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sujet; Myth #2 + still want it all |
WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it allI see swimming pools and living rooms and aeroplanes, I see a little house on a hill and children's names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray... But everything is shattering. Only fools fall for you, only fools. 19DEC. 03. Les nuits sont péniblement longues et peu reposantes. La sensation s'était apaisée ces derniers temps, avec la réconciliation, mais à présent... l'inconfort est de retour à pleine intensité. Induit par une sensation de perte irrationnelle, puisque Mylan est encore là... Il a juste l'impression que rien ne sera jamais pareil désormais. Ou est-ce lui qui est particulièrement défaitiste, fataliste ? Son humeur oscille, indescriptible. Il est dépité, en colère, blessé, inquiet — non, terrifié par les jours qui se profilent. Terrifié parce que le passé qui les rattrape est de mauvais augure pour les semaines à venir, boomerang incandescent sur le point de les calciner vivants. Il est tétanisé parce qu'autant il s'efforce de le nier, autant envisager l'avenir sans Mylan lui est déjà insupportable. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal, c'est trop tôt pour une telle dépendance, beaucoup trop- Mais ce n'est pas juste. Il a l'impression d'avoir attendu des siècles de le croiser enfin, seulement pour se le faire arracher pour des erreurs déjà partiellement expiées. Heath aurait préféré ne jamais avoir à savoir. En dépit de ses reproches, il est lâche, se languit du bonheur inconscient, de la page définitivement tournée une fois les crimes révélés. Il aurait été tellement plus facile ne jamais savoir. Heath se passe une main lasse sur le visage, soulagé de s'apercevoir que l'heure est à peu près assez décente pour qu'il disparaisse sans sembler fuir. Même s'il s'agit exactement de ce qu'il se prépare à faire. Il s'extirpe du lit, traverse l'appartement à pas de loup, veillant à ne pas rompre le sommeil agité de Mylan, à ne pas s'attarder non plus à l'entrée du salon. Il ne veut pas le voir. Peur de craquer, peut-être. Peur de s'effondrer. Son passage dans la salle de bain est aussi bref que possible, son retour silencieux. Une part de lui voudrait- voudrait profiter du laps de temps imparti, du sursis, une autre voudrait s'éloigner tant qu'il en est encore temps, au cas où. En vue d'une potentielle séparation. S'il faut qu'un procès s'achève de la pire des façons... il n'est pas certain de pouvoir l'assumer. Attendre que les mois s'effritent et ses sentiments avec, et qu'on lui rende un monstre, torturé, démonté. Le jeune homme se prépare, l'esprit ailleurs et les membres gourds, lourds de fatigue. Son image dans le miroir est apathique, son reflet est accusateur, ses cernes le blâment de s'embourber dans les questions sans réponses au lieu de tout simplement vivre. Mais Mylan est un meurtrier. Mylan est un tortionnaire, Mylan est un survivant. Il ne sait même plus comment le confronter... Il a tellement tellement tellement peur de le perdre, de l'avoir déjà perdu, et les questions gangrènent son esprit encore et encore, cercle vicieux lancinant, oppressant. Elles le harcèlent, le submergent, l'étranglent, tempête suffoquante de tourmente et de perdition — il veut que ça cesse, il faut que ça cesse et sous le coup d'une impulsion, comme pour s'y arracher, pour s'empêcher d'y penser, Heath envoie son poing dans la glace. Il n'a pas le courage de Gryffondor, mais l'espace d'un instant il en a la stupidité ; la douleur fuse en une réponse immédiate, éclate le long de son bras tandis que la surface se fend, teintée de sang. Merde, merde, il persiffle en agrippant son poignet. Qu'est-ce qu'il fait de lui ? Qu'est-ce que cet homme fait de lui ? Un nœud de nerfs, une âme en vrac, ce n'est pas Heath ça, ce n'est pas lui. Les yeux clos, il se laisse choir sur le bord du lit, tête rejetée en avant et coudes sur ses genoux écartés, talons des mains plaqués sur ses tempes. Sa cravate pend lamentablement de part et d'autre de son cou — il ne l'avait pas encore nouée et oh, c'était un geste stupide, pourquoi ne l'a-t-il pas tout simplement attachée avant de faire l'idiot ? Tout l'agite un peu plus, le moindre détail ajoute à sa contrariété, il a besoin de- besoin de crier sur quelqu'un, sur quelque chose, besoin d'expier cette boule d'angoisse pour pouvoir respirer- Et pourtant quelque chose en lui le nargue, le traite d'égocentrique, d'égoïste. De quel droit se met-il dans cet état ? De quel droit ? Ce n'est pas lui qu'on menace d'être cloîtré en enfer, ce n'est pas lui qu'on a tiré de là-bas pour l'utiliser puis le damner à nouveau. Et lui, que fait-il ? Il ajoute au fardeau. Il accuse et flagelle comme si Azkaban n'était pas assez, comme si les détraqueurs n'étaient pas déjà beaucoup trop. Heath passe ses mains tremblantes sur son visage, souillant l'épiderme au passage, mais les préoccupations à des lieux de là. ça le rend malade, ça lui donne la nausée de penser à Mylan en proie à ces montres, ça le rend tellement dingue et- Heath...? C'est à peine un murmure, c'est hésitant, comme s'il lui demandait la permission de respirer le même air que lui. Heath lève brusquement la tête pour se heurter à sa mine si hantée, et s'il est déjà ainsi maintenant, que restera-t-il de sa sanité d'esprit après Azkaban ? Mylan dans le chambranle de la porte. Mylan qui peut-être ne sera bientôt plus là. Mylan Mylan Mylan si près et pourtant si loin, comme déjà à des miles de lui. Je ne veux pas qu'ils t'emmènent, il avoue tout bas sans l'avoir calculé, sans l'avoir voulu, mais c'est assourdissant, un cri du cœur. J'vais pas le supporter Mylan, je peux pas- je ne peux pas les laisser t'emmener- Et la seule idée lui fait glisser ses phalanges frémissantes entre ses mèches défaites, tirer, de frustration, bouleversé. Pour combien de temps ? I-ils t'avaient enfermé pour combien de temps ? Combien de mois encore à tirer, Merlin, et si cela se compte en termes d'années ? La façade s'effrite complètement et sans la façade Heath n'est rien, sans la carapace Heath n'est qu'une loque pathétique et dépassée, déphasée, incapable d'avancer et c'est ce qu'il sera si on lui arrache Mylan, il sait que c'est tout ce qu'il sera. La sensation d'injustice est déchirante, il a l'impression qu'on tente de le priver d'oxygène- Je devrai t'attendre ? Impuissant, thorax béant, coupable de n'avoir rien pu faire pour l'aider. P-pendant qu'ils te voleront ton âme, qu'ils t'arracheront nos souvenirs, je devrai juste attendre comme un con ici en espérant que tu sois encore un peu toi-même à ton retour ? Mais est-ce que tu- est-ce que tu reviendras seulement ? Il a cette impression atroce que Mylan disparaîtra, il a tout le temps cette impression qu'il n'attend que de s'effacer à présent que la vérité a éclaté. Il a cette impression atroce que Mylan se pendra avec la première corde venue plutôt que de retourner là-bas et il a vraiment, il a vraiment très peur. L'élancement déchirant de sa main tempère juste un peu les vertiges, le raccroche juste assez à la réalité pour que l'affolement ne lui fasse pas perdre la tête. Toute notion du temps ou du travail oublié, il se redresse, trébuchant à moitié, pour accrocher ses phalanges au col de Mylan, le secouer comme si l'envie de le frapper lui rongeait les entrailles, mais ce sont ses lèvres qui s'écrasent sur les siennes. Ils ne se sont jamais embrassés ainsi — avec avidité, avec désespoir, avec tant de rage sous-jacente et d'affolement, comme si chaque seconde écoulée résonnait du tic-tac menaçant d'un sort d'explosion. Heath s'agrippe comme un naufragé et il se déteste pour ça, il se hait et se méprise parce que c'est Mylan qu'il devrait consoler, plutôt que de chercher le réconfort dans ses bras. Il devrait être fort pour eux deux et indulgent et il tente, il tente vraiment de rassembler ses esprits, mais il ne peut pas penser, il ne peut pas penser. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3368
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it all In restless dreams I walked alone. Narrow streets of cobblestone 'Neath the halo of a street lamp, I turned my collar to the cold and damp When my eyes were stabbed by the flash of a neon light That split the night And touched the sound of silence. 19 décembre 2003 • Même s’il ne veut pas rentrer, ni s’arracher à cette vue, il finit par faire trop froid et même les chiots se pressent devant la porte-fenêtre pour se mettre au chaud alors Mylan capitule et retourne à l’intérieur, tout frissonnant, ses mains frottant avec acharnement ses bras gelés. Il ne sait pas tellement quoi faire, ni même où se mettre, en attendant que Heath sorte de sa chambre et—et quoi ? Il ne sait même pas ce qui se passera, lorsque le cuistot se décidera à lui faire face et il n’est pas certain de vouloir le savoir, à vrai dire. Il va jusqu’à la cuisine où il ne tarde pas à voir Gold et Gansey devant leur gamelle vide alors Mylan les remplit de croquettes. C’est là qu’il perçoit le bruit sourd provenant de la chambre du cuistot, suivi de celui de quelque chose qui se brise et le jeune homme se fige, lèvres pincées et cœur cognant un peu trop vite. Le juron poussé par Heath est étouffé, mais perceptible et Mylan hésite. Il s’inquiète forcément et son premier réflexe est d’aller voir, mais se retrouver face à lui est probablement la dernière chose que Ravka souhaite maintenant alors… Mylan se balance sur ses pieds, hésitants, puis finit par marmonner un « Fuck it. » et ranger le paquet de croquettes, avant de se diriger vers la chambre du plus âgé. La porte est entrouverte et il s’arrête devant, la gorge nouée. Mais il finit par se décider, pousse le battant de bois et s’immobilise là, n’ose pas aller plus loin. « Heath… ? » murmure-t-il faiblement, incapable de trop élever la voix, de trop se faire remarquer. C’est là qu’il voit le sang sur son visage, puis sur sa main et d’un regard rapide, fait le lien avec le miroir brisé.
Déjà il fait un pas en avant, bouche ouverte, prêt à— « Je ne veux pas qu'ils t'emmènent, » c’est à peine audible, mais c’est un peu comme si Heath l’avait crié et Mylan se retrouve paralysé. « J'vais pas le supporter Mylan, je peux pas- je ne peux pas les laisser t'emmener- » Son cœur a un raté, alors qu’il reste planté là, comme incapable de comprendre. Il… ne le déteste pas ? « Pour combien de temps ? I-ils t'avaient enfermé pour combien de temps ? » Pour avoir tué un agent de la BPM, un employé modèle du gouvernement de Face de Serpent ? Il n’était pas censé mettre à nouveau un pied hors de cette prison. Ils ne l’ont pas dit clairement, mais c’est ce qu’il a compris, à ce procès qui n’en était même pas un, espèce d’entrevue étrange entre lui et des paires d’yeux mauvais. Ils n’ont pas prononcé le mot perpétuité mais Mylan a bien compris jusqu’à ce que mort s’en suive, lorsqu’il a croisé la route d’un Détraqueur pour la première fois. Il n’arrive pas à ouvrir la bouche, il n’arrive pas à le dire. Parce que son ancienne condamnation n’a probablement plus de valeur aujourd’hui, parce que peut-être que le temps sera réduit mais il est incapable d’imaginer ce qu’ils lui colleront cette fois. « Je devrai t’attendre ? » L’attendre ? L’attendre ? Merlin, pourquoi devrait-il l’attendre ? Pourquoi devrait-il attendre quelqu’un comme lui ? Il ne peut pas faire ça, il n’a pas à le faire. Personne ne l’a attendu la dernière fois, pas Fox, pas même Mood, pourquoi quelqu’un comme Heath l’attendrait, lui qui le connaît si peu, lui qu’il a trahi déjà trop de fois, lui à qui il a menti ?
