‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
draco malfoyIn these dreams it’s always you: The boy in the sweatshirt, The boy on the bridge, the boy who always keeps me from jumping off the bridge. Oh, the things we invent when we are scared and want to be rescued.
“ Scorpius, je t'en prie, tais-toi, tais-toi, arrête de t'agiter comme ça... — Mais j'aime pas-- — Je sais que tu n'aimes pas ces cheveux- Scorpius, Scorpius, arrête. ” Elle s'arrête, fait volte-face et se penche, pose un genou à terre pour faire face à son fils. Il a tellement, tellement, tellement grandi. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il était si... rond et doux, si jeune. Il grandit beaucoup trop vite à son goût. Six ans. Il va bientôt avoir... six ans. Ça semble complètement irréel. Astoria tend son petit doigt dans sa direction après replacé une mèche de cheveux bruns sur son front. La seule chose qu'elle n'a pas changé, c'est les traits de son visage: sinon, il a une longue chevelure brune et des yeux noirs, et ne ressemble au rien au Scorpius habituel. Tout pour ne pas attirer l'attention avec le portrait craché de Draco. Elle-même porte les vêtements les plus difformes, les plus amples et les plus sombres qu'elle a pu trouver. Elle se sent stupide, comme une super-espionne, mais elle le doit. Scorpius regarde son petit doigt avec un froncement de sourcils, comme si elle avait perdu la tête. “ Attrape mon petit doigt avec le tien. Allez. ” Il le fait en faisant la moue, pas convaincu, jusqu'à ce que sa mère serre très, très fort leurs doigts. “ Fais moi la promesse de ne pas pleurer, d'arrêter de chouiner et de me suivre silencieusement, d'accord? — Je suis pas un bébé. ” Oh bah ça, on verra, semble dire le regard d'Astoria. Quand ils se sont retrouvés quelques semaines plus tôt, ses pleurs ont été difficiles, si ce n'est impossibles, à calmer. “ Promets, ” répète-t-elle, avec un rien d'impatience. “ On va être en retard. ” Il fait encore plus la moue. “ Pourquoi le petit doigt? — Si tu ne tiens pas ta promesse, ton petit doigt va tomber. ” Il la regarde d'un air horrifié. “ Pour de vrai? — Pour de vrai. — Mais-- — Scorpius, on n'a pas le temps. Promets. ” Il regarde leur doigt, puis son regard se braque sur celui d'Astoria. Elle reconnait son fils. Il est si beau, même avec les cheveux trop longs et trop bruns, même avec les yeux trop sombres. Elle aimerait le tenir dans ses bras et le couvrir de baisers. “ D'accord. Puis, devant le regard insistant d'Astoria: je promets. ”
Elle prend sa main et ouvre la porte du Chaudron Baveur. Elle fait l'habituée, sourit au barman qui l'a vue hier amener dans sa chambre celui qui semblait être son amant, son amant tout frêle qu'elle a supporté en calant son épaule sous la sienne, ils étaient luisants d'eau et ils ont juste pris une chambre, “ on est en voyage, ” a-t-elle dit avec un grand sourire tremblant, avant de traîner l'homme à ses côtés à l'étage. Elle est tout à fait à l'aise, adresse un regard en coin à Scorpius quand celui-ci fait mine d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose; ayant trop peur pour son petit doigt, il fronce du nez, serre la main de sa mère, et la suit sans rien dire à l'étage de l'auberge. Chambre 35; elle glisse la clef dans la serrure et l'ouvre.
Draco, après une profonde nuit de sommeil, a l'air d'aller un tout petit peu mieux. Il l'a trouvée détrempé, faible et hagard, lui demandant de trouver Scorpius et de l'amener. Je peux pas je peux pas je peux pas ils me l'ont enlevé, Draco, je t'en prie, écoute moi- tout ça en vain. Ils ont convenu de se revoir aujourd'hui. Elle a ramené un sac plein de vêtements pour Scorpius et pour Draco. La dernière fois, il est parti avec Pansy. Cette fois, il est venu la voir elle. Dès qu'il voit son père, Scorpius s'effondre un peu; il lâche sa main et se précipite vers lui, assis sur le lit, un sanglot l'étouffant déjà et tant pis pour son doigt; Astoria ferme la porte de la chambre derrière elle et incante un sortilège de silence. Elle reste contre le battant, s'y adossant lentement en observant père et fils, Draco et Scorpius, son fils et... et lui. Elle ne dit rien pendant un long moment, observant les retrouvailles non sans un pincement au coeur, un poing gelé venant lui percuter l'estomac et emmêler ses entrailles. Elle aimerait le détester un peu plus, mais c'est compliqué quand il y a Scorpius dans la même pièce. Leur dispute chez Nott est encore gravée dans sa mémoire, les mots assassins et acides. Elle ne sait pas trop quand est-ce que cette douleur s'est apaisée, celle d'avoir été abandonnée, laissée pour compte, oubliée au profit de Pansy; celle d'avoir été sous-estimée, haïe, manipulée par lui. “ Vous devez partir aussi tôt que possible, ” souffle-t-elle quand les pleurs soulagés de Scorpius, qui n'a pas vu son père depuis plus de trois mois, se calment un peu. “ Je vous ai pris des affaires... je n'ai pas pu te trouver de baguette mais je suis sûre que tu te débrouilleras... je connais quelqu'un qui travaille à l'OPI et j'ai pu récupérer un Portoloin, il part dans deux heures, pour Douvres, vous pourriez prendre un ferry ou je sais pas quoi... ” Mais à mesure qu'elle parle, sa voix s'adoucit, s'éteint, parce que l'expression sur le visage de Draco parle pour lui. Il ne part pas. Elle déteste le fait qu'elle le connait autant, qu'elle tient à lui au point de pouvoir lire cette émotion-là sur son visage. “ Draco. S'il te plaît. ” Elle ne sait pas ce qu'elle lui demande, entre rester et la prendre avec eux. Elle ne sait pas où ils en sont, où elle en est réellement. Elle sait juste qu'il lui a manquée.
Dernière édition par Astoria Greengrass le Dim 19 Mar 2017 - 11:02, édité 1 fois
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Drastoria
it's always dark when you ask her to come over. please stop trying to get her to be your moon when she can barely even see her own hands.
12 MARS & ASTORIA G. & SCORPIUS M.
À travers les parois trop fines des quatre murs qui le cloîtrent percent des bribes d’infos entrecoupées d'interférences et de grésillements, flashnews filtrant par intermittence sur les ondes radio que la tempête d'il y a quelques jours à laissées instables. Des voix graves annoncent à répétition que la prudence est de mise, exhortent les sorciers britanniques à limiter les trajets et les passages à proximité de lieux à risque. Patrouilles au sol, patrouilles volantes, fouilles en mer, surveillance des frontières, contrôles d'identité ; la battue est acharnée : traque des évadés d’Azkaban.
Au coeur de ce tumulte, Draco sait son temps compté. Les dysfonctionnements occasionnels lui ont valu de survivre aux derniers jours, bien que privé de baguette ; seules failles exploitables lorsque désarmé dans un monde régi par la Magie. Il a misé sur les coupures aléatoire et imprévisibles, trop à l'affût pour s'autoriser plus que quelques minutes d’affilées de sommeil volé, dépendant des crashs de la sécurité pour glisser entre les doigts des brigadiers.
Puis il y a eu Astoria et à présent, l'attente. Mordante, terrifiante, qui lui broie les entrailles : il craint l'échec. Les secondes se succèdent, se muent en heures, et la patience morfle, s'effiloche. Lui laisse les nerfs en pelote et les ongles rognés jusqu'au sang, trop-plein d'angoisse. Une simili nuit de repos agité a pourtant tempéré le carnage qu’est son visage ravagé par la fatigue et partiellement défiguré.
Par-delà la porte close, les marches de l'escalier branlant crissent et se plaignent et Draco se fige. Mais le verrou ne cède que sous l'effet d'une poignée familière et son coeur meurtri de jeune père s'emballe alors qu'apparaît sur le seuil la silhouette tant attendue : Scorpius, hagard, inquiet, écarquille les yeux en le reconnaissant et aussitôt, vient s'écraser contre ses jambes, balayant les craintes qui lui nouaient la gorge - l'impression tenace que sa vue le révulserait.
C'est briser la surface d'une prison aqueuse au terme d'une longue apnée. C'est s'abreuver après la traversée d'un impitoyable désert. Un souffle de vie pour repousser les tourments de son âme glacée par les détraqueurs avides de désacraliser le moindre souvenir cher. Ce sont la haine et l'amertume et les mauvais traitements soudain balayés - les bras de Scorpius lui cerclent les genoux et il semble à Draco que le monde marche enfin droit à nouveau, lui rend cette part de lui qu’un procès bâclé lui a arraché. L'espace d'une seconde, il n'y a rien d'autre que cette rafale d'émotions vives et compactes, ce tumulte qui le ravage et fait brièvement faiblir ses genoux. L'instant d'après, il le soulève pour le prendre dans ses bras et le serrer très fort, prier il ne sait quel sorcier du passé qu'on ne le lui enlève plus jamais, si vaine soit la requête. Vous devez partir aussi tôt que possible, intervient Astoria dans un souffle, interrompant le flot de complaintes larmoyantes dont l'abreuve Scorpius - comme s'il n'avait attendu que ce moment pour déverser le flot de drames quotidiens qu'il lui nouent la gorge. La réalité revient se crasher contre la bulle d’intimité que sont ces quelques minutes de retrouvailles et d'accalmie, et Draco frissonne inconsciemment, l'échine hérissée par le souvenir du froid glacial et horrifique qui l'attend là-bas. Il croise son regard par-dessus l'épaule de Scorpius, splendeur d’antan tout à fait égarée à présent. Partir ? mime sa voix rauque sans comprendre. La tentation de détourner ses iris délavés est forte mais Draco puise dans ce qu'il lui reste de lambeaux d'estime pour y résister, malgré cette sensation tenace au creux du ventre, cette voix cruelle qui lui susure qu'elle a tenté de le tuer, la dernière fois qu'elle l'a vu moins bas que ça. Il y a tant de non-dits, de mauvais sang encore brûlant, de douleurs laissées en friches entre elle et lui, de reproches - d’excuses attendant éternellement d'être exprimées. Il a eu le temps de ressasser, il n'a eu que ça en cellule : du temps pour regretter ses multiples erreurs et son aveuglement de ces dernières années. Pourtant elle est là, contre le panneau de bois qui constitue leur unique rempart, à lui parler de le franchir non pour retrouver sa cellule, mais pour échapper au cauchemar. Il y a la senteur de la liberté qu'elle dessine par ses mots, mais entachée par quelque chose d'âcre : il a (ils ont) goûté à la fuite, course incessante contre la montre et la mort, et Draco s'est juré ne plus jamais contraindre son fils à une telle non-vie.
Les yeux clos, il s'assoit sur le lit incroyablement confortable comparé à la couchette de sa cellule, le temps de faire le deuil de sa trop courte escapade, d'enterrer la pointe d'envie persistante, de renforcer sa volonté vacillante. Comme toujours, les prunelles d’Astoria brillent d'une attente désespérée qu'il ne sait déchiffrer. J’irai me rendre après votre départ. Timbre étouffé mais ferme, il énonce sa décision une fois qu'il se pense prêt à affronter la crispation de Scorpius et la trahison gravée partout sur sa mine trop sérieuse d'enfant grandi et éprouvé trop tôt. Te rendre où ça ? Je viens aussi. Il essaye d'y insuffler quelque chose d’implacable mais chaque syllabe est chargée de sanglots de frustration et de détresse et Draco se hait tant de n'avoir su être un meilleur homme, un meilleur père- Daddy...! Les phalanges de Scorpius sont crispées dans la chemise ample volée durant sa fuite pour s'extirper de sa tenue de prisonnier ; mais quand Draco tente de passer une main dans ses cheveux bruns, il s'écarte, lippe tremblante, regard accusateur. J'irai seul au ministère, il réfute en laissant retomber son bras à ss côtés, et ses membres lui semblent aussi pesants que son coeur.
Aussitôt, les cris. La colère brutale, l'air blessé, toute la panoplie qu'il attendait mais qu'il n'a pas la force d’affronter au bout du compte. Scorpius- Draco tente avec une mollesse qui ne lui ressemble pas. Et l'espace d'un instant l'émotion le submerge encore, résolument négative cette fois : fut un temps, un tel éclat se serait vu réceptionner par une réprimande stricte de sa part et, tout en le reprenant, il aurait tenté de tempérer la dureté d'un Lucius inflexible.
Mais la scène s'efface aussitôt, parce qu'il n'a plus l’étoffe d'un père et qu'il n'en a même plus le droit et que Lucius est mort durant la tempête et-
Ses lèvres s’entrouvrent sur un cri de douleur muet, qu'il réfrène en se mordant la lèvre jusqu'au sang et après que Scorpius, de rage, se soit éjecté de son giron, Draco appuie ses coudes tremblants sur ses genoux en quête d'un semblant de point d'ancrage, doigts crispés entre ses mèches blondes. Tori, endors-le s'il te plaît. Surnom tiré d'un passé révolu pour la convaincre et demande empreinte d'une humilité qui lui ressemble bien peu. C'est une option de couard mais il y cède, de guerre lasse. Il faut qu’ils parlent d'abord, entre adultes : il ne peut pas affronter Scorpius sans qu'elle ne l'épaule, n’arrivera à rien si elle s’oppose elle aussi à sa décision. Il a besoin qu'elle comprenne qu'il n'y a pas d'autre option.
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
“ Partir ? ” Il ne partira pas. Elle ne sait pas si il est las de courir ou si il pense qu'il n'y a plus d'espoir à voir: toujours est-il que dans les yeux de Draco, Astoria lit clairement qu'il ne partira pas, ou en tout cas, pas comme ça. Pour Pansy il est parti, pour elle il ne partira pas. Elle le déteste tellement. Il l'a toujours dismissed, mise de côté, ignorée, rabaissée, depuis son retour de chez les Insurgés. Elle se sent si stupide et faible dans ses yeux: elle a l'impression qu'il revoit, encore et encore, la gamine qu'elle a été, qui se pâmait devant lui, qui le voulait, le voulait d'une manière charnelle et entière et sincère. Elle a l'impression qu'il ne voit que la gamine, ou alors la jeune femme qui a essayé de le tuer dans un éclat de rage... mais dont la magie faiblarde et timide n'a réussi qu'à lui filer qu'un mal de tête sans aucun doute. C'était simple d'haïr son image quand il était loin; mais quand elle le regarde, quand il y a Scorpius dans ses bras, quand il l'observe elle, rien qu'elle, quand il n'y a pas les Pansy ou les Nott ou les Goyle ou les Carrow ou els Boris ou les Alastar ou les n'importe qui, quand il n'y a qu'eux, elle est obligée de se rendre à l'évidence. Elle le déteste parce qu'elle ne le déteste pas, justement, parce qu'elle ne pourra jamais le détester. Partir? Oui. Elle veut juste qu'il parte. Elle sait qu'il ne le fera pas mais elle veut juste sa sécurité. Si il parvient en France, elle demandera à sa famille, à travers sa tante Dahlia qui travaille au CIMS, de s'occuper de lui. Si il parvient à sortir d'ici, à oublier la Marque, ces derniers mois, ces dernières années... si il parvient à se reconstruire une vie... peut-être qu'il lui pardonnera? Pour la lâcheté et la fuite et le AK et l'énervement et la jalousie et la peur et la haine. Peut-être que Scorpius lui pardonnera aussi. Astoria ne se fait pas d'illusions: ils ne seront jamais l'item qu'ils ont un jour été, Draco-et-Astoria, l'évidence même. Ils ne seront jamais fonctionnels. En tout cas, c'est un espoir qu'elle a raturé depuis longtemps, depuis la naissance de Scorpius, depuis Père et son sortilège brûlant. Fuck. Tout ça à cause de Père.
