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sujet; (JAN. 2004) MYTH #3 + holding on to you. |
WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Myth + holding on to you I must've forgot, you can't trust me, I'm open a moment and close when you show it, Before you know it, I'm lost at sea, And now that I write and think about it, And the story unfolds, You should take my life, You should take my soul. Il est libre. Il a toujours son bracelet à la cheville et ils ont modifié les sorts pour lui permettre de se rendre partout dans Londres, ainsi qu’au Manoir Rhee, car même s’ils ne veulent pas de lui là-bas, ils restent sa famille et il lui faut bien un point d’attache. Il a également l’autorisation de se rendre au Arthur’s Seat, parce que son avocat est un véritable requin et a insisté pour que les traditions et croyances de son client soient respectées. En-dehors de ces deux endroits, il n’est pas autorisé à quitter Londres mais ce n’est pas très important. Parce qu’il est libre. Il ne retourne pas à Azkaban. Il a du mal à y croire. Lorsque les chefs d’accusation sont tombés, Mylan a cessé de respirer et s’est vu de retour derrière les barreaux. Les yeux rivés sur Heath, il l’a regardé pâlir à mesure que les charges étaient annoncées. Les vols à l’étalage, les arnaques, les cambriolages, les meurtres, la collaboration avec le gouvernement, la torture. Et son avocat a réussi à le faire sortir malgré tout ça. Il a commencé par sa collaboration avec le gouvernement et après un long plaidoyer, a fini par faire accepter au jury qu’il n’avait pas eu le choix. Mentionner Magnus Davis a pratiquement été suffisant pour que tous acceptent que Mylan avait été forcé de collaborer. Et puis, après, il a fallu faire en sorte de ne pas le renvoyer en prison pour terminer de purger sa peine. Ils ont passé des semaines à préparer sa défense, à rassembler des témoins et pourtant, Mylan était certain que ça ne suffirait pas. Il voyait mal comment ses crimes pouvaient vraiment être justifiés. Et puis, ses parents ont été appelés à la barre. Il a regardé sa mère s’avancer. Plus pâle que dans son souvenir, mais droite, digne. Elle lui a à peine accordé un regard avant de prendre place sur l’estrade pour répondre aux questions de l’accusation. Puis son avocat est entré en jeu.
(« So, he never told you exactly what happened that night ? » Elle fronce les sourcils. « No, but he—he was injured, and covered in blood and—what he said was enough and-- » « He never told you explicitly, but you understood that Rhee Miran had killed someone that night. » Elle pince les lèvres. « Y-yes. » « So you knew your son had killed someone. You knew that he had taken someone else’s life. » Elle hoche fébrilement la tête. « You knew that your 14 years old son had killed someone and you didn’t contact the MLES, is that right, Mrs Rhee ? » Elle ouvre la bouche pour répliquer, mais ne parvient pas à émettre le moindre son. Elle semble plus pâle encore. « Instead of contacting the competent authorities that should have taken care of the problem and provide help to your son and your family, you decided to kick him out of your house. » Elle s’empourpre à cela et Mylan peut percevoir jusqu’ici la honte qu’elle éprouve. « We were scared, and we-- » « And he wasn’t ? » la coupe-t-il abruptement. Mylan doit détourner le regard, quand il voit les yeux de sa mère commencer à briller des larmes qu’elle tente de contenir. Il entend vaguement le juge rappeler son avocat à l’ordre et ce dernier s’excuser, puis affirmer qu’il en a terminé avec elle. Du coin de l’œil, il la regarde quitter l’estrade et retourner s’asseoir, les lèvres pincées, tremblante. Puis c’est au tour de son père de se faire interroger et Mylan l’écoute répéter sensiblement les mêmes choses d’une oreille distraite. Jusqu’à ce que— « We regretted it, » lance-t-il précipitamment et le jeune homme tourne la tête vers lui. Son père ne le regarde même pas. « We went looking for him, we tried to find him, but we-- » « Liar, » ne peut-il s’empêcher de siffler. Il a attendu. Terrifié, frigorifié, affamé, il attendu pendant des mois que ses parents apparaissent un jour au coin d’une rue, le prennent dans ses bras et lui disent qu’il pouvait rentrer à la maison. Ce n’est jamais arrivé. « Mr Rhee ! » intervient le juge mais enfin, son père pose son regard sur lui. Comme on observe un animal dangereux. « You never called the MLES, there is no sign of a report for a missing child in the records. » Son père pince les lèvres. « No, we—we wanted to solve this matter ourselves, we— I know we made a mistake by not calling the MLES in the first place and we—we were scared that-- » « That word again. » « Mr Fisher ! » L’avocat s’excuse, sans sembler sincère une seule seconde.)
Mylan doit admettre, Heath lui a dégoté un champion. Une fois la responsabilité de ses parents dans l’affaire dévoilée à tout le monde, ils ont enchaîné sur ce que Mylan a vécu dans la rue et ça a été à son tour de témoigner une nouvelle fois. C’est d’un ton monocorde, les yeux rivés sur la barre devant lui, qu’il a raconté la faim, le froid, la peur, le danger. Comment ils ont été obligés de devenir voleurs, pickpockets, arnaqueurs pour survivre. Et puis, comment ils en sont venus à devenir tout un groupe de gamins malfaiteurs. Il a décrit le système dur et impitoyable du gang, sans jamais prononcer le nom de Mood, ni d’aucun Shadow Moses. Il lui a fallu parler de la fausse mort de Seán et c’est à ce moment-là que son regard a croisé celui de Mrs Dunegan. Mylan a retenu son souffle, en voyant la douleur sur les traits de cette femme qui lui a semblé alors dix fois plus vieille que la dernière fois qu’il l’avait vue.
(« We’re taking a break. » Son regard accroche les silhouettes des Dunegan qui se lèvent pour quitter la pièce. Mylan attrape Fisher par le bras. « I need to talk to them. » L’avocat fronce les sourcils. « Please, they’re Seán’s parents, I need to talk to them. » Fisher hoche la tête et part les chercher, alors qu’un auror l’attrape par le bras et l’entraîne dans la pièce adjacente. Mylan tourne en rond et quand Fisher revient, les parents de Seán sont derrière lui. « I—could you-- » commence-t-il d’une petite voix et l’avocat soupire, mais sort sa baguette et place un sort de silence autour d’eux. L’auror tique, mais Fisher lui lance un regard sombre. « What do you expect him to do ? Kill them with words ? » Déjà, Mylan ne les écoute plus. Mylan déglutit avec difficultés. Mr Dunegan a l’air épuisé, las. Sa femme le fixe avec des yeux brillants de larmes. « I-- » commence-t-il mais les mots ne sortent pas, alors Mylan se laisse tomber à genoux, les yeux rivés au sol. « I’m sorry ! » s’exclame-t-il brusquement. « I’m so, so sorry. » Déjà, des larmes s’échappent de ses yeux, coulent le long de ses joues, alors que la culpabilité le ronge. « I should have told him to go home, I should have told him to leave me, I—I was selfish, I didn’t want to be alone and I took him away from you and I’m so, so sorry, » continue-t-il sans prendre le temps de respirer.
Une main se pose sur son épaule et Mylan redresse lentement la tête, pour croiser le regard de Mrs Dunegan. « We looked for you, » murmure-t-elle d’une voix tremblante. « We tried to find you and Seán, but your parents-- » Il secoue la tête, il sait, il sait. « You were just a child. You didn’t know better. » Il veut protester. Il savait que c’était stupide et égoïste et mal, il le savait même à l’époque, elle ne peut pas—mais Mrs Dunegan referme ses bras autour de lui et Mylan laisse échapper un sanglot. « I’m sorry all this happened to you. » Ses doigts tremblants vont accrocher les bras de la mère de Seán.
Il ne devrait pas. Il ne devrait vraiment pas.
« He’s not dead, » hoquète-t-il. Trop tard. Elle sursaute et s’écarte, pour plonger son regard dans le sien. « Mylan-- » « He’s not dead. He wanted you to think he was, so that you would stop looking for him, he—he’s alive. » Il est stupide. Mr Dunegan s’avance, attrape sa femme par l’épaule. « Stop this, don’t do this, you-- » « No, no, I promise you, Seán’s alive. I’ve hurt you enough, I would never—I wouldn’t lie about this. » « Where is he ? » Mylan pince les lèvres. « I can’t tell you. » Mr Dunegan lui lance un regard noir, tandis que sa femme semble trahie. « I can’t tell you because it’s dangerous. Seán, he—He’s not a good person right now, and it’s my fault, I know that, and I’m sorry, » s’empresse-t-il de dire. Ses mains attrapent celle de Mrs Dunegan. « You can’t look for him right now. You can’t do anything to help him, because he won’t let you. » « He’s our son, » hoquète Mrs Dunegan et Mylan serre sa main. « I know. I know, but it doesn’t matter to him right now, nothing does anymore. But it will. Mrs Dunegan, it will. » Il inspire profondément, chasse les tremblements dans sa voix. « I’ll bring him home. I promise you. I’ll even make an Unbreakable Vow if you want me to, I’ll bring him home. I’ll bring him back to you. » « Mylan… » « I know I don’t deserve it but please, please, trust me on this. You have to trust me. I owe you this. I’ll bring Seán home, » promet-il encore.
La main tremblante de Mrs Dunegan se pose sur sa joue. « You shouldn’t have to do this, not on your own. » « I do. I really do. »)
Se reconcentrer sur son procès après ça lui a paru impossible. Mais au lieu de seulement se concentrer sur Heath pour traverser ça, il a pu croiser les regards des Dunegans, plus encourageants que ceux de ses propres parents. Le procès s’est ensuite tourné vers les charges qui ont mené à sa première incarcération. Mylan s’est une nouvelle fois retrouvé à la barre. D’une voix rauque, il a raconté la nuit de sa capture. Il a détaillé l’arrivée des agents de la BPM, comment il a essayé d’aider les autres gamins à fuir et comment l’un des agents a froidement assassiné un des SM. Il a raconté comment le type a essayé de le torturer, que ça n’a pas fonctionné et qu’il en a profité pour le tuer. Alors Fisher a fait venir à la barre un des types qui étaient présents ce soir-là. L’ancien agent de la BPM a témoigné sans se faire prier, espérant probablement alléger sa propre peine, racontant que son collègue était un Mangemort connu pour avoir arrêté, torturé et tué des dizaines de personnes, dont de nombreux innocents.
D’assassin, Mylan est passé à héros, juste comme ça. Le procès s’est étiré, encore et encore, jusqu’à ce qu’il se sente complètement vidé. Belcher et d’autres de ses employeurs ont témoigné en sa faveur, affirmant qu’après sa libération, Mylan s’est toujours très bien conduit, a travaillé sans jamais se plaindre, a tout fait pour réintégrer la société et filer sur le droit chemin. Le procès a duré jusqu’à ce qu’il ait l’impression d’avoir eu la poitrine ouverte en deux et son contenu exposé au monde entier. L’accusation n’a pas cessé de lui tourner autour et de chercher la petite bête, de tout faire pour qu’il craque. Jusqu’au plaidoyer final de Fisher, qui a accusé ses parents de ne pas l’avoir aidé lorsqu’il en avait le plus besoin. La société, qui a permis que des enfants se retrouvent à la rue, livrés à eux-mêmes, forcés de devenir des criminels pour survivre. Le gouvernement de Voldemort, qui est allé chercher de jeunes criminels perdus pour en faire des bourreaux. Mylan est devenu la victime alors qu’il s’est toujours senti comme le monstre, le tortionnaire.
Puis le jury a délibéré et le verdict a été rendu.
Il ne retournera pas à Azkaban. Devra continuer à porter son bracelet qui l’empêchera de quitter Londres. Se rendre tous les mois au Ministère pour voir un agent de probation, qui évaluera ses progrès. Se trouver un métier stable. Contribuer à la société en participant à des travaux d’intérêts généraux. Ne pas faire le moindre écart. Se rendre une fois par semaine à Ste Mangouste, d’abord pour y faire un bilan psychologique, puis y avoir des sessions avec un psychomage. Tout un tas d’autres choses qu’il a écouté d’une oreille, choqué.
Il ne retourne pas à Azkaban.
On lui a retiré ses menottes, la salle s’est vidée et il est sorti, Fisher et son immense sourire victorieux à ses côtés.
« Miran, » fait une voix sur sa droite et le jeune homme se fige, tourne la tête vers ses parents qui le fixent avec appréhension. Sa mère ouvre la bouche, mais Mylan la coupe. « Did you love me ? Did you ever love me ? » Sa voix ne tremble pas, cette fois. Elle écarquille les yeux. « Miran-- » « You lied. You never tried to find me. Seán’s parents did. But you never tried. You didn’t want to find me. You erased me. From your lives, from Mika and Damian’s lives. » Il le sait, parce que Mickey lui a dit. Il lui a parlé des photos qui ont disparu, de son nom banni de la maison. « So I’m wondering. Since it was so easy for you to erase my existence, did you love me once ? » Il n’arrive même pas à se sentir coupable en voyant les larmes dans les yeux de sa mère. « I WAS FOURTEEN YEARS OLD ! » Son cri résonne dans le couloir, les gens se figent et se retournent vers eux. Fisher lui attrape le bras, mais il s’en fiche. « I was fourteen years old and I’d just lost the only person who gave a damn about me and tried to understand me. I made a mistake and you only cared about your reputation, » crache-t-il à ses parents désormais livides. « Miran, we-- » « Nevermind, » murmure-t-il d’une voix rauque. « I don’t even want to know. I don’t want to hear anything from you. » Il veut juste rentrer. Il veut rentrer, s’allonger et dormir pendant des heures. Il s’éloigne, ignore sa mère qui l’appelle derrière lui et ne s’arrête que lorsqu’il s’estime suffisamment loin d’eux, pour se tourner vers Heath, qui l’a suivi sans un mot, les sourcils froncés. Mylan lève les yeux vers lui et c’est quand il croise son regard qu’il réalise qu’il est à deux doigts de craquer. Et il ne veut pas le faire ici. Pas devant tous ces gens. « Heath, » appelle-t-il d’une voix plaintive. « Can we go ? » Il n’entend pas sa réponse, sent seulement sa main qui se referme autour de la sienne et qui l’entraîne.