« P-pendant qu'ils te voleront ton âme, qu'ils t'arracheront nos souvenirs, je devrai juste attendre comme un con ici en espérant que tu sois encore un peu toi-même à ton retour ? Mais est-ce que tu- est-ce que tu reviendras seulement ? » Nos souvenirs. C’est stupide mais sa vue se brouille. Nos souvenirs. Mylan secoue la tête, il ne veut pas y penser, il ne veut pas—il ne veut pas retourner là-bas, il ne veut pas—Il voit à peine Heath qui se relève, mais il sent ses mains qui agrippent son col et son premier réflexe est de se débattre et de s’arracher à cette prise qui crie danger mais la seconde d’après, les lèvres de Ravka s’écrasent sur les siennes et plus rien n’existe. Il ne réagit pas d’abord, parce qu’il ne réalise pas qu’après tout ça, Heath puisse encore vouloir le toucher, encore moins l’embrasser, parce qu’il y a encore cette part raisonnable de lui qui dit qu’il devrait empêcher Heath de faire ça parce qu’il est persuadé, parce que c’est sûr qu’au fond de lui, le cuistot doit le haïr, parce qu’il n’a pas le droit de le laisser approcher encore alors que c’est certain, il va disparaître.
Mais c’est vite balayé par tout le reste, par tout ce qui compte vraiment. Heath le touche et Mylan ne veut pas d’un monde où ça n’arrive pas, il ne veut plus jamais envisager la possibilité que ça n’arrive plus. Il hoquète, alors que contre les lèvres de Ravka, il reprend la première véritable bouffée d’air depuis hier soir. Il se sentait comme engourdi, insensible et le simple fait d’avoir les lèvres de Heath contre les siennes semble raviver tous ses sens. Tout lui raconter, dire la vérité comme ça, s’exposer et être mis face au rejet et à la peur du plus âgé lui a donné le sentiment d’être vide et les mots de Heath, ses mains, ses lèvres le comblent et il n’y a que ça, que ça et rien d’autre. Alors ses mains partent s’enfouir dans la nuque de Heath, ses ongles meurtrissent un peu la peau avant que ses doigts ne partent s’agripper aux cheveux noirs. Il s’accroche, désespéré et le baiser l’est tout autant, comme s’il en avait besoin pour respirer. Mais ce n’est pas assez, ça ne suffit pas, même s’il fout un bordel monstre dans la tignasse de Heath, même s’il dévore ses lèvres et son souffle. Il va presser son corps contre le sien, alors que ses mains libèrent les mèches noires et vont se perdre sous sa chemise.
Soupir de contentement, lorsque la chaleur de Ravka l’englobe et ses doigts tracent des sillons rougis sur l’épiderme, jusqu’à son dos où il s’ancre, s’accroche pour ne plus lâcher. Il revit. Il revit là, contre lui et il ne veut pas que Heath le lâche, il ne veut plus qu’il le lâche parce qu’il a l’impression qu’il va juste suffoquer, se noyer s’il n’est pas là pour le rattraper. Il ne veut pas renoncer à Heath, au monde qu’il lui a offert, il ne veut pas tirer un trait sur tout ça, il ne peut pas. Heath est les couleurs, les saveurs et les odeurs, il est le frisson et le fourmillement, il est la chaleur, il est la musique et le rire. Il n’y a plus seulement l’angoisse de se retrouver à nouveau dans une cellule sombre et glacée d’Azkaban, il y a celle plus terrible encore d’être privé de tout ça. Il ne veut plus vivre en noir et blanc, il ne peut plus. « J’y retournerai pas, » voix rauque entre deux baisers, souffle brûlant contre ses lèvres. « Je sais pas-- » Il y retourne, incapable de s’en passer, incapable de rester trop loin, terrifié à l’idée que s’il s’éloigne trop longtemps, ça s’arrêtera pour toujours. « Je sais pas comment— » Il n’a pas le choix, pour parler il n’a pas le choix, alors il appuie son front contre celui de Heath, paupières closes. « Mais j’y retournerai pas, peu importe—je ferai tout, je ferai tout c’qui faut, je-- » Il est terrifié et il avait renoncé mais le feu de Chains est toujours là et ne demande qu’à être ravivé, il peut se battre, il n’a pas oublié comment on fait et si les méthodes devront être différentes, n’est-il pas devenu un champion, lorsqu’il est question de s’adapter ? Nos souvenirs. Si c’est ce que Heath veut, s’il ne préfère pas le voir disparaître définitivement de sa vie, il peut se battre. « J’te l’promets. » S’il veut encore de lui, s’il a encore la moindre chance, il le fera. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it allI see swimming pools and living rooms and aeroplanes, I see a little house on a hill and children's names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray... But everything is shattering. Only fools fall for you, only fools. 19DEC. 03. Il est froid, froid comme l'extérieur, froid comme les promesses d'abandon qui torturent Heath depuis des heures. Froid sous ses lèvres, froid sous ses doigts, pommettes de glace et humidité accrochée à ses cils. Un instant, il semble si frêle et hésitant que Ravka craint de le briser sous son insistance, sous l'intensité de son désespoir, sans pourtant parvenir à se résoudre à le lâcher. Parce que c'est lui qui se brisera, s'il le laisse lui échapper. Heath veut ça, tout ça — le tumulte d'émotions, la sensation d'être vivant. Le besoin de l'autre, qui prend aux tripes, presque brutal. C'est la première fois que leur différence de taille le frappe pour de bon, à ce point. Parce que Mylan déborde toujours d'une assurance qui le grandit, présence compensant au point de faire oublier tout le reste ; c'est différent cette fois. Brièvement, Heath le voit tel qu'il est et tel qu'il ne veut probablement pas l'être — enfant trop vite grandi, devenu adulte par la force des choses, portant sur ses épaules le poids des injustices et des crimes et de la hargne de vivre de l'abandon, mais aussi la lassitude. Et à travers la toile étouffante de ses propres peurs Heath voudrait lui donner une raison de continuer de se battre. Même si c'est injuste, même s'il l'a fait trop longtemps, n'a fait que ça — il voudrait qu'il se lève encore, les brave encore, qu'il ne parte pas. J’y retournerai pas, souffle alors Mylan en réponse à ses suppliques. Je sais pas-- Je sais pas comment— Heath s'oblige à se redresser, délaissant ses lèvres pour le laisser continuer. C'est physiquement douloureux, d'être si loin de lui alors que pèse sur eux cette épée de Damoclès, alors il se presse un peu plus contre sa silhouette, l'enveloppe, les bras autour de ses épaules et la nuque courbée pour s'abreuver de son odeur, le nez plongé dans ses cheveux. Mylan ne sent pas le sang, la sueur, la rue et ses deals cruels ; il a déclaré y avoir tourné le dos, être resté droit même si c'était plus dur souvent que céder à l'appel de l'argent facile. Heath veut le croire. La main de Rhee l'attire un peu plus bas, pour presser leurs fronts l'un contre l'autre, et c'est contre sa bouche qu'il souffle : Mais j’y retournerai pas, peu importe—je ferai tout, je ferai tout c’qui faut, je-- Et il est à nouveau... c'est dur à dire, étrange à penser, mais il est à nouveau un peu plus lui-même, force féroce, flamme intérieure. J’te l’promets. Et Heath peut le croire, parce que ses yeux brillent de cette envie de lutter qu'il craignait de ne plus lui voir depuis qu'il l'a regardé s'effondrer. Mylan est solide pour deux et le constat le calme progressivement ; il parle comme s'il était possible de trouver une échappatoire et peut-être est-ce le cas — peut-être que ça a toujours été là, évident, mais que Heath ne parvenait simplement pas à entrevoir l'issue, aveuglé par les obstacles. Ok, il répond simplement, inspire profondément. Il a toujours un peu de mal- un peu de mal à soutenir son regard désormais mais la menace de la séparation a supplanté le reste, a manqué de le broyer. Si colossale, si abyssale que les réticences, en comparaison, semblent surmontables, dès lors qu'il se retient de trop y penser. Et la volonté de Mylan de s'en sortir lui insuffle le courage qu'il lui manquait pour y mettre du sien et le soutenir de son mieux. Ok. C'est plus ferme cette fois, toujours murmuré, mais résolu. Il s'humecte les lèvres, s'abreuvant de l'image de Mylan ; prend son visage en coupe, de sa main valide, pour retracer la courbe de sa joue, avant de l'embrasser encore, de façon plus mesurée cette fois. On s'en sortira. Tu n'auras pas à le faire seul, tu n'es plus seul désormais. Et il parle de tout. Englobe le procès mais aussi sa vie même, le quotidien impitoyable qu'il a affronté à bras-le-corps. La tentation de replonger, la faim, le froid, les difficultés à joindre les deux bouts, à rester honnête, la solitude, sa conscience, et tout ce qu'il a eu l'audace de réapprendre, tout ce à quoi il a renoncé pour survivre autrement, pour devenir cet homme bien dont ses parents l'ont privé en le chassant. Ce n'est pas facile, ce ne sera probablement jamais facile de faire avec le passé de Mylan et l'ombre de ses victimes, la crainte que d'anciens contacts nocifs tentent de le faire replonger, que des ennemis tenaces continuent de s'en prendre à lui ou que ce Seàn le retrouve ; il ne sait pas exactement de quelle façon ça affectera leur vie — mais ils auront le temps d'apprendre à gérer, n'ont d'autre choix que d'y aller pas à pas. Heath peine moins à voir les choses sur un meilleur angle à présent qu'il est calmé, que panique et brouillard se sont dissipés. Ce ne sera probablement plus jamais pareil, il formule finalement à voix haute ce qui le tétanisait, ce qui l'inquiétait ; mais l'idée ne lui contracte pas l'estomac comme un peu plus tôt. Plus maintenant, et il parvient même à esquisser un sourire fatigué. Mais ce sera peut-être... mieux ? Je pourrai mieux te comprendre et- te soutenir s'il y a d'autres complications. Il hausse légèrement les épaules, naviguant encore un peu à vue mais ayant une conscience aiguë de combien il était loin d'être prêt lorsque la BPM a fait irruption pour emmener Mylan. Retrace son arcade sourcilière du bout des doigts, concentré sur l'apprentissage de ses traits, désireux de les ancrer sur sa rétine. Ça n'a pas dû être facile de garder tout ça pour toi... pas plus que de devoir tout révéler, mais maintenant- maintenant je peux t'accepter pour tout ce que tu es. Avec tes bagages, tes cicatrices et tes blessures, avec tes victoires et tes richesses- Il s'interrompt, ferme brièvement les yeux avant d'avouer : Il me faudra sûrement un peu de temps pour- pour vraiment m'y faire, mais je ne veux plus que tu ressentes le besoin de me cacher ce que tu as traversé. Je