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sujet; (PROCES) So fuck you anyway.
MessageSujet: (PROCES) So fuck you anyway.   (PROCES) So fuck you anyway. EmptyJeu 5 Jan 2017 - 23:47

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18 Dec 2003 • Procès
There's a look on your face I would like to knock out
See the sin in your grin and the shape of your mouth
All I want is to see you in terrible pain
Though we won't ever meet I remember your name

You are scum, you are scum and I hope that you know
That the cracks in your smile are beginning to show
Now the world needs to see that it's time you should go
There's no light in your eyes and your brain is too slow

Bet you sleep like a child with your thumb in your mouth
I could creep up beside put a gun in your mouth
Makes me sick when I hear all the shit that you say
So much crap coming out it must take you all day

Can't believe you were once just like anyone else
Then you grew and became like the devil himself
Pray to god I can think of a nice thing to say
But I don't think I can so fuck you anyway
Première partie ▬ Accusation

IntroductionTémoignage d'Arnold Heidelberg
Témoignage de Letha ShackleboltTémoignage de Myr Warington

Deuxième partie ▬ Défense

Temps mort.Témoignage de Harry Potter
Témoignage d'Albane OswellTémoignage de Cormac McLaggen
Fin.
18 DECEMBRE 2003 • MINISTERE • 10h • Le procès de Cormac venait de se terminer. Il avait fait partie de ceux à se faire expédier en une heure, avec à peine quelques témoignages,   dont des discours encourageants de phœnix. Angelina n'arrivait pas à comprendre comment un mec pareil arrivait à être plus populaire qu'elle. Il y avait quelques autres belliqueux jugés avant Angelina, et Cormac et elle en avaient profité pour se retrouver dans les toilettes des hommes du niveau de la justice. Enfermés dans une cabine, Angelina se retenait de soupirer alors qu'il lui répétait pour la énième fois : « Je t'en prie n'en dis pas trop, durant le procès. Tout est prévu, ne t'inquiète pas, j'ai tout arrangé avec Lyman. Tu as juste à te tenir droite et à éviter les légumes. » Elle eu une grimace alors qu'elle refermait sa ceinture. « Des  légumes, franchement ? Ils ont vraiment de l'argent à jeter par les fenêtres... » Il eu un ricanement en lui passant la chemise de son costume. « Fallait prendre exemple sur eux, faire la guerre aux pauvres, eux au moins ne gaspillent pas la nourriture. » Pensive, tout en s'activant sur ses boutons, elle laissa échapper avec un sourire narquois : « Ouais enfin, à ce qu'il paraît, c'est un peu hargneux les pauvres, ça ose faire exploser des trucs. » Et ils rirent tous deux, un peu cruellement.
C'était étrange, de n'être que deux. Depuis la fin de la guerre, c'était comme s'il n'y avait plus personne d'autre. Ils avaient, pendant des mois, fait partie d'un énorme monstre aux mille têtes, respirant ensemble, frappant ensemble, explosant ensemble. Des années, pour lui, qu'il se battait sans s'arrêter pour leur liberté. Ce jour-là, cependant, il n'y avait qu'eux deux dans cette cabine de toilettes. Aucune Claws rouspétant dans un coin, aucun Nazir en train de faire le guignol, aucun cri ni explosion de l'autre côté de la fenêtre. Tout était fini, ils étaient de nouveau eux-mêmes, et pourtant ils s'accrochaient encore à cet étrange cordon ombilical qui les reliait, ces deux faces opposées de la même pièce de révolte. Ils n'arrivaient pas à se détacher, à redevenir Angelina et Cormac, à ne plus dormir ensemble, manger ensemble, s'habiller ensemble. Ils étaient toujours dans la logique d'un nous qui s'opposait à un eux.
Se fut, bien entendu, Cormac qui s'occupa de mettre la cravate d'Angelina. Elle avait complètement oublié ce genre de choses avec la guerre. Une veste plus tard, et elle était enfin habillée du costume de son principal allié. D'un sortilège, ils le firent ajuster à ses épaules et sa taille. Ils n'étaient plus censés s'échanger leurs vêtements, depuis leur retour à Londres. C'était de la faute d'Angelina qui, avant de partir de leur appartement, avait oublié qu'elle allait à un procès, pas au marché. Y aller en vêtements informes n'était pas une option, d'après Cormac, qui avait tenu à lui filer son costume dans les toilettes dès que son propre procès s'était terminé. Elle l'avait laissé faire. Depuis la fin de la guerre, elle laissait Cormac un peu tout faire. Enfin, surtout depuis K-

« Et ne t'inquiète pas en arrivant dans la salle, il y aura du monde, mais dis-toi que ce ne sera rien à côté de la foule qui va accueillir le Baiser du Détraqueur de Rabastan Lestrange. » Elle lui lança un regard noir pendant qu'il finissait d'ajuster le costume. « Pour qui tu me prends Doxy ? J'ai fait Pré-au-Lard, c'est pas une bande d'intellos qui va me faire peur. » Il lui lança un regard amusé, contre auquel elle ne fit que froncer les sourcils. « Excusez-moi madame, j'oubliais que madame ignorait que les procès servaient à définir une sentence pour les crimes commis. » Elle leva les yeux au ciel, blasée. « Merlin, arrête, tu sais très bien que je vais prendre au maximum quelques heures de travaux d'intérêts généraux. Je risque même de recevoir une bourse en tant que vétéran de guerre, qu'est-ce que tu veux qu'ils me fassent ? Il faut juste que je ferme ma gueule pendant une heure, et on pourra enfin aller manger. » C'était bien résumé. Cependant, alors qu'ils sortaient de la cabine des toilettes sous le regard un peu étonné de ce qui semblait être un employé du niveau 2 (quels bouffons ceux-là), il prit la peine de répliquer : « Certes mais... Rock... Tu sais que ça va être plus gros que le mien, hein ? »
Ils quittèrent les toilettes, à la recherche de ce qui pourrait ressembler à une machine à café pour tenir jusqu'au procès de la belliqueuse. Elle mit un petit temps avant de répondre, sans trop oser le regarder. « Ouais... Je sais... Warrington, c'est ça ? » Il hocha la tête tout en suivant des yeux une jeune femme aux longs cheveux blonds, essayant visiblement d'attirer son regard pour un sourire. Il oubliait visiblement qu'il portait encore le sweat des Falmouth Falcons qu'Angelina venait de lui filer. « Ouais il a rassemblé un bon petit groupe qui est en train de tout faire pour que tu reçoives une peine. Et bon. Je pense que tu sais que tu n'es pas la personnalité favorite des anglais en ce moment, et je ne parle pas que des richous dont tu as brûlé  la maison. » Elle laissa échapper un « Hm hm... » et un soupir. Elle n'avait vraiment pas envie qu'on lui tienne la jambe des heures pour un truc dont elle connaissait déjà le résultat. Une autre question, bien plus importante, la taraudait. « Et sinon heu... Tu  as vu Claws ? »
Le regard que lui lança Cormac lui offrit la réponse, et elle sentit son visage s'affaisser et sa gorge se nouer. Alicia était en retard.
« C'est important pour elle, et tu le sais. Elle fera tout pour venir. » Elle serrait la mâchoire sans répondre. « Il y a peut-être eu une alerte mangemrot, ou alors... » Elle le coupa, la voix amère. « Ou alors elle a oublié. » Tout comme elle avait oublié le procès de Cormac le matin-même. Oublier Cormac, d'accord, pourquoi pas, mais elle ? Oublier Angelina ? « Tu ne peux pas lui en vouloir, tu sais que ce n'est pas sa faute. » Elle grinça des dents, tout en essayant de retenir la colère qui commençait déjà à monter. « Je ne lui en veux pas. Mais c'est pas ça qui va la faire venir. » Ils restèrent quelques secondes silencieux. Ils pouvaient rire du tribunal, des détraqueurs et de Ste-Mangouste, mais rire d'Alicia était au dessus de leurs forces.




