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WIZARD • always the first casuality Katie Bell ‹ inscription : 10/10/2016
‹ messages : 238
‹ crédits : mourning love.
‹ dialogues : #7F9861
‹ âge : 24
‹ occupation : une fuyarde.
‹ maison : de Gryffondor
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : est en bois de cèdre pour sa force de caractère et sa loyauté, munie d'un cœur en crin de licorne et mesure 28,6 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3243
‹ réputation : je suis une joueuse de Quidditch de talent dont la carrière a été marqué par plusieurs éclats. (...)
‹ particularité : affreusement naïve et possède une capacité de déni incroyable.
‹ faits : j'ai soutenu les Insurgés au tout début de la guerre, que j'ai tenté de sauver Alicia lorsqu'elle était détenue par Adele Bones, qu'après m'être faite attraper, on m'a fait promettre mon soutient indéfectible au Ministère (ils ont tué mon père moldu pour faire bonne mesure et me faire comprendre jusqu'où ils étaient prêts à aller - tuer ma mère également - pour acheter mon positionnement politique); qu'après l'exécution des rebuts, j'ai été décrétée dissidente et ai subi un lavage de cerveau ; que j'ai participé à la bataille de Pré-au-lard mais en arrière plan, aidant pour les soins et les besoins de première ligne ; qu'aujourd'hui, je tente de me refaire, même si la culpabilité continue de me tarauder.
‹ résidence : chez Zacharias Smith, la maison de campagne que j'avais achetée en temps de guerre étant trop loin du centre avec l'interdiction de transplaner.
‹ patronus : un rouge-gorge
‹ épouvantard : les corps sans vie de mes amies les plus proches. Pour l'heure, il se pourrait bien que l'épouvantard soit devenu réalité mais, je n'en sais rien et parfois je préfère rester dans l’ignorance.
‹ risèd : mes parents, m'offrant leur pardon pour ce que je leur ai fait subir.
| I would like to leave this city this old town don't smell too pretty and when I leave this island I book myself into a soul asylum. I can feel the warning signs running around my mind. So here I go, I'm still scratching around in the same old hole. My body feels young but my mind is very old. So what do you say? You can't give me the dreams that are mine anyway and when I leave this planet you know I'd stay but I just can't stand it, and I can feel the warning signs running around my mind.(Aurora – half the world away) Les liens tiraient sur sa peau et la démangeaient furieusement. Elle les sentait léser sa peau, écorcher sa chair à vif, et elle ne faisait qu'aggraver la situation en essayant de frotter ses poignets l'un contre l'autre pour calmer la brûlure. Katie grimaça en sentant la douleur s'intensifier et cessa de s'acharner sur les cordages. Elle se recula contre le mur, s'y adossa et ferma les yeux pour écouter le bruit réconfortant des conversations qui se tenaient dans la pièce d'à côté. De la où elle était, elle ne parvenait pas à dissocier les mots et à en trouver une signification. De toute façon, ça ne l'intéressait pas. Elle avait cessé de se demander où on l'avait emmenée, ou de s'inquiéter de son sort. Cela faisait une semaine maintenant qu'elle avait quitté sa vie pour embrasser la condition de fugitive. Depuis, plus rien ne l'inquiétait vraiment ; elle avait l'impression d'avoir déjà vécu le pire, et elle s'était déjà fait la remarque qu'il était bien ingrat de songer une chose pareille quand on savait que d'autres avaient vécu bien pire. Alicia n'avait-elle pas traversé l'enfer, et n'y avait-elle pas survécu avec la hargne qui lui était propre ? Toutefois, en dehors de cette hargne, Katie n'avait rien reconnu en elle. Pouvait-elle vraiment dire alors qu'elle y avait survécu ? Pour l'instant, sa colère à son égard était trop grande pour qu'elle s'autorise à ressentir quoi que ce soit qui ressemble à de la compassion ou de la tristesse. C'était de toute façon plus facile à tenir de la haïr un peu que de se laisser dévorer par l'inquiétude et la peur pour celle qu'elle considérait encore comme son amie.
Elle changea de position, les jambes ankylosées d'être restées si longtemps dans la même position. Katie ne pouvait se plaindre de mauvais traitements, seule l'incertitude et l'inconfort de sa situation la torturaient réellement. Seuls les coups reçus par Alicia la veille la lançaient parfois. Elle sentait le sang coagulé coller désagréablement à ses cheveux. Ils se contentaient de la maintenir en vie et de la garder à l'abri, enfermée, sans lui en demander plus. À terme, elle ne savait même pas s'ils avaient des projets pour elle. Katie ne se demandait pas si sa vie était en danger : cela avait-il une réelle importance ? Elle était juste fatiguée. Elle voulait dormir. Oublier le tourbillon de souvenirs qui tambourinaient ses tempes avec une constance exaspérante. Il lui semblait que cela faisait des jours entiers qu'elle n'avait pas dormi et sans doute était-ce le cas. C'était ce qui lui manquait le plus cruellement : le sommeil, à elle qui n'avait jamais connu de telles conditions. On ne pouvait dire le contraire : elle s'en était plutôt bien sortie, et quelque part, c'était autant un soulagement au quotidien qu'une honte permanente. Elle s'assoupissait par intermittence, sombrant dans une inconscience agitée et absolument pas réparatrice.
Bien sortie? Le visage souriant de Lambrecht s'imposa à elle, et elle ferma plus fort encore les paupières dans le désir de se débarrasser de cette image répugnante. Cet homme n'était certes pas un Mangemort, mais il avait suivi avec insistance ses déclarations publiques, et lui avait soufflé beaucoup des horreurs qu'elle avait pu dire à la radio ou dans les papiers avec autant de délectation que s'il avait fait partie des sbires de Voldemort. Et il y avait pris plaisir, de ça elle en était sûr. Elle se rappelait encore de son amabilité lorsqu'il l'avait libérée, satisfait, fier de son œuvre. Katie ne se souvenait pas précisément du moment où ils avaient subtilisé son libre-arbitre pour faire d'elle un pantin obéissant. Mais elle se souvenait de lui et de sa petite acolyte, une sorcière brune du nom de Mayfair qui avait eu l'air de ne pas apprécier autant que lui ce qu'ils étaient en train de lui faire. Après ça, ce n'était qu'un flot continu de pensées et de réminiscences toutes plus abominables les unes que les autres qui l'assaillaient pour combler les mois d'absence. Zacharias plus que les autres méritait sa haine et nourrissait son envie de vivre pour pouvoir lui en coller une si jamais elle le revoyait, afin de lui faire payer d'avoir honteusement profité d'elle tout ce temps. Salie, elle se sentait salie, et il en était grandement (pour ne pas dire entièrement) responsable. Merlin qu'elle lui en voulait. Si elle pouvait seulement...
Katie se retrouva en proie à une colère qu'elle n'avait plus ressentie depuis longtemps. Ce ne fut pas ça qui la réveilla, néanmoins. Elle s'aperçut qu'elle s'était à moitié endormie quand des cris résonnèrent à côté et la firent se redresser en sursaut, le cœur battant. Quelqu'un ouvrit la porte à la volée, si violemment qu'elle s'écrasa contre le mur dans un bruit sec. Elle recula précipitamment contre le mur, collant son dos à la paroi froide et un poil humide. Pour la première fois depuis qu'Alicia l'avait emmenée ici pas plus tard qu'hier, les yeux bandés, elle eut peur. Ce ne fut rien en comparaison du choc qu'elle reçut en s'apercevant qu'Angelina se tenait devant elle, une expression qu'elle ne sut déchiffrer imprimant ses traits. « Katie ? Katie, tu vas bien, ils t'ont fait quelque chose ? » demanda-t-elle d'une voix forte. Sa voix comme son visage remuèrent un bain d'émotions engourdi jusque là. Angelina continua de crier (du moins était-ce l'impression qu'elle eut) et Katie eut l'impression de se liquéfier sur place tant le soulagement de la voir était grand.
Une des premières questions à jaillir après que les verrous apposés sur son esprit eurent sautés, fut de se demander où elle avait bien pu passer, si, même, elle était encore en vie. Johnson avait disparu du jour au lendemain à la veille de l'exécution des rebuts (elle l'avait appris peu de temps après et n'avait rien ressenti d'autre que du dédain, lobotomisée comme elle l'était à ce moment là) et l'on n'avait plus retrouvé sa trace depuis. Pourtant elle était là, mais Katie n'arrivait pas à y croire. Était-ce une autre farce que l'on faisait à son cerveau troué d'incertitudes ? Était-ce réel ? « Je crois ? Non, je vais bien, mais... Angie... » Tu ne devrais pas être là. |
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| Kage My body is a cage that keeps me From dancing with the one I love But my mind holds the key. I'm standing on a stage Of fear and self-doubt. It's a hollow play But they'll clap anyway Tous ces fils de chiens avaient brûlé comme des allumettes. Ils avaient brûlés, le gosses, les femmes, les elfes, les maisons, tous. Tout comme ils avaient fait brûler Daëva, comme ils avaient détruit leur asile. Elle s'en souvenait, de comment ils avaient adoré les coincer comme des rats, les enfumer, les courser et les tuer un par un. Rocket, elle, au moins, n'avait pas apprécié son incendie. Il avait, certes, sonné juste, comme un travail bien fait, mais elle n'avait pas rit devant les cadavres et ne s'était pas sentie mieux une fois qu'ils avaient fait le bilan des pertes. Elle ne tuait pas par plaisir, Rocket, pas commes ces monstres. Elle tuait par nécesité. Elle faisait ce que tous les autres n'avaient pas les couilles de faire. Le jour avait fini par se lever et la célèbre ville de l'Elite sorcière s'était enfin déroulée sous leurs yeux, détruite, trouée par les flammes et les corps. Rocket, quant à elle, essayait de reprendre sa respiration, de chasser les cendres de son système respiratoire, et de s'assurer qu'elle n'avait aucune blessure grave. Rien à côté de l'asile. Ah ça elle en avait chié à l'asile. Tout comme eux en avaient chié ce soir. Elles s'étaient demandé, avec Claws, sa fidèle Alicia, si le bourgeois ça brûlait bien et la réponse s'était vite montrée : oui, le bourgeois, ça brûle comme du petit bois.
