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sujet; (Alyan) What a fucking day
MessageSujet: (Alyan) What a fucking day   (Alyan) What a fucking day EmptyJeu 26 Jan 2017 - 14:02

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What a fucking day ; Alyan
Manoir Abbott, 25 janvier 2004


« Quelle journée de merde ! » Crache-t-elle avant d'envoyer violemment son poing heurter le clavier numérique. Hormis tous les boutons désormais allumés et sa main qui commençait à enfler, rien ne semblait bouger au grand damne d'Alyenor. L'ascenseur était toujours immobilisé. Ca n'arrivait qu'à elle ce genre de trucs, il fallait que la seule panne du ministère tombe sur elle et qui plus est aujourd'hui. Déjà quand son réveil l'avait tiré de son lit, elle avait senti que ce serait une mauvaise journée. Et visiblement ce n'était pas près de s'arrêter. L'ascenseur magique avait redémarré certes, mais dans le sens inverse que ce celui qu'Aly avait emprunté. Il remontait.
« What's your fucking problem with me ? » Elle lève les yeux au ciel pour s'adresser à son Dieu invisible, celui qui semble s'acharner sur elle depuis quelques temps. Elle se résout à attendre, de toute façon elle n'a pas le choix. Elle s'adosse à la paroi et voit les gens défiler sans vraiment les voir, elle pense à ce qu'elle va faire après. « I need a glass » Un homme se racle la gorge. Elle avait pensé à voix haute, ignorant sa présence dans l'ascenseur. Elle se tourne pour fixer l’insolent qui a osé interrompre ses pensés. Il lui sourit le niais. «  It wasn't an invitation. »  Répond-elle sèchement.  Autant le couper tout de suite dans son élan. « Come on ?!  » Il répond du tac au tac avec un sourire charmeur. Il est sur de lui le petit minot. Et il a raison, il est diablement beau. Dans un autre contexte peut-être bien qu’elle aurait cédé à la tentation, sans doute, mais pas aujourd’hui. Elle lui sourit à son tour, elle peut bien le faire languir un peu. Elle plonge son regard dans le sien et elle sent bien que lui aussi se serait bien laissé séduire. Elle fait durer le suspens. L’atmosphère se charge d’électricité, la tension est palpable, trop grande pour un si petit ascenseur. Ding.

Retour à la réalité, la cabine s’immobilise. Alyenor fait exprès de le frôler en sortant de la cabine. Elle s’approche doucement pour lui susurrer à l’oreille : «  Not today.» avant de s’en aller. Elle ne se retourne pas, elle sait qu’il la regarde s’éloigner. Elle est déjà passée à autre chose, elle veut juste quitter ce putain de ministère. En s’engouffrant dans la cheminée, elle repense à sa journée de merde. Aux procès bâclés, aux interrogatoires, aux nouvelles lois qu’elle avait tenté d’assimiler, aux anciennes qu’il fallait désormais oublier et à la Navitas, qui commençait à lui manquer. Puis elle repense à son verre. «  Chaudron Baveur. » La silhouette disparait dans une fumée verte. « Combien de fois t’ai-je répéter de ne pas utiliser cette putain de cheminée ?! C’est un accès privé.» Alyenor ignore totalement l’accueil, elle n’accorde pas un regard à son interlocuteur et se contente d’épousseter son jeans avec indifférence. «  You don’t care, right ?» Yes, She don’t care « I need a firewhisky.» Il devra s’en contenter, elle n’a pas l’intention de tergiverser, de toute façon maintenant, elle est déjà au bar. Elle a fini par l’avoir son verre. Puis elle en a commandé d’autres. Elle s’est un peu vidé la tête, elle a échangé deux trois mots avec le barman puis elle est repartie, par la porte cette fois-ci.