“ Oui, partir, ” murmure-t-elle et puis, plus fort: “ s'il te plaît. ” Elle le répète. Elle le supplie. Il doit. Il doit. Mais Draco semble s'affaisser, comme une feuille qu'on aurait tenté de faire tenir debout, s'assied sur le bord du lit, ses yeux pâles fermés, refusant de se confronter à ceux d'Astoria. REGARDE-MOI, a-t-elle envie de lui hurler. POUR TOUS LES MOIS OÙ TU AS REFUSÉ, REGARDE-MOI, mais elle ne dit rien, l'observe, son héros, son prince, défait et tanné. “ J’irai me rendre après votre départ. ” À son tour de fermer les yeux. Ils se reprochent constamment leur lâcheté. À croire qu'il y a toujours des choses qui reviennent: le mois d'avril, la lâcheté, le refus de se regarder, l'incapacité à se laisser partir. “ Te rendre où ça ? Je viens aussi. ” Il y a un tremblement terrible dans la voix de Scorpius. Astoria rouvre les yeux mais ne bouge pas, du battant de la porte contre lequel elle se tient, vrillant ses yeux sur père et fils, ancien fiancé et fils. La trahison se lit partout sur le visage de Scorpius. Et la faiblesse sur celui de Draco. Elle le pensait si fort, il y a tellement peu de temps que ça, surhumain même. Il devait être si fort, si... si puissant, l'homme parfait. Mais personne ne l'est, sans aucun doute. “ Daddy...! — J'irai seul au ministère. ”
Ça lui prend tout ce qu'elle a pas pour ne pas fermer les yeux de nouveau, face à la colère déraisonné de son fils, face à l'aspect final de la petite phrase, si petit — quelques cinq mots — qui leur promet, éternellement, un futur douloureux et terrible. Elle pense que le gamin va finir par se lasser, se fatiguer, mais il redouble de tenacité et d'intensité, la colère et le chagrin et l'incompréhension mêlant cris, poings serrés et sanglots dans une tornade de sentiments qui laisse le père comme la mère immobiles. “ Tori, endors-le s'il te plaît. ” La demande, elle l'entend et pourtant, elle ne réagit pas, ses yeux bruns passant de Scorpius à Draco, choqués; leur fils, qui a lui aussi entendu la demande, se tourne vers elle. Elle ne supporterait pas d'être la cible de sa colère à lui aussi, elle est trop faible- “ Mum? ” Et évidemment doit-il sortir ce petit mot-là. “ Scorpius, je suis désolée- — Mum? ” qu'il répète, en reculant; le sort l'atteint trop vite, un autre Greengrass l'ensorcelant alors qu'il est sans défense, et bientôt il est inconscient, un Leviosa le soulevant délicatement pour le faire reposer sur le lit. C'est seulement à ce moment-là qu'Astoria s'approche, les mains tremblantes, rangeant sa baguette et regardant partout, partout sauf en direction de Draco, incapable de savoir et de trier ses émotions en cet instant précis. Alors elle s'approche du corps de leur fils, s'assure qu'il est bien installé, endormi et non assommé. Ça ne durera pas longtemps: elle n'a jamais été bonne sorcière et de toutes façons, les potions sont plus efficaces dans ces cas-là. Mais suffisamment longtemps pour qu'ils parlent.
(De quoi? Du fait qu'il va l'abandonner? Encore?)
Elle réarrange une mèche de cheveux bruns sur le front de Scorpius, préférant se concentrer sur le fils que sur le père, tournant ostensiblement son dos à celui-ci, assise sur un autre rebord du lit. Scorpius est si beau, quand il dort. Si paisible et calme et détendu. Il va tellement lui en vouloir, elle le sait déjà, et elle va devoir regagner sa confiance, encore et encore. Ça ne s'arrête jamais. Draco et Astoria se fuient et Scorpius refuse de voir que sa mère essaie de faire pour le mieux, essaie vraiment. “ Pourquoi? ” demande-t-elle et seulement à ce moment-là se rend-t-elle compte de la boule dans sa gorge, des pleurs qu'elle tient en otage. “ Tu pourrais partir; tu pourrais rester. Mais tu fuis, encore. Et ne me dis pas que tu veux expier tes crimes. ” Sa main dans les cheveux de son fils se transforment en index, redessinant sa petite pommette, la caresse douce et fragile, délicate, malgré le reste du bras qui tremble abominablement. “ Il vit avec une famille absolument infecte, tu sais? Ils ne viennent pas le chercher après l'école, le maltraitent je pense, ses poumons sont dans un pire état que jamais, je dois le voir en toute illégalité... mais il a des amis qu'il aime beaucoup, des gens qui l'aiment beaucoup. Pourquoi tu ne veux pas voir ça? Pourquoi tu ne veux pas que son père soit avec lui? ” Elle repose sa main sur la couverture, mais ne se retourne pas. Elle ne peut pas l'affronter, pas comme ça; au mieux, de toutes façons, il lui tourne le dos aussi. “ Draco, il a besoin de toi. ” Elle reste silencieuse, les mots qui se dessinent sur sa bouche pesant sur l'atmosphère tendue de la pièce, silencieuse désormais, si ce n'est pour leurs respirations discrètes et celles, plus lourdes et un peu souffreteuses, de leur fils. “ J'ai besoin de toi. ”
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Drastoria
it's always dark when you ask her to come over. please stop trying to get her to be your moon when she can barely even see her own hands.
12 MARS & ASTORIA G. & SCORPIUS M.
Le petit corps s'affaisse et s'effondre et Draco se sent monstrueux de s'en sentir soulagé plutôt que honteux. Il a sous-estimé l'impact de potentielles retrouvailles, c'est certain ; mal calculé l'intensité des émotions dont Scorpius le bombarderait, pensé être prêt là où des mois de séparation et de drames affrontés séparément les ont pourtant terriblement fragilisés. C'était trop brusque après tout ce temps, et la rencontre promet également d'être bien trop brève pour compenser les années d'attente à venir — qu'espérait-il ? Que Scorpius comprenne. Qu'il lui pardonne d'être sur le point de l'abandonner le temps d'une éternité. Et c'était stupide, réellement, indigne de son esprit calculateur, parce qu'erroné ; calcul induit par un sentimentalisme exacerbé plutôt que la logique. Son fils ne peut pas comprendre, pas à son âge ; ne peut pas rationaliser alors qu'il est encore si jeune.
Infiniment conscient de la présence d'Astoria dans la pièce, il ne parvient pourtant pas à la confronter à présent qu'ils sont plus ou moins seul à seule. De même qu'elle concentre son attention sur Scorpius, distillant des attentions toutes maternelles qui laissent Draco hagard. Qui est cette femme qui manipule l'enfant tel une poupée délicate et précieuse, avec la dextérité de la mère qu'elle n'a jamais vraiment eu le temps d'être ? Quand a-t-elle même appris à l'aimer au-delà de l'obsession, de la possessivité capricieuse, de la curiosité quasi morbide qu'il a si longtemps cru lire dans les gestes qu'elle esquissait à son égard ? Elle est doutes, mais surtout tendresse, là où Scorpius ne représentait autrefois qu'un fardeau dont elle disposait lorsque d'autres occupations l'attiraient ailleurs. Et il y a quelque chose qui brûle en Draco, menaçant de le consumer. Amalgame exténuant de- consternation jalousie apaisement réticence espoir qui dénotent cruellement le manque de place et de crédit qu'il a jusque-là rechigné à lui accorder. Pourquoi?, elle demande comme en réponse à ses pensées, le prenant de cours ; mais les tracas qu'elle met en question sont autres. Plus urgents. Et ne me dis pas que tu veux expier tes crimes, elle réfute, preuve s'il en est qu'elle aussi lui en accorde peu, de crédit. Et pourtant. Ne prétends pas connaître mes motivations. Il n'y a, de façon surprenante, pas de mordant dans sa réplique, parce qu'elle ne peut pas savoir : lui-même ne prétend pas à se comprendre. Plus à présent. Tout à l'intérieur n'est que tempête d'incertitudes et bases en ruines. Reconstruire sur les cendres d'idéologies déchues est plus difficile à faire qu'escompté, car au-delà de la théorie qui titille méchamment sa conscience, demeurent des préjugés et dégoûts immondes encore profondément ancrés.
Et plus que la lutte contre lui-même, plus que la quête d'une identité plus digne, il se sent incroyablement perdu. Perdre Lucius s'avère plus terrible encore que tout le reste. Cette fois, ce sont ses racines qui s'arrachent, le laissant incertain dans un univers qui par ailleurs, le rejette. Que peut-il apporter à Scorpius dans ces circonstances ? Que peut-être apporter à quiconque alors qu'il titube à la lisière d'un précipice mental ? Il vit avec une famille absolument infecte, tu sais? Ils ne viennent pas le chercher après l'école, le maltraitent je pense, ses poumons sont dans un pire état que jamais, je dois le voir en toute illégalité... mais il a des amis qu'il aime beaucoup, des gens qui l'aiment beaucoup. Pourquoi tu ne veux pas voir ça? Pourquoi tu ne veux pas que son père soit avec lui? Ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça mais peut-être la blâmer de le lire ainsi ? Il ne lui a donné aucune raison de croire en lui. Et alors, que crois-tu que je puisse y faire ? J'ai les mains liées, littéralement. A la place de l'exaspération impatiente d'une autre époque, une vague apathie. Défaitisme. Draco, il a besoin de toi. J'ai essayé. Je me suis battu pour changer les choses mais tu vois bien où ça nous a menés- J'ai besoin de toi. Ne dis pas ça. Quelque chose de dur dans ces quatre syllabes sèches, et enfin il lève les yeux vers sa silhouette élancée. Ce n'est pas ce que tu voulais ? Me voir m'effondrer ? M'achever de tes propres mains ? Il se redresse et se lève, élans de vieilles rancunes lui hérissant le cœur, surpris pourtant de découvrir qu'il ne s'agit pas de l'unique raison de son désaccord. Qu'une part de lui refuse ça — refuse de voir Astoria tenter de s'appuyer sur lui à un moment pareil. C'est ta chance. Tu as ce que j'ai de plus cher à portée de main, tu peux rire, me narguer, exulter, tu as gagné Astoria. Tu es libre et je suis à terre, c'est bien ce dont tu rêvais la dernière fois qu'on- ? Commissures en bernes, il cloue ses lèvres en un rictus amer pour réfréner les mots blessants qui se frayent constamment un chemin jusqu'à elle lorsqu'ils se retrouvent ensemble. Il y a des relents de Magie Noire qui flottent entre eux comme un cauchemar, le souffle putride d'un maléfice mortel ayant failli, non sans laisser de cicatrices. Il y a l'aigreur des années de blessures infligées et des abandons mutuels et répétés. Mais il y a, à travers un océan d'incertitudes et d'insécurités, de l'attente. Ne régresse pas maintenant. Ne me laisse pas te freiner, il souffle, et c'est une supplique pressante, un aveu. Draco avance vers elle, hésitant comme il ne s'est jamais permis de l'être en sa présence, mais elle l'a déjà vu en si piètre condition qu'il n'y a plus de raisons de prétendre, n'est-ce pas ? Tu as tellement- grandi..., il l'admet. Au-delà des basses vengeances et des facettes les plus laides de son caractère — celles qu'il a le don de faire surgir et d'aggraver. D'une main qui, toutefois, ne tremble pas, il prend sa joue en coupe, paume glacée contre sa chaleur. La courbe n'est pas celle de son visage d'enfant, bien qu'elle n'ait pas tant changé physiquement, et s'il éprouve vaguement encore le manque des longues mèches brunes qui s'enroulaient autrefois à l'infini entre ses doigts, il peut reconnaître et approuver à présent la maturité que lui confère le carré ondulé qui effleure seulement ses épaules. J'ai eu un père et toi aussi et regarde où ça nous a menés- En filigrane entre les lettres, sa terreur à l'idée de causer la perte du fils qu'il chérit tant. Comme Lucius avant lui. Comme ce monstre de Wyatt également. Il porte mon nom comme un fardeau et je lui pourrirai l'existence à distance. S'il te plait- inspiration douloureuse- offre-lui mieux que ça. Sa main retombe le long de son corps, et il se la passe sur le front en un geste las. Si je fuis maintenant Scorpius en pâtira probablement. Et pour aller où, de toute façon ? Courir éternellement ? Le trimballer à travers le monde, en paria, loin de sa mère ? Draco serre les lèvres, éprouvé par la douleur physique et émotionnelle et nerveuse de s'avouer hors jeu. Il est ce dont tu as besoin, et tu es ce qu'il lui faut. C'est tout ce pour quoi tu dois encore te battre. Pas pour lui, Draco, qui est déjà échec et mat, qu'elle l'accepte ou non.
Se réfugier derrière leur fils pour ne pas avoir à parler d'eux a été facile jusqu'à présent, mais c'est inéluctable — il ne peut pas y couper, pas alors qu'il a besoin qu'elle prenne conscience de ses forces et de son potentiel pour cesser de se raccrocher à ce qu'ils n'ont jamais eu. Tu n'as jamais été aussi forte que sans moi, tu le sais. Assumer une grossesse à travers l'adversité, affronter les insurgés, soigner un flot incessant de blessés au cours d'une bataille qui n'était pas la sienne, tenter de devenir adulte dans un monde devenu fou, ce sont des choses qu'elle a faites sans lui et il n'en connait pas la moitié. Ce sont des choses qu'elle n'a faites que parce qu'il n'était pas là pour cloisonner dans son identité pré-établie d'éternelle gamine inapte. Je mise sur toi cette fois, Astoria. J'ai besoin de toi.
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
“ Ne prétends pas connaître mes motivations. ” Même si elle a noté l'absence de verve dans sa voix, elle s'est crispée, malgré elle, ses omoplates se nouant sous sa robe de sorcier, ses mâchoires claquant et faisant descendre une douleur désagréable dans son cou. Draco est toujours évasif, mystérieux; et elle, trop bête pour le comprendre. Elle sait qu'il le pense aussi, comme les autres. Elle s'en est convaincue; n'était-il pas, après tout, le premier à la traiter comme une enfant, une gamine stupide et insipide (qu'elle était) et à continuer de le faire quand elle est revenue de chez les Insurgés (alors qu'elle était ça; et autres choses, tellement d'autres choses). Elle est bête et superficielle et inconséquente et insignifiante, elle a entendu ces mots suffisamment de fois pour le comprendre et le constater par elle-même. Elle a voulu être cruelle et puissante, après la fuite de Draco et Pansy, elle a voulu se faire ce qu'elle n'était pas: un simili de Bellatrix Lestrange, une sorcière noire et vengeresse. Elle a voulu être quelque chose de différent et elle a échoué, tout comme elle a échoué de le faire rester, tout comme elle a échoué d'être une bonne mère pour Scorpius. Elle n'arrivera jamais à rien, sera toujours celle d'Aramis appelait l'Inutile Numéro Un. Astoria ne sait même pas pourquoi elle pense encore à avancer, à faire quelque chose de sa vie, quand tout ce qu'elle touche finit toujours par s'effondrer par sa faute. Elle a besoin de lui. Tellement, tellement besoin de lui. Mais: “ ne dis pas ça. ” Toujours les ordres. Toujours les commentaires dédaigneux. Toujours cette impression, qui lui tord l'estomac, qu'elle doit se taire et l'écouter et faire comme il dit parce que oh qu'elle est stupide, oh qu'elle prend toujours les mauvaises décisions. Au moins ça n'a pas changé; ça la fait presque se détendre, alors qu'elle niche son visage contre son épaule, sans lâcher des yeux la forme endormie de son fils.