Elle ne savait d'ailleurs pas où était Claws. Elles s'étaient perdues de vue au cours de la nuit, comme souvent. Rocket, tout comme Claws, avaient tendance à se laisser entraîner par les évènements en mission, et à partir en solo, se laissant autonomes. Le plus souvent, cependant, elles arrivaient à se retrouver dans la foule, s'enlaçaient brièvement, s'assuraient que l'autre était bien en vie, puis comparaient leurs performances de la soirée. Pas ce jour-là. Elle espérait qu'elle n'était pas morte. Elle en avait marre de voir les gens mourir. Claws morte, elle ne savait pas ce qu'il resterait d'elle. Une arme, sûrement, une baguette à l'éternel rayon vert, ne s'arrêtant pas avant d'avoir fini. Elles s'étaient promis, avec Claws, qu'elles sortiraient ensemble de ce trou à rat, et qu'elles mourraient toutes les deux en tuant des mangemorts. Pas autrement. Elle avait pas intérêt à avoir tenu sa promesse avant elle... Elle laissa enfin la bataille glisser de sa peau. Autour d'elle, les Belliqueux commençaient à se séparer, en petits groupes. Ils n'étaient plus un groupe unis depuis longtemps, et ne s'étaient retrouvés que pour cet action de force. Certains retournaient à leurs QG respectifs, d'autres parlaient d'aller à Pré-au-Lard. Elle vibrait d'y aller, elle aussi, mais Rocket n'irait pas sans Claws.et même si elle le niait souvent elle avait encore des besoins primaires comme manger, dormir... Alors, renoncant à chercher un des siens, elle effectua quelques transplanages avant d'arriver devant la petite maison moldue abandonnée où ils s'étaient réfugiés. Ce qu'ils appelaient leur maison, depuis, quoi, une ou deux semaines ? La sécurité de Poudlard lui manquait, même si elle n'y avait goûté que quelques mois... Elle s'attarda un instant devant la porte, puis finit par faire voler la protection d'un coup de baguette, à l'aide de la formule de reconnaissance, avant de s'enfoncer à l'intérieur.
« J'suis là ! » Lança-t-elle laconiquement, tout en lançant son sac sur une table, se déchaussant en quelques mouvements, commençant déjà à aller vers la cuisine pour attraper un truc à manger. « Claws ? » Elle voulait juste vérifier qu'elle allait bien, manger, une sieste, et repartir. Avec de la chance elle serait là, ou au moins elle serait seule... Manque de chance, elle découvrit dans la cuisine la stupide tête blonde de Doxy (maudit MacLaggen...). Et merde. « Hey Rocket ! » Il lui souriait, mais elle avait pas envie de sourire, elle avait pas envie de lui parler. Elle ne lui répondit pas d'abord, préférant se sortir un reste de pain noir et de fromage, avant de lâcher : « T'as vu Claws ? » Elle commença à dévorer plus que manger son repas. Elle avait toujours la dalle après un effort physique, que ce soit après un match ou après un massacre. « Ouais, on est rentré ensemble, avec la prisonnière. Maintenant je sais pas... » Bien, elle était en vie. Attendez hein, quoi, une priso- « Une prisonnière ?! Comment ça une prisonnière ? La décition était claire, PAS DE CAPTURE ? Elle écoute parfois quand on lui parle cette tête de mule ? » Cormac ouvrit de grands yeux effarés face à ses cris, visiblement pas convaincu que ce soit sur lui qu'il faille crier... « Putain mais à quoi elle pense ? Elle l'a mise où sa prisonnière ? -Dans la salle de bain. - Si elle croit qu'on va la laisser envie juste parce qu'elle a envie de jouer elle se fout les doigts dans le cul. Je reviens » Elle reposa aussi sec le pain entamé, se saisissant de sa baguette, à présent complètement énervée. « Rocket... » Non mais pour qui elle se prenait ? En plus ils étaient censée la nourriture cette prisonnière de mes couilles ? Et puis quoi encore ? « Rocket ? – QUOI ENCORE ? » Elle était à deux doigts de la porte lorsqu'elle se retourna pour le fusiller du regard, prête à le buter sur place, lui aussi, s'il commençait à être récalcitrant... « La prisonnière c'est... c'est Bell. Katie Bell. »
Pardon ? « MAIS POURQUOI TU ME LE DIS QUE MAINTENANT ?! » Elle hurlait, elle était prête à lui enfoncer son poing dans sa petite gueule d'ange. Quel incapable ! Elle l'aurait sûrement fait, d'ailleurs, si quelque chose d'indescriptible ne la fit pas se précipiter à travers la petite maison vers la salle de bain. Katie. Katie était là. Tout prêt. Elle était à portée de main, à portée de voix. Est-ce qu'elle savait qu'elle était là ? Pourquoi on la décrivait comme une prisonnière ? Etait-elle devenue une mangemort ? Non, non, ça devait être une connerie de Claws, pour changer. Elle pouvait parfois exagérer un peu, ces derniers temps, même si Rocket était le plus souvent d'accord avec elle. Mais pas quand il s'agissait de Katie. Jamais quand il s'agissait de Katie.
Elle ouvrit si fort la porte de la salle de bain qu'elle rebondit presque contre le mur. « Katie ? » C'était elle, c'était elle, elle était là, vraiment là. Et il n'y avait pas de marque à son bras, et elle avait l'avoir d'avoir peur, si peur. Elle n'avait pas l'air colérique, ou revancharde. Elle avait l'air d'une pauvre prisonnière. « Katie, tu vas bien, ils t'ont fait quelque chose ? » C'était irréel, absolument irréel, et elle n'y croyait pas même alors qu'elle s'approchait d'elle, n'osant pas encore la toucher de peur qu'elle s'évapore. Peut-être qu'elle aussi, elle commençait à avoir des hallucinations ? « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Devant elle, Katie avait l'air absolument déboussolée de la voir là. Claws n'avait du rien dire, Cormac non plus. Elle ne savait pas si elle en était contente ou non. Elle ne savait pas trop de choses, en vérite, Rocket, juste que sa Katie était là, saine et sauve, avec elle, du bon côté de la barrière.
« Je crois ? Non, je vais bien, mais... Angie... » Oh, sa voix. C'était débile à quel point sa voix lui avait manqué. Elle allait bien, perdue mais en bonne santé. Elle soupira, soulagée, soudain, d'une sorte d'énorme poids. Les mains tremblantes, elle effleura les siennes, doucement. Le contact la brûlait et la rassurait sur la nature de l'apparition, elle avait l'air réelle. Elle osa plus, et lui pris véritablement les mains, la serrant entre ses doigts, se retenant de juste la prendre dans ses bras, de la garder contre son cœur de l'emb- « Oui, c'est moi, c'est moi. » Elle la dévisageait sans y croire, prise d'une émotion qu'elle n'avait pas ressenti de ce qui lui semblait être des siècles. Katie avait toujours perturbé tout ce qu'elle ressentait. Depuis combien de temps ne l'avait-on pas appelé Angie ? Elle était Rocket maintenant, elle n'était Rocket. Mais si Katie le voulait, si Katie le demandait elle serait ce qu'elle voudr- « Mais toi... Tu... Pourquoi... » Elle sentait les liens sur ses poignets. Elle entendait la voix dans sa tête, celle qui lui criait C'est une traître, c'est une vendue, c'est une ennemie. Elle ne l'écoutait pas. Elle n'écoutait jamais la raison lorsqu'il s'agissait de Katie. Une chose, cependant était certaine. « Katie, qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas... Tu ne devrais pas être là. » Pas à la guerre, pas ici, pas attachée, pas meurtrie, pas effrayée. Tu devrais être en sécurité, avec quelqu'un pour te protéger, et tu ne devrais pas avoir à faire face à tout ce qu'il pouvait se passer. Elle n'était pas censée être là, et pourtant qu'est-ce que cela faisait du bien...
Dernière édition par Angelina Johnson le Jeu 12 Jan 2017 - 11:47, édité 2 fois |
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WIZARD • always the first casuality Katie Bell ‹ inscription : 10/10/2016
‹ messages : 238
‹ crédits : mourning love.
‹ dialogues : #7F9861
‹ âge : 24
‹ occupation : une fuyarde.
‹ maison : de Gryffondor
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : est en bois de cèdre pour sa force de caractère et sa loyauté, munie d'un cœur en crin de licorne et mesure 28,6 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3243
‹ réputation : je suis une joueuse de Quidditch de talent dont la carrière a été marqué par plusieurs éclats. (...)
‹ particularité : affreusement naïve et possède une capacité de déni incroyable.
‹ faits : j'ai soutenu les Insurgés au tout début de la guerre, que j'ai tenté de sauver Alicia lorsqu'elle était détenue par Adele Bones, qu'après m'être faite attraper, on m'a fait promettre mon soutient indéfectible au Ministère (ils ont tué mon père moldu pour faire bonne mesure et me faire comprendre jusqu'où ils étaient prêts à aller - tuer ma mère également - pour acheter mon positionnement politique); qu'après l'exécution des rebuts, j'ai été décrétée dissidente et ai subi un lavage de cerveau ; que j'ai participé à la bataille de Pré-au-lard mais en arrière plan, aidant pour les soins et les besoins de première ligne ; qu'aujourd'hui, je tente de me refaire, même si la culpabilité continue de me tarauder.
‹ résidence : chez Zacharias Smith, la maison de campagne que j'avais achetée en temps de guerre étant trop loin du centre avec l'interdiction de transplaner.
‹ patronus : un rouge-gorge
‹ épouvantard : les corps sans vie de mes amies les plus proches. Pour l'heure, il se pourrait bien que l'épouvantard soit devenu réalité mais, je n'en sais rien et parfois je préfère rester dans l’ignorance.
