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sujet; CALINN ⊹ lost on you
MessageSujet: CALINN ⊹ lost on you   CALINN ⊹ lost on you EmptyMar 13 Sep 2016 - 22:56

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Les chaussures trouées crissent sur les feuilles mortes de Septembre. La baguette au poing, tu as le souffle raide, rauque, suspendu entre ciel & terre. Le manteau de laine baille sur tes hanches, et tu te redresses, silhouette maigre & sèche. Tu as cru entendre un bruit, tu te penses suivi. Et la paranoïa te menace à chaque pas. Les rafleurs se font plus menaçants, plus puissants, ils te traquent plus férocement, plus violemment comme si ils savaient exactement où tu es. Et il y a la peur à chaque pas, il y a l'imprudence poussée par l'insolence. Tout puissant, tu enchaînes le rythme effréné, damné des courses, des recrutements, des entraînements pour ne pas te voir périr, mourir. Tu t'effondres dans l'étau d'une vieille couverture rapiécée pour t'endormir, t'abrutir dans quelques courtes heures de répit, de dépit. Tu essaies d'aller mieux. Mais tu te sens juste vieux.

Tu te stoppes un instant, un moment. Le souffle raide, il te reste à peine quelques mètres avant d'atteindre le prochain porteloin qui te fera fouler quelques pavés londoniens. Le plan est depuis longtemps tracé, esquissé. Tu l'as effectué sans bavure sur de nombreuses semaines & il y a ton instinct qui te murmure que pourtant, tout ne va pas bien. Ce n'est pas comme toutes ses autres fois. Tes doigts se resserrent autour du bois. Le peuplier frémit, gémit dans ta main comme si le crin de licorne entendait les ténèbres de tes pensées. Comme si tu allais la tuer une seconde fois.

Tu secoues la tête, regrettant ta paranoïa. Sur ta rétine, les ombres du mal semblent s'étendre, te tendant un peu plus. Tu as peur de crever. Tu as peur de ne plus avoir assez, dans le ventre, pour lutter. Tu as peur de devoir un peu plus renoncer, t'abandonner dans la colère, dans l'enfer de tes émotions, de tes pulsions. Tu te trouves un peu imbécile, tellement débile en sortant de derrière l'arbre. Tu te penses tellement vain au moment où un sort assassin te frôle. Tu te penses tellement crétin de ne pas assez t'écouter, t'observer quand tes muscles frémissent de fatigue. Tu bouges rapidement, ignorant la douleur qui vient de poindre dans ton bras. Tu te jettes sur le porteloin qui t'aspire déjà dans un ballet de peur & de douleurs.




Clac. La porte se ferme. D'un « Lumos », tu rétablis la lumière dans la petite réserve. Tu n'es pas parvenu à trouver Hestia dans l'hopital. Et tu craignais que les sorts de déformation sautent à tout moment. Tu as donc tracé, sans te retourner, en tentant de ne pas ressentir leur émotions.

Elles te rappellent celles de ta mère. Lorsque la folie l'a pris, t'a appris à ne pas entrer dans un hopital. Lorsque la peur t'a noué le ventre en réalisant les peurs, les douleurs, les horreurs qui parsèment les couloirs. Lorsque le monde s'est un peu plus effondré dans ta culpabilité, tu t'es promis de ne plus jamais y entrer, y pénétrer. Même pour y crever.

Un sourire s'arrache à tes lèvres ; Cette fois, tu vas sûrement en crever. La douleur fleurit sur ta peau craquelée, saignée, gouttant au sol. Elle te pousse à serrer les dents à chaque geste pour ne pas hurler, pour ne pas crier. Monstre difforme & informe, elle évolue en plaies purulentes, changeantes. Tu dois te soigner, maintenant.

Tu ne veux pas finir comme Maman.
Tu ne veux pas mourir.
Tu ne veux pas avoir le coeur brisé, recroquevillé dans le passé.
Tu ne veux pas. Tu ne veux pas. Tu ne veux vraiment pas.

La clenche tourne, ton sang ne fait qu'un tour. La main valide se pose en bandeau pour l'empêcher d'hurler, de crier. La bouche a un léger frémissement d'horreur à l'odeur que dégage la chaire intoxiquée. « Je ne te veux aucun mal. Toux épaisse. La vue se trouble, changeante, mouvante. Tu soignes les sorciers ici ? Hoche ou pas la tête. Un petit hochement de tête, ton coeur loupe un battement, soulagé. J'ai besoin d'aide, souffles-tu, la bouche collée à son oreille. J'ai été touché. ». Euphémisme quand tu nous tiens. Il t'a à peine loupé, tu as eu de la chance. Et les sentiments de la crinière brune te semble familiers comme si tu y avais déjà goûté. Ils débordent, bouillonnent, t'immolent. Tu retires tes doigts, établissant une distance en quelques pas. « Soigne-moi. » avant de crever ici, avant de ne plus jamais, jamais voir Tracey.
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MessageSujet: Re: CALINN ⊹ lost on you   CALINN ⊹ lost on you EmptyDim 18 Sep 2016 - 17:05

Jiàn Chang
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Calinn
Lost on you