ne veux plus que tu ais à porter ce fardeau seul ou pire encore, à penser que tu ne suffis pas. Ce sont les mots même de Mylan, ceux dont il a usé pour le rassurer il y a une éternité de ça. Heath lui vole un bref baiser, son pouce s'attardant sur la lippe du plus jeune même après qu'il se soit éloigné. Le fait que tu reviennes de si loin — tu n'en es pas moins quelqu'un de bien. Au contraire. Écorché vif et pourtant encore capable d'avancer. Et peut-être que soudain chaque éclat de rire prend encore plus de valeur aux yeux de Heath. Merci d'avoir survécu. Merci d'être venu jusqu'à moi. Il lui fallait le dire, en réponse à toutes les excuses que lui a présentées Mylan durant ces dernières heures, coupable d'avoir peiné, coupable d'exister, coupable d'avoir espéré un nouveau départ. Ils restent blottis l'un contre l'autre un long moment, à panser les plaies de leurs lèvres, de leurs mains. La fièvre de tout à l'heure s'est apaisée et Heath ne souhaite pas la raviver, pas maintenant, pas comme ça. Il ne veut pas que leur première fois soit marquée par l'urgence et le désarroi, il ne veut pas de ça pour eux deux. Ce sont des chocs à répétitions contre la porte-fenêtre qui interrompent l'instant, nouvelle intrusion du monde extérieur, et Heath se détache à regret. Grimace. Oh, je vais me faire démonter, il maugrée en passant sa paume intacte sur son visage, reprenant conscience de tout ce qu'il a négligé un peu plus tôt, dans son affolement. Il a des responsabilités et les bafouer ainsi alors que le restaurant passe déjà par une période compliquée n'est absolument pas excusable. Ravka ne lâche pas la main de Mylan lorsqu'il rejoint l'autre pièce ; le contact est comme une preuve physique de la promesse qu'ils se sont faite et il en a besoin, il n'est pas certain de pouvoir encaisser ne serait-ce qu'un semblant de distance — le lien est encore si fragile. Le hibou s'engouffre à l'intérieur aussitôt, s'ébroue pour alléger son plumage des flocons et de l'humidité qui y sont restés accrochés. La lettre salée qu'il délivre avant de filer sans attendre vient évidemment d'Isobel. Au moins ce n'est pas une beuglante, soupire Heath en envoyant le parchemin sur le fauteuil le plus proche après l'avoir rapidement parcouru. Il s'empresse d'attirer à nouveau le Rhee contre lui, appuyant sa joue contre le haut de sa tête avec un léger soupire de contentement. Ils vont s'en sortir. Ils y arriveront. Rien n'est réglé, mais le simple fait d'y croire est déjà une incroyable source de soulagement. Il te faudra des affaires ? Tu pourras emprunter les miennes bien sûr, mais si tu veux que j'aille récupérer quelque chose à ton appartement... prévenir ton proprio, régler quelque chose pour que tu ais l'esprit tranquille... Il laisse la suite en suspend, l'offre étant explicite. Je vais devoir passer au restaurant, je pourrai y aller dans la foulée. Et par passage il entend réellement passage, parce qu'il ne compte pas rester. Heath rechigne à laisser Mylan cloîtré seul à l'appartement aujourd'hui en particulier, puis à longueur de temps à ruminer le procès qui l'attend, et espère pouvoir déléguer quelques tâches aux sous-chefs pour alléger un peu son emploi du temps, même si s'accorder des journées entières est absolument inenvisageable. En coupant déjà sur les séances de sport peut-être... sa rééducation est achevée et diminuer le rythme ne sera probablement pas dramatique. Et s'il peut rejoindre sa brigade pour les services, plutôt qu'être présent dès l'ouverture et jusqu'à la fermeture. ce sera autant de temps de glané, matin et soir. J'essaierai de m'arranger pour rentrer plus souvent. Partir moins tôt le matin, rentrer durant ma pause de l'après-midi, revenir moins tard le soir... ça devrait pouvoir marcher pendant quelques temps. Ça te plairait ? Il propose en emprisonnant brièvement la lèvre inférieure de Mylan entre ses dents. Ils en ont besoin, où du moins le pense-t-il ; de temps pour eux, pour mieux se connaître, manger ensemble, se rapprocher, du temps pour se construire. Bon, j'y vais, Heath s'oblige à dire pour se convaincre de se détacher de Mylan, et finit par le faire avec réticence, vérifiant que sa chemise n'ait pas été tâchée un peu plus tôt (il lui faut soigner ça, aussi, avant de partir) et se défaisant de sa cravate dans la foulée ; Merlin, il avait oublié le pourquoi de la tenue complète. Ugh, je devais faire le point avec les proprio aujourd'hui... Il aura vraiment intérêt à s'expliquer correctement et à se montrer convainquant s'il veut que la requête concernant ses heures soient validées ; encore heureux que son boulot ne soit pas aussi figé que le travail de bureau. Il se sent clingy et ridicule, parce que ce n'est même pas du désir, juste- juste la peur de la séparation qui perdure, la peur que le gouffre se creuse et les brise vraiment... il espère que Mylan ne le trouvera pas gonflant. Quel gosse il fait. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
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‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3368
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it all In restless dreams I walked alone. Narrow streets of cobblestone 'Neath the halo of a street lamp, I turned my collar to the cold and damp When my eyes were stabbed by the flash of a neon light That split the night And touched the sound of silence. 19 décembre 2003 • « Ok. » Deux lettres, deux syllabes, un tout petit mot et c’est pourtant tout ce qu’il avait besoin d’entendre. Mylan peut enfin libérer l’air qui lui compressait la poitrine et lorsque les mains de Heath viennent saisir son visage, lorsque ses lèvres tracent délicatement les siennes, il peut fermer les yeux et apprécier la sensation sans se dire que c’est la dernière fois qu’il la ressent. « On s'en sortira. Tu n'auras pas à le faire seul, tu n'es plus seul désormais. » Ça paraît presque simple quand c’est lui qui le dit, et Mylan ne sait pas tellement quoi faire pour le remercier, pour lui faire comprendre à quel point c’est important, à quel point ça compte pour lui. Ne plus être seul. Il ne pensait pas que ça arriverait un jour, il pensait que Seán et lui seraient toujours là l’un pour l’autre, qu’il n’aurait jamais à s’inquiéter de se retrouver tout seul. Mais Azkaban lui a appris la solitude et même à sa sortie, Mylan n’a plus connu la sensation d’être épaulé. C’est ce que Heath lui offre et le jeune homme a du mal à y croire, mais il refuse de lâcher ça. « Ce ne sera probablement plus jamais pareil. » Il met quelques secondes à saisir où le cuistot veut en venir, mais une fois situé, il sent sa gorge se nouer. Il ne peut pas tellement le blâmer et il ne voit pas tellement comment ça aurait pu être comme avant. Avant que Heath sache. Cet avant n’aurait jamais dû être aussi long, il le sait, mais il n’a pas pu s’empêcher de vouloir en profiter. « Mais ce sera peut-être... mieux ? Je pourrai mieux te comprendre et- te soutenir s'il y a d'autres complications. » Le jeune homme secoue la tête, d’abord, parce qu’il n’y aura pas d’autres complications, il a tout dit cette fois et il ne pouvait probablement rien arriver de pire que la BPM qui débarque sans prévenir. Puis les paroles de Heath s’ancrent mieux et encore une fois, il y a son estomac qui se tord un peu. « Ça n'a pas dû être facile de garder tout ça pour toi... pas plus que de devoir tout révéler, mais maintenant- maintenant je peux t'accepter pour tout ce que tu es. Avec tes bagages, tes cicatrices et tes blessures, avec tes victoires et tes richesses- » Ça lui brûle les lèvres, cette envie soudaine de lui dire que sa seule victoire c’est lui, c’est Heath. Quelles autres victoires pourrait-il bien avoir remporté ? S’il parvient à ne pas retourner à Azkaban, ce sera la seconde. « Il me faudra sûrement un peu de temps pour- pour vraiment m'y faire, mais je ne veux plus que tu ressentes le besoin de me cacher ce que tu as traversé. Je ne veux plus que tu ais à porter ce fardeau seul ou pire encore, à penser que tu ne suffis pas. » Il ne peut réprimer un minuscule sourire, lorsqu’il réalise que Heath retourne ses propres mots contre lui. Le baiser est presque trop bref, mais tout l’est forcément lorsqu’il s’agit du cuistot qui le touche. Il semble incapable de s’en lasser, pire que ça, il est insatiable. « Le fait que tu reviennes de si loin — tu n'en es pas moins quelqu'un de bien. Au contraire. Merci d'avoir survécu. Merci d'être venu jusqu'à moi. » Il ne pense pas être capable de parler sans que sa voix tremble et il estime avoir été suffisamment pathétique comme ça, alors Mylan secoue la tête.
Non. C’est lui qui le remercie. De les avoir empêchés de le boucler dans une cellule du Ministère, d’être revenu, de ne pas le jeter dehors, de l’accepter alors qu’il n’a aucune raison de le faire. Il n’est pas quelqu’un de bien, mais il essaye, il essaye vraiment. Pour arrêter de voir son oncle le fixer avec mépris dans la plupart de ses rêves, pour être capable de se regarder dans un miroir sans éprouver du dégoût pour sa propre personne. Pour que Heath ne regrette jamais de lui offrir toutes ces chances. Il n’a pas confiance en sa voix, alors il préfère l’embrasser, espère lui faire comprendre par ce geste à quel point il est reconnaissant. Vient un moment où ces baisers n’offrent pas assez de contact alors Mylan va se blottir contre lui, son visage enfouit contre le torse de Heath, où il peut profiter d’être complètement enveloppé par ses bras, sa chaleur. Il ne prête tellement plus attention à tout ce qui n’est pas Heath qu’il perçoit à peine les coups frappés contre la porte-fenêtre et fronce les sourcils, moue bien en place sur ses lèvres, lorsque le cuistot se détache. « Oh, je vais me faire démonter. » Parce que sa main est fermement repliée autour de celle de Mylan, il n’a pas d’autre choix que de le suivre, sur des jambes encore un peu flageolantes mais il tient bon. C’est en voyant le hibou agacé d’avoir attendu dans le froid que le Rhee comprend. Le monde n’a pas cessé de tourner juste parce qu’il en a envie. « Au moins ce n'est pas une beuglante, » lance Heath et le jeune homme affiche une petite grimace. Il est curieux, mais il ne lance même pas un coup d’œil discret en direction de la lettre, ça ne le concerne pas et ce n’est pas tellement le moment de se faire remarquer négativement.
