――――――-―•  I'm just a child •――――-――― Dans un quartier moldu de Londres se cachent des sorciers. Ces sorciers, les parents du petit Elijah, se sont dit qu'ils y seraient plus en sécurité. Pourtant il y a eu des plaintes. Oh oui. Les voisins se plaignent du bruit qui ne cesse de croitre dans les rues avoisinantes jusque tard dans la nuit. Et il y a les gens qui traînent un peu partout, qui sont un peu différents, qui n'ont pas la même culture, qui sont peut-être dangereux. Mais tout ça, c'est beaucoup plus rassurant que tout le reste. C'est vrai, ils ne sont pas dans le quartier le plus reluisant de la capitale mais c'est cet endroit qu'ils ont choisi dès la fin de leurs études et ils l'assument. Tous les deux sont sang-mêlés, connaissent les bons comme les mauvais côtés des deux mondes et, quoiqu'en pensent les habitants, leur voisine les dérange bien plus que les autres nuisances du quartier.  

Ce qui aurait pu étonner les voisins, c'est le transplanage de Mr et Mme Reed dans leur jardin. Tous les matins et tous les soirs, ces derniers se font le plus discrets possible et filent travailler ainsi. Ils n'ont pas de voiture, ne partent pas travailler comme tout le monde mais la rumeur court qu'ils ont une petite fortune, que c'est un oncle. C'est toujours bien vu d'avoir un oncle fortuné dans la famille, n'est-ce pas ? De quoi attirer les cambrioleurs. Et il y en a eu : une fois. Ils ont été déçu. Ils furent jetés dehors et arrêtés par la police du quartier sans avoir pu voler ne serait-ce qu'un tableau. Les Reed sont gentils, dit la rumeur, mais faut pas leur chercher des noises. Ils sont heureux, vivent leur vie comme ils l'entendent. Lui est Medicomage à Sainte-Mangouste et elle journaliste à Sorcière-Hebdo. Le train de vie semble parfait. Le monde moldu les protège du monde sorcier qui s'assombrit quelque peu. Et puis, un jour, c'est l'heureux évènement. La naissance d'un premier enfant. Cet enfant s'appellera Elijah parce que ce prénom est tout doux. Il n'est peut-être pas d'origine anglaise mais cela n'a pas d'importance. Ce n'est pas le fait d'être anglais qui compte. C'est un peu pareil pour les sorciers; la qualité du sang leur passe par-dessus la tête. L'important c'est la personne, pas l'endroit, la famille d'où elle vient.

Ils le savent pour l'avoir lu dans les journaux. Il faut faire attention, il y a des murmures d'un certain Voldemort ou quelque chose qui s'en rapproche et ça leur fait peur. Il y a des morts. Il faut protéger Elijah. N'est-ce pas téméraire d'habiter dans un quartier moldu par les temps qui courent ? Peut-être. Mais les Reed refusent de quitter leur chez eux. Impossible. Ils l'aiment bien leur quartier, même la voisine ronchonneuse. Elle est gentille avec Elijah et se propose souvent pour le garder quand ils partent diner au restaurant. Sauf que c'est compliqué. Elijah est un peu timide. Il se protège, ses sourires sont rares mais ces derniers sont les plus beaux. Parce qu'évidemment Elijah, c'est le plus beau bébé du monde. C'est celui que l'on doit protéger au péril de sa vie, celui qui apprendra à faire attention comme ses parents l'on fait avant lui. Mais le plus compliqué pour la voisine serait sûrement de gérer son mauvais caractère et quelques bizarreries ne seraient à exclure dans ces moments-là.

