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sujet; VISHA#3 • Please stay with me, I can't go on. |
| 08/12/2003 • Visha Where did you go, when things went wrong ? Who did u run to ; find a shoulder to lay your head upon ? Wasn't I there, didn't I take good care of you. Oh no can't believe, your leaving me. Please Stay With Me Babe, I can't go on. Viktor ne sait pas si Amelia se réveillera un jour. Il n'a pas osé le dire, pas à haute voix, pas clairement, même quand personne ne pouvait l'entendre. Elle est dans le coma, un coma profond, et même ses cinq médiocres années en médicomagie suffisent à lui faire comprendre qu'elle ne se réveillera peut-être jamais. Il a regardé son petit corps, son visage paisible, ses cicatrices, ses yeux fermés, et il a juste souhaité qu'elle se réveille, là, maintenant, et qu'elle se remette juste à... être là. Autour de lui, il y a des gens qui sont avec lui, et qui souffrent. Ce sont des loups, et il ne les comprend pas, et ils l'inquiètent, et il ne sait pas comment les regarder. C'est parfois étrange d'être face à des gens que tu ne connais pas mais qui souffrent avec toi de la perte d'un ami commun. Sauf que Viktor n'est pas exactement prêt à se confier à des loup-garous, même sous potions, même touchants, même humains. Non. Pour tout dire, il n'est pas prêt à se confier à des humains non plus. Il veut juste parler à Amelia. Mais comment parler à Amelia du fait qu'elle n'est plus là ?
Furtivement, Viktor s'écarte du groupe en loques. Pas comme qui que ce soit remarquera son absence. Il avance avec précaution dans les couloirs, laisse passer des personnes pressées, il y a toujours des gens pressés dans les couloirs de Poudlard, mais lui, lui n'est pas pressé. Il a du mal à mettre un pas l'un devant l'autre, et se dirige un peu à l'aveugle vers ce qui pourrait être là où il y a le moins de monde. Il n'en peut plus, du monde. Il n'a jamais avoir beaucoup de gens autour de lui, il n'a jamais aimé Poudlard, il n'a jamais aimé la guerre. Il ne devrait pas être là. Pourtant, inexorablement, ses pas l'éloignent de la sortie et le guident vers un des coins reculés où, adolescente déjà, il venait se réfugier. Cela fait des semaines qu'il n'a pas cherché à être absolument seul, parce que cela fait des semaines qu'Amelia lui sert d'ancre. Aujourd'hui, Amelia n'est plus là, et il sent que s'il ne s'éloigne pas maintenant, cela risque de mal tourner.
Il ne veut pas se plaindre. Il ne veut pas perdre les pédales devant qui que ce soit, alors que Sasha et Arnold sont en vie, alors qu'Amelia a quand même des chances de se réveiller, alors qu'il n'a pas tant que ça à se plaindre. Il n'a pas de si gros problèmes que cela. Il n'a pas tant à gérer que cela. Certes, Sasha ne se souvient plus de lui. Elle ne se souvient de rien. Elle semble obsédée par Morrigan, et donc par ce qu'il déteste le plus en lui-même. Elle a peur de lui. Elle le regarde comme un étranger et se laisse faire du bout des lèvres. Mais ils progressent. Elle se reconnecte, elle progresse, et il ne devrait pas se plaindre alors qu'il peut la voir faire des efforts. Et puis, certes, Arnie est traumatisé, blessé, inquiet, distant, effrayé de tout, mais ils peuvent s'en sortir. Il devrait être content de ne pas avoir à aller sur le terrain, sur le champ de bataille en dehors des moments où on l'envoie chercher des blessés. Par rapport à Amelia, par exemple, il se la coule douce. Ce n'est peut-être pas facile de passer des heures à regarder le sang couler, à entendre les gens crier, à attendre que la mort arrive, et soulage l'agonie de ceux qui subissent les sortilèges les plus sadiques des mangemorts. Il peut supporter cela, tout comme il peut supporter de voir des membres de sa famille ou des amis de Poudlard pleurer et mourir sans pouvoir leur dire un seul véritable mot. Il peut supporter la culpabilité de savoir que Boris est devenu un mangemort. Il peut supporter de vivre de nouveau dans le lieu de tous ses cauchemars. Il peut supporter de ne pas manger, de ne pas dormir et il peut supporter de devoir sourire. Il sait qu'il ne s'arrêtera pas de sourire pour eux, pour Arnold, pour Sasha, il n'arrêtera plus d'être là pour eux. C'est fini, de se cacher, de fuir, de conserver son confort. Ils ont tous les deux si mal, si peur, alors il n'a pas à faiblir. Il n'est pas vraiment à plaindre, et puis il a Amelia. Amelia, qu'il a retrouvée sans y croire, qui est là, depuis deux mois, avec lui, et la seule qui sache. La seule à qui il a dévoilé ses inquiétudes. C'est elle qui, au quotidien, lui enfonce un fruit dans la poche avec un air sévère parce qu'elle l'a vu discrètement transvaser la moitié de son assiette dans celle d'Arnold et céder sa fin de repas aux yeux affamés et avides de Sasha. C'est elle qui le force à s'asseoir quand elle surprend qu'il tremble des mains, en faisant mine de rien. C'est elle qui lui parle choses joyeuses, de toute ce qu'elle peut tirer de doux dans la vie. C'est elle, enfin, qui lui parle d'Edouard. Et lui qui l'écoute, avec avidité, parce qu'il a bien compris, sans avoir à lui parler, qu'Edouard est la Sasha d'Amelia et qu'il a besoin, actuellement, que quelqu'un ai toujours sa Sasha. Parce que lui ne l'a plus. Il la regarde, parfois, et se demande si cela en vaut la peine, puis il essaye une énième fois de la faire rire, ou de lui raconter une anecdote d'Allemagne, sous ses yeux vides et effarés. Mais il n'est pas vraiment à plaindre, même sans Amelia.
Il commence à sentir les palpitations. Ce n'est pas bon signe, il n'est pas encore assez loin, il croise encore des gens dans les couloirs. Il accélère, au risque d'accélerer encore son rythme cardiaque. Il murmure, doucement, rapidement, de moins en moins calmement : « Je ne suis pas à plaindre, je ne suis pas à plaindre, je ne suis pas à plaindre. » Tout va bien se passer. Ce n'est rien qu'une crise panique, il en a eu d'autres, il y a survécu, ce n'est pas grave. Il ne va pas en mourir Mais il sent la sueur perler sur son front, et la nausée commencer à monter, et une boule dans la gorge et la panique, la panique qui monte, sans qu'il arrive à faire autre chose qu'accélérer et se frotter les mains l'une contre l'autre, dans un espoir vain de calmer, ou au moins de dissimuler ses tremblements. Il ne peut pas se permettre de vomir, se répète-t-il alors qu'il ouvre enfin une porte menant à une salle de classe vide. « Tu n'as pas le droit de dormir Viktor, je t'en prie, tu n'as pas le droit. » Mais cela commence déjà à remonter, il peut se sentir faiblir, et sa respiration finir de partir en vrille. Il essaye de s'agriper à une chaise, puis une table, dérape jusqu'au bureau qui, lui, reste en place alors qu'il y met tout son poids. « Tu peux tenir, ça va passer, tout va bien se passer. Tu ne vas pas mourir. » Il s'agrippe au bois sous ses mains, sentant déjà que ses pieds ne répondent plus vraiment, et que les vertiges le prennent complètement, et il n'est plus exactement sûr où il est. Il n'entend plus que le sifflement de sa respiration, et il n'arrive plus à faire abstraction de la boule, douloureuse, qui s'est glissée dans sa gorge. Dans un espoir désespéré de la dégager, il tente de vomir dans la poubelle adjacente au bureau. Un mince filet de bile lui brûle la gorge, gonfle la boule, lui donne définitivement l'impression de ne plus respirer. Bien entendu, il n'a rien à vomir.
Il se souvient que tout à commencé comme ça, la dernière fois. La panique, l'abandon, la boule de la gorge, et un instant plus tard Morrigan s'ouvrait les veines. Ce n'est pas la première fois qu'il manque de mourir ici. Parce qu'il va mourir, il n'y a rien qu'il puisse faire maintenant. Il peut tout contrôler, Viktor. Il peut contrôler ses larmes devant Sasha, son incompréhension devant Arnold, son dégoût devant les tableaux de Poudlard qui l'ont toujours tellement jugée. Il peut contrôler la faim, le sommeil, les tremblements. Il peut tout contrôler, il fait ça depuis le début, et il peut correspondre aux attentes de tout le monde, cela aussi il le fait depuis le début. Si on lui laisse le choix, là, il accepterait même de redevenir Morrigan. Si cela peut satisfaire plus de monde, si cela peut lui permettre de contrôler plus de choses, alors il redeviendra Morrigan. C'était plus simple d'être Morrigan. Au moins il n'avait pas à voir son véritable visage lorsqu'il regardait dans le miroir. Il sait ce qu'il se passe, lorsqu'on est au bord de la mort, et cela ressemble atrocement à cela. Il va mourir là, comme un chien, loin de tous, et Sasha ne le pleurera pas. Mais ça, au fond, il a commencé à s'y habituer. Sasha, cela fait longtemps qu'il ne l'espère plus avec lui.