De nouveau, les bras de Heath se referment autour de lui et Mylan apprécie l’étreinte avec un petit soupir. « Il te faudra des affaires ? Tu pourras emprunter les miennes bien sûr, mais si tu veux que j'aille récupérer quelque chose à ton appartement... prévenir ton proprio, régler quelque chose pour que tu ais l'esprit tranquille... » L’idée de se promener dans les vêtements du cuistot, bien évidemment trop grands pour lui, lui fait quelque chose qu’il est content de ne jamais avoir à en parler un jour tellement c’est ridicule et niais. En revanche, le reste de la proposition de Heath le ramène vte sur terre. « Je vais devoir passer au restaurant, je pourrai y aller dans la foulée. » Mylan sent l’angoisse s’emparer de lui, alors qu’il prend conscience de ce qu’être assigné à résidence sans possibilité de sortir signifie vraiment. « Je—mes affaires, oui, je crois que-- » Il se mord la lèvre inférieure alors que déjà, la gêne s’installe. « Il faut que je prévienne Miss Turner, et Mr Belcher, j’peux pas aller bosser tant que tout ça n’est pas réglé. » Le jeune homme lâche un grognement exaspéré. « J’les lâche avant la fin du mois, même s’ils me payent mes heures j’aurai jamais de quoi payer mon loyer de janvier, j’pense que tu peux récupérer toutes mes affaires et dire à ma proprio qu’elle peut refiler son trou à rats à quelqu’un d’autre, » marmonne-t-il, le visage pressé contre le torse de Heath. « J’ai pas grand-chose, juste quelques fringues et un peu de thunes planquées sous le matelas. J’chercherai autre chose si—quand j’pourrai partir. » Peut-être que la vieille n’arrivera pas à refourguer son appart miteux à quelqu’un entre temps et qu’il pourra le récupérer, s’il arrive à se refaire employer. Peut-être qu’en faisant les yeux doux à Turner et à Belcher, ils accepteront de le reprendre.
Enfin ça, c’est s’il ne retourne pas à Azkaban.
Non, il ne pense pas à ça maintenant. « J'essaierai de m'arranger pour rentrer plus souvent. Partir moins tôt le matin, rentrer durant ma pause de l'après-midi, revenir moins tard le soir... ça devrait pouvoir marcher pendant quelques temps. Ça te plairait ? » Il n’a pas le temps de répondre que déjà, les lèvres de Heath sont sur les siennes et il lâche un petit grognement. Lorsqu’il peut répondre sans risquer d’être interrompu, Mylan fronce les sourcils. « Tu n’as pas à faire tout ça, le restaurant est plus important, » réplique-t-il en secouant la tête. Il est hors de question qu’il perturbe encore plus la vie de Heath, il l’a suffisamment fait. « Bon, j'y vais, » fait-il en se détachant avant de remarquer l’état de sa tenue. « Ugh, je devais faire le point avec les proprio aujourd'hui... » Le Rhee fait la grimace, c’est exactement pour ça qu’il ne veut pas que le cuistot fasse des efforts pour lui. « Merde, j’suis désolé, » s’empresse-t-il de dire. « Hé, viens. » Il attrape la main intacte de Heath et l’entraîne jusqu’à la salle de bain où il l’assoit sur le rebord de la baignoire. Et puis, comme le plus âgé l’a fait pour lui le soir où il s’est pointé avec le visage couvert de bleus et de coupures, Mylan s’applique à soigner sa paume. Une fois qu’il ne reste plus qu’une petite cicatrice, c’est vers la chambre qu’il entraîne Heath et là, il attrape la cravate qu’il a dénouée et secoue la tête, avant d’opter pour une autre qu’il s’applique à enfiler autour du cou de Heath. Il la noue soigneusement – ça fait longtemps qu’il n’a pas fait ça, mais visiblement il n’a pas complètement oublié. Une fois satisfait, il tend une veste au jeune homme et le laisse l’enfiler, avant de l’observer d’un œil critique. « I’d tap that, » ne peut-il s’empêcher de noter avec un hochement de tête appréciateur. « Okay, » murmure-t-il en attrapant la cravate de Heath pour l’attirer vers lui. « L’Elysea d’abord, le reste plus tard, » souffle-t-il contre ses lèvres d’un air déterminé. Il est hors de question qu’il mette son avenir en péril pour quelqu’un comme lui. Il presse ses lèvres contre les siennes et s’écarte avant qu’ils ne décident de s’attarder encore plus. D’une main, il ajuste à nouveau sa cravate, puis s’éloigne d’un pas. « Tu vas être en retard, file. J'vais— hum, j’vais nulle part, obviously, » dit-il avec une grimace. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it allI see swimming pools and living rooms and aeroplanes, I see a little house on a hill and children's names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray... But everything is shattering. Only fools fall for you, only fools. 19DEC. 03. Tu n’as pas à faire tout ça, le restaurant est plus important. Il devrait bien sûr le voir comme ce que c'est : Mylan conciliant, Mylan peu désireux de devenir envahissant, ou quelque chose du style. Mais c'est encore assez neuf, c'est encore maladroit, et les insécurités de Heath lui soufflent lâche-lui un peu la grappe, tu deviens déjà lourd, alors il répond simplement par un Oh, hm, ok alors, mal à l'aise. Il ne tarde pas à battre en retraite, nécessité oblige, et réalité les percutant de plein fouet après quelques minutes d'égarement. Merde, j’suis désolé. Il voudrait dire "c'est pas grave" mais ça l'est un peu, même s'il a perpétuellement donné son meilleur pour le travail et peut probablement s'autoriser un écart ou deux (sa conscience professionnelle, pourtant, tempête que non, qu'il n'y a pas d'entre deux, qu'il a trop sacrifié pour se freiner maintenant). En même temps, c'est de sa faute aussi — rien ne l'obligeait à commencer ça maintenant. Mais voilà : l'idée de sortir en laissant toute cette histoire irrésolue derrière lui le tracassait, et sans doute n'aurait-il été bon à rien une fois sur place. Hé, viens. Un peu anxieux, il résiste brièvement, le temps d'un Je dois vraiment- ( y aller) qui s'interrompt sur un Oh. lorsqu'il s'aperçoit que Mylan compte simplement le rendre présentable. L'envie d'emprisonner Mylan de ses bras est plus forte qu'à l'époque, plus forte que jamais, exacerbé par tout ce que cette scène a de domestique — par la sensation somme toute enivrante d'avoir quelqu'un sur qui compter. I’d tap that, conclut le plus jeune, satisfait de son œuvre, et Heath s'esclaffe brièvement, amusement, gêne et tension crépitant au creux de son poitrail. ça a le mérite de le détendre, au même titre que les lèvres de Mylan sur les siennes. L’Elysea d’abord, le reste plus tard. Tu ne me facilites pas la tâche, avoue quand même Ravka en attrapant son menton d'une main (celle qui vient d'être réparée) pour approfondir le baiser. Tu vas être en retard, file. J'vais— hum, j’vais nulle part, obviously. ça lui laisse un nœud au creux de la gorge, alors il cogne leurs fronts pour lui témoigner son soutien, commissures étirées en une moue un peu amère. Relativise : ça aurait pu être pire... et tu ne seras pas vraiment seul, y'a le duo de monstres avec toi, autant pour s'apaiser lui que pour tranquilliser Mylan, puis s'éclipse sur un clin d’œil.
23DEC. 03. Le formulaire se froisse un peu au creux de la main de Heath tandis qu'il glisse sa clé dans la serrure et déverrouille la porte en silence, sans s'annoncer comme il en a pris l'habitude depuis que Mylan s'est "installé". Pour autant, Gold et Gansey II ne manquent pas de se ruer sur lui, vite frustrés de se voir seulement chasser d'une main impatiente — tracassée. L'un d'eux gronde sourdement pour manifester son mécontentement, gratte contre la porte avec insistance et Heath finit par abdiquer. Les pauvres sont comme en cage, sorties drastiquement limitées depuis que Mylan n'a plus la possibilité de s'en charger et que les horaires de Heath (qu'il n'a tout compte fait pas changées) se multiplient de façon insensée. Isobel a démissionné et, presque en même temps qu'elle, trois autres employés que le restaurant n'a pas les moyens de remplacer. Les clients se présentent de façon irrégulière et imprévisible et, si les phases d'affluence sont mal gérées à cause du manque de personnel, celle de désertions sont encore plus éprouvantes pour les nerfs ; d'autant que les propriétaires ont fait le déplacement dans le but de gérer la crise, mais s'avèrent exténuants et oppressants. En l'espace de quelques jours seulement, l'ambiance est devenue chaotique et infecte, mais il faut avouer que les semaines précédentes ont été annonciatrices de ce déclin. Je sors les chiens, il annonce à voix haute, laisse le parchemin sur le comptoir de la cuisine, en vue, avant de répliquer par un ça va, j'arrive exténué et exaspéré au duo terrible. Prétendre que la situation s'est arrangée après sa discussion avec Mylan serait mentir. La crise passée, les résolutions prises, il s'est retrouvé à dealer avec un manque de confiance que ses efforts ne suffisent pas à éradiquer. Rentrer à des heures indues a en plus considérablement restreint le temps et l'énergie qu'il avait à partager, en plus de jouer sur son humeur, le rendant tantôt sombre tantôt irritable. Et l'attraction couplée à la rancœur qu'il ne parvient pas à tout à fait ravaler ne font rien pour arranger les choses, au contraire. Parfois, il ne supporte pas de le regarder. Parfois, il se languit de lui sans parvenir à trouver le courage de lui dire ; parfois, les repas silencieux sont si pesants qu'il choisit de dîner dehors, étouffant les remords qui l'étreignent lorsque son plat froid l'accueil à son retour. Parfois, les nuits sont peuplées des images que son esprit place sur les mots de Mylan, nourrissant des cauchemars quant à ce qu'il a pu faire, et parfois encore le sommeil le fuit tant qu'il ne s'est pas rassuré en le rejoignant sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser. Parfois le besoin de lui hurler dessus le ronge et il le ravale amèrement, claquement les portes à la place. Parfois, le toucher le rend nauséeux, et parfois il brûle du besoin de le tenir contre lui. Autour de lui, DiAlley s'est parée de lumières en vue des fêtes de fin d'année et, à parcourir ces rues avec Gold et Gansey II, Heath se sent plus seul que jamais. Peut-être est-ce la nostalgie — le manque de ses proches et des vieux amis abandonnés des années plus tôt. Des nouveaux, qu'il garde à distance, peu enclin à s'impliquer. Peut-être est-ce le manque de Mylan. Mylan lui manque. Vraiment. Et il pourrait faire quelque chose contre ça. Il pourrait rentrer et l'embrasser éperdument et lui dire qu'il tient à lui, que son cœur finira probablement par imploser de trop avoir besoin de lui, il pourrait lui demander de prétendre qu'ils sont ensemble par choix plutôt que par obligation, faire semblant de ne pas avoir la gorge nouée à chaque rendez-vous avec le sorcier à la défense supposé le soutenir en vue du procès, il pourrait lui dire qu'il lui pardonne de lui avoir caché ce qu'il était, il pourrait- faire beaucoup de choses. Il voudrait se débarrasser du mal être qui l'étreint telle une seconde peau, mais à la place il le traine jusqu'au parc et se laisse tomber lourdement sur un banc, agitant mollement sa baguette pour renvoyer le jouet après lequel s'excitent les chiens plutôt que de les lancer lui-même. Il angoisse un peu. Parce que sur le document qu'il a laissé sur la table s'étale une demande concernant sa mère : une autorisation de sortie, le temps des fêtes. Il ne l'a pas encore remis à l'hôpital, parce qu'il devait en parler avec Mylan mais n'en a pas eu le cran. Est-ce que tu veux rencontrer ma mère ? Je sais qu'on est- qu'on n'a pas mis de nom sur ce qu'on est tous les deux, et qu'on se parle à peine depuis des jours, mais ne t'en fais pas, elle oubliera vite que tu es un criminel. Elle t'oubliera même complètement, toutes les heures environ, parfois même moins.