Comme elle l'a aimé, Scorpius, dès le premier instant, comme elle l'a détesté, Scorpius, dès le premier instant. Sa grossesse lui manquerait presque, quand elle lui parlait pendant des heures, quand il lui tenait compagnie alors qu'elle révisait et s'occupait des plantes sur le rebord de la fenêtre de sa chambre. Elle ne le réalisait pas tout à fait à l'époque mais elle était si jeune. Maintenant il a presque six ans. Et elle... tant de choses sont arrivées. Trop. Elle veut juste se reposer maintenant. “ Ce n'est pas ce que tu voulais ? Me voir m'effondrer ? M'achever de tes propres mains ? ” Si, et c'est ça le pire, ça qui l'a tenue éveillée toute la nuit alors qu'elle l'a laissé ici après qu'il l'ait trouvé; le fait que ses froides résolutions se soient effacées à l'instant précis où elle a posé les yeux sur lui, où elle a vu qu'il était venu pour elle. A-t-elle regretté leur dernière conversation, l'éclat émeraude stupide du bout de sa baguette? Pas vraiment. Mais c'est fini. La Guerre est finie. Ce n'est plus comme ça. “ C'est ta chance. Tu as ce que j'ai de plus cher à portée de main, tu peux rire, me narguer, exulter, tu as gagné Astoria. Tu es libre et je suis à terre, c'est bien ce dont tu rêvais la dernière fois qu'on- ? ” Oui, et c'est ça le pire. Elle voulait ça, juste ça, cette situation: Draco désacralisé et Scorpius à sa portée. Elle a Scorpius. Jusqu'à voir Draco, il lui faisait confiance, elle le sait, se rappelle des larmes qui ont coulé au manoir Moriyama. Maintenant tout est à refaire... mais elle sait que ce n'est pas peine perdue. Elle sait qu'elle peut regagner sa confiance, et une place dans son coeur.
Mais elle ne veut plus gagner. Il n'y a pas de victoire dans cette situation, quand Scorpius souffrira toujours de l'absence d'un homme qui ne reviendra jamais, ou en tout cas pas avant de longues années. “ Ne régresse pas maintenant. Ne me laisse pas te freiner. ” Elle l'a entendu se lever et maintenant il s'approche et à chaque mouvement qu'il fait dans sa direction, Astoria se tend un peu plus, comme la corde d'un arc qu'on tire, tire, tire en arrière. “ Tu as tellement- grandi... ” À ces mots, la corde de l'arc se rompt brutalement et elle se retourne, le visage d'abord, puis les épaules et le reste du corps, pour l'observer. Il tend la main et, gardée, elle a comme un mouvement de recul avant de se détendre, très légèrement, quand leurs peaux se touchent. Depuis quand ne se sont-ils pas touchés? Une éternité. Il a la main froide, la paume rêche; mais toujours, note-t-elle, les doigts fins, leurs corps qui se trouvent comme deux pièces du même puzzle, là où elle pensait qu'ils avaient perdu pour toujours ce qu'ils avaient autrefois. Elle vrille son regard dans le sien, ignore la scarification de son visage, se plonge dans les billes trop bleues, s'y noie. Avant, elle s'y plongeait allègrement, contente et se contentant, surtout, du désir qu'il avait pour elle, de la luxure dans son regard; désormais, elle en est presque distante, le regardant sans le voir, méfiante, un animal de proie. “ J'ai eu un père et toi aussi et regarde où ça nous a menés- — Tu n'es pas comme eux, Draco. — Il porte mon nom comme un fardeau et je lui pourrirai l'existence à distance. S'il te plaît, offre-lui mieux que ça. ” Elle ne rétorque pas; Moriyama lui-même lui a dit que Scorpius n'avait pas la vie facile à l'école, à cause de son nom. Sa main retombe et un froid glacial s'empare d'elle.
Ils ne sont pas comme eux, comme Lucius et Père. Ils ont failli l'être, pourraient le devenir mais non. Non, ils peuvent être autre chose, construire quelque chose de stable et de pur et de parfait, si seulement il restait. Astoria ne se fait pas d'illusions. Ils ne seront plus jamais ce qu'ils ont été, ils ne seront pas la famille parfaite qu'elle s'imaginait... mais ils peuvent l'élever à deux quand même, non? Mais... pour quelle vie? Son fils, un fugitif? “ Si je fuis maintenant Scorpius en pâtira probablement. Et pour aller où, de toute façon ? Courir éternellement ? Le trimballer à travers le monde, en paria, loin de sa mère ? — Je viendrai avec vous, hoquète-t-elle misérablement, la boule plus pesant que jamais dans sa gorge, sachant pertinemment que ça n'arrivera jamais en même temps qu'elle parle. — Il est ce dont tu as besoin, et tu es ce qu'il lui faut. C'est tout ce pour quoi tu dois encore te battre. ” Se battre, se battre, encore se battre. Astoria en a marre de se battre. Elle n'a pas pris la baguette à Pré-au-Lard, merci Viviane, mais tout le reste...? Parmi les Insurgés, elle s'est battue, contre les mauvais traitements d'Hudson et la méfiance et la fatigue allant de pair avec son don de soigneuse; et puis après? Elle s'est battue avec elle-même, avec ses draps froissés pendant ses longues nuits de cauchemars, avec les réflexes musculaires à chaque fois qu'on la touchait, elle s'est battue avec les monstres créés par l'Excess, et ceux créés par la Guerre. Elle s'est battue avec elle-même et enfin, enfin, elle a l'impression d'avoir trouvé une sorte de paix car même si son petit monde a été réduit à néant après la destruction d'Herpo Creek et la fin de la Guerre, tout est à refaire et à reconstruire.
Elle ne veut plus se battre, sauf qu'elle a un fils. Un fils sensible et retors et hésitant et maladroit et rieur et parfait, et elle sait qu'en elle il y aura toujours cette force et cette énergie pour se battre, qu'elle le veuille ou non. Une larme coule, bien malgré elle, sur sa joue, et elle écrase sa joue contre son épaule, embarrassée. “ Tu n'as jamais été aussi forte que sans moi, tu le sais. ” Elle le hait d'avoir raison, d'une certaine manière. À son contact, à côté du brillant, parfait, charmant, magnifique Draco, elle s'est toujours sentie stupide, inapte et obtus, de même pour tout son cercle, les Hestia, Pansy, Nott, Aramis, Nyssandra. Ils étaient tellement persuadés qu'elle n'était que ça qu'à leur contact, elle ne savait pas quoi être d'autre que la sorcière de salon insignifiante et stupide, futile jusqu'au bout. Sauf que: elle n'a pas envie d'être forte, si ça veut dire être loin, si ça veut dire ne jamais le revoir. (Pour le bien de leur fils, bien entendu). “ Je mise sur toi cette fois, Astoria. J'ai besoin de toi. ”
Elle a l'impression que ses côtes se sont effondrées et qu'on lui a enfoncé un poing glacé dans la poitrine, qu'on lui a arraché le coeur avant de le remettre violemment, grossièrement. Elle baisse son visage en laissant une mèche de cheveux bruns cacher son regard... avant de se tourner vers Scorpius, de nouveau, la boule dans sa gorge plus forte que jamais. Elle a envie de pleurer toutes les larmes de son corps. Une nouvelle fois, la main d'Astoria se tend, comme pour toucher de nouveau la joue de leur fils, mais au dernier moment, la main s'immobilise, suspendue dans l'air, entre maintenant et après. “ Je pensais sincèrement- ” Sa voix est rauque, humide de larmes. “ -que l'on finirait ensemble. Pour de vrai. Que malgré tout... après tout ça-- ” Qu'ils reconstruiraient quelque chose ensemble. Qu'ils élèveraient Scorpius ensemble. Qu'ils seraient ensemble. Comme promis, comme dit, comme elle se l'était imaginé depuis l'annonce de leurs fiançailles. Il était si parfait et elle était si belle. Il était si différent et elle était si conne. “ Je n'ai pas envie d'être forte. Je veux juste-- ” Encore une fois, la gamine capricieuse. Elle se mord la lèvre à l'intérieur de la bouche, fort, jusqu'à sentir le début d'un goût ferreux exploser contre sa langue, relâchant seulement la pression avant que le sang coule réellement. Ce n'est pas une question de vouloir. C'est une question de devoir, ce devoir terrifiant qu'elle a laissé aux mains de Draco pendant des années, trop faible et trop conne pour tenir tête à Père, pour faire ce qu'elle aurait dû faire dès le début: l'accepter dès le début, ce gamin tout rouge et fripé, l'aimer dès le début, faire tout, tout pour le garder et le protéger d'une famille qui, elle le savait, n'aurait été que nuisible. Elle aurait pu... qu'aurait-elle pu faire? Pendant des années, elle s'est défendue en disant qu'elle n'aurait rien pu faire. Qu'elle était trop jeune, que tout est arrivé si vite. Mais elle aurait pu le faire, hein? Elle aurait pu... elle ne sait pas ce qu'elle aurait pu faire, mais elle l'aurait fait, si seulement elle avait été moins forte. Elle n'est pas forte. Non: elle ne l'était pas. Et maintenant... “ Tu me manques. ”
L'aveu lui échappe avant qu'elle ait le temps de se mordre la langue et, comme en l'attente d'un coup, elle se crispe, sentant le regard de Draco la brûler alors qu'elle garde le sien vissé sur Scorpius. “ La dernière fois qu'on s'est vus, je- je ne pensais pas Draco. J'étais furieuse. Jalouse. De-- ” vous tous, comme elle l'a toujours été. Elle s'interrompt, pressant ses lèvres, ne faisant pas confiance à sa voix qui tremble comme la flamme d'une bougie. Elle se concentre sur Scorpius, son corps qui se soulève, s'apaise, alors qu'il respire calmement dans son sommeil. “ Tu me manques, ” répète-t-elle, lentement, chaque mot se détachant précautionneusement dans sa bouche, comme si elle en éprouvait la texture. “ Même quand t'es là tu me manques. ” C'est même pire, parce qu'elle voit tout ce qu'elle pourrait avoir, tout ce qu'elle a eu et surtout, surtout tout ce qu'elle n'aura jamais. Elle se lève brutalement, quittant le lit d'un mouvement trop rapide, le corps de Scorpius rebondissant et le gamin s'agitant dans son sommeil, sans se réveiller. Elle évite les yeux bleus de Draco, et son corps tout entier, le contournant et s'éloignant du lit pour marcher à travers la chambre, tremblante, vulnérable et fragile, jusqu'à se poster devant la fenêtre dont il a pudiquement tiré les rideaux, s'inquiétant peut-être qu'on le voit à travers. Elle observe la rue en bas, le rideau blanc laiteux transclucides, les silhouettes et les bâtiments devenant des tâches de couleur informes. “ Je ne sais pas quoi faire, Draco. Je ne sais pas- je ne sais pas-- ” Elle porte la main à sa tempe, agacée que ses mots lui échappent. “ Je ne suis pas une bonne mère, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Peut-être que- que le gouvernement a raison. Peut-être qu'on est tordus et brisés, mauvais, peut-être qu'ils ont raison d'avoir pris nos enfants... Peut-être qu'il est mieux avec cette famille, peut-être que sa situation va s'améliorer. ” Ça fait beaucoup de peut-être et ça l'agace, alors qu'elle réprime un grognement, ses yeux humides toujours vissés sur le dehors. “ Il mérite le monde et je ne peux pas lui donner ça. Je- je l'aime. ”
Elle reste silencieuse un long moment. “ Toi mieux que personne m'a appris que ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on peut le faire rester et le traiter correctement. ”
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Drastoria
it's always dark when you ask her to come over. please stop trying to get her to be your moon when she can barely even see her own hands.
12 MARS & ASTORIA G. & SCORPIUS M.
Tu n'es pas comme eux, Draco. Mais comment peut-elle l'assurer, même y croire ? Il est- il n'est rien d'autre que ce que la génération précédente a fait d'eux. Foncièrement malade : pétri de préjugés jusqu'à la trame et control freak aux tendances abusives, distillant des ordres même lorsqu'il est au plus bas, bafouant les décisions d'autrui parce que ses décisions prévalent et qu'il ne sait pas écouter et faire confiance à quelqu'un d'autre que lui-même. Chargé à bloc d'agressivité, riche en haine et si mauvais au jeu des sentiments. Néfaste, néfaste et tant d'autres choses encore. Il est la créature d'un système que l'on abolit pièce par pièce et il n'a. Plus. Sa place. Nulle part.
Les mots de Granger résonnent dans ses pensées et le tourmentent — tous ces efforts fournis pour lui ouvrir l'esprit et lui montrer le monde dans sa globalité plutôt qu'à travers le prisme erroné qui a toujours enrayé sa vision périphérique. Et sa part lucide comprend et son esprit logique raisonne mais son cœur ? En déraciner des croyances inhérentes à sa personnalité est beaucoup plus rude, beaucoup plus complexe. Il en est venu à la respecter- l'apprécier, Hermione Granger, parce qu'une part tordue de lui-même pouvait reconnaître ses qualités en la dissociant des autres... nés-moldus et moldus. De tous ceux de son engeance. ça l'a frappé lorsqu'on l'a libéré : le fait qu'il était fasciné par son intelligence et sa volonté féroce de croire en l'être humain (cette foi qu'il n'a pas), mais que le chemin serait long et douloureux avant qu'il ne soit réellement apte à considérer tous les hommes comme égaux. Et il lui en a voulu autant qu'il lui en est reconnaissant, de l'avoir brisé en rendant caduques toutes ses valeurs, toutes ses bases. Il lui en a voulu parce que ça faisait mal- de repenser à toutes ces choses qu'il a dites ou faites et de ne plus pouvoir compartimenter et ignorer et se convaincre d'avoir raison. ça faisait (fait) tellement mal de contempler sa courte existence et de constater ce qu'elle est réellement : un amas d'erreurs et de ratés parce qu'il avait. Tout. Faux. Tout au long de sa vie. Du plus jeune âge à l'apogée de ses crimes. Rien à garder, rien à sauver.
Comment peut-il éduquer un enfant ? Comment peut-il préparer un être vulnérable, un esprit malléable, comment peut-il aider à grandir un être humain décent alors qu'il ne sait plus qui il est, où aller, que croire — bien sûr qu'il ruinera son existence. Il le fera parce qu'il ne sait même pas réfléchir correctement pour les choses du quotidien. Il sait planifier des stratégies et des fuites et des conflits et il sait calculer les points vulnérables d'un ennemi mais il ne sait même pas échanger une discussion sans chercher les failles de l'autre et sans blesser gratuitement il n'a pas appris à ne pas tenter de prendre l'ascendant et ses réflexes sont toujours destructeurs. Il ne sait pas s'attacher sainement et s'intéresser à autrui sans arrières-pensées et considérer le droit au libre arbitre et aux opinions divergentes il ne sait pas ne sait pas ne sait pas admettre qu'il ne sait pas tout.