« Romuald, liste des symptômes du premier au quatrième jour. » « Éternuements. Morve abondante, épaisse et très contagieux. Fièvre élevée, maux de tête. Au bout de deux à trois jours surviennent des douleurs dorsales et, occasionnellement, abdominales, suivies de l'apparition progressive et douloureuse d'une lourde crête le long de la colonne. » « Moroz. » « Du cinquième au septième jour, apparition d'attributs reptiliens variables. Fatigue chronique. A ce stade il est nécessaire, voire vital, d'associer à une espèce de dragon les symptômes caractéristiques observés chez le malade afin d'ajuster les soins à ses besoins. Il peut devoir être maintenu dans l'eau pour faciliter sa respiration ou encore devoir être tenu à l'écart de tout objet ou tissu inflammables. » « Davis. » « Le huitième jour les pustules se transforment en croûtes fortement contagieuses. Elles disparaissent au profit de lésions qui débutent au niveau du visage, puis atteignent progressivement le reste du corps, y compris la bouche et le pharynx, et qui s'accompagnent des démangeaisons. Elles s'apaisent au bout de cinq heures. Le patient passe ensuite par une éruption d'écailles qui laisse d'importantes cicatrices en s'estompant. » « Rodgers, évolution de la maladie. » « La forme majeure est mortelle dans 20 à 40 % des cas, mais il existe une forme mineure qui n'est que très rarement mortelle. Le patient qui survit à la maladie est immunisé à vie. » Pour toutes félicitations, le médicomage sous la responsabilité duquel ils ont été placés pour cet examen se contente de hocher la tête en signe d'assentiment. Il allonge encore le pas, forçant les élèves qui le suivent à se presser pour ne pas le perdre à travers les couloirs bondés. C'est une heure d'affluence — à St Mungo's, c'est le cas de chaque heure à vrai dire ; les longues robes vertes des médicomages se mêlent à celles, bleues, des guérisseurs moins nombreux à circuler et aux uniformes immaculés, deux fois plus représentés, du personnel infirmier. Entre chariots, professionnels pressés, malades et recrues du CEPAS en proie au stress des premiers jours, ça se bouscule, ça s'impatiente, ça râle. La procession estudiantine pile net devant une double-porte dépourvue de vitre. « Une fois les symptômes identifiés, les patients sont isolés de façon stricte, et les sujets ayant été en contact avec eux sont vaccinés. Il n'y a pas de traitement spécifique pour la Dragoncelle. On utilise des substances qui renforcent l'immunité et qui obligent la magie à se régénérer plus rapidement, et la réanimation permet de préserver les fonctions vitales des patients. Ceci étant — » Il s'interrompt, leur adresse un coup d'oeil morne, comme mécontentent de se les coltiner ; « Ceux d'entre vous qui ne sont pas prêts d'ici deux minutes restent dehors. »

C'est comme le départ d'une course. Callie joue des coudes pour franchir les portes et accéder au corridor nettement plus dégagé des salles de quarantaine, troque sa robe d'AO contre une des combinaisons qu'on leur fournit, rend sa baguette en échange, puis se fraye un chemin jusqu'aux robinets. Quelques secondes plus tard, ongles et avant-bras soigneusement lavés et séchés, le tout assaisonné d'une copieuse dose de solution alcoolisée, elle se présente mains levées devant la salle où est prévu l'examen de routine des patients atteints par la Dragoncelle et pénètre dans le SAS. Elle se sent un peu fébrile, impatiente, ravie, mais jugule sa satisfaction en songeant à ce que pourraient en penser les malades ; on lui rend sa baguette stérilisée et d'un sort, elle isole son visage d'un sortilège de Têtenbulle, hésite, s'y reprend à deux puis à trois fois sous prétexte qu'on n'est jamais trop prudent ; enfin, elle se laisse enfiler une paire de gants et pénètre dans la pièce.

Le médicomage Stern y est déjà, semblant s'ennuyer superbement en les attendant, alors même qu'ils ne se sont pas accordé le luxe de traîner. « Ne vous avisez pas d'intervenir. Vous êtes en phase d'observation et votre seul rôle est de noter les résultats des examens effectués par les infirmières. Rodgers, Davis, vous me suivez comme mon ombre. Muets, donc, et tout sauf encombrants, sinon — » il pointe la porte d'un geste parlant et les deux septième année hochent rapidement la tête avant de recommencer à le talonner.

[...]

J'étais dans la 3e salle de quarantaine aujourd'hui, celle des patients atteints d'une forme mortelle de la Dragoncelle. Y'a des gamins parmi eux, trop jeunes pour même comprendre qu'ils n'ont aucune chance de s'en sortir... c'est le genre de moments où je regrette de ne pas avoir le don de la Guérisseuse— Les lettres qu'elle trace sur le parchemin spécifique à MSN sont interrompues par la réponse d'Ambroise. Don't even go there, écrit-il précipitamment. Il sait à qui elle fait référence : Susan Dillinger évidemment, son role model dans le domaine médicomagique, tabou insurgé, mais source d'inspiration de son projet d'avenir, trop capitale donc pour être néantisée comme elle aurait dû le faire. Susan, la soigneuse. Callie se mordille la lippe, attendant la suite du hibou privé instantané, et des mots recommencent à se former sous ses yeux au terme d'un temps de battement qui lui semble interminable. It would have killed you, stupid. Ecoute je dois reprendre le boulot, on en reparle plus tard si tu veux. Elle sait qu'il travaille de chez lui aujourd'hui et a sans doute une montagne de courriers à rédiger pour relancer d'anciens clients de l'OPI, elle sait qu'elle ne devrait pas mal prendre le fait qu'il n'ait pas pris la peine de synchroniser sa pause avec la sienne, elle le sait mais a le moral beaucoup trop au ras des mandragores pour être compréhensive, alors oui, elle se vexe. M'kay, don't let me keep you ! Un instant d'hésitation et, sur une impulsion, elle ajoute : Je verrai si je peux me reconnecter mais bon, longue journée en vue alors... Et elle regrette aussitôt, mais il est trop tard pour faire arrière. Encore une attente, et puis No prob, babe. Alastar me réquisitionne pour le w-e, je t'envoie un hibou début de semaine pro. xx