Est-ce que tu veux rencontrer ma mère ? J'aimerais voir ma chair et mon sang t'embrasser du regard et t'accepter comme étant celui avec qui je veux partager un bout de vie.
Est-ce que tu veux rencontrer ma mère ? Elle est tout ce qui me reste puisque, tu te souviens, j'ai abandonné mon frère il y a des années de ça.
Est-ce que tu veux rencontrer ma mère ? ça ne te blessera pas de la voir elle- alors que cette année encore tu ne verras pas tes parents ?Les mots se nouent sur le bout de sa langue et meurent à la coupe de ses lèvres à chaque fois qu'il tente de les formuler, alors il a juste opté pour une parade. Une introduction muette et si tout va bien, une discussion en rentrant. Discussion qu'il appréhende un peu. C'est une torture à chaque fois, d'avoir Mylan juste là mais de pas parvenir- à se sentir proche de lui. De ne pas parvenir à le regarder sans penser à un passé qu'il est encore incapable de digérer. Pourtant, sur le retour, ses pas ralentissent devant l'étal d'un marchand ambulant grappillant à près de minuit des clients empressés de se fournir les tous derniers cadeaux manquants. Mylan et lui ont vaguement mentionné le fait qu'ils n'échangeraient rien du tout, puisqu'il est dans l'incapacité de sortir ou d'acheter quoi que ce soit. Mais le regard de Heath se pose sur une paire de clous d'oreille dont il ne parvient pas à se détourner, pattes de lion d'or serties de griffes rubis supposées se courber autour du lobe et s'y agiter : s'extirper de façon menaçante ou s'étirer tel un chat sauvage satisfait, en fonction de l'humeur. Il trace les courbes de l'un des anneaux du bout de l'index, charmé — il a toujours eu quelque chose, Heath, pour les bijoux, depuis son enfance bercé par les cliquetis des colliers artisanaux que son chamane de père portait souvent. Je vais les prendre, il cède, échangeant une dizaine de gallions contre un petit paquet arrangé avec goût. Il le glisse dans sa poche et reprend le chemin de l'immeuble, s'arrêtant régulièrement pour laisser Gold et Gansey II profiter jusqu'au bout de leur balade. L'appartement est aussi calme à son retour qu'à son arrivée un peu plus tôt — comme il l'est toujours depuis le coup d'éclat des brigadiers. On est rentrés. Chaussures et manteau ôtés, Heath rejoint la cuisine, précédé des chiots, et adresse un pâle sourire fatigué à Mylan en le trouvant attablé. Tu as vu le formulaire ? Il lui épargne le comment a été ta journée par lequel ils commençaient toujours avant ; ce serait accentuer une blessure : on fait vite le tour de quatre murs, on s'en lasse à en devenir fou (enfin, pas Heath ; mais Mylan, probablement). Il voudrait pouvoir lui trouver quelque chose, une fenêtre sur le monde, mais les sorciers n'ont que les lettres et les cheminées, rien qui puisse vraiment combler toute une journée. Je préférais attendre d'avoir ton avis avant de le remettre à la Clinique Mnemosyne. Les employés là-bas sont bien plus compréhensifs que ceux de l'aile psychiatrique de St Mungo's, et Heath a été plus que soulagé de pouvoir l'y replacer une fois la guerre achevée et l'établissement rouvert. Les services accordés aux patients sont, comme le reste, plus adaptés, plus poussés, plus humains. Un ton plus bas, il reprend : On- on n'a pas vraiment parlé de ce qu'on ferait pour les fêtes. Et je me sens un peu égoïste de te demander de les passer en compagnie de ma mère, mais- elle est seule. Alors... Heath se passe une main dans les cheveux, confus. Si tu veux contacter... tes parents... ce serait peut-être l'occasion ? Le sorcier à la défense t'a recommandé de leur demander de témoigner au procès, non ? S'assoir en face de lui, le fixer plutôt que contempler ses mains ou les défauts du bois de la table ; lui parler au lieu de se murer dans un silence tourmenté. C'est si difficile et si simple à la fois, et alors qu'il parvient enfin à s'y obliger, Heath ne peut s'empêcher de se demander pourquoi il ne s'est pas violence plutôt. Il voudrait dire pardon pour mes silences, pardon pour la distance, mais à la place, il pose une main sur la table, non loin de celles de Mylan ; index effleurant ses phalanges fermées en une excuse muette. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3368
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it all In restless dreams I walked alone. Narrow streets of cobblestone 'Neath the halo of a street lamp, I turned my collar to the cold and damp When my eyes were stabbed by the flash of a neon light That split the night And touched the sound of silence. 23 décembre 2003 • Ça ne fait que quatre jours qu’il est assigné à résidence. Seulement quatre jours qu’il est contraint de rester enfermé, ne peut espérer mettre le nez dehors que lorsqu’il se rend sur la petite terrasse de l’appartement. Ça ne fait que quatre jours et Mylan gère moins bien l’enfermement que les deux chiots hyperactifs de Heath. Ils ne comprennent pas pourquoi celui qui n’hésitait pas une seconde à les emmener dehors pour se promener les chasse du pas de la porte avec agacement à chaque fois qu’ils s’en approchent dans l’espoir de sortir et ça lui serre le cœur à chaque fois, mais Mylan a l’impression de devenir taré et sa patience s’effrite peu à peu. L’appartement de Heath n’a rien à voir avec Azkaban. Les pièces sont colorées, chaleureuses, bien éclairées. Les meubles et la déco font tout pour rendre l’endroit agréable. Mais le simple fait d’être enfermé entre quatre murs suffit à le rendre terriblement claustrophobe. Il est plein d’une énergie qu’il ne peut pas dépenser ici et quand Mylan ne peut pas se dépenser pour s’épuiser, il réfléchit trop, se laisse happer par toute sa négativité. Les journées paraissent interminables, parce qu’occuper Gold et Gansey en leur lançant des jouets à travers l’appartement jusqu’à la terrasse marche quelques minutes, mais eux aussi finissent par se lasser. Heath a tout un tas de bouquins, mais Mylan n’a jamais été du genre à s’asseoir sagement plus de deux heures pour lire. Et puis, quand il n’est pas tout seul, livré à lui-même dans l’appartement, c’est parce que Heath est enfin rentré du boulot. Mais ça ne change pas grand-chose. Ça rajoute une présence, rien de plus. Il a dit à Heath que l’Elysea passait avant le reste, qu’il n’avait pas à changer ses horaires pour lui et il ne peut pas être égoïste au point d’en vouloir à Ravka de ne jamais être là. Il comprend. Ce qui le met mal, c’est que même lorsque Heath est à la maison, il n’est pas vraiment là. Il l’évite et Mylan déteste qu’on l’évite, mais il n’est pas en position d’exiger que l’autre fasse attention à lui et arrête de déambuler dans son propre appartement comme s’il marchait sur des œufs parce que Mylan est là.
C’est ça, le pire. Il ne peut pas confronter Heath là-dessus, parce qu’après ce que le Chef a fait pour lui, il peut bien l’éviter et le mettre mal autant qu’il veut. Il n’est pas en position de râler parce que Heath l’évite.
Il y a toujours un moment en fin de journée où c’est trop silencieux. Trop sombre aussi, parce qu’en hiver la nuit tombe vite. Où même s’il y a du chauffage, Mylan a froid. C’est dans ces moments-là qu’il a l’impression que les murs du salon se rapprochent de lui, qu’il va étouffer. Que sa propre ombre semble prendre la forme terrible de ses anciens geôliers. Alors Mylan se retient de se recroqueviller sur lui-même parce que s’il fait ça, il sait qu’il n’arrivera pas à en sortir. Il sait qu’il oubliera complètement où il est vraiment. Dans ces moments-là, il parle à Gold et Gansey. En quatre jours, ils savent déjà presque tout de lui, parce que le son de sa propre voix est ce qui l’a empêché de devenir complètement barge à Azkaban. Quand ça ne suffit pas, quand il a tout de même l’impression que tous ses sens sont complètement anesthésiés, Mylan finit dans le fond de la baignoire, sous le jet d’eau brulante. La chaleur l’ancre dans la réalité, l’empêche de partir là-bas. Sa peau rougit tellement il fait chaud et l’eau créé tellement de buée qu’il peine à respirer mais la brûlure est agréable.
Il ne sent pas la douleur, mais il sait quand c’est trop. Ne pas être en mesure de savoir naturellement quand quelque chose est trop chaud ou en train de le brûler au second degré l’a poussé à apprendre par cœur les nuances. C’est pareil quand il mange, toujours faire attention à bien différencier c’est très chaud de tu vas te cramer la langue et le palais. Il est encore assis dans le fond de la baignoire, quand il entend Gold et Gansey aboyer comme si leur vie en dépendait, annonçant ainsi que Heath est rentré. Mylan sursaute et prend conscience qu’il est resté bien trop longtemps là-dedans, comme le confirme la peau de ses mains complètement fripée. Il a l’air d’une écrevisse alors il se lève et se dépêche de sortir de là pour se sécher rapidement et passer des vêtements propres. Avec une petite serviette, Mylan se frotte les cheveux en sortant de la salle de bain et est accueilli par un silence détestable. Le jeune homme fronce les sourcils et traverse le salon sans voir ni Heath ni les deux chiots, finit dans la cuisine où il n’y a toujours aucun signe d’eux. C’est probablement un autre moyen de l’éviter, mais au moins Gold et Gansey peuvent enfin prendre vraiment l’air, alors Mylan ne peut pas tellement être agacé. Il se fige en apercevant un bout de papier qui n’était pas là avant, sur le comptoir. Et c’est plus fort que lui, il pâlit. Parce qu’il peut déjà les voir, les mots hâtivement griffonnés de Heath lui disant que finalement, c’est trop pour lui. Qu’il est parti, parce qu’il ne peut pas gérer le passé et les mensonges de Mylan. Son souffle se bloque dans sa gorge et il n’ose pas bouger, parce qu’il est terrifié à l’idée que ce bout de papier lui annonce que Heath s’est tiré, le laissant complètement seul ici. Il ne sait pas combien de temps il reste comme ça, à fixer le parchemin sans se rapprocher pour lire ce qui est écrit dessus. Le bracelet à sa cheville semble brusquement penser des tonnes et Mylan doit se forcer pour prendre une inspiration. Alors il s’avance enfin et d’une main tremblante, tourne le papier vers lui. Il fronce les sourcils en voyant qu’il s’agit d’un formulaire et non d’un mot rédigé par Heath et son cœur manque un battement, quand il comprend ce que c’est vraiment.
