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sujet; (20 sept. 2003) MURTAPHNE + memories turn into daydreams |
WIZARD • always the first casuality Daphne Greengrass | Ça faisait mal.
Levée depuis cinq heures du matin à cause d’un rêve et d’un mal de crâne lancinant, Daphne a bataillé des heures pour calmer la douleur et essayer de se rendormir, mais rien n’y a fait. La potion donnée par Murtagh n’arrive pas à la soulager totalement. Et elle a saigné du nez. Encore. Voir ces gouttes vermeilles sur ses draps l’énerve. Les potions de l’apothicaire sont censées l’apaiser pas aggraver son état. Elle ne comprend pas pourquoi ça ne fonctionne pas. Il est huit heures du matin et elle se prépare à suivre sa mère à la boutique. Sa tête fait peur à voir et elle a dû abuser sur le maquillage pour masquer les valises sous ses yeux. Hortense lui a demandé si elle ne préférait pas rester à la maison pour dormir un peu, mais elle sent que derrière ses yeux, la migraine est toujours là. Rester pour ruminer la douleur et essayer de la faire passer n’allait servir à rien. Ça ne passerait pas. Il n’y a que les potions de Murtagh qui arrive à la soulager. Il l’avait prévenue qu’elle risquait de s’y habituer et donc réduire les effets, mais elle n’avait pas pensé que ça se passerait aussi rapidement. Ça l’agace que ça soit venu si vite d’ailleurs. Comme à chaque fois qu’elle a ses crises, Hortense sent qu’elle est facilement irritable alors elle n’argumente pas plus. Elle espère juste que ça ira avec les clients. Finissant de s’apprêter, Daphne pose son regard dans le miroir pour voir cette image d’elle avec un visage couvert de boue. Les hallucinations commencent. Elle soupire, raffermit sa prise sur le lavabo et ferme les yeux. « C’est dans ta tête. C’est dans ta tête. C’est dans ta tête. » Se répète-t-elle à voix basse. W A K E U P. La voix résonne plus fort. « Arrête, Daphne, arrête. » Geint-elle. Elle essaie de calmer sa respiration qui s’accélère. Elle n’a pas le temps pour ça, elle doit y aller. Il faut qu’elle se calme. Hortense vient taper à la porte de sa chambre. « J’arrive. » Fait-elle d’une voix trop forte. Elle retourne dans la salle de bain, son nez a recommencé à saigner et lorsqu’elle revient, son reflet est le sien. Elle se sent soulagée.
Elle doit voir Murtagh. Ça fait trop mal.
Lorsqu’elle sort de sa chambre, elle croise le regard de sa mère. Hortense devine que la crise est plus forte. Toujours plus forte. Elle tend la main pour toucher la joue de sa fille, mais Daphne l’esquive. Elle ne veut pas de ça. Elle n’a pas le temps pour ça. « On y va ? » Les lèvres de sa mère se pincent. La jeune fille sent qu’elle veut dire quelque chose alors elle se détourne. Elle ne veut pas discuter.
Elles se rendent sur le Chemin de Traverse, là où il y a la boutique d’Hortense. « Tu peux faire l’ouverture, ‘man ? Je dois aller chercher les caisses chez Murtagh Scamander. » Hortense la regarde un instant avant d’accepter avec un sourire complice. Sa mère s’est persuadée qu’il y avait quelque chose entre eux puisque Daphne s’y rend souvent prétextant des commandes ou des fioles oubliées. Sans savoir que c’est simplement pour prendre une potion qui lui permet de ne plus souffrir lorsque ses migraines arrivent. Daphne n’a rien dit pour la contredire, ça lui évite de s’inquiéter sur son état de santé. La jeune fille la laisse, donc, devant le magasin et se dirige vers celui du Scamander. Les boutiques commencent à peine à ouvrir, prêtes à recevoir les clients du jour. Daphne salue quelques commerçants qu’elle croise par un sourire et finit par atterrir devant le Lazarus’ Pit. Elle soupire. Elle sait qu’elle va se faire accueillir par la bestiole de Murtagh qui a une fâcheuse tendance à insulter tous les clients – normal pour Chartier. « Goooood morning gulping gargoyles. Gulpiiiing gargoyyyyyles. » - « Bonjour à toi aussi. » Fait-elle en regardant l’animal. La bestiole la fascine, qu’est-ce qui pousse cette créature à jurer autant ? Elle s’étonne pourtant de l’insulte presque gentille. Daphne s’avance dans la boutique jusqu’au comptoir. « Murtagh ? C’est Daphne. Je viens te voir parce que… ça va pas. » Son appel fait légèrement désespéré. Elle a tellement besoin de ses potions. |