Et juste comme ça, il se déconnecte du réseau, la laissant médusée et dépitée. Elle a tout gagné, avec sa mini-scène : ils ne se verront pas de toute la fin de semaine et visiblement, elle est la seule à être dérangée par l'idée. « Calixe ? Je sais que c'est ta pause, mais j'ai une montagne de tâches urgentes à gérer et il me reste deux boîtes de traitements à organiser avant de reprendre la tournée des chambres, tu veux bien t'en charger ? » « Oh, bien sûr oui, j'y vais de ce pas ». Les professeurs au CEPAS les ont prévenus qu'il leur faudrait accepter toutes les tâches qu'on voudrait bien leur accorder, aussi ne s'arrête-t-elle même pas une seconde pour envisager de refuser. Au moins aura-t-elle un moyen de s'occuper les mains tout en ruminant son agacement.

Ses pas la mènent hors des vestiaires et elle emprunte l'ascenseur pour descendre au premier étage, le moral en berne. La réserve est sombre, visiblement déserte ; Callie sort sa baguette pour allumer les globes de cristal accrochés au centre du plafond. Elle n'a pourtant pas le loisir de s'exécuter : une main surgie du néant la bâillonne à l'instant même où elle franchit la porte, un corps l'entraîne plus précipitamment en avant. Le cri de Calixe s'étouffe au creux de la paume qui la force au mutisme et elle se débat, mais sans succès. Un frisson d'effroi lui hérisse l'échine lorsque la porte se ferme sans bruit derrière eux. « « Je ne te veux aucun mal. » Elle secoue frénétiquement la tête de droite à gauche, n'en croyant pas un mot. S'il dit vrai, pourquoi ne pas la laisser partir ? La toux qu'il exhale lui répond, symptôme d'elle ne sait quel mal. L'homme vacille, mais elle n'est pas certaine ; il continue de la coincer d'une poigne ferme. « Tu soignes les sorciers ici ? Hoche ou pas la tête. » Une hésitation... est-ce qu'il la tuera ? Il la tuera si elle ne lui sert à rien n'est-ce pas ? Alors elle hoche la tête en signe de confirmation. C'est un demi-mensonge. Elle n'a fait que du bénévolat en été, quelques semaines d'observation à la rentrée. Elle n'a à son actif que des bouquins dévorés — que fera-t-elle s'il exige quelque chose qu'elle ne maîtrise pas ? « J'ai besoin d'aide. J'ai été touché. » » Touché. Touché par quoi ? Elle a le sang glacé d'effroi. Touché par la BPM ? Touché. Touché par un collègue de son père ? Par son père ? Par un rafleur ? Par son oncle ?

Elle ne peut pas le soigner, elle n'a pas le droit. C'est un ennemi d'état, de la famille, des valeurs qu'on lui inculque — c'est un terroriste ! Est-ce qu'il la tuera si elle dit qu'elle ne veut pas ? Lorsqu'il la relâche lentement, comme pour anticiper une potentielle rébellion, elle s'aperçoit qu'elle tremble de tous ses membres. Refuse de se retourner. « J-je refuse », balbutie-t-elle en rassemblant ce qu'elle a de courage pour faire ce qui est bien. « Je ne peux pas — je ne dois pas vous aider. » Sa voix se veut calme, mais il y a un soupçon d'hystérie, d'angoisse, et elle rajoute précipitamment : « Je n'ai pas vu votre visage, je jure de ne pas crier s-si vous sortez maintenant. »

Susan Dillinger n'aurait pas agi ainsi, lui souffle sa conscience pourtant. La guérisseuse Dillinger sauvait des vies et toi, tu les regardes s'effriter. Elle ne peut que regarder. Regarder une fillette de 6 ans vivre ses derniers instants, regarder la plèbes agoniser tandis que les plus riches sont privilégiés, vies jugées précieuses. Elle n'est pas une sauveuse, tout juste un pion docile, et le constat fait étrangement mal. Si elle était née avec un don comme Mrs Dillinger, elle aurait pu au moins le soulager... Il a le souffle rauque et pesant et peut-être qu'il mourra une fois sorti d'ici et ce sera tout ce qu'il aura mérité n'est-ce pas ? Peut-être, ou peut-être qu'il se fera simplement attraper et qu'on la félicitera d'avoir refusé de céder ; il paiera ses crimes en prison et...