Mais ce n'est qu'un petit garçon. Un petit garçon qui apprendra que maman ne peut plus avoir d'enfant, qu'il est ce petit trésor qu'elle garde dans le creux de ses paumes tout en surveillant si d'autres enfants n'ont pas besoin d'un toit, besoin d'aide tout simplement. Et même s'il n'est pas bien mauvais, Elijah ne le comprend pas forcément. C'est comme s'il voulait sa maman pour lui tout seul et après tout c'est peut-être vrai. C'est sa maman. Pas celle des autres. Mais elle est comme ça maman, bien plus ouverte et prompte à aider les gens que lui alors Elijah observe, écoute, reste calme mais espère qu'aucun petit enfant ne viendra perturber cette famille qui, à ses yeux, est parfaite.

――――――-―•    J'ai pas vraiment été sympa ... on fait la paix ?  •――――-―――

Et comme c'est vrai ce que les adultes disent 't'as pas toujours ce que tu veux dans la vie', Elijah n'est bientôt plus l'unique enfant choyé dans la famille. C'est difficile de comprendre que c'est dans la nature de ses parents d'aider les autres. Si ses parents avaient aidé un adulte peut-être aurait-il mieux compris. Après tout, ça lui est déjà arrivé (pas des tonnes de fois mais une peut-être) de donner un de ses muffins à l'un des grands qui vivait dans la rue. C'est vrai aussi qu'il est un poil égoïste même s'il sait qu'il faut apprendre à partager. Mais le cas d'Emrys est différent. C'est sa maison. C'est ses parents. C'est sa chambre qu'il doit partager avec un inconnu. Plus jeune, il eut l'impression que ses parents avaient cessé de l'aimer pour accueillir quelqu'un d'autre sous leur toit. Il fallut de la patience pour qu'il comprenne qu'Emrys n'allait pas lui voler ses parents, qu'il avait juste besoin (pour une durée plus ou moins longue) d'aide. Ses parents avaient été les candidats idéaux. S'il fini par le comprendre, cela ne l'empêcha pas d'avoir des allures de petit chef (petit con) dictateur avec le plus jeune quand ses parents avaient le dos tourné. La séparation de la chambre ne fut qu'un exemple avant qu'il ne l'accepte comme un membre, à part entière, de la famille. D'un naturel déjà méfiant à l'époque, il n'était pas rare de le voir fusiller du regard cette petite crevette comme si elle était l'ennemi public numéro un. Celle que l'on réveillait d'un verre d'eau glacée dans la figure, celle à qui l'on chapardait quelques cookies parce qu'il était normal qu'il en ait plus. S'il y a une chose qu'Elijah veut bien admettre aujourd'hui c'est qu'il a été odieux. Carrément odieux avec Emrys qui ne demandait qu'un toit où se réfugier.

Combien de temps lui avait-il fallut pour qu'il accepte Emrys dans la famille ? Il n'en savait rien. Assit sur la balançoire, Elijah réfléchissait tandis que son voisin descendait pour le provoquer. Gentiment. Pour sortir la marmotte de la famille de sa léthargie. Il soupira. Dès son arrivée, il avait dit adieu à sa tranquillité mais ne savait dire aujourd'hui s'il lui en voulait encore. Il était moins seul aussi. Finalement, l'arrivée du plus jeune n'était pas l'égal de l'Enfer comme il l'avait souvent dit. "T'es pas un garçon t'es un singe.", grogna t-il en l'observant grimper l'arbre. S'en suivit une remarque paternelle et un haussement d'épaule de sa part. "Les branches sont trop hautes et il aura l'air bien en se cassant la figure. J'veux ma tartine de Nutella tout à l'heure, pas passer à l'hôpital. C'est moche. C'est blanc et ça sent mauvais." Il y avait quelque chose dans les hôpitaux qui le rendait mal à l'aise et l'excuse était toujours bonne pour qu'il n'y aille pas même quand blessure était moyennement légère. Bien entendu, les parents avaient toujours le dernier mot mais à chaque fois il essayait. Les produits moldus fonctionnaient très bien pour lui. Elijah ne savait toujours pas comment réagir avec ce frère qui n'en n'était pas un. Il se croyait obligé de jouer les grands frères, de prouver qu'il était meilleur que lui, de lui pointer du doigt les options qu'il n'avait pas pris en compte dans ses raisonnements et de le battre à chaque jeu de société (tous les moyens étaient bons). Le passé de ce faux-frère l'avait rendu plus mur qu'il ne l'était et il garda cette attitude dans le collège public qu'ils intégrèrent en attendant Poudlard. Grâce aux histoires contées le plus souvent par sa mère, il avait décidé de ne pas lire l'Histoire de Poudlard alors qu'Emrys avait probablement déjà dû le lire deux fois.