Il veut juste qu'Amelia soit de nouveau là. |
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WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | viktor heidelberg “ How much do you remember? ” “ I don't know. ” She was frustrated. “ How am I supposed to know how much? For that, I'd have to know what I've forgotten. You tell me. ” “ Better if you asked someone else. ” Sasha knew whom she meant. There it was again: his fingers sliding through her hair. It was true, what she'd suspected in the Forest was true. A lover? Maybe. Something tender, anyway. But tender like a bruise. La Boussole lui fait mal. Elle lui fait souvent mal. Des fois, Sasha a envie de dire à Arnie qu'elle a envie de partir de Poudlard. Il y a beaucoup de bruits, à Poudlard, et beaucoup de douleur, et beaucoup de gens qui pleurent. Il y a des gens qui la reconnaissent, aussi. C'est toujours étrange, quand ils se précipitent vers elle et qu'elle essaie de les étrangler en retour, et ça se finit rarement bien. Généralement, elle se renferme sur elle-même et elle les ignore aussi longtemps qu'il faut pour que quelqu'un soit alerté aux alentours et vienne les voir pour expliquer à ceux qui la reconnaissent que elle, elle ne les reconnait pas. Puis elle s'en va. Ils lui font peur, ces gens qui la reconnaissent. Ils ont toujours cette lueur dans le regard, que Sasha ne comprend pas.
Morrigan est revenue à Poudlard, en même temps qu'elle a rencontré Viktor. Elle oublie tout le temps qui est Viktor, jusqu'au moment où elle le voit. Il y a pas beaucoup de choses qu'elle parvient à retenir: les mots lui échappent, les noms aussi, surtout, et il y a des concepts qu'elle ne parvient simplement pas à comprendre, même quand on lui répète mille fois. Le concept le plus étrange, c'est qu'elle a aimé Viktor. Elle a aimé Arnie. Elle l'aime. Il lui a sauvé la vie, après tout. Mais Viktor? Elle passe des jours sans le voir, l'oublie tout à fait, et puis soudainement son visage s'impose à elle et elle va le trouver. Morrigan n'aime pas quand elle va trouver Viktor. Sasha pense qu'elle est simplement jalouse.
La Boussole lui fait mal. Elle la brûle: ça veut généralement dire qu'Arnie a besoin d'elle, donc elle se laisse diriger par la petite aiguille. La Sasha d'Avant (un autre concept. On lui a expliqué, des milliards de fois jusqu'à ce qu'elle comprenne, qu'elle a Changé et qu'elle n'est plus La Même (les majuscules s'entendent dans la voix des gens). Plus particulièrement, elle a Oublié et Personne Sait Pourquoi). Sasha s'en fiche un peu. La plupart du temps, elle oublie que c'est Important. La Boussole, en revanche, est importante. Arnie doit vraiment avoir besoin d'elle, parce que ça fait vraiment mal. Elle se dirige dans les couloirs de Poule Dard sans vraiment savoir où elle va, suivant l'aiguille et son instinct. Il y a Morrigan qui apparait dans un coin de sa vision mais elle ne se tourne pas. Loin de la Forêt, Morrigan n'est plus essentielle à sa survie, et Arnie a besoin d'elle.
Il y a quelque chose, à propos d'Arnie, qu'on lui a répété, mais qu'elle a déjà oublié. Elle sait, aujourd'hui, que Viktor est son époux. Enfin, est l'époux de la Sasha d'Avant. Il lui a dit que si elle voulait, il était pas vraiment l'époux de Sasha aujourd'hui. Sasha n'a pas encore décidé. Elle ne se rappelle plus si elle l'apprécie ou pas. Et il y a quelque chose, à propos d'Arnie, mais elle ne sait plus quoi. C'est juste son ami, elle imagine. Il devait être proche avec la Sasha d'Avant. Elle traverse la Gargantuesque Pièce en se focalisant uniquement sur la Boussole sur son poignet, et ouvre la porte du bureau. Il y a Viktor.
Elle se souvient d'un truc, brusquement, sur Viktor, en le regardant. Elle se souvient qu'il doit manger, sinon il devient faible, et il vomit, et la Sasha d'Avant n'aimait pas quand il était faible, et la Sasha d'aujourd'hui, non plus d'ailleurs. Viktor il est fort. Elle sait qu'il l'a entendue arriver parce qu'il s'immobilise brusquement. “ Viktor? ” demande-t-elle et un frisson l'agite, comme à chaque fois qu'elle l'appelle par son prénom, alors qu'il se tourne pour la regarder. “ T'as vomi? ” Elle s'approche d'un pas, s'immobilise pour fouiller dans l'une des poches de son pantalon qui a plein de poches (elle voulait pas se séparer du pantalon, alors on l'a nettoyé et réparé pour elle, et quelqu'un a même rajouté des poches très profondes) pour en sortir... une pomme, qu'elle lui lance et qu'il attrape maladroitement au vol. “ Je l'ai volée, ” dit-elle simplement, sans aucune once de culpabilité. Elle n'avait pas faim, ne désirait pas la garder pour plus tard (qu'est-ce que plus tard quand on a aucun souvenir de maintenant), elle a juste eu le besoin de la voler, de garder de la bouffe pour elle. Réflexe d'orpheline, peut-être; Sasha, en tout cas, n'en pense rien. “ Pourquoi tu la manges pas? Elle est pour toi. La poire. Euh. Non. La pomme. Cadeau. Je dirai que c'st toi qui l'a volée si on me pose la question. ” Son ton est égal, comme toujours quand elle n'est pas triste ou apeurée. Elle se détourne rapidement, explore la pièce. “ Je ne suis jamais venue ici avant. ” Silence. “ Ou en tout cas je ne m'en souviens pas. Ce doit être un peu redondant, pardon. ” Elle se tourne vers lui. Le regarde. “ Mange. T'es vraiment nul, pour ça. Tu sais ce qu'on dit? An apple a day keeps the doctor away. C'est pour ça que t'as peur des pommes? Parce que t'es docteur? ” La Sasha d'aujourd'hui parle beaucoup. “ Mange, j'te dis! Arnie voudrait que tu manges. ” Il y a Morrigan qui lui hurle de se taire, dans un coin de la pièce, alors elle se tait. Elle détourne le regard pour regarder le paysage, dehors, si paisible, tellement loin des horreurs qu'on lui a décrites à Pro Tocard. Elle a envie de dire quelque chose, mais elle a oublié quoi. Alors elle se tait, brusquement. Elle s'est tue avant, quelques secondes plus tôt, mais sa décision de garder le silence dépose une atmosphère pesante et morne sur la pièce, soudainement. Viktor est plus sympa quand il se force à sourire.
Dernière édition par Sasha Heidelberg le Dim 22 Jan 2017 - 22:44, édité 1 fois |
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| 07/12/2003 • Visha Where did you go, when things went wrong ? Who did u run to ; find a shoulder to lay your head upon ? Wasn't I there, didn't I take good care of you. Oh no can't believe, your leaving me. Please Stay With Me Babe, I can't go on.On l'appelle. « Viktor ? » Et c'est comme une claque au beau milieu de sa panique parce qu'il connait cette voix par cœur. Ce n'est pas Amelia, ce n'est pas Adele, non c'est pire, c'est Sash- « T'as vomi ? » Il a la parole bloquée au fond de la gorge, derrière la boule, derrière la panique, il ne pleure pas parce que bizarrement il ne pleure jamais beaucoup, Viktor. Il hoquette, essaye de parler mais rien ne sort, et il secoue juste la tête négativement. Il n'a pas vomi, il n'a rien à vomir. Il ne comprend pas pourquoi elle lui pose cette question, parce qu'elle lui a toujours posé, mais parce qu'elle savait pourquoi. Sasha n'a pas le droit de lui poser les questions qu'il faut si elle ne sait pas pourquoi. Elle n'a pas le droit d'être si absolument Sasha, si c'est pour parfois oublier comment il s'appelle. Sasha ne devrait pas être là. C'est absurde, comme pensée, parce que Viktor a toujours eu besoin que Sasha soit là (pas Morrigan, Morrigan a toujours eu envie qu'elle soit le plus loin possible). Ce n'est pas juste, que Morrigan soit proche de Sasha maintenant alors qu'elle n'a toujours été que cette sale gamine qui n'arrivait pas à gérer qu'elle avait un crush sur elle. Viktor a passé tant d'années à reconstruire ce que Morrigan avait fissuré et maintenant quoi, Sasha préfère un fantôme de Morrigan plutôt qu'une réalité de Viktor ? Où est la justice dans tout cela ? Il veut juste que Sasha parte, le laisse respirer, au lieu de faire comme de rien n'était et à lui raconter des choses qu'il ne comprend même pas. La pomme fait un arc de cercle parfait jusqu'à lui, et pourtant il réussit à se la prendre sur le front et à déraper plusieurs fois avant de l'avoir pleinement dans la main. Elle n'a pas le droit de lui donner ce qu'Amelia lui donnait dès qu'elle n'est plus là. Elle n'a pas le droit de débarquer, comme ça, de le déranger au lieu de le sauver. Elle a du venir à cause de la boussole. Il n'aurait jamais du la lui tatouer.