Un frisson l’envahit lorsqu’elle arrive à hauteur de la maison victorienne. Cette sensation  désagréable la rattrape chaque fois qu’elle rentre chez elle. Chez elle, c'est un bien grand mot, la vérité c’était qu’elle ne s’était jamais vraiment sentie à sa place au sein du foyer familial et c’était d’autant plus le cas depuis le décès de sa mère. Contrairement à la plupart des gens, les journées d’Alyenor n’étaient pas rythmées par cette envie de retrouver son chez soi le soir. Elle n’avait pas de chez soi. La demeure dans laquelle elle venait dormir et prendre une douche était loin d’être son havre de paix. Le souvenir de sa mère hantait encore trop les lieux. Chaque fois qu’elle franchissait le grand portail en fer forgé, elle ne pouvait s’empêcher de jeter un regard plein d’espoir à la porte d’entrée devant laquelle sa mère avait l’habitude de l’attendre autrefois. Comme si un miracle allait se produire, comme si elle allait tout naturellement franchir  à nouveau le pas de la porte pour l’accueillir. Alyenor entendait presque sa voix, tant son souvenir était intense. Cette sensation était sans doute exacerbée à cause de l’alcool. Pourtant, elle savait pertinemment qu’elle ne croiserait pas son regard. Elle était morte et il fallait qu’elle s’y fasse, plus jamais sa mère ne franchirait cette porte.

Elle fuit ce douloureux retour à la réalité, il faut qu’elle avance, alors c’est ce qu’elle fait. Elle traîne des pieds dans l’allée du jardin. Elle grimpe les marches jusqu’au perron puis se baisse pour ramasser le journal. Sorcière hebdo. Deuxième claque. Elle pousse un long soupir, ses sentiments la submergent soudain, sans crier gare. Elle se laisse doucement glisser contre la porte. C’était le petit plaisir de sa mère. Son père ne s’était jamais résolu à résilier son abonnement. « Et merde. » Trop tard, cette fois elle ne pouvait pas ignorer sa tristesse, sa haine. Quelle journée de merde. Ce petit détail n’aurait jamais pris autant d’ampleur si ce n’était pas aujourd’hui. Alyenor l’avait déjà ramassé à de nombreuses reprises ce putain de journal, elle s’était contenter de pester contre son père et de le balancer, pas de quoi en faire une affaire d’Etat. Mais aujourd’hui, c’était une journée de merde, alors ce journal, ce petit détail insignifiant, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. C’en était trop pour une seule journée. Elle s’est laissée submergée, c’est rare, très rare. Elle n’arrive pas à se souvenir de la dernière fois où c’est arrivé. Que lui arrive-t-il ? Elle qui dissimule d’ordinaire si bien ses sentiments. Il ne faut pas se laisser abattre, il faut qu’elle se ressaisisse.

Machinalement, Alyenor plonge la main dans son sac et en sort une petite flasque argenté dans laquelle elle trempe un bref instant ses lèvres. Une goutte de whisky, une clope et elle sera à nouveau d’attaque. Les nuages de fumée s’échappent, s’envolent puis s’évanouissent, au même rythme que ses pensées. Sa détresse semble la quitter à mesure que la cigarette se consume, lentement. Elle retrouve cette mine détachée et impassible, qu’on lui connait bien. Il faut avancer. Elle balance le mégot fumant à l’aide de son index et de son pouce et le regarde rouler jusqu’au portail. Manqué, elle n’avait pas atteint le trottoir, fait chier. C’était définitivement une journée de merde. Alyenor se presse d’enfouir le journal, le paquet de cigarettes et la flasque dans son sac et en sort ses clés, elle les glisse dans la serrure, inutilement, la porte est déjà ouverte. La sorcière arque un sourcil. Son père ne rentre jamais aussi tôt et Aidan travaille lui aussi très tard en ce moment. Hannah a quelque chose de prévu ce soir en particulier, Alyenor le sait, elle s’est surprise à l’écouter d’une oreille l’autre jour. Elle met la main dans sa poche pour caresser sa baguette, mieux vaut qu’elle soit à portée de main, juste au cas où. La paranoïa, peu à peu elle semble faire son nid. Séquelle des suspicions, des restrictions, des privations, de sa mère, on a quand même tenté de la brûler vive. Des coups du sort, des bâtons dans les roues, des journées de merde, elle en a connu et c’est pas fini. Elle en est convaincue, mais elle n’est ni à terre ni vaincue.

