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sujet; Juillet 1975 - Don't be afraid of the dark (Tiasha)

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La rue Blacksmith, baignée par le soleil, demeurait sous la chape de plomb d'une chaleur toute londonienne depuis maintenant près d'une semaine. Les enfants avaient eu le droit d'investir entièrement le jardinet de Madame Gouttesec, mais ce pauvre carré d'herbe moribonde n'avait pas suffit à retenir les vélléités d'aventure des petits. Aussi la maison de guingois s'était-elle rapidement transformée en véritable parc d'attractions. Les rampes des escaliers devenaient des toboggans, les escaliers eux-mêmes des pistes de luge, et les recoins de la batisse, autant de cachettes et d'alcôves pour des cabanes de fortune.
Les nuits chaudes du mois de juillet et les rumeurs de la ville n'avaient pas facilité le sommeil des petits comme des grands et l'air bruissait d'une excitation à peine contenue, fruit de nerfs un peu usés par la chaleur et de trop peu de sommeil.

Il y en avait d'ailleurs plusieurs à dormir, des enfants allongés par dessus les lits défaits du grand dortoir sous le grenier. Les fenêtres entrouvertes laissaient filtrer une petite brise, laquelle s'en allait valser avec les vieux rideaux d'un blanc écru. Sous l'une des grandes et fines fenêtres du dortoir, un petit garçon ne dormait pas, pourtant. Ses cheveux bruns, déjà longs pour son âge, étaient répendus sur son oreille comme une tâche d'encre. Quant à ses yeux bleus, il fixaient le plafond obstinément malgré des tremblements de paupière fatigués. Le visage de l'enfant, marqué par de profondes cernes, demeurait méfiant malgré l'épuisement qu'on pouvait y lire. On aurait presque dit qu'il refusait de dormir. Sa petite main allait du matelas à sa peluche de chien, puis du chien au matelas, trahissant une nervosité qui n'était pas de son âge.

En vérité, Tiago, sept ans, attendait que sa soeur rentre. Elle était partie au petit matin vagabonder avec les grands du côté de Notting Hill, un de leurs quartiers de prédilection, et il savait qu'elle reviendrait sous peau avec un petit cadeau pour lui. Elle lui en ramenait toujours, de préférence comestible, pour qu'il puisse les avaler et ainsi doucher les jalousies larvées d'autres pensionnaires. Ils lui auraient chipé ses cadeaux s'ils avaient été durables. Matériels. Comme un jouet, ou un livre. Alors elle lui donnait des réglisses Cololangue, des Crépichous, des Pikbonbons et Tiago les mangeait toujours devant elle, pour lui montrer tous les effets incroyables produits par les confiseries une fois celles ci en contact avec sa petite langue rose.
Ce jour là toutefois, il ne voulait pas de sucreries, il voulait juste sa soeur. Sasha. Il voulait qu'elle vienne s'asseoir avec lui dans le grand escalier menant à la cuisine, et qu'elle le prenne contre elle pour écouter ce qu'il avait à lui dire. Parce qu'il en avait des choses à lui dire. Sasha, depuis son entrée à Poudlard, ne dormait plus dans le dortoir des petites, qui était collé à celui des petits par une porte communicante toujours ouverte, mais dans le dortoir des grandes, un étage au dessous. Et depuis qu'elle était partie, Tiago dormait mal. Il avait d'abord cru qu'elle lui manquait, parce qu'elle ne pouvait plus le prendre dans son lit quand il avait froid ou faisait un cauchemar, mais il avait finit, au fil des mois, par se rendre à l'évidence : le problème n'était pas là.

Le problème il se trouvait dans le coin opposé de la chambre, tout près de la grande armoire à linge, juste sous la tâche d'humidité du plafond, qui avait été ôtée à la fin du moins de Juin et laissait désormais un trou dans le plâtre et le bois.

Le problème était arrivé du trou.

Le problème venait avec la nuit et restait à regarder tous les petits du dortoir en silence. Et tiago le regardait aussi le problème, parce qu'il avait l'impression que s'il fermait les yeux, il le perdrait de vue, comme les araignées, et qu'en les rouvrant, le problème serait dans son lit.

Le problème c'était la femme dans le noir.

Elle avait essayé de pousser Tiago à la rejoindre, dans l'obscurité de la chambre, elle avait même ouvert l'armoire gigantesque une fois, avant de lui faire signe de l'y suivre, murmurant d'une voix douce qu'ils y mèneraient plein de jeux fantastiques et déroutants. Il était demeuré assis sur son lit, dans le halo orangé et agressif du lampadaire magique fixé à la maison. Il avait hoché la tête en signe de dénégation et s'était replié plus près de la fenêtre, plus près de la lumière maladive de l'éclairage publique. Il n'avait pas dormi. Il ne dormait plus du tout, sauf de manière involontaire, en journée. Tiago avait pris l'habitude de sommeiller dans l'escalier baigné de soleil, dans la cuisine claire, dehors, sur le canapé du grand salon. Partout où l'ombre était réduite à de sinistres oripeaux trop faibles pour l'attraper.