Il est comme son père le voulait, en moins fort, en moins stable. Et il se déteste tellement. Comment aimer quelqu'un quand on ne sait pas s'aimer soi-même ? Quand on s'intoxique à force de mépris de tout ce qu'on représente- comment ?
Je pensais sincèrement-- que l'on finirait ensemble. Pour de vrai. Que malgré tout... après tout ça-- Et ça non plus il ne le savait pas. Mais qu'a-t-il jamais su d'elle hormis les courbes de son corps ? Il n'a jamais voulu entendre ou comprendre ou même essayer- et il était sûr, vraiment certain, que son pseudo amour n'était que mensonger, erroné, comme la fascination de Ginevra Weasley pour Potter et ses yeux de crapaud frais du matin, une affection débordante de groupie. Il était certain qu'elle l'idéalisait et il peut admettre maintenant, s'avouer, qu'il était terrifié à l'idée de lui montrer ce qu'il avait à l'intérieur, ce qu'il était réellement, seulement pour voir s'éteindre la lueur de son adoration et se substituer le dégoût déçu à tous les espoirs vains.
Il l'a vu. Dans l'appartement, la fois d'avant ; il l'a vue, la haine, le dégoût, parce que les apparences et les dorures étaient tombées et qu'il restait Draco, juste Draco, sans sa superbe, sans ses prétentions.
Et pourtant elle est là à lui dire Tu me manques. Même quand t'es là tu me manques. et il ne sait plus. Il ne sait plus si c'est parce qu'elle n'a jamais cessé d'espérer, comme elle le prétend, ou si c'est parce qu'il ne sera plus jamais le Draco Malfoy qu'elle plaçait sur un piédestal et qui a rudement chuté de son trône.
(Il ne sait pas prendre les mots des autres pour ce qu'ils sont, tels qu'ils sont, sans se demander s'il y a derrière un mensonge ou un calcul ou des intentions cachées.)
Je ne sais pas quoi faire, Draco. Je ne sais pas- je ne sais pas-- Je ne suis pas une bonne mère, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Peut-être que- que le gouvernement a raison. Peut-être qu'on est tordus et brisés, mauvais, peut-être qu'ils ont raison d'avoir pris nos enfants... Peut-être qu'il est mieux avec cette famille, peut-être que sa situation va s'améliorer. Il mérite le monde et je ne peux pas lui donner ça. Je- je l'aime.
Et il pourrait répondre oui, mais moi je- Moi aussi j'ai été perdu et seul et moi aussi je t'en ai voulu de ne pas être là et moi aussi j'ai des doutes et qu'est-ce que tu crois, que tu es la seule à avoir peur, à souffrir ? Mais ce serait égoïste et surtout vain parce que bien sûr qu'elle doit croire qu'il est capable, d'une manière ou d'une autre, de tout faire avec assurance et de maîtriser l'ingérable, parce que c'est exactement ce qu'il a voulu lui faire croire toutes ces années. Qu'il était fort et inébranlable et toutes ces choses qu'elle voulait qu'il soit (qu'il voulait être).
Toi mieux que personne m'a appris que ce n'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on peut le faire rester et le traiter correctement. Pourtant on peut. D'une manière ou d'une autre, même sans être constamment à ses côtés, le garder dans un coin de son cœur et savoir que même à distance- c'est réel. ça lui vient comme une épiphanie parce que bien sûr, Lucius n'a su aimer correctement et respecter et aider, et que Draco ne pense toujours qu'à lui lorsqu'il lui vient à l'esprit de se baser sur un modèle... seulement pour se rappeler, lorsque la panique atteint son summum, qu'il a une mère également. Et Narcissa a su. Narcissa a su aimer en silence, aimer dans l'ombre, et calculer et prévoir et manipuler telle la Serpentard qu'elle était- mais avec des intentions louables.
Issue pourtant de la pire des engeances et élevée selon les pires croyances — pire même que celles dont Lucius a abreuvé Draco. Ou peut-être, tente-t-il, hésitant, qu'on n'est pas fondamentalement- échoués ? Peut-être qu'on peut malgré tout faire le bonheur de quelqu'un- simplement en le plaçant au sommet de nos priorités, au-dessus même de nos propres besoins. Elle est à la fenêtre et c'est étrange comme il est plus aisé de lui parler lorsqu'elle lui tourne le dos et qu'il n'a pas à affronter ses prunelles sombres qui le percent et le supplient d'offrir des réponses qu'il n'a pas. Néanmoins Draco la rejoint, parce qu'il l'a toujours fait : revenir vers elle, même après avoir voulu l'oublier dans les bras d'autres femmes, même après l'avoir maudite et détestée et rabaissée, même après avoir refusé de la laisser le découvrir. Si une Black a su être une bonne mère — la propre sœur de Bellatrix Lestrange — c'est étrange de le dire ainsi. De cesser de prétendre qu'il s'agit là d'un privilège, de s'avouer que c'est terrifiant et inquiétant et malsain, pourquoi ne pourrais-tu pas ? Il reste muet un instant, à chercher les mots, seulement pour s'avouer qu'il n'est pas en mesure de la guider. Qu'il ne devrait pas choisir mais la laisser raisonner, elle-même, et décider, parce qu'il n'a plus (n'a jamais eu) la légitimité de lui dire quoi faire et comment le faire. Peut-être est-il plus que temps que ça cesse. Je ne sais pas non plus, Astoria. C'est incroyablement, horriblement difficile à formuler à voix haute, et il s'arrache littéralement l'aveu mais-
C'est aussi incroyablement, horriblement libérateur. De cesser de diriger, et de partager les hésitations et les craintes et les lourdes décisions qui peuvent s'achever en désastre.
J-je ne sais pas non plus, je n'ai jamais vraiment eu de certitudes en ce qui concernait Scorpius. C'est peut-être seulement ça, être parent ? Essayer et- se tromper, puis se rattraper et s'améliorer. Il n'y a probablement pas de recette- en tout cas, celles des livres que j'ai lus fonctionnent parfois et parfois pas. Nos parents étaient certains que oui et on a tous suivi ce même schéma ancestral, les règles strictes et les ordres incontournables et les punitions rudes avec un degré plus ou moins élevé de violence. Mais je n'ai jamais eu les mêmes besoins que Theo, ou Vince, ou Greg ou Blaise, et tu n'avais pas les mêmes besoins que Daphne, ou Pansy ou- peu importe qui d'autre. Scorpius n'a pas non plus les mêmes besoins que nous à son âge. Du moins- il inspire profondément, hésite, avoue, il me semble que la seule chose qu'on a tous avidement espérée était leur- leur fierté et leur- affection ? Et il ne sait pas pourquoi mais-
Mais il pleure.
Les larmes sont venues d'elles-mêmes, traitresses, sans crier gare, border ses cils et troubler sa vue, et il est juste- pris de court parce qu'il ne savait pas tout ce qui pouvait remonter, en termes d'émotions, simplement en s'exprimant ouvertement à propos du passé.
Mais son père est mort et il n'aura jamais- sa fierté et son amour. Jamais comme il l'espérait. Son père est mort et Draco sera toujours- incomplet et carencé et jamais assez.
Il repense à Theo l'enfant glacial qui marchait toujours droit mais qui était toujours trop fragile et à Greg qui n'était jamais assez fort et à Vincent qui n'était jamais assez bon et à lui-même jamais assez brillant et à Blaise dont le père n'a jamais voulu, à Pansy jamais assez belle et à Daphne jamais assez docile et à Astoria toujours trop sotte et à toutes les insécurités qui en ont résulté parce qu'ils étaient détruits de l'intérieur. Il repense à tous les reproches qu'il nourrit et nourrira jusqu'à la fin à l'encontre de Lucius et aux horreurs qu'il a parfois hurlées à Narcissa avant de les payer très cher et il repense aux nuits sans sommeil à s'asphyxier d'idées noires et de pourquoi pourquoi pourquoi vous m'avez fait comme ça et pourtant-
Je ne sais pas pour toi mais l'attention des autres n'a jamais supplanté mon envie d'avoir leur reconnaissance. Même si d'autres me complimentaient- au bout de la journée je me demandais toujours- ce que j'avais encore fait de travers pour déplaire à Père- les phrases sont hachées, et sa mâchoire s'agite sur des mots muets qu'il ne peut pas prononcer, parce que c'est assez. Il en tremble, de s'être tant livré, et c'est assez. Ce que je veux dire, il reprend après s'être clarifié la voix, éberlué par le tremblement de ses mains et obligé de prendre appui sur ses rotules pour ne pas s'effondrer (il opte finalement pour s'asseoir au sol, dos contre contre le mur, sentant avec soulagement se tarir l'hémorragie lacrymale), c'est que si Scorpius était heureux avec cette- cette famille, (il le crache avec toute la colère qu'ils lui inspirent, ces gens qui rendent son précieux garçon misérable) il serait moins difficile de renoncer à lui. Mais même ainsi je ne crois pas- je me trompe peut-être mais je ne crois pas que l'amour d'étrangers remplacerait jamais tout à fait les espoirs qu'il place en nous.
C'est la diatribe la plus incertaine qu'il ait formulé face à quelqu'un d'autre que son père. Ou le Lord. C'est la première fois qu'il trébuche misérablement sur ses mots devant quelqu'un qui ne l'effraie pas au plus au point.
C'est, tout simplement, l'une des rares fois où il se montre tout à fait sincère.
Il y a des gens qui aiment Scorpius et qui pourraient nous aider. Réellement nous aider, tu sais ? June Winchester- une née-moldue, quasiment, il rit jaune, se demande comment c'est arrivé, comment elle a pu ne serait-ce que collaborer avec lui et l'apprécier bien avant qu'il n'envisage ne serait-ce que de remettre ses croyances en question, e-et aussi Luna Lovegood. Potter. Et Granger et- Fleur Delacour, hm. Il y en a d'autres bien sûr, à différents degrés, mais- Si j'étais libre- si j'en avais les moyens, c'est à eux que je demanderais... d'appuyer ma demande, pour qu'on me rende mon fils. C'est une suggestion, mais il veut s'en tenir à sa décision de lui laisser le choix, alors il parle en son propre nom plutôt qu'en celui d'Astoria. En tant qu'ancien mangemort toutefois, il aurait eu nettement moins de chances de se voir gratifier d'une réponse positive.
Tête appuyée contre le mur, il tourne les yeux vers elle, et ils restent muets de longues secondes — à simplement se fixer, avant qu'il ne tende une main vers elle pour l'inviter à s'asseoir à ses côtés, puis l'attire contre lui, offrant enfin le réconfort qu'il lui a toujours refusé. Elle est frêle dans ses bras, si forte soit-elle, si décharné soit-il, et il ne comprendra sans doute jamais pourquoi elle persiste à vouloir placer ses espoirs en lui alors qu'il n'a jamais rien fait pour le mérité. Mais là, dans cette chambre miteuse, blottis comme deux âmes égarés sous la fenêtre les séparant du monde et de la vie, il a curieusement l'impression d'être à sa place. Scorpius allongé sur le lit, paisible comme s'il dormait d'un sommeil naturel plutôt que forcé, et la mère de son fils appuyée contre son épaule, rigide et crispée mais juste là, comme il s'est surpris à le rêver — l'espérer — il y a six ans, quand ils pensait encore qu'elle resterait avec eux (lui).
Ce n'est pas un réflexe ; se pencher et poser un baiser à la naissance de ses cheveux, et les lisser de ses phalanges abimées — ça ne lui vient pas tout seul. L'envie cogne à la porte de son cœur et il la refoule par réflexe, avant de la déterrer pour l'étudier sous toutes ses coutures, puis se forcer littéralement à se laisser porter par elle. Ce n'est pas naturel ; il est aussi raide qu'elle est sur la défensive, mais pour autant, il ne regrette pas d'avoir osé. Tu n'es pas obligée. Si tu penses que c'est trop lourd, que vous ne pouvez pas être heureux, qu'il sera mieux là-bas, tu n'es pas obligée de continuer. C'est douloureux à dire. Et pourtant c'est vrai. Au-delà du devoir moral et filial et de la pression qu'il lui a toujours mise et de la façon dont il l'a shamée tout ce temps pour avoir tourné le dos après la naissance de Scorpius, la décision de s'occuper de lui ou non, de s'estimer capable de le faire ou non, ne revient qu'à elle. Tu n'es pas obligée de me pardonner de t'avoir rendue si malheureuse. Tu n'es pas obligée de vouloir encore de moi ou de m'attendre. Mais je ne peux pas m'empêcher d'espérer que peut-être un jour, je sortirai en homme libre, et digne, et qu'alors on pourra tenter... d'apprendre à se connaître, à s'accorder- à former une famille. Ce sont réellement des peut-être, parce que peut-être que les choses iront mal et peut-être que les autres prisonniers (les anciens mangemorts parmi eux) l'égorgeront à la première occasion et peut-être qu'Azkaban le rendra détraqué et fou, peut-être. Probablement.
Mais peut-être qu'ils en ont déjà assez bavé. Peut-être y aura-t-il littéralement un calme après la tempête. Il ne peut rien promettre ou affirmer ou maîtriser — mais il peut bien s'accorder, pour une fois, d'espérer.
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
Astoria se sent si fragile, si vulnérable. Si stupide. Si sotte, si simple, si conne comme d'habitude. Draco l'énerve. Draco l'énerve parce qu'à chaque fois, elle est sincère avec lui, douloureusement honnête: elle ne sait pas quoi être d'autre que ça, en sa compagnie, ne s'arrête jamais avant de lui dire qu'elle l'aime, qu'il lui manque alors que lui? Il n'y a jamais eu que de la froideur, en retour, qu'un mépris sous-jacent pour la petite chose qu'elle est, désespérée d'aimer et d'être aimée en retour. Oui, elle n'a jamais été qu'une petite chose sur laquelle il s'est à plusieurs reprises nettoyé le talon, et à chaque fois elle est revenue, même après lui avoir hurlé à la gueule des horreurs, mais après s'être convaincue elle-même qu'elle allait le tuer de ses propres mains. Parce qu'elle ne peut pas imaginer sa vie sans la seule constante de ces six dernières années, parce qu'il est son premier amour et qu'elle est perdue, perdue sans Scorpius, sans lui, sans cette relation autant vitale que malsaine. “ Ou peut-être, qu'on n'est pas fondamentalement- échoués ? Peut-être qu'on peut malgré tout faire le bonheur de quelqu'un- simplement en le plaçant au sommet de nos priorités, au-dessus même de nos propres besoins. ” Elle renifle, malgré elle. Elle a croisé les bras sur sa poitrine et serre, fort, pour se tenir en un seul morceau et ne pas s'échouer, ne pas se briser en trois milliards de pièces devant lui. Il la rejoint près de la fenêtre et elle ne lui adresse pas un regard, se concentre sur une tâche vert sombre qui marche lentement dans la rue. Savent-ils qu'un orage bien pire que celui du début du mois est en train de se dérouler dans cette petite chambre du Chaudron Baveur? en train de se dérouler à l'intérieur d'elle-même, alors qu'elle sent la présence de Draco près d'elle, son regard, son odeur? “ Si une Black a su être une bonne mère — la propre sœur de Bellatrix Lestrange — pourquoi ne pourrais-tu pas ? ” Le nom honni envoie un frisson désagréable le long de sa colonne. “ Je ne suis pas assez forte, ” marmonne-t-elle, plus pour elle-même que pour lui, des mots qu'on a enfoncé dans sa tête avec violence et douleur, des mots répétés par Père et par Bella, aussi, justement. Elle n'est pas assez forte, sa place est dans un salon et dans une chambre et non sur un champ de bataille, elle n'a aucun intérêt à vouloir avoir sa place dans ce monde parce que celui-ci n'a aucun intérêt pour elle, et elle n'a aucun intérêt pour celui-ci. T'es conne, t'es insignifiante, t'es inutile et rien n'y changera jamais, la ritournelle est incessante dans ses pensées.