Elle avance, ouvre délicatement la porte et s’engouffre silencieusement dans le hall d’entrée. Il y a de la lumière dans la cuisine, alors elle retire ses chaussures pour progresser sans bruit. Baguette brandie, menaçante, la fille du perron semble avoir définitivement disparue. Alyenor est prête à bondir et là elle se retrouve face à Aidan. Ouf « Ce n’est que toi. » Aly fait mine d’être déçue puis adresse un sourire taquin à son frère, même si elle aurait préféré être seule, c’était la meilleure personne qui pouvait se retrouver là à cet instant. Léger soulagement, elle n’aurait eu la patience pour personne d’autre. Elle range sa baguette.  « J’espère que je ne dérange pas, t’as l’air très occuppé. » L’ironie se lit dans son regard qui examine Aidan, affalé sur la table, inanimé, scrutant sa tasse de thé. Il a cette mine de petit garçon désenchanté qu’Aly connait malheureusement trop bien. Lui aussi a été marqué, elle le sait, mais elle ne veut pas retomber dans ses mauvaises pensées, alors elle s’en détourne. Elle retire sa veste et  se retourne pour aller la balancer sur un fauteuil du salon. Lorsqu’elle revient près d’Aidan, sa mine a changé, il semble contrarié. Peut-être que lui aussi a passé une journée de merde. Aly n’y prête pas vraiment attention, une odeur délicieuse s’empare de ses narines. Ca sent le rôti. Elle a faim. Elle a oublié de manger. Son regard sillonne la pièce à la recherche de son futur dîner, qu’elle se voit déjà engloutir. Elle renifle encore, la pièce est embaumée, ca sent la purée. Elle en a l’eau à la bouche, elle n’a plus faim elle est affamée. Ca y est, il est là. Un poulet entier, des oignons grillés, des pommes de terre, de la purée.  Tout ça pour lui seul ? Quelle mouche l’avait piqué ?« Et ben je retire ce que j’ai dit, Aid, il y en a qui s’emmerdent pas. » Alyenor ne prend pas la peine de demander si elle peut se servir, d’ailleurs Aidan n’aurait pas eu le temps de la contredire, elle est déjà en train de garnir son assiette. « Je crois qu’t’aurais du le laisser 5 minutes de plus, histoire que l’anthracite soit bien uniforme.»Doux sarcasme, référence à une cuisson qui s’est un peu trop éternisée. Peu importe, Elle plante sa fourchette quand même, elle a trop faim, il faut qu’elle goûte pour voir si c’est mangeable. Elle mâche longuement pour rendre plus impactant le moment où elle rendra son verdict. « Felicitations. Tu as parfaitement réussi à le carboniser.» Elle abandonne sa fourchette et se lève pour se servir un verre de vin. Une fois son verre bien rempli, elle se tourne à nouveau vers son frère, qui semblait à présent très énervé, voire même fou de rage. « Ben quoi, t’en veux ?! »  Ca sonne presque comme un reproche, on sent qu’elle est agacée, Alyenor n’aime pas se sentir comme un valet, ce n’est pas son genre de servir les autres. Mais elle peut bien faire un effort, elle ouvre à nouveau un placard et en sort un deuxième verre, qui vient se briser sur le sol. « Quelle journée de merde. »

Emi Burton
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MessageSujet: Re: (Alyan) What a fucking day   (Alyan) What a fucking day EmptyLun 6 Fév 2017 - 21:45

