|
sujet; (7 AOUT 1992) VISHA • So I get on the road and ride to you |
| Visha - 07.08.1992 - Nurimberg The fire, the wine, the bed and you In this crimson light I find the truth And truth is like a punch or two It hits you hard it knocks you through Viktor Heidelberg est un homme depuis sept ans maintenant. Il est en couple avec Sasha Blacksmith depuis quatre ans. Arnold, le fils de la susnommée, l'appelle Papa. L'année dernière, il était là pour la réunion parent-professeur. Sasha a enfin marmonné il y a quelques mois qu'elle ne se voyait avec personne d'autre que lui. Il a enfin sa boutique, la sienne, à lui, depuis quelques mois, et elle marche bien, alors ils n'ont pu à se soucier de l'argent. Alors voilà. Il est temps pour Viktor Heidelberg de demander Sasha Blacksmith en mariage.
« Sasha. J'ai quelque chose à te dire. Je ne sais pas et je n'ose pas imaginer qu'elle va être ta réaction. Je fais de mon mieux pour en faire abstraction, sinon je ne serais pas là aujourd'hui, avec toi. Je t'aime Sasha, tu le sais, je pense, même si je me demande toujours si tu réalises parfois à quel point tu as apporté quelque chose d'incroyable et d'inédit dans ma vie. Je t'aime plus que tout, et Arnold est, pour moi, le fils que je n'aurais pas du avoir. Parce que je ne le mérite pas, parce que je ne mérite aucun de vous deux. Mais je te promets que je fais de mon mieux, et que je ferai de mon mieux tout au cours de notre vie. Je te promets de faire tout mon possible pour survenir à vos besoins à toi, à Arnold, et à tous les animaux de compagnie que tu souhaiteras adopter. Je te promets d'être toujours là pour toi, comme tu as toujours été là pour moi. Et je suis prêt à le jurer devant toutes les autorités et instances que tu jugeras nécessaire. Sasha Blacksmith, acceptes-tu de- rah putain de merde j'ai oublié la partie sur la boutique ! Tu as ta boutique, tu as de l'argent donc tu la demandes en mariage ? C'est pas si compliqué non ? » Il est dans la salle de bain de leur appartement au dessus de la boutique, il fixe le miroir, et il répète, encore et encore, le discours pré-fait et pré-construit qu'il a d'abord écrit sur papier avant de l'apprendre par cœur. Il va y arriver, il est devant sa glace, Sasha va arriver d'une minute à l'autre, il doit le faire. Il va y arriver. Courage Viktor. Il défroisse le papier entre ses mains et marmonne de nouveau en relisant les mots qu'il a écrit, raturé et réécrit sur le parchemin. Puis il regarde de nouveau dans le miroir, et répète toutes les réactions qu'aura certainement Sasha, parce qu'il s'y prépare, parce qu'il faut s'y préparer : « T'as fumé quoi Heidelberg ? Tu veux échapper au rangement des courses avec tes conneries ? -Heu.... Vik ? Tu sais ce que je pense du mariage et tu me demandes quand même ? T'es maso ou... ? -... Je suis, … je suis désolée Vik je croyais pas que tu irais jusque là... si j'avais su je t'aurais épargné cette peine... Tu crois qu'ils remboursent en avoir à la bijouterie ? -Bon, heu, Heidelberg, je sais pas dans quel monde de timbré tu vis, mais si tu crois que je vais épouser un trans qui se croit viril avec sa chemise bleue... » Il s'arrête, et fixe la chemise en question. « Putain elle a raison, qu'est-ce que je fais en chemise bleue. Tout ça parce qu'elle m'a fait un compliment dessus. Et puis quoi encore hein, un smoking ? T'es con Viktor, t'es con t'es con t'es con. » Et le voilà reparti dans la chambre, agitant sa baguette pour refaire défiler tous ses vêtements cherchant quelque chose à la fois classe, mais cool, mais digne, qui le rende beau, mais pas prétentieux, viril, mais pas macho, mais quand même qui lui plaise et qui... Il finit torse nu, sur le lit, à soupirer et à marmonner : « Si seulement Adèle était là... » elle lui trouverait le t-shirt qu'il faudrait en un rien de temps.
Alors qu'il finit sa phrase, il entend un bruit à l'entrée de la chambre. Aussitôt sur ses deux pieds, tendu comme un ressort, vérifiant en un mouvement en arrière que la bague est toujours bien cachée dans la poche arrière de son jean, il voit avec sidération que Sasha est visiblement rentrée bien plus tôt que prévu des courses. Elle n'a pas l'air de bonne humeur, surtout après ce qu'elle vient sûrement d'entendre, mais il est bien trop sous le choc pour le remarquer. La nervosité lui bloque aussitôt la gorge et lui fait monter un terrible rouge aux joues. Pris sur le vif, il bafouille : « Oh, je, je pensais pas que tu, enfin je t'ai pas entendue rentrer est-ce que, ça a été ? » Et dans un effort pour ne pas paraître suspect, il attrape une marinière qui trainait à côté de lui sur le lit.
Putain, sérieusement Viktor, tu vas faire ta demande en mariage en marinière ? T'as rien trouvé de plus gay ? |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | viktor heidelberg but oh my dear, i can’t be clever and stand-offish with you: i love you too much for that. too truly. you have no idea how stand-offish i can be with people i don’t love. i have brought it to a fine art. but you have broken down my defences. and i don’t really resent it. Sasha est fatiguée. Elle est souvent fatiguée, en ce moment. Même si elle ne travaille plus à des heures absolument impossibles dans des endroits absolument impossibles, même si il lui dit qu'elle n'a pas besoin de s'inquiéter autant maintenant qu'il a lui-même un revenu plus conséquent et stable, même si même si même si, Sasha est fatiguée. Elle a tellement, tellement tout donné pendant ces dernières années que maintenant, la fatigue, c'est un peu sa meilleure amie. Évidemment, Viktor fait d'elle la plus heureuse des femmes. Évidemment, elle n'a rien trouvé de plus beau que son sourire ravi et un peu apeuré quand il a signé pour avoir son salon de tatouage. Évidemment, tous les matins, elle est heureuse, quand elle se réveille et qu'il est là, juste là, contre elle et qu'il sourit d'un air un peu endormi aussi quand elle lui embrasse le nez, “ salut, Heidelberg, ” dit-elle, et il sourit encore plus.
Sauf que là, elle n'est pas heureuse du tout. Son téléphone n'a pas arrêté de sonner pendant qu'elle arpentait à grands pas les rayons du supermarché où elle fait les courses, elle a cru que c'était Viktor qui l'appelait pour un truc dont seul lui a le secret (genre, quelle chemise je mets ce soir pour le restaurant? ils n'allaient jamais au restaurant, mais Sasha pouvait parfaitement l'imaginer dire ça) mais quand elle a décroché, c'était pas du tout lui.