‹ risèd : mes parents, m'offrant leur pardon pour ce que je leur ai fait subir.
| I would like to leave this city this old town don't smell too pretty and when I leave this island I book myself into a soul asylum. I can feel the warning signs running around my mind. So here I go, I'm still scratching around in the same old hole. My body feels young but my mind is very old. So what do you say? You can't give me the dreams that are mine anyway and when I leave this planet you know I'd stay but I just can't stand it, and I can feel the warning signs running around my mind.(Aurora – half the world away) Katie s'aperçut qu'elle avait froid quand Angelina entoura ses mains des siennes, étonnamment chaudes. Vivantes, quand tout autour d'elle sentait la mort. Elle prit également conscience de la nuit qui tombait à l'extérieur, des ombres qui s'allongeaient et teintaient le tout d'allures irréelles. Angelina ne pouvait être qu'une illusion supplémentaire, une autre parmi les multitudes qui parsemaient sa mémoire décadente. Mais Katie avait tellement besoin d'elle qu'elle ne pensait pas pouvoir supporter un mensonge de plus. Elle avait besoin que ce soit elle, vraiment elle, que sa voix inquiète aux tonalités chaleureuses, le contact de ses mains, sa simple présence dans cette pièce sordide soient réels. « Oui, c'est moi, c'est moi. » Ses doigts serraient si fort ceux d'Angie qu'elle aurait pu craindre de lui faire mal si ce contact ne lui avait pas fait autant de bien. Sa gorge se serra quand elle s'avança pour briser la distance qui les séparait. Sa tête trouva refuge contre son épaule. Peut-être était-elle sur le point de pleurer, mais elle en fut incapable. L'accablement était si intense qu'elle ne se sentait plus capable de rien de toute façon ; et ses lèvres qui s’agitaient sans qu'elle ne les ait commandées. « Mais toi... Tu... Pourquoi... – J'en sais rien, j'ai... Ils ont tout brûlé, ils sont fous. Il y avait des morts partout, Angie, et Alicia, elle – elle aurait pu crever, elle aussi ! Qu'est-ce qu'elle faisait là ! » Qu'est-ce qui lui a pris, de s'en prendre à elle, d'agir comme une folle furieuse à sa simple vue ? Tu ne sais pas les horreurs que j'ai vues ? Ces Mangemorts sont encore plus retors que tu ne le penses, ils ont brûlé leurs propres maisons - Ils avaient détruit son esprit, et certainement celui de bien d'autres. Elle n'avait pas été la seule, Katie en était convaincue, tout comme elle était persuadée d'avoir vu des Mangemorts à Herpo Creek, incendiant les habitations comme ils savaient si bien le faire. Après tant de temps à ne plus croire que ce que l'on voulait qu'elle croit, son esprit n'était pas parvenu à faire la part des choses quand elle avait posé les yeux sur le village en feu. Les circonstances de sa présence à Herpo Creek demeuraient encore obscures. Elle n'était pas parvenue à se souvenir. La semaine qui avait suivie son départ restait une succession de fuites et de questions sans réponse, empreinte de ce sentiment de solitude abominable qu'elle ne voulait plus jamais éprouver. Plus jamais. L'attitude d'Alicia était aussi trouble que le reste ; les retrouvailles avaient été violentes et inexplicables, mais quelque part, peut-être qu'elle l'avait sauvée, ce soir là. L'ambivalence de ses sentiments à son égard persistait, et accroissait l'incompréhension totale dans laquelle elle nageait. « Katie, qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas... Tu ne devrais pas être là. – Je suis sûre que c'est encore une technique pour faire passer les Insurgés pour des fous, des terroristes, tu te rends compte... » L'odeur d'Angelina fit remonter une foule de souvenirs à l'orée de ses pensées, et Katie parvint un peu à se détendre. Angelina était là, tout près, et il n'était plus question qu'elle s'en aille. Elle était tellement fatiguée. « Je ne sais pas pourquoi je suis là. Et toi, où étais-tu tout ce temps ? » souffla-t-elle dans un murmure à peine audible.
Où était-elle quand ils avaient lavé son cerveau comme une salle de bain malpropre, comme celle dans laquelle elle était détenue en cet instant ? Où était-elle quand on l'avait utilisée pour faire passer des messages odieux sur les ondes, dans tous les journaux sorciers d'Angleterre ? Comme il avait été facile de faire de son visage de joueuse connue une arme pour tromper l'opinion publique. Katie ne pouvait réellement en vouloir à Angelina de ne pas avoir été là ; elle savait que personne n'aurait été en mesure de la sortir de ce cercle vicieux dans lequel on l'avait jetée, en dehors de ceux qui avaient initié le mouvement. Et Merlin savait que jamais ils n'auraient fait ça. La raison pour laquelle elle avait recouvré la mémoire demeurait un mystère mais, en toute honnêteté, elle s'en fichait comme d'une guigne. Parfois elle songeait amèrement qu'elle était bien mieux sans tous ces souvenirs, qu'il aurait mieux valu que la situation ne s'arrange jamais. Il y avait eu du bon à vivre dans ce déni confortable, car le réveil était rude, violent. Le plus difficile était d'arriver à se pardonner pour tout ce qu'elle avait fait sans vraiment en avoir eu conscience. Le fait de ne pas en être entièrement fautive n'excusait rien : elle l'avait quand même fait. Elle avait quand même clamé son soutient au Ministère, à Voldemort, elle avait quand même approuvé toutes les mesures orchestrées par le Magister pour assurer sa main mise sur la population. Et elle se haïssait pour tout ça. Que devait penser sa mère d'elle, à présent ? Sa mère qui la détestait déjà lorsqu'elle était assez lucide pour se souvenir que ce monstre qui tenait de tels propos à la radio et qui était responsable de la mort de son époux était sa fille. Et Angie ? Que pensait-elle, elle ? « J'ai rien voulu de tout ça, Angie. Il faut que tu me croies. Tout ce que j'ai pu dire, c'était pas moi. »
Une silhouette se détacha soudain dans l'encadrement de la porte. Katie mit un temps impossible à remettre un nom sur ce visage qui avait tant changé mais qu'elle parvenait encore à reconnaître comme un de ses anciens camarades de Poudlard. L'affliction qu'elle avait éprouvée pour McLaggen équivalait au moins celle d'Angie pour Smith. Le voir ici, dans ces circonstances, la laissait perplexe, néanmoins. Il se tenait derrière Angelina et contemplait la scène, sourcils froncés, un morceau de pain dans la main droite. Katie lui retourna son regard avant de se focaliser de nouveau sur Angie. « Que fait Cormac McLaggen ici ? » Elle ne comprenait rien, strictement rien. Elle resserra son emprise autour des doigts d'Angie, cherchant le soutient qui faisait défaut à son esprit. Les liens l'empêchaient de la prendre dans ses bras, d'assurer le contact avec elle. En prime, ils lui faisaient vraiment mal. En baissant les yeux, elle détailla les petits sillons rouge vif qui se dessinaient sur sa peau et qui semblaient prêts à saigner à tout moment, au moindre mouvement trop brusque. Elle grimaça. « Est-ce que tu peux me détacher, j'irai nulle part, tu sais. Ça commence à piquer, Spinnet a serré vraiment fort. » Le visage de Spinnet menaçait à tout instant de faire exploser la colère de nouveau. Mais d'abord, elle voulait – il fallait – qu'on la détache. Elle releva la tête, accusa le regard étrange que lui jetait Angie. Ce qu'elle perçut comme de l'hésitation au fond de ses yeux lui enfonça le cœur. « S'il te plaît. » |
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| Kage My body is a cage that keeps me From dancing with the one I love But my mind holds the key. I'm standing on a stage Of fear and self-doubt. It's a hollow play But they'll clap anyway Katie était si fragile, si faible entre ses bras... Alors que son ami posait sa tête contre son épaule, elle sentit son cœur battre à tout rompre d'une émotion inappropriée qu'elle n'arrivait pourtant pas à réprimer. Elles se serraient les doigts comme des damnées, chacune pour leurs raisons, car Rocket devait se retenir comme elle pouvait de juste la prendre dans ses bras, se noyer dans ses cheveux, s'oublier dans la chaleur de sa voix, bien que tremblotante, bien qu'hésitante bien que... « J'en sais rien, j'ai... Ils ont tout brûlé, ils sont fous. Il y avait des morts partout, Angie, et Alicia, elle – elle aurait pu crever, elle aussi ! Qu'est-ce qu'elle faisait là ! » Elle se sentit, soudain, glisser dans un bain glacial. Le genre de bain qu'elle avait pu prendre à l'époque où, joueuse de Quidditch, elle s'épuisait trop à vouloir aller trop fort, trop vite. Pour changer. Elle s'était enflammée, immédiatement, et s'était mise à rêver d'avoir ainsi Katie à ses côtés quand Katie, elle... elle... qu'avait-elle exactement ? Sa gorge se nouait au fur et à mesure de ses paroles, alors qu'elle réalisait, peu à peu, ce qu'était le monde de Katie actuellement. Le monde où Rocket s'appelait encore Angie. Le monde où on combattait encore le gouvernement avec des pâquerettes au piment.
« Je suis sûre que c'est encore une technique pour faire passer les Insurgés pour des fous, des terroristes, tu te rends compte.. » Rocket n'arrivait pas à prononcer un seul mot. Elle restait figée, accrochée à ces doigts qui se détendaient peu à peu mais qu'elle n'arrivait pas à lâcher. Son cœur battait à tout rompre dans ses oreilles, et c'était à peine si elle entendait ce qu'elle disait. « Je ne sais pas pourquoi je suis là. Et toi, où étais-tu tout ce temps ? » Nulle part, nulle part, elle n'était nulle part, elle était ici, elle ne tuait personne, ne brûlait personne, elle préparait son devoir de Métamorphose et se plaignait de Quidditch. Rien d'autre, jamais rien d'autre. Elle avait juste l'impression qu'on l'avait coupé de tout son être. Elle essayait, vainement, de reprendre contact avec l'Angelina de Katie, celle qui devait s'attendrir, qui devait la protéger mais il n'y avait plus que la dure, l'implacable Rocket. Celle qui l'aurait tuée si elle n'avait pas été son... « J'ai rien voulu de tout ça, Angie. Il faut que tu me croies. Tout ce que j'ai pu dire, c'était pas moi. » Et tout ce qu'elle était en train de dire ? Ce n'était pas elle ? Les accusations, les désillusions ? L'accuser de monstruosité, ce n'était pas elle ? Qu'est-ce qui, exactement, n'était pas elle ? Smith, c'était elle ? Est-ce que c'était elle, Smith ? Est-ce qu'elle pensait vraiment que Smith... « Je sais Katie, je sais que c'était pas toi mais Cla... Alicia ne le sait pas, et ce n'est pas évident pour tout le monde. » C'était évident pour elle, mais elle ne savait pas si c'était par lucidité ou par aveuglement.
Soudain, elle sentit le regard de Katie dériver derrière elle. Rocket fronça les sourcils et se retourna à son tour, découvrant Doxy. Oh. Aussitôt, elle lâcha les mains de Katie, comme brûlée à son contact. Quant à Katie, elle s'était refroidie immédiatement, lâchant abruptement : « Que fait Cormac McLaggen ici ? » Rocket, aussitôt, se sentit serrer les dents. Avec quelqu'un d'autre, elle aurait sorti les crocs et lui aurait demandé comment elle pouvait juger après avoir passé des années tranquillement assise sur les bancs d'une équipe de Quidditch. Mais c'était Katie et elle apprenait amèrement qu'elle était incapable de lui parler de cette façon. Avec elle, au fond, il y avait toujours cette Angie de Poudlard qui demandait à bien la traiter, à la protéger, et lui parler avec douceur. Elle l'avait toujours trop chouchoutée, sauf cette fois, durant sa dernière année, où elle avait ignoré son saignement de nez, par simple vengeance futile, juste à cause de l'autre Sm... Bref. « Il est avec moi, tout va bien Katie, tu es en sécurité. » Elle sentait le regard de Cormac sur elle, dubitatif sans être sévère. Il avait toujours tendance à la regarder comme ça, avec un intérêt masqué, comme une curiosité malicieuse, sans jamais vraiment rien dire... Elle ne savait pas si elle le détestait ou l'appréciait pour cela. « Est-ce que tu peux me détacher, j'irai nulle part, tu sais. Ça commence à piquer, Spinnet a serré vraiment fort. » C'était terrible, comme elle ne pouvait pas lui dire non, comme elle enfonçait toutes ses barrières, comme elle la mettait à nu et la faisait abandonner tous ses principes. Pourquoi Katie, pourquoi avait-il fallu que ce soit elle ? Angelina déglutit, sentant encore le regard de Cormac qui semblait attendre quelque chose. « S'il te plaît. » Elle ne pouvait pas lui dire non.