Et c'est plus fort qu'elle : elle se retourne d'un bloc, retenant son souffle, lorsqu'elle l'entend prendre appui lourdement sur le mur, comme trop blessé pour reculer maintenant. Et c'est un cri d'effroi qui franchit la barrière de ses lèvres alors que, dans la pénombre à peine tranchée par le lumos invoqué, les traits familiers la frappent de plein fouet. « Toi— ? » s'exclame-t-elle sous le coup de la surprise, du choc, incapable de formuler une question alors que des dizaines se bousculent pourtant dans ses pensées. C'est Quinn. C'est le Quinn de Tracey — non, c'est l'homme qui a agressé sa cousine, c'est — ? Callie recule, bute contre la table, les yeux écarquillés par la terreur et l'incompréhension. Les pensées qui surgissent s'entremêlent, se superposent de façon insensée, mais devrait-elle s'en soucier ? Il y a cette voix dont l'intonation est curieusement identique à celle de Daddy, qui lui souffle que peu importe son identité, ses relations, cet home n'est rien si ce n'est un meurtrier.
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Dernière édition par Calixe Davis le Mer 12 Oct 2016 - 9:42, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: CALINN ⊹ lost on you   CALINN ⊹ lost on you EmptyDim 18 Sep 2016 - 20:39

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Pendu à son regard, tu la fixes sans aucun espoir. Les cheveux bruns dégringolent, semblent déborder sur ses épaules, ils éclaboussent le vert de la tenue d'apprentie. Elle est jeune, trop jeune pour ce monde de déglingués, de tarés. Et tu as bien senti dans les arabesques traîtresses de ses émotions qu'elle ne va pas t'aider, bouger, que tu n'as plus qu'à crever. Tu le sais avant même que ses lèvres se descellent. « J-je refuse », elle tremble encore de tout son petit corps. « Je ne peux pas — je ne dois pas vous aider.  », elle couine, te chagrine. Ils leur ont bien appris, ils les ont bien conquis. On dresse un portrait complètement faussé de l'insurrection, de votre rébellion. Le mépris a gagné les cœurs, le chagrin alimente les douleurs. On vous accuse de tous les maux, on vous noie de milliers d'horreurs. Et pourtant, eux, ce n'est pas toi. Et pourtant, ces chiens fous de Belliqueux, ce n'est pas vous. Tu n'as pas tué ces gens-là, tu ne les as pas englouti dans les décombres. Tu n'as rien détruit. Ce sont eux qui ont tout bousillé, tout balayé. Les monstres se cachent au plus près de la jeune fille. Les monstres se balancent dans son cœur, tracent les horreurs. « Je n'ai pas vu votre visage, je jure de ne pas crier s-si vous sortez maintenant. », souffle-t-elle, réclame-t-elle. Et tu ne peux pas avancer, bouger sinon tu vas t'effondrer, chuter.

Un rire s'échappe, un peu amer, de ta bouche qui a tant souffert. « Entre nous, une toux s'étouffe contre ta main, laissant des triangles de sang sur ta peau. Tu as d'avantage de chance de me tuer en criant que moi, de sortir de cette pièce sur mes deux jambes. Il y a un sourire triste dans ta voix, il y a juste toi qui porte ta croix. Retourne-toi, gamine, pour contempler le terrible terroriste. » L'ironie se cache à peine, traîne ta peine. C'est ce dont elle t'a traité. Les yeux noirs, le coeur cloué de désespoir, elle t'a hurlé que tu es le terroriste. Et sa haine te grignote encore à l'acide. Et tu te vides. Sous son regard, tu sens le sang s'éclater au sol, tremper le tissu dégueulasse. Tu sens l'odeur de ta crasse collée en pellicule de sueur, de peur. ( Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir, s'explose la mécanique à tes oreilles. ) « Fais pas ta timide. », tu te trouverais presque drôle dans une autre quinte de toux. Tu trouverais presque la situation marrante si tu n'avais pas l'impression de te faire carrément bouffer par l'enfer.

Et elle se retourne, obéissante, un peu plus charmante. Les longs cils noirs projettent des ombres interdites sur son visage en ovale. Un rire jaune s'échappe, dérape en ne croyant pas ta poisse. De toutes les gamines dans cet hôpital à la con, il a fallut que ce soit elle. Il a fallut que le sort s'acharne, cruel. Elle hurle & tu grimaces en avalant ses émotions, conflictuelles, pas belles. « Toi— ? » « Ouai, toujours aussi beau & sexy que le jour de tes huit ans. », railles-tu, mauvais, lui rappelant que tu es l'enfoiré venu déguisé en Dragon pour son anniversaire, et que tu lui as chipé sous son nez une part de gâteau. Les souvenirs s'égrainent, vous entraînent. Et les années semblent s'être faites balayer, s'envoler. Elle recule, trébuche contre la table. « Tu me dois encore une part de gâteau, il me semble. », fieffé menteur, c'est à elle que tu dois une part. Mais c'est elle qui te doit un service, c'est elle qui te doit un peu de magie. Tu t'approches un peu, soufflant, osant ; « Je t'ai aidé, Calixte. Tu faisais semblant de te tromper parce que ça t'amusait de la voir fronce du nez, de la sentir s'agacer. C'est maintenant à ton tour de m'aider. » Tu ne l'as jamais obligé à rien. Tu n'as jamais voulu l'endetter d'un quelconque service en retour des quelques cours disperser ici & là. C'était un petit secret que tu as accepté de garder. Ce n'était rien de trop compliqué à tes yeux.