Elle est dans un état de nerfs plutôt avancé quand elle rentre dans leur petit appartement pour l'entendre parler d'ADELE BONES. Sasha Blacksmith n'est pas du genre JALOUSE. Que les autres femmes regardent Viktor et le désirent, elle s'en fiche. Qu'il regarde les autres femmes... bon, ça l'agace un peu, mais elle-même se surprend parfois à admirer les fesses d'un passant quand bien même elle préfère celles de Viktor. Elle n'est pas POSSESSIVE ou JALOUSE, pas en temps normal. ADELE BONES N'EST PAS UN TEMPS NORMAL. Elle déteste penser à elle. Elle déteste parler d'elle. Et surtout, elle déteste quand Viktor invoque son nom comme il vient de le faire: avec un peu de nostalgie, un peu de longing, un peu de rêverie, comme si elles étaient encore les meilleures amies putasses qu'elles étaient à Poudlard, Bones et Bagshot. Elle le trouve sur le lit de leur chambre, torse nu, l'air perdu, l'observant avec ses grands yeux pâles. Il est beau. Il est absolument trop beau et ça fout Sasha en boule, l'idée que de le voir torse nu lui mène en tête une quantité plutôt impressionnantes d'idées. Quand est-ce qu'il est devenu aussi important pour elle? pour sa vie? son équilibre et son bonheur? C'est stupide et c'est comme ça et elle ne peut rien y faire. Sasha déteste quand elle ne peut rien faire face à une situation. « Oh, je, je pensais pas que tu, enfin je t'ai pas entendue rentrer est-ce que, ça a été ? » Sasha croise les bras.
C'est jamais quelque chose de bien, quand Sasha croise les bras. Soit ça veut dire qu'elle va se mettre à sourire en disant quelque chose de stupide pour vous faire sourire avant de vous sauter dessus pour une session de sexe d'enfer, soit ça veut dire qu'elle va se mettre à hurler et dans ce cas-là, mieux vaut savoir courir vite et bien. Mais elle ne hurle pas. Pas sur Viktor. Pas comme ça, pas aujourd'hui, alors qu'elle est si fatiguée. C'est sans doute pire, cette voix un peu terne et un peu froide qui s'échappe d'entre ses lèvres: c'est Sasha sans vraiment être Sasha. “ Si seulement Adele était là, quoi? demande-t-elle, l'air lasse, avant de lever les yeux au ciel. Peut-être qu'elle aurait les bons mots pour t'apprendre à décrocher ton téléphone quand il sonne? Tu l'as encore perdu? Ensorcelé et oublié? Jeté à travers la fenêtre? ” Elle a beaucoup de mal à s'empêcher de hurler, mais elle le fait. Pas aujourd'hui pas aujourd'hui pas aujourd'hui, même si tout en elle lui crie de crier, crier, jusqu'à ce qu'il se mette à frissonner et à regretter ses mots, ce sale con. “ L'école a appelé. Apparemment, Arnie a disparu, enfin, est devenu invisible, comme la première fois. Ils ont essayé de te joindre puis se sont... rabattus sur moi. Pincement de lèvres. Ils l'ont retrouvé, il va bien, mais ils ont paniqué et- pour l'amour de Dieu, Viktor, et si ça avait été plus GRAVE? ” Voilà, là, c'est bon. Bonne tonalité. “ QU'EST-CE QUE T'ÉTAIS EN TRAIN DE FAIRE PENDANT QUE NOTRE FILS ÉTAIT DISPARU, INVISIBLE, KIDNAPPÉ, PERDU? QU'EST-CE QUI POUVAIT ÊTRE PLUS IMPORTANT QUE ÇA? T'ADMIRER DANS LE MIROIR? ADELE? ” Le mot est lancé comme une malédiction, ou une injure; tout son visage se tord, de quelque qui ressemble à de la haine mais aussi à de la fragilité. Elle déteste Bones mais surtout, elle déteste Viktor, enfin, Morrigan quand elle était avec Bones. “ Et j'ai pas trouvé de lait écrémé pour toi, ” grince-t-elle sur un ton un peu moins explosif, décroisant finalement les bras et se détachat de l'encadrement de la porte pour retourner dans la cuisine pour ranger le sac de courses qu'elle y a déposé. |
| | | |
| Visha - 07.08.1992 - Nurimberg The fire, the wine, the bed and you In this crimson light I find the truth And truth is like a punch or two It hits you hard it knocks you through « Si seulement Adèle était là, quoi? »
Ah oh, heu, oups ? Il reste là, comme un con, à rosir encore un peu, parce qu'il a pas pris en compte qu'elle avait entendu ça par rapport à Adèle et que... « Peut-être qu'elle aurait les bons mots pour t'apprendre à décrocher ton téléphone quand il sonne? Tu l'as encore perdu? Ensorcelé et oublié? Jeté à travers la fenêtre? » Il devient rouge comme une pivoine à peu près à ce moment-là et il bafouille encore, complètement perdu : « Ah oh, euh, non, je, enfin. » Il ne sait pas quoi dire, mais il sait que ce n'est pas le moment de lui faire remarquer qu'Adele aurait depuis longtemps détruit quelque chose d'aussi chiant qu'un téléphone. Ce qu'il a en effet été tenté de faire de nombreuses, nombreuses, nombreuses fois. Parce que le téléphone que Sasha lui a filé, il ne sait pas quoi en faire. Ça sonne, ça vibre, ça brille, et y a des trucs partout d'écrit et il ne comprend pas pourquoi y a tout qui bouge quand il veut juste appeler quelqu'un. Alors oui, le téléphone, le plus souvent, il se prend un « Silencio » (parce qu'il n'a toujours pas compris où le passer en mode silencieux), ou alors il le fait gérer à sa place les appels et, bon, heu, dernièrement, oui, il se pourrait qu'il ai laissé l'instrument du diable dans une veste avant de la laver. Mais sans faire exprès hein promis. Bref, non, vraiment, son téléphone, il l'aime pas, du tout. Mais il ne va pas aller l'expliquer à Sasha. Surtout en citant Adele. Surtout aujourd'hui. « L'école a appelé. Apparemment, Arnie a disparu, » il a un semblant d'arrêt cardiaque et il passe du rouge au blanc en quelques secondes chrono. « enfin, est devenu invisible, comme la première fois. Ils ont essayé de te joindre puis se sont... rabattus sur moi. » Argh, elle pince les lèvres, pas bon, pas bon, pas bon du tout. « Ils l'ont retrouvé, il va bien, mais ils ont paniqué et- pour l'amour de Dieu, Viktor, et si ça avait été plus GRAVE? » Ok, elle commence à crier, ça hausse le ton, c'est pas bon du tout pour ses fesses. Il y a la bague de mariage qui lui brûle les fesses, l'air de lui dire qu'elle n'ira jamais se blottir sur le charmant petit annulaire de la charmante et délicate jeune femme qui commence à crier sur son mari un peu secoué pour le coup. « QU'EST-CE QUE T'ÉTAIS EN TRAIN DE FAIRE PENDANT QUE NOTRE FILS ÉTAIT DISPARU, INVISIBLE, KIDNAPPÉ, PERDU? QU'EST-CE QUI POUVAIT ÊTRE PLUS IMPORTANT QUE ÇA? T'ADMIRER DANS LE MIROIR? ADELE? » Ok. C'est sorti. Le plus souvent, quand ça sort, chez Sasha, c'est qu'après ça redescend. Et c'est potentiellement à ce moment qu'il peut commencer à essayer d'en placer une. Pourquoi il veut l'épouser déjà ? Ah oui, parce qu'elle est la meilleure qui lui soit jamais arrivé. « Ah heu, mais non, rien n'est plus important que ça mais je... » Mais je suis en train de répéter mon discours pour que tu me sois fiancée ? Non ? Ca marche pas ? Il va pour ouvrir encore la bouche vers une autre excuse vaseuse. « Et j'ai pas trouvé de lait écrémé pour toi. » Avec horreur, il la voit lancer ça comme si c'était la chose la plus mesquine au monde à dire, puis décroiser les bras, et juste quitter la pièce.