“ Je ne sais pas non plus, Astoria. ”
À ces mots, elle lui jette un regard en coin, enfin, la tension disparaissant un peu de sa silhouette, étrangement, l'aveu douloureux pour l'un comme pour l'autre. Elle aimerait qu'il fasse un choix pour elle. Qu'il la mette sur le droit chemin, qu'il lui dise: fais ceci, fais cela et surtout, fais moi confiance. C'est plus simple ainsi, non? Et pourquoi lui faire confiance pour lui faire un choix, elle qui est si conne — il l'a dit lui-même, l'a sous-entendu à plusieurs reprises? Il n'a pas le droit de lui faire ça, il n'a pas le droit de ne pas savoir, il sait toujours tout, Draco, il sait toujours- Astoria grince des dents, ses yeux tournés vers lui disparaissant derrière ses paupières alors qu'une nouvelle fois, sa main vole à sa tempe, joue nerveusement avec une mèche de cheveux. Elle l'a tant idéalisé, tant adoré. La chute a été terrible et violente, la dernière fois qu'ils se sont vus dans son ancien appartement. Le voir défiguré, faible et hagard, le voir... tout ce qu'il n'avait jamais été à ses yeux a été destructeur. Mais maintenant... maintenant, quand elle le regarde, elle voit enfin l'humain. Pas le riche héritier ou le prince arrogant ou le Mangemort violent ou le père distant de son enfant; non. L'humain. Draco. Astoria sait que lui, ce qu'il, c'est faux, tout comme la vision qu'elle avait de lui était fausse. Elle n'est pas forte, on ne peut pas lui faire confiance, elle n'est pas... elle ne sera jamais une bonne mère, même si la soeur de Bellatrix Lestrange a pu l'être. Elle est inconséquente et impulsive et rancunière et mal dans sa peau et même si Alastar lui a interdit l'Excess depuis qu'ils sont sortis de Fiddaun Castle, elle y pense la plupart du temps. Elle n'a rien d'une mère, et rien d'une adulte responsable, et elle n'est qu'une chose brisée, un animal de proie qu'on a coincé dans un coin et qui agit constamment avec l'impression qu'on va lui bouffer les entrailles à la moindre erreur. Il ne sait pas et il n'a pas le droit, il n'a pas-
“ J-je ne sais pas non plus, je n'ai jamais vraiment eu de certitudes en ce qui concernait Scorpius. C'est peut-être seulement ça, être parent ? Essayer et- se tromper, puis se rattraper et s'améliorer. Il n'y a probablement pas de recette- en tout cas, celles des livres que j'ai lus fonctionnent parfois et parfois pas. Nos parents étaient certains que oui et on a tous suivi ce même schéma ancestral, les règles strictes et les ordres incontournables et les punitions rudes avec un degré plus ou moins élevé de violence. Mais je n'ai jamais eu les mêmes besoins que Theo, ou Vince, ou Greg ou Blaise, et tu n'avais pas les mêmes besoins que Daphne, ou Pansy ou- peu importe qui d'autre. Scorpius n'a pas non plus les mêmes besoins que nous à son âge. Du moins- il me semble que la seule chose qu'on a tous avidement espérée était leur- leur fierté et leur- affection ? ” Il pleure. Astoria serre les dents, rouvre les yeux pour l'observer, malgré elle, curieuse et horrifiée, alors qu'elle sent elle-même le poids qu'elle a dans la gorge depuis le début se faire de plus en plus pesant, se rappeler à elle; mais elle a tant pleuré, tant supplié, tant espéré qu'elle est devenue experte dans l'art de rien en montrer, de serrer les dents et de garder les yeux fixes, le nez qui picote bien relevé. Mais Draco pleure et elle ne sait pas quoi faire, tiraillée entre l'envie de prendre son visage dans ses mains pour le réconforter, et l'habitude de détourner les yeux pour le laisser reprendre ses esprits tout seul, comme si elle n'avait rien remarqué, pour entretenir son ego et sa fierté. Leur fierté et leur affection. Leur fierté et leur affection. La fierté et l'affection du père tordu de Draco, froid de Theo, distant de Vince, violent de Greg, absent de Blaise, manipulateur de Daphne et d'elle, de la mère terrible de Pansy. Leur fierté et leur affection, deux choses que Scorpius a. Mais lui, ce qu'il veut, c'est leur temps, leur dévouement, leurs regards alors même que sa mère a été absente pendant quatre ans et que son père veut retourner en prison pour le laisser derrière. Elle ne saura jamais être une bonne mère. Mais elle sait qu'elle serait sans doute — ou du moins l'espère-t-elle — une tutrice meilleure que Pè- Wyatt.
Wyatt. Il est mort. Père, son père, est mort, tué sous ses yeux par Daphne. Elle lui en a voulu. Elle lui en veut même terriblement; parfois, elle a l'impression qu'elle pourrait exploser de colère à l'encontre de sa soeur, lui envoyer les pires des horreurs au visage. Et si il était avec elles aujourd'hui? Sûrement qu'elles ne seraient pas si pauvres, si émaciées, si en danger! Et si il était avec elles aujourd'hui? Sûrement qu'il les protégerait, au prix de sa vie! Et si il était avec elle aujourd'hui? Il serait en prison, ou aurait été exécuté, comme il le méritait, comme la merde qu'il était. Malgré tout, malgré les mauvais traitements et les gifles un peu trop violentes et la tentative d'assassinat, d'elle et de Scorpius, malgré les insultes et les commentaires désobligeants, les exigences impossibles à satisfaire et les questions où il n'y avait jamais de bonne réponse, c'était son père. Et jamais, jamais elle n'aura sa fierté ni son affection, maintenant qu'il est mort, parce que les rares fois où elle a vu de telles émotions se refléter dans ses yeux, elles étaient toujours ternies par un relent de mépris pour son sexe pour toutes les déceptions passées et à venir. Il lui manque. Pas comme un père manque à quelqu'un, pas exactement. Il lui manque parce qu'elle sait à peine comme elle a survécu sans lui jusqu'ici, il lui manque parce qu'elle s'étonne tous les jours de rire, d'embrasser et de chanter, il lui manque parce qu'elle se déteste à l'idée d'être soulagée qu'il soit mort. Il lui manque mais Draco lui manque plus encore, même quand il est là, juste là, des larmes presque silencieuses glissant sur ses joues.
“ Je ne sais pas pour toi mais l'attention des autres n'a jamais supplanté mon envie d'avoir leur reconnaissance. Même si d'autres me complimentaient- au bout de la journée je me demandais toujours- ce que j'avais encore fait de travers pour déplaire à Père- ” Astoria sent sa gorge se serrer, et ses mains volent à ses yeux pour effacer les larmes, traîtresses, qu'elle n'a pas senti déborder et clouer. Si elle ouvre la bouche elle va se mettre à sangloter donc elle serre les dents à se faire mal aux mâchoires, le visage toujours résolument tourné vers l'extérieur. “ Ce que je veux dire, c'est que si Scorpius était heureux avec cette- cette famille, il serait moins difficile de renoncer à lui. Mais même ainsi je ne crois pas- je me trompe peut-être mais je ne crois pas que l'amour d'étrangers remplacerait jamais tout à fait les espoirs qu'il place en nous. ” Les espoirs qu'il place en eux, les larmes qu'il a versé en voyant qu'Astoria était là pour lui, dans le salon des Moriyama, qu'elle était venue le chercher, le délivrer de sa vie infernale. Les espoirs qu'il place en eux, sa dévotion pour son père, son amour pour sa mère et l'espoir qu'ils le prennent avec eux, qu'ils forment enfin ce portrait de famille qu'ils avaient (mal) imité et (mal) grimé il y a une éternité de cela, à un marché de Noël lors d'un hiver trop froid. Draco s'est effondré, assis sous la fenêtre, et Astoria a baissé ses mains mais pas son regard, ne se faisant pas confiance pour le regarder alors qu'elle n'est pas sûre de supporter ses propres émotions, avalant à petites gorgées la boule humide qui se trouve toujours dans sa gorge. Elle a assez craqué devant lui, il en est assez.
“ Il y a des gens qui aiment Scorpius et qui pourraient nous aider. Réellement nous aider, tu sais ? June Winchester- une née-moldue, quasiment, e-et aussi Luna Lovegood. Potter. Et Granger et- Fleur Delacour, hm. Il y en a d'autres bien sûr, à différents degrés, mais- Si j'étais libre- si j'en avais les moyens, c'est à eux que je demanderais... d'appuyer ma demande, pour qu'on me rende mon fils. ”
Elle pose enfin les yeux sur lui.
Elle n'a plus envie de pleurer, elle est étrangement remplie d'un... calme, un calme glacial et qui fait peur, mais un calme quand même. Le calme avant la tempête, sans aucun doute, mais un calme qui l'apaise et la détend, pendant un instant. Des traîtres, Draco. Des traîtres, tous autant qu'ils sont, des né-moldus et des sang-mêlés. Des... des étrangers! Des étrangers, des gens qui étaient nos ennemis il y a moins de la moitié d'un an. Des étrangers, des traîtres, des ennemis, comment oses-tu seulement- Et elle ne peut même pas avoir son fils, n'est-ce pas? Elle est stupide et jeune et désargentée et irresponsable et- Il la regarde comme ça et Astoria a encore plus envie de pleurer, que nous ont-ils faits, pourquoi ils nous ont fait comme ça, dysfonctionnels et fiers et tordus et égoïstes et brisés et demandeurs et-
Il lui tend la main et elle s'assied; il l'attire contre lui et elle le laisse faire.
Elle a tellement voulu ça. Qu'il l'accepte, la prenne contre elle, la réconforte. Cette fois pourtant, c'est une étreinte pour deux: elle en a autant besoin que lui, de cette chaleur et de ces bras et de ce support, maladroit mais indéfectible, et enfin Astoria se sent pleurer, bien malgré elle, le corps immobile, les sanglots bien réprimés entre ses côtes, quand il la tient contre lui comme ça comme elle l'a toujours rêvé alors que ça n'a plus aucun sens. Alors qu'elle sait que l'Astoria qui est tombée enceinte et que le Draco dont elle était amoureuse ont été tués, pendant la Guerre et même avant, et qu'ils étaient maudits depuis le début, condamnés à se blesser et à se menacer et à s'insulter et à n'avoir qu'une seule étreinte depuis la dernière qui leur a offert leur fils. Elle niche son nez contre son épaule, ferme les yeux en espérant que les larmes cessent de couler; tout en vain, évidemment, et ses bras se nouent autour de lui, les ongles enfoncés dans la laine du pull et à travers, pour le marquer et le garder près d'elle. “ Tu n'es pas obligée. Si tu penses que c'est trop lourd, que vous ne pouvez pas être heureux, qu'il sera mieux là-bas, tu n'es pas obligée de continuer. ” Bizarrement, ses mots l'apaisent, alors qu'elle reste immobile tout contre lui, faisant bien attention à s'étouffer sur les sanglots qui se pressent à l'intérieur de sa bouche, au bout de ses lèvres; les larmes amères et silencieuses coulent toujours mais tout son corps est raidi, crispé, en l'attente d'un coup qui ne vient pas. Ses mots l'apaisent parce qu'elle a envie de lui dire: non. Le temps de courir est d'être faible est révolu, elle doit continuer et être forte et- “ Tu n'es pas obligée de me pardonner de t'avoir rendue si malheureuse. Tu n'es pas obligée de vouloir encore de moi ou de m'attendre. Mais je ne peux pas m'empêcher d'espérer que peut-être un jour, je sortirai en homme libre, et digne, et qu'alors on pourra tenter... d'apprendre à se connaître, à s'accorder- à former une famille. ” Elle ne lui pardonne pas parce qu'il n'y a rien à pardonner parce qu'à chaque fois qu'il la rendait malheureuse, elle lui formulait des excuses dans le souffle suivant (t'es juste conne, il te comprend pas parce que t'es juste conne et qu'il n'a pas à s'abaisser pour t'attendre et te comprendre, t'es juste conne, c'est pas sa faute, tu comprends rien à ce qu'il pense, à ce qu'il croit, à ce qu'il fait, t'es juste conne). Mais avec un peu de recul... elle a beaucoup de choses à lui pardonner, l'AK de la dernière fois et les cris et l'hystérie et le refus clair et net d'être quelqu'un de bien. Mais elle a aussi beaucoup de choses à se faire pardonner: la carence affective pour Scorpius, sa maladresse avec lui, son comportement immature à son retour de chez les Insurgés, la rancoeur qui lui pétrit toujours le coeur, le mal-être qui l'empêche d'avoir une relation normale avec quiconque.
