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sujet; and if you're still breathing, you're the lucky ones. (khloé) |
| khloé esfir warwick feat nastassia lindes • Applestorm.
| ◄ | • nom complet ; Elle s’appelle Warwick. Le genre de nom qu’on gueule, qu’on crie, qu’on hurle, tout autant de synonyme pour dire qu’on balance nos poumons au sol pour ce nom. Pour les haïr, les détester. Les Warwick, c’est les lâches, les traîtres. C’est le sang des rachetés qui coulent dans leurs veines. Ils retournent leurs vestes, leurs manteaux, parfois même leurs robes. C’est le genre de nom dont on a honte, celui qu’on rêve de s’arracher. Mais c’est aussi le genre de nom qui sert de masque, on peut pas l’enlever sans se briser un peu. Son prénom, par contre, il contraste. Il dit oui, mais il murmure aussi non. Il est doux et tellement agréable à chuchoter, que quelques fois, on se laisse tenter. Khloé sur le bout des doigts et Khloé dans la bouche. Khloé sur les lèvres, Khloé partout. C'est le genre de prénom trop court pour être oublié. Celui qui reste, qui s'imprime, qui colle. C'est le genre de prénom qu'on ne dévoile pas vraiment, parce qu'il fait parti de nous. Si on ose le murmurer, on se déshabille. On s'ouvre. Et ça, Khloé, elle sait que ça n'apporte que des regrets. • surnom(s) ; Elle n’en porte pas, Khloé. Des fois, elle les prend avec elle pour quelques mois, mais pas plus. Parce qu’un surnom, c’est trop personnel. Et quand on s’appelle Warwick, l’intimité doit rester couverte, cachée, camouflée, sous peine de se fracasser sans raison. Une fois, elle a entendu Khlo. Elle s’est mise à sourire et s’est dit que ça serait sympa, qu’on l’appelle comme ça. Mais elle ne rêve pas. Alors elle a viré ce surnom illico presto et l’a oublié. On l’appelle Warwick, Khloé, ou on ne l’appelle pas. Et le plus souvent, on fait ça. • naissance ; Vingt-deux rêves cassés et une utopie ratée. Des fiançailles brisées et un petit cœur brûlé. Il faut croire que la vie a toujours été plus ou moins contre elle, la poupée. La personnification même de la raison, une bouche délicieuse qui dit de bien vilaines choses, ça fait vingt-deux étés qu'elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Un peu trop de temps selon la marionnette, pas assez d'après ses parents. Khloé n'en a plus rien à faire : a petite éternité sa dernière révérence, bientôt, elle se fera choper. Et à ce moment-là, son geôlier (quel qu'il soit) n'aura aucune pitié. Elle est née dans une belle résidence dans la banlieue de Londres. Ou la sorcellerie et les emmerdes étaient loin. Le goût amer du souvenir sur la bouche, elle se remémore ses vingt-deux belles années. • ascendance ; Des gouttes salées sur les joues, l'océan au bout des lèvres, le naufrage dans ses veines. Des larmes qui coulent parce que son sang n'est pas assez bleu. Une mère sorcière de sang-mêlé et un père pas bien plus original. Des gens typiques. Qui se sont souillés il y a longtemps, pas vraiment par volonté. Juste parce que c'est la vie, et que des fois, on a quelques soucis. Puis, on ne le dira jamais assez, mais les Warwick sont des rachetés. Ils ont sans doute souillés leur sang pour un peu de liberté. • camp ; Théoriquement, pour le gouvernement. Ce genre de pensée est inscrite dans ses gênes. Officieusement, pour elle-même. Parce qu'elle le vaut bien et que ses traîtres de parents sont incapables d'y penser. Leur fille n'était qu'une source de revenu. Elle n'est plus rien. Et dans son coeur, quelque part dans ce bordel, c'est une insurgée, une insatisfaite de sa vie. Une incomprise. • métier ; Elle a oublié. Elle ne se souvient que du vent, de ses cheveux qui fouettent son dos, de son sourire en lambeaux. A-t-elle déjà seulement travaillé ? Peut-être comme simple stagiaire, quelques parts. Mais depuis quelques temps