Ok, ok, alors ça dans son petit manuel pour dresser la Sasha Blacksmith, c'est mauvais signe, très mauvais signe. Si elle lâche l'affaire avant même d'avoir eu une explication crédible, c'est qu'elle n'en veut pas, de son explication. Et si elle ne veut pas de son explication, c'est qu'elle s'en fiche. Si elle s'en fiche, c'est qu'elle compte bouder dans son coin, et donc qu'il n'a vraiment aucune chance de subtilement l'amener sur le balcon de la chambre pour lui faire sa demande sous le soleil couchant. (Quoi ? Quand on a grandit persuadée qu'on n'aurait jamais de mariage et d'enfants, on apprend à faire des gros fantasmes sur ces moments qui n'arriveront jamais. Et Viktor a décidé il y a longtemps qu'il fera sa demande en mariage sous le soleil couchant. Ah mais merde du coup Arnold sera rentré des cours.... bon il improvisera.)
C'est donc en courant que Viktor sort de sa torpeur pour se précipiter vers le couloir, rattraper Sasha, et la retenir par la taille avant de se faufiler juste devant elle pour retourner dans la cuisine. Il a sa petite contrite de pauvre garçon pris sur le fait. « Sasha, je suis désolé, vraiment, je voulais pas te laisser toute seule là-dedans. » Il sait qu'elle va essayer de se défaire de son étreinte, et il la lâche d'avance, parce qu'on ne retient jamais Sasha par la force. Pas forcément pour survivre, juste parce qu'on ne veut pas la voir trembler de peur. Alors il la lâche, mais il rattrape juste après une tresse colorée, déterminé à se tirer de cette mauvaise passe avant d'être interrompu par un mioche ou un rendez-vous. « Tu sais comment je suis avec ces trucs de moldu, s'ils m'avaient envoyé un hibou j'aurais réagi immédiatement. Je vais le retrouver ce télgréphon, ne t'inquiète pas, et je l'attacherai quelque part dans la boutique, et il sonnera assez fort pour que je l'entende de partout. » Et qu'il lui donne encore de se pendre, aussi. « Je suis vraiment désolé, j'ai la tête ailleurs dernièrement, je laisse filer des trucs, je... » Il lui tripote le col, désespéré de se faire pardonner, ne se rendant pas compte qu'il commence à glisser sur un autre terrain terriblement humide. « Ça ira bientôt mieux, je te le promets. » Il réalise enfin qu'il donne une autre accroche pour la colère de Sasha, et qu'il vaut mieux déguerpir, et vite, avant qu'elle lui demande ce qui lui occupe autant l'esprit dernièrement. (Que tu dises oui, que tu lui dises oui, s'il te plait dis moi oui.) « Et ne t'inquiète pas pour le lait va, il reste bien assez de café pour l'instant. » Et il rigole doucement, avant d'enfin reculer vers la cuisine : « Je t'aide à défaire les courses ? » Il faut toujours se méfier, lorsque Viktor est trop gentil, cela veut toujours dire qu'il s'en veut pour quelque chose. |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | Il la retient. Évidemment qu'il la retient. Généralement, Sasha déteste ça mais autant qu'elle le déteste de faire ça, elle l'adore. Ça veut dire qu'il la retiendra toujours, non? Toujours... c'est stupide, comme mot et comme concept, toujours. Pourtant, Viktor lui inspire des envies de toujours. C'est con. C'est quelqu'un de tellement stable et entier et sur lequel on peut se reposer sans avoir peur. Sasha n'a pas peur avec Viktor. Même quand il la retient un peu abruptement, même quand il bloque le passage et même quand il lui adresse ses grands yeux pâles qui la font fondre à chaque fois. Il doit avoir appris, avec le temps, que c'était une arme de destruction massive pour Sasha. « Sasha, je suis désolé, vraiment, je voulais pas te laisser toute seule là-dedans. » Elle fait la moue, détourne les yeux, recroise les bras même quand les doigts de Viktor effleure sa peau en attrapant une tresse. « Tu sais comment je suis avec ces trucs de moldu, s'ils m'avaient envoyé un hibou j'aurais réagi immédiatement. Je vais le retrouver ce télgréphon, ne t'inquiète pas, et je l'attacherai quelque part dans la boutique, et il sonnera assez fort pour que je l'entende de partout. » Elle ne sait pas trop pourquoi elle aime bien quand il parle comme ça. Quand il dit qu'il va changer, qu'il veut changer, tout arranger, en changeant son comportement, en s'obligeant à souffrir des trucs de moldu qu'il déteste. Il est si empressé, si désolé, si inquiet aussi. Et elle pensait ne pas pouvoir l'aimer plus.
Viktor est bel et bien le seul à pouvoir faire retomber sa colère comme une énorme vague. Un moment elle est là: menaçante, mortelle et puis l'instant suivant, elle s'écrase sur le rivage et il n'en reste plus rien. « Je suis vraiment désolé, j'ai la tête ailleurs dernièrement, je laisse filer des trucs, je... Ça ira bientôt mieux, je te le promets. » Sasha ne sait pas quoi penser alors elle ne dit rien. Elle a recroisé les bras et ils se mettent à trembler, étrangement, tant elle les serre l'un contre l'autre. Toute sa silhouette tremble un instant, alors qu'un long frisson lui remonte le long de l'échine comme une secousse sismique, puis elle se détend tout aussi soudainement en repoussant toutes les pensées désagréables qui l'envahissent brusquement. Et si il avait juste envie de retourner en Angleterre? Dans les bras d'Adele Bones? Ce doit être ça, qui lui occupe tant l'esprit. Peut-être qu'il ne veut plus d'elle, d'elle et son gamin, d'elle et sa vie un peu moldue, d'elle et ses petites rondeurs là où Bones était et doit être encore aujourd'hui en membres minces et nerveux, d'elle et sa grande gueule, d'elle et son éducation non-sorcière, d'elle et du reste. Peut-être qu'au bout de quatre ans de couple, sept de colocation, il a décidé qu'il en avait marre. C'est stupide, parce qu'il vient tout juste de signer pour son salon de tatouage... mais Sasha s'est toujours dit que si Adele lui avait envoyé un message après l'avoir retrouvé, en lui demandant de revenir, alors Viktor serait retourné dans ses bras, ventre à terre, en la plantant là, seule avec Arnie en Allemagne. « Et ne t'inquiète pas pour le lait va, il reste bien assez de café pour l'instant. Je t'aide à défaire les courses ? — Non, ça va, ” marmonne-t-elle, les lèvres sèches, le contournant pour arriver la première dans la cuisine.