Il n’est pas parti. Il ne l’a pas abandonné. Il va revenir. Il est juste parti promener les chiots.
Mylan agrippe le comptoir de ses deux mains et tente de calmer les tremblements de son corps, ferme les yeux pour inspirer profondément. Il est stupide de se mettre dans un état pareil pour une saloperie de bout de papier. Tellement stupide. Une fois certain qu’il ne risque plus de s’effondrer tellement ses jambes ont la tremblote, il s’écarte du comptoir et termine de sécher ses cheveux avant de ramener la serviette dans la salle de bain. La mère de Heath, ici pour les fêtes. Il ne sait pas comment gérer ça. C’est… une bonne ou une mauvaise chose ? Heath est tellement du genre à vouloir tout faire parfaitement et en sorte que personne ne soit incommodé, s’il pense toujours faire venir sa mère ici pour les fêtes, c’est qu’il n’est pas complètement horrifié à l’idée que Mylan la rencontre, pas vrai ?
C’est une bonne chose, ça.
Mais Mylan ne sait pas quoi faire des parents des autres. Il n’est pas du genre à plaire aux mamans, après tout, il ne plaisait même pas à la sienne. Mr et Mrs Dunegan l’aimaient bien. Enfin ça, c’était avant qu’il ne fasse de leur fils un criminel. Il n’a jamais été du genre à rencontrer les parents de qui que ce soit. C’est plutôt compliqué, quand la plupart de son entourage a souvent eu tendance à être composé d’orphelins ou d’autres personnes mises à la porte de chez eux, comme lui. Elle va probablement le détester. Il faut qu’il s’occupe les mains, alors Mylan déambule dans la cuisine, rassemble différents ingrédients, se met à cuisiner un repas. Il ne sait pas si Heath compte manger ici en rentrant ou pas, mais comme d’habitude, le Rhee en prépare suffisamment pour deux. C’est complètement absent qu’il découpe, met à cuire, retourne, met en place. Il n’est pas fait pour rencontrer les mamans, ça va être l’horreur. Trop vite, il a fini de préparer le dîner et il n’a plus qu’à se mettre à table, les yeux rivés sur le formulaire posé plus loin. Il sursaute quand il entend la porte d’entrée s’ouvrir. « On est rentrés. » Et il est aussi angoissé qu’il est soulagé. Il est rentré, oui.
Gold et Gansey font irruption dans la cuisine et se jettent sur leurs gamelles pour boire et manger. Mylan lève la tête vers Heath, qui lui adresse ce sourire un peu forcé. « Tu as vu le formulaire ? » demande-t-il et le jeune homme hoche la tête, pas certain d’arriver à faire comme si tout allait parfaitement bien s’il ouvre la bouche. « Je préférais attendre d'avoir ton avis avant de le remettre à la Clinique Mnemosyne. » Son avis ? Mylan cligne plusieurs fois des yeux, sans comprendre. « On- on n'a pas vraiment parlé de ce qu'on ferait pour les fêtes. Et je me sens un peu égoïste de te demander de les passer en compagnie de ma mère, mais- elle est seule. Alors... » De quoi ? « Si tu veux contacter... tes parents... ce serait peut-être l'occasion ? Le sorcier à la défense t'a recommandé de leur demander de témoigner au procès, non ? » Un frisson lui parcourt l’échine à la mention de ses parents. Comme à chaque fois, sa gorge se noue, ses entrailles se tordent et il se redresse sur sa chaise, droit comme un i. Les doigts qui frôlent sa main sont une torture. C’est un contact sans vraiment en être un et Heath n’a aucune idée de ce que ça lui fait. Il ne réalise probablement pas, à quel point Mylan a besoin qu’on le touche, à quel point il veut et n’ose pas demander parce qu’il n’a pas le droit de vouloir quoi que ce soit dans sa situation. Il a l’air presque en colère, quand il lève les yeux vers le cuistot, pour enfin croiser son regard. La première fois depuis des jours. « Egoïste ? Tu—Merlin, Heath. C’est ta mère, c’est chez toi ici, si tu veux qu’elle vienne passer les fêtes je ne vois même pas pourquoi tu devrais me demander mon avis ! » s’exclame-t-il parce que c’est stupide, tellement stupide. C’est à cause de ce genre de choses qu’il se retrouve coincé chez Heath alors qu’il n’a même pas vraiment envie de l’avoir ici ! « Tu-- » Il ravale ses mots, hésite, mais finit par se lever, se met à faire les cent pas à côté de la table. Tant pis, tant pis, il ne gardera pas ça pour lui.
« C’est chez toi ! Je suis l’intrus ! Je dois me plier à ce que tu veux, je—T’es pas censé rester dehors à faire je ne sais quoi parce que tu ne veux pas me voir ! T’es pas censé remettre en question tes plans pour les fêtes parce que je suis là ! Je suis parfaitement capable de disparaître, de ne pas me faire remarquer, si—si t’as pas envie de voir ma tronche, dis-le ! Si tu veux passer les fêtes avec ta mère et ne pas m’avoir dans les pattes, dis-le ! Arrête de te sacrifier, arrête de penser que c’est égoïste, j’ai—La dernière chose dont j’ai besoin c’est que ça finisse par être trop pour toi et que tu décides de te tirer ! » Il crie presque, regrette aussitôt d’en avoir autant dit, d’avoir exprimé à voix haute ce qui le ronge, ce qui le terrifie. Mylan se fige, pâle, la gorge nouée. « Désolé, » croasse-t-il faiblement. « Désolé, c’est juste-- » Qu’il devient fou, ici. Que Heath lui manque. Merlin il lui manque tellement. Il ferme les yeux, se calme et passe une main sur son visage. C’est lui qui n’ose pas croiser le regard de Heath, cette fois. « J’ai pas de parents à inviter pour les fêtes, » conclut-il en attrapant son assiette vide, pour entreprendre de faire la vaisselle. Il a potentiellement des géniteurs à contacter pour témoigner à son procès, si le sorcier à la défense pense vraiment que c’est une bonne idée. Mais des parents avec lesquels passer Noël ? Non. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it allI see swimming pools and living rooms and aeroplanes, I see a little house on a hill and children's names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray... But everything is shattering. Only fools fall for you, only fools. 23DEC. 03. Egoïste ? Tu—Merlin, Heath. C’est ta mère, c’est chez toi ici, si tu veux qu’elle vienne passer les fêtes je ne vois même pas pourquoi tu devrais me demander mon avis ! La réponse le prend par surprise. Mylan ne lui a jamais donné l'impression d'être égoïste — non, voilà des semaines que Heath sait qu'il se montre rien de moins que conciliant. Mais qu'il s'attende à ce qu'il lui impose ses décisions sans se soucier le moins du monde de ses opinions- c'est ? Choquant ? Pourquoi je ne le demanderais pas ? il rétorque, consterné, certain de ne pas aimer la direction que prend le raisonnement et haussant la voix en réponse à l'éclat de Mylan. Tu-- C’est chez toi ! Je suis l’intrus ! De quoi tu- ? Je dois me plier à ce que tu veux, je— Je ne te demanderais jamais- T’es pas censé rester dehors à faire je ne sais quoi parce que tu ne veux pas me voir ! Je travaille figure-toi ! (le déni lui noue la gorge parce qu'il sait pertinemment qu'il n'y a pas que ça en effet) T’es pas censé remettre en question tes plans pour les fêtes parce que je suis là ! Oh pardonne-moi de vouloir me comporter comme quelqu'un de civilisé- Je suis parfaitement capable de disparaître, de ne pas me faire remarquer, si—si t’as pas envie de voir ma tronche, dis-le ! Ça devient ridicule- Si tu veux passer les fêtes avec ta mère et ne pas m’avoir dans les pattes, dis-le ! Arrête de te sacrifier, arrête de penser que c’est égoïste, j’ai—La dernière chose dont j’ai besoin c’est que ça finisse par être trop pour toi et que tu décides de te tirer ! Mylan se tient devant lui blafard, drainé, regard fuyant, ses derniers mots résonnant entre eux, et Heath désemparé, figé sur place, le silence s'étirant entre eux de longues secondes avant que le plus jeune ne se rétracte : Désolé. Désolé, c’est juste-- il s'interrompt sans achever sa phrase, épaules basses, lasses, et Heath voudrait savoir quoi dire ou quoi faire, mais- Des idées, oui. Des sentiments ? Se retranche dans les faits est toujours moins effrayant. Mylan- J’ai pas de parents à inviter pour les fêtes. C'est probablement ça, plus que tout le reste, qui l'arrache à son immobilisme, le pousse à quitter le tabouret sur lequel il s'était posé pour rejoindre Mylan devant l'évier. D'une main ferme il lui retire l'assiette dont il s'était saisie pour s'occuper les mains, puis le tourne vers lui, insistant lorsqu'il résiste, jusqu'à ce qu'ils se fassent face. Mylan- c'est ma façon d'être égoïste. T'avoir ici- je l'ai voulu, ok ? Tu n'es pas un intrus. Tu n'es pas non plus un prisonnier soumis à des règles et des obligations. Tu es mon invité. Ses mains frémissent de l'envie de se réfugier contre sa peau mais Heath est à l'agonie, parce qu'il ne peut pas. Il serait si simple de l'attirer contre lui, de tenter d'étouffer ses insécurités par des baisers pour se repentir de l'avoir mis si mal à l'aise, de l'avoir laissé nourrir l'impression d'être un fardeau indésirable. Mais... Je ne pensais pas- je ne me doutais pas que tu ressentais les choses de cette façon. C'est moi qui suis désolé. J'ai juste... Ses phalanges s'égarent dans ses mèches brunes en un mouvement frustré tandis qu'il s'appuie d'une hanche contre le comptoir. Il me faut du temps pour concilier l'image que j'avais de toi et- tout ce que tu m'as révélé. Ton histoire. J'aimerais que ce soit plus facile, j'aimerais pouvoir te dire que je suis prêt à y faire face, seulement, ce n'est pas le cas. La débâcle des derniers jours est un indice du fait qu'il a mal géré la situation cependant, et quels que soient ses tourments intérieurs, il ne peut pas continuer comme ça. Pas au risque de laisser Mylan se sentir si- si misérable et malheureux. Il s'exhorte au calme, le temps de le fixer, le temps de vraiment prendre conscience des émotions qu'il exhale — tout ce que Heath avait jusque-là manqué de percevoir. Mais c'était une erreur de ma part de laisser tout ça nous éloigner, il reconnait un ton plus bas. C'était un mauvais timing, sûrement : le changement d'environnement pour Mylan, l'enfermement, l'impression de s'imposer chez lui et la solitude ne pouvaient pas franchement faire bon ménage et il s'en veut de n'en avoir pas pris conscience plus tôt. Ça semble si évident à présent. D'autant qu'il a... sûrement exacerbé ses insécurités en lui avouant sa tendance à la fuite ? Lui-même ne saurait promettre de ne plus tourner les talons lorsque les choses deviennent émotionnellement compliquées ; mais partir pour de bon ? Sa paume épouse la courbe de la joue de Mylan avec une infinie délicatesse, son pouce retraçant les reliefs de ses traits. Tu m'as moi. Pour les fêtes, il souffle en cherchant ses yeux ; en le regardant comme il ne l'a plus vraiment fait depuis le début de cet arrangement de fortune, en ne regardant que lui. Ce n'est pas aussi bien qu'une famille, mais c'est déjà quelque chose — non ? Il l'espère en tout cas. Songe que pour sa part, puisque le calcul éloignement s'est avéré erroné, l'option inverse est peut-être meilleure : passer plus de temps avec Mylan, le réapprendre, tisser à nouveau le lien de confiance effiloché. Luttant contre ses réticences et se focalisant les envies qui les contrebalancent en une contradiction déboussolante, il porte une seconde main, hésitante, contre le creux de son cou, la glisse à l'arrière de sa nuque ; se redresse pour le serrer contre lui. L'avoir au creux de ses bras, c'est respirer au terme d'une longue apnée, et pour la première fois depuis des jours le poids lui comprimant la cage thoracique s'atténue enfin. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3368