déjà, elle court, elle fuit. Elle ne reste jamais vraiment au même endroit, elle ne parle pas beaucoup et boit. Elle n'a de compte à rendre qu'à elle-même. Elle a même vendu ses potins, fut un temps. Aujourd'hui, elle fait la Warwick dans toute sa splendeur. Celle qu'elle haïssait dans le miroir. Lâche. Elle vole et ment, manipule et traficote. Mais rien de concret. Rien d'ambitieux. Rien de vrai. Putain d'habitude qui s'est envolée. Et pourtant. Marchande de rêve et même dreamer à ses heures perdues. Depuis que Flint lui est passé dessus. Elle a son petit trafic partout ou elle passe. Avec de l'argent dérobée, elle achète de l'Orviétan sous toutes ses formes et le revend aux gens en difficulté. Petite quantité, petit prix, elle s'en fiche. Elle leur offre une autre dimension. • réputation ; Warwick, quand on vous dit ce nom, vous pensez à racheté. A une famille de profiteurs qui ont su se rendre indispensables par quelques actions et qui vivent paisiblement en affirmant leur appartenance aux pro-sang-purs. Quand on vous dit Warwick, vous pensez aussi à feu la fiancée Flint, qui n'a tenu qu'une année avant de se faire jeter, comme une malpropre. Quand on vous dit Khloé, vous pensez à cette gamine un peu trop douée pour balancer des rumeurs. On dit que sa parole est d'or et que chacune des rumeurs qu'elle peut balancer s'avère plus destructrice qu'un avada kedavra. Quand on chuchote sa description physique, cheveux longs, air de poupée de porcelaine, lèvres qui appellent au baiser et maigreur maladive, vous savez qu'on parle d'une marchande de rêve plutôt douée. Elle ne fait jamais dans la haute en dévoilant son nom ou son visage, mais elle n'hésite pas à offrir ses services aux petits-gens. Ils tombent souvent dans le panneau. Parce que franchement, quand on vous dit la cadette Warwick aux cheveux de blé, vous savez qu'on parle de la gamine maladroite qui manie que trop bien les mots. • état civil ; Khloé, c'est une poupée. Une poupée qu'on rêve de posséder. Qu'on pense toucher des doigts. Qu'on pense approcher. Qu'on aime en secret. Khloé, c'est une poupée. On veut l'avoir avec nous. Pour s'en jouer, la briser, la casser. Pour lui enlever cette perfection fragile qui l'enveloppe. Mais Khloé, on lui est déjà passé dessus. Alors la poupée, elle a les yeux vides qui regardent l'horizon. Cet horizon incertain. Mais dans ses yeux, on ne voit rien. Khloé, c'est une célibataire, célibattante comme elle dit, parce que ça l'amuse, ça la fait rire nerveusement. C'est vrai qu'elle se faisait souvent battre, la gamine. Non, Khloé, en vrai, c'est une marionnette. Elle n'appartient à personne en particulier. Ses yeux sont trop vides pour s'attacher. Chacun pose ses doigts, elle dit merci. Puis elle repart. Trois coups de rein, et c'est le départ. • rang social ; Rachetée qui court, qui vole, qui passe et qui trépasser, qui crève dans la boue, qui sourit dans les étoiles. Une putain qui n'a pas su se faire remplacer par du meilleur vin. Une rachetée qui n'a pas compris qu'une sang-pure était un meilleur parti. Une sang-pure ou une autre de ces conneries, ça n'a pas d'importance. C'est une traîtresse. Rachetée en fuite, le sourire aux lèvres en plein délit. • particularité(s) ; Elle le cache, ce don inné. Elle le cache, parce qu'elle en a honte. Métamorphomage. Elle n'a jamais su le contrôler. Khloé, c'est la pitre qui amuse la galerie. Khloé, elle a les cheveux et les yeux qui se colorent et décolorent depuis vingt-deux trop longues années. Enfant, elle évitait simplement de l'amuser. Si les autres cherchaient à contrôler cette ... chose, ce n'était pas son cas. Khloé, elle regardait ses pieds palmés et elle hurlait. Elle hurlait tellement fort. Elle n'a jamais eu l'impression que son corps soit sien. Avant Flint, elle arrivait à peu près à faire en sorte