Elle s'affaire, met les trucs verts que Viktor veut qu'elle achète dans le bac à légumes, le lait entier dans la porte du réfrigérateur et les céréales chimiques qu'Arnold adore dans le placard. Elle va devoir ressortir pour aller acheter ce qu'on ne peut pas trouver en supermarché: ingrédients pour potions de sommeil pour elle (ils ont un chaudron dans la salle de bains qu'ils utilisent tous les trente-six du mois) et une nouvelle paire de caleçons pour lui. Sasha est en train de penser à ça alors qu'elle finit de ranger ce qu'elle a récupéré en vitesse au supermarché, au téléphone avec l'école, son téléphone de trois kilos coincés entre l'oreille et l'épaule. Dieu qu'elle déteste les téléphones. Bizarrement, elle préfère les hiboux mais impossible d'envoyer un hibou à une école moldue pour leur dire de les contacter avec lui la prochaine fois qu'Arnie a un problème. “ Tu sais, Viktor, ” commence-t-elle, de ce ton qui peut annoncer le meilleur comme le pire. Elle lui tourne toujours le dos, se lave les mains dans l'évier, tout pour ne pas le regarder, pour ne pas faiblir. “ Si tu veux... retourner auprès de ta famille ou j'sais pas quoi, j't'en empêche pas. Je comprendrai. Ça fait des années, elle doit te manquer. ” Elle ne prétend même pas vouloir dire autre chose qu'Adele Bones en parlant de famille. La famille de Viktor n'est pas vraiment une famille, aux yeux de Sasha. “ On se démerdra sans toi. ” Et sa voix est un peu fragile, un peu hésitante à cet instant précis. Elle ment. Elle ment tellement, et il ne faut pas être un génie pour le voir. C'est fou, de construire des toujours chez les gens et d'être incapable de le leur dire.
Elle fait volte-face pour l'observer et cette fois, son visage n'a rien de fragile ni d'hésitant. Elle pince des lèvres à nouveau, croise les bras à nouveau, détourne le regard. “ J'veux dire. Te sens pas obligé de rester pour Arnie. Je peux m'en occuper aussi, tu sais. ” Elle dit ça d'un ton dur, le mettant presque au défi de dire le contraire. Elle le traite comme un étranger, non pas comme l'homme qui la fait rire et sourire et qui a confiance en elle malgré tout. Elle le traite comme un étranger parce qu'elle a soudainement peur qu'il en devienne un et qu'elle n'ait pas le courage de le retenir avec les mots qui lui brûlent les lèvres depuis le moment qu'ils se sont imposés à elle: ne pars pas. Jamais. Mais jamais et toujours, c'est des concepts stupides et imaginaires pour une orpheline comme Sasha. Alors ses lèvres restent pincés, ses yeux revenant s'inviter sur le visage de Viktor, le fouiller de fonds en combles pour y chercher une quelconque émotion traîtresse, le moindre désir de partir. |
| | | |
| Visha - 07.08.1992 - Nurimberg The fire, the wine, the bed and you In this crimson light I find the truth And truth is like a punch or two It hits you hard it knocks you through Bon alors, là, en fait, techniquement, Sasha est en train de demander un truc débile avec un air mutin genre « Et tu me feras des œufs brouillés demain ? » ou quelque chose d'autre pour permettre à Viktor de se faire pardonner. Parfois, elle passe juste directement au moment où elle glisse ses mains dans ses poches arrière d'un air intéressé qui rend très souvent Viktor atrocement rouge. Et il craint ce scénario, à cause de la bague dans sa poche, parce qu'il ne veut pas briser l'effet de surprise parce qu'il veut voir son expression émerveillée avant de réaliser qu'il a sifflé leurs économies pour ce petit bijou qu'elle ne voudra peut-être même pas. Il craint un truc comme ça, le Viktor, par un « Non, ça va » désintéressé alors qu'elle le dépasse sans même vraiment le regarder. Quoi ? Il a fait quoi encore ? Il comprend pas, et il commence à paniquer. Il craignait qu'elle insiste, qu'elle s'insurge ou qu'elle lui pardonne, pas qu'elle s'en fiche. C'est jamais bon quand Sasha s'en fiche, ça, il l'a bien retenu. Parce que ça fait que quatre ans, mais qu'il commence à la connaître. Et que dans ces cas-là il faut insister, jusqu'à ce qu'elle lâche le morceau, à travers de la rage ou de la peine, mais juste que ça sorte. Alors il la suit, le petit Viktor, et il range avec elle dans son dos, en commentant comme un con ce qu'elle a pris « Oh cool tu as pris des prunes on pourra faire une tarte ! Ça vaut pas la tarte au citron mais il faut bien que Arnie se fasse à autre chose ! » Mais elle ne l'écoute pas, visiblement, vu qu'elle range dans son coin comme ce truc que les moldus appellent robots et qui font penser à la vision qu'avait Viktor, enfant, des inferi.
Finalement il n'en peut plus et il se dirige vers elle pour la secouer un bon coup, histoire qu'elle réagisse, d'une manière ou d'une autre, à ce qui se passe. C'est là qu'un « Tu sais, Viktor, » lui glace le sang. Il reste là, immobile, incrédule, alors que quelque chose qui se rapproche un peu trop de l'enfer se déverse sur lui. Il y a d'abord sa voix, à Sasha, sa voix toute douce et trainante, où il sent la fragilité et l'hésitation même quand elle met de l'acier et des dents acérées tout autour. N'importe qui d'autre que Viktor aurait peur de cette grande femme à la chevelure impressionnante et aux yeux enflammés. Un autre que lui essayerait de se préserver de ce genre de danger mais il y a quelque chose, quelque chose qu'il n'arrive pas à vraiment comprendre, qui le fait toujours se précipiter sur la lame dès qu'elle la pointe vers lui. Parce que quelque chose lui dit, dans ses tripes, que plus elle lève l'épée en sa direction, plus elle a besoin qu'il la serre dans ses bras. Retourner chez sa famille, quelle famille ? Mais que vient faire Adèle là-dedans ? Que vient foutre Adèle dans leurs histoires ? Et comment elle compte se démerder sans lui, hein, elle serait incapable de penser à vérifier le cartable d'Arnie tous les matins, rien que ça, et on ne parle même pas de lui faire ranger sa chambre. Et puis il est quoi, là, un étranger, c'est ça ? Qu'on peut juste licencier, merci d'être passé, on ne vous retient pas ? Un autre que Viktor aurait sûrement éclaté de colère avec ce genre de question à la bouche, l'insultant de remettre en cause leur relation, leur amour, son investissement. Viktor, lui, n'a vraiment pas assez d'ego pour aller jusque là.
Non, Viktor, là il est en train de se pisser dessus parce que sa demande de mariage va être complètement ratée. Il est aussi dévasté de voir comment Sasha va mal, et qu'il ne sait pas comment c'est arrivé, et pourquoi, et qu'il ne pensait pas qu'un simple oubli de téléphone provoquerait ça. Il reste là, comme un grand benêt, à ne pas savoir comment réparer la situation sans casser encore plus de choses sur la route. Il se demande s'il va devoir dormir à l'hôtel ce soir, pour lui laisser le temps, la place, de déménager, si elle ne veut plus de lui. Il commence à partir dans ce genre de panique lorsque, enfin, elle finit par se retourner pour le regarder. Et c'est parce qu'elle le regarde avec tant de douleur dans les yeux qu'il sait enfin quoi faire. Parce qu'il n'y a qu'une chose à faire pour faire taire cette petite tête de linotte.