Le poignet de la gamine s'égare entre tes doigts, les émotions sont plus vives. Elle t'enlacent, t'encrassent le ventre. Il y a l'hésitation qui galope avec les peurs, les incompréhensions. Véritable cocktail molotov, les sentiments t'explosent à la tronche & tu recules les doigts comme si tu pouvais t'y brûler, t'y suicider. « Qu'est-ce qui cloche avec vous, les Davis ? » Ils étaient tes amis, ils étaient un peu ta famille. Et puis, tu as choisi, ils t'ont trahis. Tu sais que c'est la vie. Tu sais qu'elle n'en est pas responsable. Elle n'était qu'une enfant, elle n'était qu'une adolescente un peu rêveuse, un peu peureuse. Mais aujourd'hui, même les enfants jouent à la guerre, te traînent en enfer.« Calixte, tu l'observes d'un œil torve, brumeux, comateux. Tu as le choix, une autre quinte de toux. Tu me tues ou tu me soignes. » Même elle, elle t'a trahi. « Sors ta baguette. Chuchotes-tu d'une voix plus douce, plus chantante, enivrante. La même voix que tu adoptais pour ses heures de cours. Mets-toi en garde, claques-tu de la langue. Regarde-moi. ». Même elle, elle est une enfant de la guerre.
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MessageSujet: Re: CALINN ⊹ lost on you   CALINN ⊹ lost on you EmptyLun 19 Sep 2016 - 13:57

Jiàn Chang
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Calinn
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Et lorsqu'elle tente de se défaire de cette présence oppressante, de la pousser à disparaître, à s'exiler d'elle-même fort d'un marché qu'elle prétend équitable mais sait peu rentable, elle ne se heurte qu'à un mur de refus. Elle s'attend à tout, Callie, elle attend la rage incontrôlable et la folie furieuse, celles qui font s'effondrer un bâtiment, qui fauchent des vies aveuglément. Elle attend la Mort presque, ou la douleur au moins, cœur battant et estomac au bord des lèvres, et dans ses pensées se bousculent des idées inappropriés — qu'il serait très impoli de sombrer sans avoir dit au revoir à Granny, que son père lui en voudra de n'avoir opté pour un métier plus centré sur l'autodéfense, qu'elle ne peut pas partir après s'être plus ou moins disputée avec Ambroise, qu'elle n'a pas eu le temps d'essayer ces bottines en écailles de Kappa, n'a pas entendu le nouvel album de Nephtys, et tant d'autres détails  en vrac qui d'un coup se bousculent et la happent dans un océan de panique. Sa vie lui semble tout à coup insipide à côté de toutes les possibilités manquées, elle a tout fait de travers, elle ne sera pas une guérisseuse reconnue, elle ne —

« Tu as d'avantage de chance de me tuer en criant que moi, de sortir de cette pièce sur mes deux jambes. » Elle attend la destruction et l'indicible chaos mais il ne lui offre qu'autodérision et un zeste de connivence, ébranlant ses barrières. Elle n'est plus si sûre de ce qu'elle doit faire, non qu'elle l'ait jamais vraiment su après tout ; alors quand il l'invite, qu'il la nargue, qu'il lui dit « Retourne-toi, gamine, pour contempler le terrible terroriste », elle ne résiste pas. Parce que la curiosité, parce que la perdition dans son timbre, parce que la détresse et la peur et les doutes qui s'entrelacent. Elle a besoin de voir un visage ennemi, besoin de balafres et de traits hargneux, noués, défigurés peut-être, pour étoffer les sentiments négatifs auxquels elle tente de se raccrocher ; elle a besoin de le voir sanguinaire pour se souvenir de qui il est. Mais ça aussi il le lui enlève, avec son sourire sarcastique et son teint trop blafard, avec ses traits trop familiers et ses mots qui font mouche. « Ne parle pas du passé ! T'as pas le droit d'évoquer les souvenirs, comment peux-tu » sa voix a un peu grimpé dans les aigus et maintenant elle se brise, tandis qu'elle le dévisage avec des yeux ronds, choquée, en se triturant les doigts, angoissée. Son attention passe de ce visage qu'elle n'était pas prête à confronter à la porte dont Quinn lui coupe l'accès.

Mais le sang humidifie son vêtement étanche et à défaut d'en sentir le contact, elle est percutée par l'odeur et sa vue ne semble vouloir se concentrer que sur ce fait. « Je t'ai aidé, Calixte. » Et c'est horrible, c'est horrible de penser à tous les souvenirs, toutes les réminiscences dont il est une part importante. C'est horrible, qu'il ait les cartes en main pour la taquiner, pour remuer les cendres d'une loyauté éteinte, pour l'obliger à douter. Comment ose-t-il, comment ose-t-il alors qu'il est celui qui les a tous trahis celui qui participe à des tueries et des ravages tels que celui dans lequel a péri sa tante comment ose-t-il alors qu'il a agressé sa cousine sous ses yeux quand elle était enfant ?? ça la dépasse, le monde des adultes et leurs mensonges et leur culot leur goût de la destruction elle voudrait se plaquer les mains sur les oreilles et les faire taire, le faire disparaitre. Mais elle se contente de plisser le nez, tellement tellement prévisible alors qu'elle aurait voulu donner tort au léger rictus goguenard qui nait à la commissure de ses lèvres. Il y a tant d'amertume dans ses mots, dans ses gestes, dans ses évocations d'une époque révolue, qu'elle se sent petite et démunie face au monde d'incompréhensions qu'il abat sur ses épaules. « I can't believe you », souffle-t-elle lorsqu'il lui parle de dette, lorsqu'il laisse planer entre eux les cours d'avant, ceux qu'elle avait requis de lui en lui faisant promettre de ne rien dire à son père. « L'accord est valable avec Quinn, l'employé respectable de la JM, pas avec un— un fugitif et un assassin. » Elle ne veut pas elle ne peut pas elle ne doit pas s'impliquer dans cette histoire, lui permettre de l'utiliser ; que dirait daddy, s'il savait ? Que dirait son parrain, s'il le lisait dans ses yeux ? Elle en frémit d'horreur, de honte même, de la crainte de les décevoir, ces figures jumelles toutes drapées de prestance et de valeurs immuables. Calixe croise les bras sur son torse, mais plus pour s'enrouler dans une quasi-étreinte un tant soit peu réconfortante que pour adopter un air méfiant.