Mylan se laisse faire. Il n’a plus la force de réfléchir, ni de penser par lui-même. Il ne sait même pas comment ils atterrissent dans le hall d’entrée de l’appartement de Heath, il sait juste qu’il a quitté le Ministère et qu’il voudrait ne plus jamais y mettre les pieds. Une voix l’appelle, Heath. Le jeune homme lève les yeux vers lui. « I—I’ll look for a new place, I—I’m sorry, I just—can I stay here until I find a new place ? Can I-- » Il s’interrompt, en réalisant que le visage de Ravka semble très flou tout à coup et c’est parce qu’il n’arrive plus à contenir ses larmes, qui s’échappent de ses yeux fatigués, roulent le long de ses joues. « I’m sorry, » hoquète-t-il et il ne sait même plus pourquoi il s’excuse. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) holding on to youI hope you'll hear me in the streetlight's humming, softly breathing out your name. I know that even with the seams stitched tightly, darling, scars will remain... I say we scrape them from each other and let them wash off in the rain. I swear that even with the distance slowly wearing out your name, your hands still catch the
light the right way and our hearts still beat the same JAN 04. Si avoir droit à un franc aperçu des crimes, brossé au cours d'une discussion douloureuse, a semblé éprouvant et terrible, les entendre débiter sèchement par le sorcier en charge de l'accusation s'avère bien pire. Les derniers jours ont pour le moins éprouvants, entre le contre-coup de la confrontation avec Aspen à Noël, la crise de Vivienne, la fermeture abrupte et pourtant inévitable de l'Elysea peu après celle du restaurant des d'Anjou, le lancement d'un nouveau projet pour Heath presque dans la foulée — entrainant une indispensable quête de financements et de local ; et à travers tout ça, la préparation de la défense de Mylan en vue de la date butoir, celle du procès. Sur l'échelle des sources de stress et d'inquiétude, son cas et celui d'Aspen remportent assurément la palme des sujets les plus oppressantes, et pour cause : il y a tant à perdre. Entre Mylan et Heath, il y a eu des promesses dans les deux sens ; des on s'en sortira et autres je n'y retournerai pas qu'ils ont tout fait pour tenir, en dépit des complications auxquelles se heurte sans cesse leur relation. Du moins, Heath a agi dans la limite de ses possibilités : la quête d'un sorcier à la défense compétent et l'appartement transformé en cabinet de fortune à défaut de pouvoir laisser le Rhee quitter ces murs. Outre les boissons chaudes et bouchées offertes de temps à autres en guise d'encouragement, il n'y avait rien de plus qu'il puisse faire lorsqu'il rentrait à son tour, du fait de la confidentialité des entretiens. Rien de plus que tourner nerveusement en rond ou s'enterrer dans la paperasse, les dossiers et autres suicides administratifs en regardant anxieusement s'agiter l'aiguille de l'horloge, s'écouler le délai les séparant du jour J. La date fatidique s'est d'abord faite attendre, les heures trainant en longueur, s'étirant à l'infini ; et puis soudain, c'était la veille, et elle était là, à portée de main. Sans crier gare, distillant sur la langue une indicible angoisse, l'impression terrifiante de ne pas être prêt. Pas prêt à affronter la possibilité d'un échec. Le défenseur Fisher semblait confiant, affirmant sans cesse son dossier solide bien que ne manquant pas de lucidité quant aux risques, aux précautions à envisager en cas de manque de coopération du gouvernement actuel. C'était toute la question, la grande Inconnue de l'équation : le gouvernement tordu et revanchard et imprévisible et difficilement compréhensible, prompt à distribuer des peines abusives pour faire des exemples. Le froid lacé d'humidité coulait ses serres impitoyables à travers la fenêtre de la chambre, laissée ouverte pour chasser l'agonie et la sensation d'étouffement nourries par l'attente ; mais sa rude morsure sur son genou fragilisé ne parvenait même pas à détourner l'attention de Heath de ses inquiétudes. Allongé sur le dos, le regard rivé au plafond, infiniment conscient de la présence de Mylan à un bras de distance, qui s'était recroquevillé dos à lui sur le lit, il ne pouvait s'empêcher de songer au fait que peut-être — dès demain, tout ça serait fini. Il était terrassé par l'envie de tout plaquer, Heath. Par celle de fuir, vieux réflexe condamnable, nécessité qu'il s'était juré d'étouffer et de ne plus jamais ressentir, mais qui l'avait pris de cours, l'envahissant à lui en couper le souffle. Mais s'obliger à étendre ses phalanges hésitantes en quête de Mylan avait été aussi difficile que le sentir refermer sur les siens ses doigts glacés s'était révélé libérateur. Les mêmes peurs, les mêmes doutes, s'étaient faits plus supportables une fois partagés, une fois leurs membres joints et entremêlés — Heath calé contre Mylan, bras lui cerclant fermement la taille. Il avait senti refluer la certitude latente d'être sur le point de le perdre, tandis que l'évidence s'imposait à lui : ça ne pouvait pas cesser, jamais. Lui, eux, même si le monde cessait de tourner, s'effondrait dans le chaos d'une Après-Guerre abrasive. Il était fort, Mylan ; âme de battant et rage de vivre, et Heath n'avait eu besoin que de ressentir ce feu contre sa poitrine pour se laisser convaincre d'envisager l'avenir d'un oeil avec plus de confiance. Solide, disait Fisher. Le déroulement de la séance le confirme. L'homme est corrosif, d'une politesse de surface ponctuée de pics accusateurs et sous ses mots tranchants, l'accusateur devient coupable : le sorcier chargé de condamner au nom de la communauté se retrouve porteur des torts de la société, les parents qui jugeaient hier se voient blâmer pour leurs manquements, et l'évidence de circonstances atténuantes lave progressivement le nom du présumé coupable. Mais c'est éprouvant. Il y a des moments lourds, pesants. Des instants où il grince des dents, de colère ; d'autres où l'inquiétude pulse au creux de sa poitrine ; d'autres encore où il donnerait tout pour ne pas entendre, savoir, voir — lorsque l'accusation étale des clichés de victimes, issus de l'ancien dossier ou de faits plus récents, liés aux tortures durant les interrogatoires. Il y a des moments où Heath voudrait décrocher mais se sent forcé de faire face aux pans de chair brûlée, aux corps malmenés ; comme une pulsion sadique, une façon de se dire c'est l'homme avec qui tu t'es réveillé ce matin qui a provoqué ces horreurs et de se confronter aux implications de ses propres choix. Et il y a des moments où il donnerait tout pour pouvoir serrer la main de Mylan dans la sienne et lui promettre c'est presque fini. Ensuite on rentrera à la maison, pour un nouveau départ. Mais il y a entre eux un gouffre de distance, lui dans les rangs des spectateurs et Mylan dans le siège des accusés, à justifier l'injustifiable et à lui serrer le cœur. You knew that your 14 years old son had killed someone and you didn’t contact the MLES, is that right, Mrs Rhee ?Il découvre pour la première fois cette femme sur laquelle il s'est souvent questionné, qu'une part de lui aurait voulu connaître et qu'une autre exècre, méprise. Cette femme qui a provoqué tant de souffrance, qui n'est pas passée loin de détruire Mylan. Heath voudrait la haïr et pourtant- We were scared, and we-- And he wasn’t ?Les mots lui coupent le souffle, l'obligent à fermer les yeux un instant pour empêcher la terre de tourner autour de lui. Il se revoit à 17 ans, empaqueter ses possessions et barricader progressivement Aspen hors de son cœur et de ses pensées. Il se revoit à 20, refuser de regarder en arrière et se dire je rentrerai bientôt, repousser l'échéance, s'offrir des excuses- j'étais jeune et dépassé, j'étais terrifié, épuisé, et c'était trop lourd à porter, et les mots de Fisher se répercutent entre les parois de son crâne douloureux : and he wasn't ? Il voit son frère et Mylan à braver le froid et la faim déchirante faute d'avoir eu des proches à la hauteur et il s'exècre autant qu'il méprise Mrs Rhee. Ils sont similaires ; odieux, leur amour terni, sali, détruit par la lâcheté. Vivienne n'aurait jamais fait une telle chose. N'aurait jamais abandonné son propre enfant — ne pardonnerait jamais à Heath de l'avoir laissé derrière si elle parvenait à reprendre pied avec la réalité suffisamment longtemps pour tout comprendre. Vivienne jugerait Sora Rhee de toute ses forces, de toutes ses fibres maternelles, et Heath de toute l'intensité de sa déception, pour avoir été faible d'abord, puis avoir eu l'audace de juger Mylan, de le condamner, même brièvement. Il voudrait qu'elle soit là. Il voudrait tellement qu'elle soit là pour lui donner la force d'être fort à son tour, pour Mylan, pour Aspen, peut-être aussi pour tous ces gosses perdus et oublié rendus hargneux et agressifs par l'égocentrisme des adultes ; pour réparer les torts passés et leur construire un avenir stable, mais aussi pour investir son amour sans bornes dans ce garçon tout à la fois effroyable et merveilleux et combatif bien que brisé. Le procès dure à la fois une seconde et une éternité, avant qu'un membre du jury ne se lève. Tout a été dévoilé, décortiqué, fouillé ; ne manque plus que la formulation du verdict et Heath se penche malgré lui en avant, les mains crispées sur ses genoux, l'attention rivé sur l'homme qui détient l'avenir de Mylan au creux de sa paume mais les yeux accrochés à ceux du Rhee, pour lui hurler silencieusement son soutien, lui jurer sans un mot que quoi qu'il advienne-Il n'y a pas de pire à envisager pourtant : le jugement favorable illumine la passe sombre qu'ils ont traversée — mène à leur terme toutes d'entières semaines de tourmente. Alors que la salle se déserte comme une page qui se tourne, le soulagement déferle sur Heath à lui en couper les jambes, explose dans chaque cellule de son être, lui arrachant un rire incrédule tandis qu'il dévale les quelques marches le séparant de Mylan. Il est libre. ils sont libres et il ne veut rien d'autre que l'emprisonner dans une étreinte, l'éloigner du siège cerclé de barreaux, l'arracher au décor immonde de la Cour de Justice et lui faire voir l'univers dont il a été privé tout au long de son assignation à résidence. Il veut des choses simples, comme des couchers de soleil au bord de l'eau et les lèvres de Mylan contre les siennes, et d'autres plus exceptionnelles, des aventures et des découvertes et de l'adrénaline pour s'enivrer de son énergie et de son rire. Il le veut heureux, il le veut comblé pour compenser les atrocités auxquelles il a survécu. Et peut-être a-t-il tort, mais Heath sent réellement refluer le dégoût et les incertitudes qui l'étreignaient encore ; à la place, il est seulement fier — de Mylan, du chemin qu'il a parcouru pour s'arracher à son ancienne vie et mériter une nouvelle chance. Après tout ce qui a été dit, déballé et encaissé, il n'a ni la patience ni la force de supporter de voir s'étioler Mylan sous la douleur d'un autre face à face avec ses parents. Quelque chose de protecteur et de furieux enfle au creux de sa poitrine et l'urge de l'arracher à l'échange, mais il ne peut pas le priver de l'opportunité de cracher ce qui lui a si longtemps pesé. I was fourteen years old and I’d just lost the only person who gave a damn about me and tried to understand me. I made a mistake and you only cared about your reputation, il reproche, mais l'instant d'après toute énergie combative le déserte et ses épaules s'affaissent. Heath- can we go ? Il n'a pas à demander. Les mots sont à peine formulés que Ravka enveloppe déjà sa main de la sienne, l'autre épousant la courbe de sa nuque pour l'arracher à la vue des vautours alertés par les éclats de voix. Hold on, il lui souffle, We're going home. Il n'adresse qu'un froid mouvement de tête aux parents de Mylan, un sourire plus respectueux aux Dunegan — promesse de rencontres ultérieures, puisqu'ils semblent plus être des parents pour Mylan que ne le sont ses géniteurs. Ils s'extirpent péniblement du ministère, une poignée de journalistes chargés de couvrir les procès de guerre s'empressant de mitrailler Mylan de questions (sur son premier meurtre, ses parents, ses délits et crimes suivants, Azkaban, l'altercation avec la BPM de Voldemort). Certains compatissants, plaintifs ; d'autres sournois, mauvais, bien plus rares mais aussi plus notables, d'une façon déplaisante et brutale. Fisher les repousse fermement, bloquant avec une virulence toute particulière les et les familles de vos victimes, monsieur Rhee, que pensent-elles de la clémence du ministère à votre égard, selon vous ? qui percent çà et là. Heath profite de la marge de manœuvre qu'il leur laisse pour entrainer Mylan hors des limites anti-transplanage du bâtiment et l'instant d'après, ils s'extirpent pour de bon de ce cauchemar. Mylan- il appelle tout bas tout en le guidant jusqu'aux escaliers. Dans son état il ne veut pas lui faire subir le stress de l'ascenseur, déjà marqué par l'image de ses doigts blêmes de serrer trop fort les barreaux du siège des accusés. Le motive — We're almost there, keep going. Il est conscient que le Rhee n'est pas tout à fait avec lui à l'heure actuelle, en proie à l'aftermath fait de choc, de relents de détresse, d'incrédulité. Et pour l'aider à assimiler, il ponctue la montée d'encouragements, de You're really free now. You did it enthousiastes. Ajoute : You've been so brave, I'm proud of you, et l'embrasse entre deux étages, l'embrasse en lui soufflant qu'il est heureux pour lui, qu'il le mérite, que tout ira bien à présent. L'arrivée à l'appartement est comme à chaque fois une fête, Gold et Gansey II toujours fidèles au poste et Heath plus à même d'apprécier leur entrain à présent qu'un poids conséquent lui a été ôté. Il rit, les flatte pour les calmer un peu, avant de les chasser gentiment pour qu'ils laissent de l'espace au coréen. Mylan ? il appelle précautionneusement et, finalement, l'interpelé s'arrache au voile de confusion dans lequel il s'embourbait jusque-là. Heath le débarrasse pas son manteau et de ses chaussures, puis passe ses pouces sur ses joues en un geste qui se veut rassurant. Mais il ne peut pas l'empêcher de s'effondrer, dissiper le désarroi qui l'oppresse. I—I’ll look for a new place, I—I’m sorry, I just—can I stay here until I find a new place ? Can I-- I’m sorry... Il semble si perdu, si désemparé, et l'espace de quelques secondes Heath se fige, pris de court par sa promesse. Il compte partir. C'est étrange- et stupide, Heath n'a jamais songé que la première chose qu'il envisagerait une fois sa liberté retrouvée serait de partir. C'est logique, pourtant. Qu'est-ce qui le retiendrait ici, lui peut-être ? Avec son incapacité patente à lui offrir le soutien dont il a besoin, ses luttes intérieures