Elle reste un long moment prostrée contre lui sans rien dire, ne lui pardonnant pas mais ne le repoussant pas pour autant, avant de lentement se détacher, à regret, pour l'observer un instant (il est si beau et elle doit être si pathétique et insipide avec ses yeux brillants de larmes) avant de revenir assise à côté de lui, laissant aller sa tête contre son épaule, comme une enfant. Elle tend la main et lentement, la paume se dépose sur sa jambe à lui, remonte jusqu'au genou. La chaleur en dessous, le contact empêché par les vêtements, la rassure. Elle n'a pas envie qu'il parte. “ I'm done waiting for you, ” dit-elle finalement parce qu'il faut qu'elle prenne une décision, sur quoi faire, quoi espérer, quoi attendre de la suite. Et elle ne fera rien de ça en l'attendant, en s'accrochant désespérément aux dernières miettes qu'il lui accorde (même si elle sait qu'elle parle avec mauvaise foi, parce que Draco vient de se révéler à elle comme il ne l'a jamais fait avant et, elle l'espère et le pense, comme il ne l'a jamais fait à personne). “ Je t'ai attendu trop longtemps et trop violemment. Tous les jours, je m'attendais à ce que tu viennes, à ce que tu me sauves... toi, juste toi, qui aurais retourné le monde pour moi, juste moi. ” Sa main pianote sur le genou de Draco, redescend un peu le long de sa cuisse — le mouvement moins séducteur que tendre, distrait — avant qu'elle ne ramène son bras contre elle-même, gardant sa tempe vissée sur l'épaule de son ancien amant. “ Je ne sais pas... tu ne comprends pas ce que c'est pour nous, les sang-purs, (elle se dit que c'est un peu injuste de lui dire ça, alors même qu'il est en prison, mais persévère tout de même:) là dehors. Ils nous détestent. Ils ont toutes les raisons de nous détester à vrai dire. Ils ne voudront jamais... ” Elle pince des lèvres. “ Il t'aime tellement, Draco. ”
Ses yeux se vissent sur leur fils, qui dort toujours; de là où ils sont, ils ne peuvent que voir le haut de son crâne, couronné d'un brun qui commence déjà à tirer vers le châtain et le blond. C'est plus simple de parler de lui que d'eux. “ T'es son héros. ” Tout comme il était son héros à elle. “ Moi je- je suis juste sa mère. Je sais qu'il m'apprécie, qu'il a été heureux de me revoir mais je serai jamais son- son parent. Je l'ai abandonné, oh, je l'ai abandonné, comment j'ai pu-- ” Elle s'interrompt ou, plutôt, est incapable de continuer; une nouvelle fois, ses mains se plaquent sur son visage, pour cacher au monde son hideuse faiblesse, sa lâcheté caractérielle. Elle se hait tellement, quand elle y repense, tout comme elle déteste ses défenses et ses excuses et ses pathétiques explications. Elle ne pouvait rien faire, mais est-ce que ça avait été une excuse pour ne rien tenter? Oh, ça avait été simple, de donner son fils en pâture, de laisser Pè- Wyatt faire ce qu'il entendait avec le gamin, de l'offrir aux Malfoy. Ça avait été simple et lâche et si il y a bien une chose qu'Astoria regrette dans ce monde, c'est celle-là. Elle aurait aimé que tout soit différent mais malheureusement, on ne peut pas remonter dans le temps, pas à ce point-là en tout cas, et elle va devoir vivre avec ses erreurs, avec ses regrets, avec ses douleurs. C'est ce qu'elle fait depuis des années; mais elle ne peut s'empêcher de penser, égoïstement comme une enfant: quand est-ce que ça va s'arrêter? “ Je suis pas assez forte, Draco. Et-et tous ces gens dont tu parles... ils me détestent. Je le sais, ils me détestent, ils me méprisent et ils ont raison, ils ont-- ” Elle étouffe un sanglot, sonore celui-là, contre ses paumes. Elle veut juste dormir, se laisser de nouveau aller dans l'étreinte de Draco, fermer les yeux et oublier le monde. “ Je peux pas t'attendre, pas tout ce temps, je peux pas passer chaque jour en attendant de te voir ou de te parler ou de-- je ne peux plus vivre dans l'ombre de l'amour que j'avais pour toi, Draco, je peux pas, pas comme ça, pas après tout ce temps, je peux pas- ” elle n'arrive pas à finir ses phrases: elle s'étiolent en même temps qu'elle les prononce. “ -je peux pas le laisser là-bas. ”
Et c'est une évidence. Pas quand il pleure, pas quand il est triste, pas quand l'atmosphère humide de cette maudite maison appuie plus que jamais sur ses pauvres petits poumons, pas quand il veut l'avoir, la voir, pas quand elle peut être forte et travailler et continuer et lui offrir le monde, même si ça veut dire désespérer et avoir peur et ne jamais, jamais se sentir assez, tout comme elle ne s'est jamais sentie assez aux yeux de Wyatt. Mais peu importe son père, il est mort. N'importe que Scorpius, qui n'a le droit qu'à des parents déchirés, qui sont tombés dans le mauvais camp lors d'une Guerre sanglante et horrible; qui n'a le droit qu'à un simili de vie, dans un foyer qui ne l'apprécie pas comme il l'est, qui ne l'aime pas comme il devrait elle. N'importe que Scorpius, et il faut qu'elle grandisse et mette ses envies égoïstes à la porte. Il n'est plus le temps pour ça, pour le désespoir et les je peux pas. Elle ne sait pas d'où vient tout cet amour maternel ou du moins, ne sait pas derrière quoi il se cachait. Elle a l'impression que quelque chose vient d'exploser en elle, et ce n'est pas très agréable; ses épaules sont toujours secouées de sanglots, ses lèvres déchirées marmonnant des débuts de phrases qui ne trouvent jamais de suite et de fin. Il n'y a que la présence de Draco à côté d'elle, son épaule contre la sienne, qui l'empêche de complètement faire une crise au beau milieu de cette satanée chambre. Il va partir et elle va devoir s'occuper de leur petit garçon, elle va devoir se battre envers et contre tout et elle sait d'avance que ça va être long et douloureux, tout comme elle sait qu'elle doit réussir, pour pas que Scorpius devienne comme eux: terrible et maladroit et brisé et trop fier et mauvais, tordu.
La seule chose qui la ramène sur le rivage, c'est la voix de Scorpius, justement. “ P-Papa? ” Endormie et mal à l'aise et surprise, sa tête qui se lève et son regard qui les cherche, ses sourcils qui se froncent alors qu'Astoria s'empresse d'effacer ses larmes, ou de les calmer pour l'instant tout du moins. “ Mum? Pourquoi tu pleures? ” Et elle rigole, un peu malgré elle, un rire nerveux et humide et qui n'a rien de délicat. Il est encore tout assommé et perdu, et ils vont devoir recommencer depuis le début, comme toujours. Mais peut-être que cette fois, ils vont arriver à quelque chose.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Drastoria
it's always dark when you ask her to come over. please stop trying to get her to be your moon when she can barely even see her own hands.
12 MARS & ASTORIA G. & SCORPIUS M.
En six mots murmurées, le lien amoché mais persistant qui n'a jamais tout à fait cessé de les rattacher l'un à l'autre se défait. D'elle à lui, tissé en dépit des séparations : témoin de leur incapacité à tout à fait se laisser s'éloigner. Mais elle souffle I'm done waiting for you, et si le serrement au creux de sa poitrine est aigu, Draco est lui-même pris de court par l'émotion qui le submerge : il est fier d'elle.
(Et aussi un peu égaré, un peu terrifié, parce que les changements le prennent à la gorge avec toute la violence de leur brusquerie, qu'il ne sait pas trop ce qu'est supposé être un monde sans son père, sans privilèges pour les purs, sans gloire pour son nom, sans son père, sans Astoria gravitant dans son orbite et le faisant se baigner dans l'illusion d'être capable de réussir tout ce qu'il entreprend.) (Il est fier d'elle.)
Comme si laisser mourir toute trace de l'illusion dessinée par leurs parents, celle d'une vie ensemble imposée et courue d'avance, signée par contrat et par d'autres mains que les leurs propres, était l'étape finale pour enfin s'autoriser mutuellement à avancer. Elle lui parle d'un monde extérieur qu'en effet il ne connait que trop peu, et il la laisse dire sans interruption, d'une façon similaire à l'époque où tout à commencé et pourtant très différente à la fois — incomparable en ceci qu'il l'écoute réellement aujourd'hui, plutôt que de penser à plus important, plus urgent : le monde extérieur. Il n'y a rien cette fois de plus capital que cet instant volé, cette parenthèse où glisser toutes les vérités restées trop longtemps tues et toutes les inquiétudes concernant l'avenir qui s'étend devant eux, sombre et incertain. Il t'aime tellement, Draco. T'es son héros. Moi je- je suis juste sa mère. Je sais qu'il m'apprécie, qu'il a été heureux de me revoir mais je serai jamais son- son parent. Je l'ai abandonné, oh, je l'ai abandonné, comment j'ai pu-- Et que répondre à un tel constat ? Démentir serait ridicule, ils savent l'un comme l'autre que Scorpius a bien trop l'habitude de se tourner vers lui pour ne pas être biaisé. Ils savent aussi, l'un comme l'autre, qu'il nourrira peut-être longtemps, peut-être pour toujours, une certaine rancœur quant aux années d'absence de sa mère, une anxiété dévorante à la seule pensée d'un éventuel abandon, parce que ce sont des expériences qui marquent. Mais il sait aussi que le jeu n'est en rien perdu d'avance — pas alors que leur fils est encore si jeune. Pas alors qu'il n'a jamais fait son deuil d'elle ; pleurant aux creux de la nuit au grand déplaisir de Lucius, attendant de la voir passer le seuil de la porte et le réclamer, espérant découvrir la chaleur de ses bras plutôt que l'imaginer, souhaitant plus que tout expérimenter la tendresse de ses lèvres au lieu de seulement tenter de la deviner.
Je suis pas assez forte, Draco. Et-et tous ces gens dont tu parles... ils me détestent. Je le sais, ils me détestent, ils me méprisent et ils ont raison, ils ont-- Il se mord simplement la lippe à ce constat défaitiste, se faisant violence pour ravaler la tentation d'intervenir qui bout juste là, sous la surface. Moi aussi ils me détestaient, il voudrait lui dire, et ils sont imparfaits mais ils ne sont pas comme nous, pas aussi rancuniers, pas aussi foncièrement imbus d'eux-mêmes, pas aussi obstinés et pétris d'orgueil, et qu'as-tu fait qu'ils puissent haïr plus fort que mes propres actions ? C'est une chose de se fixer de bonnes résolutions, c'en est une autre de les tenir ; et s'il suppose (à défaut d'avoir encore la moindre absolue certitude) avoir fait ce qu'il fallait en lui rendant le choix qui lui revient de droit, penser qu'elle puisse laisser son fils- ça le tue à l'intérieur. Qu'elle réfléchisse, qu'elle prenne tant de temps pour le faire — ça lui comprime la gorge et lui contracte l'estomac et il se sent brutalement renvoyé dans le passé, renvoyé à l'envie de la secouer et de lui crier Nom de Merlin Astoria, c'est notre enfant, notre enfant !, de lui marteler ce qu'elle doit décider, ce qu'elle doit faire. Il se raccroche de toutes les forces de sa volonté à tout ce qu'ils ont traversé pour agir avec plus de maturité, de patience, de compréhension, toutes les caractéristiques que l'on ne s'est jamais réellement soucié de lui faire acquérir à lui, petit prince gâté à l'excès. Il s'y raccroche fermement mais s'accorde de fermer les yeux avant d'exhaler une expiration tremblante, tandis qu'Astoria dénoue de ses doigts le fil de sa vie. Déjà il calcule, se demande ce qu'il pourrait faire si elle abandonne — songe "remise de peine" et "opportunités", mais ne parvient à imaginer un futur où il ne pourrirait pas en prison pour les vingt prochaines années, n'en déplaise à Kingsley qui a réellement tout fait pour lui épargner la peine capitale, ou à Potter et Granger qui pour une raison ou pour une autre ont encore plus foi que lui-même en sa rédemption.
Quand bien même il sortirait un jour Scorpius serait un adulte, endommagé comme tous les sang-purs avant lui et peut-être plus encore, peut-être au-delà du réparable. Il se sent impuissant et dépassé et se prépare psychologiquement à ce qu'elle lui déclare, définitivement, qu'elle ne peut pas.
A ce qu'elle l'achève.
Et pourtant -je peux pas le laisser là-bas. Respiration interrompue, les yeux rivés au plafond, il est suspendu à ses lèvres, craignant presque qu'un battement de paupière ne brise l'esquisse de cette résolution inespérée. Mais Astoria ne se rétracte pas. Au lieu de quoi elle se fait muette, s'effondre contre sa poitrine sans ravaler ni confirmer cette- promesse ? L'impatience ronge les veines de Draco, l'espoir mêlé d'appréhension, mais elle ne dit rien de plus et il ne peut pas la laisser s'en tenir à ça- Tu veux dire que- ? Il entame, la repousse doucement par les épaules pour prendre son visage en coupe. Est-ce que ça signifie que tu vas essayer ? Agité, fébrile même, il repousse en arrière les boucles courtes qui barrent son visage trempé de larmes ; cogne leurs front, les yeux rivés dans les siens même si la proximité met à mal leur convergence. Il y a de la peur dans son timbre hésitant mais pressant, et une note d'urgence dans sa gorge nouée, et un rire nerveux à la coupe de ses lèvres, et il y a surtout une lueur prometteuse dans les iris d'Astoria, un quelque chose qu'il aurait l'audace de définir comme de la volonté au-delà des doutes, un quelque chose qui lui insuffle le désir soudain et ardent de lui dévorer les lèvres, là maintenant, de l'embrasser jusqu'à la priver de souffle et de peur et de réticence.
La voix de Scorpius brise l'instant, le faisant se crasher dans la réalité ; une réalité où tout reste à faire et où n'existe aucune certitude, mais bien qu'à peine soulagé, bien qu'anxieux de soutirer à Astoria une réponse claire, Draco se sent déjà moins désemparé que plus tôt. Hey mon grand. Viens nous rejoindre, veux-tu ? il propose en tendant une main dans le but de compléter une dernière fois le tableau étrange et peu familier mais pourtant si juste qu'ils forment tous les trois. Scorpius hésite, sentant le piège sans doute, puisque aucun bonheur ne dure jamais et que "stabilité" n'est pas le maître mot de son vécu, mais il finit par les rejoindre avec un empressement à peine masqué, les yeux un peu écarquillés, grands de curiosité.