18 DECEMBRE 2003 • MINISTERE • 13h • Cormac avait bien fait de la prévenir. La foule était impressionnante. C'était effrayant. Peut-être pas autant qu'une horde de rafleurs fonçant vers elle dans une rue isolée de Pré-au-Lard, mais presque. C'était effrayant. Elle se sentait surtout tendue d'être aussi seule. Durant la guerre, il y avait toujours eu quelqu'un dans son dos, mais ici elle se tenait seule face à tous ces gens, tous ces ennemis. Cormac n'était plus là. Il était, certes, dans le public, près à témoigner, mais il n'était pas . Tout au long de ce procès, lorsqu'on lui posera une question, ce serait à elle d'y répondre. Elle se retrouva soudain comme à ses sept ans, durant le divorce de ses parents, à devoir expliquer devant tous ces adultes pourquoi elle voulait vivre avec son papa et pas sa maman. Et comme à ses sept ans, elle se sentit fragile et seule, dépassée par un choix qui la dépassait largement. Angelina ne s'était jamais offert le luxe du doute ou de l'incertitude. Elle ne comptait pas commencer maintenant.
C'est pas la petite bête qui va manger la grosse, lui répéta la voix de Cormac. Et ils savaient tous les deux, à chaque fois, qui était la grosse bête dans l'histoire. Angelina Johnson posa son regard sur l'ensemble des personnes présentes pour l'accuser, et elle se souvint soudain que c'était elle, la plus effrayante des deux.

Elle regarda la foule, et elle y vit, majoritairement, des restes de l'Elite ou des petits bourgeois qui avaient du rester bien à couvert durant la guerre. Quelques phoenix qui avaient passé leur temps à la regarder de haut, et elle de même. Et bien sûr, une belle brochette de belliqueux, ainsi qu'un groupe indéterminés, qui pouvaient autant être remplis de victimes souhaitant sa mort, ou de discrets qui étaient là pour la soutenir sans oser le dire trop fort.
Il y avait du monde, pour un procès expéditif que l'on aurait voulu garder discret. On avait, visiblement, concentré les efforts sur la figure qui avait été si souvent mise en avant par Cormac ces derniers jours. Frapper le fer tant qu'il était chaud. Détruire la brute sanguinaire qui avait fait brûler Herpo Creek sans un regret. Elle les trouvait pitoyable, tous, à la considérer comme un monstre. Ils pouvaient faire toutes les pétitions, les appels, les plaintes qu'ils voulaient, ils ne pouvaient nier que ce que Angelina ne représentait pas la monstruosité. Elle était absolument banale, au fond. Elle représentait une souffrance réelle, une action réelle, qui signifiait quelque chose pour une partie de la population. Elle signifiait que pendant que certains s'étaient cachés dans leur cave, d'autres avaient cherché à se défaire du joug ennemi. Elle n'était ni seule, ni faible. Elle avait gagné et ceux qui voulaient la faire tomber étaient les faibles qui ne comprenaient pas que le vent avait tourné.

Le procès avait commencé. Elle avait bien compris qu'il n'était pas nécessaire qu'elle y porte grande attention, tant son avocat et Cormac avaient été ceux à organiser toute sa défense. Elle se limiterai juste à son rôle de guerrière sanglante et insensible. Athanase Lyman, l'avocat, l'avait fait rire en lui disant, avant qu'elle n'aille s'installer à la chaise de l'accusé : « Lorsque vous serez face à vos victimes, essayez de ne pas avoir l'air coupable. Souvenez-vous que vous assumez chacune de vos actions. » Cela devait être la chose qu'elle réussirait le mieux : ne pas se sentir coupable.
Athanase Lyman était un homme un peu étrange. Elle n'arrivait pas à le cerner, et le regardait avec des yeux qu'elle avait volé à Cormac : ceux de la condescendance et de la lassitude. Il n'avait pas l'air exactement motivé, sans être véritablement incompétent, et ne s'était jamais défait de ce petit sourire distant qu'il avait abordé durant tous leurs échanges (uniquement gérés par Cormac). Elle était incapable de situer ses opinions politiques, ou même de savoir ce qu'il pensait d'elle. A vrai dire, elle s'en moquait. Ce procès avait à peine commencé qu'elle s'en sentait dépossédée.

« Mlle Angelina Aimée Johnson, connue sous le pseudonyme belliqueux Rocket vous comparaissez aujourd'hui pour les chefs d'accusation suivant : homicide volontaire, torture et séquestration, assassinats à caractère terroriste, association de malfaiteurs, crime de guerre, crime contre l'humanité.  »

Et en anglais ça donnait quoi ? La voix de Cormac, de nouveau, résonna quelque part dans un coin de sa mémoire. Ils vont t'accuser d'un maximum de chose, t'associer au maximum d'horreurs, et tourner ça de la pire des façons. Prépare-toi à être dépossédée de chacune de tes actions. Si mes informations sont bonnes, tu devrais entendre très vite parler de génocide. Et vu le murmure qui avait parcouru l'assistance à l'évocation de crime contre l'humanité, c'était bien ce qui était sous-entendu ici. Génocide, vraiment. Evite de rire. Oui, oui.

Elle ne broncha pas, jambes croisées, mains posées sur les genoux. Elle observa son avocat se lever sans qu'une émotion ne vienne se refléter sur son visage métallique. « Ma cliente plaide coupable aux accusations d'homicide volontaire, torture et séquestration et crime de guerre avec circonstances atténuantes. Elle plaine cependant non couple pour les chefs d'accusation d'assassinats à caractère terroriste, association de malfaiteurs et de crime contre l'humanité. » Lyman était calme et poli. Un peu lisse. Elle se demandait si c'était vraiment le genre d'avocat dont elle avait besoin (et par ça, elle entendait une lavette).
Face à eux, la sorcière de la défense de l'accusation souriait. Angelina ne pouvait déjà plus la blairer. Elle n'avait clairement pas retenu son prénom mais son nom de famille restait gravé dans sa mémoire : Mt. Rookwood. Comme le putain de mangemort du Cercle. Comment pouvait-elle montrer sa sale face ici ? Comment pouvait-elle défendre le fait qu'Angelina avait essayé d'organiser un génocide ? Elle n'était pas au courant, que c'était un combat perdu d'avance ? Visiblement non, puisqu'elle commença un long discours décrivant toute l'étendue de ses atrocités.

Blablablabla, Ste-Mangouste, blablabla, Herpo Creek, blabla, violence, traumatisme, barbarie, indigne de on-ne-savait-trop-quoi et voilà qu'on lui prêtait des idées bien révolutionnaires, genre une anarcho culturophobe déterminée à annihiler la classe des sangs purs. Pas que ce soit vraiment faux mais Merlin, qu'est-ce qu'elle se faisait chier, déjà...