perpétuelles, ses hésitations, ses reproches, ses erreurs ? Reste que- ça fait mal. D'une façon à laquelle il ne s'était pas préparé. You've got nothing to apologize for, il s'oblige à répondre, sincère mais peinant à déglutir, à digérer. Pourtant c'est mieux ainsi. Ils ne se connaissent que depuis quelques mois, ont vécu ensemble par la force des choses- pire : Mylan a été séquestré ici et ne devrait pas être forcé d'y rester plus longtemps que nécessaire à présent que d'autres choix, d'autres possibilités s'offrent à lui. C'est pour le mieux, ça ne veut pas dire que tout est fini n'est-ce pas ? ça ne veut pas dire qu'il ne veut plus de lui ? We'll talk about it later, there's no hurry. You can stay here as long as you need, until you're back on your feet. Il s'entend promettre de l'aider à trouver un nouvel appartement s'il le souhaite, et tout un tas d'autres choses qu'il ne veut pas, alors que les mots qui supplient d'être formulés — reste, s'il te plait, le temps qu'on construise quelque chose de solide, de stable. Reste, je n'ai pas envie d'être à nouveau sans toi-... Mais Heath n'a pas le droit de le retenir d'avancer, period, alors il s'interdit d'essayer, se contente de le tenir contre lui le temps qu'il s'apaise. I want to take you somewhere. No nosy reporters, no cameras... no dysfunctional family. Just the two of us, il confie en posant ses lèvres au creux de la paume de Mylan, puis sur le lobe piqué des clous d'oreille qu'il lui a offerts à Noël ; and- Gold and Gansey II. Maybe we could change into something more comfortable ? Il ne se détache de lui qu'après avoir eu son aval et ils se changent dans la chambre sans se regarder, dans un silence pesant que Heath pense devoir attribuer au contre-coup des derniers évènements — et, de son côté, au fait que Mylan veuille s'en aller. Il enfile rapidement une tenue plus sobre que celle, formelle, enfilée pour le procès. You ready ? Il ose finalement chercher le regard de Mylan, le trouve assis au bord du lit à fixer un jean sans vraiment le voir, et il semble encore si vulnérable que ça lui serre le cœur. Il s'agenouille face à lui, pour le lui enfiler (ce qui l'arrache à ses pensées et le pousse à finir seule). Are you okay... ? Heath demande, hésitant, passant ses mains sur les cuisses de Mylan pour tenter de le ramener à lui sans pour autant le brusquer. Le reste des préparatifs se fait un peu plus rapidement, mais dans la même humeur un peu tendue, les dialogues rares et brefs. Lorsqu'ils quittent la chambre, Ravka récupère dans la cuisine un panier de pique-nique au contenu préparé et placé sous sortilèges le matin même, puis ils rejoignent l'entrée ; Mylan se charge de prendre les laisses des chiens pour plus tard, tandis que Heath attire à lui un portoloin d'un Accio, qu'il place au sol pour que chacun y accroche une main ou une patte. L'objet s'active de lui-même et les entraine à des miles de là : en Ecosse, à Arthur's Seat ; bien au-delà des limites des autorisations accordées à Mylan. Heath s'empresse de lui adresser un sourire tranquille. Pas d'inquiétude, tout est légal. Tes frères m'ont aidé à choisir le lieu et à décrocher l'autorisation. Ils se doutaient que cette journée serait éprouvante et aucun d'eux ne souhaitait la laisser s'achever sur une note déprimante : Mylan devrait pouvoir célébrer le verdict comme il se doit. |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Myth + holding on to you I must've forgot, you can't trust me, I'm open a moment and close when you show it, Before you know it, I'm lost at sea, And now that I write and think about it, And the story unfolds, You should take my life, You should take my soul. Il a l’impression d’avoir les nerfs à vif. Il se sent complètement nu, exposé, même ici où il n’y a que Heath et les deux chiens pour le voir. Mylan déteste se sentir aussi vulnérable, parce qu’il y a toujours cette petite voix, dans un coin de sa tête, qui lui répète que s’il ne se ressaisit pas, il va en crever. Son avocat vient de passer des heures à prouver qu’il n’était plus le gamin des rues violent et dangereux, mais il n’en est pas si certain. Surtout pas en cet instant, alors qu’il envisage sérieusement de juste partir en courant. Une partie de lui veut juste se rouler en boule dans le lit de Heath pour le reste de la journée, de préférence avec les bras du cuistot qui l’entourent et ses lèvres qui lui murmurent des paroles réconfortantes. Et il y en a une autre, beaucoup plus instinctive, terriblement méfiante, qui est terrifiée d’en montrer plus à Ravka. Qui veut cacher la terreur qu’il n’arrive pas à cesser d’éprouver. Qui veut partir le plus loin possible. Parce qu’il réalise que petit à petit, il est en train de répéter les mêmes erreurs. Il est en train de se reposer sur Heath, de s’accrocher à lui comme il le faisait avec Seán. Et la dernière fois qu’il a laissé un autre prendre sa vie en main, ça s’est très mal terminé. Il sait que Heath n’a rien à voir avec Mood. Il sait qu’il ne lui fera jamais ce que Seán lui a fait. Mais il ne pensait pas non plus que son meilleur ami pourrait le trahir ainsi. Il ne pensait pas qu’il pourrait devenir un tel monstre. Et tant qu’il ne saura pas si c’est la rue ou lui qui a causé ça, Mylan est terrifié à l’idée de faire la même chose à Heath.
Mais il ne veut pas partir. Il ne veut pas d’un appartement minable où il sait qu’il se sentira atrocement seul. Mais surtout, il ne veut pas s’éloigner de Heath. Mylan a l’impression que s’il s’en va, plus rien n’aura de sens. Que s’il s’en va, ce sera terminé. Il ne sait pas trop pourquoi. Peut-être parce que Heath a déjà à peine le temps pour lui-même avec la fermeture de l’Elysea et son projet. Peut-être parce qu’il sait que ce sera la même chose pour lui, puisqu’il va devoir se retrouver du boulot et de préférence, mieux que ce qu’il avait avant. Entre ça, les rendez-vous au Ministère et à Ste Mangouste, il aura probablement aussi peu de temps pour lui que Heath. S’ils se voient à peine en vivant ensemble, alors que se passera-t-il, une fois que Mylan sera parti ?
Peut-être que c’est ce qui doit se passer. Peut-être que c’est mieux ainsi. Pas de rupture sale, juste un éloignement progressif, jusqu’à ce que le désintérêt remplace tout ce qu’ils ont pu éprouver l’un pour l’autre.
Mais ce n’est pas ce que Mylan veut. Il ne veut pas que Heath disparaisse. Il ne veut pas que tout ceci cesse. Même en douceur. Il veut le garder. Pour lui, rien que pour lui, égoïstement, il veut Heath et il ne veut que lui. « You've got nothing to apologize for, » lui assure-t-il et Mylan pince les lèvres. D’être encore une fois terriblement égoïste ? De vouloir des choses sans penser aux conséquences ? De répéter inlassablement les mêmes erreurs ? « We'll talk about it later, there's no hurry. You can stay here as long as you need, until you're back on your feet. » Il hoche faiblement la tête, alors que le soulagement se dessine sur ses traits. What if it never happens ? la question lui brûle les lèvres, mais il n’ose pas la prononcer. Il a trop peur de la réponse. Il lève une main et va se frotter les yeux, prétextant en chasser la fatigue alors qu’il éponge rapidement les larmes qu’il ne veut pas montrer. « I want to take you somewhere. No nosy reporters, no cameras... no dysfunctional family. Just the two of us. » Les lèvres de Heath l’effleurent et Mylan voudrait qu’elles recouvrent chaque parcelle de son corps. Qu’elles chassent les regards des autres, le flash des appareils photos des journalistes fouineurs, le jugement qu’il sent encore sur lui. Il voudrait qu’elles lui fassent oublier ces dernières semaines à craindre de retourner à Azkaban, cette journée horrible, la froideur dans le regard de son père, les larmes coupables de sa mère alors qu’elle n’a jamais rien fait pour lui. « And- Gold and Gansey II. Maybe we could change into something more comfortable ? » Il ne se pense pas capable d’ouvrir la bouche et de dire quoi que ce soit de cohérent, alors il hoche fébrilement la tête.
Il suit docilement Heath jusqu’à la chambre et sa main trouve le nœud de la cravate empruntée au cuistot. Il le défait avec des gestes tremblants, fatigués. Aussitôt, il respire un peu mieux. Mylan n’a jamais aimé porter un uniforme, à Poudlard, on lui reprochait toujours sa cravate mal nouée, ses chemises pas bien boutonnées. La cravate retirée, il attaque la chemise, dont il défait quelques boutons avant de la passer par-dessus sa tête, pressé à présent de se débarrasser de ce costume. Le pantalon ne tarde pas à suivre et son regard capte brièvement son reflet dans le miroir sur l’armoire, la brûlure immense qui lui mange tout le flanc droit. Les autres cicatrices, vestiges de la vie qu’il a menée. Il trouve rapidement un t–shirt à enfiler pour masquer tout ça, parce que c’est subitement douloureux à regarder. Assis au bord du lit, il ne lui reste plus qu’à passer un jean mais ça lui paraît brusquement être une tâche insurmontable. Il a envie de poser un millier de questions à Heath. Je peux vraiment rester ? Et si j’veux jamais partir ? Est-ce que tu me détestes ? T’es sûr que tu m’détestes pas ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu me méprises pas ? Tu vois pas que je fous le bordel dans ta vie ? Tu les as vus pourtant, non ? Tous ces gens qui me détestent, toutes ces personnes à qui j’ai bousillé l’existence ? J’ai vu ma mère pleurer aujourd’hui. J’crois que j’l’avais plus vue pleurer depuis le jour où j’ai failli me vider de mon sang dans notre cuisine. Leur cuisine. Un type qui fait pleurer sa propre mère, tu devrais détester ça. Hé, Heath ? Dans la liste des victimes, ils ont oublié quelqu’un. Aspen. Ton petit frère. Tu sais ce que je lui ai fait, à ton petit f-- Il sursaute en le trouvant subitement à genoux devant lui, à tenter de l’aider à enfiler son jean.
Mylan s’ébroue et termine de le remonter jusqu’à ses hanches, avec des mains maladroites. « Are you okay… ? » lui demande-t-il et le jeune homme ravale tout ça. Il l’enfouit loin. Le plus profondément possible. « I—y-yeah. » Non. Il ne va pas bien. Il ne va pas bien du tout, mais il a suffisamment infligé ses problèmes à Heath. Il ne sait pas s’il est convaincu – probablement pas – mais Ravka s’éloigne et Mylan attrape le pull qui se trouve à côté de lui, sur le lit. Il est à Heath, trop grand pour lui et quand il l’enfile, il se perd un peu dedans, mais c’est terriblement réconfortant.
Il ne veut définitivement pas perdre ça.
Alors il se lève et rejoint Heath dans la cuisine. Il n’ose toujours pas parler, se contente de répondre brièvement lorsque le cuistot lui demande quelque chose. Il ne se fait pas confiance pour ouvrir la bouche et ne rien laisser échapper qu’il regretterait par la suite. Il doit à nouveau lutter contre les larmes sournoises qui menacent de couler lorsqu’il voit Ravka s’emparer d’un panier déjà prêt, rempli de nourriture. Il s’est forcément occupé de ça avant leur départ pour le tribunal et Mylan est choqué de voir que Heath espérait déjà à ce point que le verdict soit aussi positif. Lui-même n’y croyait absolument pas. A la demande de Heath, il va chercher les laisses des chiens et le rejoint. Il ne sait toujours pas où ils vont et fronce un peu les sourcils en le voyant faire venir à lui un portoloin. Il ne voit pas trop où il compte l’emmener, ce n’est pas comme si Mylan pouvait aller bien loin. Mais il attrape tout de même le portoloin et ils disparaissent du salon pour—
Le paysage est d’abord complètement étranger. Tant de vert, le ciel à perte de vue, et il fait terriblement frais, surtout que la journée touche à sa fin, mais Mylan a l’impression de respirer à nouveau normalement pour la première fois depuis des semaines. Un frisson familier lui parcourt l’échine, alors qu’une sensation qu’il n’avait pas éprouvée depuis des années s’empare de lui. Il reconnaît enfin l’endroit et écarquille les yeux, avant de se tourner vers Heath qui lui adresse un petit sourire. « Pas d'inquiétude, tout est légal. Tes frères m'ont aidé à choisir le lieu et à décrocher l'autorisation. » Ses frères ? Ils—pour lui ? Mylan détourne le regard et reporte son attention sur le paysage qui l’entoure.
Arthur’s Seat. Ça fait… dix ans qu’il n’est pas revenu ici. Dix ans qu’il n’a pas été en mesure de profiter de la source secondaire de son clan. La dernière fois qu’il est venu, c’était avec les maîtres du feu de la famille Moriyama. Il se souvient encore de l’immense feu de joie, des membres du clan qui dansaient sans jamais s’arrêter. De l’odeur du bois qui brûle, de la nourriture incroyable, aussi colorée que délicieuse et épicée. Il se souvient des rires et des chants, des maîtres du feu les plus doués qui faisaient des choses incroyables avec des flammes colorées et dociles sous leur contrôle. Il se souvient de cette sensation d’appartenir à tout ça, d’être enfin à sa place. Bien sûr, il n’y a rien de tout ça, aujourd’hui. Mais il sent la magie, puissante, qui semble parcourir chaque fibre de son corps pour le recharger. Il peut entendre Gold et Gansey qui courent autour d’eux en aboyant joyeusement, heureux d’être dehors eux aussi. Et puis, il y a Heath. Mylan ferme les yeux et apprécie le vent froid qui lui caresse le visage. Le courant magique qui lui chatouille le corps. Le jeune homme inspire profondément et quand il ouvre à nouveau les yeux, c’est pour regarder Heath. « I’m free, » murmure-t-il d’une voix rauque. « It’s real. I’m free. » Il se fiche des détails. Se fiche de ce qu’il devra faire pour plaire au gouvernement. Il se fiche même du bracelet à sa cheville, qu’il ne sent quasiment plus à ce stade.
Il se fiche de toutes les questions qui tournent en rond dans sa tête. Il se fiche de ses craintes, il se fiche de tout. Il est libre. On ne va pas le remettre dans une cellule froide, sombre et vide. On ne lui demandera plus jamais de faire du mal à qui que ce soit parce qu’à présent, il a le choix. Il peut dire non. Il peut décider de faire mieux qu’avant.
Il est libre et tout ça, il le doit à l’homme qui se tient devant lui. Qui le regarde comme personne ne l’a jamais regardé avant. Mylan efface la distance qui les sépare. Ses mains attrapent le col de sa veste et il se dresse sur la pointe des pieds, pour aller presser ses lèvres contre les siennes. « Thank you, » murmure-t-il avant de l’embrasser encore. « Thank you. » Et encore. Ses doigts partent s’enfouir dans les cheveux de Heath, alors qu’il retrace ses lèvres des siennes, l’embrasse jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Il ne pouvait pas trouver de meilleur endroit, pour lui faire oublier ces dernières semaines, cette journée horrible. Il ne pouvait pas l’emmener dans un lieu plus parfait, pour lui donner l’impression d’avoir une place dans ce monde.