d'être normale. Respiration. Battement du coeur. Puis il est arrivé. Il l'a brisé. Elle n'est qu'une ombre. Une ombre aux cheveux colorés de gris puis de blanc, de toutes les couleurs possibles. Des sentiments trop forts. Elle sait qu'elle va devoir faire ce que les autres connaissent déjà. Elle va devoir apprendre. Mais elle n'en a pas envie. Ce corps n'est pas sien, ne l'a jamais été. La poupée refuse de voir les fils qui sont accrochés à ses extrémités. • patronus ; Un patronus, elle n'a su en faire un qu'une seule fois, une unique fois. Il a pris la forme d'un caméléon. C'est une de ses plus grandes fiertés. Maintenant, ce n'est guère plus que de la boue argentée qui colle au bout de sa baguette. Qui illumine sa mort. Parce que son patronus n'est pas plus utile qu'elle ne l'est au monde : il illumine les ténèbres qui viennent lui manger son âme. Des fois, elle se demande même si cet imbécile ne partage pas le repas. Vous ne verrez jamais Khloé Warwick utiliser ce sortilège, trop de fierté, si ce n'est en dernier secours quand toutes ses conneries se retrouvent inefficaces contre les détraqueurs. • épouvantard ; Flint à ses trousses. Flint avec un sourire morbide qui s'avance. Son plus grand cauchemar n'est autre que son ancien plus grand rêve. A-t-elle aimé son bourreau ? Peut-être. Mais aujoud'hui, rien que son corps qui s'approche réussi à la détruire moralement et physiquement. C'est une année de lâcheté, d’imbécillité qui lui revient en plein visage. C'est une mort lente et douloureuse qui a duré un an, qui lui fout une claque. C'est la lumière qu'il y avait dans ses yeux qu'elle voit briller au loin. Elle le hait. Elle l'aime. Elle en a peut. Quelle importance ? Il est loin. Fiancé. Il est loin et ne veut plus d'elle. La poupée n'est pas inquiète, elle est libre. La cage qu'elle a fini par aimer s'est rouverte. Flint loin, la liberté au bout du bras, tout ira bien. • risèd ; Elle-même, quelques années plus tard. Ses grands yeux colorés. Un sourire princier. Un homme à son bras, sans visage. Juste un sourire amoureux aux lèvres. Un homme avec un sourire douloureux. Elle-même, resplendissante. Cruelle. Impartiale. Elle-même, le pouvoir entre les mains, la clé d'une cage entre les doigts. L'homme qui souffre. Victime devenue bourreau, elle s'imagine infliger son enfer à un autre. Khloé n'aspire plus qu'à ça, dans un futur lointain. Quelqu'un vivra ce qu'elle a vécu, coûte que coûte. • animaux ; Khloé, elle n'est pas du genre à s'attacher. Ses animaux, ils se sont souvent retrouvés morts, envolés, échappés. Elle ne sait jamais. Mais parmi eux, il y a Jaune. Un nom particulièrement étrange pour un fléreur. Yellow dans sa langue natale, elle trouvait amusant, quand elle avait onze ans, de lui donner le nom d'une couleur en français. Elle l'a depuis longtemps, très longtemps mais il ne lui est jamais rien arrivé : en effet, chaque Warwick a eu son fléreur, tous venus d'une même portée ou presque. Elle est fière de Jaune, qui indépendant et souvent volage, partant à droite et à gauche, ne l'a jamais quitté. Depuis qu'elle est en fuite, il la suit, mais il lui arrive de ne pas l'apercevoir pendant des jours. Et comme par miracle, elle le retrouve. De toute façon, elle est persuadée qu'il est fâché qu'elle l'ait laissé un an pour Flint. Et au final, elle est d'accord avec lui : cette idée était une immense connerie. • baguette ; Warwick a une baguette pour le moins originale. En baguette d'if, elle cache en son coeur une aile de fée. Si le bois est résistant, dangereux, ce n'est pas le cas de l'aile de fée qui caractérise une fragilité constante, un côté volage. Le sorcier est fascinant, intéressant, contrasté. Mais les deux opposés, bois et composant, ne font pas bons ménages : en effet, ensemble, ils caractérisent une certaine instabilité.
