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sujet; fix you +louise
MessageSujet: fix you +louise   fix you +louise EmptyLun 26 Déc 2016 - 19:01

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i  will try to fix you
When you try your best, but you don't succeed, When you get what you want, but not what you need, When you feel so tired, but you can't sleep Stuck in reverse And the tears come streaming down your face When you lose something you can't replace, When you love someone, but it goes to waste, Could it be worse ? Lights will guide you home And ignite your bones And I will try to fix you. And high up above or down below When you're too in love to let it go But if you never try you'll never know Just what you're worth. Lights will guide you home And ignite your bones And I will try to fix you. Tears stream down your face When you lose something you cannot replace, Tears stream down your face and I Tears stream down your face I promise you I will learn from my mistakes, Tears stream down your face and I.  ~ fix you, coldplay.


La journée avait été longue, chargée comme elle les aimait. En claquant la porte derrière son dos, tournant la clef dans la serrure, Letha sentait ses épaules s'affaisser d'épuisement. Elle était – fatiguée. Exténuée. Prête à s'effondrer sur son canapé dès qu'elle franchirait le seuil de son appartement qu'elle essayait de remettre à neuf. La guerre avait ravagé bon nombre de propriétés matérielles et son logement en avait fait les frais. Heureusement, Louise (qu'elle présentait dorénavant en tant que sa colocataire, avec un orgueil à en faire frémir son entourage) lui filait un coup de main qui lui semblait toujours considérable et inespéré. Malgré son chagrin qui se faisait de plus en plus intense, et ses crises de colère qui lui paraissaient désormais incontrôlables, la présence de la jeune Rowle au sein de son appartement lui faisait un bien fou. Elle occupait d'une certaine manière la place occupée par Alice ; cette présence constante, qu'elle quittait le matin et retrouvait le soir. Albertha savait, ou du moins essayait de se souvenir lorsque ses maux semblaient amoindris par ses songes, qu'il ne fallait pas confondre sa fille et celle à qui elle souhaitait offrir sa protection. C'était d'un ridicule – elles n'avaient que quelques années d'écart mais lorsque Letha posait ses prunelles sur son interlocutrice, elle avait l'impression de voir ce que sa fille aurait pu être, devenir, abattue dans la fleur d'une enfance qui n'était finalement qu'entamée. Mais ce n'était pas son fantôme, ni même un semblant de ce qu'elle était ou serait devenue – Louise et Alice étaient deux entités à part, deux êtres à écarter car elles n'avaient rien en commun, hormis cette présence perpétuelle et rassurante que Letha recherchait avec une avidité peu commune. Elle voulait également tant de choses, une ribambelle de plaisirs simples, mais ne parvenait pas à remettre un pied dans la vie normale, dite courante, sans se sentir défaillir. Louise l'aidait, elle connaissait les sensations que sa colocataire ressentait puisqu'elles les partageaient avec beaucoup d'autres. Il y avait pourtant un relief sur lequel Letha évitait de s’appesantir, alors qu'elle aurait dû en parler, accepter, tracer son chemin vers un semblant de deuil qui n'en finissait pas.

Les bras croisés, bravant le vent et la fraîcheur hivernale, Albertha Shacklebolt longeait les murs noircis du Chemin de Traverse. Il n'y avait que quelques minutes de marche entre son appartement et son lieu de travail, mais à chacun de ses déplacements, elle ne se sentait pas en sécurité – alors qu'elle aurait dû ressentir toute la gaieté produite par une victoire bien méritée. Elle baissait les yeux plus que d'habitude vers la pointe de ses chaussures, évitant toujours de justesse les autre passants qui ne manquaient toutefois jamais de la bousculer, raffermissait sa prise autour du col de son long manteau noir, le remontant jusqu'au niveau de son nez. Elle ne voulait pas être vue, remarquée. Elle voulait être une ombre à l'extérieur de ses zones de confort, et absorber une possible clarté à l'abri des regards en compagnie de ceux en qui elle avait confiance. Ils avaient peur, tous, ceux qui avaient été un jour insurgés ou impliqués d'une quelconque manière au sein d'une possible traîtrise ; la peur d'être pris au piège était palpable, effrayés à l'idée d'être repérés. Les résidus d'une telle existence ne s'évaporaient pas en quelques jours. Chaque jour, il pouvait y avoir une amélioration. Chaque jour, il pouvait y avoir un vent de panique sorti du néant. C'était quitte ou double, à prendre ou à laisser. C'était le prix à payer et Letha n'était pas certaine d'être prête à endurer un tel exercice de force encore bien longtemps.