C'est dur, d'envisager d'à nouveau lui briser le cœur et pourtant- y a-t-il seulement un autre choix ? Scorpius s'assoit sur l'un de ses genoux, celui où ne s'appuie pas Astoria, et se blottit un peu plus pour se retrouver tout à fait entre eux, là où est sa place après tout. Et qu'importe qu'il n'y ait plus de contrat de mariage et de coffres chargés d'or ? Ils seront toujours liés, tous les deux, par ce petit être qui est une part de chacun d'eux ; curieux amalgame de familles autrefois reines, de destins brisés. Fort de l'erreur commise un peu plus tôt, Draco entame la discussion fâcheuse sous un angle moins agressif. Comment ça va, l'école ? Raconte-moi. Il pourrait presque se mentir. Prétendre rentrer du travail et écouter son fils parler de sa journée et sa compagne mentionner ses activités, mais l'illusion serait trop douce et la chute, trop douloureuse pour qu'il se l'inflige. Alors il garde à l'esprit l'annonce à venir, tandis que Scorpius s'ouvre avec réticence ; peinant à avouer que l'on s'en prend à lui au CEPAS, bien que n'hésitant pas à cracher sur sa famille d'accueil, parce que — C'est pas comme ça une famille, pas vrai Daddy ? Plein d'outrage passionné, il se penche un peu plus, main à plat contre le torse de Draco pour se stabiliser (tellement près de son palpitant que c'en est douloureux). Non Scorpius, ce n'est pas ça. Ce n'est pas ta famille, concède aisément le jeune père, d'un ton définitif. Les épaules du garçon retombent, comme si on en enlevait un poids, mais seulement pour les charger d'un nouveau fardeau. Il ouvre la bouche, une réplique sur le bout de la langue, mais cherchant encore les mots justes. Se glisse un peu plus près pour pouvoir atteindre plus aisément Astoria, d'une façon qui crie le calcul et le chantage affectif. Alors on pourrait vivre tous ensemble non ? Les autres ils disent que vous m'aimez pas parce que eux ils ont leurs parents avec eux, il persifle, accusateur, puis fronce les sourcils et se rétracte : Sauf Sun et Rhaenys et Teddy, mais vous êtes vivants tous les deux alors- Daddy ! Pourquoi- Draco le coupe avant que ne soit formulé le très délicat et colérique why don't you marry mom already ? qui se profile. Ha, pourquoi, indeed. Scorpius a sans doute une idée très claire de ce qu'ils "devraient faire" et d'infinis questionnements quant au temps qu'ils mettent à s'exécuter, mais les choses ne se dénouent pas aussi aisément dans le monde des adultes. Ils ont tort. Bien sûr qu'on t'aime infiniment- plus que tout, Scorpius. Le fait que nous ne soyons pas ensemble n'y change rien. Ses traits plissés en une moue mécontente et sa lèvre inférieure tremblant de déception outrée crient que oui, ça change tout, mais il faut qu'il cesse de se faire du mal. Je sais que c'est difficile. Ta mère et moi- il jette un coup d’œil à Astoria, recherchant son approbation avant de continuer, voudrions pouvoir t'offrir le meilleur, mais tu dois comprendre que la guerre a eu des répercussions que nous ne pouvons pas contrôler. C'est injuste, mais parfois on ne peut pas changer les choses- même si on le souhaite vraiment. C'est injuste, reprend-il en un écho crève-cœur, avant de se caler contre la poitrine de sa mère, cherchant un réconfort et boudant son père. Draco tâche de ne pas s'en vexer, même lorsque l'enfant se fait tout petit pour échapper à la main apaisante qu'il tend pour lui ébouriffer les cheveux. Il laisse retomber son bras sur son genou libre, soupirant de frustration. La situation est aussi difficile à expliquer qu'à accepter et il se doute qu'à même pas six ans, Scorpius doit seulement trouver tout cela ahurissant et incompréhensible. Qui sont Sun, Teddy et Rhénays ? Voilà qui a le mérite d'arracher le plus jeune à son silence buté. Il se fend d'un rictus dédaigneux. Don't be silly Daddy ! Teddy c'est mon cousin, obviously. Tu as oublié !? Et c'est Rha-e-nys. La correction est un peu prétentieuse, Draco revoit les multiples fois où il lui a fait décortiquer les syllabes pour cesser d'écorcher les mots. Nez orgueilleusement dressé, Scorpius se venge en le reprenant sur le même ton docte (quoique un peu perfide) qu'il employait avec lui. Rhaenys. Soit. Ce sont tes amis ? Il s'illumine. Parle et parle et parle. De Sun qui a mis un coup de poing dans le nez d'un grand après qu'il s'en soit pris à Scorpius. De Rha-e-nys auprès de qui ils sont allés chercher de l'aide pour étaler de la colle magique partout sur les chaises des enfants qui les embêtaient. De comment ils se sont fait gronder pour cela et se sont vu imposer d'écrire cent fois "je ne dois pas m'en prendre à mes camarades" alors que les bully n'ont rien subi, eux (c'est assez horrible, comme un coup du karma pour faire Draco s'étrangler à la pensée de toutes les fois où il a emmerdé des élèves et s'est fait couvrir par Snape, ravi de voir ses victimes écoper de malus par-dessus le marché). D'un animateur qui, lui par contre, fait semblant de leur prendre après et les fait rester dans la classe pendant la récré, mais pas pour les punir : plutôt pour leur donner des sucreries et leur expliquer qu'ils ne doivent pas laisser d'indices derrière eux s'ils ne veulent pas se faire chopper la prochaine fois. Il parle du papa de Sun, un certain Shin, qui est lui mais pas vraiment lui c'est compliqué enfin tu comprends ? (Draco ne comprend rien du tout, mais il fait comme si) et qui s'occupe de lui quand les Foster l'oublient, et qui a laissé mom venir le voir, aussi (peut-être devrait-il rédiger une lettre à l'attention de ce Shin. Pour mettre les choses à plat, reconnaître les erreurs qu'il a commises et paye aujourd'hui, le remercier de ne pas les faire payer à Scorpius en retour. Peut-être devrait-il aussi écrire à Harry, Hermione, Luna et June, s'il parvient à décrocher l'aval d'Astoria, parce qu'ils sont devenus partie prenante de la vie de Scorpius et que pouvoir les revoir aiderait sans doute à le faire se sentir moins abandonné). Il est intarissable à vrai dire et c'est un peu- rassurant, de penser qu'il y a des gens, tout compte fait, qui aident déjà, même si c'est peu. De penser que Scorpius a des amis loyaux qu'il respecte et qui lui apprennent ce qu'est l'entraide, prêts à être punis avec lui et vice versa, pour se protéger mutuellement. Tu sais qui d'autre pourrait te donner des idées de revanche ? il glisse entre deux anecdotes, et Scorpius s'interrompt, les yeux brillants de curiosité. Non, qui ça ? Maman. Elle était très, très douée pour faire passer aux autres l'envie de s'en prendre à elle, quand on était plus jeunes. (ils sont encore jeunes, mais Scorp les dévisage comme si c'était il y a mille ans et- aoutch. Ces mômes.) Scorpius se redresse pour pouvoir la fixer, surpris et oscillant entre fière curiosité et trahison parce qu'il ne l'a pas su plus tôt. Maman !? Hm. Et si je ne me trompe pas, elle ne s'est jamais fait prendre par aucun professeur. Une vraie Serpentard. Il faut dire qu'avec un père comme Wyatt- seule Daphne avait le culot (suicidaire) de braver ouvertement l'autorité. Toi aussi les autres t'embêtaient à l'école ? Draco s'interpose, bien qu'en douceur. Elle t'en parlera à une autre occasion, d'accord ? Pour l'instant il faut qu'on discute. J'ai besoin que tu écoutes jusqu'au bout, sans interrompre, et que tu agisses comme un grand, même si c'est difficile. Inutile de repousser l'échéance, il est plus que temps de lui expliquer correctement la peine de prison imposée à Draco, son départ imminent, et la décision du juge empêchant Astoria de vivre avec lui. Parce qu'il n'y a rien qu'ils puissent faire de plus que lui redire les faits, encore et encore, dans l'espoir vain d'apaiser ses insécurités et l'impression qu'il nourrit qu'ils s'absentent simplement parce qu'il ne compte pas assez à leurs yeux.
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3985
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
“ Tu veux dire que- ? ” Elle ne sait pas ce qu'elle veut dire. Elle ne sait pas ce que ça veut dire. Elle sait juste qu'elle peut pas le laisser là-bas, son précieux et parfait petit garçon, leur petit Scorpius. Pour la énième fois, Astoria ne peut pas s'empêcher de regretter, encore et encore, comme si elle ne s'était pas assez torturée avec tout ça pendant des années; elle regrette de ne pas avoir été là pour lui avant, regrette de ne pas... de ne pas avoir été assez forte pour prendre soin de lui avant. Tout aurait pu être différent. Il aurait grandi Greengrass ou Malfoy ou à eux eux; ils auraient pu finir ensemble, elle et Draco; ils auraient pu... tout aurait été différent, et tout aurait été pour le mieux. Malheureusement, toutes ces choses ne sont plus en son contrôle depuis bien longtemps et il n'y a pas grand chose à faire pour changer le passé. Il lui suffit juste non pas de changer le futur... mais de le construire. C'est ce que l'on promettait aux Insurgés après la Guerre, elle le doute et le sait; à eux, aux Collaborateurs et Mangemorts et traîtres, on promettait la prospérité, la paix et la richesse pérenne. Mais maintenant, on reconstruit, on ne perpétue pas. On reconstruit sur les cendres de ce qui a un jour été la norme. Et l'idée de laisser l'éducation de Scorpius aux mains d'autres, désormais... l'insupporte. Elle ne peut rien promettre à Draco, l'observe entre deux larmes avec un visage défait, détruit, se laisse manipuler par lui non sans s'émerveiller, comme elle le faisait avant, de la douceur de ses paumes. Sauf que si, à l'époque, elle s'entichait de chaque marque d'affection, se persuadait qu'il l'aimait à chaque fois qu'il la touchait, désormais elle s'émerveille juste de la manière qu'ont ses mains, encore aujourd'hui, de l'apaiser, la rassurer jusqu'à son coeur. Peut-être que tout n'est pas perdu pour eux deux après tout. “ Est-ce que ça signifie que tu vas essayer ? ” Elle a essayé tant de choses tant de fois; elle a failli tant de choses, tant de gens, tant de fois. When you try your best but you don't succeed... Sauf que cette fois, il n'y a pas de place à l'erreur. Elle a mis trop de temps à accepter Scorpius, encore plus à l'aimer, à vouloir le protéger. Maintenant... maintenant il est temps de se battre pour lui. Et elle a peur. Elle a peur, de ce que diront les gens, du ridicule, de l'embarras, du refus, du rejet. Elle a peur de la difficulté, peur de sa propre lâcheté, sa propre nullité. Elle a peur de ne pas y arriver, en sachant pertinemment que Draco ne sera pas pour l'épauler, l'aider... qu'Alastar trouvera sa croisade stupide, que sa mère n'est pas en l'état de faire quoique ce soit, qu'elle ne parle plus à Daphne, que Pansy est dans la même situation qu'elle, que- que- que- Mais elle n'est pas seule, lit-elle dans les prunelles de Draco rivées dans les siennes. Un peu mais pas vraiment.
“ Hey mon grand. Viens nous rejoindre, veux-tu ? ” Scorpius est réveillé et Draco l'invite; après une hésitation, leur garçon se faufile jusqu'à eux, s'assied sur le genou de Draco, un peu entre eux, et Astoria sourit, après avoir rapidement effacé ses larmes — thank Merlin for waterproof makeup —, ses doigts glissant sur le front de Scorpius, jouant avec une mèche, observant pour la énième fois son petit visage parfait. Draco lui pose des questions et c'est une scène de famille parfaite, picture perfect, l'homme actif rentrant du travail et demandant à son fils de lui raconter sa journée à l'école alors qu'elle- dans ce scénario, elle est la mère et la femme; dans la réalité, elle n'est que la génitrice, et la maman par intermittence. Elle pensait avoir tiré un trait clair et net sur Draco, leur passif et leur possible futur; mais soudainement son coeur se tord, alors qu'elle réalise que plus jamais ils ne pourront offrir ça à Scorpius, une famille stable, une maison pérenne. Plus jamais. Il devra évoluer entre eux, si il reste un eux; peut-être font-ils la paix aujourd'hui mais et demain? et dans un an, quand Draco sera toujours en prison? Et dans deux? Ils ont toujours été meilleurs pour s'entre-déchirer que pour faire la paix, et cette dernière ne dure jamais. “ Alors on pourrait vivre tous ensemble non ? ” Son coeur se tord à nouveau, alors que Scorpius emploie un ton qui laisse entendre que ça tombe sous le sens, que c'est simple comme bonjour, qu'ils sont juste silly de ne pas le faire maintenant. Sauf que c'est compliqué entre Draco et Astoria, ça l'est depuis des années et malheureusement, autant qu'elle en a envie, même Scorpius ne peut pas réparer tout ce qu'ils se sont faits l'un à l'autre. “ Les autres ils disent que vous m'aimez pas parce que eux ils ont leurs parents avec eux. Sauf Sun et Rhaenys et Teddy, mais vous êtes vivants tous les deux alors- Daddy ! Pourquoi- — Ils ont tort. Bien sûr qu'on t'aime infiniment- plus que tout, Scorpius. Le fait que nous ne soyons pas ensemble n'y change rien. Je sais que c'est difficile. Ta mère et moi (elle adresse un sourire lèvres pincées au regard de Draco et un mouvement de la tête l'incitant à continuer) voudrions pouvoir t'offrir le meilleur, mais tu dois comprendre que la guerre a eu des répercussions que nous ne pouvons pas contrôler. C'est injuste, mais parfois on ne peut pas changer les choses- même si on le souhaite vraiment. — C'est injuste. ” Et sur ça, de se caler un peu plus contre Astoria, qui enroule un bras autour de lui, en essayant de ne pas se sentir trop victorieuse face à Draco (l'affection de leur fils n'est pas une compétition) (sauf quand elle l'est).
“ C'est injuste, ” concède-t-elle à son tour, en repoussant une nouvelle fois la mèche de cheveux du front de Scorpius (elle le soupçonne même de gigoter et de branler du chef juste pour remettre cette satanée mèche au-dessus de ses yeux pour qu'elle se sente obligée de l'enlever), “ mais Scorpius, pour l'instant, il n'y a rien que l'on puisse faire. Mais on va essayer, d'accord? ” On lui promet toujours d'essayer, se rend-t-elle compte, à ce garçon. Mais ils n'y arrivent jamais. Cette fois, ça le fera. Elle le sait, elle y croit.
Draco incite Scorpius à parler de ses amis, et Astoria repense à Shin, sa fille Sun et l'autre fille, Rhaenys (elle ne peut s'empêcher de sourire légèrement quand Draco se trompe sur la prononciation du prénom, et aussi à l'air tant excédé que fier qui tord le visage de Scorpius quand il le reprend; elle s'émerveille parfois de comment son fils ressemble à Draco, et oublie aisément qu'il a hérité de sa pettyness incroyable), la bande que les gamins forment ensemble... la bande improbable mais qui apporte une stabilité et, elle le sait, un véritable bonheur à son garçon qui n'a malheureusement pas beaucoup d'amis, même si il essaie tant bien que mal de cacher la tristesse que ça lui apporte avec la férocité qu'il insuffle dans les revanches avec lesquels il soumet ses détracteurs. Son digne fils, effectivement- “ Tu sais qui d'autre pourrait te donner des idées de revanche ? — Non, qui ça ? — Maman. ” Malgré elle, Astoria se sent grimacer, rosir un peu, lancer un regard en coin contrarié en direction de Draco alors que Scorpius ne semble pas en revenir. Inutile de dire qu'aujourd'hui, avec le recul qu'une maturité aussi subite qu'inattendue lui force, elle a plus que honte de son comportement de queen bee à Poudlard alors que clairement, elle ne valait pas mieux que les gens desquels elle se vengeait discrètement à la moindre contrariété, vexée à chaque fois qu'ils faisaient mieux qu'elle, frustrée de ne pas faire partie de la bande des grands comme Pansy, Draco, Blaise et Daphne (Theo n'a jamais fait partie de la bande des grands ou des gens cools à ses yeux: ce mec était lame à mourir et l'est encore aujourd'hui, où qu'il soit). Elle se souvient notamment d'Hestia... elle se demande où est Flora aujourd'hui. “ Elle était très, très douée pour faire passer aux autres l'envie de s'en prendre à elle, quand on était plus jeunes. ” Plus jeunes... c'est vrai qu'Astoria a l'impression qu'ils ont vieilli d'un milliard d'années depuis Poudlard, alors que ça fait seulement... eh bien quasiment sept ans, comme Scorpius. “ Je crois que tu exagères un petit peu, ” marmonne-t-elle, la fausse modeste, quoiqu'incapable de cacher le léger contentement qui tord ses lèvres pincées en un sourire, alors que Scorpius la regarde sans y croire. “ Maman !? — Hm. Et si je ne me trompe pas, elle ne s'est jamais fait prendre par aucun professeur. Une vraie Serpentard. ” Le compliment fait étrange à Astoria. Elle ne se souvient pas que Draco l'ait jamais complimentée, sauf sur des banalités inutiles — tu es jolie ce soir and such.