• WIZARD • perso inventé (scénario) |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Khloé ne s'en intéresse plus depuis qu'elle a les deux pieds dans la boue. Elle aurait pu jouer à l'héroïne. Rejoindre les insurgés et combattre. Renier plusieurs années de sa vie. Oublier des pans de son existence au profit d'une pseudo cause qui est vouée à l'échec. Elle aurait pu. Mais on parle de Warwick. D'une fausse Warwick. D'une ratée. Poupée brisée, disloquée. Elle n'a jamais cherché à se battre contre ça, contre tout ça. Contre cette politique injuste, contre cette dictature. La guerre dure et c'est sa vie qui perdure avec. Car dès lors qu'il y aura un gagnant, quel qu'il soit, elle mourra. Peut-être pas physiquement mais mentalement. A quoi se raccrochera-t-elle quant tout sera fini ? Les gens n'auront plus besoin d'une dose ou deux. Les gens se ficheront bien des rumeurs. Pendant dix ans, les gens seront des anges descendus du ciel pour ne pas subir le prix de leurs pêchés. Plus tout recommencera. Et Khloé, elle n'est pas prête à attendre dix ans pour se retrouver une place. Elle espère que la guerre durera longtemps, assez pour qu'elle n'en voit pas la fin. C'est injuste, de dire ça. C'est égoïste. Mais elle a été programmée pour ne penser qu'à elle. Alors la guerre, elle s'en fiche. Tant que les gens se battent, tant qu'ils entre-tuent, tant qu'ils se haïssent et se vendent entre eux, elle ne peut qu'approuver. ► Infos en vrac : enfant sage, enfant image. elle a toujours essayé d'être parfaite. elle a toujours réussi le contraire. • c'est la menteuse parfaite. elle manipule et fait croire n'importe quoi. elle ajoute du doute là ou il ne devrait pas en avoir. on dit qu'on la déteste, la princesse, mais il faut se rendre à l'évidence : ses potins sont souvent les plus jolis à écouter. • khloé, elle était douée sur un balais. et pas qu'un peu. elle virevoltait et se sentait vraiment elle, dans les airs. poursuiveuse, elle favorisait le uidditch à ses études et ses parents n'arrivient pas à s'en offusquer : elle était divine, la ballerine céleste. elle aurait pu, sans mal, devenir une professionnelle, elle en était persuadée à cet âge-là. puis il y a eu cet accident. tombée de trop haut, trop vite. elle s'est un peu trop blessée. soignée par une infirmière compétente, elle n'a pourtant jamais réussi à panser ses maux intérieurs : khloé a une peur bleue du vertige et plutôt lâche, elle est incapable de reprendre un balais. qu'est-ce qu'elle adorerait, quelques fois. mais elle n'y arrive pas. • depuis l'épisode flint, warwick a complètement débloqué. quelques fois, il lui arrive de s'asseoir et d'écouter la mélodie d'un violon, puis d'un piano. dans un silence macabre, quand elle n'est pas occupée à courir. elle écoute la musique et ses yeux se vident. elle reste là, la marionnette, à regarder le silence qui s'étire. • elle a toujours tout marqué dans un petit carnet noir magique. personne ne peut l'ouvrir à par elle. et il ne sera lisible, quand elle l'aura fini ou abandonner, que par les personnes de son choix. elle veut juste laisser sa marque quelque part, ne pas oublier. elle se dit que l'amnésie est la pire chose qui puisse lui arriver, aujourd'hui. • elle est naïve la poupée. elle écoute et elle fait comme ses parents le lui ont toujours montré. mais quelques fois aussi, elle lève sa baguette et se bat. étrangement, elle fait beaucoup d'étincelles. elle a tellement de colère en elle. • khloé n'a jamais été douée dans aucune matière. la seule ou elle s'en sortait, c'était les potions puisque la baguette était souvent proscrite. et elle a