Témoignage d'Arnold Heidelberg • Après ce qui lui avait semblé une éternité de niaiseries, les témoignages commencèrent enfin. Malgré sa promesse d'être aussi froide et insensible que possible, Angelina ne pu s'empêcher d'être surprise à la vue de la personne se dirigeant vers la barre. C'était un gosse. Juste un gosse. Elle l'avait déjà vu, à Poudlard, il s'occupait de la bouffe. Elle s'en souvenait, parce qu'il n'avait jamais été discret, ce gosse, toujours à se vanter, à parader, à faire des blagues et le guignol. Elle avait même cru entendre qu'il avait cherché à rejoindre le front, malgré l'opposition de son père (qu'elle n'arrivait clairement pas à situer, d'ailleurs). Il paraissait que c'était le fils de Sasha. Et puisqu'Angelina respectait Sasha, alors elle respectait son gosse, c'était aussi simple que ça. Pourtant, elle ne lui avait jamais vraiment parlé.
Que foutait-il là ?
Elle le regarda s'installer, les sourcils légèrement froncés. Cormac l'avait bien prévenu, qu'ils allaient chercher les témoignages les plus horribles, mais commencer par un ado, ça, elle s'y attendait pas. Elle regarda l'avocate approcher, déjà suspicieuse. « Monsieur Arnold Heidelberg, merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que vous reconnaissez cette femme ? » Ah, voilà, Arnold, c'était ça son nom. Elle s'en souvenait maintenant. Elle n'avait, cependant, jamais remarqué la crainte avec laquelle il la regardait. « Oui. C'est Rocket, 'fin Angelina Johnson, elle était à Pré-au-Lard. » C'était bien ce qui lui semblait. « Pouvez-vous, s'il vous plait, nous décrire dans quelles circonstances vous l'avez vue pour la première fois ? » Elle se retint de froncer les sourcils à cette question, cherchant à savoir si elle avait fait quelque chose de si terrible durant les débuts à Pré-au-Lard... « C'était le 23 septembre, à Herpo Creek. » Oh merde. Autour d'elle,  le public commençait déjà à chuchoter. Ca commençait bien... « Je l'ai vue, quand elle a tué tout le monde. » Visiblement pas vraiment tout le monde, puisqu'il était encore là pour en parler... « Que faisiez-vous sur les lieux  ? -Je... visitais une amie. C'clair que j'habite pas là hein. -Et qu'avez-vous vu, exactement, d'Angelina Johnson ? » Le gamin s'arrêta, visiblement mal à l'aise. Il avait jusque là tenu le menton haut, comme s'il était fier de se trouver là, et qu'assister à un massacre faisait de lui un héro. Pourtant, il ne regardait jamais Angelina. Elle pouvait sentir sa peur depuis sa chaise.
« Elle... Je l'ai vue pendant que j'étais en train de fuir, avec mes amis. On s'était caché dans les recoins d'un jardin, et on attendait que  la rue se libère. Et elle... bah elle était au milieu de la route quoi. » Oh oh, ce n'était pas bon, pas bon du tout. « Et que faisait-elle, M. Heidelberg ? » Putain mais il fallait arrêter de l'appeler monsieur ! C'était un gosse ! Qu'est-ce qu'elle foutait à  lui faire raconter ça d'abord ! Putain. Procès de merde. « Eh bien pendant que les autres s'occupaient d'incendier les maisons elle semblait... je sais pas, laver la rue. Il y avait beaucoup de gens qui courraient, et ceux qui étaient pas avec elle... bah elle... 'fin elle les tuait quoi. » S'il y eu des murmures, Angelina ne les entendit pas, tant elle fixait intensément le gosse. Au fil de son récit, il perdait de sa bravade. « Vous voulez dire qu'elle tirait à vue ? -Oui. Uniquement des avada kedavras, je crois. Des vieux, des jeunes, des petiots... tout le monde. Elle faisait ça très vite, comme si... ché pas, comme si elle nettoyait, quoi. -Vous a-t-elle fait peur ? » La question était ridicule, mais diablement bien posée, alors que l'avocate baissait légèrement la voix, adoptant une voix douce qui n'était pas sans rappeler les intonations de son cousin par alliance. Elle eu  l'effet escompté, car le gosse eu un mouvement de recul, voulu visiblement nier, mais tout en refusant de croiser le regard d'Angelina, ce n'était pas vraiment crédible. « ... ouais. Elle foutait les pétoches. C'était pas... enfin, c'était pas le pire mais ça a été dur de... juste... attendre qu'elle parte. » Cela avait sûrement été à ce moment qu'elle avait remarqué que  la maison des Flint était en feu, pour s'y diriger. Sans le savoir, Marcus avait sauvé des gosses. C'était ridicule. Tout cela était ridicule. C'était juste tordu, de faire arriver un gamin et de lui demander de parler de ça.

Elle sentait la tension monter, doucement et sûrement. Elle voulait partir. Elle ne voulait pas les regarder défiler, ces victimes qu'ils avaient du dénicher au quatre coins de l'Angleterre pour venir lui cracher à la gueule. Elle n'était pas fière, elle ne revendiquait pas d'avoir détruit des vies innocentes, mais ce n'était pas en les lui balançant en pleine figure pendant une heure qu'elle allait regretter ses actes. D'autres étaient déjà passé par là et avaient échoué. Ils ne seraient pas ceux qui la feraient ployer.




Témoignage de Letha Shacklebolt. • Elle refusa d'écouter, un long moment. Après tout, qu'elle soit absente ou non, quelle différence ? C'était compliqué, parce que cette pute de Rookwood semblait déterminée à appeler des sentimentaux. Et voilà que ça criait, que ça pleurait, que ça crachait... Elle n'avait, pour la plupart, jamais rencontré toutes ces personnes. C'était des fils de-, des frères de-, des pères de-, bref personne à qui elle devait directement une dette. Il y avait aussi des gens qui avaient été à Ste-Mangouste, et dont elle n'avait jamais vraiment croisé le regard. Tout cela lui passait au dessus. Il y en avait trop. Elle espérait qu'Athanase n'allait pas faire défiler tous les belliqueux pour sa défense, sinon elle n'allait jamais sortir de ce trou à rat...
« ... Shacklebolt... » En entendant le nom, Angelina sortit de sa transe. Elle avait passé les dernières minutes impassible, le visage toujours aussi froid et distant, à suivre des yeux Mt Rookwood par automatisme. Sérieusement, un Shacklebolt était venu à son procès ? Elle porta son regard sur la femme qui allait présenter son témoignage. Ce n'était ni Kinglsey ni Hécate, deux personnes qu'elle respectait, chacun à leur façon, et sans jamais être d'accord avec eux. Celle-là, cependant, celle qui était à la barre, ne lui disait absolument rien. « ...nous étions ensemble à Poudlard... » Pardon ? Elle avait trainé avec une Shacklebolt ? Non, elle s'en serait souvenu quand même. Sans être la pire des famille, ils restaient des sangs purs atrocement avantagés et ce, sans aucune raison. Il n'y avait que les Weasley, à ses yeux, qui n'étaient pas concernés. Elle n'avait jamais été du genre à se frotter avec les 28 sacrées. Ou plutôt, avec les fils de riche. Elle essaya, enfin, de s'intéresser à ce disait le témoin, pour essayer de se souvenir d'elle. « Elle n'a jamais été aimable, toujours agressive, je ne compte plus les personnes qu'elle effrayait. Même Bacchus Murdock n'osait pas trop lui rentrer dans le lard. » Hein, depuis quand on en était à parler de Poudlard ? Elle n'avait rien fait à Poudlard, quel était l'intérêt !? Elle jeta un regard sidéré à Athanase qui, lui, paraissait parfaitement calme. Certes Cormac lui avait dit qu'ils allaient tout faire pour la dépeindre en monstre mais aller jusqu'à Poudlard ? Ils en avaient pas fini...
« Vous comprenez, Angelina a toujours attiré les gens. Après tout, elle en impose, elle n'est pas moche ni bête, et du coup il y a toujours eu sa petite cour tout autour d'elle. » Heu pardon quoi ? « Il lui arrivait souvent d'utiliser son statut de joueuse de quidditch pour se faire respecter plus facilement. Elle était incapable de tenir une discussion sans parler qu'elle était dans l'équipe, et pas toi. » Oui, bon, ok, ça, ça lui ressemblait mais... elle n'avait jamais... « En fait, elle ne regardait personne qui ne lui profitait pas. Tous ceux qui n'étaient pas assez populaires, charismatiques, intelligents ou sportifs étaient complètement ignorés. Et tout le monde se faisait avoir. » Mais qui était cette dinde ? Angelina sentit sa mâchoire se crisper alors que la jeune femme continuait sa peinture abominable de la belliqueuse. Ses dents grincèrent l'une contre l'autre, lui valant un regard appuyé de Lyman, qui ne la fit pourtant pas arrêter. Elle se foutait qu'on parle d'elle comme ça, en temps normal, mais entendre ce genre de débilité puérile au milieu de son procès l'horripilait. Elle ne la connaissait même pas cette meuf ! Malgré tous ses efforts, non, vraiment, elle n'arrivait pas à replacer son prénom. Et pourtant, elle semblait bien la connaître...
« Après Poudlard, je ne l'ai pas revue avant la bataille de Poudlard et... franchement, elle n'avait pas changé. Sauf qu'au lieu d'une troupe de joueurs de Quidditch, elle avait une troupe de belliqueux. Tous à sa botte. » Ouuh, il y en avait qui allaient adorer entendre cela. Merlin, si seulement ils se laissaient tous faire, les choses auraient été bien plus simples... « Personne ne voulait d'elle, personne ne l'aimait, elle avait perdu ses soutiens,  » Wow elle se permettait de parler de la mort d'Harry ou c'était une hallu ? « et pourtant elle a toujours continué à faire comme si de rien n'était. Violente, égoïste, tyrannique. Sans âme, surtout. Je ne l'ai jamais vu faire autre chose que s'énerver. » Mais quel était le rapport avec la question ? Qu'est-ce qu'elle foutait là, cette truie ? Elle avait pas autre chose à foutre que l'insulter ? « Et surtout, elle ne s'est jamais excusée. A aucun moment. Sur aucun de ses actes. »
Quand tout le reste avait toujours pué la haine facile et les préjugés, cette dernière phrase eu l'effet escompté. Parce qu'elle était vraie. Même les jours où Angelina se réveillait en hurlant des souvenirs d'Herpo Creek, même lorsqu'elle apprenait qu'elle avait tué les proches de certains amis, elle était triste, en colère, mais elle ne présentait jamais ses excuses. Elle pouvait regretter, seule, dans son coin, mais jamais elle n'avouerait sa faiblesse à qui que ce soit.
Il y eu d'autres questions, d'autres réponses, et le flot de critiques et d'insultes continua, mais Angelina n'écoutait plus. Elle avait fermé les écoutilles.