Il était si fatigué pourtant. Et Madame Gouttesec qui le soupçonnait de lire en cachette la nuit...Si Madame Gouttesec avait su. Si seulement. Tiago ne voulait pas lui dire ce qu'il voyait, il avait peur qu'elle ne le croie pas, quand il disait qu'il y avait une femme, qui voulait être son amie, et que lui ne voulait pas, parce qu'il avait le sentiment que cet ami là, bien singulier, le croquerait tout entier. Il avait peur que s'il voie ce qui se trouvait dans l'ombre, sa bouche s'ouvre comme une abysse sans fond mais qu'aucun cri n'en sorte pour appeler à l'aide.

Les enfants étaient gentils, autant que pouvaient l'être des frères et soeurs -autrement dit : il avait parfois envie de les assommer contre les barreaux de son lit- mais ils ne comprendraient pas. Tiago avait déjà une conscience aigue de ce que pouvait être un "mouvement de panique" : il avait bien vu ce que la chute de Tommy la Puce, dans les escaliers, avait provoqué, ou le ramdam entraîné par la rumeur d'une acromentule à la cave. Un véritable "cirque polonais", comme disait Madame Gouttesec (la corrélation entre les cirques, la Pologne et le bazar échappait d'ailleurs totalement à l'enfant).

Non ce qu'il lui fallait c'était de parler à Sasha. Et comme si Dieu avait à ce moment là été occupé à écouter la station Blacksmith, la porte s'ouvrit. Tiago bondit du lit, descendant les escaliers rapidement et sautant les trois dernières marches, ainsi que le tas de bille au pied de ces dernières. Sasha était bien là, riant aux éclats avec un autre enfant de l'orphelinat et lorsqu'elle l'aperçut, elle eut un sourire ravi:

-Hey Tia!

Le garçon lui sauta dans les bras, respirant son odeur qu'il avait toujours considéré comme le parfum maternel. Il en avait la puissance, la douceur et il l'adorait plus que tout. Si Madame Gouttesec avait toujours été à l'image d'une grand mère stricte mais aimante, Sasha quant à elle lui avait donné le biberon, lui avait appris à marcher, l'avait mis au lit toute son enfance, s'amusant même à le faire manger quitte à se retrouver elle même couverte de purée de patates douces. Elle était la personne la plus importante de la planète, pour l'enfant curieux et dévoué qu'était Tiago. Il sentit une odeur de sucre et vit son cadeau sortir de la poche de Sasha. Une Pokichups! ces sucettes presque fluorescentes avaient parfois jusqu'à 15 parfums différents en une seule friandise, et changeaient de couleur et de saveur aléatoirement. On pouvait les savourer pendant presque une semaine avant d'arriver au bout. Ca avait du lui couter au moins 2 mornilles d'argent!

Collant un baiser sonore sur la joue de Sasha, Tiago fourra la sucette dans sa bouche et hocha la tête quand elle lui demanda si tout allait bien. L'énergie n'y était pas et il vit les beaux sourcils de sa soeur se froncer, comme pour l'interroger.

-Tu peux venir avec moi dans les escaliers? je voudrais te parler de quelque chose. C'est important tu sais, c'est très important, vraiment.
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WIZARD • always the first casuality
Adidja Zabini
Adidja Zabini
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 26/08/2016
‹ messages : 320
‹ crédits : killer from a gang. tumblr. chance the rapper.
‹ dialogues : rosybrown.
Juillet 1975 - Don't be afraid of the dark (Tiasha) XWAE802

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-et-un ans.
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur, étudiant au sawl center (musicomagie).
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : sept. 1994 - jun. 2002.
‹ baguette : 25,4 cm, crin de licorne, bois de chêne.
‹ gallions (ʛ) : 3283
‹ réputation : (trop) gentil et doux, to be protected at all costs, talentueux, bitchasse, maniéré, cinammon roll too good for this world, too pure.
‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
‹ patronus : n'a jamais su en faire.
‹ épouvantard : le cadavre de sa soeur jumelle nina.
‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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tiago blacksmith
Almost every species in the Universe has an irrational fear of the dark. But they’re wrong. 'Cause it's not irrational. It's Vashta Nerada. It’s what’s in the dark. It's what’s always in the dark.
Sasha fait partie des grandes, maintenant.
Dans un peu moins de deux mois, elle sera à Poudlard. Bon, d'accord, elle n'a pas encore reçu sa lettre officielle: mais tout le monde l'a vue, il y a des années, se mettre à flotter deux mètres au-dessus du sol un jour que Mrs Gouttesec l'avait particulièrement énervée, tout le monde a vu sa peau changer de couleur pour aller avec le ciel une journée d'orage, tout le monde l'a vue faire preuve de magie une fois ou deux, et si jamais quelqu'un doute qu'elle est une sorcière, une vraie, alors Sasha le lui rappelle avec un regard incendiaire et peut-être un coup de poing vicieux dans les côtes. Elle était un peu inquiète d'être une sorcière. Évidemment, l'orphelinat de la rue Blacksmith est un orphelinat sorcier et généralement, les gens qui en connaissent l'existence ne sont que des sorciers. Sasha ne sait pas vraiment qui sont ses parents, qui l'a déposée ici, pourquoi. Alors les cinq premières de sa vie, elle les a vécues dans l'angoisse de ne jamais être assez magique, assez fantastique, assez sorcière. L'année dernière, Devon a dû partir parce qu'à l'âge de onze ans, il n'avait toujours pas fait preuve de magie et n'avait pas reçu sa lettre de Poudlard... Sashe ne sait pas où vont les orphelins qui n'ont pas de parents ni de magie. Elle n'a jamais envie de le savoir.
Sasha va recevoir sa lettre d'un jour à l'autre. Elle a changé ses affaires de dortoir, ils ont descendu son matelas dans l'escalier, Mrs Gouttesec lui a promis qu'elle l'emmènerait au Chemin de Traverse au moins une fois, juste pour voir. Ils devront se contenter d'habits et de matériel d'occasion, évidemment, mais Sasha veut voir le Chemin de ses propres yeux, juste une fois, pour la première fois. Il y a Jess, aussi, qui va aller avec elle à Poudlard, et au Chemin de Traverse, et partout. Sasha se demande si elles resteront amies.