Bientôt vint le temps pour lui d'entrer à Poudlard. Il est curieux, avide de faire ses preuves et décide de ne pas écouter ce que l'on dit des quatre maisons. Il s'en fout. Il veut juste rapidement poser ce chapeau (Choixpeau, Elijah, Choixpeau) tout fripé sur sa tête pour savoir où il va être placé. Mais d'abord, c'est le passage obligé au Chemin de Traverse. Il retient quelques visages, quelques personnalités du coin mais reste sur ses gardes et ne s'éloigne pas de Barney qui est venu l'accompagner. Ne voulant pas qu'Emrys se perde, ils l'ont laissé avec maman et Elijah est tout heureux d'avoir l'une de ses premières expériences magiques rien qu'avec son père. Immédiatement, il est attiré par la boutique d'équipements de Quidditch. Son père faisait partie d'une équipe et il est tenté. Évidement. Mais il se rendra vite compte que ce n'est pas si simple seulement pour l'heure il n'est que l'enfant émerveillé par ce qu'il voit. Ce qu'il a du mal à supporter, par contre, c'est le passage obligé chez Madame Guipure parce que les robes de sorcier c'est beaucoup moins confortable qu'un pantalon ou un bermuda et qu'ils ont tous l'air de filles avec cet accoutrement. Pourtant, il sait très bien que c'est le règlement de l'école tout comme il en a vu dans les rues de Londres avec la chemise blanche et le reste bleu foncé. Il n'aime pas, gigote quand la couturière fait les retouches mais sait tout aussi bien qu'il n'aura pas le choix. Bon gré mal gré, il s'exécute et c'est avec un soulagement non feint qu'il se retrouve vite habillé en simple moldu malgré les regards désobligeants de certains qui l'aperçoivent avec son père. Il ne fait pas attention. Ce n'est pas important. Et c'est sans doute cette attitude qu'il aurait du garder en tête lorsque la baguette le choisi. Lui, un marginal ? Allons, c'est une plaisanterie ? Mais la baguette ne se trompe jamais et le brun le découvrira bien assez tôt.

La rentrée. Première année. Elijah avait beau ne pas avoir voulu d'Emrys dans ses pattes lorsqu'ils étaient plus jeunes, cela faisait étrange d'arriver ici tout seul. Il n'avait pas forcément peur. Il voulait toujours faire ses preuves, faire mieux que celui qui viendrait deux ans plus tard mais cela ne changeait pas que cela faisait beaucoup de monde à rencontrer sans intermédiaire. Considérait-il Emrys comme un intermédiaire entre lui et les autres ? Non. Non. Pas du tout. C'était juste qu'il s'était souvent senti mal à l'aise devant la foule. Il portait cet air désintéressé pour ne pas avoir à se mélanger et souvent, ce masque était pris pour un air hautain qui ne lui correspondait pas. Il y avait de la distance. Il restait retranché derrière les grands groupes sans vraiment exprimer son avis. C'était sans nul doute comme cela qu'il avait réussi à plus ou moins s'intégrer chez les Serpentard, à se protéger aussi. Mais hautain, il ne l'était pas. C'était de la prestance, un faux air qu'il se donnait mais c'était un fait, il n'avait jamais regardé quelqu'un de haut ni même injurié d'autres personnes sauf si l'attaque avait été d'abord faite de leur côté. Elijah était pour ainsi dire quelqu'un de difficile à cerner, qui ne se laissait pas cerner pour ne pas avoir à s'établir dans un camp ou dans l'autre.