Elle était gamine à l'époque et les souvenirs sont flous, mais ils peuvent jouer à deux à la plaisanterie sordide qu'il lui déballe sans une once de remords. Pourquoi je suis encore surprise ? qu'elle persiste, le sang battant puissamment à ses tempes. « Tu n'as pas changé, ça te plait toujours autant d'agresser des gamines ? » La hargne veut éteindre les braises des remords, elle s'oblige à rassembler les images d'avant, les films d'antan qui se déroulent à travers des pensées jaunies par les années. « Déjà à la bataille de Poulard— » Et elle s'apprête à mentionner Tracey mais s'interrompt, bouche entrouverte et prunelles perdues sur un point inexistant au-dessus de l'épaule de Quinn. Déjà à l'époque de Poudlard tu trainais Tracey de force derrière toi — mais le suivait-elle ou se débattait-elle ? Callie ne s'en était pas aperçue plus tôt, mais les curieux flash qui l'accompagnent (la harcèlent) depuis l'effondrement de l'aile de Ste Mungo's touchent aussi ces bribes de sa mémoire...

Il y a des faits contradictoires qui se mêlent, s'entremêlent, et le relent doux-amer des vérités réprimées, et le parfum rassurant de son père. Ici sa cousine tremble et vocifère mais là elle étreint de toutes ses formes et offre ses lèvres et dérobe celles d'un amant ; et baba dit Shhh, regarde bien..., mais elle n'a aucune idée d'où fixer son regard. Alors elle reste là, hagarde, la diatribe morte à la coupe de ses lèvres, et puis elle fronce les sourcils, cligne des paupières perplexe. Qu'est-ce que ça veut dire ? « Qu'est-ce qui cloche avec vous, les Davis ? » De nouveau il la pousse dans ses retranchements et, sur la défensive, elle l'assassine de ses prunelles égarées. « Ce n'est pas nous qui sommes en fuite, nous n'avons pas trahi notre pays et nos proches. » Non, ils sont fidèles, ils sont loyaux, toujours à donner de leur personne pour préserver l'ordre établi, et chaque jour son père risque sa vie pour empêcher des gens comme Quinn de nuire.

Mais tout ce sang, tout ce sang, Mrs Dillinger que feriez-vous à ma place ?

Elle est au désespoir, mais elle se morigène. La Guérisseuse le soignerait bien sûr. Mais pour les mauvaises raisons. Parce qu'elle est une traitresse, tout comme lui. Et Callie se sent doublement dupée.

« Calixte, tu as le choix. Tu me tues ou tu me soignes. » Elle blêmirait à vue d’œil si une telle information était gravée dans ses gènes, mais puisque son teint d'ambre ne trahit pas sa panique intérieure, c'est le tumulte de ses émotions qui le fait à sa place. « Tu ne peux pas faire ça », réfute-t-elle, mais il persiste. « Sors ta baguette. » Et une part d'elle, la part élève réagit à ce timbre qui a bercé ses apprentissages secrets autrefois, ce timbre grave et chaleureux et motivant qui a décrypté les mystères de la DCFM pour lui en offrir les clés. Mais aussitôt après sa main se contracte sur la baguette, alors qu'elle prend conscience, pleinement, de ce qu'il exige d'elle. « Mets-toi en garde, claques-tu de la langue. Regarde-moi. » Elle secoue la tête, refuse. Son regard le fuit, le renie, ses phalanges pâlissent un peu tant elle exerce de pression sur le bout de bois coincées entre elles. « Pourquoi tu te plais à nous faire tant de mal ? Alors que tu comptais pour nous — que tu comptais pour moi, et pour Tracey je crois. » Perplexe, blessée, gonflée de rancœur et de questions sans réponses. Mais son père dit qu'on n'interroge pas les criminels, quand on n'est pas une membre aguerrie des forces de l'ordre. Il dit que les psychopathes savent mentir et manipuler et tirer des ficelles pour réduire les sorciers au statut de vulgaire pantin. Mais elle est révoltée et il y a cette flamme dans son regard. « Je peux juste me défendre et te laisser te vider de ton sang », oppose-t-elle, bravache, mais la honte l'engloutit aussitôt entre ses serres acérées. « J-je veux dire, il suffirait que je laisse la nature faire son œuvre — » et encore une fois elle se coupe en pleine pensée embrouillée, car comment formuler une conclusion qui ne se trace même pas dans son esprit fiévreux ? Ce n'est pas l’œuvre de la nature, ces blessures qui le terrassent ; c'est tout ce pour quoi elle s'est juré d'apprendre à apaiser les maux que d'autres créent, c'est une baguette de sorcier, c'est la volonté cruelle d'un Homme. Et elle est paumée. Il y a lui qui joue avec ses nerfs et des images étranges, qui ne concordent pas et qu'elle ne saurait déclarer vraies ou fausses. Et toujours ce sang pur, bien que traitre, qui coule allégrement, souille le tissu, peint des traces de sang au sol. Elle a l'impression de voir les toiles de Tracey, mais inversées : des couleurs ternes et plus d'ombres que de lumière et une atmosphère sordide. ça salit tout ce qu'ils ont partagé, tout...