« Je l'ai volée. » dit-elle, et il est bien loin d'essayer de la blâmer. Il est trop occupé à essayer de retrouver une respiration. Il doit reprendre le contrôle, reprendre son sourire, vite. Elle ne doit pas le voir comme cela. Avant, elle aurait été la seule à le voir comme ça mais pas aujourd'hui. Elle n'a pas à s'occuper de lui, pas dans son état, et de toute manière elle en est incapable. Il arrive à faire abstraction de la pomme, se concentre sur le contact du bois sous lui. Il reste assis par terre jusqu'à avoir l'impression que les vertiges se soient assez dissipé pour qu'il puisse se permettre de tenir debout. Il prend une profonde inspiration, une profonde expiration... « Pourquoi tu la manges pas ? Elle est pour toi. » Aussitôt, un brusque spasme le prend, fait déraper ses doigts, lacher la pomme, qui roule plus loin avec un petit bruit qu'il déteste. Il tient debout, il ne sait pas comment exactement parce que la réalité comme déjà à déraper mais il tient debout. Il ne ramassera la pomme. Qu'elle crève là, pour tout ce que cela peut lui faire. « La poire. Euh. Non. La pomme. Cadeau. Je dirai que c'est toi qui l'a volée si on me pose la question. » Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? C'est tellement absurde, ce qu'elle lui dit. Il est fatigué, vraiment fatigué, et Amelia n'est plus là et il ne sait toujours pas comment s'en tirer sans elle. Il ne sait pas comment affronter Sasha s'il n'a pas Amelia, avec qui il peut expliquer en souriant comment il est vraiment heureux qu'elle soit en vie. Il y croit, il y croit à sa chance, et à son bonheur mais pitié, pas aujourd'hui... « Je suis jamais venue ici avant. » Si. Elles ont déjà eu cours ici ensemble, avec Morrigan, mais elle ne doit pas lui dire. Sûrement parce qu'elle ne veut pas lui dire qu'elle lui a fait un croche-pied dans l'allée et qu'elles ont ri de ses chaussettes trouées avec Adèle jusqu'à la fin du cours. « Ou en tout cas je ne m'en souviens pas. Ca doit être un peu redondant, pardon. » En d'autres circonstances, Viktor l'aurait excusée, lui aurait souri, lui aurait peut-être même offert une petite anecdote mais pas aujourd'hui. Il sent peu à peu la boule dans sa gorge se résorber et le monde arrêter de tourner, mais il n'est pas en état de gérer Sasha. Il a besoin de bien plus de forces que cela pour gérer Sasha. Elle le regarde et il n'arrive pas à l'affronter, alors il fixe la pomme qui a roulé jusqu'en dessous d'une table. « Mange. » Elle n'a pas le droit de lui dire ça. Elle est censée savoir que cela lui rappelle sa mère. Ce n'est pas en le forçant qu'il mangera. Elle est censée le savoir alors, bien sûr, elle l'oublie. « T'es vraiment nul, pour ça. » Et elle lui fait si mal que, doucement, les barrières se reforment peu à peu. Il reprend le contrôle, il respire plus normalement, se redresse, s'adossant de moins en moins au bureau. Il ne se sent pas encore capable de parler et, de toute manière, elle a l'air de ne pas vouloir s'arrêter. Il l'écoute comme on écoute un sermon, et c'est terrible comme elle lui fait assez mal pour qu'il aille mieux. « Tu sais ce qu'on dit ? An apple a day keeps the doctor away. C'est pour ça que t'as peur des pommes ? Parce que t'es docteur ? » Il n'est pas docteur, mais bien sûr elle n'en sait rien. Il fait semblant de l'être, depuis deux mois, et il a réussi à tromper pas mal de gens, mais il sait que Susan ne le considère pas comme un vrai médecin. Il est un soigneur, il aide, il essaye, mais il n'est pas un docteur. Il est un tatoueur. Mais cela aussi, Sasha l'a oublié. « Mange, j'te dis ! Arnie voudrait que tu manges. » La violence de tout ce que cela implique finit de clarifier son esprit. Il ne tremble plus.
Un sourire, enfin, s'installe sur son visage. Un sourire poli, gentil, plein de tact. Le genre de sourire qu'il réserve aux clients, mais cela, aucun moyen que Sasha le sache. « Je suis vraiment désolé Sasha, mais je n'ai pas faim. » Il n'a jamais faim, de toute manière. « Tu peux la manger si tu veux, ou la ramener à Arnie, il grandit encore et cela l'affame. » Il réussit même à avoir un petit bruit de gorge qui ressemble à un rire. Ce n'est pas drôle, pourtant. Ils n'ont pas assez de nourriture pour tout le monde, et même avec la moitié de la ration de Viktor, Arnold a encore faim. Il n'est pas censé avoir faim. Quand on est un vrai père, quelqu'un de fort, qui ne finit pas en morceaux alors qu'il n'est pas à plaindre, on ne connaît pas la faim comme la connaît son fils. « Maintenant, si cela ne te dérange pas, est-ce que tu pourrais me laisser s'il te plait ? Je suis occupé et je suis sûr que Morrigan sera de bien meilleure compagnie. » Il est jaloux, et c'est ridicule, d'être jaloux. Sasha qui était jalouse d'Adèle devant lui, c'était adorable, et cela avait du sens. Mais être jaloux de soi-même devant quelqu'un qui t'a oublié ? Elle ne peut même pas comprendre pourquoi il lui dit cela. « Je mangerai ta pomme plus tard, si tu veux. Mais laisse-moi maintenant. S'il te plait. »
Viktor n'est jamais en colère, la colère a toujours été à Morrigan. Mais puisque Morrigan commence à lui prendre ce qui lui appartient, alors autant faire un échange, non ? |
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WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | Quand il reprend la parole, elle tourne la tête vers lui. Ouais. Scratch that. Il est pas très sympa quand il force un sourire. Enfin si. Normalement, Sasha, ça la dérange pas. Le vrai, le faux, c'est très surfait après tout. Elle s'en fout, qu'il se force, elle veut juste... qu'est-ce qu'elle veut? Ce n'est pas important.
En cet instant précis, elle décide qu'elle déteste ce sourire sur les lèvres de Viktor. « Je suis vraiment désolé Sasha, mais je n'ai pas faim. » Le visage de Sasha s'effondre et, sans le savoir, elle prend l'expression pernicieuse de la Sasha d'Avant, quand on essayait de la rouler dans la farine en pensant qu'elle voyait pas tout le monde venir. Quand Viktor lui disait, au début en Allemagne, qu'il avait bien mangé ce midi, merci beaucoup; quand Arnie essayait de rafler un second cookie après en avoir accepté un de la part de Papa. On la fait pas à la Sasha d'Avant et en cet instant précis, on la fait pas à la Sasha d'aujourd'hui. « Tu peux la manger si tu veux, ou la ramener à Arnie, il grandit encore et cela l'affame. » Elle comprend, évidemment. Petit Arnie a souvent faim, mais elle lui passe jamais de sa nourriture à elle: c'est le rôle de son père, après tout. Mais c'est vrai que c'est injuste, cette histoire de bouffe. Elle devrait peut-être les aider... mais personne ne veut trop qu'elle aide, Sasha qui se déconcentre en un quart de secondes, qui oublie tout ce qu'on lui dit. Alors elle fait ce qu'elle peu, se laisse héler par les tons urgents qui recherchent de l'aide, et c'est tout. Peut-être qu'elle aurait pas dû voler la pomme, ça se fait pas. « Maintenant, si cela ne te dérange pas, est-ce que tu pourrais me laisser s'il te plait ? Je suis occupé et je suis sûr que Morrigan sera de bien meilleure compagnie. » Il a une manière étrange de dire Morrigan. Sasha est énervée: il ne la connait pas, il n'a pas le droit de la traiter comme ça. Il comprend pas, il comprend rien de toutes manières, tout comme elle comprend rien. C'est pas de sa faute, d'accord? Désolée si j'peux pas t'aimer comme la Sasha d'Avant, mais tu rends pas les choses simples quand t'insultes Morrigan comme ça.