Il maîtrise un élément qu’il a passé ces dernières années à utiliser pour faire des choses atroces. Des années à avoir le sentiment de trahir son clan, de cracher sur les traditions et les rituels que d’autres ont mis du temps à lui enseigner. En plus de ne pas être capable de revenir ici, Mylan avait peur. Peur de réaliser que la magie de ses ancêtres ne voulait plus de lui, à cause de tout ce qu’il a fait. Mais il peut la sentir. Qui le traverse et le débarrasse de tout ce qui ne va pas.
Il a toujours l’impression d’être une plaie ouverte, mais cette fois, une eau claire et bienfaisante passe dans tous les recoins et nettoie en profondeur.
C’est aussi délicieux que douloureux.
« This is perfect, » fait-il avant d’aller presser son visage contre le torse de Heath. Puis il s’écarte brusquement et après avoir récupéré son zippo dans la poche de sa veste, il la retire et la laisse tomber pour être complètement libre de ses mouvements. Tout de suite, il a froid, mais il ignore la sensation alors qu’il ouvre le briquet. Son pouce gratte la pierre et lorsqu’une flamme s’en échappe enfin, il la récupère aisément en quelques mouvements agiles de ses doigts.
Mylan glisse le briquet dans la poche de son jean et adresse un sourire en coin à Heath. Jusqu’à présent, Ravka ne l’a vu contrôler les flammes que pour des raisons pratiques, simplement pour s’occuper en jouant avec ou pratiquer quelques rituels très basiques pour ne pas perdre la main. Pire que ça, il n’a fait qu’entendre les récits macabres de ce que Chains faisait de ce don. Il a autant besoin de se prouver qu’il peut faire tellement plus que ça, que de le montrer à Heath. Les gestes lui reviennent presque naturellement, alors que les quelques flammes grossissent et forment une sphère presque parfaite devant lui. C’est tellement plus facile ici, qu’il se sent pousser des ailes et s’éloigne de plusieurs pas, pour ne pas risquer de mettre Heath et les deux chiots en danger. Bien vite, la sphère se met à tourner autour de lui, alors que ses doigts continuent de s’agiter, traçant rapidement et presque furieusement dans les airs, les gestes appris il y a si longtemps, qui lui permettent de faire réagir les flammes. La sphère laisse place à un long ruban qui l’entoure, spirale autour de lui jusqu’à aller former un cercle parfait à ses pieds. Il a un sourire de gosse aux lèvres, alors que de nouveaux signes viennent chauffer les flammes jusqu’à ce qu’elles virent au bleu. Une chose est certaine, il n’a plus froid du tout et à mesure qu’il répète ces mouvements, Mylan a l’impression que tout se remet en place. C’est comme ouvrir en grand les fenêtres pour laisser l’air et la lumière entrer et purifier une pièce restée trop longtemps fermée, dans l’obscurité. Comme dépoussiérer et remettre chaque chose à sa place, jusqu’à ce que les lieux ressemblent à nouveau à ce qu’ils étaient avant qu’un sinistre ne vienne tout mettre en désordre.
Les flammes dansent autour de lui. Et pour la première fois depuis des années, elles n’ont rien de menaçant. Il réduit leur intensité, les laisse reprendre leur belle couleur orangée et son front se plisse sous la concentration, il coince sa lèvre inférieure entre ses dents, alors qu’il tente des gestes qu’il n’a pas faits depuis très longtemps. Alors peu à peu, les flammes autour de lui prennent la forme de petits êtres de feu grossiers, qui semblent danser et former une ronde joyeuse. Un rire surpris et ravi lui échappe, alors qu’il lève les yeux vers Heath, un immense sourire aux lèvres. C’est suffisant pour que le feu échappe à son contrôle et les petits êtres se transforment en géants de flammes, tirant un « Wooops, » à Mylan qui s’empresse de les faire disparaître d’un geste.
Il est un peu en sueur, déjà, mais il n’arrive pas à s’empêcher de sourire, quand il reporte son attention sur Heath. « Sorry, got carried away. And I’m a bit out of practice, » fait-il avec un petit rire gêné.
Il est libre. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) holding on to youI hope you'll hear me in the streetlight's humming, softly breathing out your name. I know that even with the seams stitched tightly, darling, scars will remain... I say we scrape them from each other and let them wash off in the rain. I swear that even with the distance slowly wearing out your name, your hands still catch the
light the right way and our hearts still beat the same JAN 04. L'espace d'un moment il n'y a qu'eux deux et c'est parfait. Mylan revit — rien que pour cette raison les préparatifs en valaient largement la peine. La température grimpe de quelques crans tandis qu'il donne vie à une flamme, en fait un brasier que ses mains domptent d'instinct comme s'il s'agissait d'une prolongation de son corps. Il se réapproprie son élément sous le regard curieux d'un Heath qui, à la fois, comprend et ne sait pas vraiment, pour avoir à son actif un héritage du même acabit mais dont il n'a pas tout à fait appris à faire usage. La maîtrise de la terre et de la végétation est, à vrai dire, moins pratique et utile en ville que ne peuvent l'être ses sœurs, et il s'est fermé à tout après la mort de son père : chamanisme et géokinésie, de la même façon. Il y a quelque chose de thérapeutique dans ces retrouvailles entre le pyrokinésiste et la source, et voir Mylan se reconstruire ainsi lui fait prendre conscience du fait qu'il s'est lui-même amputé d'un but d'âme, d'une part de son identité, des années auparavant. Que sans doute se réconcilier avec qui il est ne fera pas tout — mais que l'effort pourrait bien apaiser en profondeur le malêtre dans lequel il se complet depuis... Pour l'heure il n'y pense pas vraiment cependant. Captivé par la façon dont le Rhee brille lorsque ainsi cerclé par son élément, non pour détruire mais pour créer. Le feu, plutôt que meurtrier, se fait mystique et dangereusement captivant entre ses paumes ; comme lui, précisément, qui n'a jamais été plus beau qu'en cet instant, la lueur des flammes dansant sur ses traits et lui rougissant les joues. Heath a rarement eu à ce point envie de l'embrasser — envie de lui, sans concessions. Le reste du monde semble oublié, au moins pour quelques heures. Ils sont libres et incroyablement vivants et il n'y a plus ni guerre ni tensions ni doutes ni même inquiétude quant à ce que deviendra ce quelque chose qu'ils partagent sans daigner y mettre de nom ; parce que s'il y a un domaine dans lequel ils excellent, c'est assurément leur aptitude à repousser les discussions difficiles — jusqu'à ce qu'elles explosent. 3FEV 04. La sonnerie du pow retentit à travers les murs de la vaste salle et Heath se fend d'un sourire aussi inconscient qu'attendri lorsque son regard tombe sur l'écran. Le temps qu'il décroche cependant, une exclamation âpre lui échappe tandis que sa jambe se dérobe sous lui, l'envoyant se fracasser au sol et projetant dans tous les sens ce qu'il avait en main. C'est moins fréquent ces derniers mois — mais ça le prend encore parfois, toujours sans crier gare. Heath se redresse en grimaçant pour s'adosser au comptoir placé au milieu de la pièce, masse d'une main exaspérée sa cuisse et son genou le temps que la désagréable sensation se dissipe (l'impression de ne rien ressentir brusquement, comme s'il n'y avait que du vide là où devrait se trouver sa jambe, et ensuite un rush de ressentis, comme si elle se reconstituait sans prévenir, douloureusement), tendant l'autre pour récupérer le miroir à double sens qui crachote les questions de Mylan. That was unpleasant, il grimace, mais ajoute aussitôt : I'm alright. Or I'll be in a minute. So how are things going ? Percevant sa réticence à reparler en détails de sa mauvaise jambe (il n'y a rien à en dire, really), Mylan accepte le changement de discussion — crache à travers le miroir une flopée de jurons à ce sujet. Heath ne peut s'empêcher d'éclater de rire, mi-amusé mi-compatissant. That bad ? En deux mots il déclenche l'apocalypse tel que le conçoivent les moldus : le Rhee se lance dans des descriptions toutes plus rocambolesques de ses aventures en quête de l' appartement parfait — qui, à l'entendre, ressemble plus à une épopée d'un shithole à un autre. Il embraye en demandant à Heath où il en est pour sa part, et l'interpelé embrasse du regard la salle quasi aménagée qui l'entoure avant de hocher la tête pour lui-même. Almost done here. Le directeur de Sawl Center m'a reçu tout à l'heure et m'a montré la salle où j'interviendrai. J'ai même la liste de mes apprentis. Il s'interrompt un instant, se mord la lippe en se demandant s'il devrait mentionner la Calixe Davis qui figure sur la liste, gosse d'ancien Chef de la BPM — autrement dit le bourreau qui a contribué à pourrir l'existence de Mylan des mois durant et a méchamment alourdir sa conscience. Décide que non. J'espère qu'ils ne seront pas trop catastrophiques, il ajoute en plissant le nez. Le temps d'aménager l'atelier à mon goût et ensuite je retourne à la chocolaterie pour signer la promesse de vente. Tu me rejoins là-bas ? Enfin- si tu peux. Il suggère, puisque Mylan n'a pas encore eu l'occasion de visiter les lieux, embourbé dans des entretiens d'embauches et des visites d'appart qui sont tombés en même temps que les fois Heath s'est dégagé un créneau pour visiter l'ancienne usine. Quand il lui demande comment il se sent à présent que tout se concrétise, Ravka s'accorde a une seconde d'hésitation. Erm- Ils se font le coup de temps à autres — se demandent d'exprimer quelque chose, alors que ce n'est le fort d'aucun d'entre eux. Eager ? Elated, even. And more than a little nervous. But confident.Devenir intervenant à Sawl Center n'était pas du tout prévu pour Ravka, mais l'entrée d'argent supplémentaire est nécessaire. Il a dépensé une quantité inattendue de gallions dans le procès — puisant pour ce faire dans les réserves qu'il mettait de côté depuis des années pour ouvrir un jour son propre établissement. Ils n'en ont pas parlé, mais Mylan s'en doute bien sûr ; et culpabilise, bien que Heath s'efforce de lui montrer par des gestes et de petites attentions qu'il ne regrette pas. Peut-être devrait-il tout simplement le dire... Cela dit, le Rhee n'a pas exprimé le ressenti à voix haute et peut-être se fait-il des idées ? Ce serait ridicule, de tenter de le rassurer sur quelque chose qui ne l'inquiète peut-être même pas réellement, alors il se tait. Pour autant, il n'a pas mis de frein à son projet. Ce qui devait à l'origine être un restaurant en quête d'étoiles a été transformé par nécessité, adapté à la situation économique du Royaume-Uni. Rares sont ceux qui ont encore les moyens de s'offrir un repas au prix d'une journée de travail, et après-guerre rime avec effervescence, soif de vivre et de voir du monde, envie de nouveauté. Quoi de mieux qu'un lieu de rencontre dont faire son qg — où se poser régulièrement entre amis après les cours ou auquel faire un saut pour s'offrir sa dose de caféine, de théine, de sucre pour la matinée, ou où trouver quelque chose à déguster sur le pouce ? Côtoyer Minki Rhee de plus près s'est avéré particulièrement intéressant : artiste et fils d'archimages, il a passé des heures à échanger à voix basse avec Heath, la paire inattendue rêvant son projet en images et le plume adroite et créative de l'étudiant lui donnant vie sur d'immenses parchemins. C'était grandiose et chaleureux, un refuge pour passionnés et soudain, le menu n'était plus la seule chose qui importait. Il y avait aussi tout le soin apportée à l'ambiance, et puis les idées de décorations. Mylan avait surgi de temps à autres avec des idées pertinentes lancées comme si de rien n'était, suggérant entre autres que Heath recycle dans son café le bazar d'objets, issus du monde entier, qu'il stockait en partie à l'appartement et majoritairement dans le locker attribué avec son logement — espace de rangement à l'entrée de l'immeuble. Juste comme ça était apparue l'idée d'un étage pour le futur café, et l'espace avait pris forme, thématique monde, ambiance cosy et ameublement déjà en partie fournie, à compléter en faisant le tour des brocantes. Une tâche ajoutée à la liste des choses à faire. Avant même qu'il ne trouve un local à même d'accueillir toutes ces idées (construire n'était même pas envisageable). Mais alors les journaux avaient annoncé en grandes pompes la faillite de la chocolaterie — et ça avait été une révélation. Il s'en est remis à un professionnel depuis, pour tout ajuster correctement, et évidemment les frais à engager ont nécessité qu'il demande un prêt conséquent et commence à chercher de nouvelles opportunités rentables en parallèle. Mais l'un dans l'autre, tout s'emboite progressivement et si épuisante que soit la procédure, Heath est enthousiaste et épanoui. ça le rajeuni — Mylan lui redonne goût à tout. Il y a des plantes partout dans l'appartement, maintenant, et sur la terrasse, rien que pour qu'il se fasse la main (et respire), et ses bouquins ennuyeux truffés ça et là de pages de bd (à défaut de réellement l'intéresser) ont été troqués contre des ouvrages sur le chamanisme qu'il se surprend à trouver captivants. Ils s'efforcent d'aller voir régulièrement Vivienne, ensemble lorsque Mylan est de la partie puisqu'elle ne se souvient malheureusement jamais de lui à long terme. Par ailleurs, il s'autorise à nouveau à rêver en grand sans culpabiliser pour les torts qu'il a encore envers son frère mais sans les oublier non plus, rassuré de ne plus être seul pour tenter de renouer le lien brisé. Tout n'est pas parfait, mais il ne s'est pas senti aussi entier depuis une éternité. Tu as de nouvelles visites prévues aujourd'hui ? Demande Heath en se relevant une fois la crise passée, pour récupérer tout ce qu'il a fait chuter dans la foulée. Maybe I should go with you ? Last time you almost signed up to live in hell. Bien sûr ils n'ont pas le même vécu, et bien sûr ils n'ont pas la même définition de l'horreur, mais Mylan ne lui fera jamais admettre que ce n'était pas une monstruosité. That wasn't bad- that was worse. Smelled like death, or a combination of dead who-knows-what, urine and vomit, not to mention the putrid trash on the pavement ? The floors were dirty, the walls stained and paper-thin and there was something leaking through the cellings. Not even a proper kitchen but a horrible kitchenette, il rappelle, mettant l'emphase sur le dernier mot pour montrer l'intensité de cet affront en particulier. A dumpster straight below the window, And last but not least- there was Cyclops, ajoute-t-il dans un murmure Dramatique. The one-eyed rat the size of a small cat, Merlin rest his soul. Parce que le réflexe de Heath, bien sûr, a été de balancer un maléfice qui l'a laissé ventre en l'air et bien mort, comme devrait l'être tout nuisible — au grand désarroi du proprio qui a crié, dépité, le nom de la créature ; et de Mylan, étrangement, pour une raison que Heath ne veut même pas imaginer (quelque chose commençant par com- et finissant par -mestible, probablement, mais c'est même douloureux à envisager). |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Myth + holding on to you I must've forgot, you can't trust me, I'm open a moment and close when you show it, Before you know it, I'm lost at sea, And now that I write and think about it, And the story unfolds, You should take my life, You should take my soul. 3 février 2004. Ça devient ridicule. D’abord, Belcher n’a pas été en mesure de lui redonner son travail, le fait est qu’après la guerre, il a même été forcé de licencier d’autres employés alors il ne risquait pas de pouvoir trouver une place à Mylan. L’homme s’est même excusé de ne rien avoir à lui proposer, comme si c’était de sa faute. You're a good kid, you’ll find something, and if I hear of anything, I’ll call you, alright ?. Belcher était à son procès, alors il n’a pas pu s’empêcher de se sentir atrocement emotional d’entendre son ancien patron grognon lui dire un truc pareil. Malheureusement, trouver un nouveau job alors que son nom et son passé ont fait la une de la Gazette et qu’il n’a pas tellement de réelles qualifications, c’est particulièrement compliqué. Turner l’a laissé revenir bosser au Chaudron Baveur et il a réussi à se dégoter d’autres trucs ici et là. Des jobs pourris, mais honnêtes, qui lui permettent d’avoir de quoi se payer à bouffer et peut-être un loyer chaque mois. Enfin ça, c’est s’il est prêt à vivre dans un placard puant. Parce qu’avec ce qu’il gagne tous les mois, il ne peut pas tellement espérer se payer mieux que ça. Mylan pousse un grognement de frustration et plonge la main dans la poche de sa veste pour en tirer son POW. Il sort d’une visite et autant dire qu’il est littéralement outré. Non seulement l’endroit ressemblait à son ancienne cellule à Azkaban avec une vieille odeur de cadavre en plus, mais en plus, l’enfoiré qui lui a fait visiter les lieux a clairement mytho sur les prix. Bref, Mylan est gavé et à deux doigts de la crise de nerf, alors ouais, il a peut-être un peu besoin d’entendre la voix de Heath, et peut-être que cette fois, il aura le courage de lui dire qu’il ne veut pas partir.