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what a fucking day.
My sister is a mess. I love her to death, but she is a mess. by RJ Mitte ••• Aussi triste que cela puisse paraître, ce jour est à marquer d'une croix dans le calendrier. Le nez plongé dans les livres, Aidan en oublie pour la première fois depuis longtemps les problèmes. Tous leurs problèmes. La liste est pourtant longue et paisante. Ils ont beau éviter le sujet, la gazette ne manque jamais l'occasion de leur rappeler leur situation des plus délicates. Néanmoins, l'ancien rouge et or parvient à distinguer du positif dans tout ce joyeux bordel. Pour lui qui n'a jamais perdu espoir d'une famille reconstruite, les pièces commencent peu à peu à s'assembler pour former un portrait un peu moins noirci et éparpillé. La preuve ? La fameuse reine de Piques a accepté de dîner au manoir et à une heure décente en somme.  Certes, elle avait été difficile à convaincre et il lui avait fallu prendre une journée ainsi qu'une soirée de repos complètes pour mener à bien toutes les préparations mais il avait finalement eu gain de cause. Avec l'âge et la complicité il était de toute manière habitué à se plier en quatre pour celle qui l'avait toujours, et encore aujourd'hui, le maintenait debout. Au milieu d'un repas ses paroles ne sont jamais totalement désintéressées. Langages codés, regards voilés. Il n'est jamais à cours d'yeux bienveillants, de gestes réconfortants pour elle. Ils ne sont désormais plus des enfants, elle s'émancipant et lui s'accrochant tel un naufrager à ce petit bout d'elle dont elle ne le prive pas encore. Toujours plus, jamais assez. Le mal le gagne parfois lorsque son regard coule sans avoir pu accrocher le sien. Fantomatique. Vide. Plus de mère, jamais de père, presque plus d'aînée et bientôt, sûrement plus de moitié. Depuis que le gouvernement a changé de mains il quitte rarement St Mangouste et lorsqu'il le fait, c'est Alyenor qui est aux abonnés absents du manoir. Un manoir privé de chaleur et de vie depuis bien trop longtemps à son goût. Il vit sans cesse dans la crainte. D'elle, de son besoin de savoir, de ses prises de risques sans queue ni tête. Et il revoit dans un frisson désagréable son corps étendu sur le parquet de cette maison délabrée. La fumée. Les flammes. Sa main tremble, son rythme cardiaque s'accelère. Comment vaincre ses peurs lorsque celles-ci s'avèrent être des souvenirs trop vivaces encore ? « What are you doing ? » Aidan relève la tête et la torpeur qui déformait son visage jusqu'alors s'estompe pour laisser place à un sourire assuré. Bullshit. Merci toutes ces soirées mondaines où les faux semblants sont rois. « I was just uh.... I'm gonna cook. » Son père ne lui adresse pas le moindre regard, trop occupé à lire le dossier qui trône entre ses mains. « Will you join us ? » « No. Too much work. Another time. » L'héritier le contemple l'espace de quelques secondes qui semblent une eternité. Finalement il n'est peut-être pas aussi avancé dans son but que ce qu'il croyait alors. « Sure.... Another time then. » Son sourire reste lui aussi sans réponse.