Sasha se rend compte, aussi, que Morrigan a disparu. Comme si proférer son nom à haute voix, comme si le fait que Viktor l'ait épelé avec ce dégoût manifeste, l'ait renvoyée. Normalement, Sasha panique quand Morrigan n'est pas là. Mais là y'a Viktor. C'est presque la même chose. C'est une pensée ridicule, mais Sasha la pense quand même. « Je mangerai ta pomme plus tard, si tu veux. Elle fait un bruit de gorge, le début d'un ricanement. Mais laisse-moi maintenant. S'il te plait. » Elle l'observe longuement, sans vraiment le voir. Son visage lui est familier — putain, son visage lui est toujours familier. “ Tu mens, ” crache-t-elle finalement, comme la pire des insultes. Elle dit ça avec fureur, avec colère et avec fougue, comme la Sasha d'Avant, parce que Morrigan n'est pas là et que Viktor lui ment et qu'il n'a pas le droit de lui mentir parce que: “ j'suis ta femme, non? C'est pas ce que tu m'as dit? Tu te souviens? ” Elle est anxieuse, ça se voit. Elle se met à s'agiter, à tripoter ses doigts, à se dandiner presque, comme pour mieux convoquer les paroles qu'il lui a dites la première fois qu'ils se sont rencontrés. “ Ça veut dire que je peux te protéger et je peux t'aider. Et quoi que tu fasses, tu pourras toujours compter sur moi. ” Elle lui renvoie ses mots à la figure comme des coups de poing. “ Je suis pas la Sasha d'Avant mais je suis Sasha, et je sais que tu mens, et que tu dois manger donc mange, tu me les brises là. ”
Elle croise les bras, les décroise, détourne le regard, grogne, sa main se lève pour toucher l'anneau qu'elle porte autour de son cou dans ses vêtements, mais elle avorte son geste sous le regard de Viktor. “ La pomme est toute crade maintenant. Tu vas la manger plus tard, hein? Tu me mens. Et-- ” Elle s'interrompt brusquement et sur ses traits revient l'expression perdue de la Sasha d'aujourd'hui. Ils sont venus ici. Non. Elles sont venues ici. Et aussi, ils ont déjà eu cette dispute. Sur la nourriture. Et aussi. Viktor. Elle inspire profondément. Expire. Peu importe.
Elle a envie de s'arracher la Boussole de la peau. Elle brûle encore. Elle a envie de la suivre mais elle sait qu'elle la conduira droit dans les bras de Viktor; et de ça elle n'a aucune envie. “ Donne-la à ton fils toi-même, ta pomme, c'est pas à moi d'le nourrir, ” elle devrait grogner, la Sasha d'Avant serait en train de grogner, mais la phrase tombe à plat; elle se détourne, rapidement, pour quitter la pièce mais Morrigan l'arrête, devant la porte. Elle a un sourire sardonique sur les lèvres. “ Tes chaussettes. — Elles ont quoi, mes chaussettes? — Elles sont moches. Et puis elles sont trouées. Tu me fais pitié, Blacksmith. — C'est quoi, Blacksmith? Laisse-moi tranquille, j'm'en fous, j'veux plus te voir, j'veux partir, j'veux Arnie, j'veux V-- ” Et le nom s'étrangle dans sa gorge, et quelque chose d'autre qui ressemble à un sanglot.
Dernière édition par Sasha Heidelberg le Dim 22 Jan 2017 - 22:44, édité 1 fois |
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| 07/12/2003 • Visha Where did you go, when things went wrong ? Who did u run to ; find a shoulder to lay your head upon ? Wasn't I there, didn't I take good care of you. Oh no can't believe, your leaving me. Please Stay With Me Babe, I can't go on.Il a juste besoin qu'elle parte. Il sent qu'il contrôle, il voit qu'il contrôle mais il n'est pas sûr de contrôler. Il n'a pas l'impression que ce soit lui qui contrôle. Il ne sait plus trop qui tient les manettes actuellement. Il sait juste qu'il a arrêté de trembler, qu'il réussit à sourire, et qu'il faut juste que Sasha s'en aille et que ça ira mieux. Les crises mettent toujours du temps à se calmer. Il n'est pas censé resourire aussi vite. Sasha aurait compris. Il ne sait pas trop ce qu'il a devant les yeux, mais ce n'est pas Sasha. Cela ne peut pas être Sasha, cela ne peut pas lui faire si mal.
« Tu mens, » lui crache-t-elle, mais cela ne chasse pas le sourire. Il regarde juste la pomme, avec un sourire absent, espérant juste qu'elle se lasse, qu'elle se vexe, et qu'elle s'en aille. « J'suis ta femme, non? C'est pas ce que tu m'as dit? Tu te souviens? » Quelque chose en lui a envie de lui crier que non, elle ne l'est pas, sa femme. Mais l'autre, celle qui est habitué à prendre soin d'elle depuis des années, celle qui a toujours voulu se faire pardonner de lui avoir fait du mal, cette partie-là bloque tout. Il n'arrive pas à s'énerver pleinement contre Sasha. Morrigan, pas de soucis, mais pas Sasha. C'est terrible comme le cerveau n'écoute parfois pas du tout ce qu'on lui dit. Il entend sans voir l'agitation de Sasha. Lui, ne bouge pas. Il ne peut pas se permettre de bouger, s'il bouge de nouveau il va encore sombrer. Il ne veut pas sombrer devant elle. « Ça veut dire que je peux te protéger et je peux t'aider. Et quoi que tu fasses, tu pourras toujours compter sur moi. » Il laisse glisser les coups de poings comme des larmes sur ses joues. Elle le fatigue, elle l'épuise, et il est déjà au delà du bout de ce que son corps est censé supporter. Il ne sait même pas comment il tient debout. Peut-être pas par fierté, sûrement pas par orgueil. Par amour, peut-être ? Il fait beaucoup trop de choses par amour, dernièrement. C'est la pire raison qui soit, parce que par amour tu peux aller bien au delà de ce qui est normalement possible. Sauf que, même par amour, parfois, le corps craque. « Je suis pas la Sasha d'Avant mais je suis Sasha, et je sais que tu mens, et que tu dois manger donc mange, tu me les brises là » Tant mieux, parce que lui est déjà brisé. Il articule, finalement : « Non. » et sa voix vibre de quelque chose comme de la colère. Il n'en est pas sûr. Il ne connaît pas ce sentiment depuis longtemps. « Arrête de vouloir tout forcer, ça t'es toujours revenu à la figure. » Sasha n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle te regarde avec cette étrange patience, devant sa tarte au citron, comme si elle savait que tu allais finir par y goûter.
Il sent ses mains se remettre à trembler et il a un mouvement, un seul, pour croiser les bras devant lui. Il ne doit pas la laisser voir ça. Si elle ne le voit pas, alors il va bien, si elle ne voit rien alors ce n'est pas arrivé. Il faut juste qu'elle par- « La pomme est toute crade maintenant. Tu vas la manger plus tard, hein? Tu me mens. Et- » Elle se tait enfin. C'est surprenant, et rassurant en même temps, et inquiétant aussi, et cela le pousse enfin à la regarder. Elle regarde dans le vide, de façon bizarre. Elle fait parfois ça, Sasha, maintenant, elle regarde dans le vide comme si elle n'était pas là, puis elle fronce les sourcils, comme si quelque chose de grave était en train de se passer. Alors qu'elle ne fait que fixer un tatouage sur sa peau. Il peut sentir que quelque chose se passe, et la part qui n'a pas envie qu'elle parte, qui veut juste qu'elle reste, veut aussi savoir ce qu'elle a. Mais elle ne le lui dira pas. Elle le dira peut-être à Arnie, mais à lui ? Jamais. Elle ne lui plus rien, maintenant, lui qui avant savait tout. « Donne-la à ton fils toi-même, ta pomme, c'est pas à moi d'le nourrir. » Il se demande comment elle peut oublier comme ça, aussi souvent, que c'est son fils. Comment elle ne peut pas le sentir. Elle arrive à croire qu'il soit son mari, alors peut-elle ne pas comprendre que son fils et leur fils ? Ce n'est pas comme si des liens du sang reliaient Arnie et Viktor, malgré tout l'amour qui le fait bien largement à la place.