Son doigt appuie sur le nom de Heath, alors que l’appel se lance et lorsqu’il décroche, Mylan ouvre la bouche, prêt à se lancer dans un long discours, quand une exclamation de douleur lui répond de l’autre côté. « Heath ? » appelle-t-il, inquiet. Il s’est figé, au beau milieu de la rue, les sourcils froncés. « Heath, what happened ? You okay ? » Le silence, encore et pendant un instant, il panique. « That was unpleasant. » Le son de la voix de Ravka lui tire un soupir soulagé. « What did you do, you clumsy shit ? » qu’il marmonne, agacé par ses propres réactions, pour être tout à fait honnête. « I’m alright. Or I’ll be in a minute. So how are things going ? » Il change de sujet. Hm. Sa jambe, donc. Mylan pince les lèvres, mais il sait qu’il ne tirera rien à Heath. « I’m starting to think I was living in a fucking palace back at the mausoleum, » qu’il crache sans même exagérer. « So, I can cover the rent for much better places than what they show me, but considering my records, and because I don’t exactly have a stable job, I’m s’pposed to live in a a shithole. I’m losing my mind, and I fucking hate all of these condescending motherfuckers, who look at me like I should feel grateful for the opportunities they offer me ! » continue-t-il dans sa lancée, d’une traite. « That bad ? » Mylan laisse échapper un grognement de frustation. « It looked and smelled like somebody died in here. And trust me, I know how that smells and the guy was trying to make me believe it was because the building was old or something ? The windows had bars, Heath, bars. If I wanted to live in a cell I’d have taken that ticket for Azkaban ! » Il tremble un peu, probablement parce que se retrouver dans cette pièce minuscule l’a plus touché qu’il ne le croyait. Très certainement parce qu’il en a plein le cul et parce qu’il est complètement crevé d’enchaîner tous ces jobs.
« Anyway. What about you ? » demande-t-il après avoir inspiré profondément, ignorant les regards intrigués qu’on lui lance alors qu’il se remet en marche. « Almost done here. Le directeur de Sawl Center m'a reçu tout à l'heure et m'a montré la salle où j'interviendrai. J'ai même la liste de mes apprentis. J'espère qu'ils ne seront pas trop catastrophiques. Le temps d'aménager l'atelier à mon goût et ensuite je retourne à la chocolaterie pour signer la promesse de vente. Tu me rejoins là-bas ? Enfin- si tu peux. » Il a un peu de temps devant lui, il travaille de nuit et sa prochaine visite n’est pas avant trois bonnes heures, autant se changer les idées. « Yeah, I’ll be there in a few minutes, » répond-il distraitement. Il s’humecte les lèvres. « So, how are you feeling about this ? » demande-t-il, parce qu’il se doute que Heath doit probablement être aussi excité que nerveux de se lancer ainsi dans son affaire. « Erm- Eager ? Elated, even. And more than a little nervous. But confident. » Il a cette manière un peu clinique de décrire ce qu’il éprouve, mais ça tire tout de même un petit rire à Mylan. « It’s going to be amazing » murmure-t-il doucement. Il est fier, de voir Heath se lancer ainsi. Un petit peu jaloux peut-être, aussi. Les gens qui savent ce qu’ils veulent faire de leur vie sont aussi inspirants qu’agaçants, pour ceux qui n’ont toujours aucune idée de ce qui pourrait bien leur correspondre. Et non seulement Mylan ne sait pas trop quoi faire de ses dix doigts mais en plus, il a parfaitement conscience d’avoir miné toute carrière enrichissante le jour où il a sauté du Poudlard Express avec Seán.
« Tu as de nouvelles visites prévues aujourd'hui ? » Il soupire. « Yeah, in three hours or something. » Il hésite. C’est le moment, non ? Maybe I should cancel it. Il n’a pas tellement envie de faire ça au téléphone, il ferait mieux d’attendre d’avoir Heath en face de lui, pour vraiment en discuter. I hate all the places I’ve seen so far and I know I shouldn’t be picky, but-- Mylan ouvre la bouche et inspire profondément. And I’m not sure I want to live alone anymore, I-- « Maybe I should go with you ? Last time you almost signed up to live in hell. » Le jeune homme ferme la bouche et ravale le nœud qui lui noue la gorge. Qu’est-ce qu’il allait faire, bon sang ? Lui dire qu’il veut ne veut pas partir ? Qu’il veut continuer de vivre chez lui ? Avec lui ? Alors qu’il a déjà profité de lui ? Les procès coûtent cher. Et un avocat comme Fisher ? Il a probablement coûté une blinde à Heath. Ravka n’aurait jamais eu besoin de faire un tel prêt pour monter son affaire, si Mylan ne s’était pas pointé dans sa vie pour y foutre le bordel. « It wasn’t so bad, » murmure-t-il d’une voix un peu trop rauque. « That wasn't bad- that was worse. Smelled like death, or a combination of dead who-knows-what, urine and vomit, not to mention the putrid trash on the pavement ? » Mylan lève les yeux au ciel. D’accord, l’appart sentait mauvais, mais pas la mort, non ça c’est celui dont il ressort tout juste. « The floors were dirty, the walls stained and paper-thin and there was something leaking through the cellings. Not even a proper kitchen but a horrible kitchenette. » Un sourire affectueux se dessine sur ses lèvres parce que bien sûr qu’il s’agit du détail le plus horrifiant pour Heath.
« You realize you’re describing my old place, right ? » lui rappelle-t-il, parce qu’il n’y a pas tellement de différence entre son premier appartement et celui dont parle Heath. « A dumpster straight below the window. » « At least there was a window, » qu’il grogne. « And last but not least- there was Cyclops. The one-eyed rat the size of a small cat, Merlin rest his soul. » A cela, Mylan laisse échapper une petite exclamation triste. « Poor Cyclops, he was cute, he didn’t deserve to die like this. Rats make good friends, you know ? And proper meals, when needed, » susurre-t-il en n’ayant aucun mal d’imaginer la grimace horrifiée que Heath doit être en train d’afficher. « Anyway, I could use your wise expertise on the next visit, so yeah, feel free to join me. I need to buy something to eat, I’m starving. » Il n’a pas eu le temps de manger grand-chose aujourd’hui. « Want me to grab something for you ? » Il hoche la tête à sa réponse, confirme l’emplacement de l’ancienne usine avec lui, puis finit par raccrocher.
Le POW finit dans sa poche et Mylan se fige, soupire. Il n’a pas eu le courage de dire quoi que ce soit. Il ne peut pas tellement se permettre de demander à nouveau quelque chose à Heath. Non. Il va se trouver un endroit où vivre. Quelque chose de pas trop pourri, de préférence. Si ça n’existe pas et bien il prendra le moins pire. Il va continuer à bosser, peut-être même réfléchir à se trouver quelque chose de vraiment concret. Bref, il va faire quelque chose de sa vie et arrêter de simplement regarder Heath s’épanouir alors que lui stagne. Yup. Le jeune homme s’ébroue et entre dans la petite boulangerie qu’il ne tarde pas à délester de diverses viennoiseries et autres trucs à grignoter. Il reste un moment à bavarder avec le couple qui dirige les lieux, ils commencent à le connaître et font partie des rares qui, s’ils ont vu son visage dans la Gazette, semblent s’en foutre complètement. Ils ont toujours des tas de choses à raconter et c’est grâce à eux que Mylan a dégoté un de ses jobs, alors ça ne le dérange pas de s’attarder. Quand son POW vibre à cause de Heath qui lui annonce qu’il en a terminé au SAWL Center, il réalise qu’il est vraiment resté un moment et finit par payer ses achats et leur dire au revoir avant de se remettre en chemin. Il finit par apercevoir l’ancienne chocolaterie et s’en approche. La porte n’est pas verrouillée, alors il l’ouvre doucement et passe la tête à l’intérieur. Il peut entendre des voix, plus loin, alors il entre sans trop faire de bruit. Son regard s’attarde sur les lieux, alors qu’il n’a aucun mal à imaginer pourquoi Heath l’a choisi. C’est spacieux, il y a clairement de quoi faire et surtout, l’endroit a du cachet. Une âme. Pour avoir vu les croquis de Mika et avoir entendu Heath parler de ce qu’il compte faire des lieux, il imagine facilement Ravka évoluer ici.
Heath n’est pas tout seul, lui et un type sont penchés sur des tas de papiers, discutent tranquillement. Alors Mylan en profite pour faire silencieusement le tour des lieux. L’avantage d’être petit, c’est que lorsqu’il ne décide pas de tout faire pour qu’on le remarque, il sait être extrêmement discret. Un talent fortement utile pour piquer des trucs. Enfin, ça, c’était dans une autre vie.
Maintenant, il est honnête. Encore plus pauvre qu’avant, mais honnête. Whatever.