Et de ça, peut-être qu'elle aurait pu en parler à Louise qui lui prêtait toujours une oreille attentive. Mais Letha pensait, étrangement prudente, qu'elle ne souhaitait pas abuser de la gentillesse de sa comparse. Elle devait avoir d'autres choses à faire que de l'entendre se plaindre, elle pourrait peut-être vouloir partir, et la laisser toute seule, par la suite si elle se lamentait trop ; c'était inacceptable, et elle avait peur d'être seule. Elle voulait mais ne faisait pas. Elle se raccrochait à Louise mais lui tournait le dos dès que la tension lui prenait les sangs. Elle réclamait et rejetait. Elle ne se reconnaissait tout simplement plus au travers de tous ces tourments qu'elle peinait à nommer et à trier dans le bon ordre. Elle pouvait le faire toute seule – seule oui, mais avec un peu de compagnie afin de lui rendre les forces qui lui manquaient. Et plus l'opportunisme de ses propres choix lui revenaient en mémoire, plus la sorcière s'interrogeait sur les raisons de la présence de Louise à ses côtés. Certes, le manoir des Rowle à Herpo Creek avait été joyeusement mis à sac et elle avait eu besoin d'elle – Letha avait répondu présente. Mais finalement, la présence de Louise lui semblait plus salvatrice que ce qu'elle avait bien pu lui offrir, à savoir un toit sous lequel manger et dormir. Elle en aurait trouvé un autre, si Letha n'avait pas accepté sa requête, mais Shacklebolt n'aurait jamais trouvé une seconde Louise avec qui partager ses soirées qui lui semblaient toujours trop longues et vides sans Alice. Il s'agissait d'un vide que Letha cherchait à combler, toujours plus vite, toujours plus férocement. Un vide qui la faisait se sentir à l'écart d'une société pour laquelle elle avait pris le parti de se battre, incapable de se mêler à cet avenir radieux qui lui avait été malgré tout promis. Il y avait un vide, un creux, face à elle. Et que pouvait être la mort, sinon une absence d'espoir ?

Letha fit tourner sa clef dans la serrure et donna un petit coup d'épaule à la porte d'entrée afin de la pousser ; elle était de plus en plus compliquée à ouvrir et un énorme hématome couvrait désormais quelques centimètres de sa peau. Shacklebolt se souvenait encore du moment où elle était rentrée chez elle, surprise par les meubles renversés et le mobilier dépouillé. Visiblement, son appartement avait attiré les squatteurs et autres joyeux lurons qui avaient pris le parti de faire la fête du salon jusqu'à la salle de bain (où elle avait trouvé des merveilles qu'elle aurait préféré ne jamais voir). Morne, la moue attristée, ses lèvres s'étirèrent en un sourire léger en voyant la chevelure claire de son amie. « Oh, t'as déjà fini de travailler ? » essayant de prétendre qu'elle ne connaissait pas l'emploi du temps de Louise sur le bout des doigts ; cela aurait été bizarre – mais il était connu et reconnu qu'Albertha Shacklebolt était un étrange spécimen, alors de quoi se souciait-elle réellement ? Elle claqua la porte derrière elle, priant d'être capable de la rouvrir le lendemain. La sorcière n'était jamais sûre de rien avec les réparations qu'elle essayait de produire elle-même. « Ta journée a été bonne ? Aucun client n'a essayé de te pincer les fesses ? » Letha avait une vision très pointue de ceux qui affectionnaient les pubs et les lieux où la boisson était versée comme du petit lait dans la bouche de ceux qui en redemandaient volontiers. Ce n'était certes pas très flatteur, mais elle était incapable de penser à autre chose que ce qu'elle imaginait.  

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