Témoignage de Myr Warrington • Angelina fut tirée de sa réflexion par l'arrivée de Myr Warrington. En d'autres circonstances, elle n'aurait jamais prêté attention à cet homme. Elle le connaissait, uniquement de lui, comme étant le grand frère de Cassius Warrington. Cassius le Cassos, qu'elle l'avait appelé durant tout Poudlard. En tant que poursuiveur de l'équipe de Serpentard, elle l'avait haï avec toute la force d'une adolescente enragée. Et lorsqu'il était devenu membre de la Brigade Inquisitoriale, cela avait été une véritable guerre qu'ils s'étaient voués. Les Warringtons faisaient partie de ces familles que l'on savait liées aux mangemorts, sans jamais arriver à définir comment et pourquoi. Elle savait juste qu'ils étaient loin d'être blancs comme neige. Sans faire partie des 28 sacrées, ils ne se seraient jamais abaissés à se marier avec des moldus. Elle s'en souvenait, de Cassius qui insultait sa « moldue de mère ». Elle ne s'en souvenait que trop bien.
Il représentait ce qu'elle haïssait. Une génération capricieuse, privilégiée, geignarde et passive. Elle devait représenter la même chose pour lui, car on l'avait bien prévenu que c'était lui qui avait payé Vivian Rookwood, et lui qui avait tenu à faire d'Angelina comme exemple. Elle ne savait pas ce qu'elle lui avait fait, mais elle était sûre de le découvrir très vite, alors qu'il s'installait à la barre des témoins, aussi imperturbable qu'elle.

Il était exactement comme elle se l'était imaginé, durant les derniers jours où Cormac l'avait assommée de détails barbants sur les technicités du procès. Grand, solide, les pommettes saillantes et le regard perçant. Il portait un costume qui aurait certainement pu lui payer un an de loyer. Il avait la tenue de l'homme bien éduqué, avec des lunettes étranges, qu'il ne devait mettre que pour lire. Il était venu avec un parchemin, de bonne facture, qu'il avait montré au président de séance avant d'aller à la barre. Cela devait être son témoignage. Elle était à peine surprise qu'il l'ai préparé d'avance. Il avait du être un élève modèle, et avait du grandir entre les galas et les vacances en Egypte. Il avait certainement un vrai métier, qui devait lui rapporter gros, et lui offrir beaucoup de prestige. Il devait être ami avec toute l'Elite. Cormac et Athanase lui avaient expliqué que, comme une énorme partie de sa classe sociale, il avait détourné une somme importante d'argent, sans que rien ne puisse jamais être prouvé. Il devait sûrement être très respectable. Il faisait partie de ces personnes qui avaient le luxe d'être très respectables. Dans tout son personnage, rien n'indiquait qu'il ai pu connaître la guerre, tant il avait l'air sorti tout droit de l'âge d'or du mandat de Fudge. Les yeux qu'il posait sur Angelina étaient la seule preuve du contraire.

Elle le voyait pour la première fois et lui aussi, très certainement. Ils se haïrent pourtant dès le premier regard.

Angelina Johnson était exactement comme il se l'était imaginée. Pourtant il n'avait fait que la voir en photo, et encore il lui était souvent arrivé de détourner le regard. Tout au long du procès, il l'avait observée. C'était comme si elle n'était pas là, et n'existait pas. Elle niait la peine et la douleur de ses victimes. A aucun moment elle n'avait eu l'air de souffrir, et encore moins de s'en vouloir. A peine un peu de surprise ou d'agacement, parfois. Les seuls moments où elle semblait véritablement en vie, c'était lorsqu'elle jetait un regard à la porte. Sûrement pour vouloir sortir. Elle était irrespectueuse, et vulgaire. Elle représentait tout ce qu'il détestait. Tout cette génération qui avait abusé de la guerre et de ses passe-droits pour se laisser à la monstruosité, abandonner les plus basiques lois de la morale en hurlant à qui voulait les entendre qu'ils faisaient cela pour se garantir la victoire. Ils se prêchaient martyrs, défavorisés, pauvres âmes qui n'avaient pas le choix, sans jamais faire l'effort de s'élever au dessus de leur condition. Ils crachaient sur la main offerte par orgueil, puis hurlaient que la vie était injuste. Il avait connu des monstres pire qu'elle, ah ça, il en avait vu des belles durant le gouvernement mangemort, et il avait rarement apprécié la compagnie des ces créatures sombres. Il avait, cependant, chez cette Johnson, ou cette Rocket, il ne savait comment l'appeler, un quelque chose de profondément bas. Elle venait du peuple, elle venait de la fange, elle ne devait s'intéresser qu'au Quidditch et à l'argent. Elle agissait par égoïsme. N'avait aucun grand plan. Ne réfléchissait pas à ses actions. Et pourtant, elle se tenait droite, fière, sans remords, comme si elle méritait une médaille. Elle ressemblait à une machine. Les yeux qu'elle posait sur Myr étaient la seule preuve du contraire.

Il la voyait pour la première fois, et elle aussi, très certainement. Ils se haïrent pourtant dès le premier regard.

Le silence était à couper au couteau. Vivian Rookwood avait visiblement ses instructions, car elle ne prononça pas un mot, attendant juste qu'il finisse de dérouler son parchemin pour le poser devant lui, bien en évidence. Il connaissait son discours par cœur. Il n'avait apporté la version papier que pour se donner l'assurance nécessaire. Il n'avait que très peu de chance de réussir à emmener Johnson jusqu'en prison. Il lui avait été expliqué clairement que c'était, clairement, un coup de poker. Il avait accepté toutes les stratégies, tant que cela pouvait lui promettre ne serait-ce qu'une chance d'amener à terre son bourreau. Il n'était pas de ceux qui faisaient leur propre justice. S'il échouait ce jour-là, il renoncerait certainement. Mais avant cela, il lui fallait tout donner.