toujours était plus habile avec un couteau qu'avec un accio. • elle est allergique à plusieurs sucreries magiques. c'est sans doute une des raisons de son enfance magique ratée. non, on blague. enfant, elle s'amusait à en manger pour tomber malade et alerter ses parents. la tête de sa mère valait toute les dragoncelles du monde. • warwick a une petite hirondelle tatouée sur la nuque qui semble battre des ailes. et sur la cheville, elle a une cage dessinée. tatouage récent. qui lui brûle la peau autant que le corps. Nothing compares to you • pseudo & âge ; mon p'tit nom c'est eve et j'ai complètement oublié mon age, sorry. • comment as-tu trouvé le forum ? sur bazzart, je crois. • ton avis, tes suggestions ; vous devriez offrir des gâteaux pour les nouveaux : j'ai faim. • connexion ; un peu chaque soir. mais je rperais principalement le mercredi, et le week-end. • quelque chose à ajouter ? rien que particulier. • coup de main pour le bottin ;2. Si ton personnage est un inventé ; ▋ ▋ NASTASSIA LINDES ; khloé warwick - Code:
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▋ <a href="http://excidium.bbactif.com/u141">▋</a> <pris>NASTASSIA LINDES ;</pris> khloé warwick
Dernière édition par Khloé Warwick le Sam 18 Oct 2014 - 22:02, édité 12 fois |
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| Here comes the hurricane ――――――-―• On a parfois le cœur soulevé par la sauvagerie du monde. •――――-――― « Flint ! », hurle-t-elle. Ça ressemble à un cri, mais ça n'en est pas un. Ce n'en est plus un depuis la première fois. C'est un peu de son souffle qu'elle recrache nerveusement. Un souffle rauque qui résonne. Et qui donne un nom. C'est tout son être qui le hurle. Elle se sent stupide, elle se sent pathétique. Elle a envie de rire. Mais ça lui donnerait envie de recommencer, à Flint. Et Khloé n'est pas prête, Khloé n'est plus prête. Elle se disloque. L'interminable impression de tomber depuis un an, elle sait qu'elle arrive au sol. Flint le sait aussi. Khloé s'est recroquevillée dans un coin. L'hirondelle sanglote sous les yeux de son bourreau. Elle n'a jamais su tenir ses larmes qui lui ont creusé des tranchées sur les joues. C'est la guerre, même sur son corps. C'est la guerre partout, même au bout des doigts rappés, à force de tenir le sol pour ne pas trop hurler, pour ne pas trop l'énerver. C'est la guerre jusque dans son corps, la rage au ventre et des hauts-le-cœur dès qu'elle l'aperçoit avec sa baguette. C'est surtout la peur, partout, la peur qui la fait trembler comme une feuille, qui la fait trébucher. Elle a des grands yeux vidés par les excès de son fiancé. Des grands yeux rivés sur son geôlier; des yeux qui se ferment trop fort quand elle le voit approcher. D'un côté, elle rêve de le voir reculer, de l'autre, elle prie pour qu'il tente de la toucher. Totalement paradoxale, elle se hait de n'avoir, ne serait-ce que ce genre de pensées. « Non. » Sa voix de princesse déraille, peut-être autant qu'elle. Elle dit non et casse chaque lettre sur ses lèvres, en priant pour que quelqu'un les répare. Pas Marcus, non. Marcus ne le fait jamais. Marcus blesse, Marcus, détruit, Marcus décide. Marcus ne répare pas. Elle sait ce qu'il s'apprête à faire, à dire. Ça fait un an qu'elle sait qu'il va le faire. Un an qu'elle attend sagement qu'il ouvre cette cage douloureuse. Son repère. Mais elle ne veut pas. Elle est déjà la risée de la famille. Sa mère la hait. Elle a besoin du sang-pur de Marcus. Il le lui faut. « Tu m’as cherché. » C'est faux. C'est faux, se dit-elle à elle-même. Elle a été la parfaite victime qui subit sans pourtant en crever. Un