Elle quitte la pièce, enfin, trop tôt, il ne sait pas trop. Bien sûr qu'il a envie de se réfugier dans ses bras, mais malgré toutes ses belles paroles, il ne lui fait pas confiance. Il ferme les yeux, la sent passer, essaye de contrôler son corps qui commence déjà à faire des siennes, qui veut trembler, s'effondrer et... « Elles ont quoi, mes chaussettes ? » Il s'arrête aussitôt, relève la tête, cherche Sasha qui est devant la porte et qui fixe quelque chose devant elle, Morrigan. Il devine ce qu'il se passe, il ne sait pas comment, mais il a trop clairement le souvenir de ce qu'il s'est passé ici, et de la peine qu'il avait vu à cet instant dans le regard de Sasha, et comment, à l'époque, elle avait aimé ça. Il espère juste que, pour une fois encore, Morrigan lui mente. « C'est quoi, Blacksmith? Laisse-moi tranquille, j'm'en fous, j'veux plus te voir, j'veux partir, j'veux Arnie, j'veux V-- »
Putain Morrigan.
Il voudrait bien s'en foutre, Viktor. La regarder souffrir, se souvenir qu'elle n'est pas Sasha, qu'elle lui donne envie de mourir tous les jours, qu'elle l'abandonne tous les jours, qu'elle n'ira peut-être jamais mieux. Qu'elle parte. Mais si Viktor a toujours du mal à ne pas fuir la guerre, il n'a jamais su tourner le dos au sanglot, même unique de Sasha. Et il n'est pas censé avoir la moindre force. Il n'est pas censé être capable de bouger, après la crise qu'il vient d'avoir. Pourtant il traverse en quelques enjambées les mètres qui le sépare et sans être capable de réfléchir à ce qu'il est exactement de faire, parce qu'il se retient depuis des semaines de le faire, il arrive dans le dos de Sasha et la prend dans ses bras.
Elle tient absolument, parfaitement contre lui. Comme si elle n'en était jamais partie. Ses bras, comme d'habitude, se rejoignent sur son ventre, sa tête se baisse et se colle à la sienne, il essaye, en vain, de ne pas inspirer son odeur. Il sent sa voix tremblante bredouiller : « Ne.. ne l'écoute pas, Sasha. » Elles sont magnifiques et adorables tes chaussettes. N'écoute jamais Morrigan. Elle ne te veut pas de bien. « Je suis désolé, je voulais pas t'énerver, je suis désolé. » Il reprend la voix qu'il a toujours eu avec elle, mais qu'il ne s'est jamais laissée avoir depuis deux mois, celle qui tremble, qui mélange les mots, qui panique. Et ses mains qui tremblent, et sa respiration lourde, et le fait qu'il a les jambes qui chancellent et qu'il se demande combien de temps il va encore tenir debout. « Je vais pas bien, je vais pas bien du tout. Je voulais pas t'alourdir avec ça. Je suis désolé, je voulais pas p- » Parce qu'elle est si légère, maintenant, Sasha, et qu'il a juste peur qu'elle regarde le poids qu'il est et le laisse lentement tomber au sol sans chercher à l'attraper. Mais c'est trop tard. Elle aurait du partir avant, il lui a bien dit de partir avant. « Elles sont parfaites tes chaussettes. » murmure-t-il en se sentant, soudain, doucement, glisse, irrémédiablement sur le sol.
Ne t'évanouis pas devant elle, je t'en prie. [/color] |
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WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | Elle veut partir, elle veut pas rester ici, elle veut que Morrigan s'en aille, elle veut que Viktor arrêter de la regarder, elle veut retourner dans la Forêt, elle veut ne jamais sortir du fleuve, elle veut être morte, ne jamais être venue ici, ne jamais avoir rencontré Arnie, ne jamais avoir perdu Viktor, ne jamais avoir eu Viktor, ne jamais avoir perdu Arnie, ne jamais avoir appris qui était Vince et ne jamais avoir vu un Épouvanteur de près et elle ne veut pas, elle ne veut pas que Viktor la regarde, mais elle sait qu'il la regarde, et il y a aussi le regard de Morrigan, et Sasha est prise ente deux feux, elle ne sait pas quoi faire, elle ne sait pas quoi dire, elle baisse les yeux et le regard de Morrigan la suit, elle sent sa présence plus précisément encore qu'elle sent celle de Viktor, elle sent son sourire sardonique, les moqueries incessantes qui vont venir, les insultes qui vont suivre, les regards en direction de... de.... Sasha ne sait plus, elle a ouBLIÉ ET ELLE EN A MARRE D'OUBLIER ELLE VEUT SE SOUVENIR ELLE VEUT COMPRENDRE ELLE A MAL MAIS ELLE NE SAIT PAS POURQUOI ELLE A MAL ELLE VEUT JUSTE SAVOIR, COMPRENDRE, POUVOIR PARLER ET AGIR ET AIDER ET FAIRE BOUFFER VIKTOR ET ARRÊTER DE FAIRE DU MAL À ARNIE, ELLE LE VOIT, DANS SON REGARD, COMBIEN IL A MAL QUAND IL LA REGARDE ET ELLE SAIT JAMAIS POURQUOI ET ELLE A ENVIE DE LEUR DIRE QU'ELLE EST DÉSOLÉE MAIS QU'ELLE SE SOUVIENT PAS C'EST UN TROU DANS SA TÊTE DANS SON COEUR DANS SA VIE DANS LE TEMPS ELLE CAPTE RIEN ELLE COMPREND RIEN ELLE VEUT JUSTE SAVOIR POURQUOI, POURQUOI ELLE ÉTAIT SEULE DANS CETTE PUTAIN DE FORÊT ET POURQUOI VIKTOR N'ÉTAIT PAS AVEC ELLE.
Ils rentrent en collision comme deux putains d'univers, et Sasha déteste comment il la tient, mais elle reste quand même dans ses bras, parce que leurs corps sont comme deux pièces de puzzle s'emboîtant parfaitement. Elle respire son odeur, bien malgré elle, alors que ses mains s'accrochent à ses bras, ses doigts s'enfonçant à travers le pull et la chemise, comme pour l'empêcher de s'en aller, ou alors pour le forcer à lâcher prise; elle-même ignore laquelle des deux solutions est sa favorite. « Ne.. ne l'écoute pas, Sasha. » Mais Morrigan ne parle plus, et quand Sasha lève les yeux vers elle (quand est-ce que ses cils sont devenus si lourds? ses yeux si humides? elle se déteste d'être faible, elle est sûre que la Sasha d'Avant n'était pas faible), elle voit que Morrigan la regarde d'un air apeuré, presque choqué, à cause des bras de Viktor autour d'elle; et aussi brusquement que ça, elle disparaît, comme si elle n'avait jamais été là. Sasha aimerait qu'elle reste, et la tourmente, et tienne Viktor éloigné. Elle se réfugie contre lui, malgré elle, parce qu'il est la seule chose réelle de ce monde. « Je suis désolé, je voulais pas t'énerver, je suis désolé. » Elle a envie de lui dire qu'elle aussi mais quand elle essaie de parler, un autre sanglot — qui l'agite toute entière, celui-là, descendant le long de son échine et lui faisant renifler douloureusement — l'étouffe, elle enfouit son nez contre son épaule en se tournant à demi. « Je vais pas bien, je vais pas bien du tout. Je voulais pas t'alourdir avec ça. Je suis désolé, je voulais pas p- » Et il semble lâcher prise, elle se demande si il va la laisser partir, mais non, il faiblit juste, Sasha le sent, Sasha le Sait. « Elles sont parfaites tes chaussettes. »
Sasha le rattrape quand il s'effondre; elle a l'impression d'avoir fait ça toute sa vie. Elle le serre contre lui et le maintient contre elle, cale son épaule sous la sienne, passe son bras autour de sa taille et le laisse tomber plus qu'elle ne le dépose sur l'une des chaises de la salle de classe, calant son dos contre le dossier et s'assurant qu'il est encore conscient d'une tape sur la joue. “ J'suis désolée pour la pomme, j'aurais pas dû la voler, ” dit-elle de cette candeur inconséquente qui la définit désormais; pourtant, son regard est toujours sérieux, focalisé comme un laser sur lui, alors même que son corps s'agite encore de sanglots que son cerveau n'enregistre pas. Elle chasse une mèche de son front, son doigt glisse sur sa joue, dans sa barbe, elle attend qu'il croise son regard. “ Est-ce que tu crois qu'on devrait plus se voir? T'as mal à chaque fois qu'on se voit, parce que je suis pas Elle. Tu sais que j'essaie? Mais à chaque fois que j'ai l'impression de poser le doigt sur quelque chose qu'Elle est, ça m'échappe. ” Elle retire son doigt et se redresse. “ J'vais appeler quelqu'un pour s'occuper de toi, moi j'peux pas, j't'ai menti, tu peux pas compter sur moi, je suis pas ta femme et je le serai sans doute jamais, je suis désolée. J'aimerais. J'aimerais beaucoup mais j'peux pas, j'y arrive pas, je me souviens pas et j'ai peur, j'ai peur, j'ai peur... ” Étranglement, voix humide qui reprend: “ quand tu m'alourdis tu me mets les pieds sur terre. Tu connais pas la physique? ” dit-elle. Ses yeux la piquent, mais ils ne pleurent pas vraiment; à la place, toujours, sa poitrine s'agite de hoquets douloureux, réprimés par habitude. “ J'vais chercher Arnie, va t'aider... et je vais peut-être partir, ça sert à rien que je reste ici, ça me rappelle rien, j'sers à rien et j'te fais mal, et ça me fait mal, et ça me saoûle. Je suis désolée, Viktor. ” Elle prononce son nom en déroulant bien chaque syllabe, comme un mot étranger auquel elle n'est pas habituée. “ J'aimerais que ce soit différent, mais ça l'est pas. ” Ou en tout cas, elle a oublié comment ça devait l'être.