Et puis, enfin, Heath semble en avoir terminé, puisqu’ils se serrent la main et se dirigent vers la sortie, où Mylan se trouve. Il salue poliment l’homme, qui échange quelques dernières formalités avec Heath, avant de s’en aller. Alors Mylan se tourne vers Ravka, et lève le sachet rempli de nourriture. « You hungry ? » demande-t-il. Sans attendre de réponse, il s’avance, pose le sachet sur un vieux comptoir où il va se percher agilement. « I like it, » déclare-t-il, le nez levé vers le plafond haut. L’endroit trop vide résonne et lui donne un peu envie de crier, juste pour le fun de faire beaucoup de bruit. « Maybe I should consider moving in, » continue-t-il d’un air distrait. « I don’t take much place and I’m sure the basement looks nicer than all these places I’ve seen, » ricane-t-il avant de farfouiller dans le sachet pour en tirer la première viennoiserie qui lui tombe sous la main et mordre dedans. « I’d be the cute ghost living in the basement, what d’you think ? Ghost stories attract wizards, you’d just have to come up with a good one, » poursuit-il la bouche pleine, ce qui rend le tout très incompréhensible. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) holding on to youI hope you'll hear me in the streetlight's humming, softly breathing out your name. I know that even with the seams stitched tightly, darling, scars will remain... I say we scrape them from each other and let them wash off in the rain. I swear that even with the distance slowly wearing out your name, your hands still catch the
light the right way and our hearts still beat the same 3FEV 04. Il est sincèrement navré des limites que le passé de Mylan lui impose. C'est terrible, parce qu'il a payé, réglé sa date envers la société, mais la vérité est que Heath lui-même a été rebuté au départ de découvrir qu'il se tenait face à un ex détenu, et qu'il n'aurait jamais choisi de travailler avec une telle personne, à l'origine. Ils le savent tous les deux, que les mensonges (ou omissions) même ayant manqué de les briser ont tout à la fois constitué la base qui leur a laissé le temps de se construire. Et pour cette raison Heath, bien qu'il voudrait blâmer la société et l'aurait fait dès le départ en théorie, est forcé de ravaler ses mots parce qu' en pratique, il ne s'est pas avéré meilleur que ces gens qui jugent sans prendre le temps de chercher plus loin. Il n'empêche que le sentiment d'injustice est réel et qu'il voudrait lui dire, tout au long, tu pourrais t'arrêter.. on pourrait juste- continuer comme on l'a fait jusque-là, non ? Il voudrait le faire. Et pour cette raison, à vrai dire, une part coupable de lui-même est soulagée à chaque fois que les recherches acharnées s'avèrent infructueuses. Il s'en veut pour ça, se console en songeant qu'il ne fait concrètement rien pour lui mettre des bâtons dans les roues outre manifester sa désapprobation lorsqu'ils mettent les pieds dans un trou à rat. Ce n'est pas de sa faute concrètement, et est-il coupable de quoi que ce soit s'il ne le freine pas ? L'acharnement que met Mylan à chercher lui sert le cœur. Ce n'est pas juste une lubie, pas juste une option, il veut vraisemblablement vraiment s'en aller. You realize you’re describing my old place, right ? objecte le plus jeune tandis que Ravka énonce les principaux (mais pas les seuls) points positifs de la dernière atrocité qu'ils ont vue à deux. Et il se souvient, oui, ne risque pas d'oublier le choc qui l'a étreint lorsqu'il a découvert le voisinage, puis franchi la porte, découvert les failles en terme de sécurité — il était bien trop aisé de s'y immiscer, mais il n'y avait rien à tenter de dérober à l'intérieur. ça lui avait serré le cœur et jusqu'à présent, ça l'enrage ; parce que c'est inhumain. Parce que Mylan mérite mieux, tellement mieux. Parce que Heath a connu l'étreinte d'un carrelage glacé en guise de seule surface de repos et les courants d'air perçant à travers les fissures, mais il s'agissait d'une étape de sa vie dont il a tiré quelque chose (acharnement, ambition féroce), une condition à laquelle il ne reviendrait pour rien au monde. Et parce qu'il ne laisserait Mylan y retourner, lui non plus, pour rien au monde. Ils arrivent à rire à rire d'effroi, l'aîné exhalant un son horrifié à l'entente du commentaire de Mylan à propos de Cyclops. Cute ? Fight me, that- abomination simply has no right to exist, il proteste d'un ton pétulant, et ils peuvent en débattre des heures, Heath n'a pas besoin de tester pour savoir : il n'en démordra pas. Insiste même : Rats are vermin. They cause damage, they're ugly, stinky and a serious health threat, so. Mylan l'autorise à l'accompagner, au final, se propose même de récupérer quelque chose à avaler en chemin, et Heath lâche un soupire soulagé. That would be awesome, thanks. Comptez sur Heath pour être toujours enthousiaste à l'idée de manger (quand c'est bon, du moins). Are you going to stop by that bakery from last time ? I'd like to try their Pesto Pinwheel Bread. L'appel prend fin quelques indications plus tard et il s'attelle à placer les meubles d'une manière qui lui plaise : comptoir central pour les démonstrations et tables éparpillées à travers la salle afin qu'il ait facilement un œil sur tous et chacun bénéficie de son espace, avec un accès libre vers la réserve. Liste d'ustensiles et de linge commandés en main, il vérifie ensuite le stock pour s'assurer que l'arrivage corresponde exactement à ce qui était attendu, trie et dispatche le tout entre les postes de travail. Quant au reste, il ne s'agit que de détails imputables à son perfectionnisme — mais au bout du compte il est satisfait du résultat, fonctionnel et aéré, dégageant cependant une atmosphère assez détendue pour ce qui l'attend : des cours du soir, stades débutant, intermédiaire et avancé. Caractère oblige, il est bien décidé à donner le meilleur de lui-même dans cette expérience. On ne peut pas dire qu'il ait hâte, pas vraiment, mais quelque part, il sait que partager sa passion et saisir une occasion de peut-être l'inspirer à d'autres risque de lui plaire. Ceci dit, ses pensées sont majoritairement tournées vers la chocolaterie et lorsqu'il s'y retrouve de longues minutes plus tard, tout le reste est oublié : il est captivé par la visite, surpris d'avoir si peu de mal à se projeter. A vrai dire il s'y voit déjà et n'attend qu'une chose : que tout se concrétise. Il est fier, lorsque les signatures sont apposées, tout autant lorsque son regard tombe sur Mylan (s'il est surpris de ne pas l'avoir remarqué plus tôt, la hâte de tout lui montrer prend rapidement le pas sur le reste). Le propriétaire est nostalgique, forcément, presque au bord des larmes, et Heath crispe son sourire pour le maintenir à un degré respectueux plutôt qu'extatique tandis qu'ils se serrent la main. Ce n'est pas encore la vraie vente, il lui faut réunir encore quelques fonds pour convaincre la banque sorcière de lui accorder un prêt un poil plus élevé, mais ils n'en sont plus loin à présent. You hungry ? I think I could eat a hippogriff, il avoue en rejoignant Mylan près d'un vieux comptoir déjà condamné à disparaitre pour le bien de ses plans (du moins, il sera retapé, mis à neuf et déplacé). Have you already tasted it by the way ? It's lean and tender, a bit sweet in taste, and it has a unique juicy succulence. Maybe we could try that sometime ? Il glisse en lui jetant un coup d’œil en coin, avant de couper proprement une portion de pain pour la déguster, comme s'il ne venait pas de proposer un rendez-vous de façon désespérément déguisée. Une pointe d'orgueil enfle agréablement au creux de son ventre lorsque Mylan manifeste son approbation en admirant les lieux depuis son perchoir. I like it. Maybe I should consider moving in. Le sourire retombe, se muant en incertitude. I don’t take much place and I’m sure the basement looks nicer than all these places I’ve seen. I’d be the cute ghost living in the basement, what d’you think ? Ghost stories attract wizards, you’d just have to come up with a good one. Il s'oblige à rire, mais ça lui reste désagréablement coincé dans la gorge, tandis qu'il range sa part à moitié entamée et froisse un peu le haut du sac en papier pour le fermer. That would attract people, no doubt about it. il lui cogne légèrement le genou de son coude, cherchant son regard : Come on, I'm sure there's a great place with an affordable price out there, waiting for you. We just haven't found it yet, il encourage, ravalant péniblement les mots qui voudraient rayer ceux-ci ou, à défaut, les compléter : au pire, tu peux toujours rester chez nous moi, non ? Mais il le ravale, un peu bitter, piochant une viennoiserie pour la seule nécessité de passer sa frustration dans quelque chose. Alors pour se changer les idées, il propose : Let me give you a tour. Penser travail et rien d'autre ; ne rien questionner. ça ne devrait pas être si difficile à faire.
19FEV 04. ça l'est. Difficile. Et qu'on ne demande pas à Heath où il a laissé son chill, parce qu'il n'en a aucune idée. Elle arrive progressivement et, à la fois, sans crier gare — la frustration. Il est bien et en même temps non, épanoui et pourtant pas tout à fait. Occupé mais préoccupé, et ça s'aggrave tandis qu'à nouveau ils se laissent happer dans des occupations différentes, cette fois chacun dans ses propres obligations. Mylan travaille comme un forcené et ça l'agace. Heath finit par l'exprimer, par pester parce que damn — ça ne porte pas d'autre nom qu' abus ; mais il ne se rend compte que sur le tard qu'il ne fait qu'enfoncer le clou, ne le comprend que lorsque Mylan finit par claquer que oui, c'est minable, mais c'est tout ce qu'il y a pour lui alors fuck. Heath voudrait lui proposer quelque chose — de bosser avec lui, d'arrêter de se mettre autant de pression également, mais ça sonnerait comme de la pitié ? Ou comme s'il tente de le bloquer à ses côtés, de s'imposer dans sa vie, et Mylan n'a jamais rien demandé de tel. Reste que ça ne lui plait pas, que les nuits où il s'absente Heath ne peut s'empêcher de se tourner et de se retourner dans le noir en consultant régulièrement un tempus ; avant de prétendre dormir lorsque s'ouvrent la porte d'entrée puis celle de la chambre, et de ne trouver le sommeil qu'une fois les membres glacés du Rhee enroulés autour des siens. Ils s'endorment dans les bras l'un de l'autre et se réveillent moroses, Heath broyant du noir à l'approche d'une deadline incertaine mais potentiellement imminente, et Mylan s'impatientant probablement de piétiner sans parvenir au bout de ses objectifs ; l'idée ne fait qu'intensifier le dépit de Ravka. Une nouvelle journée, un nouvel appartement calé entre le tour d'une brocante et un rendez-vous à la banque. C'est impoli, mais Heath ne peut s'empêcher de regarder régulièrement sa montre et son dégoût devient de plus en plus dur à cacher tandis qu'il ouvre des portes pour ne trouver derrière que des placards gondolés. Pas d'autre pièce. Where are the toilets ? Il finit par demander, perplexe et plus qu'un peu rebuté. All the way down the corridor, lâche le proprio autour de sa cigarette avec une désinvolture choquante, polluant l'intérieur de son nuage de fumée. C'est probablement une astuce pour masquer l'odeur piquante de renfermé. Shared facilities ? Hochement de tête. Il tique. Commente d'un ton aigre : How lovely. Il fait un nouveau tour de la pièce, puisqu'il n'y a pas grand-chose d'autre à voir, et rejoint Mylan un peu à l'écart de l'autre homme. Where the hell am I ? Il marmonne plus pour lui-même qu'autre chose avant de demander : How did you find this place ? Il ne peut pas croire que les petites annonces des journaux soient tombées si bas. You can't live here, il plaide tandis que le propriétaire s'attèle à leur faire une démonstration de mécanisme fancy permettant de tirer un lit (avec force hurlements métalliques) d'un pan de mur moisi. Et puis quelque chose commence à taper et à crisser au niveau du plafond. Régulièrement. Et si ce ne sont pas les voisins du dessus occupés à tester les ressorts de leur propre lit de luxe arraché à son mur, il ne s'appelle pas Heath. Il est trois heures de l'après-midi et d'honnêtes gens se trouvent entre ces murs mais il y a visiblement un couple qui n'en a rien à faire et à vrai dire, le propriétaire a enfin un air concentré et intéressé, fixant le plafond comme s'il espérait voir à travers. You haven't put a deposit down on this place yet, have you ? |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Myth + holding on to you I must've forgot, you can't trust me, I'm open a moment and close when you show it, Before you know it, I'm lost at sea, And now that I write and think about it, And the story unfolds, You should take my life, You should take my soul. 3 février 2004. « I think I could eat a hippogriff. Have you already tasted it by the way ? It's lean and tender, a bit sweet in taste, and it has a unique juicy succulence. Maybe we could try that sometime ? » De l’hippogriffe ? Mylan secoue la tête, certain de n’avoir jamais essayé, mais sa curiosité se manifeste aussitôt. Il n’a jamais eu peur de goûter de nouvelles choses et il a toujours eu ce rêve un peu dingue de tester tout ce qui peut se manger dans le monde, que ce soit moldu ou sorcier. Peut-être qu’un jour, il n’aura plus ce bracelet à la cheville qui l’empêche de quitter Londres. Faire le tour du monde et tester toutes les spécialités, tout ce qui se cuisine, voilà une chose qu’il aimerait faire. Et pourquoi pas, avec Heath. Juste pour le plaisir de le voir retrousser le nez face à une pâtée de termites. Quoi ? Mylan a entendu dire que c’était bourré de protéines et autant dire qu’il aurait rêvé avoir ces bestioles sous la main, quand il crevait de faim dans la rue. « That would attract people, no doubt about it, » confirme le cuistot, alors que Mylan continue de s’empiffrer. « Right ? » fait-il, la bouche toujours pleine. Ou alors, il pourrait tout simplement avoir le courage de dire à Heath qu’il ne veut pas vraiment partir. « Come on, I'm sure there's a great place with an affordable price out there, waiting for you. We just haven't found it yet. » Il esquisse un mince sourire, un peu de travers. Et s’il n’a pas envie de le trouver, cet appartement ? Il enfourne le reste de sa viennoiserie, plutôt que de dire une connerie. « Let me give you a tour. » Il a déjà observé les lieux, mais le changement de sujet est bienvenu et il veut voir l’endroit à travers les yeux de Heath. Alors il saute du comptoir, non sans attraper autre chose à manger, d’abord parce qu’il a toujours faim, ensuite pour être certain de s’occuper la bouche et éviter d’avoir l’occasion de parler de ce qui ne va pas.
19 février 2004. Lorsqu’il se laisse tomber sur le canapé du psychomage qu’il doit voir une fois par semaine, Mylan n’a qu’une envie, c’est de s’y allonger pour dormir. Il est complètement crevé et il n’est pas certain d’être capable de lui parler de quoi que ce soit, aujourd’hui. L’idée de vider son sac à une étrangère, d’exposer sa vulnérabilité, ses insécurités, autant dire que ça ne l’a jamais enchanté. S’il parvient à lui parler, c’est uniquement parce qu’elle est une des conditions de sa libération et pourrait très bien avertir le Ministère que le laisser dehors est une mauvaise idée. Enfin, elle n’a pas l’air d’être du genre à faire une chose pareille, mais c’est probablement parce qu’il lui donne à chaque fois de quoi faire. Quand il lève les yeux vers elle, elle l’observe attentivement, les sourcils froncés, l’air inquiet. « Are you sleeping well ? » demande-t-elle et Mylan hausse les épaules. « The usual. It’s just—work, » explique-t-il en se calant un peu plus confortablement dans les coussins du canapé. Oh Merlin, s’il pouvait juste… fermer les yeux et… « You look exhausted. » Il grimace. « Doubling up five to six shitty jobs would do that do you, yeah, » croasse-t-il faiblement. Il n’a rien trouvé qu’il puisse faire à temps plein, rien qui paye correctement, alors il est bien forcé d’enchaîner les petits boulots. Elle pince les lèvres, les sourcils toujours froncés mais cette fois, elle semble désapprouver. « I don’t really have much of a choice, » cingle-t-il, clairement agacé. Il a déjà eu cette discussion avec Heath quelques jours plus tôt et il n’a pas l’intention de répéter l’exercice avec elle. « I’m not judging you. I’m judging the system that threw you into the world and didn’t provide any help to find a decent job, » déclare-t-elle calmement. Mylan se renfrogne. C’est peut-être une nouveauté pour elle, mais pas pour lui. « So, what’s today’s subject ? » demande-t-il d’un air las et elle arque un sourcil. « You’re supposed to decide what you want to talk about, this is not an interrogation. » Mylan détourne le regard. Il n’aime pas devoir parler de tout ça. Il a un dossier, dans lequel est détaillé tout ce qui s’est dit à son procès et elle l’a lu.
« Why don’t you take some sleep ? » Il relève les yeux vers elle, sourcils froncés. Elle lui adresse un sourire et décroise les jambes, se lève de son fauteuil. « It’d only be for an hour, but you look like you really need it. I’m not sure we’ll achieve anything good in your state. » Elle est vraiment en train de lui suggérer de faire une sieste ici, sur son canapé ? « Aren’t you supposed to make a report to my probation officer ? » demande-t-il, méfiant. « I’m supposed to tell him if you cooperate, and if we make any progress, nothing else. » Mylan pince les lèvres. « We’ll talk next week, » décide-t-elle avant de s’asseoir à son bureau, pour se plonger dans une pile de dossiers.
L’idée de dormir dans un endroit qu’il ne connaît pas, en présence d’une inconnue lui noue les entrailles. Enfin, c’est un médecin, alors il y a peu de chance pour qu’elle cherche secrètement à lui trancher la gorge. En temps normal, Mylan refuserait purement et simplement. Mais depuis qu’il s’est assis là, ses yeux cherchent à se fermer sans son autorisation et la fatigue se fait plus pesante que jamais. Une petite heure. Le jeune homme se laisse glisser sur le côté, jusqu’à se rouler en boule sur le canapé. « Fine. Don’t try to molest me in my sleep, you’re pretty, but I’d scream, » lâche-t-il avant d’étouffer un bâillement. Il l’entend vaguement rire et dire quelque chose, mais il est déjà parti.