Et les épaules de Callie s'affaissent à cette idée, elle soupire, égarée, en passant sur son front une main qui masse brièvement les tempes. « Admettons. Admettons que j'accepte d'essayer, je ne saurais même pas quoi faire », se justifie-t-elle, et la frustration est audible dans sa voix.
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MessageSujet: Re: CALINN ⊹ lost on you   CALINN ⊹ lost on you EmptyJeu 20 Oct 2016 - 15:00

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« Ne parle pas du passé ! T'as pas le droit d'évoquer les souvenirs, comment peux-tu  » , la voix de l'adolescente grimpe dans les aiguës, poussant sur sa peur, sa rancoeur. Ça te griffe le coeur, tu veux reculer, t'échapper, fuyant durant une courte seconde ta douleur. Si elle veut te détester, alors d'accord. Si elle veut être comme eux, qu'elle le soit. Tu ne vas pas te battre, tu es fatigué de te battre pour ceux qui n'en valent pas la peine. Tu veux juste te soigner & te barrer, ne plus jamais en entendre parler. Elle se triture les doigts, anxieuse, peureuse. Et tu l'observes. Elle a toujours été trop sensible, trop timide, facilement impressionnée & impressionnable. La colère pointe et tu craches, mauvais. « Toi, comment oses-tu ? La langue claque. C'est toi, ce sont eux qui t'ont balayés d'un revers de main pour faire ce qui semble être bien mais qui n'est que le mal. Tu t'es juré de leur faire payer, de leur faire regretter. Qui m'a oublié. Tu es la seule qui soit ingrate, ici, Calixe. » Tu as tout donné à cette famille, au point de les considérer comme ta propre famille. De dîners en fêtes d'anniversaire, tu as toujours été présent. Tu n'as jamais été absent. Et la rage se greffe à tous les pores de ta peau, suçant le reste de bienveillance, de patience qu'il te reste. « Toi & les tiens êtes le seuls à ne pas avoir respecter vos promesses. » Elle est enfant stupide de se croire blanche colombe, intouchée par la guerre, la misère. Elle est la seule à se croire innocente.

« I can't believe you. », murmure-t-elle dans la pénombre, souffle-t-elle dans les ombres comme pour s'y cacher, y demeurer pour ne rien voir, et ne surtout pas entendre la vérité. Bouchée, bloquée, tu as l'impression de revoir Tracey dans ses nouvelles convictions, dans son soudain idéal. C'est toi qui ne peut pas le croire.  « L'accord est valable avec Quinn, l'employé respectable de la JM, pas avec un— un fugitif et un assassin. » un silence suspend ses ailes entre vous & tu lâches d'une voix lente ; « La seule personne que j'ai tué, c'est mon frère, Calixe. ». Toi ou lui, tu n'avais pas le choix. «  Et tu sais très bien que moi, j'ai respecté mes serments. ». L'idéal des Aurors, leur code inébranlable, incassable ; plutôt crever que céder aux maux de la magie noire. « Toi, les Davis, vous avez mentis, vous avez trahis. » Ils ne se sont, au final, jamais repentis.

« Tu n'as pas changé, ça te plait toujours autant d'agresser des gamines ? » , tu recules, choqué, bloqué. Tu sens son envie de te blesser, de te toucher. Et tu clignes les yeux, interdit. Tu n'as jamais agressé des gamines, tu n'es pas un belliqueux. Tu ne te nourris pas de violences, d'attentats & de dommages collatéral. Tu n'es pas eux, tu n'as jamais voulu être eux. « Déjà à la bataille de Poulard— », et elle s'interrompt, elle chute à vive allure. Tu sens les émotions vaciller, s'égarer, se briser. Il n'y a pas de points stables, il n'y a pas de points d'ancrages entre les doutes & la confiance. « Ce n'est pas nous qui sommes en fuite, nous  n'avons pas trahi notre pays et nos proches» « C'est vous qui avez trahis les valeurs des aurors, c'est vous qui avez trahis vos serments. Vous prétendiez tous vous être repentis après Grindelwald, mais vous avez fait semblants. Vous avez tous faits semblants. », claques-tu, sévère, amer. Tu n'as jamais compris leur choix, tu n'as jamais compris où toute votre amitié s'est foiré. Tu as juste l'impression d'avoir été dupé, d'avoir été spolié. «[color=FireBrick Et ceci – te demander de me soigner, ce n'est pas t'agresser. Tu ne sais pas ce que c'est être violentée, de devoir assumer.[/color] Elle est une enfant dans un cocon doré, bien sauvegardée. Et elle collabore, elle est d'accord. Je n'ai jamais touché un cheveux d'un civil. » Tu te souviens l'avoir hurlé à Tracey ; Ne me confonds pas avec ces sauvages de Belliqueux. Tu as toujours garder une morale froide, inébranlable. Tu ne t'es jamais abaissé. Tu n'es jamais aller baiser le Lord pour un peu de pouvoir. « J'ai fait ce qui est bon et juste. Je n'ai pas gardé mon confort personnel en vendant mes serments, moi» Tu leur craches à la gueule à cette élite bien comme il faut, à ceux qui ont trahis. Et tu sais que vous qui êtes les derniers, vous serez bientôt les premiers. Ils paieront ce qu'ils ont faits les Davis, les Malfoy, les Lestrange mais aussi tout ces belliqueux, tout ceux qui en ont profité. Tu te l'es promis, tu ne pardonneras plus.