Il se racla la gorge avant de commencer à parler, les yeux toujours rivés sur ceux d'Angelina, qui l'attendait. « Bonjour. Je commencerai par vous dire que je rencontre cette femme pour la première fois. Nous ne nous sommes jamais vus avant aujourd'hui, excepté en photo. J'ai pourtant l'impression de la connaître par cœur, à force d'entendre parler d'elle. Elle comparait aujourd'hui pour des crimes plus abominables les uns que les autres. Je suis, en effet, intimement persuadée que, donnée l'opportunité et les moyens, elle aurait organisé l’annihilation totale des sangs purs et de l'élite. Elle est mauvaise, impitoyable, cruelle et emplie de préjugés sur la classe dominante qui la poussent à la violence et non à l'effort. » Elle ne le quittait plus des yeux, imperturbable mais bouillonnante. Elle commençait à en avoir marre d'être insultée. « Je ne suis cependant pas venu ici pour vous parler de ces grands crimes qui, je l'espère, la mènera derrière les barreaux. C'est pour quelque chose, pour quelqu'un, de bien plus trivial que je me présente devant cette cour. Je suis venu ici afin de vous parler de Caroline Shuffer. » Myr ne pu retenir l'émotion de contaminer un instant sa voix alors qu'il prononçait son nom. Il attendit une réaction, ou au moins un éclat de reconnaissance chez Angelina. Elle ne bronchait pas, ayant visiblement complètement oublié qui pouvait bien être Caroline. Il la haïssait pour cela. « Caroline était mon ami d'enfance, une femme douce, bien que butée, avec l'abominable manie de se mêler de ce qui ne la regardait pas. La guerre n'a pas fait exception. Il a fallu qu'elle s'en mêle. » Sa colère transparaissait dans la contraction dans sa mâchoire et Angelina sentit le mépris monter, de voir cet homme dénigrer ceux qui avaient voulu résoudre le conflit. « J'aimais Caroline. Je devais attendre qu'elle arrête de courir et de risquer sa vie pour me marier avec elle. Elle devait revenir, à la fin, et l'on pourrait se voir autrement que dans les instants volés que l'on arrivait à trouver en toute illégalité. » Mais où est-ce qu'il allait avec cette histoire. Elle était à Ste-Mangouste c'était ça ? Il lui faisait tout un procès de mille kilomètres parce que sa meuf avait été tuée par accident ? Et c'était quoi cette manière de se faire passer pour un héro parce qu'il avait transplané trois fois avant d'aller se faire sa meuf dans les bois de Daëva ? « Elle n'était pas faite pour la guerre. Elle n'aurait jamais du aller à Pré-au-Lard. Transmettre des informations, aider les gens, elle savait faire. Mais la boucherie ce n'était pas son monde, à elle. Elle ne se faisait pas appeler Bubble pour rien. »

« NON ! » La voix d'Angelina surgit comme un ordre, claquant dans l'air avec la force du fouet, exigeant soudain le silence avec une autorité qu'elle avait tant de fois invoqué sur le champ de bataille. Elle s'était soudainement levée, faisant tomber la chaise derrière elle, et se tenait maintenant penchée en avant, poing sur la table, à défier Myr de continuer. Cependant, ceux qui pouvaient voir son visage ne voyaient pas l'autorité qu'elle avait cherché à donné à sa voix. Myr ne voyait plus un monstre devant lui. Il regarda, d'abord sans comprendre, le visage défiguré par la douleur qu'était devenu brusquement celui d'Angelina. Il lui fallu quelques secondes, de terrible silence, avant qu'il ne comprenne qu'elle n'avait jamais retenu le véritable prénom de Caroline, et qu'elle avait toujours été Bubble pour elle. Et elle s'en souvenait. Et cela lui faisait prononcer le premier mot depuis le début du procès. Elle n'avait pas bronché devant Arnold, devant les victimes de Ste-Mangouste, devant les mères et les orphelins, les frères et les veufs, mais pour Bubble elle s'était levée en hurlant pour l'empêche de continuer.
Ils se fixèrent un moment, pendant qu'ils comprenaient tous les deux que Myr avait gagné. Lui qui, jusque là, doutait de pouvoir ne serait-ce qu'irriter la belliqueuse avait entre ses mains le moyen de la détruire. Elle se fit rassoir, sous la demande du président de séance, et elle le fit comme dans un état second, à fixer soudain le fameux fiancé de Bubble. Qu'elle était conne, celle-là, à parler tout le temps de ce mec qui l'attendait à la maison. « Je disais donc qu'on ne l'appelait pas Bubble pour rien. On me l'a expliqué des centaines des fois, mais je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'elle faisait sur le champ de bataille. Elle aurait du rester à l'arrière, au lieu d'aller en premier ligne. Si elle ne l'avait pas fait, elle serait peut-être toujours là, avec nous. » Angelina avait envie de vomir. Elle fixait Myr par pur masochisme, pour pouvoir l'entendre dire ce qu'il s'était passé, distinctement. « Le destin en a visiblement décidé autrement, et elle a fini par croiser la route d'Angelina, ou plutôt de Rocket, durant la bataille. Vous avez déjà entendu les récits de Rocket qui se bat. Elle n'écoute rien. Elle n'est que violence. Elle charcute tous les ennemis qui s'approchent d'elle, et elle est incapable de s'arrêter. Elle est irresponsable, violente, impitoyable et terriblement inconsciente. Plusieurs fois, elle a failli tuer ses alliés. Une fois, elle l'a vraiment fait. » Impossible pour Angelina de retenir son visage de se défaire. Elle ne baissa pas les yeux, s'accrochant à celui de Myr, se gorgeant de douleur et de culpabilité. Il se sentait puissant, de la voir dans cet état, et cela lui faisait du bien, de savoir qu'elle souffrait. Autour d'eux, le public était en effervescence. « Oui, Angelina a tué Caroline Shuffer. Elle devait en être à son vingtième Avada, sa trentième explosion, son quarantième incendie. Juste une journée de plus dans le carnage de son quotidien. Et à un moment, elle a juste visé Caroline. Elle n'a pas dévié, ce n'était pas un accident, elle avait juste un maximum de personnes à tuer, et elle a oublié qu'il ne fallait pas tous les tuer, et la prochaine était Caroline. Alors Caroline est morte. Sans aucune autre raison. » Il doit s'arrêter pendant que le président de séance exige le silence dans la salle. Angelina n'entend rien. Elle fixe juste Myr, boit ses paroles, retient ses haut-le-coeur. Elle aurait du demander avant à Cormac pourquoi Warrington voulait autant la voir derrière des barreaux. Elle aurait du... « Avant de condamner les idées politiques d'Angelina Johnson, son terrorisme, son extrêmisme et ses carnages, je veux condamner cela. Le meurtre absurde de ma fiancé. Parce que je sais que même en dehors de la guerre, même en temps de paix, elle reste  une meurtrière. » Elle sentait ses mains trembler, son visage se tordre encore et encore pour s'empêcher de pleurer. Malgré tous ses efforts, elle n'arrivait pas à redevenir l'implacable monstre qu'on lui avait demandé d'être. C'était au dessus de ses forces. Elle avait craqué. « Ce sera tout, votre honneur. »

Leurs yeux se détachèrent enfin. Myr se dirigea de nouveau vers le public, pendant qu'Angelina baissait le regard, cherchant encore désespérément à reprendre le contrôle. Une main se posa sur ses épaules, celle de son avocat, Lyman. « Je n'ai pas réussi à... » réussit-elle à murmurer, du bout des lèvres, d'une voix brisée. Il lui fit une petite tape dans le dos en lui répondant doucement : « Ce n'est pas grave. » Alors, enfin, elle jeta un regard au visage de son avocat. Il était toujours aussi imperturbable. Son sourire s'était peut-être même un peu agrandi.

Ils n'avaient pas pu vraiment oublier de la prévenir.
Cormac n'aurait jamais pu oublier Bubble.

Connard.


Dernière édition par Angelina Johnson le Jeu 5 Jan 2017 - 23:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (PROCES) So fuck you anyway.   (PROCES) So fuck you anyway. EmptyJeu 5 Jan 2017 - 23:47

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18 Dec 2003 • Procès
There's a space kept in hell with your name on the seat
With a spike in the chair just to make it complete
When you look at yourself do you see what I see
If you do why the fuck are you looking at me

There's a time for us all and I think yours has been
Can you please hurry up 'cause I find you obscene?
We can't wait for the day that you're never around
When that face isn't here and you rot underground

Can't believe you were once just like anyone else
Then you grew and became like the devil himself
Pray to god I can think of a nice thing to say
But I don't think I can so fuck you anyway
Première partie ▬ Accusation

IntroductionTémoignage d'Arnold Heidelberg
Témoignage de Letha ShackleboltTémoignage de Myr Warington