an. Elle a tenu. Ne s'est jamais plainte. Parfaite petite épouse, elle aurait pu l'être oui. Camouflant sa douleur sous un peu de poudre blanche. Une dose ou deux pour tenir le coup. Un air de violon. Elle a tenu. Elle ne mérite pas ça, Khloé. Elle en est persuadée. Et pourtant. Une voix lui dit, vicieusement, qu'au fond, elle aurait peut-être dû se rebeller. Parce que Marcus, ça doit bien l'exciter la gamine qui refuse son sort. Pervers. Il s'accroupit. Elle tremble. Trop fort. La poupée va se briser. Ses os tapent trop fort contre sa peau tout fine. Trop maigre, la gamine. Un an. Sale con, qu'elle s'entend dire. Si seulement elle en était capable. Mais non. Parce que Khloé obéit. « Je ne voulais pas … » La peur lui retourne l'estomac. Elle a des yeux trop grands dans lesquels on voit tout, en passant par son angoisse grandissante. Que va-t-elle dire à sa mère ? Et son père ? Elle préfère encore mourir. D'un geste incertain, elle pose une main sur le sol. Pas de poudre ? Quelque chose, s'il vous plaît. Stoppez ce supplice. Elle sent son corps qui demande une autre dose. Pour lui survivre. Elle pense qu'elle est dépendante, ça la fait sourire. Elle s'y attendait, un peu. Elle l'a prédit, beaucoup. C'est débile, quand même, de se laisser faire par cette connerie quand elle a Flint. Flint qui lui brise les os et lui brûle la cervelle. Flint qui l'a gardé capturée un an. Un an. Des fois, elle se demande si elle n'est pas amoureuse. Un syndrome étranger, proche de la dragoncelle parce qu'elle en est malade, de ce qui se passe. Il veut la balancer par-dessus bord. Pas la libérer, non. Ça, elle ne le sera jamais vraiment. Il veut la jeter. Elle en est malade, de ce qui se passe dans sa tête. « Tais-toi. » Les mots se coincent dans sa gorge. Elle a tellement de chose à dire. Je te déteste. Vraiment. Totalement. Irrémédiablement. Ton odeur me donne envie de vomir et le seul fait de voir ta tête me pousse au suicide. Je te déteste. Pour tout ce que tu m'as fait. Pour ce que tu vas faire. Pour ce que tu es. Vas te faire foutre. Avec ton sang. Avec tes parents. Avec ta petite vie merdique que tu te sens obligé de m'infliger. C'est pour ça, hein ? T'as jamais été heureux, tu t'es senti obligé de me faire vivre la même chose, pas vrai ? Connard. Je te déteste. Je rêve de te tuer. De t'infliger la même douleur. Mais pas avec une baguette. Avec mes mains, avec mes doigts, avec mes pieds et mes genoux. Je veux te briser comme tu m'as brisé. Je veux voir la honte peinte sur ton visage. Tu porteras mon humiliation comme j'ai porté tes coups. Un an. Je veux que tu ne sois plus rien. Que la lignée des Flint disparaisse. Je veux que ton père en crève, de l'espoir éteint que t'es. Je veux te frapper, frapper, frapper encore. Je veux que ça s'arrête. Que ça recommence. Touche-moi. Tue-moi. Lâche-moi. Déteste-moi. Aime-moi. Je te déteste. Elle baisse les yeux. Il pose ses doigts sur son menton et le redresse violemment pour qu'elle le regarde. Et elle le regarde. Mais pas comme il le faudrait. Elle le regarde comme une hirondelle prise entre les griffes d'un félin. Dans son piège. Résignée. « Je suis lassé de toi. » Non. Elle le regarde et y'a le non au bout de ses lèvres. Non. Tu ne peux pas. Tu ne peux pas me faire ça. J'ai besoin de toi. Maintenant. Et demain. Pour ma mère. Cette même mère qui la déteste. Qui ne veut plus la voir, l'entendre. Qui ne veut plus l'apercevoir, maintenant ou demain. Qui va la haïr encore plus, quand il l'aura jeté. Cette même mère qu'elle n'a jamais su contenter. Le goût amer de la honte sur les lèvres, toujours avec sa mère dans la