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HERO • we saved the world Murtagh Scamander | daphne greengrass 20 septembre 2003 • lazarus' pit Tous les matins, Murtagh répète le même rituel. Une fois certain que sa tenue est impeccable, il se rend au Lazarus’Pit à sept heures et demie. Shaddup est déposé sur le comptoir alors que de sa baguette, il nettoie rapidement la boutique, range ce qui a été dérangé puis se rend à l’arrière afin de jeter un œil aux potions qui ont dû mijoter toute la nuit, ou parfois même pendant plusieurs jours. Puis il contrôle le parchemin enchanté qui affiche l’état de son stock, grimace en constatant qu’il est à court de certains ingrédients désormais impossibles à se procurer ou presque, puis se lance dans la préparation des potions qui manquent et de celles qu’il préfère renouveler chaque jour, parce qu’elles nécessitent une certaine fraîcheur. Lorsque l’heure d’ouverture s’affiche sur sa montre, Murtagh déverrouille la porte de la boutique et retourne le panneau affichant OUVERT d’un coup de baguette et réfléchit au mélange de plantes à infuser qu’il proposera à sa clientèle pour cette journée. Il y a toujours des sorciers et sorcières qui ont le temps de boire une tasse de thé et se laissent convaincre d’emporter un mélange de son cru, ou même plusieurs. D’ailleurs, le samedi est le jour où la vieille Ó’Briain fait le tour de ses boutiques préférées pour passer la journée et la dernière fois, il a réussi à la faire repartir avec un bon kilo de thé. Elle se laissera probablement convaincre par les nouveaux mélanges de Murtagh. La cloche de l’entrée résonne, l’interrompant dans sa réflexion et aussitôt, la voix de Shaddup retentit, accueillant comme il le fait si bien, le client qui vient d’entrer. En quelques coups de baguette, le Scamander termine de lancer la préparation du thé, alors qu’il reconnaît la voix de l’aînée Greengrass. « Murtagh ? C’est Daphne. Je viens te voir parce que… ça va pas. » Il fronce les sourcils et pince les lèvres, parce qu’il n’a pas besoin de la voir pour comprendre qu’elle n’en fait probablement pas assez, lorsqu’elle dit que ça ne va pas, ça s’entend clairement à sa voix. Il ne prétend pas le pli soucieux qui barre son front lorsqu’il sort de l’arrière-boutique pour la rejoindre et il se creuse même un peu plus, lorsqu’il la voit enfin.
Elle est pâle, trop, même si elle a visiblement fait un effort de maquillage pour tenter de masquer tout ça. Le pire, ce sont les cernes qu’il discerne sans mal, preuve que ses nuits sont trop courtes, probablement même inefficaces. La douleur, elle se lit sur ses traits, dans son regard et Murtagh sent sa gorge se nouer parce que c’est de sa faute, si elle est dans cet état. Ce n’est pas qu’il a manqué de patience, mais il a doublé les doses ces derniers temps, parce qu’il sait que ça fonctionne et il a besoin de le prouver. De plus, Kenna l’évite de plus en plus et c’est devenu difficile de lui faire ingérer la potion, alors que Daphne n’a techniquement aucune raison de douter de lui et revient toujours. Il y est peut-être allé un peu trop fort. Et il veut que Daphne redevienne elle-même, mais la voir souffrir à ce point n’est pas un prix qu’il est prêt à payer. « Suis moi, » lâche-t-il simplement avant de lui faire signe de venir avec lui, dans l’arrière-boutique. Une fois qu’ils y sont, il la laisse s’installer sur un tabouret suffisamment haut pour qu’elle se retrouve à sa hauteur, lorsqu’il s’approche d’elle. « Je suis justement en train d’en refaire, j’en ai pour quelques minutes, ça ira ? » demande-t-il d’une voix douce. Comme à chaque fois qu’elle vient, il vérifie rapidement ses constantes et en quelques coups de baguette, il peut rapidement constater l’ampleur de sa fatigue, la légère perte de poids, sa tension trop basse. « Sur une échelle de un à dix, tu placerais ta douleur où ? » demande-t-il comme à chaque visite de Daphne.