Deuxième partie ▬ Défense

Temps mort.Témoignage de Harry Potter
Témoignage d'Albane OswellTémoignage de Cormac McLaggen
Fin.
Temps mort. Elle avait envie de mourir. Elle n'en pouvait plus. Il fallait qu'ils s'arrêtent, tous. Il y avait une limite, il y avait une limite pour tout le monde, et même si elle savait se boucher les oreilles mieux que quiconque, il y avait toujours des choses qui filtraient. Elle pouvait s'armer de tout le mépris, de tout l'orgueil et de toute la mauvaise foi du monde, elle n'était pas en acier Angelina, pas entièrement. Pas quand personne n'était là, derrière elle. Pas quand, malgré ses regards fréquents vers la porte, Alicia n'était toujours pas là. Alicia  n'était pas venue. Alicia ne viendrait pas. Et pire que tout, pire que tout ce qu'elle aurait pu imaginer, pire que Bubble, il y avait le regard de K-
Elle l'avait remarquée, peu après la Shacklebolt. Elle n'aurait jamais du fixer la foule. Elle n'aurait jamais du faire ça. Depuis, elle savait qu'elle ne tiendrait pas. Quelque chose en elle lui criait qu'elle n'arriverait juste pas à tenir. Elle n'était pas patiente. Elle n'était pas capable de subir en silence, ainsi, éternellement. C'était trop dur, elle ne tiendrait pas. Pas alors que la seule personne qu'elle ai jamais véritablement aimé pouvait entendre, les uns après les autres, toute l'étendue de ses crimes. Angelina était bien incapable d'avoir un regard honnête sur elle-même, cela faisait bien longtemps qu'elle n'osait plus vraiment affronter ce qu'elle était devenue, tant elle s'était noyée dans la violence et la colère. Elle n'aurait pas du survivre à cette guerre, se disait-elle souvent. En vérité, il n'y avait eu qu'un seul moment où elle s'était, un jour, dit qu'elle pourrait vraiment essayer de vivre après la guerre : quand Katie avait été avec elle. Pendant toute la guerre de Pré-au-Lard.
Parce qu'elle savait que Katie était à Poudlard, qu'elle avait besoin d'elle, qu'elles pourraient être ensemble après toutes ces horreurs. Pour Katie, elle aurait tout fait.
Tout.
Elle aurait abandonné la violence, la guerre, elle aurait demandé pardon à tout le monde, même aux mangemorts, elle aurait repris le quidditch et elle aurait porté des robes roses et des hauts talons. Elle le  lui avait dit, tout cela. Qu'une seule fois, mais elle lui avait dit. Avec elle, il y aurait eu un après. Elle aurait pu exister. Elle aurait tout fait pour que Katie lui pardonne, considère qu'elle avait fait acte de rédemption, et avec cela, elle aurait affronté tout le monde. Elle aurait abandonné son jugement, ses opinions, ses convictions, tout, elle aurait tout abandonné pour que Katie reste avec elle. C'était la seule personne dont l'opinion importait vraiment. Avec qui elle ne supportait pas d'être en désaccord, jugée, ou méprisée.
Et malgré tout cela, elle ne l'avait pas choisie.

Angelina n'avait pas été choisie. C'était l'unique témoignage qui lui importait, lorsqu'il s'agissait de Katie Bell. Elle se trouvait là, mais elle ne la défendrait pas, elle ne l'attendrait pas et, surtout, elle ne l'aimerait pas. Elle avait choisi. Tout lui avait été présenté, tout lui avait été dit, et Katie avait tout su d'Angelina, durant ces mois de guerre, parce que la faiblesse, la peur, la fatigue et le besoin l'avaient ouverte plus que jamais. Et pourtant, elle n'avait pas été choisie. Elle n'en valait pas la peine. Elle était trop sale, trop dure, trop sèche. Elle ne savait pas aimer. Elle ne savait pas s'intéresser aux autres. Ils avaient tous raison. Myr Warrington avait raison.

Elle ne tiendrait pas, se disait-elle. Elle était incapable de tenir en sachant comment Katie la voyait. Ce reflet-là lui était insoutenable. Alors une fois la crise passée, pendant que Lyman s'installait pour le début de sa défense, elle se retrancha, encore, plus loin, derrière les douves de son masque d'acier. Elle n'était pas là. Elle s'en moquait. Elle ne regrettait rien. Elle ne regrettait rien. Il fallait juste se répéter les mots de Cormac, encore et encore. Je sais ce que tu vas ressentir, j'en ai eu un aperçu ce matin. Tu vas te sentir sale, affaiblie et coupable. C'est normal. C'est la preuve que nous ne sommes pas encore des monstres. L'important, c'est qu'ils ne le sachent pas. Reste le monstre, Rocket. Ils auront bien trop peur de toi pour te faire du mal. Reste le monstre. Il te va si bien.





Témoignage de Harry Potter. Angelina n'arriva pas trop à suivre le discours de Lyman en début de défense. Toute son énergie était utilisée pour garder sa mâchoire contractée, son regard fixe et son expression impassible. C'était devenu plus complexe avec le temps, la fatigue, l'absence d'Alicia, la présence de Katie et, bien sûr, Myr Warington. Elle pouvait encore sentir son regard posé sur elle. Alors ce n'était que d'une oreille qu'elle suivait le blabla de Lyman. Il avait visiblement choisi de la montrer comme un héroïne de guerre. Un être sacrificiel qui aurait tout donné pour la cause, éternellement fidèle à son équipe, honnête, loyale, mais brisée par les horreurs du conflit. Il avait utilisé le nom de Bubble, visiblement, pour attendrir le public en leur montrant bien que la seule chose qui pouvait véritablement blesser la terroriste, c'était la douleur de ses proches. Enculé de Lyman. Enculé de Cormac. Ils s'étaient joués d'elle. Elle décida solennellement qu'elle détestait les procès.
Le premier témoin appelé par Lyman était Specs, enfin Harry, Harry Potter. Angelina n'en revenait toujours pas qu'il ai accepté de témoigner pour elle. Pas qu'elle doute de son soutien, mais étant donné que le procès était quasiment truqué, il aurait pu s'échapper cette exposition médiatique. Comme si c'était le genre de chose qui arrêtait Harry. Elle du réprimer un sourire en admirant la réaction de la salle qui avait, à ce moment, définitivement oublié Myr et sa fiancé. L'Elu, le vrai, l'unique, le sauveur, etc. Il s'installa à la barre des témoins et, tout de suite, son regard se planta dans celui d'Angelina. Il était décidé, visiblement, à témoigner. Elle lui avait dit, répété, qu'elle aurait pu s'en passer... En vérité, elle n'aurait pas pu espérer meilleur moyen de lui faire oublier toutes ces horreurs. Peut-être que cette partie du procès ne serait pas si dure à regarder, après tout. « M. Potter, reconnaissez-vous l'accusée ? » Il acquiesça presque aussitôt. « Oui. Elle a fait partie de ma maison et de mon équipe de quidditch à Poudlard jusqu'à ma sixième année, et nous sommes restés en contact durant quasiment toute la période qui a suivi. » Sauf quand tu faisais semblant d'être mort, aurait-elle voulu répondre sarcastiquement, mais elle n'avait pas exactement le droit de parler. « Vous avez, il me semble, une relation assez amicale avec Mlle Johnson. Pourriez-vous la décrire rapidement, s'il vous plait ? » Elle n'aimait pas ça, ce jeu du regardez je suis amie avec l'Elu mais Cormac avait insisté, et Lyman aussi, et Harry aussi. Et puisque, de toute façon, ce n'était pas vraiment son procès... « Elle a toujours représenté pour moi une figure... une sorte d'exemple ? En tout cas, elle m'a beaucoup aidée et conseillée dès qu'il s'est agi du Quidditch, notamment lorsque cela a été à mon tour de devenir Capitaine. » Merlin, dire qu'elle lui avait déconseillé fermement, à l'époque, de prendre Cormac dans son équipe... « Vous décririez donc l'accusée comme une amie dévouée ? » Harry  ne fait qu'acquiescer, sans rien ajouter. « Et dites-moi, après que vous ayez tous deux rejoints les insurgés, avez-vous continué à suivre ses conseils et suggestions ? » L'idée, visiblement, ne plaisait pas à tout le monde, et elle pu sentir un murmure parcourir la foule. Si Harry se prenait une tomate à cause d'elle... « Et bien... c'est surtout moi qui l'ai conseillée, au début, puisqu'elle est arrivée chez les insurgés après moi. Mais elle a toujours été efficace pour gérer des équipes, et nous sommes vite arrivés à un... échange de conseils, sur nos domaines d'expertises. Cela tournait assez souvent en débat sur l'avenir du groupe, ce genre de choses. » Lyman hocha la tête, sourit à Harry, et continua l'interrogatoire comme si de rien n'était, comme s'ils étaient juste tous les deux au comptoir d'un bar à parler de la pluie et du beau temps.
« Avez-vous, par exemple, eu ce genre de discussion à la suite de l'attaque sur l'hôpital Ste-Mangouste ? » Angelina pu voir Harry hésiter, visiblement un peu gêné de la tournure des questions. Il n'était cependant pas là pour tout lui pardonner. « Oui. Nous avons échangé nos idées sur le sujet. » Angelina pouvait sentir sa réticence d'ici. « Pourriez-vous élaborer sur le sujet ? -Et bien... J'ai essayé de lui faire comprendre la conséquence de ses actes. Elle a globalement sorti le discours habituel, qu'elle ne regrettait pas, que c'était un sacrifice nécessaire, qu'ils avaient ralenti le gouvernement et manqué de tuer Voldemort, ce genre de chose. » Angelina adorait à chaque fois comment tout le monde avait toujours un mouvement de recul en entendant Harry appeler le Seigneur des Ténèbres par son nom comme si de rien n'était. « Elle a cependant concédé qu'ils feraient mieux de faire profil bas à un moment. - A votre demande ? -En suivant mon... conseil, oui. -Je vois. » Un léger silence s'installa pendant lequel Lyman fit quelques pas avant de reprendre : « Considérez-vous avoir une influence sur la prise de décision de Mlle Johnson ? » Oh Merlin, que c'était demandé de façon tordue... « ... Oui ? Enfin. Je pense qu'après Ste-Mangouste, beaucoup de personnes l'ont juste insultée sans jamais vraiment comprendre et qu'elle a... apprécié que je sois là pour lui parler plus calmement. » Il avait réussi à détourner la question mais Lyman avait ce qu'il voulait. « Vous avez donc aidé, durant l'été 2003, Mlle Johnson à calmer ses projets terroristes. Sur un autre sujet, et n'hésitez pas à me dire si je me trompe, l'attaque sur Herpo Creek est arrivé peu de temps après votre mort, n'est-ce pas ? »
Harry blanchit, à l'évocation de l'événement, et lança un rapide regard à Angelina, qui ne broncha pas, avant de répondre, un peu brusquement. « Oui. -Pensez-vous que, si vous aviez été là, vous auriez pu l'empêcher d'y participer ? -Heu... Je... Je ne sais pas. J'aurais essayé, en tout cas.C'est donc possible, voire probable ? -Oui... » De nouveau, Angelina grinça des dents, mais Lyman n'était plus assez près pour l'entendre et la calmer. Ce bouffon était en train de mettre la responsabilité de l'attaque sur Harry. C'était n'importe quoi. « Avez-vous eu l'impression, au cours de ces dernières années, que Mlle Johnson devenait toujours plus belliqueuse à chaque perte parmi ses proches ? » Cette question, si simple, semble rassurer Harry. « Oui. Elle a toujours voulu venger ses proches et ses camarades. Elle préfère déplaire au plus grand nombre, si cela lui permet de réparer une injustice. » Lyman était toujours aussi affable, poli, et calme, pourtant elle pouvait sentir qu'il arrivait à sa conclusion. « Nous pouvons donc largement estimer que, suite à la perte d'un de ses meilleurs amis, conseillers, et le principal rempart contre ses désirs de vengeance, elle ai cherché à marquer un grand coup. Pour vous venger, M. Potter, elle aurait fait n'importe quoi. Elle aurait brûlé le siège de ceux qui ont toujours voulu votre mort. » Ce n'était pas une question, et Harry ne réagit pas. Il n'y avait rien à ajouter. Ce con avait raison. Il avait raison sur toute la ligne, et elle n'aimait pas qu'on la voie ainsi, fragile, sentimentale. N'était-elle pas censée être un monstre ? « Ce sera tout monsieur Potter, merci d'être venu. » Elle aurait voulu lui dire quelque chose, à Harry, mais en même temps... elle l'avait prévenu. Il n'aurait pas du venir.