En deux pas il est devant elle, l'attrape par la main, la gauche, oui c'est bon c'est la gauche. « Sasha je. » Là il a la gorge qui devient complètement sèche, alors il arrive même pas à dire la suite, il tousse un peu, au comble de l'embarras avant de poursuivre, déjà un peu rose. « C'était pas vraiment prévu comme ça, il manque plein de trucs, y a pas le balcon et je suis en marinière mais bon tant pis hein, comme on dit, quand faut y aller il faut y aller. » Il baragouine encore quelque chose qui se perd dans sa barbe et il commence un peu à paniquer de ne pas arriver au bout de son discours, oui, son discours, il s'en souvient de son discours il le connaît par cœur il suffit de : « Je t'aime Sasha. Je pense que tu le sais, sauf quand tu l'oublies, parce que tu peux vraiment être un peu bête parfois. » Non, merde, non, insulter sa dulcinée c'est pas une bonne idée avant la demande en mariage. Putain Viktor mais reprends toi. « Je voulais pas dire ça je veux dire que même si Adèle compte... comptait, comptait énormément pour moi tu es différente, et primordiale, et puis avec Arnie je ne peux pas partir parce que... non je veux pas dire que je me force, hein, j'adore Arnie, et toi aussi. Et vous ne me méritez pas, NON, NON, je voulais je ne vous mérite pas, ok, ok ? » C'est un fiasco, un complet fiasco, il a tout raté, elle va dire non, elle va forcément dire non alors vas-y accouche, imbécile. « C'est juste que maintenant que j'ai ma boutique et que ça va mieux et qu'Arnold sait enfin lire. » Non mais commence pas à lui dire que tu songes à prendre le mioche en témoin t'es fou ou quoi ? « Hm. » Il s'arrête pour fouiller sa poche arrière de celle qui ne tient pas sa main qu'il serre d'ailleurs beaucoup trop fort et en sortant la bague, en la présentant devant elle, il prend la peine d'ajouter et de finir :
« Et du coup tu peux dire non, et je comprendrais, et c'est normal mais si tu veux, enfin plutôt, est-ce que tu accepterais de bien vouloir, Sasha Heidelb.... Sasha Blacksmith, Sasha Blacksmith, de bien vouloir devenir ma femme ? »
Voilà, c'est dit, et il a l'air d'un poisson hors de l'eau avec sa marinière rouge et ses joues accordées et ses grands yeux effarés d'un mec qui vient d'absolument, et profondément de, tout, foutre, en, l'air. |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | Il lui attrape la main et elle fait appel à tout son self-control pour ne pas échapper brusquement à ses doigts. Elle ne supporterait pas le rejet et la douleur sur son visage. Mais surtout, Sasha ne supporterait pas le froid laissé derrière. Elle a envie de s'énerver, de lui dire qu'elle en a marre de Bones, toujours Bones, avec sa silhouette et son ombre qui réapparaissent à chaque fois qu'il prononce son prénom comme si elle était humaine ou hybride ou whatever qu'ont inventé ces sorciers élitistes. C'est plus fort qu'elle. Sasha, c'est une femme forte. Quand t'es orphelin, tu dois forger tes armes, porter ton armure. Mrs Gouttesec lui a appris ça: cette confiance de tous les instants, cette assurance devant tous les gens et cette aisance dans toutes les situations. Sasha n'appartient nulle part et rien n'appartient à Sasha; pourtant, quand elle se promenait dans le hall de Poudlard, l'école aurait tout aussi bien pu lui appartenir. Toujours le menton relevé, la tête dressée et le regard furieux contre quiconque lui rappelait sa misérable existence: Bones et Bagshot les premières, à critiquer ses vêtements de seconde ou troisième main, sa naissance peu fameuse et le reste. Elle a toujours eu cette armure, mais cette armure a disparu avec Viktor parce que Viktor n'est pas Bagshot mais Heidelberg, parce que Viktor est Viktor et parce que Viktor lui tient la main, en cet instant précis, avec toute la gentillesse du monde et toute l'affection de l'univers dans les yeux, comme autant d'étoiles. Elle ne s'était pas rendue compte combien le poison Bones s'était glissé dans ses veines jusqu'à maintenant. Combien chaque attaque, chaque mot, chaque insulte à son égard avait creusé des petits trous que même son assurance légendaire n'avait pas pu combler. Et combien ces petits trous devenaient sans fond à chaque fois qu'elle se souvenait que Viktor avait été Bagshot et qu'elle avait lancé autant de mauvais mots, autant d'insultes et autant d'attaques en compagnie d'Adele fucking Bones.
Si il lui lâche la main, elle va se briser. « Sasha je. » Elle arque un sourcil devant sa gêne et sa maladresse, l'embarras qui colore ses joues d'un rouge qu'elle se serait empressée de moquer en temps normal. Mais ce n'est pas un temps normal. Son coeur est en partie à des années en arrière, quand Bones et Bagshot lui menaient la vie dure et qu'elle n'en montrait rien, son coeur est en partie avec Arnie, qui a dû avoir peur et qui aimerait sans doute qu'ils aillent le chercher à l'école, son coeur est en partie dans un endroit sécurisé et secret où elle le laisse la plupart du temps mais surtout, son coeur est en pus grande partie là, juste là, dans la main de Viktor. Elle n'arrive pas à parler, elle peut juste serrer ses doigts. Me lâche pas. « C'était pas vraiment prévu comme ça, il manque plein de trucs, y a pas le balcon et je suis en marinière mais bon tant pis hein, comme on dit, quand faut y aller il faut y aller. » C'est bon, elle l'a cassé, il commence à dire n'importe quoi. Un jour, sa meilleure amie Hestia lui a dit qu'elle avait peur que la plupart des gens ne savent jamais comment la gérer. Ce qu'elle avait voulu dire par là, c'était qu'elle était inquiète qu'un jour quelqu'un lui tombe dessus et se brise en mille morceaux. Sasha ne veut pas que ça arrive à Viktor. Elle desserre un peu son emprise sur ses doigts, l'interrogeant du regard avec un peu plus de douceur que quelques instants auparavant. « Je t'aime Sasha. Je pense que tu le sais, sauf quand tu l'oublies, parce que tu peux vraiment être un peu bête parfois. » Et puis Sasha, enfin, sourit.
Un sourire en coin, parce qu'il est nul avec les mots, Viktor. Elle, les mots sortent trop rapidement, elle n'arrive jamais à les mettre dans l'ordre et à les tisser correctement. Ils sortent, sans filtre ni limite, se précipitent à la frontière de ses lèvres, se sautent dessus pour être les premiers à rebondir sur sa langue. Elle ne contrôle pas ce qui se passe dans sa gorge; Viktor, lui, prépare toujours des petit discours. Elle trouve ça adorable. Mais il finit toujours par s'emmêler les pinceaux, et ça fait longtemps qu'elle a appris à ne pas lui en vouloir pour les lapsus stupides qui lui échappent quand il est nerveux et qu'il parle comme ça. Il l'aime. C'est stupide. Turkish aussi l'aimait, beaucoup, malgré tout. Mais il n'y a aucune autre comparaison à faire entre Turkish et Viktor. Il l'aime, il le lui dit, il l'a dit, et elle sait que c'est vrai, et puis elle l'aime aussi, cet idiot, avec son nez et ses yeux pâles et sa marinière.