Aidan a une volonté d'acier lorsqu'il entreprend quelque chose mais la cuisine, ce n'est pas vraiment son domaine et ça ne l'a d'ailleurs jamais été. Il se souvient vaguement des après-midi d'été, les fenêtres grandes ouvertes pour laisser passer une brise presque inexistante. Sa mère derrière le plan de travail finement travaillé avec ses cheveux attachés à l'aide d'un crayon à papier et de la farine un peu partout sur le visage. Il avait pris l'habitude de l'observer lorsqu'elle cuisinait sans vraiment porter attention plus précisément à ce qu'elle faisait. Tout ce qu'il s'avait c'était qu'elle avait de la grâce et de la joie. Beaucoup d'humanité. La tarte à la citrouille était la seule recette qu'elle n'avait jamais eu le temps de lui enseigner. « Everything is always better with ice cream. Remember. » Murmure l'infirmier en fixant le livre d'un air à la fois absent et heureux, l'espace de quelques secondes. Ce conseil ne lui sera d'aucune utilité ici mais d'une certaine façon, il se sent plus proche de sa mère dans cette pièce. Dans l'inconscience la plus assumée, il se dit même qu'elle doit sans doute être fière de ce qu'il entreprend pour réunir ce qui lui reste de famille. Ce soir il n'y aura ni Christian ni Hannah, mais c'est un début qui vaut plus qu'une poussière de regrets. « Let's do it. » Sa volonté revenue à bloc, il se lève et se munit de plusieurs ustensiles de cuisine ainsi que des ingrédients moldus qu'il a finement choisi le matin même. Ce repas pourrait bien être un désastre, il se pourrait même que tout finisse à la poubelle mais encore une fois, il y voyait du positif: cela ferait une anecdote supplémentaire dont il rirait avec Alyenor. Les heures passent durant lesquelles il lave, coupe, enduit et dispose avec le plus grand des soins. Tout est toujours si simple entre eux et pourtant, il veut faire de cette soirée une soirée unique. Une soirée à marquer d'une croix dans le calendrier. La table est mise, le dîner finit tranquillement sa cuisson dans le four traditionnel et Aidan est changé, accoudé à la table en attendant que la première et seule invitée d'ailleurs daigne se montrer. « You better be there at time. » Pense-t-il à voix haute dans l'espoir vain que la destinataire puisse l'entendre là où elle est, peu importe où exactement. Il ne s'est pas donné tant de mal pour voir tous ses efforts réduits à néant. Mais les minutes deviennent des heures et bientôt, il comprend qu'elle ne viendra pas. Avec elle il s'attend toujours à tout et surtout n'importe quoi mais ça ? Lui poser un lapin pour l'unique chose qu'il a eu "l'affront" de lui demander ? C'en est trop. De peu, il se retient de sortir la dinde du four pour la balancer directement à la poubelle. D'après la couleur qu'elle aborde et l'odeur qui empeste la cuisine, il est déjà trop tard pour elle de toute façon. « I get it, okay ? Of course I'll be there, didn't I told you ? Right after work. » Murmure-t-il encore en imitant la voix de l'insolente, de la menteuse. Elle ne perd rien pour attendre. Cette fois, elle ne s'en sortira pas à si bon compte.

Toujours assis face à une tasse à café vide depuis le milieu d'après-midi, Aidan demeure stoïque même lorsque l'ouverture de la porte d'entrée se fait entendre. Une part de lui espère que c'est elle et que la traître en question va enfin répondre à toutes ses questions. Une autre, abattue et calme, ne s'en soucie pas vraiment. Le repas est déjà fichu et ce, peu importe ce qu'elle trouvera bien à lui dire. Cette journée soit disant de repos n'aura servie à rien ci ce n'est lui prouver une enième fois que faire confiance à sa soeur était un pari risqué. « Ce n’est que toi. » Lentement, le sorcier se redresse et pose ses yeux sur elle. Il la toise mais elle ne semble même pas le remarquer. Un sourire finit par écarter ses lèvres mais seulement parce qu'il rit jaune. Il a l'impression de revivre la scène du début d'après midi, avec son père. L'un comme l'autre ne sont là que par moments fugaces et ne font pas vraiment attention aux choses vraiment importantes qui peuplent leurs vies: leur famille. Ils ont peut-être perdu une femme et une mère, dans le cas d'Alyenor, mais cela ne justifie certainement pas de punir ceux qui restent. Une je-m'enfoutiste pareille en même temps, que peut-il bien en espérer ? C'est déjà un miracle qu'elle soit passée par ici sans rejoindre directement sa chambre pour s'enfermer à double tour. Alors qu'il fait son possible pour garder son calme et rester parfaitement impassible, il sent une nouvelle vague de colère le submeger à sa reflexion. Busy, oh really ? « I didn't see you for so long that I had almost forgotten you were so funny. » Réplique-t-il avec une pointe de sarcasme. Cela ne lui est certes pas familier mais il a suffisamment de fois vu sa moitié en faire preuve pour en faire usage à son tour en cette occasion particulière. Lorsqu'elle se déplace dans la cuisine pour suivre l'odeur de la nourriture, le regard du jeune homme se plante à nouveau sur sa tasse. Rester calme. Inspirer, souffler. Tout ira bien. Jusqu'à la prochaine joute verbale qu'elle lui lance. You must be kidding. Il le pense si fort que ses lèvres miment presque les mots. Il la regarde se servir et goûter une première fourchette, interloqué. Un tel manque de respect doit forcément être volontaire, il ne peut décemment pas être maladroit. D'autant plus lorsqu'elle lui reproche d'avoir carbonisée la dinde. Un comble. « That's sad. Few minutes ago she was probably perfect. »  Et lorsqu'il disait minutes, il était encore gentil. Il ne prend même pas la peine de répondre à sa question ou de réagir au fait qu'elle ait cassé un verre. Si elle continue de jouer avec ses nerfs elle va définitivement faire face à quelque chose de bien plus merdique que tout ce qui a bien pu lui arriver aujourd'hui. « Couldn't say any better. Didn't you forget something ? Something you had to do today ? » Lui lance-t-il finalement la perche en se levant de sa chaise et en lui faisant face, hors de lui. Elle avait plutôt interêt à la saisir si elle ne voulait pas qu'un énième fossé ne se creuse entre eux en cette fin de soirée.