Pour l'instant, ce n'est pas très important. Parce que plus elle pense à Poudlard et à toutes les merveilles qu'on lui a promis là-bas, plus Sasha sent quelque chose se coincer dans sa gorge. Elle sait ce qu'elle est, qui elle est. Une née-moldue, une orpheline, une sang-de-bourbe. Elle va devoir être forte face aux autres, un peu comme elle est forte avec ses frères et soeurs. Mais des fois, Sasha a peur (un sentiment qu'elle déteste et méprise), elle a peur que ça ne suffise pas, pas cette fois...
Jess lui envoie des brins d'herbe à la figure et elle lui bondit dessus pour lui en faire bouffer, en riant, préférant se focaliser sur ça que sur autre chose. Ils sont une dizaine, assis dans Hyde Park, à rire et à se jeter de l'herbe et les bonbons qu'ils viennent d'acheter au magasin de confiseries sorcières caché dans une ruelle de Notting Hill. Ils lézardent au soleil, discutent de Poudlard, des cours, des maisons... ça fait bizarre à Sasha, d'être une grande. Elle et Jess étaient un peu intimidées au début. Le plus âgé a seize ans, il arrête pas de parler de Poudlard, des cours nuls, de la difficulté de certains sortilèges, des B.U.S.E.... Sasha a envie de s'enfuir en courant. Elle n'a pas envie d'entendre ça. Et si elle était mauvaise sorcière? Et si en fait elle n'était pas une sorcière et que ses manifestations magiques n'étaient dues qu'au hasard? Et si le fait qu'elle soit orpheline allait l'empêcher d'aller à Poudlard? Et si on l'oubliait sur le quai, qui se souviendrait d'elle? Et si, et si?

Non, pas le droit de penser à ça.
Ils reprirent le chemin de l'orphelinat et Sasha laissa toutes ses mauvaises pensées derrière elle, loin, très loin. Elle et Jess riaient en comparant leurs cartes de Chocogrenouille et en parlant des effets de certains bonbons... Jess disait qu'elle rêvait d'être confisière et Sasha lui disait que ce mot et ce métier n'existaient pas. Elles étaient en plein débat, riant aux éclats et en se bousculant un peu en se rentrant dans l'épaule, quand elles pénètrent enfin dans l'orphelinat. Il faisait chaud, incroyablement plus chaud qu'à l'extérieur si c'était possible. Sasha n'avait qu'une envie: s'allonger dans son lit et continuer de décorer son coin du dortoir avec les photos de joueur de Quidditch qu'elle avait trouvé dans un vieux magazine. Mais elle aperçut Tiago qui lui fonçait dessus et elle se mit à rire avant même qu'il n'arrive jusqu'à elle, se sentant brusquement d'excellente humeur en le prenant dans ses bras.

Hey Tia! ” lui lança-t-elle en le serrant contre elle. Elle était partie ce matin avant de le voir et il ne se passait quasiment pas une journée, pour Tiago et Sasha, sans étreinte. Il était son petit frère, et bien plus encore... Les enfants s'aidaient, à l'orphelinat Blacksmith, ils n'avaient pas vraiment le choix. Même à leur plus jeune âge, on leur apprenait à s'occuper des plus jeunes, à s'occuper du bain, de la nourriture, des premières leçons de lecture. Tiago était son petit favori, son petit protégé. C'était étrange, parce qu'ils n'étaient pas très vieux. Mais l'âge n'était pas synonyme de maturité dans un orphelinat pauvre. “ Regarde ce que je t'ai ramené, une Pokichups! ” lui dit-elle joyeusement, en lui donnant ledit bonbon, souriant en voyant l'air ravi de son petit frère, grimaçant d'un air faussement dégoûté quand il lui embrassa la joue.

Il avait l'air fatigué, Tiago. Un peu maussade, aussi, et ce n'était pas à cause de la chaleur, Sasha pouvait le voir. Il y avait... autre chose. Quelque chose qui était à vif sur son visage. Quand elle lui demanda ce qu'il n'allait pas — Sasha était très sensible aux émotions des gens, bien malgré elle, surtout quand elle était proche d'eux —, Tiago hocha la tête mais ne la trompa nullement. Il avait l'air très sérieux quand il parla, trop sans doute. “ Tu peux venir avec moi dans les escaliers? je voudrais te parler de quelque chose. C'est important tu sais, c'est très important, vraiment. ” Sasha arqua un sourcil mais hocha la tête, bien évidemment. La voix de Tiago était sérieuse et un peu tendue. Sasha se demanda si il avait autant peur qu'elle de quand elle irait à Poudlard et qu'ils seraient séparés...