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| 07/12/2003 • Visha Where did you go, when things went wrong ? Who did u run to ; find a shoulder to lay your head upon ? Wasn't I there, didn't I take good care of you. Oh no can't believe, your leaving me. Please Stay With Me Babe, I can't go on. C'est sûrement le mouvement qu'a Sasha vers lui qui fait sombrer Viktor. Il n'espère plus rien de sa femme, il la regarde, il la soutient, il reste avec elle et ne lui refuse rien, mais il n'espère plus rien. Il s'attendait à ce qu'elle le rejette, ou l'ignore ou pire, se force pour lui. Alors c'est peut-être rien, après quinze ans de mariage, mais le fait qu'elle vienne enfouir son visage contre son épaule lui rappelle, soudain, tellement à quel point il aime que cela être cela qui lui coupe toute force et manque de le faire sombrer dans une inconscience épuisée. Il ne s'attend pas à ce qu'elle le rattrape. Il est surpris par la force qu'elle montre, une énième fois. Comme Sasha, avant elle. Il a oublié, à force de la voir immobile, silencieuse et perdue, que Sasha a toujours, au moins, sa force physique. Elle a tout, au fond, de la Sasha, juste différent, disloqué, effrayé de s'amuser ou maladroit d'avoir perdu des souvenirs. Qui est-il pour la juger, quand elle essaye si fort ? Il n'est rien entre ces bras, il n'arrive pas à se redresser, et c'est à peine s'il s'accroche à elle. Le corps de Sasha, cependant, semble se souvenir de toutes les fois où il a fini épuisé, anémié, paniqué entre ses bras. Dans son trouble, il a un instant l'impression qu'ils sont de retour en Allemagne. Il a l'impression d'être des années en arrière, avant leur mariage, lorsqu'il n'osait pas encore lui dire à quel point il l'aimait et qu'il cherchait des excuses pratique pour justifier de la demander en mariage. Pour Arnie. Aujourd'hui, il lui arrive de dire à Amelia comme il ne peut rien lâcher, pour Arnie. Comme si, parfois, Viktor ne se laisse pas aller à l'égoïsme. Comme s'il essayait de persuader Amelia qu'il gardait Sasha par philanthropie. Elle ne l'avait jamais cru.
Une petite tape sur la joue lui fait avoir un sursaut. « J'suis désolée pour la pomme, j'aurais pas dû la voler. » Il a un sourire, pas un faux sourire, un sourire tordu et bancal, celui un peu gêné du Viktor qui regrette déjà tout ce qu'il a pu dire avant. « Ne t'inquiète pas, ça se lave. » Au fil des semaines, il a appris à s'habituer au discours inconséquent de Sasha. Les réponses deviennent de plus en plus faciles, et parfois il la voit le regarder avec surprise, comme si elle ne s'attendait même pas à ce que quelqu'un l'écoute. Comme si Viktor ne buvait pas chacune de ses paroles. S'il s'écoutait, il lui demanderait de dire toutes les choses les plus stupides du monde, tant qu'il pouvait rester non loin à l'admirer, même en silence. Cependant, cela fait des semaines que Viktor ne s'écoute plus vraiment, lorsqu'il a besoin de quelque chose. Il n'est pas à plaindre, et il peut se débrouiller. Il ne peut pas se permettre d'être égoïste, parce qu'il a passé des années à l'être, et qu'elles ont été les pires années de sa vie. Pourtant quand la fatigue est trop grande, et lorsque l'instinct revient, Viktor ne peut empêcher l'égoïsme de revenir. C'est pour cela que Sasha aurait du partir. Parce que maintenant elle passe une main dans ses cheveux, sur sa joue, sur sa mâchoire, et qu'il a juste envie de la porter contre lui, de l'embrasser, et de lui répéter à quel point il l'aime, il l'aime à en mourir. Il se force à rouvrir les yeux pour affronter ceux, étranges, de la femme face à lui qu'il a parfois du mal à reconnaître et qui, pourtant, n'a pas tant changé. Elle le regarde, aussi, fixement, avec cette droiture qui avait du la faire atterrir à Gryffondor. Avec sa témérité. Et son courage. Et sa force. Il essaye de ne pas penser à tout cela, mais il est trop fatigué de faire semblant, et elle aurait du partir avant. « Est-ce que tu crois qu'on devrait plus se voir ? » Il ouvre un peu plus grand les yeux, sans que cela ne soit exorbitant, comme si l'idée est plus surprenante que choquante. Il ne sait juste pas comment cela pourrait être possible. « T'as mal à chaque fois qu'on se voit, parce que je suis pas Elle. Tu sais que j'essaie? Mais à chaque fois que j'ai l'impression de poser le doigt sur quelque chose qu'Elle est, ça m'échappe » Il boit ses paroles sans oser y croire, sans oser ne pas y croire, à la fois soulagé et torturé. Ce qui est sûr, c'est qu'au moment où elle le lâche, il n'a pas envie qu'elle parte. Il a envie de dire quelque chose mais sa langue est trop lourde, et il a envie de la retenir, mais ses bras pèsent une tonne. Il peut juste la regarder, et l'implorer des yeux, de comprendre. « J'vais appeler quelqu'un pour s'occuper de toi, moi j'peux pas, j't'ai menti, tu peux pas compter sur moi, je suis pas ta femme et je le serai sans doute jamais, je suis désolée. J'aimerais. J'aimerais beaucoup mais j'peux pas, j'y arrive pas, je me souviens pas et j'ai peur, j'ai peur, j'ai peur... » Elle dit cela, mais elle ne bouge pas, elle dit qu'elle va partir mais elle reste là. Elle ne peut plus partir, se dit-il, depuis des semaines. La seule chose de bien, dans cette situation, c'est qu'elle ne peut plus l'abandonner. Il essaye, encore, de parler mais son corps refuse, et il lutte contre le sommeil et la fatigue, et il lutte contre la petite voix qui le supplie de ne pas faire de bêtises. N'aie pas peur, mon amour. « quand tu m'alourdis tu me mets les pieds sur terre. Tu connais pas la physique ? » Elle dit encore des bêtises, mais il n'entend que sa douleur et sa crainte, et les larmes qui ne tombent pas. C'est étrange de se dire que Sasha pleure plus que Viktor. Lui il retient tout, et elle, elle lâche tout. Normalement. Il faut qu'il arrête de penser comme cela, et qu'il accepte que cette Sasha-là est le nouveau normal. C'est juste tellement dur, parfois, de se rappeler que le temps ne se rattrape pas. « J'vais chercher Arnie, va t'aider... et je vais peut-être partir, ça sert à rien que je reste ici, ça me rappelle rien, j'sers à rien et j'te fais mal, et ça me fait mal, et ça me saoule. Je suis désolée, Viktor. » Non, non, ne fais pas ça, pas Arnie, tout le monde mais pas Arnie. La panique l'étreint un instant et, enfin, il débloque la barrière de ses lèvres : « Non. » Ne l'appelle pas, ne part pas, ne me laisse pas. Redis-moi juste à demi-mots que je compte pour toi, et je te laisserai enfoncer tous les couteaux que tu veux au fond de mon corps déjà en sang. « J'aimerais que ce soit différent, mais ça l'est pas. » Mais ça n'a jamais été une raison pour abandonner. Ce n'est pas lui qui le dit, c'est elle. Juste qu'elle a oublié à quel point elle est merveilleuse.