Il parle il parle il parle. Sasha ne sait pas où il veut en venir mais elle sait où il veut en venir. C'est étrange. Elle a l'impression qu'il parle et qu'elle comprend mais que les mots cessent de faire du sens dès qu'ils tombent dans son oreille. Il parle et Sasha sent son coeur se loger dans sa gorge et ne plus partir. Il parle et Sasha a envie de sourire, de fondre en larmes, de le prendre dans ses bras ou d'écraser ses lèvres sur les siennes pour le faire taire. Elle ne sait pas si elle a envie d'entendre la fin de ce qu'il a à dire.
Il fouille dans sa poche et sort une bague.
C'est stupide. Sasha a déjà plein de bagues. C'est typiquement le genre de trucs pour lesquels elle s'arrête toujours devant une vitrine de magasin à l'air un peu glauque, pour observer les anneaux et bagues présentés avec intérêt, sans jamais rien acheter. Des fois, elle cède. Des trucs en bois, en faux argent, en fer, en toc. Elle s'en fiche, elle aime bien. Là, c'est autre chose. C'est une alliance.
« Et du coup tu peux dire non, et je comprendrais, et c'est normal mais si tu veux, enfin plutôt, est-ce que tu accepterais de bien vouloir, Sasha Heidelb.... Sasha Blacksmith, Sasha Blacksmith, de bien vouloir devenir ma femme ? »
C'est même une très belle alliance. Sasha est agacée parce qu'elle est très belle et a dû couter très cher et elle n'aime pas quand Viktor lui offre des cadeaux trop chers. Sauf que c'est pas un cadeau, c'est une promesse.
Enfin pour l'instant, c'est juste une demande un peu foireuse. Il est tout rouge, sa voix a tremblé et il a l'air complètement incertain, comme si elle allait dire non. C'est complètement stupide, parce que jamais l'idée n'aurait effleuré Sasha de jamais lui parler de mariage. C'est nul, les mariages, ça sert à rien. C'est juste une promesse sur un état civil quelque part, des mots griffonnés à l'encre et signé par des humbles inconnus. C'est juste une alliance qu'on porte comme une laisse. C'est juste le mythe du couple parfait, le mari qui travaille et l'épouse qui reste à la maison et Sasha n'a jamais voulu ça, avec personne. Elle sait même pas ce que c'est, un mari et une épouse, un papa et une maman, un vrai couple qui dure et qui s'aime. C'est un mythe, une légende, un conte qu'on utilise pour que les gamines comme Bagshot et Bones se comportent bien pour trouver l'époux parfait. C'est stupide, Viktor et Sasha valent mieux que ça, ils sont au-dessus de ça. Viktor est le mec de Sasha, le père d'Arnie, son compagnon pour la vie, ça lui suffit pas? Mais elle veut ça. Elle veut ça, elle le veut lui, pour toujours.
Et puis, il a dû le dire trois milliards de fois devant la glace, son discours nul. Travail mérite salaire. “ J'imagine qu'on est coincé tous les deux ensemble pendant quelques temps encore, Heidelberg, ” dit-elle comme si elle lui faisait une immense concession. Elle reporte son attention sur lui, ignorant le fait qu'elle a passé les dix dernières secondes à regarder la bague dans la paume de Viktor d'un air pensif sans rien dire. Sa tension et sa nervosité son palpables. Elle l'adore. “ Oui. Oui, j'accepte de bien vouloir devenir ta femme, Viktor, avec ou sans marinière. J'accepte même de porter l'alliance, de faire un mariage digne de ce nom et de répéter ces mots devant quelques personnes si t'en as envie. Je t'aime. J'ai balisé. Pardon. ” La main qui ne tient pas celle de Viktor (quand est-ce qu'elle s'est mise à le serrer si fort?) se lève lentement pour se poser sur le poignet de la main qui lui présente la bague. “ Maintenant enfile moi ça qu'on puisse baiser comme des bêtes. ” |
| | | |
| Visha - 07.08.1992 - Nurimberg The fire, the wine, the bed and you In this crimson light I find the truth And truth is like a punch or two It hits you hard it knocks you through Elle dit rien. Elle dit rien. Elle bug, elle bug complètement. Elle s'y attendait pas, elle était à des km de s'attendre à ça et maintenant il l'a cassée. Elle fixe juste la bague, et il ne sait pas trop s'il doit l'éloigner, la rapprocher, la ranger ou juste lui mettre directement au doigt pour la faire réagir. Parfois avec Sasha il faut juste foncer droit devant en espérant qu'elle réagisse à un moment donné, parce que la jeune femme a vraiment tendance à juste se déconnecter parfois, comme si c'était une chose polie à faire, en toute circonstance. Parfois, il lui demande juste ce qu'elle veut manger, et elle l'ignore juste pendant un long moment avant de finalement donner un plat extrêmement précis qu'il va passer la soirée à essayer de faire correctement. En fait, ça ressemble vraiment à ça, ce qu'il vit, actuellement. Il doit juste attendre à quelle sauce Sasha va le manger, et avec elle il pourrait s'attendre à un peu tout et n'importe quoi et être quand même surpris. Alors il attend, ou plutôt il fulmine, ou alors il se ronge les sangs intérieurement et s'il n'était pas en train de lui exploser la main d'un côté et de suer à grosses gouttes de l'autre il serait sûrement en train de s'arracher les cheveux et de se dévorer les doigts en attendant le verdict. Mais Viktor est immobile, et silencieux, et il n'y a aucun bruit, en dehors du bruit de l'horloge dans le salon qu'il attend d'ici, ce qui veut dire qu'il est vraiment en train de se perdre quelque part.
Et bien sûr, il s'insulte de tous les noms intérieurement. Mais ça, on commence à s'en lasser, alors arrêtons-nous là.
« J'imagine qu'on est coincé tous les deux ensemble pendant quelques temps encore, Heidelberg, » La phrase le surprend et le fait même sursauter, tant il était perdu dans son discours d'auto-flagellation interne. Il essaye de se reconnecter à la réalité, et il essaye de réaliser ce que tout cela doit bien vouloir dire. Ça veut dire, ça veut dire non, elle cherche un moyen poli de le refuser ou ? « Oui. » Oui mais à quoi, oui pour qu'il l'aide à ranger les courses ? « Oui, j'accepte de bien vouloir devenir ta femme, Viktor, avec - » La remarque fine sur sa marinière se perd quelque part dans l'espace temps et plus tard, Sasha sera la seule à se souvenir des phrases, pourtant bien senties, qu'elle lui lança ce jour-là parce que globalement à ce moment-là Viktor n'est plus avec elle. Il serre enfin le poing sur la bague en question, quitte à ce qu'elle glisse (ce qui serait embêtant quand même) et, rejetant le coude en arrière, laisse échapper un « YES ! » victorieux et extatique. La dignité, toujours la dignité. Il rigole comme un imbécile, un imbécile bienheureux, qui aurait enfin tout ce qu'il a pu jamais vouloir à Noël. Il finit par se réveiller de son fantasme éveillé (elle a dit oui elle a dit oui elle a dit oui) lorsqu'elle lui touche le poignet. « Maintenant enfile moi ça » et il lui sourit comme il ne lui a jamais souri et « qu'on puisse baiser comme des bêtes. » et il rougit comme une tomate et ouvre une bouche qui ne sait vraiment pas trop quoi dire.