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MessageSujet: Re: (Alyan) What a fucking day   (Alyan) What a fucking day EmptyJeu 9 Fév 2017 - 20:39

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What a fucking day ; Alyan
Manoir Abbott, 25 janvier 2004


« I didn't see you for so long that I had almost forgotten you were so funny. »

Forgotten ? How could he forget that? Après tout, ce sens de l’humour si particulier, bien à elle, est le fruit de toute une existence. Il fait partie intégrante d’elle-même aujourd’hui. Ca ne se voit peut-être pas comme le nez au milieu de la figure mais Alyenor peut s’avérer être drôle, très drôle même si l’on en croit ses propres dires. Attention, pas drôle dans le genre guignol, elle porte grande importance à cette nuance. On ne se fiche pas d’elle. Elle n’est pas un bouffon du roi. C’est un humour d’un registre plus fin, moins accessible. On ne sait jamais vraiment comment le prendre et c’est parfaitement travaillé, totalement volontaire. Son but n’est pas d’amuser la galerie mais de se divertir elle-même, exclusivement. Et puis Alyenor n’est pas tant du genre à filtrer les propos qui s’échappent de sa bouche, surtout pas lorsqu’elle peut piquer les gens, les tester, mettre un peu à mal leur patience.  Ça l’amuse les mines déconcertées, interloquées, les regards interrogateurs, les sourires trop rapides, ensuite corrigés, c’est appréciable. Le sarcasme présente des vertus insoupçonnées. Comme une sorte d’exutoire. Une danse où la sincérité flirte le mensonge. Quel beau ballet. Joli spectacle qui permet, parfois, de dissimuler ce qui se passe réellement en coulisses. Un subterfuge, un jeu, un coup de bluff. Du divertissement. Voir les autres vaciller, décontenancés, ne plus savoir sur quel pied danser, ça l’amuse. Peu comprennent réellement, mais ça lui va très bien. Son humour est précieux et si sa compréhension n’est pas à la portée de tous, c’est pour elle un gage d’excellence, de qualité. Être compris par tous, n’est-ce pas être compris par n’importe qui ? Alyenor n’est pas n’importe qui et elle n’a aucune envie d’être comprise. Elle est un mystère et ça lui va très bien.

Aidan, évidemment, ne fait pas partie du lot, il n'est pas comparable aux autres. C'est l'exception, le seul capable de la percer véritablement à jour. Qui mieux que sa moitié pourrait y parvenir. C'est réciproque. Alyenor lit en Aidan comme dans un livre ouvert. Il fait rarement usage de sarcasmes, lui, mais quand c'est le cas, Alyenor ne peut s'empêcher d'être attendrie. Elle se félicite d'en être la muse et apprécie qu'il tente en quelque sorte d'intégrer son univers. Cette fois, elle devine que c'est par agacement, mais cela n'altère en rien le sourire qui se dessine sur son visage. Elle passe rapidement à autre chose lorsque son regard croise celui du rôti. Croyez-le ou non, il lui fait les yeux doux. Machinalement, elle saisit un couteau et entreprends de découper la bête. La lame peine à transpercer la peau, tant elle est carbonisée, mais l'intérieur a l'air comestible. De toute manière, Alyenor est lancée alors ce n'est pas ça qui allait l'arrêter. « Felicitations. Tu as parfaitement réussi à le carboniser. » Elle grimace, en rajoute. Après avoir goûté, elle dépose un morceau de poulet, bien trop grand pour elle, dans son assiette. C’est qu’il ne doit pas être si dégueulasse. « That's sad. Few minutes ago she was probably perfect. »

