcher de l’observer concentrée, souhaitant discerner ses faiblesses, ses défauts, les quelques rubéoles négatives qui corrompt l’apôtre se déshabillant déjà. Dégageant sa chemise peuplée de particules de forêt qu’elle guette habituellement, envieuse de la liberté du démon.

« Il est vrai que vous avez bien besoin de vous nettoyer de ce voyage. Cela doit être frustrant non ? ». Elle s’avance mirage flouté d’esthétique, une sculpture d’albâtre subtilement ouvragée par l’existence griffant les sempiternels échos de tristesse. Se risquant à toucher son torse elle susurre dans ses oreilles, enchanteresse Morgane des satyres joueurs. « Frustrant de ne pas avoir tout de suite la chose due. Je ne suis pas certaine de vouloir vous montrer le peu de chose qu’il me reste. Mon corps est mon temple comme le vôtre vous appartient. ». Soudain elle s’esquive dans le coin reculé de la salle de bain, une lumière onirique sur sa peau parfumée, sur sa peau de lait, sur son épiderme tranquillement dépouillé par les araignées fugaces qui, maladroitement, expulsent le pantalon, expulsent la chemise ternie, expulsent son soutient gorge !

Une figure incendiée par le jet de la nuit éternelle, un pâle corps libéré de ses obligations, un croquis de chairs et de formes pour le quémandeur des armées. Elle n’a gardé que sa braie de dentelles, psychologiquement une protection contre les assauts masculins qu’elle visionne sur le visage abasourdi du gamin. Elle monte dans la baignoire s’imbibant de l’eau catalyseur de sa colère, baignée dans la pateline litanie qui chantonne les légendes d’amour de Roméo et Juliette, de Lancelot et de Guenièvre, de Tristan et Yseult. « J’’espère que je vous conviens. Ne suis-je pas trop dégoûtante ou bien cette enveloppe charnelle n’aveugle-t-elle pas vos orbes gourmandes par cette évocation, l’aberration de ce sang qui me fait vivre ? Malheureusement je ne vois pas l’eau qui me fuit ni celle-ci métamorphosée en boue. » Elle sourit grandement devant le tsar, chipie immatérielle elle s’assit dans la vasque gigantesque, s’allonge presque lascivement repensant à ces leçons de séduction cachée entre les couvertures de miels d’un lit affuté pour le désir de dormir, un livre érotique dans ses paumes moites, son regard pénétrant les lignes grumelées de mots qu’elle dégustait simplement. L’art de la séduction réside en cela que la maîtresse est inaccessible. « J’ai bientôt terminé. Et il se fait tard. ».
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MessageSujet: Re: Le regard du désir [Marcus]   Le regard du désir [Marcus] EmptyDim 5 Oct 2014 - 15:23

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Cet achat était un piège. Trop aveuglé pour m’en apercevoir. Je m’y suis glissé. Pensant naïvement qu’il s’agirait d’un divertissement. Simple. Inoffensif. Presque innocent. Charmé par un émerveillement mal placé. Presque apprivoisé à la seconde. J’aurai pu m’en rendre compte. Que ce trouble n’avait rien d’ingénu. J’essaie de reprendre mes droits. D’imposer mon autorité naturelle. Tout en voulant jouer. Et la laisser se défendre. A l’intérieur de sa geôle immense. « Il est vrai que vous avez bien besoin de vous nettoyer de ce voyage. Cela doit être frustrant non ? Frustrant de ne pas avoir tout de suite la chose due. » Elle cherche la foudre. Celle qui électrisera son corps frêle. Avant de lui retirer son âme insoumise. Insatiable fantoche. Se débattant avec acharnement. Burlesquement. Contre ses fils de marionnette. Ses chaines funestes. Que je ne saurai lui retirer. Emprise céleste. D’un adolescent. En ce monde. Où les plus fous, sont les plus sages de tous. « Je ne suis pas certaine de vouloir vous montrer le peu de chose qu’il me reste. Mon corps est mon temple comme le vôtre vous appartient. » Elle retire enfin ses fripes. Gardiens d’un secret pudique. Cerberes d’un enfer séduisant.

Mes iris suivent ses gestes. Admirent sa peau opaline. Scrute le satin de son enveloppe charnelle. Obscènement. Avec insolence. Coincé dans une indécence outrageuse. Ne se souciant pas de sa pudeur. Sa réserve. Ou autres futilités féminines. Je contemple. Apprécie. La vue qu’elle m’offre. Qu’elle me présente presque avec immodestie. Pour venir m’égarer dans une exaltation dominante. « J’’espère que je vous conviens. » S’en soucie-t-elle réellement ? Poupée moqueuse. Enigmatique et impénétrable. « Ne suis-je pas trop dégoûtante … » Non. Malheureusement non. Fâcheusement. Sa douceur. Sa crédulité fausse. Son épiderme irisé et fragile. Tout ce qu’elle est. Est dangereusement attirant. Redoutablement aphrodisiaque. « … Ou bien cette enveloppe charnelle n’aveugle-t-elle pas vos orbes gourmandes par cette évocation, l’aberration de ce sang qui me fait vivre ? » Si seulement. Elle pouvait être autre chose. Que ce que je méprise. Formé et éduqué pour détester son espèce. Ayant même hérité d’un don. D’un talent inné. Pour chasser. Traquer. Pour attraper ces choses. Et les remettre à leur place. « Malheureusement je ne vois pas l’eau qui me fuit ni celle-ci métamorphosée en boue. » L’impureté n’est pas si simple. Trop vicieuse. Elle ne s’affiche pas. Ne lui ai je donc pas déjà expliqué ça ?

Elle s’installe Dans cette baignoire presque trop grande pour elle. Où sa pâleur pourrait se confondre. A la paroi blanchâtre. Où seuls ses émeraudes et l’obscurité de sa crinière. Contrastent avec le décor blême et livide. « J’ai bientôt terminé. Et il se fait tard. » Il se fait tard ? J’ai pourtant l’impression d’avoir encore toute une vie. Devant nous. Je la rejoins. Mes jambes viennent se caler contre les siennes. Les encadrent. Je m’accroupis. Pour former une proximité indécente. Et fend mon visage d’un sourire sans sens. Je reste muet. Préférant le silence. Et tout ce qu’il peut signifier. Préférant l’absence de mots. Qui pourrait briser cette atmosphère surchauffée. Mes mains attrapent les siennes. Pour créer un contact. Que j’ai longtemps plus provoqué. Je nous redresse. Lui fait face. La dominant d’une tête. Proche et éloigné à la fois. Je sens la fraicheur de son souffle. Respiration empoisonnée. Et enchanteresse. Mes doigts s‘aventurent sur sa clavicule. Chemin fraichement exploré. Par la lame glaciale et tentatrice. Qu’elle a su me tendre un jour. Mon index poursuit sa lente descente. Le long de sa trachée. De son sternum. Entre ses seins. Il plonge sur ses abdominaux chimérique. Termine son parcours jusqu’à son nombril. Et suit l’itinéraire dans le sens inverse. Posément. Progressivement. Mes paumes prolongent la course sur ses épaules délicates. Tombent un instant le long de ses bras humides. Et abandonne la soie de son épiderme enjôleur. « Ton impureté se cache bien. »
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