Ses bras remontèrent, attrapèrent sa baguette et, d'un sortilège, firent glisser les liens. Elle jeta, ensuite un regard acerbe à Cormac, qui la fixait. « Bonne idée, laisse le pain. Je m'en occupe Doxy. » Il haussa un sourcil. « Tu es sûre que c'est une bonne idée ? » Elle se sentit se crisper, sourcils froncés, contaminée par le rejet de Katie. « Fiche-nous la paix veux-tu ? » Il eu un sourire en coin, relevant les mains en signe d'innocence. « Ok ok Rocket, y a pas de soucis, descends de tes Nimbus, je vais aller me faire discret dans la cuisine, boire mon café, attendre les autres et te laisser avec la d'moiselle. Au plaisir Katie, hein. » Il lança un clin d'oeil, récupérant un grognement de Rocket avant de disparaître dans le couloir. Mais quel boulet... Elle se retourna de nouveau vers Katie, accusant avec un nœud dans le ventre les traces rouges sur ses poignets. « Oh Katie... je suis désolée... » Cormac parti, elle s'approcha de nouveau d'elle, enserrant son petit corps contre elle, bras autour de ses épaules, osant à peine respirer de peur de capter son odeur. « Alicia ne va vraiment pas bien, ils lui ont fait... ils lui ont... elle a complètement perdu ses repères et il y a des fois où tout se mélange et... Je suis là maintenant, ça va aller. » Pourquoi tout, soudain, coulait aussi bien ? Comment pouvait-elle, soudain, tout mettre sur le dos d'Alicia ? Rocket non plus, n'allait vraiment pas bien, Katie non plus, et aucune des trois n'était saines, aucune des trois était immaculées. Comment pouvait-elle nier tout cela en mettant juste tout cela sur le dos d'Alicia ? Elle voulait juste... Elle ne voulait juste pas que Katie sache, elle voulait juste que, quelques instants encore, elle s'accroche à elle de cette façon, sans la voir comme un monstre, sans réaliser qu'Angelina est partie.
Elle ne voulait pas la lâcher, et pourtant l'instinct revenait au galop, lui demandant, avec empressement : « Tu as faim ? Soif ? On t'installe quelque part pour te reposer ? » Elle la recoiffa rapidement, du bout des doigts, essayant de ne pas paraître trop pressée d'être près d'elle. « Je pense que tu es déboussolée, et que tu te sentiras mieux quand tu auras pu te détendre. Ce n'était pas vraiment le genre de situation où tu veux te retrouver juste après... juste après.... » Juste après quoi ? « Mais du coup tu... Pourquoi tu étais à Herpo Creek ? Tu voyais... quelqu'un là-bas ? Une soirée ? » Un rendez-vous ? Merlin, pourquoi devait-elle toujours ramener absolument tout à ce genre de choses ? |
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WIZARD • always the first casuality Katie Bell ‹ inscription : 10/10/2016
‹ messages : 238
‹ crédits : mourning love.
‹ dialogues : #7F9861
‹ âge : 24
‹ occupation : une fuyarde.
‹ maison : de Gryffondor
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : est en bois de cèdre pour sa force de caractère et sa loyauté, munie d'un cœur en crin de licorne et mesure 28,6 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3243
‹ réputation : je suis une joueuse de Quidditch de talent dont la carrière a été marqué par plusieurs éclats. (...)
‹ particularité : affreusement naïve et possède une capacité de déni incroyable.
‹ faits : j'ai soutenu les Insurgés au tout début de la guerre, que j'ai tenté de sauver Alicia lorsqu'elle était détenue par Adele Bones, qu'après m'être faite attraper, on m'a fait promettre mon soutient indéfectible au Ministère (ils ont tué mon père moldu pour faire bonne mesure et me faire comprendre jusqu'où ils étaient prêts à aller - tuer ma mère également - pour acheter mon positionnement politique); qu'après l'exécution des rebuts, j'ai été décrétée dissidente et ai subi un lavage de cerveau ; que j'ai participé à la bataille de Pré-au-lard mais en arrière plan, aidant pour les soins et les besoins de première ligne ; qu'aujourd'hui, je tente de me refaire, même si la culpabilité continue de me tarauder.
‹ résidence : chez Zacharias Smith, la maison de campagne que j'avais achetée en temps de guerre étant trop loin du centre avec l'interdiction de transplaner.
‹ patronus : un rouge-gorge
‹ épouvantard : les corps sans vie de mes amies les plus proches. Pour l'heure, il se pourrait bien que l'épouvantard soit devenu réalité mais, je n'en sais rien et parfois je préfère rester dans l’ignorance.
‹ risèd : mes parents, m'offrant leur pardon pour ce que je leur ai fait subir.
| I would like to leave this city this old town don't smell too pretty and when I leave this island I book myself into a soul asylum. I can feel the warning signs running around my mind. So here I go, I'm still scratching around in the same old hole. My body feels young but my mind is very old. So what do you say? You can't give me the dreams that are mine anyway and when I leave this planet you know I'd stay but I just can't stand it, and I can feel the warning signs running around my mind.(Aurora – half the world away) Ce n'est pas évident pour tout le monde. Qu'elle n'était pas une traîtresse, pas une vendue, une rachetée, une menteuse ? Katie sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. La pression occasionnée lui coupa un peu le souffle, comprima sa gorge et ses yeux commencèrent à brûler désagréablement. McLaggen arriva à ce moment précis, et le choc occasionné par sa vue lui coupa toute envie de se laisser aller aux larmes. Elle se fustigea mentalement : ce n'était pas elle, tout ça. Cette furieuse envie de pleurer, cette détresse patentée qui agitait ses pensées, ces souvenirs troués, cette frustration contenue. Elle ne se reconnaissait pas en la personne qui suppliait qu'on la détache, à la recherche d'explications. Sa vie lui filait entre les doigts, et elle pouvait presque voir les ficelles attachées à chaque extrémité de son corps contrôler ses gestes et parler à sa place. Encore maintenant, alors qu'elle aurait du se retrouver, maintenant que les verrous qui avaient scellé son esprit avaient sauté. Elle tremblait misérablement, sous le regard inquiet de ses deux anciens camarades de classe. L'hésitation qu'elle croyait marquer les traits d'Angelina s'effacèrent quand elle céda, déliant les cordelettes qui entouraient ses poignets. « Bonne idée, laisse le pain. Je m'en occupe Doxy. » Un doux sentiment de liberté la fit soupirer de soulagement lorsqu'elle agita les mains. Elle se redressa et sentit les muscles de ses épaules se détendre légèrement, alors que McLaggen exprimait ses doutes face à la réaction d'Angie. « Tu es sûre que c'est une bonne idée ? » « Fiche-nous la paix veux-tu ? » Katie parut surprise due la sécheresse de son amie envers Cormac. Ce dernier eut un geste signifiant qu'il ne s'opposerait pas à sa libération, et la laissa faire ; « Ok ok Rocket, y a pas de soucis, descends de tes Nimbus, je vais aller me faire discret dans la cuisine, boire mon café, attendre les autres et te laisser avec la d'moiselle. Au plaisir Katie, hein. » Pour toute réponse, il eut droit à un regard noir de la part de la jeune femme, qui le regarda partir dans la pièce d'à côté sans aucun regret. Le fait que l'on ait appelé son amie par un pseudonyme remua quelques soupçons en elle, sans qu'ils n'éclatent au grand jour. Pas encore.
« Oh Katie... je suis désolée... » Deux bras se serrèrent autour d'elle et elle retourna son étreinte à Angelina. « Alicia ne va vraiment pas bien, ils lui ont fait... ils lui ont... elle a complètement perdu ses repères et il y a des fois où tout se mélange et... Je suis là maintenant, ça va aller. » Une grimace d'amertume tordit sa bouche et elle ne répondit rien. Oh, Alicia n'allait pas bien ? Comment aurait-elle pu aller bien ? Katie était parfaitement consciente de ce qu'avait subi Alicia était au delà de l'horreur et elle était la première à se flageller pour ce qui lui était arrivé. Elle regrettait profondément de ne pas avoir su la tirer de cette situation impossible, d'être arrivée trop tard. Les choses se mélangeaient pour elle aussi, mais elle n'avait pas oublié ça. Les reproches d'Alicia lorsqu'elle lui était tombée dessus lui restaient en travers de la gorge et nourrissait sa colère. Angelina cherchait à excuser le comportement de sa meilleure amie et, si Katie l'entendait et le comprenait très bien, elle ne parvenait pas à refouler la petite voix qui susurrait insidieusement à son oreille qu'Alicia et Angelina avaient toujours été plus proches qu'elle ne l'avait été d'elles. Du reste, elle réalisait en même temps à quel point il était injuste de penser à elles de cette façon, de ressentir cette jalousie ridicule face à leur relation fusionnelle. Dans un nouveau revirement émotionnel, se sentant coupable et odieuse, Katie serra un peu plus Angelina contre elle et chassa Alicia de son esprit.