Les autres enfants se répartirent dans l'orphelinat à grand vacarme tandis que Tiago marchaient d'un même pas vers l'escalier, le lieu de rencontres et de rendez-vous le plus populaire de la maison qui semblait gigantesque parfois, et étouffante d'autres fois. Ils prirent place sur une marche, serrés l'un contre l'autre, leurs genoux se touchant mais ils étaient habitués à cette proximité. Les yeux de Sasha ne quittaient pas le visage de Tiago. Il avait l'air tellement fatigué... peut-être lisait-il la nuit? Cela aurait étonné Sasha... “ Tiago, tu sais que tu peux tout me dire? ” dit-elle doucement, prenant machinalement le ton le plus maternel qu'elle avait en stock, pour l'encourager et l'inciter à lui dire ce qui creusait ainsi ses traits et ses cernes. Machinalement, elle sortit une Chocogrenouille du pack qu'elle avait partagé avec Jess, et la fit tourner entre ses doigts sans l'ouvrir, ayant besoin de s'occuper pour ne pas s'énerver face au silence de Tiago. “ Dis-moi ce qui ne va pas... c'est à propos de Poudlard, c'est ça? ” Sa voix était un peu hésitante, faible aussi, parce que Sasha ne savait pas trop si elle avait envie d'en parler ou pas.
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Tiago leva ses grands yeux bleus vers Sasha. Elle était grande, Sasha. Lui n'avait que sept ans, il avait peur qu'on ne le croie pas, il voyait bien comment étaient traités les plus petits lorsqu'ils racontaient des histoires ou disaient qu'ils avaient peur.
Il n'avait pas envie qu'on le déboute en arguant qu'il était petit et qu'il avait imaginé des choses.Il détestait qu'on le traite de cette manière, et Sasha pouvait avoir un sacré fichu caractère. Si elle perdait patience? Si elle lui disait de ne pas lui raconter de "sornettes"?

“ Dis-moi ce qui ne va pas... c'est à propos de Poudlard, c'est ça? ”


Oh si seulement. Si seulement ca avait été seulement à propos de Poudlard. Le fait que sa soeur préférée, qui était d'ailleurs plus sa mère qu'autre chose, parte découvrir un autre monde était déjà suffisamment dure à digérer mais qu'elle parte au moment où Tiago commençait à véritablement comprendre ce que "craindre pour sa vie" signifiait, c'était pire que tout.
Il déglutit.

-C'est pas Poudlard, Sasha.


Il hésita, et jeta un regard vers le haut de l'escalier. Il y avait les dortoirs en haut, au premier et deuxième étage, mais même d'ici, même d'ici par la barbe du Vieux Merlin, on pouvait voir, tout en haut, le petit escalier branlant, sombre et plein de poussière qui menait à la porte scellée du grenier. Tiago eut une image d'horreur : la porte s'ouvrait sur du noir et une chose arachnéenne dévalait les escaliers telle un insecte, les mains en avant, pour venir le prendre, là, tout de suite. Le petit eut un frisson et se força à se reconcentrer sur Sasha.

-La nuit...quand on dort là haut avec les petits...il y a quelqu'un qui nous observe.

Il vit les sourcils de Sasha se froncer et détecta qu'il lui fallait reprendre la parole maintenant avant qu'elle ne le coupe.

-Pas de l'extérieur de la maison. A l'intérieur. C'est dans la chambre. C'est quelque chose qui ressemble à une femme mais je crois que c'en est pas une, parce que je ne vois jamais son visage et qu'elle ne veut pas toucher la lumière. Elle est venue par le trou dans le plafond et depuis elle est dans le coin du dortoir des garçons près de la grosse armoire.

Un coup de froid saisit soudain l'enfant, comme une sorte de mise en garde et il aurait juré que le souffle glacé avait dévalé les escaliers pour le saisir, comme la créature de ses cauchemars.

-Elle nous regarde tous, toute la nuit, surtout moi. Et elle me fait des signes pour que je vienne la voir, mais moi je reste sur mon lit, dans la lumière du lampadaire. Et je la regarde, jusqu'à ce que le jour se lève, et elle repart dans le plafond. Je crois que si je ferme les yeux, elle fera quelque chose. Moi je suis dans la lumière, mais Benjamin, Paul et Idris sont vraiment dans le noir, tout près de l'armoire et elle est tout prêt d'eux. Parfois, elle tend la main vers eux et je fais un peu de bruit. Ils bougent et elle s'écarte. Mais je vais m'endormir. Je sais que je vais m'endormir.

Il cligna des yeux, un peu frénétiquement, comme pour se stimuler lui même et sortir de sa torpeur. Sa voix avait les accents rauques que celle de son "moi" adulte aurait constamment en raison du manque chronique de sommeil et il y avait de la colère, quand il s'exclama sourdement:

-J'en ai parlé à Paul et Idris, ils disent qu'ils n'ont rien entendu et Madame Gouttesec ne croit que les grands! mais je sais ce que j'ai vu! je sais ce que j'ai vu! je ne suis plus un petit! et je sais que toi non plus tu vas pas me croire! mais je sais ce que je vois et je sais que si je dors, elle va revenir et quelque chose va arriver!