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it all In restless dreams I walked alone. Narrow streets of cobblestone 'Neath the halo of a street lamp, I turned my collar to the cold and damp When my eyes were stabbed by the flash of a neon light That split the night And touched the sound of silence. 23 décembre 2003 • Il s’en veut immédiatement d’avoir laissé échapper ça. D’avoir dit à voix haute à quel point l’idée que Heath regrette sa décision et finisse par ne plus supporter de l’avoir ici le terrifie. Il n’est pas censé infliger ça en plus de tout le reste à Heath. Il le sent qui s’approche de lui et se crispe, garde les yeux rivés sur l’eau qu’il fait couler et attend qu’elle soit chaude pour nettoyer l’assiette qu’il tient, mais déjà, le jeune homme est là et lui retire la vaisselle des mains. Mylan voudrait s’y accrocher mais il ne peut que la regarder lui échapper, tandis que Heath le force à se retourner. Il n’arrive pas à lever la tête vers lui, il n’arrive pas à le regarder. « Mylan- c'est ma façon d'être égoïste. T'avoir ici- je l'ai voulu, ok ? Tu n'es pas un intrus. Tu n'es pas non plus un prisonnier soumis à des règles et des obligations. Tu es mon invité. » Il ferme les yeux, parce que c’est ridicule. Heath a beau dire ça pour essayer de le rassurer, sa manie de le fuir depuis plusieurs jours est la preuve qu’il n’est pas à l’aise avec lui ici. Il peut lui dire qu’il n’est pas un intrus, mais il n’empêche que c’est exactement ce que Mylan éprouve, quand il voit que Heath ne lui adresse presque pas la parole et rentre le plus tard possible en espérant probablement éviter de le croiser. Et il comprend, d’accord ? Il comprend qu’il ne soit pas à l’aise et qu’il ne sache pas quoi faire de tout ce qu’il a appris il y a quelques jours. Mais qu’il le dise, au lieu de toujours essayer d’arrondir les angles. « Je ne pensais pas- je ne me doutais pas que tu ressentais les choses de cette façon. C'est moi qui suis désolé. J'ai juste... » Bien sûr qu’il a l’impression d’avoir une fois de plus abusé de la trop grande gentillesse de Heath. Bien sûr qu’il a le sentiment que le cuistot regrette. Ce n’est pas comme si Ravka semblait particulièrement heureux de l’avoir ici. « Il me faut du temps pour concilier l'image que j'avais de toi et- tout ce que tu m'as révélé. Ton histoire. J'aimerais que ce soit plus facile, j'aimerais pouvoir te dire que je suis prêt à y faire face, seulement, ce n'est pas le cas. » Mylan inspire profondément. C’est comme cette histoire de mot. Si ce n’est pas lui qui pousse Heath à sortir de son mutisme, à lui dire ce qui ne va pas, alors il laissera ça le ronger dans son coin. C’est stupide, par Merlin, tellement stupide. Il faut qu’il le confronte. Et c’est difficile, quand Mylan a le sentiment que dans sa position, il n’a pas le droit de rappeler Heath à l’ordre, de le pousser à faire quoi que ce soit, alors qu’il en a déjà tellement fait pour lui. Mais s’il ne le confronte pas, ces discussions n’ont jamais lieu. S’il n’extirpe pas brutalement Ravka de sa coquille, il n’en tire jamais rien. Bien sûr que lui dire de lui parler ne suffit pas, ce n’est pas la petite discussion qu’ils ont eu avant que tout ne vole en éclats qui aura réussi à changer des années de fonctionnement.
« Mais c'était une erreur de ma part de laisser tout ça nous éloigner. » Il aurait dû venir le chercher plus tôt, au lieu de rester dans son coin à attendre bêtement que Heath se décide à venir vers lui. Un frisson lui parcourt l’échine, lorsqu’il pose la paume de sa main sur sa joue et Mylan ose enfin lever les yeux vers Heath, pour croiser son regard. « Tu m'as moi. Pour les fêtes. » Sa gorge se noue alors qu’il hoche faiblement la tête. Une autre main se glisse dans sa nuque et le jeune homme se mord la lèvre inférieure pour éviter de laisser échapper un son pathétique quand Heath le ramène contre lui. La chaleur de Ravka l’enveloppe immédiatement et Mylan ferme les yeux, va enfouir son visage contre le torse du cuistot. Ses bras vont l’entourer, ses mains agripper la chemise de Heath, dans son dos. « J’ai peur, » admet-il difficilement, d’une voix à peine audible, encore plus étouffée par sa position. « J’ai pas l’habitude d’avoir peur. » Il n’y avait pas de place pour la peur, dans la rue. D’abord parce que c’était le meilleur moyen de se faire tuer, ensuite parce qu’il avait Seán, alors. Il n’avait pas de raison de craindre quoi que ce soit, puisqu’il savait que quoi qu’il arrive, Mood serait là. Enfin, c’était ce qu’il pensait. Il n’avait peur de rien et maintenant, tout semble le terrifier. Il ne sait pas si c’est à cause de ce que Seán lui a fait, ou si c’est la prison qui l’a rendu aussi faible.
Mais maintenant, il a peur de retourner à Azkaban. Il a peur de décevoir Heath, de le perdre. Il a peur de se retrouver tout seul. Il a peur que toute cette année passée à tout faire pour être quelqu’un de bien et de respectable n’ait jamais servi à rien. Il a peur d’avoir fait l’erreur d’encore trop s’attacher à quelqu’un et que ça se retourne contre lui. Il a peur de rencontrer la mère de Heath et qu’elle le haïsse. « Et j’déteste ça, » murmure-t-il. Ça le pousse à se comporter étrangement, d’une manière qu’il n’explique pas et ne comprend pas tellement. Si Heath a du mal de concilier l’image qu’il avait de lui avec ce qu’il a appris sur son passé, Mylan lui n’arrive plus vraiment à savoir ce qu’il est. Il a passé tellement d’années à être Chains, celui qui n’a jamais mal, celui qui ne craint rien, celui qui dirige et fait ce qui doit être fait. Il a passé tellement de temps à repousser les remords, la peur, les doutes, à tout cacher très loin parce qu’il était persuadé qu’il n’avait pas d’autre choix. Mais si Azkaban sait faire une chose, c’est bien faire remonter toutes ces choses négatives qu’il pensait avoir enfouies. Ne pas éprouver la douleur, être toujours plus fort que ses adversaires, ça l’a mené à penser qu’il était infaillible. Mais cette fois, il ne lutte pas contre quelqu’un qu’il peut frapper plus vite et plus fort avant de prendre un coup. Cette fois, il se sent complètement assiégé et il ne sait même pas contre quoi se débattre. « Donne-leur le formulaire, Heath, » dit-il alors d’une voix un peu plus ferme. « Je veux que tu passes les fêtes avec ta mère, c’est important. » Il a déjà privé quelqu’un de sa famille, il est hors de question qu’il commette la même erreur deux fois. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it allI see swimming pools and living rooms and aeroplanes, I see a little house on a hill and children's names, I see quiet nights poured over ice and Tanqueray... But everything is shattering. Only fools fall for you, only fools. 23DEC. 03. J’ai peur. J’ai pas l’habitude d’avoir peur. Et j’déteste ça. C'est normal d'avoir peur de perdre ce à quoi on tient, tente Heath, rassurant, trop familier avec la sensation. Soulagé, également, de se rendre compte qu'il n'est pas le seul à ne pas savoir comment s'y prendre. Ou devrait-il être d'autant plus inquiet ? ... Liste. Il lui faut une liste. S'organiser. Y aller par étape. Noter jusqu'aux basiques ne pas négliger les contacts physiques et autres ne pas quitter l'appartement sans parler à/embrasser Mylan ou penser à lui vérifier qu'il va vraiment bien que le commun des mortels considèrent comme acquis mais que Heath, pour sa part, néglige trop facilement. Être un soutien émotionnel correct — il peut le faire. Mais encore faudrait-il qu'il s'aperçoive que c'est nécessaire, et là est son talon d'Achille. Donne-leur le formulaire, Heath. Je veux que tu passes les fêtes avec ta mère, c’est important. Il acquiesce d'un hochement de tête, se détache pour aller récupérer le parchemin sur la table et le scanne du regard ; s'assure de n'avoir rien oublié avant de plier le parchemin dans une enveloppe. De sa baguette, il exécute le sort prévu pour attirer les hiboux postaux, afin de confier la lettre à celui qui se présente quelques minutes plus tard. Le médicomage traitant de sa mère n'est probablement pas présent, mais le service de nuit de la clinique devrait pouvoir le réceptionner sans encombres. Tu lui plairas, je pense. A ma mère. Heath referme les volets, puis retourne une chaise dos à la table pour s'y asseoir, menton sur une main et l'autre se tendant à Mylan pour l'inviter à se caler sur lui. Du moins tu lui plairas le temps qu'elle parviendra à se souvenir de toi. Il te faudra probablement te présenter toutes les deux heures environ, au mieux, ou aux dix minutes, au pire. Et tout semble tellement plus simple lorsqu'il fait l'effort de communique. Dire que quelques minutes plus tôt seulement, il se tracassait à ce sujet et s'étiolait dans une solitude qu'il était le seul à leur infliger. (Mylan a l'air si normal, ainsi assis sur l'un de ses genoux, plus petit que la moyenne et animé de sentiments communs ; mais l'esprit de Heath lui souffle bien sûr : un criminal tout à fait normal, oui, perfide, et il lui faut faire un effort conscient pour parvenir à glisser une main dans son dos, caressante mais sobre. Résister au réflexe de se retrancher sur lui-même. Se dire que c'est le passé et regarder vers l'avenir). 