« Tu as faim ? Soif ? On t'installe quelque part pour te reposer ? Je pense que tu es déboussolée, et que tu te sentiras mieux quand tu auras pu te détendre. Ce n'était pas vraiment le genre de situation où tu veux te retrouver juste après... juste après.... » Se reposer. L'idée même lui inspira du réconfort et elle remercia intérieurement elle ne savait qui pour lui offrir ce répit tant espéré. Elle hocha la tête, approuvant un peu les trois propositions, même si l'envie de dormir primait largement sur la faim et la soif. Si elle ne dormait pas très vite, elle craignait de perdre définitivement toute capacité de réflexion. « Mais du coup tu... Pourquoi tu étais à Herpo Creek ? Tu voyais... quelqu'un là-bas ? Une soirée ? » Katie fut brusquement ramenée à la réalité, à la raison pour laquelle elle se trouvait là. Merlin, elle n'avait pas du tout envie d'en parler maintenant et, d'ailleurs, le savait-elle elle-même, de ce qu'elle faisait à Herpo Creek ce soir là ? Elle devait quand même une réponse à Angelina et lui répondit lentement, d'une voix lasse ; « Une soirée ? » commença-t-elle, luttant pour se rappeler de la veille. « Non. Ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas eu envie d'aller à une soirée. Depuis que je me souviens de tout, je... J'ai pris la fuite quand j'ai compris ce qu'ils m'avaient fait. Je ne sais pas comment je suis arrivée à Herpo Creek mais... »... Mais c'était la meilleure et la pire chose qui avait pu lui arriver. Elle regarda longuement Angelina puis, n'ayant rien de plus à ajouter, elle se releva. Ses genoux craquèrent après être restés si longtemps dans la même position, et elle massa distraitement son épaule contractée. « J'ai juste envie de dormir. »
Et elle dormit. Angelina essaya de lui faire avaler quelque chose avant, soulignant d'un ton réprobateur son teint cireux et la maigreur qui semblait s'être emparée d'elle. Ce à quoi Katie ne répondit rien, une fois de plus, avant de sombrer immédiatement dans un sommeil de plomb qui la garda inanimée pendant pas loin de cinq heures. Elle ne dormit pas sereinement, s'éveillant souvent au moindre bruit. Elle crut entendre à un moment Angelina s'entretenir avec Cormac, loin d'elle, sans savoir si elle délirait avant de se rendormir aussitôt. La nuit était bel et bien tombée lorsqu'elle émergea pour de bon, sans avoir l'impression d'avoir bénéficié d'un sommeil réparateur. En vérité, elle se sentait plus fatiguée encore que lorsqu'elle s'était endormie ; au moins, la menace constante l'avait-elle maintenue en alerte, bien qu'elle ait piqué du nez à plusieurs reprises pendant quelques instants. La présence d'Angelina et son désir de lui assurer qu'elle était en sécurité avait finalement eu raison d'elle. Elle avait pu sombrer plus longuement qu'elle n'en avait eu l'occasion depuis une semaine, et c'était uniquement grâce à Johnson. Cette dernière se tenait à côté d'elle, assise sur le matelas qui occupait la pièce, vide en dehors du lit de fortune. Son visage n'exprimait rien, sinon un léger sourire quand elle s'aperçut que Katie s'était enfin réveillée. Elle s'assit, passa une main distraite dans ses cheveux emmêlés et retourna son sourire à Angelina. Après l'effarement qu'elle avait ressenti en la revoyant, elle se sentit soudain bête de ne pas savoir quoi lui dire. Elle n'arrivait toujours pas à en croire ses yeux et la présence d’Angelina lui parut de nouveau bizarre et incompréhensible. Ce fut d'ailleurs ce qui l'inquiéta sur le moment, après un silence de plusieurs minutes : « Tu ne m'as pas dit ce que tu faisais là, » fit-elle d'une voix un peu enrouée, comme si elle avait beaucoup crié. « Tu es allée avec les Insurgés, alors ? » supposa-t-elle, un fin sourire sur les lèvres. C'était bien, si Angie était avec eux. Elle au moins avait eu assez de bon sens pour tout plaquer et se battre. « Je me souviens que je me suis demandée longtemps où tu avais bien pu aller, quand j'ai vu que tu n'étais pas là à l'exécution des... » Une grimace. « Des rebuts. » Le mot la fit tressaillir, et elle espéra qu'Alicia n'était pas dans les parages, craignant un peu, quelque part, de la voir s'enrager à nouveau. Ça avait été un spectacle assez effrayant, en réalité. Pénible et effrayant. « Et Alicia, qu'est-ce quelle faisait à Herpo Creek, elle ? Je ne comprends pas ce qui s'est passé là-bas, je ne comprends pas non plus ce qu'il se passe ici. » Et Angie, qui semblait appartenir à un autre monde, si proche et si loin à la fois. « Je crois que tu en sais beaucoup plus long que moi sur pas mal de choses. » C'est qu'elle avait encore la mémoire peuplée de galeries pleines de néant et d'incertitudes. Katie avait tellement de questions qui se pressaient à ses lèvres, soudain. Elle aurait voulu lui demander comment elle avait réussi à échapper à l'horreur qu'elle avait vue là bas, ce qu'elle avait été occupée à faire pendant tout ce temps où elle-même avait été transformée en quelqu'un d'autre. « Je me demande ce qui me serait arrivé si tu ne m'avais pas retrouvée. » Par là, elle essayait timidement de la remercier, sans doute. Mais rien ne trahit plus sa gratitude que la main qu'elle posa sur l'avant-bras d'Angelina, étant trop loin pour atteindre sa main. |
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| Kage My body is a cage that keeps me From dancing with the one I love But my mind holds the key. I'm standing on a stage Of fear and self-doubt. It's a hollow play But they'll clap anyway Katie dormait. C'était absurde, d'être autant secouée par le fait que Katie dormait. Ce n'était pas comme si Katie n'avait pas dormi durant un an. Juste qu'elle ne l'avait pas fait devant Angelina depuis ce moment. La jeune femme avait l'impression d'être de retour dans la salle commune des Gryffondors, à réviser ses ASPICs, et à rougir comme une imbécile devant le visage endormie de son amie. Au moins, elle n'était pas en train de rougir. Elle était juste immobile, debout devant elle, à ressasser en vain les quelques mots qu'elles se sont dit. Visiblement Katie avait bien été lobotomisée. Mais avait retrouvé ses souvenirs. Mais qui ne comprenait toujours rien. Angelina n'était plus habituée à devoir expliquer les choses à Katie. Les mensonges, les cachotteries, le déni, tout cela était bien plus proche de ses habitudes, ces dernières années.
Elle finit par quitter la pièce pour la laisser dormir. Elle n'allait rien faire pendant des heures, et le savait, si elle se perdait à observer Katie. Elle soupira et descendit au rez-de-chaussée, toujours affamée, espérant que Doxy soit parti dormir, sortir, ou quoi que ce soit d'autre. « Hey Rocket. » Et merde. Elle lui passa devant, jaugeant la cuisine, son regard tombant soudain sur un bol de beans encore fumant sur la table. Elle le regarda, curieuse. « Tu peux le prendre. C'est pour toi. Ou pour Bell. Ou pour vous deux. » Il la regardait et elle savait que, dans sa réponse, il y avait une question. Une question à laquelle elle ne voulait pas répondre. Alors elle se saisit juste du bol, s'assit sur la table, et commença à manger avidement les beans que, deux ans plus tôt, elle aurait recraché à la figure de celui qui les lui avait tendue. Un silence, un peu borné, s'installa. Comme deux enfants, ils se fixèrent. Ce fut Rocket, pour une fois, qui craqua. « Claws ? » Elle n'avait pas vraiment envie de voir Alicia actuellement, pas avec Katie endormie dans son lit. « Nope. Et Bell ? » Non, vraiment, elle ne voulait pas aborder ce sujet avec lui. Elle savait d'avance ce qu'il allait lui dire. Mais elle n'était pas sa chef, elle était une membre du groupe, et elle n'avait pas le droit de dissimuler ce genre d'information. « Elle dort, à l'étage, dans un lit. Elle a été... je sais pas... ils lui ont fait un truc au cerveau, lui ont retiré des souvenirs, mais elle se souvient de tout maintenant. » Il hocha la tête doucement, un sourire un peu amusé aux lèvres, sûrement parce que la voix de Rocket était toujours beaucoup plus douce lorsqu'elle parlait de son amie. « C'est pour ça, du coup, qu'elle sortait avec Smith ? » Elle s'étouffa dans ses beans, laissant même échappée une cuillère que, heureusement, Doxy rattrapa au vol, avant de lui rendre. Elle toussa un peu, sous son sourire qui s'élargissait de plus en plus. « Hm. Heu. Je ne sais pas ? Je suppose ? Je ne lui ai pas vraiment... demandé. » Elle baissa les yeux en entendant son rire commencer à résonner dans la pièce. Elle sentit même ses joues rosir un peu. Elle faisait n'importe quoi, dès qu'il y avait Katie dans le coin. « Hm hm... Je vois. Et tu comptes faire quoi exactement, ici, Rocket ? » Elle ne répondit pas, finissant le bol en raclant les bords, le visage toujours baissé. « Tu penses que Claws va l'accepter dans le coin ? Tu penses que Bell a envie de vivre notre vie ? Tu penses que tu as envie qu'elle la vive ? » Aussitôt, Rocket secoua la tête frénétiquement de gauche à droite. Non. Elle ne voulait pas que Bell reste ici. Elle ne la voulait pas près de Claws. Elle n'était pas sûre de la voir près d'elle-même. Elle la voulait en sécurité, sur une île déserte, juste... quelque part où il ne lui arriverait rien. Elle savait tout cela mais, comme d'habitude, elle n'avait jamais osé le formuler avant que Doxy ne vienne la titiller. « Je... je pense que je vais la laisser se reposer ici, puis je ne sais pas. Elle a peut-être un contact chez qui elle pourrait se réfugier ? Blackfish a peut-être une planque pour elle ? Et puis j'en parlerai avec Claws quand je la reverra... Si elle se souvient de l'avoir fait.. » Doxy la regarde, toujours sourieux, Merlin qu'elle détestait ce sourire. « Et du coup tu comptes lui dire ? » « Si elle oublie qu'elle a croisé Katie ? Olah non, j'tiens à ma vie... » « Non, à Katie. » « Lui dire quoi ? » « Que tu l'aimes. » Bien qu'elle n'ait rien dans la bouche, Rocket s'étrangla dans de l'air. Ils avaient, certes, déjà parlé de ses sentiments pour Katie, mais toujours de façon détournée. Jamais aussi frontalement. Jamais avec le regard de Doxy figé sur elle, atrocement sérieux. Elle avait le cœur qui battait à cent à l'heure à la simple idée de lui dire quoi que ce soit. Elle ouvrit même la bouche, plusieurs fois, essayant de répondre mais elle ne réussit qu'à produire des sons ineptes et étranges. Finalement ce fut l'autre qui reprit la parole, incroyablement doux. « Tu ne la reverras peut-être pas avant longtemps, Rocket. Et elle n'est sûrement plus avec lui, sinon il serait là, non ? » Elle déglutit, n'osant même pas essayer d'y croire vraiment. « Tu veux vraiment attendre qu'elle se réfugie avec quelqu'un et le marie ? Je te parle pas de sortir avec... mais... Dis-lui, Rocket. Parce que c'est en train de te bouffer, qu'elle ne sache pas. Tu n'as plus dix-huit ans. Et tu sais comme moi que nous ne sommes pas immortels. » Rocket déglutit, ne répondit pas, se refusa à répondre, bien qu'elle savait déjà que cet imbécile de Cormac McLaggen avait atrocement raison.