Cette fois, il n’ajoutera rien à la potion. Un pur anti-douleur, rien de plus, parce qu’il ne peut pas se permettre de tout risquer parce qu’il est trop pressé, il n’est pas stupide à ce point. Le but est d’aider Daphne, pas de la tuer. « Je prépare une infusion tonifiante, je peux t’en offrir une tasse ? Tu as l’air épuisée, » propose-t-il avec un sourire contrit, plus sincère qu’elle ne l’imagine sûrement. |
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WIZARD • always the first casuality Daphne Greengrass | Murtagh sort de l’arrière-boutique avec un pli soucieux qui barre son front. Elle sait qu’elle a une gueule à faire peur parce que la douleur crispe tous les muscles de son visage et que c’est sans doute visible à des kilomètres à la ronde que non, ça ne va pas bien pour elle. Daphne s’en veut un peu quelque part, elle a l’impression que c’est de sa faute. « Suis moi, » Il lui fait signe de le suivre et elle s’exécute. Murtagh approche un tabouret haut pour elle et Daphne s’y installe. « Je suis justement en train d’en refaire, j’en ai pour quelques minutes, ça ira ? » Il parle à voix basse et la jeune femme l’en remercie. Ça ne résonne pas dans son crâne. Ça ne fait pas mal quand il parle. Pas comme les clients ou sa mère. Elle hoche la tête. Ça ira et elle fera que ça aille parce qu’elle sait qu’après la prise de potion, la douleur la laisserait tranquille un moment alors vivre deviendra moins pénible. « Sur une échelle de un à dix, tu placerais ta douleur où ? » Elle ne sait pas vraiment évaluer sa douleur. Est-ce qu’elle dira quelque chose de juste ? Pourtant, elle a l’impression qu’elle l’a déjà fait. « Dix. » C’est à son maximum. Enfin, elle croit ? Qu’est-ce qui pourrait être pire à ce stade ? Elle a l’impression que son crâne va imploser et qu’on est actuellement en train de serrer des vis des deux côtés de sa tête. « Je prépare une infusion tonifiante, je peux t’en offrir une tasse ? Tu as l’air épuisée, » – « Avec grand plaisir. » Elle tente un maigre sourire qui fléchit un peu. Bouger les muscles de son visage lui fait mal. Même ça. La potion et l’infusion tonifiante ne peuvent lui faire que le plus grand bien. De plus, elle fait totalement confiance à Murtagh pour la préparation des deux. Il s’y connaît en plante. « Merci. Pour tout ce que tu fais pour moi. » Rajoute-t-elle sérieusement et à voix basse. Oui parce que même sa voix à elle lui réveille des douleurs. « Je ne comprends pas pourquoi la douleur est là. J’ai bien pris la potion comme tu m’as dit de faire, mais ça n’a pas fonctionné cette fois. Tu crois que je me suis habituée ? » Elle a lu dans une revue que le corps humain peut s’habituer à des molécules censées soigner. Si elle est arrivée à ce stade, elle va craquer. Si même les potions de Murtagh ne soulagent plus ses douleurs comment va-t-elle faire ? Elle essaie de montrer un visage impassible, mais elle sent bien que la panique l’envahit. Vivre avec des migraines et des visions et son nez qui saigne tous les quatre matins, ça n’est plus possible pour elle.
Elle observe Murtagh qui s’affaire à la préparation de l’infusion. « Comment je vais faire si je me suis habituée ? Tu crois qu’il faut que je prenne quelque chose de plus fort ? » Le Scamander n’est pas un médicomage, mais elle lui fait plus confiance qu’à eux. Pourtant elle devrait, mais son instinct la pousse à aller chez Murtagh à chaque fois plutôt que d’alerter ses parents que quelque chose cloche. Elle a l’impression qu’elle doit faire ça de cette façon parce qu’elle sait que ça ira mieux après. Pourtant. Pourtant elle s’est réveillée avec l’impression d’avoir un incendie à l’intérieur du crâne et son nez qui a encore saigné. La douleur revient d’un seul coup et elle est fulgurante cette fois. Elle grogne sous les assauts et vient appuyer ses doigts contre ses tempes parce que la pression la soulage parfois. Là elle a l’impression que ça ne fait pas grandement effet, mais elle arrive à lever les yeux sans que ça lui arrache une grimace. « Définitivement dix. » Marmonne-t-elle lorsqu’elle sent la vague de douleur s’en aller. C’est toujours comme ça que ça se passe de toute façon. La douleur vient puis elle repart avant de revenir encore et toujours. Daphne est toujours dans l’attente de ces moments et c’est un peu comme à la roulette russe. Selon comme elle tourne la tête, ça peut venir d’un seul coup. Alors quand Murtagh a commencé à lui faire des potions, elle l’a vu comme le messie. Et c’est toujours le cas aujourd’hui. |
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