« Ah, oh, heu, oui, bien sûr. » Il ne sait jamais comment réagir lorsqu'elle l'aborde comme ça, lorsqu'elle lui dit des choses comme ça. Parce que le sexe avec Sasha l'intimide toujours un peu, lui qui s'est habitué à ne pas connaître l'orgasme et à passer son temps à s'occuper de l'autre sans jamais vouloir être touchée. Et puis bien sûr, les batailles pour garder la lumière éteinte. Avec Sasha, il est loin de tout cela, et se sent comme une vierge effarouchée à chaque fois qu'elle le saisit brusquement par les fesses pour lui faire des promesses tendancieuses. « Co-commençons par la bague, veux-tu ? » C'est tellement pathétique mais en même temps il veut juste pouvoir passer cet anneau sur son doigt. Il réussit, enfin, difficilement, à défaire son emprise nerveuse sur la main gauche de sa future femme (sa future femme, sa future femme, sa future femme). Tremblant, il s'y prend à trois fois avant d'arriver à faire glisser le maudit bijou le long de son annulaire. Elle lui va. Heureusement qu'il lui a volé une bague pour savoir sa taille quand même. Il respire, et reste un instant à fixer cette charmante et jolie main, avant de relever les yeux, et de dévorer la jeune femme du regard, toute gêne envolée, juste terriblement amoureux. « Tu es magnifique avec ça, tu sais ? » Il aurait pu passer un long moment, comme ça, à roucouler des niaiseries délicates et tendres, si Sasha n'était pas Sasha. Elle a cet écarquillement des yeux qu'elle a parfois lorsqu'elle va passer à l'attaque, et soudain il se sent projeté par une forte poigne contre elle, un baiser fougueux venant se planter sur ses lèvres. Sasha, souvent, va trop vite, trop fort, et Viktor a envie de la faire ralentir et savourer le moment présent mais... mais merde, elle a dit oui, alors il saisit juste son merveilleux visage de ses mains encore tremblantes pour l'embrasser aussi, encore, encore. Et, une nouvelle fois, il aurait pu rester un long moment à juste savourer ses lèvres, mais bien sûr, la musique n'est jamais assez rapide pour sa fiancée (sa fiancée sa fiancée sa fiancée) et il se sent poussé en arrière vers la table, vers le mur, il ne sait pas, et une main se glisser quelque part dans son pantalon et il sent déjà le rouge lui monter aux joues et peut-être même une réflexion débile pour essayer de se défiler alors qu'il n'en a aucune envie et.
Puis soudain, le chant d'un rossignol au rez-de-chaussée. « Merde. » La porte d'entrée, un client. « Merde. » Il a pas fermé, rah le con. « Je suis désolé, je- je reviens tout de suite. » Il recule d'un pas et se rhabille précipitamment (à quel moment a-t-elle eu le temps de retirer sa ceinture par Merlin ? ), encore rouge, éperdu de honte. « Ne... ne bouge pas ok ? » Il a un geste de la main, comme si elle était un petit chien, ou un dauphin, alors qu'en vérité c'est surtout un geste pour calmer le dragon qui le fixe de ses yeux incendiaires. « Juste une seconde, ça marche ? »
Il dévale les escaliers qui le mène à la boutique dans un souffle. Il s'en souvient, maintenant, de comment il tenait le comptoir initialement avant de décider d'aller répéter son texte. Et bien sûr, vu qu'il a changé d'avis au moins sept fois, et qu'il a donc changé de sens le petit panneau à l'entrée à peu près autant de fois, il a du laisser sur « OUVERT » avant de finir devant le miroir. Il est con, il est con, il est con, il est con. « Bonjour madame ! » Et zut, elle est magnifique, la cliente. De longs cheveux bruns, des yeux verts saisissants, il est toujours absolument maladroit avec les femmes de ce genre. Mais non, il n'a pas le temps pour ces conneries. Avant même qu'elle puisse ouvrir la bouche, il la prend par l'épaule et la guide de nouveau vers l'entrée tout en lui mettant dans la main une de ses cartes de visite. « Je suis vraiment désolé madame, malheureusement nous sommes fermés. Je suis actuellement en train de faire ma demande en mariage à la femme de ma vie. (Pourquoi il n'arrive jamais à être aussi clair et direct avec Sasha ?) -Oh, heu, félicitations je- -Merci beaucoup madame, et je suis vraiment désolé de vous rejeter ainsi, nous ne manquerons pas de vous faire bénéficier d'une réduction si vous choisissez de revenir nous voir. -C'est bien normal, merci beaucoup mais je- -Au revoir madame, et bonne journée à vous. » CLAC.
Les escaliers, de nouveau, quatre à quatre, il ne sait plus la dernière fois qu'il a fait autant de sport. Pour Sasha il peut tout faire, il peut gravir tous les escaliers qu'il faut, abandonner toutes ses vies, se battre en duel, mettre une jupe, risquer sa vie, risquer son dos. Il peut tout faire pour la promesse d'être toujours, toujours avec elle, et il a envie de le lui dire, et de le lui répéter, parce qu'elle le mérite et parc qu'ils vont se marier et... Mais non, lorsqu'il se retrouve, haletant, dans l'encadrement de la porte, il ne dit rien de tout cela. Non, il la regarde en souriant, rayonnant de joie, avant de lui demander, goguenard : « Bah alors Mme Heidelberg, on reste à la cuisine pendant que l'homme travaille ? » |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | Il la fait rire. C'est stupide, mais elle l'aime parce qu'il la fait tellement, tellement rire sans essayer même de l'amuser. Il serre le poing et le brandit et on dirait qu'on vient de lui offrir la chose la plus précieuse du monde et Sasha ne peut pas s'empêcher de sourire tendrement, face à cet homme si nerveux et si amoureux qui pense vraiment qu'elle va dire non et qui en rugit presque de victoire quand elle dit oui. Oh, Viktor. Un instant il est victorieux, l'instant suivant il est complètement perdu, rouge jusqu'aux oreilles, et Sasha rit encore plus, parce qu'il la fait rire aussi comme ça. Au bout de quatre ans, il n'est toujours pas habitué aux petites phrases qu'elle laisse tomber juste pour l'embêter. Mais bon. Ça va. Il a encore toute l'éternité pour s'entraîner à ne plus devenir rouge comme une tomate. Ses hésitations et ses timidités la charment toujours autant, et elle lui adresse un sourire presque encourageant genre, you knew it was coming anyway, Heidelberg, comme si elle allait accepter de se faire fiancer à quelqu'un sans l'amener dans son lit au moins mille fois avant le mariage. Non. Elle n'a pas le temps d'attendre mille fois. On a le droit de se fiancer et se marier en un jour? Viktor doit savoir ce genre de choses. « Co-commençons par la bague, veux-tu ? » Et elle rit, intérieurement cette fois pour ne pas l'embarrasser, parce qu'elle a juste envie de lui dire: oui, enfile ça d'abord mais elle se retient au dernier moment, pince des lèvres. Ce genre de moment appartient au silence. Elle l'observe, sans le presser, essayer par trois fois de mettre l'alliance; et puis elle l'admire la glisser autour de son annulaire gauche sans mal.