Il s'énervait tout seul, parce que Tiago s'énervait toujours tout seul. Il anticipait le pire, le rejet, et l'incompréhension, la moquerie et la raillerie pour y faire face, mordait avant d'être mordu, parce qu'être orphelin, dyslexique, dysorthographique et pauvre était un combo amplement trop injuste pour un petit garçon et forme à l'art de l'attaque plus qu'à celui de la tolérance.
Les yeux de Tiago avaient d'ailleurs une lueur de défi quand il regarda Sasha:

-Il faut que tu m'aides. Je suis tout seul si tu m'aides pas.


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C'est pas Poudlard, Sasha. ” Et les traits de Sasha se froncent, parce qu'elle ne comprend pas exactement ce qui pourrait mettre Tiago dans cet état-là. Il a l'air fatigué, comme si il n'avait pas dormi depuis des nuits... ça ne l'étonne pas trop. Tout le monde a des petits problèmes, à l'orphelinat: ils ne sont pas sorciers pour rien. Des cauchemars, des visions ou des pressentiments: beaucoup s'agitent dans leurs lits et Sasha elle-même, parfois, veille à cause d'un rêve particulièrement vivace. Mais être fatigué à ce point? Surtout pour un petit enfant comme Tiago... Elle reste patiente, ne dit rien, attend la suite et “ La nuit...quand on dort là haut avec les petits...il y a quelqu'un qui nous observe. ” et elle fronce les sourcils.
Quelqu'un qui les observe. Pour une sorcière, Sasha est quelqu'un de plutôt rationnel. Elle sait que l'orphelinat est protégé, ensorcelé, que Madame Gouttesec, même si c'est une figure autoritaire et brusque et dure, les aime et les protège malgré tout. Elle sait que c'est impossible que quiconque regarde les petits, ou même Tiago, ou même quiconque. L'orphelinat est le seul endroit sûr et protégé pour eux dans ce monde et Tiago veut lui faire croire que ce n'est pas le cas? Elle n'y croit pas une seule seconde, et s'apprête à ouvrir la bouche pour lui dire d'arrêter de dire des mauvaises choses mais Tiago la devance et lui explique ce qu'il veut dire par là.

Et, bien malgré elle, Sasha frissonne légèrement. Parce que... parce qu'elle arrive à le voir. Elle n'y croit pas, pas vraiment. Il doit être incapable de distinguer ses cauchemars de la réalité, ou quelque chose comme ça... mais elle frissonne tout de même parce que l'idée d'une main surgissant de l'obscurité pour toucher un enfant endormi est assez terrifiante comme ça. “ J'en ai parlé à Paul et Idris, ils disent qu'ils n'ont rien entendu et Madame Gouttesec ne croit que les grands! mais je sais ce que j'ai vu! je sais ce que j'ai vu! je ne suis plus un petit! et je sais que toi non plus tu vas pas me croire! mais je sais ce que je vois et je sais que si je dors, elle va revenir et quelque chose va arriver! ” Et il s'énerve, se débat tout seul alors que Sasha a refermé la bouche et entretient un silence inquisiteur de tombe. Elle ne se ressemble même pas, Sasha, en cet instant précis: elle garde les traits fermés, sourcils froncés, bouche pincée, l'observant comme pour chercher une blague derrière les grands yeux clairs de Tiago.

Mais il ne rigole pas. Il ne dort pas. Il protège Benjamin, Paul et Idris. Il y croit dur comme fer et c'est impossible, Sasha sait que c'est impossible mais il la regarde avec tellement de détermination qu'elle ne peut que douter de ses propres convictions. “ Il faut que tu m'aides. Je suis tout seul si tu m'aides pas. ” Et Sasha renifle légèrement. “ Calme-toi, Tiago, ” dit-elle simplement, utilisant son prénom entier comme d'une arme. Ils sont faits du même bois, à la colère injuste facile, aux coups de sang difficile à réprimer. Mais ils n'ont pas le droit de s'énerver l'un contre l'autre: ils doivent se serrer les coudes. Ils sont orphelins et pauvres et seuls. Ils doivent se serrer les coudes. “ D'accord- je-- ” Elle se mord la lèvre. Elle ne peut décemment pas lui dire qu'elle ne le croit pas. Finalement, un peu brusquement, elle se lève et lui attrape la main pour qu'il en fasse de même. “ Montre-moi.

Il la mène jusqu'à la chambre des petits, volant au-dessus des escaliers, et Sasha reconnait son lit dans un coin de la pièce... mais pour la première fois elle lève les yeux vers le plafond. C'est étrange mais elle n'y avait jamais fait attention avant. “ La porte est fermée, ” marmonne-t-elle doucement, lâchant la main de Tiago pour la tendre vers le plafond en se mettant sur la pointe des pieds; mais bien évidemment, elle est trop petite et bien loin d'effleurer le bois du plafond alors elle retombe à plat sur ses pieds. “ Ça doit mener au grenier. Tu veux qu'on aille voir? Si j'arrive à monter là-haut je suis sûre que je peux crocheter la serrure, ” dit-elle avec des yeux brillants et un petit sourire, préférant prendre ça comme un jeu plutôt qu'autre chose. Ça fait quelques mois qu'elle s'est mise à crocheter les serrures (elle a jugé que c'était quelque chose d'indispensable avant d'aller à Poudlard) et elle meurt d'envie de s'entraîner. Elle sorte de sa poche les trois crochets qu'elle y garde toujours, les faisant jouer entre ses doigts alors que ses yeux parcourent la pièce à la recherche de meubles qu'ils pourraient entasser pour monter jusqu'au plafond.
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Le plus souvent, Tiago faisait confiance à Sasha pour avoir une excellente idée et régler tous les problèmes, mais monter au grenier n'en faisait pas partie.