Témoignage d'Albane Oswell • Il y en eu quelques autres, des belliqueux, surtout, pour dire qu'elle était efficace, un peu extrêmiste, mais qu'elle l'avait toujours fait en contexte de guerre, et pour des causes militaires. On évoqua son père, son bras, Georges, et même Nazir. (Elle refusa absolument d'écouter à ce moment-là, de peur d'exploser et de détruire la pauvre table en bois devant elle.) Finalement, il y eu Blackfish, enfin, Albane, Albane Oswell. Et oh Merlin, la tête qu'elle tirait... Épique. Elle n'avait, clairement, pas envie d'être là. Angelina savait qu'elle était présente à tous les procès, mais qu'elle témoignait rarement. Elle devait en avoir marre, clairement, de leur gueule, à tous. Angelina en avait déjà marre. Elle se demandait si Albane allait craquer, à un moment, pour donner une leçon de morale aux juges et avocats. Ce serait quand même génial.
Pourquoi venir, alors, si ça la faisait tant chier que ça ? Angelina se posait parfois la question, surtout quand elle savait qu'Albane n'approuvait pas vraiment les décisions de Rocket. Il y avait peut-être, comme pour tous les autres, une espèce de loyauté viscérale. Ils avaient passé des mois, des années, à se serrer les coudes et c'était par instinct qu'ils étaient allés aux procès des uns des autres. On n'abandonne pas un camarade sur le front. Et Albane, entre deux hurlements, était une des insurgées avec qui elle s'était le mieux entendu.

Dès le début, Albane répondit en monosyllabes. Angelina avait envie d'en rire, sans en avoir le droit, ce qui la faisait parfois légèrement monter la main gauche (la métallique, pour faire peur au public) pour cacher son visage et son sourire naissant. Elle répondit cependant assez calmement au questions de Lyman. Elle parla surtout du fait qu'elle n'avait pas elle-même été envoyée en prison, Cormac non plus, et qu'elle ne jugeait pas qu'Angelina  devrait être condamnée juste parce quelques personnes avaient décidé de lui mener tout particulièrement la vie dure. La tête de la Rookwood avait valu son pesant en gallions à ce moment et, comme par bravade, elle demanda à parler à son tour au témoin pour quelques questions.
« Avez-vous fait partie du groupe de belliqueux dans lequel se trouvait Angelina Johnson en septembre 2003 ? -Oui. -Et vous avez participé à Herpo Creek ? -Si on peut vraiment parler de participation pour ce genre de chose, oui. -A-t-elle bien fait partie des organisateurs de l'attaque ? A-t-elle eu une place importante dans l'attaque ? -Oui. -Et vous, quelle a été votre implication ? -C'est mon procès ou le sien ? -Avez-vous des regrets, concernant cette nuit ?Même réponse que précédemment. -Pensez-vous que Mlle Johnson regrette d'avoir massacré femmes et enfants en cette nuit du 23 septembre 2003 ? -Demandez-lui. -Elle prétend ne rien regretter, la croyez-vous. -Mon opinion n'a pas d'importance. »
Lyman n'avait même pas eu besoin d'intervenir, tant la Blackfish avait répondu du tac au tac, agressivement sans être offensante, et l'avocate de l'accusation avait fini par se rétracter et redonner la parole à Lyman. Cette fois-ci, si Angelina grinçait des dents, c'était uniquement pour retenir son sourire.




Témoignage de Cormac McLaggen • Le dernier, bien entendu, fut Cormac. Il arriva comme un prince, comme si le monde n'attendait que lui, posant ses mains de chaque côté de la barre. Lyman s'installa devant lui et ils se sourirent, comme de vieux amis. Quelqu'un l'insulta, dans le public, mais on ne lui accorda aucun regard. La dernière danse commençait.