Elle passa des heures à attendre que Katie se réveille. Elle tournait en rond, à tenir la garde, pendant que Doxy dormait sur un canapé du rez-de-chaussée. Elle renonça mille fois, se décida mille autres fois, et surtout passa un temps infini à décortiquer tout ce qu'elle pourrait lui dire, sans jamais arriver à rien, et tout en sachant qu'elle improviserait devant elle ou se tairait à jamais. De toute manière, c'était idiot de lui dire. Elles n'avaient pas le temps pour ces choses-là, ce n'était pas le moment. Elle se répétait cela, tout en la regardant dormir, patiemment, un thé dans les mains pour se garder éveillée, se demandant si elle ne devrait pas dormir, plutôt. Katie avait l'air assez fatiguée pour faire le tour de l'horloge. En même temps, elle savait aussi que, dans cet état, dans une maison inconnue, et sur ce matelas pourri, elle risquait aussi de ne pas dormir tant que ça. Personne n'arrivait vraiment à bien dormir dernièrement. Finalement, elle rouvrit ses immenses yeux et, pour une des premières fois de sa vie peut-être, Angelina arriva à se dire que oh mon dieu, je l'aime. Elle le savait, depuis longtemps, se l'avouait depuis peu, mais jamais elle n'avait vraiment osé le penser. Le blocage restait, toujours, l'empêchait d'avancer autrement que les yeux bandés dans cet étrange sentiment qui lui coupait la respiration dès qu'elle était avec elle. Elle voulu parler, mais Katie la coupa soudain. « Tu ne m'as aps dit ce que tu faisais là. » Elle ne voulait pas lui dire. « Tu es alliée avec les insurgés, alors ? » La gorge nouée, un peu hésitant sur ce que Katie pouvait bien savoir, elle acquiesça doucement. « Je me souviens que je me suis demandée longtemps où tu avais bien pu aller, quand j'ai vu que tu n'étais pas là à l'exécution des... Des rebuts. » Angelina devint livide à ces mots, sa gorge se noua, sa salive eu du mal à descendre le long de l’œsophage. Elle ne voulait pas répondre à cela non plus. « Et Alicia, qu'est-ce quelle faisait à Herpo Creek, elle ? Je ne comprends pas ce qui s'est passé là-bas, je ne comprends pas non plus ce qu'il se passe ici. » Trop de questions auxquelles Angelina ne voulait pas répondre. Parce qu'elle avait trop peur de la voir la quitter avant même pouvoir dire ce qu'elle voulait lui dire. « Je crois que tu en sais beaucoup plus long que moi sur pas mal de choses. » Elle baissa définitivement les yeux, incapable de dire le moindre mot à cela, tout se bloquait en elle, même l'air refusait de sortir. « Je me demande ce qui me serait arrivé si tu ne m'avais pas retrouvée. » Cette fois-ci, elle ferma même les yeux, retenant un gémissement, parce qu'elle savait, elle, ce qui lui serait arrivée. Elle était habituée à Claws maintenant, et à comment elle traitait les prisonniers. Elle ne voulait pas que cela arrive à Katie. Elle préférait qu'elle la haïsse, et qu'elle la quitte, à jamais, plutôt que de la laisser un instant entre les griffes de Claws. Et ce fut cette pensée qui la fit rouvrir les yeux, et la regarder, et même poser quelques doigts sur la main posée sur son bras et, surtout, à parler, enfin.
« Katie... » Elle détestait la part d'elle qui aimait tellement prononcer ces deux petites syllabes. « ... Alicia et moi, et tous les autres, c'est nous qui avons fait brûler Herpo Creek. » Ses doigts s'accrochèrent à la main de Katie, essayant de la retenir de partir. « Ecoute-moi, Katie. Ils ont eu mon père, ils lui ont fait ce qu'ils t'ont fait et... depuis... j'ai fait beaucoup de choses Katie. Des choses terribles, mais des choses qui, si elles peuvent aider à vaincre les mangemorts, ne sont pas si terribles. » Elle ne voulait pas en parler plus que cela, ce n'était pas cela qu'elle voulait lui dire. Elle s'accrocha à son regard et sa voix, qui dernièrement ne connaissait plus l'émotion, se remplissait de supplications. « Katie, je... je veux te dire quelque chose... Je veux que tu saches que... » Elle hésita un instant à juste ne rien dire, la laisser la haïr, et partir, et se dire qu'au moins, elle avait pu la sauver une fois. Mais Doxy la traiterait de poule mouillée, et elle ne le supporterait pas. Et puis, sans se mentir, ces mots lui brûlaient la gorge depuis bien trop d'années pour les retenir maintenant. « Je veux que tu saches, que, tu sais, Katie, j'arrêterai tout, tout ça, si tu me le demandes. » Elle tremblait à cette simple idée mais elle savait, pourtant, au plus profond d'elle-même, qu'un simple regard de Katie pourrait lui faire faire les pires horreurs comme les plus grandes merveilles. Tout, elle faisait tout pour Katie, depuis longtemps maintenant. « Si tu me le demandes, je ne verrai plus Cl- Alicia, ni Cormac, et je resterai avec toi, et je te promets que je serai là pour toi, et que je serai tout ce que tu veux que je sois. Si tu me le demandes, je te jure que je ne tuerai plus, plus personne, et j'abandonnerai tout, tu sais, pour toi. » Elle avait l'impression d'exploser en même temps, tant tout ce qu'elle disait sonnait juste, et vrai, et c'était comme si quelque chose de très lourd et de très petit s'était toujours caché quelque part dans un tout petit coin de son cœur et, à présent, commençait à s'étendre, inexorablement, pour prendre toute la place disponible. Elle avait à la fois l'impression d'être en sécurité chez elle et au cœur d'un volcan enragé. Elle risquait sa vie, et en même temps elle n'avait jamais été aussi confortable. Elle n'était pas habituée à ressentir tout cela en même temps. Angelina n'était pas aussi compliquée d'habitude. « Pour toi Katie, je ne serai plus Rocket. Je serai juste Angie, ton Angie, pour autant de temps que tu le voudras... » Elle prit une profonde inspiration, tremblante, implorante et exalté à la fois. « ... parce que je t'aime, Katie, et je t'ai toujours aimée, et je t'aimerai toujours, si tu m'en laisses l'occasion. » Elle retint les larmes qui, insidieuses, cherchèrent à déborder de ses yeux chargés d'une émotion qu'elle n'était plus habituée à ressentir, dans sa cage métallique de bête féroce. « Je suis désolée... de le dire maintenant... comme ça... ici... mais je ne sais pas quand et si je te reverrai un jour et... avant que tu ne partes, je voulais que tu saches cela. Que quelqu'un, quelqu'un qui te connaît vraiment, t'aimeras toujours. » Elle se demanda, en fixant le magnifique visage de Katie, pourquoi cette phrase qui jusque là avait été si complexe ne serait-ce qu'à penser, était ce jour-là si facile à répéter. |
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WIZARD • always the first casuality Katie Bell ‹ inscription : 10/10/2016
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‹ maison : de Gryffondor
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : est en bois de cèdre pour sa force de caractère et sa loyauté, munie d'un cœur en crin de licorne et mesure 28,6 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3243
‹ réputation : je suis une joueuse de Quidditch de talent dont la carrière a été marqué par plusieurs éclats. (...)
‹ particularité : affreusement naïve et possède une capacité de déni incroyable.
‹ faits : j'ai soutenu les Insurgés au tout début de la guerre, que j'ai tenté de sauver Alicia lorsqu'elle était détenue par Adele Bones, qu'après m'être faite attraper, on m'a fait promettre mon soutient indéfectible au Ministère (ils ont tué mon père moldu pour faire bonne mesure et me faire comprendre jusqu'où ils étaient prêts à aller - tuer ma mère également - pour acheter mon positionnement politique); qu'après l'exécution des rebuts, j'ai été décrétée dissidente et ai subi un lavage de cerveau ; que j'ai participé à la bataille de Pré-au-lard mais en arrière plan, aidant pour les soins et les besoins de première ligne ; qu'aujourd'hui, je tente de me refaire, même si la culpabilité continue de me tarauder.
‹ résidence : chez Zacharias Smith, la maison de campagne que j'avais achetée en temps de guerre étant trop loin du centre avec l'interdiction de transplaner.
‹ patronus : un rouge-gorge
‹ épouvantard : les corps sans vie de mes amies les plus proches. Pour l'heure, il se pourrait bien que l'épouvantard soit devenu réalité mais, je n'en sais rien et parfois je préfère rester dans l’ignorance.
‹ risèd : mes parents, m'offrant leur pardon pour ce que je leur ai fait subir.