« Few Minutes. » Siffle-t-elle en ricanant. Son optimisme est presque aussi écœurant que la peau du poulet. Alyenor aurait pu ajouter une autre remarque acerbe, mais elle est trop occupée à fouiller dans les placards à la recherche d’une bonne bouteille. Il n’y a pas de bon repas sans un bon vin, à ses yeux du moins. Elle débouche rapidement la bouteille et envoie nonchalamment valser le bouchon dans la poubelle. Le ton est donné, visiblement, elle compte bien la finir. Sans plus attendre, elle verse le liquide à la robe rubis dans son verre. Ses gestes sont plus délicats, comme si ce moment méritait une attention toute particulière. La quantité versée est plus que suffisante. Alyenor ne se fait pas attendre pour y tremper ses lèvres. Un léger rictus accompagne le geste. Il est bon, ça ne l’étonne pas, mais elle apprécie. Son regard croise celui d’Aidan qui semble s’être durcit. « Ben quoi, t’en veux ?! » Maintenant c’est elle qui est agacée.

Pourquoi semble-t-il si énervé ? Elle repart à la recherche d’un deuxième verre en traînant des pieds. Quand elle le voit s’écraser en mille morceaux sur le sol, c’est la goutte de trop. Pour une fois qu’elle sert quelqu’un d’autre qu’elle-même, il faut que ça se retourne contre elle. On ne l’y reprendra pas de si tôt. « Quelle journée de merde. »    « Couldn't say any better » Elle contemple un instant le désastre avant de sortir sa baguette. Elle n’allait pas se risquer à ramasser le verre à la main, manquerait plus qu’elle se coupe un doigt. En un tour de main et de magie, les débris rejoignent le bouchon au fond de la poubelle.  Elle perd patience, son ventre crit famine, il faut qu’elle mange. Elle s’empresse de servir un nouveau verre à Aidan puis s’installe enfin à table. ]    « Didn't you forget something? » Aly ne l’écoute que d’une oreille, trop occupée à reprendre une bouchée de purée. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Elle ne pouvait donc pas avoir la paix, ne serait-ce que pour savourer son dîner ? C’était trop demandé à l’univers ? Elle relève tout de même le nez de son assiette en mâchant son poulet. Forget something ?

Of course, as usual. Hormis elle-même, Aly ne prête pas attention à grand-chose. Surtout lorsqu'il s'agit d'une journée de merde. Elle avait bien oublié de manger. Oublier de se nourrir, c'est quand même déjà pas mal.  Elle arque un sourcil et réfléchit un court instant avant de lever son verre pour aller percuter celui d'Aidan. . « Cheers ?! » Au vu de la mine dépitée d'Aidan, ce n'est pas vraiment ce qu'il attendait. Aly porte le verre à ses lèvres pour savourer encore un peu de nectar. Rectification : ce vin n'est pas bon, il est délicieux. C'est comme un rayon de soleil qui perce l'obscurité. Enfin un point positif dans cette journée de merde. Mais le répit est de courte durée. Aidan semble visiblement déterminé à ne pas la laisser s'en tirer comme ça.  « Something you had to do today? » What’s your fucking problem with me ? Le sourire d’Aly vacille. La question est rhétorique, c'est une évidence, il tente de lui faire passer un message. Reste à savoir lequel. Ne pouvait-il pas simplement lui dire au lieu de jouer aux devinettes ? Alyenor commence à perdre patience. Voilà qu'il s'y mettait aussi. Ca y est, elle en est à présent convaincue: cette journée va se finir comme elle a commencé, en journée de merde.