24DEC 03. Je sais ce que tu fais. Hm ? Pris sur le fait. J'étais juste- Tu pensais au travail. Elle lève les yeux au ciel, affectueuse et exaspérée à la fois, puis réprimande : Tes dragons peuvent survivre à une soirée sans toi, Nikolaï. Et c'est toujours le même coup au cœur, même après tout ce temps. Heath, corrige-t-il, ne pouvant détourner les yeux du visage qui se fait confus, pattes d'oie se plissant de part et d'autre du regard qu'il chérit tant. Oh ! C'est vrai. Tu es déjà si grand ? Ton père ne devrait pas tarder, il a promis d'acheter- Toujours la même exaspération mêlée d'un sentiment d'injustice qui le broie de l'intérieur. Il n'achètera pas vietnamien, il ne rentrera pas, il est mort. Comme un pansement. Les traits chaleureux se teintent d'horreur. Ne dis pas de choses si horribles, je lui ai parlé il y a à peine- Plus de dix ans. Il était prêt pourtant. Non, c'est faux : il n'est jamais prêt. Il est trop con. Il ne cesse jamais d'espérer. Et la chute est toujours brutale, et il réagit abruptement, et à présent elle s'emporte, en détresse, et c'est de sa faute. Elle panique, confusion et réalité s'entrechoquant violemment dans son esprit meurtri, plaque les mains sur ses oreilles en affirmant de plus en plus fort c'est faux, il rentrera bientôt, il rentrera BIENTÔT, tu MENS, et refuse qu'il la touche, refuse qu'il lui parle, retranchée dans un état entre déni et angoisse. Une bulle d'incertitude qui éclate en la laissant pantelante après l'avoir fait à nouveau régresser, il le sait. Maman ? Elle met un moment à se déplier, prunelles fixées sur le mur en face d'elle. Maman. C'est moi, Heath. Muette. Puis elle tourne lentement la tête, le dévisage, cligne des yeux. Heath ? Un temps de battement, et ébauche d'un sourire sur son visage las. Oh, Heath. Il hoche la tête, lui prend une main entre les siennes. C'est Noël ce soir, et j'aimerais te présenter quelqu'un. Et le cycle dénoue son fil interminable. Mylan compense pour la morosité de Heath au départ, l'échange s'allège, l'ambiance se détend, la bonne humeur reprend ses droits entre décorations de circonstance et mets délicieux (à l'odeur du moins : son goût lui fait encore défaut). Mylan charme Vivienne jusqu'à ce que Heath en grimace, mi-ravi mi-dégoûté. C'est si facile. Il y a des instants tels que celui-ci où elle lui semble incroyablement normale- et alors, il lui faut se raccrocher à tout ce qu'il a de rationnel pour ne pas se faire de fausses idées. Vivienne rit aux éclats comme dans les souvenirs d'enfance de Heath, comme si années deuil et troubles de mémoire ne l'avaient pas détruite ; et il se prend presque au jeu, presque : si tout allait réellement bien, elle s'apercevrait qu'il manque une silhouette au tableau. Il a espéré qu'Aspen viendrait. Quitte à seulement passer, mais rien. Il y a leur mère, Mylan, Gold, Gansey II et lui, réunis en comité intimiste et confortable, pourtant, à certains moment Heath se sent nostalgique. Pense à tout ce qu'il case aisément, d'habitude, dans un coin de mémoire pour ne pas en souffrir ; les rituels de son père, les noëls de son adolescence flanqué de Shin, Emi, Samaël, Thea. Mais il y a la main de Mylan dans la sienne, qu'il presse un peu plus fort, puisant du réconfort dans sa chaleur, et tout semble moins oppressant à ses côtés.
Dernière édition par Heath Ravka le Mar 2 Mai 2017 - 21:10, édité 6 fois |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
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‹ crédits : moony.
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‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3368
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| (Myth) don't give a fuck, not giving up — still want it all In restless dreams I walked alone. Narrow streets of cobblestone 'Neath the halo of a street lamp, I turned my collar to the cold and damp When my eyes were stabbed by the flash of a neon light That split the night And touched the sound of silence. 23 décembre 2003 • « C'est normal d'avoir peur de perdre ce à quoi on tient. » Ce n’est pas qu’il a peur. C’est plutôt qu’il est terrifié. Heath n’était pas prévu. Heath n’aurait pas dû arriver. Après Mood, après Fox, Mylan s’était convaincu que pour éviter les déceptions, la solution était de ne pas s’impliquer, ne pas s’attacher. D’éviter les gens eux-mêmes. Mais de toute évidence, il ne sait pas faire ça. Il n’est pas fait pour se tenir complètement à l’écart, il ne sait pas comment être seul, il n’y arrive pas. La solitude lui donne la sensation d’être prisonnier de ses propres pensées et quand Mylan se sent enfermé, elles ne sont jamais positives. Il a besoin des autres. Gamin, il avait juste la sensation que sa mère l’étouffait à le surprotéger, aujourd’hui, ça lui manque terriblement. Elle ne le comprenait pas, ne savait pas comment le gérer, mais au moins, elle essayait. Au moins, elle s’inquiétait pour lui et Mylan regrette d’avoir été aussi difficile. Peut-être aurait-elle trouvé la force de lui pardonner ses erreurs, s’il n’avait pas été un gamin aussi insupportable. D’un air absent, il regarde Heath hocher la tête et s’éloigner pour envoyer le formulaire à la clinique. Une part de lui a envie d’écrire à ses parents. Il est cruel, ce tout petit bout de son être qui espère qu’un jour, peut-être, ses parents lui pardonneront. Et puis, il y a sa trop grande fierté qui l’empêche de s’abaisser à supplier pour un pardon. Et ce côté défaitiste qui surgit parfois sans prévenir, qui lui répète que ça ne servirait à rien. Qu’ils le détestent et qu’il ne pourra jamais changer ça. « Tu lui plairas, je pense. A ma mère. » Petit rire nerveux, parce que ça lui paraît complètement absurde. Il n’est pas le genre de mec qui plaît aux parents, c’est ainsi et la gentillesse de Heath ne changera pas ça.
Il n’hésite pas, quand Ravka tend une main vers lui pour l’inviter à s’installer sur lui. Le besoin d’être près de Heath après ces derniers jours passés à être si distants est irrépressible. Il ne l’admettra probablement jamais à voix haute, mais être si petit a quelques avantages. Ça lui permet de se caler contre Heath, sa tête appuyée dans le creux de son épaule, où il peut percevoir sans mal la chaleur et le parfum du cuistot. « Du moins tu lui plairas le temps qu'elle parviendra à se souvenir de toi. Il te faudra probablement te présenter toutes les deux heures environ, au mieux, ou aux dix minutes, au pire. » Il ne peut s’empêcher de se dire que dans son cas, c’est peut-être un très léger avantage. S’il fait une mauvaise impression, elle ne le détestera pas bien longtemps. Et puis, il s’en veut aussitôt de penser ça, alors que la situation doit être horrible, pour Heath. La caresse dans son dos lui fait fermer les yeux brièvement. « I’ll do my best, » promet-il dans un murmure. Pour ne pas le décevoir, pour qu’il puisse passer les fêtes avec sa mère sans que Mylan devienne un autre problème à gérer.
24 décembre 2003 • Ca ne ressemble pas aux réveillons de Noël parfois trop formels pour le garçon toujours trop plein d’énergie qu’il était. Ça ne ressemble pas non plus aux soirs de Noël passés dans la rue avec Seán et les autres gosses des Shadow Moses. Grelottants, souvent malades, à s’accorder quelques heures de répit. Ce seul soir de l’année où ils s’autorisaient à manger un petit peu plus, parce que damn, c’était Noël (Mood n’en avait rien à foutre, mais Chains y tenait, alors ils faisaient toujours un effort). Mylan, Heath, sa mère et les deux chiots, ils forment une bande étrange, mais ce n’est pas désagréable. Vivienne est charmante et Mylan affiche un petit sourire satisfait, les joues un peu roses, à chaque fois qu’il arrive à lui tirer un éclat de rire. Elle ne le déteste pas. Elle oublie son prénom et il peut parfois lire dans son regard qu’elle se demande qui il est et ce qu’il fiche ici, mais ça ne le dérange pas de répéter. (« This is Mylan, he’s, hum. He’s my—we’re something ? » Regard confus. « Yeah, right, that’s me, I’m his something. ») Elle oublie, mais elle n’est pas stupide, alors elle comprend, aux regards gênés qu’ils échangent, aux cafouillages de Heath, aux « I’m his something » de Mylan, qu’ils ne savent pas trop ce qu’ils sont mais que ce n’est pas très grave, pas pour l’instant. Ce n’est pas parfait, mais il y a une étrange satisfaction, à se présenter comme le quelque chose de Heath, surtout quand il peut voir que le jugement est bien la dernière chose présente dans le regard de Vivienne. Ce n’est pas parfait, surtout quand il peut voir que par moments, Heath s’égare, probablement parce que voir sa mère est aussi plaisant que douloureux, pour lui. Il fait de son mieux pour être patient, pour masquer à quel point ça le touche, mais Heath souffre de la voir ainsi et Mylan sait ce que c’est que d’être oublié par ceux qu’on aime, alors il comprend. Ce n’est pas exactement pareil, bien sûr, mais la douleur est suffisamment semblable pour que ses doigts viennent chercher la main de Heath pour la serrer doucement. Le repas terminé – ils ont vu les choses en grand, alors il y a des restes pour… well, une semaine chez des personnes normales, mais puisque Mylan est là, probablement trois jours – ils finissent dans le salon, où le Rhee ne peut s’empêcher de taper régulièrement dans les biscuits de Noël qu’ils ont passé l’après-midi à cuisiner. Ce n’est pas parfait, mais c’est le meilleur Noël qu’il ait passé depuis des années.
« Du thé ? » finit-il par proposer et il chasse Heath d’une tape sur la cuisse quand il le voit prêt à se lever pour filer dans la cuisine. Il ponctue le tout d’un petit regard sombre qui signifie clairement je connais ta cuisine, Heath Ravka et se lève pour aller préparer trois infusions. Il fait chauffer l’eau, augmente les flammes de quelques gestes habiles pour que ce soit plus rapide et une fois l’eau prête, laisse le temps au mélange d’infuser. Puis il sort trois tasses, verse l’eau et les ramène dans le salon, où Vivienne cesse de murmurer en le voyant arriver et Heath affiche un air un peu embarrassé. Mylan fait mine de rien et dépose une tasse devant la mère de Heath, les deux autres de leur côté. « Je crois que vous m’aviez promis une anecdote embarrassante, » lance-t-il d’un ton faussement détaché, parce qu’il ne sait pas pour combien de temps encore, celle qui a connu le gamin qu’était Heath sera devant lui et Mylan est curieux, avide. Court silence, pendant un instant, il sent sa gorge se nouer alors qu’il se dit que c’est trop tard et qu’il aurait mieux fait de se taire, mais les traits de Vivienne s’étirent dans un sourire malicieux qui éclaire tout son visage.
Ce n’est peut-être pas parfait, mais c’est très bien comme ça. |
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