Il arrive à se redresser, d'un mouvement du buste, pour se tenir à peu près droit sur sa chaise. Il lève une main hésitante, bien plus de faiblesse que de toute, pour attraper la sienne et la tirer, comme il peut, du bout des doigts, vers elle. « Ne pars pas, » commence-t-il. C'est ridicule qu'il ai à le dire, à le lui dire, mais il est au delà du ridicule maintenant. Et puis cela fait si longtemps, maintenant, qu'il se retient de lui dire ce qu'il pense. Il n'en peut plus de se taire, de sourire, et de ne rien lui demander, de ne rien attendre d'elle. Il est fatigué de lui sourire, et c'est un visage grave et sérieux qu'il lui parle. Il a trop mal pour ne pas, un instant, être égoïste. « Tu es déjà tant partie Sasha, tu m'as déjà plusieurs fois laissé, et la dernière fois, tu sais, j'ai cru que tu étais morte. » Et le mot est toujours si terrible, tant il se rappelle comment, lui aussi, est mort ce jour-là. « Pendant un mois, j'ai cru que tu étais partie pour de bon. Et je sais qu'aujourd'hui, je ne peux pas te laisser partir. » Tant pis pour les bonnes résolutions, la promesse d'être gentil, de lui laisser le temps, de ne même pas lui rappeler qu'il est son mari, elle aurait du partir avant. « Si je voulais que tu partes, c'est juste pour que tu ne me voies pas comme ça. Parce que je ne veux pas te faire peur. Je ne voulais pas que tu saches... » Il s'arrête un instant, réalise qu'il perd un peu le contrôle et qu'il a besoin de respirer, alors il passe quelques secondes à inspirer et expirer profondément, pour tenir, juste tenir un peu plus pour lui dire, puisqu'elle ne sait plus. « Tu me fais mal, Sasha, tous les jours. A chaque fois que je te vois. Et tu me rends plus heureux que jamais, tous les jours, à chaque fois que je te vois. » Il a toujours su dire ce genre de chose, avec elle, sans savoir comment, sans sourciller. C'est juste vrai. « Alors si tu veux partir, Sasha, sache que je te retiendrai, de toutes mes forces. Pas pour Arnie, pas pour toi, mais parce que sans toi, je sais que je ne serai de nouveau plus rien. » Et il ne veut plus revenir à cet état absurde où il lui fallait imaginer Sasha toujours avec lui pour arriver à se lever le matin. Il sent l'émotion vibrer dans sa voix, dérégler son ton, le faire partir dans des aigus qu'il déteste, mais qu'il n'arrive pas à retenir. « Et je sais que tu n'as pas oublié ce que je t'ai dit, la première fois, juste que tu ne le comprends pas. Tu peux tout me faire, tu peux m'insulter, me tromper, divorcer, rejoindre l'ennemi, tu peux faire tout ce que tu veux, je ne te laisserai pas. J'en suis juste incapable. » Il prend une autre profonde inspiration, essaye de calmer les battements de son cœur, essaye encore, encore, du bout des doigts de la rapprocher de lui. « Alors n'aie pas peur. » |
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WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | « Ne pars pas. » Y'a une voix dans sa tête qui lui dit: c'est tout ce que t'as toujours voulu. Avant Viktor, la Sasha d'Avant ignorait complètement qu'un homme la désirant pouvait lui plaire à ce point, elle ignorait complètement qu'un lâche, qu'un idiot, qu'un stupide romantique puisse à ce point l'attirer. Elle ignorait que la tendresse et les promesses et la douceur étaient des choses qu'elle adorerait, elle ignorait aussi qu'elle les méritait; Turkish s'était assuré qu'elle soit résolue, pendant des mois et des mois, à ce qu'il soit la seule chose à laquelle elle ait droit. La Sasha d'Avant ignorait tout ça; la Sasha d'aujourd'hui le comprend seulement. Elle comprend, enfin elle espère comprendre, comment la Sasha d'Avant a pu tomber amoureuse d'un homme comme lui, avec ses sourires même quand ils sont faux, et ses vrais sourires sincères, et la fragilité dans sa voix quand il lui demande de ne pas partir.
Je pars pas, je vais nulle part.
Sasha ne bouge pas. Il y a les doigts de Viktor qui se glissent entre les siens et qui serrent, et elle serre sa main en retour, parce qu'elle a l'impression qu'il va exploser en petits morceaux si elle le lâche. « Tu es déjà tant partie Sasha, tu m'as déjà plusieurs fois laissé, et la dernière fois, tu sais, j'ai cru que tu étais morte. » Quoi? Quoi? Quoi? Sasha ne se souvient pas de tout ça... elle se rend compte qu'elle sait que Viktor est son mari, et était son amant, son meilleur ami, son tout. Mais elle ne se souvient pas de pourquoi ils se sont séparés, ou comment... elle sait juste... en voyant le regard de Viktor, elle sait juste qu'elle lui a brisé le coeur. « Pendant un mois, j'ai cru que tu étais partie pour de bon. Et je sais qu'aujourd'hui, je ne peux pas te laisser partir. »
LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR.
Sasha a l'impression qu'on lui a mis la tête sous l'eau.
Tais-toi Morrigan. Tais-toi. J'écoute Viktor, PAS TOI.
« Si je voulais que tu partes, c'est juste pour que tu ne me voies pas comme ça. Parce que je ne veux pas te faire peur. Je ne voulais pas que tu saches... LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR. Tu me fais mal, Sasha, tous les jours. A chaque fois que je te vois. Et tu me rends plus heureux que jamais, tous les jours, à chaque fois que je te vois. LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR. Alors si tu veux partir, Sasha, sache que je te retiendrai, de toutes mes forces. Pas pour Arnie, pas pour toi, mais parce que sans toi, je sais que je ne serai de nouveau plus rien. »
Elle serre les doigts de Viktor à les broyer.
« Et je sais que tu n'as pas oublié ce que je t'ai dit, la première fois, juste que tu ne le comprends pas. Tu peux tout me faire, tu peux m'insulter, me tromper, divorcer, rejoindre l'ennemi, tu peux faire tout ce que tu veux, je ne te laisserai pas. J'en suis juste incapable. LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR. Alors n'aie pas peur. »
LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR. LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PARTIR LAISSE MOI PAR-
Sasha a l'impression que ses oreilles se débouchent. Vik-
Il essaie de la faire se rapprocher, mais elle retire sa main de la sienne. Il la regarde avec des grands yeux, et elle regarde autour d'elle avant de braquer son regard vers le sien.
“ Qu'est-ce que-- est-ce que vous savez je peux trouver Morrigan, monsieur? ”
Dernière édition par Sasha Heidelberg le Dim 22 Jan 2017 - 22:45, édité 1 fois |
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| 07/12/2003 • Visha Where did you go, when things went wrong ? Who did u run to ; find a shoulder to lay your head upon ? Wasn't I there, didn't I take good care of you. Oh no can't believe, your leaving me. Please Stay With Me Babe, I can't go on. Elle le regarde, elle le comprend, et surtout, surtout, elle serra ses doigts. C'est cette pression qui lui donne la force d'aller plus loin dans son discours. Elle le regarde, et elle a l'air d'écouter, voire de comprendre. Elle serre des doigts entre les siens et ce n'est pas exactement le contact qu'il voudrait, mais c'est déjà ça. Elle s'accroche à lui. Il a toujours eu besoin qu'elle s'accroche à lui. Il s'est toujours tenu plus droit lorsqu'il était alourdi des attentes et des besoins de Sasha.
Soudain le contact se brise. Elle regarde plus loin, comme souvent quand elle cherche Morrigan. « Sash- » Il n'arrive pas à finir le simple nom de sa femme, tant il panique soudain. Il la perd. Il la perd encore il peut la voir dans l'expression que prend ce visage qu'il connaît par co-
« Qu'est-ce que-- est-ce que vous savez je peux trouver Morrigan, monsieur ? »
Monsieur. C'est peut-être cela, le pire. Ou alors peut-être c'est qu'elle le lâche. Ou alors qu'elle cherche Morrigan. Il n'en peut plus, qu'elle cherche Morrigan. Elle n'est pas censée chercher Morrigan. Morrigan est une peste, un monstre, le produit de tout ce qu'il y a de plus horrible et de plus mesquin en Viktor. Il n'arrive pas pourquoi, entre tout ce qu'elle a pu se souvenir, elle s'est accrochée à Morrigan. Elle est censée la haïr. Pourquoi se souvenir de Morrigan ? Pourquoi pas de lui ? Didn't I take good care of you? Il suffoque, à la question, l'air lui manque et il peut sentir des spasmes de la crise crisper encore son corps de pulsations nerveuses. L'air lui manque, beaucoup de choses lui manquent. Il a les yeux secs, la lèvre sèche, le cœur sec. Il s'était juste dit que si elle savait, si elle comprenait, juste un peu... Mais non. Elle a compris. Puis elle a oublié. Morrigan lui a fait oublié.