Elle ne comprenait pas. La chose vivait dans le grenier parce que le grenier n'avait pas de fenêtres à part -selon Madame Gouttesec- un vieux hublot qui devait être couvert de crasse depuis avant leur naissance à tous. Elle ne sortait pas le jour à cause de la lumière et restait terrée dans son antre, mais si eux s'y rendaient, alors personne ne pourrait rien pour eux. C'était son monde là haut, son monde à elle.
Pourtant, l'enfant savait que s'il refusait, que s'il empêchait Sasha de monter, elle le prendrait pour une simple poule mouillée qui croyait au monstre dans le placard. Le monstre qui vivait dans le grenier était réel lui. Et s'il fallait monter pour le prouver alors il le fallait. Il le fallait, pas vrai?

-D'accord, on y va.

Il resta derrière Sasha, pétrifié, dans un raie de lumière venant de l'extérieur alors que jeune fille, montée sur une chaise qu'elle avait elle même posée en équilibre précaire sur un lit, crochetait la serrure. Cette dernière était rouillée par les ans, et il semblait impossible que qui que ce soit l'ait ouverte dans les dernières décennies. La couche de métal rougeâtre qui en tombait en était la preuve. Pourtant, elle était bien ouverte toutes les nuits et ne produisait certainement pas cet affreux crissement. Tiago se tordit les mains. On pouvait imaginer des bruits, mais pouvait on imaginer ne rien entendre? Pourquoi la chose était elle capable de descendre sans le moindre bruit?

Peut être que c'était lui qui devenait fou. Peut être qu'il était comme le voisin qui avait gardé des nifleurs dans sa cave pour trouver l'or de ses ancêtres et que Madame Gouttesec appellait Monsieur Pinpin. Mais il ne voulait pas aller chez les Mangoustes, lui! Il ne voulait pas! il paraissait qu'on y faisait des choses atroces aux pinpins et qu'on les forcait à porter un entonnoir en guise de chapeau! Tiago ne voulait pas d'entonnoir!

Quand la trappe s'ouvrit soudainement, il eut un sursaut et bondit en arrière, toujours dans la lumière, s'attendant presque à voir la chose attraper Sasha par les épaules pour la tirer en haut et refermer la trappe derrière elles. Ces images d'horreur lui donnèrent envie de se carapater, mais il tint bon. C'était la journée. C'était la journée. Tout allait bien se passer, peut etre qu'elle dormait, la dame en noir, pendant la journée.

Il s'approcha de la trappe et Observa Sasha s'y hisser à la force des poignets -sa soeur avait une force dépassant l'entendement- puis il monta prudemment sur la chaise à son tour, levant bien haut la tête vers le plafond. La trappe ressemblait à une bouche. Il ne voulait pas que sasha sorte de l'encadrement, il avait aussi peur qu'une chose descende du plafond, ou apparaisse juste par dessus l'épaule de sa soeur, dans le noir. Avalant sa salive avec difficulté, il tendit les mains.

La rejoignit.

Et découvrit un grenier qui en d'autres circonstances aurait pu être un palace pour un enfant à l'imagination aussi vivace que la sienne. Il y avait là des robes sur des mannequins, de vieux chapeaux pointus, des chevaux à bascule, des petits trains décrépis, des cages à hiboux, des caisses de livres, d'autres caisses de vêtements, deux ou trois vieux balais déplumés, des bocaux de baguettes cassées, des poëles, des casseroles, des piles de journaux, des tas de bougies et même une chouette empaillée. Cela aurait pu être un royaume pour petits princes dégourdis.

Sauf que.

Sauf qu'il y avait en effet très peu de lumière et que tout paraissait menaçant. La seule lueur de la pièce, maladive, venait de la vieille fenêtre du haut du bâtiment, qui ne laissait filtrer qu'un mince rayon jaunâtre et agonisant. Ca sentait la poussière, donnait envie de tousser, mais ce qui frappait surtout, c'était le froid. Le froid pesant et le silence, dans un lieu qui aurait du travailler, craquer, résonner du bruit des canalisations ou du vent (Tiago ne savait pas grand chose des canalisations et il en avait peur car elles étaient profondes et noires, elles aussi). Mais là il n'y avait aucun bruit, absolument aucun et il attrapa la manche de Sasha.

-On devrait pas être là... murmura-t-il.

Et alors qu'il disait ces mots, son pire cauchemar commença à prendre forme. La trappe se referma derrière eux, un bruit métallique de l'autre côté indiquant que le verrou venait de se remettre en place. Tiago eut un petit cri d'horreur et tira sur la main de Sasha, les larmes aux yeux.

-Sasha, on doit partit, s'teplait, Sasha j'ai peur!!