Sasha croit pas aux maris et aux époux et aux compagnons et aux pères et au reste. Mais elle croit en Viktor, quand il regarde sa main, puis son visage, avec émerveillement. « Tu es magnifique avec ça, tu sais ? » Et lui est magnifique avec ce sourire sur le visage, cette expression proche de l'adoration qui se reflète sur le visage de Sasha, bien malgré elle. Elle aimerait tout garder pour elle, son respect, sa confiance, son amour, son adoration pour Viktor, Viktor et ses mains tremblantes, ses yeux hésitants, ses discours répétés et répétés et ses airs de vierge effarouchée parfois. Mais pour une fois, ça se lit entièrement sur son visage, en plus du désir qui va et vient en vagues maintenant qu'elle a dit oui et qu'il lui a promis, implicitement, qu'il ne va pas l'abandonner pour cette salope de Bones. Comment a-t-elle pu se soucier d'elle? S'énerver à cause d'elle? Dans cet univers où Viktor lui demande de l'épouser, n'existent qu'elle et lui, pendant un instant. Qu'elle et lui. Elle l'embrasse comme si elle avait peur qu'il disparaisse soudainement, après lui avoir promis un toujours idéaliste. Elle l'embrasse comme si ils n'avaient pas le temps, pas le coeur d'attendre. Elle l'embrasse un peu brusquement mais très amoureusement, l'attirant à elle sans lui laisser la possibilité de se défiler. Elle l'aime. C'est stupide mais voilà: elle l'aime. Elle l'aime tellement qu'elle ne saurait pas l'exprimer, tellement qu'elle n'a pas les mots pour lui dire: alors elle se contente de ses lèvres, fermement pressées sur les siennes, qui s'entrouvrent, qui jouent avec les siennes...
Espèce d'idiot, il n'a pas fermé boutique. « Je suis désolé, je- je reviens tout de suite. » Elle pousse un grognement insatisfait, mais consent à se reculer en faisant la moue après avoir glissé deux baisers sur sa joue, sur son cou. « Ne... ne bouge pas ok ? » Là c'est les doigts qui se défont, la main qui se retire du pantalon alors qu'elle marmonne quelque chose d'incompréhensible, l'autre qui lâche cette foutue marinière qu'elle est en train de froisser dans son poing fermé, le poing avec la bague (l'alliance). « Juste une seconde, ça marche ? — Espèce de sale con, ” marmonne-t-elle, mais elle a un sourire difficilement réprimé sur les lèvres alors qu'elle se recule, tâchant de ne pas montrer toute la frustration qui lui grignote les entrailles en cet instant précis. Il la laisse.
Sasha se sent étrange. Elle a l'impression qu'elle a le coeur très lourd mais elle se sent aussi légère qu'une plume. Elle ne sait pas comment c'est possible de ressentir deux choses aussi contradictoires à la fois, mais elle sait que ça lui donne un peu envie de sourire et de trembler, parce qu'elle aime Viktor, elle l'aime vraiment, mais elle a aussi un peu peur. N'est-ce pas stupide de se... marier? Marier? Elle a toujours dit que c'était stupide et inutile. Ils ont vingt-huit ans. Ils ont vingt-huit ans et ils vont se marier. Ils ont vingt-huit ans, ils ont des métiers stables, un appartement, un fils et ils vont se marier. Il ne manque plus que le labrador et la maison en banlieue pour faire le portrait de la famille parfaite que Sasha détestait tant... Mais elle ne déteste pas cette vie-là. Pas celle qu'elle mène avec Viktor. Alors elle est un peu pensive, un peu rêveuse, en l'attendant. Son coeur bat trop vite et trop fort dans sa poitrine, elle a l'impression que ses côtes vont exploser. Elle l'entend courir dans les escaliers et elle a envie de lui hurler de faire attention où il va tomber... mais elle ne peut que sourire comme une idiote quand elle le voit dans l'encadrement de la porte, avant de se reprendre et de transformer son franc et honnête sourire en quelque chose d'un peu goguenard et retenu, un peu canaille. « Bah alors Mme Heidelberg, on reste à la cuisine pendant que l'homme travaille ? — Bah alors, Mr Blacksmith, on délaisse sa femme? ” rétorque-t-elle aussitôt avant d'éclater d'un petit rire ravi.
Ils se sourient. Ils entre en collision avec un peu de brusquerie, pas mal d'impatience, beaucoup d'amour. Sasha se demande depuis combien de temps elle a accepté que Viktor avait complètement ravagé son existence avec ses sourires et ses baisers et son amour, qu'il avait tout changé. Puis elle décide que ce n'est pas très important et l'embrasse avec tout l'amour du monde, et un peu plus encore.
Ils finissent sur le canapé un peu défoncé du salon, après quelques escales impatientes et maladroites. Ils sont encore à moitié habillés, très décoiffés et luisants de sueur mais pour rien au monde Sasha se détacherait de Viktor en cet instant précis. Elle n'arrête pas de sourire comme une imbécile, elle déteste ça, et elle déteste encore plus les petits regards mi-ravis mi-goguenards qu'il lui jette. On dirait comme un rêve un peu étrange, quelque chose qui ne peut pas être réel. Elle aimerait dormir toute la journée dans ses bras pour se remettre de l'ascenseur émotionnel Bones-mariage-sexe mais il fait trop chaud en août, même en Allemagne, et il est franchement collant au sens le plus physique du terme, et puis-- “ il faut qu'on aille chercher Arnold! ” s'écrie-t-elle brusquement, soudainement angoissée.
Généralement c'est elle qui s'en occupe, parfois lui quand il ne travaille pas. Mais cette fois, c'est entendu qu'ils iront à deux, pour lui dire la nouvelle tous les deux. Il se mettent à s'affoler dans le petit salon, se sautent dessus et s'évitent pour récupérer vêtements et pour voler quelques baisers amusés, elle rigole quand il tombe sur le canapé en mettant une chaussette et il s'esclaffe en la voyant très sérieusement admirer la bague à son doigt. Ils sortent de l'appartement puis de la boutique main dans la main, et courent presque dans les rues de Nuremberg pour rejoindre l'école primaire. Sasha aime bien l'impression des doigts de Viktor entremêlés aux siens avec l'alliance qui enserre son annulaire. Elle aime bien combien l'anneau est aussi lourd qu'une promesse et aussi léger que l'amour. Elle aime bien quand, lorsqu'ils attendant à un passage piéton, Viktor lève sa main pour lui embrasser les doigts, la bague, et qu'elle ne peut s'empêcher de rougir légèrement.
Ils arrivent en sueur, décoiffés et avec l'air stupide des amoureux satisfaits devant l'école. La plupart des gamins sont déjà partis, Arnold les attend d'un air boudeur avec sa maîtresse et Sasha pousse doucement Viktor en avant parce qu'en plus de parler mieux l'allemand que lui, elle sait qu'il veut lui dire la chose en premier. “ Je t'aime, ” lui murmure-t-elle quand même en lui lâchant la main, toujours avec son grand sourire. |
| | | |
| | | | | (7 AOUT 1992) VISHA • So I get on the road and ride to you | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|