pièce. Métamorphomage défaillante, elle lui a dit. T'es qu'une incapable, Khloé. Tu nous fais honte. Elle a essayé, la ballerine, mais elle n'a jamais réussi. Elle a fait tout ce qu'elle a pu. Ce n'était pas assez. Tant pis. Mais il ne peut pas l'abandonner. Elle ne va pas pouvoir recommencer. Jamais. Trop instable. Elle va faire des conneries. Femme battue vaut mieux que femme vendue. Et au final, c'est ce qu'espère sa mère. Plus engrossé tu seras, mieux elle se portera. « Ne me rend pas ma liberté. » qu'elle chuchote. Lâche. Elle a l'impression d'avoir ce mot gravé sur la peau. Instinct de conservation. Il le faut. Parce que la mort lui fait peur. Parce que la pauvreté lui fait peur. Elle a besoin d'un sang-pur, aussi violent soit-il. Elle a besoin de bras pour la porter, même s'ils ne sont là que dans ses rêves. Il faut un visage, une baguette, une renommée et du sang. Elle ne demande pas les sentiments, les baisers. Elle ne demande pas les échanges charnels. Non. Juste un homme. Quelqu'un. Sang-pur. Il ne peut pas l'abandonner. Pas maintenant. Pas comme ça. « Marcus, je t’en prie … » Les doigts de Flint lâchent leur prise. Elle ne dit rien. Ne sent rien. Anesthésiée. Elle ne ressent plus grand chose. Son père le lui a reproché, une fois. Elle était assisse là. Elle regardait par la fenêtre, un verre à la main. Ses yeux caressaient les nuages. Dans le ciel, les étoiles, la lune. Plus vraiment là, depuis Flint. Plus vraiment quelqu'un. Et il le lui a dit. Ça te perdra, cette mine impassible, naïve, toujours loin, mystérieuse et intouchable. Elle s'en fiche. Elle a déjà été brisée. Rien ne peut-être pire que ça. Que rien. Que tout. Que ce monde dans lequel elle se noie. Ne rien ressentir, c'est une bénédiction. « Je ne crois pas avoir besoin de ta permission. » Il se redresse. Elle ne le regarde pas. Elle a les yeux rivés face à elle, observant le mur qui se dessine puis qui disparaît. Elle imagine une bibliothèque. Une grande bibliothèque avec des minuscules tableaux sur les étagères. Pas de livres. Mais des gens. Des femmes, des hommes, des enfants à qui on offre une seconde vie. Elle imagine la première femme dire que rien ne va, que c'est le désastre. Elle a perdu sa perruque. La seconde dit que sa petite fille est folle : elle parle d'un autre monde par lequel on irait en sautant dans un trou. Les yeux dans le vide. Elle veut sourire. « Casse-toi » Ça ne la ramène pas complètement. Elle n'imagine plus la bibliothèque. Mais une plante dans un vase. Une plante qui crève. Ses yeux se remplissent de larmes. C'est trop triste. Puis elle se réveille. Et elle entend l'écho du casse-toi. Les yeux secs. Une ultime larme qui coule. Elle se redresse droite, comme le lui a dit sa mère. Ses muscles se tendent. Trop lâche. Trop faible. P.a.t.h.é.t.i.q.u.e. « Casse-toi ! » Elle n'a même pas besoin de se lever. Des mains qu'elle ne connaît que trop bien l'agrippent et la soulèvent. L'emmènent brutalement en enfer. Elles la relèvent. Ses pieds la tiennent difficilement. Elle tremble. Puis il attrape ses cheveux. Elle ravale ses cris. Traverse la pièce tirée par le démon. Douleur, ô douleur. Elle imagine que c'est fini, elle ferme les yeux et ça l'est. Ça l'est vraiment. La porte s'ouvre, le corps de la poupée tombe au sol, durement, violemment, gauchement. Elle ne crie pas mais un grognement, un gémissement faible retentit. « Je ne veux plus jamais te voir, est-ce que c’est bien compris ? » Un hochement de tête. Puis une idée, lumineuse. Stupide. Mais elle ne le dit pas, elle attend. Il attend. Elle le regarde et a une subite envie de vomir. Elle le déteste. Elle