« Tu ne peux pas faire ça», souffle-t-elle dans ses grands yeux fauves qui crient au supplice.  « Sors ta baguette. » et elle dégaine mécaniquement, savamment. Tu l'as dressé à se défendre, à tout comprendre dans une fraction de seconde. « Mets-toi en garde, claques-tu de la langue. Regarde-moi. » Tel était tes conseils ; Regarde un homme dans les yeux avant d'attaquer, avant de le tuer. Ou de le sauver. Elle te regarde, elle refuse. Le sentiment de rejet est brutal, infernal. « Pourquoi tu te plais à nous faire tant de mal ? Alors que tu comptais pour nous — que tu comptais pour moi, et pour Tracey je crois. » «  J'aurai compté, tu me soignerai sans rechigner. J'aurai compté, tu ne me tuerai pas. Et toi comme Tracey, vous ne m'auriez pas trahis. »  « Je peux juste me défendre et te laisser te vider de ton sang »,  tu sens la honte se dresser sur ses deux jambes & se moquer d'elle, se moquer de son être trop lent. « Tu n'es pas comme ça, Calixe. » Trop douce, trop tendre, elle n'a jamais eu le coeur à tuer, blesser. C'est bien pour ça qu'elle veut être médicomage, n'est-ce pas ? Parce qu'elle, elle est faite pour réparer les vivants. « J-je veux dire, il suffirait que je laisse la nature faire son œuvre — » elle doute, s'interrompt, trébuche & tu la rattrapes au vol d'un savant. « Tu sais très bien que je ne suis pas tombé innocemment. Tu sais très bien qui est responsable. » et tu attrapes la main libre de l'adolescente, la poussant à te toucher, à enfoncer ses doigts dans la plaie béante, à te faire grogner de douleur. « Tu le sens, n'est-ce pas ? ». Tu sais que tu la brusques, tu sais qu'elle peut évaluer, estimer en touchant. Et tu maintiens sa petite menotte entre tes doigts. « Ce sont des gens comme ton oncle ou Tracey qui font ça pendant que je sauvais des enfants né-moldus. Un silence vous nourrit. Tu sais combien ils en ont tués de ces enfants-là ? Des milliers. » Que ce soit pendant l'exécution des rebuts ou bien à Godric's Hollow. « Peut-être même certains de tes camarades de promotion. » Voilà de quoi ils sont responsables. Et tant pis si c'est un peu exagéré, si ce n'est pas vraiment la vérité. Tu as besoin qu'elle comprenne. Tu as besoin de lui souffler que choisir c'est trahir, qu'elle t'a trahi. « Et soyons honnêtes, Calixe, qu'ont-ils faits ces enfants ? A part naître. Rien de rien. » Et peut-être que ce n'est pas toi, pas les belliqueux, les plus grands tueurs de masse, peut-être que ce sont ces monstres portant des masques de métal. Peut-être que ce sont sa cousine, son oncle,son père.

Et elle s'affaisse, les épaules portant tout le poids du monde, avouant sa défaite.  «Admettons. Admettons que j'accepte d'essayer, je ne saurais même pas quoi faire ». Tu relâches sa menotte, toussant, tentant vainement de retenir le sang qui s'écoule. « Tu sais, tu n'as pas vraiment changé, un sourire se dévoile. Tu manques toujours autant de confiance et pourtant, il y a un temps d'arrêt, une grimace, tout est en toi. », cales-tu, confies-tu. Tu as sans doute été un de ses premiers fans & un de ses soutiens. La confiance déborde pour cette enfant qui a tant essuyé de défaites & pourtant tant progresser. « J'ai confiance, Calixe. Et au pire, que risques-tu ? Me tuer ? Me mettre le foi à la place des intestins ? Il y a l'humour qui s'égare. Essaie & tu verras. Ce n'est pas grave si ce n'est pas parfait. Le but est juste de pouvoir transplaner sans me désartibuler. » Tu caresses les cheveux bruns, te voulant rassurant, apaisant. « Fais-toi un peu confiance – et puis après, on pourra parler de ce que tu as vu pendant la bataille. » Puisqu'il y a ton coeur qui se serre qu'elle croit que tu aies abusé de gamines. Puisqu'il y a des choses dont tu refuses d'être accusé.
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