« Arrête de chercher Morrigan. » C'est d'abord un murmure qui lui échappe. Comme un dernier souffle, la dernière petite chose qui lui reste dans les poumons c'est cela. Cette demande, cette énième imploration. Il n'en peut plus de l'implorer de choses qu'il n'aura pas. Il devrait peut-être arrêter, passer à autre chose, s'énerver définitivement contre elle. Il en est incapable. Ce n'était pas des phrases en l'air. Il en est juste incapable. L'air revient finalement, et avec lui quelque chose qui ressemble à de la colère. « Arrête de chercher Morrigan ! » La voix est plus forte, elle porte presque, malgré son épuisement. Il voudrait se lever pour le lui hurler, mais il n'en a juste plus la force. Il la regarde juste avec cette colère étrange, qu'il a parfois, avec de la douleur au fond, comme s'il n'arrivait jamais à vraiment s'énerver. Comme si c'était juste sa façon de ne pas pleurer. « Elle ne te fera que du mal. Elle te FAIT du mal ! Elle n'est pas bien, elle ne t'aide pas, elle est cruelle. Et tu le sais. Tu n'as pas le droit d'oublier cela, tu m'entends Sasha ? » Elle ne veut pas l'entendre. Il s'en fiche. Il est trop épuisé pour se préoccuper de cela. Il n'arrive plus qu'à lui dire la vérité et il s'énerve, comme il avait l'habitude de s'énerver contre elle, avant. Parce que parfois, Sasha ne comprend rien si on ne parle pas aussi fort qu'elle. « Arrête de chercher Morrigan. Entends-moi, et retiens ça. Arrête. De la. Chercher. Elle te veut du mal Sasha. » Il lui dit, même si elle ne veut pas l'entendre, même si elle refuse de l'entendre. Même si elle s'enfuit. Il la rattrapera. Peut-être pas maintenant, parce qu'il est fatigué, si fatigué, mais il la rattrapera. Il la retrouvera. « Tu peux essayer de l'ignorer autant que tu veux mais je ne vais pas te laisser tomber Sasha. Je te retrouverai toujours. Et je te sauverai de Morrigan. » Et il la tuera. Ce ne serait pas la première fois. |
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WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | « Arrête de chercher Morrigan. »
C'est comme un coup au ventre. Elle ne sait pas qui est cet homme mais il n'est pas très gentil, et elle décide qu'elle le déteste, parce qu'il parle avec une telle finalité dans sa voix, comme si Morrigan n'existait pas, comme si elle n'était qu'une chimère créée par un cerveau malade pour combler un vide, comme si elle n'était que la projection d'une chose à aimer, d'une chose à comprendre, comme si elle n'allait jamais trouver Morrigan et elle en rirait presque, la femme qui ne se souvient pas de son nom, parce qu'elle trouvera TOUJOURS Morrigan, elle le lui a promis et Morrigan le lui a promis, cet homme ne comprend pas, il ne comprend rien, ILS NE COMPRENDRONT JAMAIS le lien qui la lie à Morrigan.
“ TOUS CEUX QUI NE SONT PAS NOUS SONT CONTRE NOUS. ”
« Arrête de chercher Morrigan ! »
Et elle recule, sous le choc. Mémoire musculaire. Un homme qui crie, c'est mauvais. Elle l'observe comme un animal, une proie, menacée; elle lève un bras, un peu malgré elle, comme pour se défendre, ou attaquer avant d'être attaquer. Cet homme lui fait peur. Elle ne l'aime pas.
Il est en colère, elle le sent sur sa peau. Pendant un instant, elle est tentée de le prendre dans ses bras, embrasser ses lèvres; elle ne sait pas d'où lui vient cet instinct. Pour calmer sa colère, pour retarder l'explosion; elle le fera sans affection ni amour, parce que c'est ainsi qu'il faut désarmer une bombe, avec un sourire et des bras et des baisers. Mais elle ne le fait pas, elle reste paralysée, l'observe, le corps tendu comme la corde d'un arc. Fight or flight.
« Elle ne te fera que du mal. Elle te FAIT du mal ! Elle n'est pas bien, elle ne t'aide pas, elle est cruelle. Et tu le sais. Tu n'as pas le droit d'oublier cela, tu m'entends Sasha ? »
“ TOUS CEUX QUI NE SONT PAS NOUS SONT CONTRE NOUS. ”
Elle ferme les yeux, très fort, à s'en faire mal au front, aux sourcils, à la mâchoire, elle ferme les yeux, elle serre les dents, elle ferme les oreilles aussi, elle ne veut pas l'entendre, IL DIT N'IMPORTE QUOI et pourquoi ça lui fait mal à la tête et pourquoi ça lui donne une impression de coup de poing dans le ventre, un vide dans la poitrine, un poids sur les épaules c'est INJUSTE, QU'IL SE TAISE POUR L'AMOUR DE DIEU.
« Arrête de chercher Morrigan. Entends-moi, et retiens ça. Arrête. De la. Chercher. Elle te veut du mal Sasha. — Tu ne sais pas de quoi tu parles, ” dit-elle dans un souffle, ses yeux baissés, perdus dans le vide, essayant de se déconnecter, d'oublier, D'OUBLIER QUE MORRIGAN EST MORTE MAIS POURQUOI ELLE EST MORTE JE L'AIMAIS MORRIGAN JE L'AI LAISSÉE DANS LA FORÊT ET JE L'AI LAISSÉE TOUTE SEULE DANS LE NOIR ELLE DOIT ÊTRE PERDUE SANS MOI ELLE EST TOUJOURS PERDUE SANS MOI QU'EST-CE QUE JE SUIS SANS ELLE- « Tu peux essayer de l'ignorer autant que tu veux mais je ne vais pas te laisser tomber Sasha. Je te retrouverai toujours. Et je te sauverai de Morrigan. — TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES. ”
Elle veut Arnie, elle veut Vince, elle ne veut pas de cet homme méchant, cruel et amer qu'elle a sous les yeux. Elle ne veut pas de lui, elle veut Morrigan, que Morrigan passe sa main dans ses cheveux, que Morrigan l'aide à faire sa tarte au citron légendaire, que Morrigan porte des marinières nulles et que Morrigan bredouille quand elle lui demande quelque chose d'un peu ridicule sans savoir quel va être la réponse de- d'elle. ELLE. POURQUOI ELLE NE SE SOUVIENT PAS DE SON NOM. L'HOMME L'A DIT MAIS ELLE NE S'EN SOUVIENT PAS.
ELLE LE DÉTESTE.
ELLE LE DÉTESTE.
ELLE VEUT MORRIGAN.
“ Laisse-moi, LAISSE-MOI, ” hurle-t-elle quand il fait un mouvement vers elle, alors qu'elle en fait un vers la porte. “ J'VAIS LA TROUVER TU SAIS RIEN TAIS-TOI LAISSE-MOI TU COMPRENDS RIEN TU COMPRENDS RIEN TU SAIS RIEN TU SAIS PAS JE VAIS LA TROUVER ELLE EST TOUTE SEULE ET MOI JE ET MOI JE- je-- ” Et comme à chaque fois qu'elle mentionne Morrigan, la moutarde lui monte au nez et elle a une impression de vide derrière les yeux. Non pas qu'elle s'en souvienne. “ J'ai besoin d'elle, ” lâche-t-elle pitoyablement, dans un moment de faiblesse, avant de se tendre de nouveau quand il fait un mouvement dans sa direction; elle recule, comme si il avait essayé de la poignarder. “ Laisse-moi. J'vais la trouver, toi tu restes là, LAISSE MOI J'TE DIS, J'Y VAIS, TU COMPRENDS RIEN, JE VAIS LA TROUVER. ”
“ Tous ceux qui ne sont pas nous sont contre nous. ”
Dernière édition par Sasha Heidelberg le Dim 22 Jan 2017 - 22:45, édité 1 fois |
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| | | | | VISHA#3 • Please stay with me, I can't go on. | |
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