aura sa tête, un jour. Quand elle sera forte. Pas aujourd'hui... Peut-être demain. « Ma baguette ... » Un murmure dans le silence oppressant. Elle chuchote. Il la lui faut. Elle a oublé pourquoi. Comment. Mais c'est le genre d'objet qu'il faut garder, elle en est certaine. Alors elle reste là. Et la porte claque. La voix résonne. L'écho. Il lui a déjà dit mais elle n'a pas entendu, n'a pas voulu entendre. « Parce que tu crois que tu l’as mérité ? Dégage ! » Elle ne repart pas. S'effondre. Poupée disloquée sans marionnettiste, abandonnée. Le goût de l'humiliation sur les lèvres, la vengeance comme ultime parure, il paiera. Les larmes se tarissent. Elle reste recroquevillée contre un mur. Trop longtemps. Puis fini par partir. Direction nulle part. ――――――-―• On a peur, on a honte et on est triste d'être humain. •――――-――― Elle a le regard porté vers la table. La poudre. La nuit est longue, la nuit est noire. Le poids des rumeurs sur les épaules, juste une petite dose. C'est rien. Vraiment. Elle pose ses doigts sur ses tempes et les masse. Deux semaines. Deux semaines qu'elle n'y a pas touché. Deux semaines de fuite. Elle a attaqué plus fort qu'elle. C'est étrange. Hallucinant. Elle s'en veut. Elle en veut. Elle en veut dans la bouche, sur les joues, sur les bras et sur les jambes. Elle en veut partout. Parce qu'elle est seule. Parce qu'elle est libre, mais pas vraiment. Parce qu'elle a un corps souillé. Par lui et ses coups, par eux et leurs caresses rugueuses. Parce qu'elle est abandonnée. Dans un monde trop dur. Barbare. Pas à sa place, nulle part. Arrivée à destination. Sa mère serait tellement fière. Qu'elle soit à sa place. Sa mère serait tellement fière, qu'elle ne soit plus personne. Elle hésite à s'approcher de la poudre qui lui tend les bras. Trop tard. Elle vide la petite sphère. Étale la poudre. Y dépose un baiser. Le genre de baiser qu'on pose sur les lèvres de l'être aimé. Mais Khloé n'aime qu'elle. Peut-être qu'elle a aimé l'autre. Elle l'a surtout détesté. Trop. Naïvement. Ses lèvres brillent. Elle y passe sa langue. Récupère Navitas, devenue sa meilleure pote, sa seule amie. Navitas sur les lèvres, Navitas partout. Sa nouvelle amante. L'effet est léger, immédiat pourtant. Boum. Le monde tangue. Tournicote. Elle rit. Elle rit parce que c'est pas vrai. On est pas ici. Elle est nulle part. Et nulle part prend forme. Nulle part à un goût de feu et de sang. C'est beau. On se croirait quelque part. Elle rit à sa connerie. Elle s'étouffe avec cet éclat vivace. Deux semaines. Elle embrasse, maladroitement, la table. Récupère le reste de sa pote Navitas. L'avale. Deuxième petite explosion. Puis le flottement. On est tellement bien. Elle ne veut plus bouger. Incertaine elle s'assoit sur le parquet. Regarde le plafond. Ferme les yeux. Y'a on visage qui se floute et disparaît. C'est qui Flint ? Il y a le mot rumeur et le visage d'hommes qui disparaissent aussi. C'est qui les Selwyn ? Ange détruit, brûlé. Elle pense à Perle. Sourit. Souvenir qui s'efface. Sa soeur. Elle lui manque. Vraiment. beaucoup trop. Petite poupée en train de crever, dernières pensées. Tragique. Elle plane. Ses cheveux prennent la couleur du ciel. Ciel bleu. Son sourire s'agrandit. Perle. Il faudra la retrouver. Lui parler. Flint. Le tuer. Elle profite. Bientôt, ce sera fini.
Dernière édition par Khloé Warwick le Dim 19 Oct 2014 - 14:37, édité 12 fois |
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| la fille qui a détruit ma réputation toi et moi on va pas être copains bienvenue, très bon choix d'avatar |
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