Il était princier, le Cormac, malgré le ridicule sweatshirt de Falcons. Elle n'aurait jamais eu l'air aussi aimable que lui, aussi engageant, dans la même tenue. Juste une brute mal fringuée. Cormac, lui, avait l'air tellement normal à côté du monstre qu'elle était. « Je suis venu ici pour vous dire que si je suis ici, aujourd'hui, c'est grâce à Angelina Johnson. Et si vous êtes ici, aujourd'hui aussi, c'est grâce à Angelina Johnson. » Un mouvement indigné parcouru la foule. « Parce que pendant que la plupart d'entre vous s'inquiétaient, à juste titre, de l'état de leur famille, pendant qu'ils ne pouvaient pas faire un geste de travers sans condamner leur femme, leur mari, leurs enfants, Angelina était sur le front. Elle se battait. Et pas uniquement en tuant des innocents, contrairement à ce que vous avez l'air de penser. Elle a passé des années à faire passer des informations et du matériel aux insurgés, tout en faisant tout pour protéger son père de la colère des mangemorts. Mais cela, on vous l'a déjà dit aujourd'hui. Vous le savez, qu'Angelina n'a jamais voulu conquérir le monde, qu'elle n'a jamais voulu détruire une population, qu'elle n'a jamais aimé tuer des innocents. Vous le savez, vous vous convainquez juste du contraire pour pouvoir la haïr avec toute la force de votre âme, et je vous comprends pour cela. » Ce n'était pas exactement comme cela que parlait Cormac en temps normal. Il y avait quelque chose, une étrange modestie, qu'il avait dû emprunter à Athanase Lyman, tout comme Athanase Lyman avait emprunté des idées et des remarques à Cormac durant le procès. Angelina avait l'impression d'être devant un serpent à deux têtes. « Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'il se passe ? On arrive, on hurle, on pleure, pour se jeter sur nos crimes de guerre et nous accuser de tous les malheurs du monde. » Il était le premier à parler à la première personne du pluriel. Tout du long, il n'y avait jamais eu qu'elle sur le banc des accusés. Soudain, elle n'était plus seule. Elle sentait qu'elle pouvait déjà mieux respirer. « Je ne dis pas que nous sommes vierges de tout péché. Nous avons fait quelque chose de terrible. Pourtant, vous ne seriez pas ici sans ces choses terribles. C'est St-Mangouste qui a ralenti le Ministère, qui a commencé à fragiliser l'Elite, qui a créé un contexte de méfiance dans les classes hautes du régime. C'est Herpo Creek qui a privé une partie des mangemorts de leur richesse, de leur maison, qui a handicapé le front de Pré-au-Lard avec la perte d'une partie de leurs ressources. Ce n'était ni sale, ni propre, ce n'était peut-être pas justifié. Mais c'est grâce à cela que vous êtes là aujourd'hui. Et se faire juger par ceux qui jouissent de nos efforts ? Puis se faire accuser par ceux qui ont abusé de nous, qui nous ont tout pris, qui ont massacré nos familles et détruit le cerveau des personnes que nous aimons ? » Il lança un regard sombre à Vivian Rookwood et à Myr Warington, et on pouvait sentir dans son regard le poids de la famille massacrée par le régime. Angelina, elle, se taisait toujours. Elle regardait Cormac calmement, tandis que la salle s'enflammait, d'un côté comme de l'autre, tantôt pour, tantôt contre ses paroles. « Nous avons passé des années à nous battre pour vous. Vous qui avez été trainé dans la boue, qu'on a jugé sans pitié, qu'on a condamné sans honte. Toutes les familles qui ont été détruites, au bon vouloir de Vous-Savez-Qui. Et aujourd'hui, elles viennent se plaindre d'avoir répliqué ? Et aujourd'hui, vous venez nous demander d'avoir des regrets alors que nous serions sûrement encore en guerre sans nos atrocités ? » Non, vraiment, cela ne plaisait pas à tout le monde. Il fallu quelques secondes avant que Cormac puisse reparler, tant les voix commençaient à monter dans le public. Il y avait de quoi. Et le but n'était clairement pas d'avoir leurs louanges. Il fallait juste qu'ils se sentent assez mal à l'idée de condamner Angelina et qu'ils sachent que, ayant relâché Cormac, lui ayant donné un travail, il avait une voix qui n'était pas à négliger. Et que si elle venait à être condamnée, il ne se tairait jamais à ce propos. « Alors allez-y, condamnez-la. Mais dans ce cas-là, libérez Rabastan Lestrange. Parce que sans nous, il serait encore avec son frère, en train de partir à l'étranger pour aller vivre la belle vie ! Condamnez-la, et sacrifiez toutes les personnes qu'elle a sauvé ! Et parmi elles, je me permettrai de citer Letha Shacklebolt, qui a eu l'audace de témoigner aujourd'hui même contre celle qui lui a sauvé la vie ! »

Et c'était elle la sanguine ?
Il était fou, complètement fou, mais au fond, pourquoi pas ?
Il quitta la barre des témoins sur ces mots. Ça hurlait, ça insultait, ça s'indignait. Certaines personnes sortaient ou se faisaient sortir. Tout le monde en avait marre. Tout le monde était fatigué. Qu'on en finisse, qu'on  la laisse partir, semblait être l'idée générale. Tant pis si elle était dangereuse, la Johnson, il y avait pire dehors. Et au moins, celle-la, tout le monde savait où elle se trouvait.
En passant devant la table de l'accusée, Cormac échangea un rapide signe de tête avec Angelina.




Fin du procès • Il y eu, après cela, un rapide discours de Lyman. Juste de quoi résumer la situation. De toute manière, c'était Cormac qui avait tout fini, et tout le monde le savait. Après qu'il ai terminé de résumer pourquoi Angelina ne devait pas être enfermée, et qu'ils avaient plutôt à se concentrer sur les mangemorts encore en fuite plutôt que de s'acharner sur une patriote un peu trop zélée, ce fut au tour d'Angelina de parler.
Le président de séance se tourna vers elle, et demanda solennellement : « Mlle Johnson, avez-vous quelque chose à ajouter ? » Elle n'avait, de tout le procès, prononcé qu'un seul mot, le non hurlé à l'encontre de Warington. Elle se leva donc, droite, sans trembler, et ce fut en regardant le président d'un œil placide qu'elle répondit : « Non, Votre Honneur, je n'ai rien à ajouter. » Et elle s'assit de nouveau, dans le silence devenu glacé de la salle d'audience.

« Je demande aux jurés d'exprimer, en levant la main, s'ils estiment comme moi que, malgré ses excès, nous pouvons pardonner Mlle Angelina Johnson en raison de son infaillible dévouement à la  chute du Seigneur des Ténèbres. Nous garderons cependant l'accusée sous une surveillance minimale, et s'il s'avère que sa violence ne se limite pas aux actes de défense du pays, elle sera jugée de nouveau sans circonstances atténuantes. »
Les mains se levèrent, d'abord timidement, puis un peu plus fièrement. Ce n'était clairement pas unanime, mais il y avait bien assez de voix pour qu'elle puisse laisser échapper un profond soupir de soulagement. La tête lui tourna un instant, en réalisant ce à quoi elle venait potentiellement d'échapper. Sans Cormac, elle aurait sûrement rejoint ses victimes en taule. Elle expira encore, essayant de défaire ses muscles noués par la tension, pendant qu'elle suivait distraitement la sortie du public, Lyman qui rangeait ses affaires. C'était fini, c'était enfin fini, elle était libre.

Elle sentit finalement une petite tape sur son épaule et leva les yeux pour voir son avocat, debout à côté d'elle, en train de la regarder en souriant. Elle se leva aussitôt, un peu précipitamment, réalisant soudain que la salle était presque vide. « Je crois qu'on vous attend. » Elle regarda derrière elle et, effectivement, un petit groupe attendait qu'elle sorte enfin de l'arène. Parmi eux : Alicia. Elle avait fini par venir. Elle avait envie de courir, de foncer vers elle, de la prendre dans ses bras et de ne plus jamais la laisser traverser quoi que ce soit sans sa présence à ses côtés. Cependant, avant de partir, elle tendit la main vers celui qui, mine de rien, l'avait protégée : « Merci pour tout. Et désolée pour Cormac. » Il sembla hésiter un instant, puis lui serra la main avec un petit rire. « Aucun problème, ce fut un plaisir. » Il partit sur ces mots, sans qu'elle puisse déterminer s'il avait été honnête.

Pour tout ce qu'elle en savait, elle avait tué son frère, et elle n'en serait jamais souvenue.
Angelina ne se souvenait jamais de ses victimes.
Ça l'empêchait de dormir.

Bonus:
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(PROCES) So fuck you anyway.

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