| I would like to leave this city this old town don't smell too pretty and when I leave this island I book myself into a soul asylum. I can feel the warning signs running around my mind. So here I go, I'm still scratching around in the same old hole. My body feels young but my mind is very old. So what do you say? You can't give me the dreams that are mine anyway and when I leave this planet you know I'd stay but I just can't stand it, and I can feel the warning signs running around my mind.(Aurora – half the world away) Mais qu'est-ce que tu racontes, Angie ? Les mots se répercutaient dans le désordre dans son cerveau, s'entrechoquaient bruyamment et tout ce qu'elle parvenait à entendre vraiment était son prénom, prononcé à plusieurs reprises comme dans une tentative désespérée pour garder son attention défaillante. Elle avait entendu suffisamment, cependant, pour savoir qu'elle ne voulait plus l'écouter. Ça avait été une erreur de venir ic – commença-t-elle à penser, avant de se souvenir qu'elle n'était pas là de son plein gré et que par conséquent, il était évident d'éprouver une telle envie de partir au plus vite. Ils étaient tous devenus fous, Angie était devenu folle ou peut-être que, comme elle l'avait craint jusqu'ici, était-elle morte. Pour de bon. Celle qu'elle croyait avoir retrouvée n'aurait jamais fait une chose pareille (ah non?), et Katie en était tellement convaincue qu'elle peinait à assimiler pleinement l'aveu de Johnson. C'est nous qui avons fait brûler Herpo Creek. Katie s'aperçut de la force qu'elle mettait à essayer de se soustraire à la poigne d'Angelina sans y arriver tant ce qu'elle entendait la révulsait. « Katie, je... je veux te dire quelque chose... Je veux que tu saches que... » Et pendant le silence qui suivit, Katie ne parvint pas à trouver ce qu'elle pouvait bien avoir à savoir de plus que ce qu'elle venait d'apprendre. Ils avaient brûlé Herpo Creek. Elle, Alicia, même ce foutu McLaggen qui surgissait de son passé comme une aberration. « Je veux que tu saches, que, tu sais, Katie, j'arrêterai tout, tout ça, si tu me le demandes. – Quoi ? » demanda-t-elle, agacée de s'apercevoir qu'elle changeait de sujet, juste comme ça, après lui avoir jeté au visage qu'elle avait décimé tout un quartier comme si ça n'avait strictement aucune espèce d'importance. « Si tu me le demandes, je ne verrai plus Cl- Alicia, ni Cormac, et je resterai avec toi, et je te promets que je serai là pour toi, et que je serai tout ce que tu veux que je sois. Si tu me le demandes, je te jure que je ne tuerai plus, plus personne, et j'abandonnerai tout, tu sais, pour toi. » Malgré elle, malgré la rage et le dégoût et l'incompréhension qui se battaient en elle et menaçaient d'exploser en elle ne savait trop quoi, Katie sentait les mots d'Angelina couler comme de l'or et atteindre une part reculée de son esprit, déclencher des alarmes restées en sommeil depuis longtemps. Sans avoir idée de la finalité de ce qu'elle avait commencé à déballer, elle ne pouvait nier que le ton de sa voix avait quelque chose d'inhabituel qui méritait au moins son attention. Et elle faisait tous les efforts du monde pour ne pas s'enfuir à nouveau, digérant la montagne de révélations que Johnson semblait décidée à lui faire au pire moment de toute son existence, lui semblait-il. « Pour toi Katie, je ne serai plus Rocket. Je serai juste Angie, ton Angie, pour autant de temps que tu le voudras... » Elle avait le regard prudent, et les sourcils froncés, et les lèvres résolument closes et le cœur qui battait de manière anarchique et Merlin, si elle avait pu lui dire de ne pas continuer, pas tout de suite, parce qu'elle n'était pas prête à entendre une chose pareil maintenant et – « ... parce que je t'aime, Katie, et je t'ai toujours aimée, et je t'aimerai toujours, si tu m'en laisses l'occasion. » Elle l'avait dit, et elle, elle – une intense chaleur s'insinua en elle. Ses joues s'enflammèrent et elle détourna pudiquement le regard, peut-être pour ne pas voir l'émotion dans celui d'Angie, ou peut-être pour ne pas montrer celle qui la prenait à la gorge et troublait sa vue. Ses yeux s'attardèrent sur leurs mains liées. « Je suis désolée... de le dire maintenant... comme ça... ici... mais je ne sais pas quand et si je te reverrai un jour et... avant que tu ne partes, je voulais que tu saches cela. Que quelqu'un, quelqu'un qui te connaît vraiment, t'aimeras toujours. » Un silence cotonneux s'installa entre elle. Angelina semblait ne plus rien avoir à dire, semblait, peut-être, attendre une réponse de sa part. Katie, elle, fixait sa main emprisonnée dans celle d'Angelina et éprouva soudain le besoin de la retirer. Ce qu'elle fit, avant d'enfouir son visage dans ses paumes, en serrant les paupières le plus fort possible (comme si ça pouvait calmer la tempête qui s'agitait sous son crâne). Elle n'avait aucun droit de lui en vouloir, aucun. Et pourtant, mêlée à la stupeur qui lui scellait les lèvres, la colère bouillait en arrière-plan, donnait raison aux excuses jetées à la suite avec empressement : Angelina n'aurait pas pu trouver pire moment, en effet, pour se déclarer. À quoi s'attendait Angelina, là, tout de suite ? À un aveu dans le même genre ? Mais, elle était incapable de lui offrir quoi que ce soit elle, elle la prenait de court après lui avoir dit sans détour que le carnage qu'elle avait vu était de son fait, et puis, à quoi bon par Merlin, à quoi bon lui dire tout ça maintenant – « Et Sainte-Mangouste, c'était vous aussi ? » lança-t-elle d'une voix tendue, où un poil d'hystérie perçait insidieusement. Elle sentait les larmes couler et les écrasait nerveusement sur ses joues avec ses paumes. Maintenant, elle lui en voulait de la faire pleurer. Et elle s'en voulait de ne pas être capable de la regarder. « J'ai – désolée, je vais juste – prendre l'air. »
J'ai. Besoin. D'air.
Elle courut presque pour quitter la pièce, dévala l'escalier, passa en trombe dans la cuisine qu'occupait encore Cormac et s'arrêta une fois dehors, happée par la nappe de brouillard qui s'était abattue sur la nuit glaciale. L'air était immobile, chargé d'humidité et on ne distinguait pas une seule étoile dans le ciel. Katie inspira profondément, se forçant à reprendre ses esprits. Elle se sentait atrocement mal, complètement nulle, vraiment minable, affreusement en colère et n'arrivait tout simplement pas à relativiser ce qui était en train de se passer. « Tu ne devrais pas partir maintenant, on y voit comme dans de la merde, cette nuit. » D'un geste empressé, elle balaya les dernières traces de larmes sur ses joues et jeta un regard torve à Cormac, qui s'appuya nonchalamment contre l'encadrement de la porte, enveloppé dans une grande cape pour se protéger du froid. Elle-même commençait à claquer des dents. « Je ne compte pas partir, » répondit-elle du tac au tac, en sachant pertinemment que c'était la vérité. Elle avait voulu pourtant, se barrer en courant, quitter le repaire où elle était cloîtrée depuis la veille mais, pour aller où ? La semaine passée constituait un bouillon informe de vagues souvenirs et impressions où son but premier s'était perdu dans la course effrénée vers la liberté ; bien que bref, le sommeil avait un peu remis l'ordre de ses priorités à jour, ajouté la pointe de bon-sens qui lui avait tant manqué dans la confusion qui avait suivi le recouvrement de ses souvenirs. En tête de liste se trouvait la nécessité de rester en vie, chose impossible si elle se (re)mettait à cavaler seule dans la nature (idée totalement stupide). Mais qu'est-ce qu'elle avait à penser à fuir, fuir encore, (elle ne faisait que ça bon sang, elle n'était bonne qu'à tourner le dos à ses problèmes, lâche lâche lâche), quand Angelina devait probablement la haïr là-haut, et qu'elle avait sûrement toutes les raisons de le faire. A dire vrai, elle-même se haïssait plus que personne. C'était simplement que... Elle repensa à Alicia, à son regard fou, au massacre qui avait dévasté Herpo Creek, au ton désolé d'Angelina, à cette phrase qu'elle lui avait dite, à propos de son père, et qu'elle ne voulait pas comprendre. Que lui avaient-ils fait, au juste ? Elle refusait d'y penser et ferma son esprit à ces questions odieuses qui fourmillaient sous son crâne. Elle avait ce bouillon de culture qui s'agitait sous son crâne et qui menaçait d'éclater, et flottant sur ce marasme de questions sans réponses, les mots d'Angie tournaient en boucle et taclaient son esprit, flagellait sa conscience. La honte monta comme une vague et noya sa colère.
« Tu sais qu'elle n'attend rien de toi, sinon de l'écouter. » Ta gueule Cormac, ferme-la, je vais t'en m- – « Je sais. » Sa voix se brisa. « Je sais. » Bien sûr qu'Angelina n'attendait rien de tel qu'une réponse de sa part, qu'elle avait simplement eu besoin de le dire dans un moment où elles étaient aussi surprises – et heureuses – de se retrouver qu'incertaines de se revoir le lendemain. Son aveu n'était rien d'autre que ça, alors pourquoi se sentait-elle acculée de la sorte, pourquoi se sentait-elle comme face à, un choix ? Cornélien. C'était idiot, sa réaction était idiote, elle était idiote et rien ne justifiait sa réaction. Retournes-y. Vas-y, vas-y vas-y vas-y. Katie inspira longuement, les poumons heurtés par le froid. Le regard de Cormac lui vrillait le dos et la mettait mal à l'aise. Elle finit enfin par lui tourner les talons sans le regarder et remonta dans la chambre du haut, où elle retrouva Angelina, statufiée dans le noir. Elle n'avait pas bougé. Katie observa sa silhouette qui se détachait discrètement sur le fond obscur de la pièce. « Pardon. » souffla-t-elle dans un murmure honteux, douloureux. Ses pas la ramenèrent à elle, et elle s'assit de nouveau sur le matelas, à côté d'elle. « Je suis vraiment... » Angie ne saurait jamais ce qu'elle était vraiment, et Katie enchaîna, la gorge nouée. « Tu sais que je tiens à toi plus que personne Angie. Je m'attendais certainement pas à... ce que tu me dises tout ça, je suis désolée de l'avoir pris de cette manière. » Elle regardait ses mains, ses jambes croisées, ses épaules contractées, tout sauf son visage. « Je suis contente de t'avoir retrouvée, tu sais. Tu m'avais manquée. » conclut-elle simplement, consciente qu'aucune réponse n'avait été proférée, qu'elle contournait le problème (comme à chaque fois). « Vraiment. » Et enfin, elle la regarda dans les yeux. Elle réalisa à quel point Angelina avait manqué à sa vie depuis son départ, comme son existence avait parue creuse sans sa rage de vivre et son humour piquant.
« Ange ? Est-ce que... est-ce que vous avez des projets ? » demanda-t-elle d'une petite voix après un long moment de silence. « Ou est-ce que vous comptez rester ici ? » Quels sont vos plans ? Elle n'en avait aucun, ne savait probablement rien des batailles et des guerres intestines que se livraient les sorciers. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait perdu pied avec la réalité. Son ignorance crasse la figeait de béatitude et nourrissait en elle un besoin vital de se racheter, de toutes les manières possibles. Envers ses parents, envers elle-même, envers Angelina. « Tout à l'heure, tu – tu avais l'air de penser que j'allais partir. Mais je n'ai aucun projet, rien, alors si vous vouliez bien que – je sais pas, que je vous accompagne ? Je te jure que même Cormac n'aura pas à se plaindre de moi. » Ne me laisse pas, pardonne-moi, même toi tu ne regretteras pas ma présence, je ne serai plus ni bête, ni méchante, je serai juste Katie, celle d'avant, je te le promets, s'il te plaît. Take me with you. |
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| Kage My body is a cage that keeps me From dancing with the one I love But my mind holds the key. I'm standing on a stage Of fear and self-doubt. It's a hollow play But they'll clap anyway Les oreilles d'Angelina étaient un étrange mélange de coton et de papier de verre. Le coton était le reste du monde et la voix de Katie était le papier de verre. Elle pouvait entendre, par exemple, sa propre respiration mais comme si elle était ailleurs. Des bruits, au rez-de-chaussée, parvenaient aussi jusqu'à eux, prouvant que Doxy était toujours là. Le vent, par la fenêtre, et les bruits de la rue moldue lui parvenaient aussi comme venant de très loin. Tout ce qui concernait Katie, cependant, était comme exaspéré. Cela s'était toujours passé comme ça, tout au court de sa vie, cela n'avait jamais été aussi flagrant qu'en cet instant. C'était maintenant, après un an de séparation, après avoir cherché pendant tant de temps à l'effacer comme elle avait pu en effacer tant d'autres, sans succès, qu'elle réalisait à quel point tout ce qu'elle avait fait, cela avait été pour Katie. A quel point elle pourrait encore faire tant de choses pour elle. Comme, devant elle, elle était quelqu'un d'absolument différent que ce à quoi les autres étaient habitués. Devant Katie, Angelina avait toujours été prévenante, attentive, pleine de pardon et devait même, souvent, retenir des gestes de tendresse. Elle savait que, pour elle, elle pourrait abandonner sa réputation de frigide et de brute, et qu'elle pourrait se dévouer uniquement à son bien être. Si elle la laissait faire.