Elle se demande même quand est-ce qu'il a bien pu remarquer ça. “ Je t'apprendrai deux-trois trucs, si tu veux, ” propose-t-elle avec un ton de commère à Scorpius, qui ne peut pas s'empêcher de sourire un peu plus quand la main d'Astoria fait mine de le chatouiller légèrement sur les côtes. “ Tu te feras plus jamais prendre par aucun professeur, crois-moi. ” Plutôt mourir, ceci dit, que de laisser Scorpius s'étouffer dans son mal-être, sa jalousie et son sel comme elle a pu le faire pendant ses années à l'école. “ Toi aussi les autres t'embêtaient à l'école ? ” Elle aimerait dire que oui mais ce serait un mensonge; heureusement, Draco la sauve, comme toujours: “ Elle t'en parlera à une autre occasion, d'accord ? Pour l'instant il faut qu'on discute. J'ai besoin que tu écoutes jusqu'au bout, sans interrompre, et que tu agisses comme un grand, même si c'est difficile. ” Le visage de Scorpius redevient vite sérieux, faisant des allers-retours entre les visages d'Astoria et de Draco, ses sourcils encore châtains — même si ses cheveux redeviennent quant à eux blonds de plus en plus vite — se fronçant délicatement sur son front. “ Scorpius, ” dit-elle quand elle voit leur fils ouvrir sa bouche d'un air contrarié, devinant qu'il préférerait parler de l'école et de ses amis maintenant, trop malin et comprenant sans doute de quoi ils vont parler désormais, “ je vais te dire quelque chose de secret que tu ne peux dire à personne d'autre, d'accord? Ce sera notre secret, à toi et moi... et à ton père, donc tu ne peux le dire à personne, d'accord? ” Il fait légèrement la moue, vexé d'avoir été interrompu avant même d'avoir parlé. Mais Astoria sourit doucement, très doucement, comme pour le rassurer. “ En revanche, tu dois me promettre de ne le dire à personne, bien entendu. C'est ce que les grands font. Quand on leur dit un secret, ils ne le répètent à personne. D'accord? ” Et une nouvelle fois, elle tend son petit doigt en crochet en direction de son fils.
Il roule exagérément des yeux, mais il ne peut pas combattre le léger sourire fier à l'idée de partager quelque chose de si gros et de si important que ce secret qu'elle va lui révéler. Et si il semblait terrifié à l'idée que son petit doigt tombe tout à l'heure quand elle lui a fait promettre de cesser de gigoter, désormais, il noue son doigt à celui d'Astoria avec empressement. Celle-ci se tourne ensuite vers Draco, tendant son petit doigt dans sa direction d'un air moqueur et provocateur, le mettant presque au défi de faire quoique ce soit. Mais il noue leurs doigts, puis son doigt à celui de Scorpius, et Astoria reprend: “ Je t'aime. ” Et ce n'est pas un secret mais parfois, ça lui pèse sur le corps comme si c'en était un. Scorpius la regarde comme si venait de lui pousser une seconde tête. C'est des mots honnis et détestables et toujours communiqués par gestes et périphrases plutôt que par ces trois mots directs mais Astoria se force à les prononcer, même si elle a été élevée pour toujours les garder sur elle, en se forçant aussi à observer son garçon plutôt qu'à imaginer le regard que Draco porte sur elle. “ Je t'aime et je ferai tout, et je dis bien tout, pour qu'on soit de nouveau réunis, d'accord? Je t'aime et je veux que tu saches que tu peux me faire confiance, et que je te fais confiance. Parce que je sais que malgré tout ce que les autres enfants de ta classe pensent, ” elle lui tapote le bout du nez avec un sourire tendre, pour le sortir de l'expression surprise qu'il porte depuis que leurs doigts se sont lâchés, “ t'es un petit garçon formidable. Maintenant, Scorpius, il faut que tu comprennes que les choses ne sont pas comme je le voudrais pour toi... pour toi et pour nous trois. Et que pour l'instant, il n'y a rien que l'on puisse faire, même si on se bat très dur, très très très très dur pour qu'on soit tous les trois réunis un jour... d'accord? Je ne veux pas que tu oublies ça. Tu as promis de ne le dire à personne mais je veux aussi que tu promettes de ne pas oublier ça: quoiqu'il arrive et quoique les gens disent, on fait de notre mieux pour redevenir une famille. ” Aussi dysfonctionnel et imparfaite et douloureuse qu'ils aient pu être un jour, ils y arriveront. “ D'accord? ” répète-t-elle avec plus de patience qu'avant. Scorpius regarde Draco. “ Tu vas partir encore, ” dit-il avec amertume, un peu de colère, et beaucoup de reproches dans la voix; Astoria le sent une nouvelle fois se presser contre elle, s'écartant de son père avec une légère grimace tant confuse que heurtée. “ Tu vas par-- — Scorpius, ce n'est pas aussi simple que ça. Ton père ne part pas de son plein gré, ” ce qui est faux, mais tout semble tellement dur à expliquer avec des mots et des concepts qu'il comprendra. “ Il n'a pas envie d'être là-bas, il n'a pas envie d'être loin de nous. — Mais alors, pourquoi? ” C'est vraiment sa question, parfois, a-t-elle remarqué. “ Pourquoi... Scorpius, c'est compliqué... ” tente-t-elle, sans savoir quoi dire, en jetant un regard d'appel à l'aide en coin à Draco, soudainement gênée de son incapacité à expliquer à son fils qu'ils sont des meurtriers, des traîtres et des tordus, des criminels et des hérétiques. Comment dire à son garçon que l'image si parfaite qu'il a de ses parents, aussi injustes puissent-ils être avec lui, est complètement fausse?
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14295
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Drastoria
it's always dark when you ask her to come over. please stop trying to get her to be your moon when she can barely even see her own hands.
12 MARS & ASTORIA G. & SCORPIUS M.
L'illusion s'effrite, la réalité reprend ses droits. Draco ne trouve que le cran de demander l'attention de Scorpius avant que toute verve ne le déserte : il cherche les bons mots sans les trouver, l'angoisse lui glaçant les veines, et Astoria lui offre un répit bienvenu en prenant le relai.
Lorsqu'elle se tourne vers lui, auriculaire levé en un symbole de promesse à tenir, il lui sert un regard dubitatif en fixant l'appendice comme un affront personnel ; mis l'air moqueur et défiant qu'elle lui retourne fait frémir ses commissures d'amusement et il cède, curieux d'entendre ce qu'elle a de si important à confier. Je t'aime. La confession sonne étrangement, tournant surprenant. Draco se racle la gorge et bouge légèrement, ravalant une vague de secondhand embarrassment et une envie de ricaner comme un gamin tandis qu'il fixe résolument le mur d'en face plutôt que la jeune femme ; en retour le pouce et l'index d'Astoria s'enfoncent discrètement dans son côté, pinçant brièvement un bout de peau en représailles, et l'amusement se mue en une brève grimace. Bien sûr qu'il a déjà formulé le même aveu. A peine quelques minutes plus tôt, notamment. Sur un ton stoïque et mesuré, comme on énonce un fait indéniable, une vérité générale, une nécessité. Astoria, elle, l'offre sur un ton de secret avec une sincérité coupable, et il y a plus de sentiments emprisonnés entre chaque lettre qu'il n'aurait l'audace d'en témoigner en trois pages de déclaration. Ça résonne comme quelque chose de personnel et d'inavouable et ça fait naître au creux de sa poitrine une sensation aussi surprenante qu'enivrante — elle ne s'adresse pas à lui mais à Scorpius, la meilleure part de lui, d'eux, et rien ne pourrait le toucher et l'apaiser plus que ça. De la main qu'il a gardée autour d'elle, Malfoy lui presse l'épaule en signe de soutien et- d'affection. Tu as promis de ne le dire à personne mais je veux aussi que tu promettes de ne pas oublier ça: quoiqu'il arrive et quoique les gens disent, on fait de notre mieux pour redevenir une famille. D'accord? Mais si leur fils a compris quelque chose, c'est sans doute que les instants précieux ne sont toujours qu'éphémères, annonciateurs de nouvelles peines, de nouveaux chagrins. Tu vas partir encore, il accuse, et Draco donnerait tout — tout pour pouvoir nier, mais il n'en a pas le droit. Il n'a pas envie d'être là-bas, il n'a pas envie d'être loin de nous. elle plaide pour lui bien qu'il la sache en désaccord avec sa décision, et la bouffée de reconnaissance qu'elle lui inspire (pour tout ; pour avoir si bien mûri au cœur d'un monde moribond, pour avoir choisi leur fils envers et contre tout, pour le lui avoir offert — son ultime raison de se raccrocher à ce qu'il lui reste de sanité et d'envie de se relever — et pour l'avoir soutenu tout ce temps, en dépit des innombrables coups durs — plus nombreux que les moments forts — là où n'importe quelle autre aurait déjà abandonné mille fois. Pour être là encore, maintenant, à vouloir donner un sens à l'insensé, à le laisser partir même si elle ne le comprend pas). Mais alors, pourquoi?
Compliqué. C'est compliqué. Et il n'y a pas de "bonne" réponse, pas dans de telles circonstances, mais Draco lui doit la vérité. Pour régler ma dette envers la communauté, il s'interpose finalement, prenant à deux mains le courage qu'il n'a pas, cessant de fuir. Ses yeux s'ancrent dans ceux, blessés et humides, de Scorpius, et Draco défait sa prise autour d'Astoria pour tapoter maladroitement le genou de l'enfant, l'air de dire "ça ira". Et pour qu'en grandissant tu n'aies pas honte de m'avoir pour père. Scorpius s'enflamme, clame qu'il n'a pas honte, que Draco n'a pas besoin de partir, mais ce n'est pas vrai. L'aîné le coupe : Qu'est-ce qu'ils te disent, à l'école ? Ceux qui s'en prennent à toi. C'est presque sec et abrupt : il veut qu'il raisonne. C'est terrible, horrible, éprouvant au possible, mais Draco a lui-même vécu dans l'illusion d'avoir le plus parfait des pères, seulement pour voir s'écrouler son mentor au fil des ans. Le voir chuter dans son estime à mesure qu'il prenait conscience de ses failles, de ses mensonges, de ses torts. Et il ne veut pas ça pour Scorpius. Il ne veut pas l'enferrer avec lui en prétendant avoir été quelqu'un de droit, fausser son jugement et le condamner à affronter la même déception poignante, le même sentiment de trahison. Son fils pleure vraiment, cette fois, et ça lui fend le cœur ; mais c'est le décor que Draco a construit autour de lui qui s'écroule, c'est sa faute, et il est plus que temps qu'il l'assume. I-ils di-disent que m-mon papa e-est un assa- assassin et qu'il d-de-de- devrait- croupir en prison, hm ? Rictus amer aux lèvres, Draco ferme douloureusement les yeux sans l'obliger à poursuivre. Tout ce que tu entendras à mon propos ne sera pas entièrement vrai, il rassure, aussi sincèrement que possible, et je te promets de tout t'expliquer progressivement, quand tu seras prêt à l'entendre. Mais tu sais que nous étions en guerre et que je n'étais pas dans le bon camp. Scorpius secoue frénétiquement la tête en signe de déni, refusant les faits bien qu'il sache, se souvienne des semaines passées à fuir et du temps qu'ils ont passé cloîtrés à Poudlard, séparés. Si tu savais combien ça me coûte, Scorpius. C'est la chose la plus difficile que je puisse avoir à faire— partir loin de toi. C'est pénible à dire, mais il s'y oblige, au nom de toutes les années où il en sera privé. Il inspire profondément, se tourne vers Astoria pour ajouter à voix basse : De vous d'eux.
Il y a des luttes personnelles que Draco n'a jamais eu le courage de mener pour lui-même — la vraie quête du bonheur notamment, et de la stabilité d'une famille —, mais qu'il affronterait sans hésitation pour son fils. C'est un cruel coup du destin : que leurs voies se recroisent et s'accordent enfin au seul moment où plus rien ne leur permet de tenter d'avancer ensemble. Reste ! Il s'entête, brisé, et le monde de Draco s'effondre. Je ne peux pas- S'il te plait- Je ne peux pas. Scorpius se débat lorsqu'il l'attire contre lui, mais son père ne lui laisse pas le choix, subissant les poings vengeurs et les coups de pieds furieux jusqu'à ce qu'il s'affaisse sans force contre son torse, secoué d'incontrôlables sanglots. Draco passe à l'arrière de sa tête une main lénifiante, lui soufflant à mi-voix de se calmer, drainé mais déterminé à endosser son choix jusqu'au bout.
Il ne le fait pas que pour les raisons évoquées, mais aussi et surtout pour lui-même. Pour les victimes qui hantent ses rêves et les monstres qui lui lacèrent la conscience, pour la honte et la culpabilité qui lui broient le cœur, pour la haine de ce qu'il a été et la quête d'une nouvelle identité qu'il ne peut construire sur les ruines encore fumantes de ses péchés. Draco ne se fait pas l'illusion de pouvoir un jour retrouver une paix d'esprit totale, mais il voudrait pouvoir vivre avec lui-même sans être dévorer par l'envie de s'arracher le bras gauche, croiser son reflet sans éprouver le besoin de le réduire en milliers d'éclats épars. Ses membres sans force bercent Scorpius durant de longues, longues minutes, durant lesquelles il cherche des solutions sans en trouver, renonçant au passage à lui annoncer la mort de son grand-père — ce serait trop pour une seule journée. Il y a un moment où les pleurs étranglés se mêlent à une toux sèche assortie de sifflements inquiétants, tandis que panique et colère lui compriment la poitrine et malmènent ses poumons fragiles. Son souffle est court et son visage et son cou rougis par le manque d'oxygène, mais Astoria le soulage l'enfant d'une paume miraculeuse avant que Draco n'ait lui-même le temps de s'angoisser de n'avoir son traitement à portée de main. Prépare-lui un bain. Il s'adresse à Astoria une fois l'inquiétude apaisée, serrant un peu plus fort Scorpius lorsque celui-ci raffermit sa faible prise sur son torse en gémissant dans son cou que non, non, il ne veut pas, déjà inquiet à l'idée de le lâcher.
C'est qu'il connait son père. Suffisamment pour savoir qu'à son retour de la salle de bain, Draco ne sera plus là.
Ça te fera du bien, affirme Malfoy malgré tout, avant d'ajouter à voix haute- Laisse couler l'eau chaude un moment. La vapeur associée aux exercices de respiration se sont déjà avérés efficaces par le passé, pour soulager Scorpius — le détendre et faciliter sa respiration. Il se relève sans le lâcher lorsque qu'Astoria lui indique que tout est prêt, et le porte dans la pièce attenante. Le convaincre de se détacher de lui est tout un défi, mais Draco finit par réussir à l'assoir au fond de la baignoire et s'assoit sur le rebord à ses côtés, tempérant de sa voix basse les protestations plaintives du garçon.
Ce n'est que longtemps plus tard qu'il s'autorise à le laisser pour retrouver Astoria sur le pas de la porte délimitant la chambre ; fatigue tatouée sur ses traits rougis par la chaleur, manches relevées sur ses avant-bras encore mouillés et cheveux en bataille du fait de l'humidité, il n'a pas fière allure mais ne parvient pas à s'en soucier. Il lui demande d'un mouvement de tête silencieux de l'accompagner à côté ; enfonce ses mains dans ses poches pour se donner contenance et en masquer le tremblement. Merci, lâche-t-il au terme d'une profonde inspiration. De m'avoir permis de le revoir et d'accepter de prendre soin de lui. Il n'élève pas trop la voix, pour ne pas risquer de rompre la quiétude tendue qui s'est instaurée. De peur qu'elle ne lui fasse défaut également, à vrai dire. Il n'a jamais été adepte d'au revoir interminables mais cette fois, partir est plus physiquement douloureux que jamais et il est comme cloué sur place. Draco hoche la tête pour lui-même, s'insufflant la volonté d'aller de l'avant. D'un poing libéré des confins du tissu, il effleure la pommette d'Astoria une dernière fois avant de disparaître, espérant qu'elle cueille à même ses iris ternis les excuses informulées qu'il lui doit depuis une éternité. Prends soin de toi, Tori.
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