Il se réveille en sursaut, lorsqu’il sent qu’on lui secoue l’épaule. Mylan se redresse, poings serrés et prêt à se défendre, mais il ne trouve rien. Il cligne plusieurs fois des yeux et se retourne pour voir la psychomage, déjà éloignée du canapé. Elle est venue du côté du dossier du canapé et a eu le réflexe de s’écarter, l’empêchant ainsi de l’atteindre. Uh. « Smart, » commente-t-il avant de se frotter les yeux avec la paume de sa main. « Thank you. » Elle a l’habitude de faire ça, pas vrai ? Mh. Il ne dirait pas qu’il lui fait confiance, mais elle a peut-être gagné quelques points. « I’m sorry, I didn’t want to wake you, but I have another appointment. » Et le pire, c’est qu’elle a vraiment l’air désolée. Mylan se lève et s’étire, s’ébroue un peu pour reprendre ses esprits. Merde, il dormait vraiment bien. « It’s fine doc, I have to go anyway, » commente-t-il avant d’attraper sa veste pour l’enfiler. A côté de la porte, la main sur la poignée, il se fige. « I, uh. Thank you. For letting me sleep. I—I needed it. So. Yeah. » Il lui lance un regard en coin et n’est pas surpris de la voir afficher un sourire. « Your welcome, Mr Rhee. I’ll see you next week. » Il hoche la tête et tourne la poignée. « Yeah, see you doc. » Il quitte le bureau, passe devant le prochain patient de la psychomage qui attend son tour, assis sur une chaise. Ce n’était qu’une petite heure, mais il se sent déjà un peu mieux. Mylan s’empresse de quitter Ste Mangouste, plongeant une main dans la poche de sa veste pour vérifier l’heure.
Elle l’a laissé dormir plus d’une heure, prenant du retard sur son prochain rendez-vous. Mais du coup, la visite qu’il a prévue aujourd’hui est dans quelques minutes et s’il ne se dépêche pas, il va être en retard. Mylan grogne et se met à courir, pour effacer plus rapidement la distance qui le sépare de l’adresse où il doit se rendre. Il grimace en voyant Heath qui attend devant l’immeuble avec le proprio, se dépêche d’arriver à leur hauteur et de s’excuser pour le retard.
Il a encore la marque du coussin du canapé sur la joue, la tignasse en bataille. Ugh, great. Ils entrent dans le vieil immeuble, grimpent les escaliers jusqu’à l’avant-dernier étage. Bien évidemment, l’endroit sent mauvais, n’est composé que d’une pièce minuscule et d’une fenêtre qui a plus des allures de meurtrière que de fenêtre. Mylan étouffe déjà là-dedans. Mais… c’est peut-être le trou le moins misérable qu’il ait vu jusqu’à présent. Il s’écarte de Heath et du proprio, s’approche le plus possible de la fenêtre, les lèvres pincées. Est-ce qu’il se voit vivre là-dedans ? Non. Mais avec tous les boulots qu’il cumule… il ne rentrera probablement ici que pour dormir, alors qu’est-ce que ça peut bien faire, pas vrai ? Il ne cherche pas une maison dans laquelle s’installer définitivement et s’épanouir, juste—de quoi avoir un toit au-dessus de la tête. Et c’est petit, sombre, ça sent mauvais, mais c’est aussi quatre murs et un toit. « Where the hell am I ? » entend-il Heath marmonner et Mylan serre les dents, parce que les commentaires de Ravka commencent à sérieusement lui taper sur le système. Il sait. D’accord ? Il sait. Mais est-ce qu’il a le choix ? Est-ce qu’il peut se permettre d’être difficile ? Ça fait plus d’un mois qu’il cherche, sans rien trouver de mieux que ça, alors que veut-il qu’il fasse ? « How did you find this place ? » Mylan ne répond pas. Il a la gorge nouée par tout ce qu’il se retient d’hurler et il ne veut vraiment pas se mettre à crier sur Heath. « You can’t live here. » Le proprio l’empêche de faire une remarque acerbe, puis ce sont les voisins qui s’y mettent et l’air outré de Ravka ne fait qu’exacerber un peu plus son agacement.
« You haven't put a deposit down on this place yet, have you ? » Okay. Stop. Ça suffit. Mylan se tourne vers lui, l’attrape par le bras pour l’éloigner un peu plus du proprio et plonge son regard dans le sien. « Heath. I’ve been living on the streets for years. Most of the time, I didn’t even have a roof over my head, and when I had one, trust me, it wasn’t as fancy, » siffle-t-il en désignant la pièce. « Yeah, it’s shitty and smelly, but I can actually pay the rent and still have enough money to eat after that. So, unless you’ve heard of a place where I could live without having to sell my organs to pay for it, I’m going to take it, because I’m not going back out there. » Plutôt crever que de retourner vivre dans la rue. Principalement parce qu’avec son nom, sa réputation, il n’a aucune chance d’y survivre sans avoir à se battre et il ne peut plus se permettre de vivre comme ça sans risquer de retourner illico presto à Azkaban. Il relâche le bras de Heath, qu’il serrait probablement trop fort et soupire, se passe une main sur le visage. « Look, I—I’m sorry, I’m just—I’m tired. And I just want to be done with this, focus on more important things, so—yeah, I’ll take it, okay ? » murmure-t-il enfin, clairement épuisé. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) holding on to youI hope you'll hear me in the streetlight's humming, softly breathing out your name. I know that even with the seams stitched tightly, darling, scars will remain... I say we scrape them from each other and let them wash off in the rain. I swear that even with the distance slowly wearing out your name, your hands still catch the
light the right way and our hearts still beat the same 19FEV 04. La tension est palpable et Heath sait qu'il flirte avec la limite qui a fait Mylan s'agacer la fois d'avant, sait qu'il n'a pas réellement son mot à dire et que son rôle à lui est de le soutenir, mais ? Lorsqu'il regarde autour de lui, cacher sa désapprobation est de plus en plus difficile. Il ne peut pas- faire semblant, pas sur ce point, pas alors qu'il serait question d'aider Mylan à installer trois demi-meubles dans ce trou où il a à peine assez d'espace pour circuler une fois le lit ouvert ou une table posée dans la cuisine. Il ne peut pas se retenir d'insister, parce que c'est au-delà de ses forces : le laisser partir et reprendre son envol d'accord, mais pas dans ces conditions, jamais. D'avis contraire, le concerné l'entraîne plus loin, poli pour il ne sait raison envers un proprio qui est loin d'avoir les mêmes égards. Il ne veut tout ne même pas rester dans ses petits papiers ? Merlin, il l'envisage vraiment n'est-ce pas ? Il l'envisage. Cet espace décrépit qui ne devrait décemment pas être qualifié d'appartement. Heath. I’ve been living on the streets for years. Most of the time, I didn’t even have a roof over my head, and when I had one, trust me, it wasn’t as fancy, il rappelle, et Heath acquiesce sèchement, voudrait lui répondre que certes, mais que c'était avant, que c'est derrière lui à présent ; Mylan ne lui en laisse pas le temps. Yeah, it’s shitty and smelly (à cela il lève brièvement les bras l'air de dire mais alors puisque tu le sais- mais est réduit au silence avec d'avoir prononcé un mot), but I can actually pay the rent and (...). Il voudrait vraiment se concentrer sur la suite, il voudrait, mais des voix se mêlent aux crissements du métal et il est honnêtement beaucoup trop perturbé par cet excès de promiscuité et ce partage d'intimité pour réellement percevoir autre chose. Et cette fois c'est le proprio qui s'interpose, sentant probablement assez le désaccord pour ne pas discerner qu'il a intérêt à agir rapidement. Quoi de mieux que de la pression, après tout, pour pousser quelqu'un à valider une mauvaise décision sur le tas ? Ecoutez j'ai d'autres visites de prévues pour cet appart alors mettez-vous d'accord okay ? Vous l'voulez ou vous vous tirez, c'est aussi simple que ça. La communication n'est visiblement pas son fort mais Heath se doute qu'il est habitué à pousser dans leurs retranchements des personnes qui n'ont aucune autre opportunité. Il tssk parce que par chance, Mylan n'est pas- Look, I—I’m sorry, I’m just—I’m tired. And I just want to be done with this, focus on more important things, so—yeah, I’ll take it, okay ? -dans le même cas. Excuse-me ? il s'étrangle presque, outré au possible, en le dévisageant avec de gros yeux. Oui, mais non ? We just talked about it, you can't- mais visiblement ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde. I don't have all day so- Sur un coup d’œil venimeux à l'intention de l'homme, Heath referme sa main autour de celle de Mylan pour le tirer à l'extérieur de l'appartement, puisqu'il n'est pas possible de parler ici. I just don't get why you have to leave in the first place !? Il s'exclame à pleins poumons une fois qu'ils se retrouvent à l'extérieur et peuvent enfin respirer par le nez. C'est pas une agression, pas même un reproche, mais une bouffée de frustration entretenue des semaines durant et qu'il finit par laisser filtrer — cri du cœur. Why don't you stay at mine- I mean, it can't be that bad- you can take the bedroom, I don't know, what should I do to make it work ? Il est peut-être un peu en panique, oui, et il parle peut-être sans y réfléchir, double oui, alors lorsqu'il se rend compte de ce qu'il vient de faire (tenter de le retenir, de le freiner à présent qu'il est enfin libre de quitter l'appart qui a constitué sa prison, ses barreaux des semaines durant), il a un coup de chaud. You're probably making plans for your future, il reprend précipitamment (il suppose), un nœud dans la gorge, I'm well aware of this and I really don't want to hold you back, I'm so proud of you, but... il s'embrouille. L'aspect émotionnel de son speech ne lui réussit pas, par automatisme il redresse les épaules, se fait sans doute un peu trop formel ; it would benefit us both, actually. I could use a- quel est le bon terme ? Il ne sait pas vraiment, suppose qu'une part du problème pourrait venir du fait que Mylan ne peut pas lui peser, alors il tente- roommate ? Incertain au possible, puis hoche la tête pour confirmer l'idée. S'ils repartent d'un bon pied, égaux plutôt que liés par les restrictions imposées à Mylan, peut-être ce dernier se sentira-t-il assez à l'aise pour rester ? |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3380
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Myth + holding on to you I must've forgot, you can't trust me, I'm open a moment and close when you show it, Before you know it, I'm lost at sea, And now that I write and think about it, And the story unfolds, You should take my life, You should take my soul. 19 février 2004. Lorsque le propriétaire intervient pour leur dire de se dépêcher de se décider parce qu’il a d’autres visites de prévues pour le trou à rat qu’il leur présente, Mylan serre les dents et doit se retenir de toutes ses forces de lui dire qu’il doute très sincèrement que beaucoup de gens puissent être intéressés par cet appartement. Ce n’est pas le moment de se mettre mal avec son très probable futur proprio. Il n’aime pas cet appartement, il le déteste même, mais Mylan ne pense pas avoir beaucoup le choix. « Excuse me ? » fait Heath, clairement outré, lorsqu’il annonce qu’il va prendre l’appart – le studio, la pièce, le trou à rat, whatever. « We just talked about it, you can’t- » « I don’t have all day so- » Il n’a pas le temps de leur dire à tous les deux de la fermer, déjà, Heath lui attrape la main et l’entraîne hors de l’appartement. « Heath, » siffle-t-il entre ses dents, agacé. « I just don't get why you have to leave in the first place !? » De quoi ? Ce n’est pas lui qui veut partir ! Il ne souhaite rien de plus que rester chez Heath présentement ! Mais ce n’est pas à lui de décider ça, et Ravka n’a jamais dit qu’il ne voulait pas qu’il s’en aille, alors qu’est-il censé faire, au juste ? « Why don't you stay at mine- I mean, it can't be that bad- you can take the bedroom, I don't know, what should I do to make it work ? » Mylan le fixe, sourcils froncés et bouche ouverte, alors qu’il essaye de comprendre ce qui est en train de se passer. Pourquoi est-ce que Heath se retrouve à presque le supplier de rester, alors que lui n’a jamais vraiment voulu partir ? Ça n’a aucun sens, ça fait plus d’un mois qu’il cherche sans grande conviction de quoi se payer un appart pas trop minable et maintenant, Heath lui dit de rester, comme s’il n’avait jamais voulu que—oh come on. Mylan ferme les yeux et se passe une main sur le visage.
Alors c’est ça, hein ? Encore une fois, il n’a rien dit parce qu’il est convaincu de s’imposer dans la vie de Heath, et Ravka n’a rien dit non plus, parce qu’il est persuadé que Mylan voulait vraiment partir. Ils sont… si… stupides ? « You're probably making plans for your future. » Euh, non ? Pas vraiment ? Absolument pas ? Sa vie se résume à traverser une nouvelle journée de boulot épuisante, à survivre financièrement et… basta ? C’est Heath qui a des plans pour l’avenir. C’est Heath qui évolue à une vitesse hallucinante et Mylan qui traîne derrière, comme un poids mort. « I'm well aware of this and I really don't want to hold you back, I'm so proud of you, but... » Okay, là, il a un peu envie de vomir. Fier de lui ? Fier de quoi ? « It would benefit us both, actually. I could use a- roommate ? » Mylan retire sa main, lève un regard… blasé, vers Heath. Un coloc. Il aurait pu dire qu’il ne veut pas qu’il s’en aille. Qu’il veut qu’ils continuent de vivre ensemble. Que c’est peut-être bizarre et trop rapide mais qu’ils l’ont déjà fait tout ce temps alors pourquoi pas continuer, puisque Mylan n’est clairement pas en mesure de se payer un appartement décent ? Il aurait pu dire tout un tas d’autres choses, pour le convaincre de rester. Au lieu de cela, Heath a choisi de donner à cette proposition des airs d’arrangement, de bonne solution financière pour tous les deux, de leur donner cet intitulé stupide de roommates.
Mylan a envie de le frapper. Et une part de lui a envie de dire non, juste parce que Heath a employé ce mot. Colocataires. C’est ce qu’il veut qu’ils soient ? Ou c’est juste…. Heath being Heath ? Le jeune homme serre les dents, alors que le silence s’étire. Jusqu’au moment où le propriétaire sort de l’appartement, pour leur lancer un regard ennuyé. « So ? » aboie-t-il presque et Mylan va vraiment finir par frapper quelqu’un.