Something you had to do day ? Suicide ? Elle aurait dû, ça lui aurait évité cette conversation. Heureusement, elle ne réplique pas cette fois. Elle sent qu'Aidan est énervé, fou de rage même. Il s'est levé de sa chaise pour se faire entendre et lui faire face. Aly le regarde en silence et a même cessé de manger, elle pose sa fourchette. Elle est surprise, choquée. Elle a rarement vu son frère sortir de ses gonds. Ça sent le roussi et ce coup-ci pas à cause du poulet.

Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir oublié ? Ca ne pouvait pas être son anniversaire, elle ne risquait pas de l'oublier puisqu'il tombait en même temps que le sien. Elle ne laisse paraître aucune émotion, mais dans son cerveau c'est le branle bas de combat. Elle concentre tous ses efforts pour essayer de se souvenir, mais non elle ne voit pas, ne comprends pas. Quelle mouche l'a piqué ?LE ROTI ! Ça y est, elle percute. Pourquoi aurait-il pris la peine de cuisiner un rôti entier pour lui seul ? Et bien parce qu'il n'était pas censé l'être. Ça y est. Elle avait promis de dîner avec lui. Habituellement elle ne fait jamais de promesses, justement parce qu'elle sait qu'elle risque de ne pas les tenir. Tout s'explique à présent. Son attente devant la tasse, le poulet, la cuisson... Ils auraient dû se retrouver il y a des heures.

« Et merde… » C'est tout ce qu'elle trouve à dire. A quoi bon tenter de justifier l'injustifiable. Bien sûr il y a eu cette journée de merde, mais ceci n'excuse pas cela, il ne s'agit pas d'une raison valable. A cet instant, Alyenor sait que son frère la déteste et il a raison, elle aussi, elle se déteste. She’s the problem, nobody else. Ses émotions ressurgissent et c'est brutal. Elle se sent ramollir sur sa chaise, comme si son subconscient lui ordonnait de faire profil bas. A nouveau, elle se sent submergée, vidée. Vidée de tout, même de sa faim, ça lui a coupé l'appétit. Elle sait qu'elle a merdé, encore. Elle sent qu'il est en colère, mais davantage qu'il est déçu. Décevante, c'est comme ça qu'on aurait dû l'appeler. Elle avait déçu beaucoup de monde depuis sa naissance, ses parents, ses professeurs, elle était habituée à décevoir les gens, elle s'en fichait, mais ils n'étaient pas aussi importants qu'Aidan. Aly est là, silencieuse, les yeux baissés, comme une gamine qui sait qu'elle vient de faire une connerie et qui attend de se faire gronder. Elle ne veut pas croiser le regard d'Aidan, alors elle fixe son verre de vin. Elle s'enfilerait bien la bouteille, mais ça sonnerait comme une ultime provocation. Toujours aucun son ne s'échappe de sa bouche.

Aucune expression ne traverse son visage. Elle attend de voir à quelle sauce elle va être mangée.  Elle sait qu’il va surement lui crier dessus, elle le mérite et elle le sait, mais elle n’a pas l’habitude. Alyenor n’est pas du genre à se laisser hurler dessus, ce sera difficile de tenir fermée sa grande gueule, ça aussi elle en est consciente. Alors avant qu’il ne commence à la foudroyer de reproches, avant qu’elle risque de s’emporter, de répliquer et de se mettre à son tour en colère, elle ferait mieux de s’excuser. Elle le sait, mais ça ne sort pas. Alyenor ne s’excuse pas. Jamais. Elle n’y arrive pas. Pourtant c’est ce qu’elle devrait faire, c’est ce que lui cri une petite voix au fond de son âme. Mais elle est enfouit trop profondément, elle est trop inaudible, trop lointaine pour arriver à se glisser jusqu’à ses lèvres. Le combat dure quelques instants mais la petite voix a perdu d’avance.  

« I lied... You know?! About chicken… It’s delicious. »
Emi Burton
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