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WIZARD • always the first casuality
Adidja Zabini
Adidja Zabini
‹ disponibilité : always.
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‹ dialogues : rosybrown.
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‹ âge : vingt-et-un ans.
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur, étudiant au sawl center (musicomagie).
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : sept. 1994 - jun. 2002.
‹ baguette : 25,4 cm, crin de licorne, bois de chêne.
‹ gallions (ʛ) : 3283
‹ réputation : (trop) gentil et doux, to be protected at all costs, talentueux, bitchasse, maniéré, cinammon roll too good for this world, too pure.
‹ particularité : un peu de magie sans baguette, héritage de sa mère.
‹ résidence : dans un petit appartement de whitehorn, qu'il utilise aussi comme studio.
‹ patronus : n'a jamais su en faire.
‹ épouvantard : le cadavre de sa soeur jumelle nina.
‹ risèd : sa famille réunie; sa mère fière de lui.
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Elle posa une chaise sur un lit, grimpa dessus après avoir demandé à Tiago de tenir les pieds au cas où, pour la sécurité, et elle récupéra les crochets dans sa bouche pour se mettre à travailler. Avec le premier crochet, elle gratta un peu la rouille qui empêchait aux autres crochets de se faufiler dans le trou de la serrure; puis elle se mit au boulot. C'est Martin qui lui a conseillé de commencer à s'entraîner, quand il est revenu de Poudlard, en juin. Il a même accepté de lui apprendre à crocheter, à condition qu'elle lui passe la moitié de sa nourriture tous les jours pendant une semaine, et Sasha a accepté parce qu'apprendre à crocheter des serrures avec Martin, c'est un peu le rêve. Il lui a appris à être patiente — ça veut dire quelque chose, ça, parce qu'apprendre la patience à Sasha, c'est difficile — et sensible aux bruits et vibrations, il lui a expliqué les différentes serrures, et leurs difficultés. L'épreuve finale, c'était de crocheter la serrure du bureau de Madame Gouttesec, crocheter la serrure du premier tiroir en partant du haut de son bureau, et d'en ramener quelque chose. Sasha garde la pièce chinoise, avec le trou carré au milieu, dans sa poche comme un totem. Ça montre qu'elle fait partie des grands, qu'elle sait crocheter.
Elle fait une affaire rapide de la serrure de la trappe, malgré la rouille et le fait que travailler en levant le cou, ce n'est pas très pratique. Finalement, dans un grincement d'outre-tombe, la trappe s'ouvre en déversant une cascade de poussière et Sasha s'étouffe à moitié en se détournant, se protégeant le visage avec son bras. “ Eh bien voilà! ” fait-elle, enthousiaste et fière d'elle, en adressant un sourire rayonnant à Tiago. Il n'a pas l'air très content, Tiago, mais Sasha balaie ses inquiétudes d'un haussement d'épaule. Elle va lui montrer que le grenier est vide et ça ira mieux. Oh, quand Martin apprendra qu'elle est la première a avoir ouvert la trappe du plafond pour la première fois depuis des années...!

C'est à se demander pourquoi personne ne l'a jamais fait avant.

Elle se hisse à l'intérieur et, après avoir balayé l'endroit d'un rapide coup d'oeil ennuyé (Sasha préfère l'extérieur, ça sent le renfermé et le moisi, sa première impression est juste que c'est un endroit insbal- insabu- nul et mal éclairé), tend les bras pour aider Tiago à la rejoindre. Frère et soeur se tirent silencieusement, là, à un mètre de la trappe, à observer ce royaume abandonné et obscur; et il était vrai... qu'il faisait... étrangement froid... et que cet endroit était... étrangement silencieux. Sasha sentait quelque chose lui remonter le long de la nuque, jusque dans les cheveux.
Son instinct lui disait que “ On devrait pas être là... ” qu'ils ne devraient pas être là.

Tout va bien, Tiago, ” dit-elle tout de même, n'essayant pas de se dégager quand il s'empara de sa manche, sans doute pour se rassurer. Elle fit un pas hésitant en direction de la fenêtre, pour essayer de l'ouvrir avec ses deux derniers crochets qu'elle avait glissé dans sa poche s'il le fallait (un n'avait pas survécu à l'opération ouverture de la trappe, mais Tiago ne l'avait pas vu se briser et sa fierté était sauve), mais Tiago la tenait toujours férocement par la manche. “ Tia, lâch--

La trappe se referma.

Sasha, on doit partit, s'teplait, Sasha j'ai peur!! Ça va aller, ça va aller, arrêter de crier, d'accord, arrête de crier! ” Elle panique aussi, parce qu'il fait très froid, et très noir, et c'est très silencieux, et son coeur bat trop vite dans sa poitrine, dans sa gorge, et elle n'a pas envie que Martin les trouve là et se fiche d'eux parce qu'ils ont eu les pétoches et n'ont pas pu s'en sortir tout seul. “ On va aller dans la lumière, rien ne peut nous toucher dans la lumière, ” lui dit-elle avec cette certitude dans la voix que seules les grandes soeurs ont, le tirant à sa suite jusqu'au minuscule rai de lumière projeté par la minuscule partie bizarrement non-sale tout en haut de la minuscule fenêtre. Ils pourrait nettoyer un peu de l'intérieur, non, si elle le prenait sur ses épaules...

Mais il y a quelque chose dans les ombres. “ Tiago, Tiago, répète-t-elle, se tournant vers lui et posant sa main sur son épaule pour qu'il arrête de regarder l'obscurité et se tourne vers elle. Tu dis qu'un peu de bruit la fait partir, hein? Alors chante, chante très fort, ferme les yeux s'il le faut, moi je vais ouvrir la fenêtre, la nettoyer, et bientôt, tout sera rempli de lumière et elle ne pourra pas nous faire de mal. D'accord? ” Elle ignore si il y a vraiment une femme ou un monstre dans les ombres, ou si c'est simplement une goule, ces horribles créatures illustrées dans un des livres interdits au petit qui traînent dans la bibliothèque des grands. Elle l'ignore mais elle sait une chose: c'est dangereux.
Et c'est proche.
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Si Sasha disait qu'il fallait chanter, alors c'était ce qu'il y avait à faire. Sasha savait. Elle était sa soeur la plus futée, si une personne savait comment le protéger ça ne pouvait être qu'elle.