« You really want me to stay ? » Heath hoche la tête. Le jeune homme se mord la lippe, hésite. « If you’re going to waste my ti-- » « Oh shut up, » grogne-t-il enfin. Il attrape Heath par le bras. « Let’s get the hell out of here, » décide-t-il en ignorant le proprio qui se met à beugler qu’il n’est pas venu pour souffrir se faire insulter de cette manière.
15 mars 2004. « You’re so petty, » s’esclaffe Mika, clairement moqueur et Mylan lui lance un regard noir. « First, respect your fucking hyung. Second, I’m not, » réplique-t-il avant d’engloutir le reste de son muffin. Parce qu’il n’a plus besoin de cumuler quarante douze mille jobs pour payer le loyer d’un appartement miteux, Mylan a de nouveau un peu de temps pour lui et ça veut dire le passer le plus possible avec ses frères. Enfin, avec Mika et Damian, parce qu’il n’a toujours pas revu Jay et n’en a pas tellement envie, de toute manière. Il ne sait toujours pas quoi faire de sa vie mais il profite du temps qu’il a pour apprendre à connaître ses deux frangins alors ce n’est pas si mal. Mika lui a envoyé un quicky un peu plus tôt dans la journée, pour lui dire de le rejoindre à un café et Mylan ne s’est pas fait prier pour accepter, une fois son travail terminé. Il en a plein les pattes, mais le muffin le remet un peu d’aplomb. Damian n’est pas là, il a du boulot apparemment, mais Mika a ramené Even Li, un de ses potes et s’il a bien suivi le délire, le nouveau boy toy de Nao. « You are, hyung, I’m sorry, but you are, » ose-t-il répondre en ricanant à moitié dans sa tasse de café. Mylan fait la moue. Il n’est pas petty. Heath lui a proposé qu’ils soient colocs, alors il agit comme un coloc, et puis c’est tout. Il a mis les choses au clair direct. Quand Heath lui a de nouveau suggéré de prendre sa chambre, cet imbécile, Mylan l’a envoyé paître. Et comme il n’était pas question non plus qu’il squatte la piaule destinée à Aspen, il a retrouvé sa place sur le canapé. C’est de toute façon beaucoup plus confortable que ce sur quoi il a pu dormir ces dernières années, alors Mylan ne s’en plaint pas. Et il se tient strictement au canapé. Les visites nocturnes dans la piaule de Ravka, pour finir ses nuits dans son lit, c’est terminé. Même s’il doit prendre sur lui lorsqu’il se réveille brusquement à cause d’un cauchemar, même s’il a parfois terriblement envie d’aller se blottir contre Heath pour se sentir en sécurité. Désormais, il se contente d’étouffer un peu Gold ou Gansey dans son sommeil, mais les deux chiens ne semblent pas s’en plaindre.
Il évite Heath, clairement. Quand ils se retrouvent tous les deux à l’appartement, il prétend rapidement être crevé et va se rouler en boule sur le canapé. Ce n’est pas complètement faux, même s’il cumule moins de jobs, il est quand même épuisé en rentrant le soir. Leurs horaires ne sont pas toujours compatibles, surtout que Heath a le nez dans ses travaux et autres préparations pour l’ouverture de son projet. Alors ils ne se voient presque pas et même quand ils ont l’occasion d’avoir un peu de temps ensemble, Mylan fait tout pour que ça n’arrive pas.
Il n’est pas petty. Il veut enseigner quelque chose à Heath. « He said we could be roommates. I’m being a good roommate, » dit-il avec un reniflement méprisant. Mika lève les yeux au ciel. « I’m surrounded by idiots. » Cette fois, Even lève un regard outré vers lui et il peut entendre son petit frère étouffer un grognement de douleur, probablement parce que Li vient d’écraser son talon sur son pied, sous la table. « I can’t believe I’m about to say such a thing to my big brother but… can’t you just tell him you want his babies and stop sleeping on the damn couch ? » lance Mika avec une grimace et Mylan affiche un air choqué. « You’re being rude, Rhee Minki. And no, I can’t tell him that. Because he’s the one who needs to realize that he’s letting a fantastic piece of ass sleep on his couch because he’s being a moron. » Son petit frère soupire et se masse les tempes. « You’re petty. » « Shut up, I’m not. »
Heureusement, la conversation finit par dériver sur d’autres sujets, notamment les études de Mika et Even, qui n’est pas très bavard mais il suppose que le jeune homme est timide. Enfin, il se montre capable d’ouvrir la bouche, lorsque Nao Chang est mentionné – plus particulièrement, quand Mika le taquine à ce sujet – et Mylan est ravi de pouvoir se moquer un peu de lui parce qu’il est évident que Li a un énorme crush sur Chang. Se sentant d’humeur généreuse, il donne même quelques conseils à Even qui lui font prendre une belle couleur cramoisie et ça l’amuse encore plus.
Finalement, les deux garçons doivent rentrer et Mylan se retrouve sur le chemin de la maison. Passer du temps avec son petit frère lui a permis de se changer un peu les idées, alors il est de meilleure humeur que d’habitude, lorsqu’il entre dans l’appartement. Gold et Gansey se jettent sur lui pour l’accueillir avec entrain, comme d’habitude, et Mylan passe un moment dans l’entrée à faire courir ses doigts dans leur fourrure et à éviter de se prendre un coup de langue sur le visage. Il y a de la lumière dans la cuisine et il n’est pas tellement surpris de trouver Heath penché sur tout un tas de papiers, les sourcils froncés. Quand il n’est pas en train de superviser les travaux et autres à l’ancienne chocolaterie bientôt transformée en coffee shop, il est souvent en train de passer des heures le nez dans la paperasse. Formalités, fournisseurs, autorisations, etc… Un beau bordel qui lui prend tout son temps. Mais Mylan ne peut pas tellement lui en vouloir. Pas pour ça, en tout cas. Il se débarrasse de ses chaussures et de sa veste, file directement dans la salle de bain, parce qu’il a passé la journée à transpirer au boulot et il se sent gross. Sa douche est rapidement prise et il ressort de la salle de bain après avoir enfilé un caleçon et un t-shirt un peu trop long pour lui, probablement à Heath d’ailleurs mais ce n’est vraiment pas fait exprès. Il va dans la cuisine, guère surpris de voir que Ravka n’a toujours pas bougé et n’a même pas remarqué sa présence.
Il compte presque l’ignorer lui aussi, lorsqu’un bruit retentit dans la pièce, résonne presque contre les murs. Mylan se fige, alors qu’il n’a aucun mal à identifier ce son. C’est celui d’un estomac très en colère de ne pas avoir été rempli depuis longtemps. Trop longtemps. Lentement, il se tourne vers Heath, un sourcil arqué. Le gargouillis de son ventre semble l’avoir un peu tiré de sa paperasse, puisqu’il a relevé la tête et enfin remarqué que Mylan était là. « Heath. Dude. When was the last time you ate something ? » demande-t-il et en voyant que Ravka semble avoir besoin de réfléchir pour répondre, il lève les yeux au ciel. « Put these away before I set them on fire, » fait-il en désignant la pile de parchemins. « I’m cooking dinner, and you’re taking a break before you pass out from exhaustion. » Il lui fait peut-être la gueule, mais il ne va pas le regarder se ruiner la santé parce qu’il oublie de manger et de faire des pauses de temps en temps. « Come on, be useful, give me a hand, » ordonne-t-il, clairement bossy, avant de commencer à ouvrir les placards. Il ne se rappelle plus de la dernière fois qu’ils ont vraiment évolué dans cette cuisine ensemble, pour préparer à manger. Ugh, ça devient ridicule. Mais il ne craquera pas le premier, foi de Mylan Rhee. |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | (Myth) holding on to youI hope you'll hear me in the streetlight's humming, softly breathing out your name. I know that even with the seams stitched tightly, darling, scars will remain... I say we scrape them from each other and let them wash off in the rain. I swear that even with the distance slowly wearing out your name, your hands still catch the
light the right way and our hearts still beat the same 15MARS 04. Le soulagement a été si intense lorsque Mylan a accepté sa proposition qu'Heath n'a pas repensé à deux fois à l'évènement. Non — ils sont rentrés chez eux et pour la première fois depuis des mois, il s'est senti léger. Plus de deadline menaçante pesant sur eux, plus d'inquiétude latente en l'attente d'un dénouement incertain et désormais, c'est le départ de Mylan (à la fois imminent et constamment repoussé) qui est rayé de la carte et Heath se sent seulement bien. Leurs doigts ne se sont pas même effleurés sur le chemin du retour et il ne s'en est pas formalisé : n'a pas remarqué, à vrai dire, mains au fond des poches et sourire ineffaçable lui dévorant le visage. Ils avaient réglé la question alors tout allait bien, forcément. Trois semaines plus tard la cordialité limite de leurs échanges le renvoie désagréablement à la distance d'il y a quelques mois, à la différence près que cette fois c'est Mylan qui l'évite avec acharnement et qu'il n'a vraiment... aucune idée de pourquoi. A plus d'une reprise, Heath est tenté de franchir la distance imposée, mais la même idée désagréable, perturbante, persistante le retient : Mylan veut peut-être sa liberté. Dans tous les sens du terme. Ce qu'ils ont partagé — et n'ont jamais pris la peine de nommer, d'identifier, de clarifier, en grande partie faute d'efforts de la part de Heath sur ce point — n'était peut-être qu'une passade. Datée d'une époque où ils n'avaient pas de réelle obligation l'un envers l'autre, puisque Mylan menait sa propre vie, avec son propre appart, ses jobs, sa dynamique ; puis complexifiée par l'intervention de la BPM, la cohabitation forcée. Alors il y avait le goût d'inéluctable fin qui les taraudait en permanence, quelque chose de désespéré et de tragique, une flamme factice peut-être. Heath ne peut s'empêcher de se demander si l'ambiguïté de leur relation ne lui semble pas trop pesante, étouffante, à présent. Vivre ensemble, c'est une étape importante pour la plupart des couples, marque incontestable d'engagement ; or ils ne sont même pas un couple. L'idée le dérange suffisamment pour lui faire craindre d' étouffer Mylan, alors se mettre en retrait est sa réaction instinctive. Ce ne sont pas les (pré)occupations qui manquent : se tenir occupé et le laisser respirer n'est pas difficile. Désagréable, assurément, quand le manque de lui le submerge et qu'il se noie dans les chiffres et contrats par respect pour la distance que Mylan semble réclamer tacitement. Il suppose- tout est confus et plus les jours s'égrainent, plus la nécessité d'une confrontation pour mettre les choses au clair est évidence. Mais le boulot est une diversion efficace et lorsqu'il s'y plonge pleinement, Heath ne voit même pas le temps lui échapper ; ne discerne rien de ce qui l'entoure, à vrai dire, si bien que la plainte de son estomac le prend de court et plus encore : Heath. Dude. When was the last time you ate something ? -la présence de Mylan. Il lève le nez de sa paperasse, les yeux un peu élargis par la surprise, questionne curieusement : When did you get back ? Fronce les sourcils en jetant un coup d'oeil à l'enveloppe encore close qu'il a reçue de la banque sorcière seulement quelques minutes (?) plus tard. I've just got one more thing to- son estomac furieux l'interrompt en plein élan et- Put these away before I set them on fire. Voilà qui est difficilement discutable. I’m cooking dinner, and you’re taking a break before you pass out from exhaustion. ... M'kay, I suppose it can wait another hour or two, il abdique en riant, ôtant enfin ses lunettes de repos et en s'étirant, sentant craquer des vertèbres trop longtemps tassées par sa position. Come on, be useful, give me a hand. Yes, sir, accepte aisément Heath et il ne se fait pas prier pour réunir les parchemins en piles nettes et les ranger pour libérer la table, puis rejoindre Mylan aux fourneaux. What do you plan to cook ? il demande, dos à lui, observant les aliments placés sur la table. ça semble rien, mais lâcher les rennes en cuisine ne lui est pas venu naturellement. Même à l'époque où Mylan faisait office de goûteur, Heath restait en charge ; jusqu'à ce que le plus jeune prenne ses aises dans la vaste pièce qu'il considérait jusque-là comme son domaine. A vrai dire ce n'est toujours pas instinctif, mais il n'a pas vraiment eu le choix. Et s'il y a eu de la frustration au début, Heath se surprend à... apprécier. D'apprendre à déléguer, d'être surpris. Bien qu'ils se chamaillent parfois sur la confection d'une sauce ou la façon de relever certains aliments ou le degré de cuisson de tels autres, le travail d'équipe tel qu'il l'a connu lorsqu'il travaillait dans des restaurants ou le connait encore à présent qu'il se consacre à un projet personnel n'est en rien comparable aux moment de partage que Mylan a initiés à l'appartement. C'est devenu leur normalité — travailler l'un autour de l'autre, les mouvements fluides et naturels plutôt qu'encombrés par une présence de trop. Passer ingrédients ou herbes aromatiques et échanger des idées, des avis, ou parler de tout et de rien et parfois, les bruits des couteaux et des ustensiles rythmant le silence confortable ; complice, même. Et surtout, Mylan le teste. Clin d’œil à une étape autrefois houleuse de leur relation peut-être — le vinaigre de framboise qui a dénoncé l'agueusie de Heath à l'époque. Désormais, à chaque nouvel essai se révèle une nouvelle saveur, comme si un membre paralysait reprenait peu à peu goût à la vie. C'est aussi globalement l'effet de Mylan dans sa vie. I've missed this, avoue-t-il spontanément, avant d'inspirer profondément, prenant son courage à deux mains pour enfin aborder le sujet qui fâche, quitte à affronter l'idée que Mylan ne veuille peut-être plus de- d'eux. Cooking with you, spending time like we used to. But I feel like something isn't right since- ? Les mots meurent entre ses lèvres alors que Heath relâche sur le comptoir le torchon dans lequel il vient de se frotter les mains et se retourne pour faire face au coréen. Vraiment lui faire face- vraiment le regarder. Et s'apercevoir enfin de ce qu'il porte (ou de ce qu'il ne porte pas ? Les deux). I'm- ah- you're not- you forgot your- pants ? Il balbutie précipitamment, sa question s'achevant dans un aigu assez pathétique. Il souhaite se détourner parce que "discussion sérieuse" amorcée, mais se retrouve absolument incapable d'ignorer toute cette- peau crémeuse qui se révèle sous ses yeux et l'image d'un Mylan ne portant qu'un t-shirt qu'il soupçonne être le sien, bien qu'à l'heure actuelle il ne soit pas tout à fait sûr de son propre prénom ? |
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| | | | | (JAN. 2004) MYTH #3 + holding on to you. | |
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