On peut toujours s'attendre au rejet. En vérité, on s'attend bien plus souvent au rejet qu'à l'amour réciproque, et on est même presque toujours surpris de ce dernier. Angelina n'avait, à aucun moment, espéré concrètement que Katie lui saute au cou pour l'embrasser et lui dire qu'elle aussi. Cela n'avait jamais été un projet ou une option consciente. Pourtant, il serait mentir que de nier qu'elle n'avait pas eu, dans un coin de sa tête, une petite voix qui lui avait soufflé que peut-être... Elle pourrait... Elle lui dirait... Pas grand chose, pas quelque chose de... Juste... Peut-être que de l'entendre le dire elle pourrait réaliser que, au final, Angelina n'était pas juste une amie pour elle et que quelque chose de plus s'était réveillé en elle, à cet instant. Alors non, Angelina ne s'était pas attendu au feu d'artifice. Elle aurait même voulu ne s'être attendu à rien, et accueillir sereinement la réaction de Katie. Être assez forte pour tenir sur ses épaules le poids de l'amour impossible. Arriver à être soulagée de l'avoir dit. S'accrocher à la conviction que, ce qui est important, c'est vraiment juste qu'elle sache.
Toutes les préparations, tous les murs d'acier, tout le pessimisme d'Angelina ne purent la protéger de la brûlure intense qu'elle ressentit en sentant la main de Katie lui échapper. Aucun entrainement, nul déni ne pouvait la protéger de la noyade de cet instant. Le coton se transformait, brusquement, en un océan violent agressant ses oreilles, envahissant sa gorge, exerçant une pression incommensurable sur son corps soudain fragile et malmené par chacun de ses gestes, et chacun de ses mots. Avec effroi, elle la regarda enfouir son visage dans ses mains, comme si elle venait d'entendre la pire des nouvelles. Elle voulu parler, expliquer, voire retirer ses paroles mais tout restait bloqué, attendant sagement le jugement. « Et Sainte-Mangouste, c'était vous aussi ? » Et Sainte-Mangouste, c'était vous aussi? Voilà. Sa réaction à sa déclaration d'amour, c'était ça. Angelina venait de lui présenter son cœur sur un plateau d'argent, lui exposant toutes ses pensées les plus enfouies, lui promettant des choses que d'autres auraient peut-être bien plus mérité qu'elle et Katie... Katie... Katie ne faisait que répondre aux phrases d'avant, celles qu'Angelina avait pensé pouvoir effacer avec tout le reste.
Angelina ne vit pas Katie quitter la pièce, tout comme elle ne l'entendit pas dire qu'elle avait besoin d'air. Elle resta là, immobile, à essayer de comprendre ce qu'il venait de lui tomber dessus. C'était comme si cela ne s'était pas vraiment passé. Elle n'avait pas pu se déclarer, et Katie n'avait pas pu la rejeter de façon aussi abrupte et aussi... aussi cruelle. Sa Bell n'était pas si cruelle que cela, elle n'était pas capable de lui faire mal de façon aussi profonde et aussi consciente. Être avec Katie Bell, cela avait toujours été la sûreté d'avoir leurs émotions préservées. Ces dernières années, elles avaient toujours tout fait pour ne pas dire ce qu'elles pensaient réellement, uniquement dans le but de se protéger l'une l'autre. Elles s'étaient si longtemps obligées à s'arrondir l'une devant l'autre... Est-ce qu'à présent, tout devait voler en éclat ? S'était-elle dévoilée trop tard ?
Concrètement, Angelina n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il venait de lui arriver. La chute, si abrupte, fut si longue qu'elle n'eut pas l'opportunité d'en recevoir la profondeur du choc. Plus tard, sa séparation avec Katie mettrait aussi un temps infini avant d'être véritablement intégré. Ce n'était pas comme de se faire plaquer par Fred Weasley. Cela n'avait rien à voir avec tout ce qu'elle avait pu connaître jusque là puisque, de toute manière, à ses yeux, il n'y avait jamais eu qu'elle, que Katie. Elle était juste incapable d'arrêter de l'aimer. Même en cet instant, assise sur le lit de fortune, à fixer l'obscurité sans bouger, elle essayait, en vain, de lui en vouloir. Elle en était incapable. Il lui était juste absolument inconcevable de la rejeter. Elle était là, face à son âme brisée, et elle savait que passées les heures nécessaires à s'en remettre, elle se redresserait et ferait tout pour organiser son départ vers la sûreté.
Après tout, il n'y avait jamais eu aucun espoir, alors abandonner ne devrait pas être si compliqué que cela, n'est-ce pas ?
Angelina n'entendit pas Katie rentrer de nouveau la pièce. Sa voix, comme du papier de verre, lui lacéra les oreilles. « Pardon. » Angelina déglutit, réalisant soudain que l'obscurité lui était tombée dessus et qu'elle devait avoir l'air bien pitoyable. Elle voulait reprendre le contrôle d'elle-même, et de ses émotions, mais même lorsque Katie vint s'asseoir à côté d'elle, elle ne réussit pas à reprendre une contenance. Son visage, toujours, restait décomposé, absent, et les yeux qu'elle posa vers elle étaient hantés par une crainte bien plus viscérale que celle qu'elle montrait parfois sur le champ de bataille. Elle craignait, à présent, chaque mot de Katie. Elle ne pouvait maintenant plus ignorer que c'était sa voix, plus que n'importe quelle autre, qui avait la capacité de lui faire du mal. « Je suis vraiment... » Angelina déglutit, nerveuse, mais Katie ne termina jamais sa phrase. « Tu sais que je tiens à toi plus que personne Angie. Je m'attendais certainement pas à... ce que tu me dises tout ça, je suis désolée de l'avoir pris de cette manière. » La mâchoire d'Angelina n'esquissa pas un mouvement. Elle ne se sentait pas capable de lui faire croire que ce n'était pas grave. Qu'elle oublierait. Qu'elle ne venait pas de réaliser tout ce qu'elle craignait le plus. Elle n'arrivait même pas, en cet instant, à s'accrocher aux tendresses dans les paroles de son ancienne meilleure amie. « Je suis contente de t'avoir retrouvée, tu sais. Tu m'avais manquée. » Angelina sentit un haut-le-cœur la secouer, à ces mots, et ses mains se levèrent brusquement pour cacher son visage, noyant dans ses doigts l'espèce de convulsion qui menaçait de la détruire à tout instant. « Vraiment. » Contre sa paume, ses lèvres tremblaient, d'une émotion contenue qu'elle n'arrivait pas à expliciter. Elle réussit cependant à ravaler ce quelque chose qui avait failli sortir pour la regarder de nouveau.
Angelina se brûla, une énième fois, à ces yeux bleus. Subjuguée, encore, par son regard elle se sentit affreusement mieux et rassurée, de sentir l'honnêteté dans son regard. Elle n'aurait jamais du lui pardonner ce qu'elle lui avait fait. Une autre que Katie se serait fait refaire le portrait d'oser réapparaître devant elle. Mais pas elle. Angelina pardonnait tout à Katie et, en cet instant, elle était encore si belle, et sa simple vision lui réchauffait tant le cœur qu'elle sombra, pour ce qui ne saurait pas être la dernière fois, dans le piège de cet océan tranquille. Elle se remit à respirer, et l'oxygène irrigua ses muscles tendus à l'extrême alors qu'elle laissait la voix de Katie la caresser doucement. « Angie ? Est-ce que... est-ce que vous avez des projets ? » Elle sentait son cœur battre à tout rompre, de nouveau, à cette question, et à toutes les ouvertures qu'elle permettait. « Ou est-ce que vous comptez rester ici ? » Encore un peu, Angelina la regarda se débattre avec ses mots. Elle n'osait pas trop comprendre, et encore moins croire, ce que Katie était en train de lui dire. Elle attendit donc, comme un animal craintif attend de voir que l'étranger ne va pas lui faire de mal. Comme si quelques minutes de plus de calme pouvait prouver ses intentions pacifistes. « Tout à l'heure, tu – tu avais l'air de penser que j'allais partir. Mais je n'ai aucun projet, rien, alors si vous vouliez bien que – je sais pas, que je vous accompagne ? Je te jure que même Cormac n'aura pas à se plaindre de moi. »
La seule chose qui empêcha Angelina d'accepter sur le champ fut l'effort qu'elle du fournir de ne pas soudainement la prendre dans ses bras. Elle sentit ses mains, sur ses genoux, trembler et se serrer l'une contre l'autre pour retenir la brusque pulsion. Elle se racla la gorge, et se détacha enfin de son regard hypnotisant pour affronter de nouveau l'obscurité, et reprendre son calme. Elle ferma même un instant les yeux, cherchant à reconstruire ses propres pensées, avant de se diriger de nouveau vers elle. Elle avait, de nouveau l'impression, de se tenir au bord d'un précipice. Comme si chaque mot qu'elle prononcerait pourrait causer de voir de nouveau Katie s'éloigner d'elle. Elle se demanda si elle arriverait un jour à être de nouveau sereine à ses côtés, et si elle l'avait jamais été. « Bien sûr, que tu peux m'accompagner. Je te l'ai dit. » Angelina fera tout pour Katie, cette loi, enfin prononcée, sonne encore plus clairement dans sa tête. « Les mangemorts sont arrivés à Pré-au-Lard hier, tout le monde est en train de se rejoindre là-bas pour combattre l'attaque... Visiblement tout se passe là-bas. Je compte y aller. » Elle déglutit, retourna son regard vers la femme à ses côtés. « Avec toi, si tu veux bien... Ou ailleurs, si tu préfères. Je doute cependant que Cl-... enfin qu'Alicia soit de la partie. » Elle eu un sourire amer, mais prudent.
Elle était en train de lui promettre de se dissocier de Claws pour elle, et il n'y avait pas besoin de s'appeler Katie Bell pour se douter qu'Angelina Johnson ne se séparait jamais volontairement de sa jumelle. Il n'y avait cependant que Katie Bell pour ignorer qu'elle était capable de bien pire, pour elle. |
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