Alors Tiago déglutit lentement, avant de hocher raidement la tête. Elle lui avait dit de ne plus crier, et cela impliquait l'obligation de ne pas pleurer non plus. Il avait déjà 5 ans, on ne pleurait plus à cinq ans. Ou alors seulement quand Berny, le grand blond de la chambre d'à côté, vous écrasait le doigt avec son bol.

Il se tourna vers Sasha et ferma les yeux, essayant de se souvenir des comptines apprises par Madame Gouttesec. Il avait une excellente mémoire, mais n'avait jamais pensé qu'elle puisse un jour l'empêcher de...
de quoi d'ailleurs?
il ne voulait pas le savoir. Il y avait bien un terme pour recouvrir ce que la dame dans le noir voulait probablement lui faire, mais il ne voulait pas le penser, comme si le formuler dans sa petite tête pouvait lui donner une réalité.

-You are my sunshine...my only sunshine...you make me smile when skies are gray...

Sa voix n'était pas assurée et il sentit un courant d'air froid lui glisser sur la nuque. Alors il chanta un peu plus fort, alors que devant lui, il entendait Sasha s'activer pour atteindre la fenêtre. Ses yeux s'entrouvrirent brièvement et il vit qu'elle était occupée à empiler le mobilier pour atteindre le hublot crasseux. Une voix à l'intérieur de son crâne lui murmura qu'elle n'allait pas assez vite et la panique commença à montrer le bout de son affreux museau. Mais Tiago continua de chanter.

-Please don't...

Taaake myyy sunshiiine awayyy...

Ce n'était pas la voix de Sasha. Tiago eut un gémissement aigu et se retourna d'un bloc, les yeux grands ouverts. Si auparavant la présence d'une chose dans l'ombre n'était qu'un ressenti, une hypothèse, une certitude tout au plus, elle était désormais une réalité. Il y avait bien une forme longiligne, entre un cheval à bascules et une vieille armoire dont les portes, jusque là fermées, s'ouvraient comme une gueule terrifiante vers un intérieur aussi noir qu'un gouffre.

Il ne savait pas où elle avait appris ces paroles, mais son instinct lui soufflait qu'elle avait du les écouter, lorsque madame Gouttesec venait chanter aux tous petits les petites berceuses dont elle avait le secret. Elle était là. Elle avait toujours été là. Elle épiait, silencieuse, dans chaque faille du plancher, du plafond, dans chaque petite parcelle d'ombre.

Tiago sentit la terreur l'étreindre de manière tellement puissante que sa voix de gamin se bloqua dans sa gorge et qu'il se retrouva incapable d'aligner deux mots. Sasha se mit à parler, peut être pour le sermonner, peut être pour l'enjoindre à continuer, mais Tiago demeurait absolument pétrifié, les yeux fixés sur la silhouette noire qui en un battement de cils, se retrouva non plus sur sa droite, mais sur sa gauche, dans l'ombre d'un vieux bureau. Accroupie contre le parquet, elle grattait le sol de ses ongles en fredonnant une suite désarticulée de notes, sans doutes tirées de la comtine, comtine que Tiago ne pourrait plus jamais ré-entendre.

Il eut un moment de perte totale de repères et il lui sembla que les murs allaient se refermer sur lui, l'écraser. Son cerveau refusait de prendre la moindre commande mais son corps finit par se secouer et la première chose qu'il fit fut de dégeler les cordes vocales de l'enfant. Un hurlement perçant sorti de la bouche de Tiago et il contenait toute la peur que l'on peut potentiellement ressentir aussi jeune face à danger inquantifiable.

La créature n'appréciait visiblement pas les bruits trop forts et elle arracha presque une latte du plancher de rage avant de glisser en avant, appuyée sur ses phalanges, courbée comme un crapaud difforme. Tiago continuait de hurler et soudain, les meubles du grenier eurent comme une sorte de branle bas de combat. Mus par la magie involontaire de Tiago, puisée au plus profond de ses tripes, et se mirent à léviter dangereusement avant de fondre sur la femme noire, une commode la heurtant en plein front. Sans un bruit, elle vola à travers le grenier comme une vulgaire balle de tennis et s'écrasa contre une vieille armoire.

La voix de Tiago se cassa et les larmes débordèrent de ses yeux.

-SASHA DÉPÊCHES TOI! ELLE VA NOUS MANGER!!


Voilà ce qui arrivait lorsqu'on écoutait pas les enfants à propos des monstres sous leurs lits. On finissait par laisser croire aux monstres que l'entièreté de la chambre, puis de la maison, leur appartenait et il était toujours trop tard quand on comprenait que le tout petit que l'on avait pris pour un affabulateur avait en réalité l'instinct de survie primitif de tous les nouveaux venus dans ce bas monde, ceux qui continuaient de croire leurs yeux et leurs tripes plutôt que de trouver des excuses rationnelles aux dangers inexplicables.
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