L'effet de groupe s'était toujours fait sentir chez les Serpentard mais Elijah avait toujours préféré ne pas s'intégrer dans le groupe central pour devenir une marionnette, pour oublier qui il était et changer en quelqu'un d'autre qu'il n'apprécierait pas forcément. Il a vu ce changement s'opérer chez des élèves qui tentaient désespérément de se faire accepter. Quitte à ne connaitre que quelques personnes au sein de sa promotion, Elijah était fier de ne pas avoir oublié qui il était et de s'être accroché à ses principes tout au long de ces années. C'est pour cette raison également qu'il ne voulu même pas essayer (et lorsqu'on l'avait, un jour, inscrit sans lui demander son avis aux tests, il avait fait exprès de mal jouer parce qu'il savait que les Serpentard ne joueraient pas avec fairplay). Ce n'était pas un don, ce n'était pas de la voyance. A force de se mettre volontairement à l'écart Elijah avait beaucoup observé les élèves faisant déjà partie de leur équipe de Quidditch et tout était devenu clair pour lui. Il resterait lui-même quoiqu'il en coute. S'avouait-il marginal pour autant ? L'affaire est en cours...

――――――-―• How I Could Just Kill a Man  •――――-――― Ses études se passèrent plus ou moins bien selon les années. Étudier n'étant clairement pas son fort "Fait des efforts Elijah merde. Tu veux pas bosser, très bien. Mais bosse ou j'te bidouille un rencart que tu pourras pas refuser pour le bal." C'était en quatrième année, l'année des découvertes, celle des autres horizons en passant par celle de lui-même. La menace proférée un peu plus tôt dans l'année par une Serpentard fut vite oubliée, jugée sans intérêt (parce qu'elle n'oserait jamais et que son regard noir suffirait pour geler sur place la demoiselle choisie pour l'occasion). Le Serpentard s'en mordit les doigts lorsqu'une jolie plante l'entraîna sur la piste de danse et ce pour toute la soirée. Danses durant lesquelles il préféra lorgner les cavaliers sur la piste  mais cela, c'est une autre histoire. Il ne prêta pas attention aux diverses rumeurs qui circulèrent au cours des quatre premières années. Il se contentait de vivre tranquillement sa vie d'étudiant en mettant entre parenthèse la politique qui s'infiltrait si facilement dans la vie au château. C'est tout juste s'il ricana lorsque qu'une hypothèse bien idiote arriva à ses oreilles: Draco Malfoy est l'Héritier de Serpentard. Mais oui et lui était l'incarnation de la gentillesse ou totalement hétéro.

Mais même en voulant rester le plus neutre possible, il est des évènements qu'il ne pouvait mettre dans une trappe pour faire comme s'ils n'avaient jamais eu lieu au sein de la forteresse la plus sécurisée d'Angleterre. Sa prise de conscience ne vint que plus tard mais le Basilic en deuxième année fut une première étape même s'il ne s'en rendit pas tout de suite compte. Il était plus méfiant que d'ordinaire. La fin affreuse de la Coupe de Feu lui remit les idées en place pour tenter de placer, enfin, ses idéaux dans un coin de sa tête. Il n'était pas du côté de Voldemort, ne savait pas s'il était revenu mais croyait (sans pour autant le dire à voix haute) le garçon-qui-a-survécu parce qu'il n'avait aucune raison de mentir sur ça. Poudlard s'assombrissait, ses parents s'inquiétaient mais lui resterait et s'appliquerait à suivre la stratégie qu'il avait prise depuis le début de sa première année : faire profil bas. C'était le moins qu'il puisse faire en étant chez les Serpentard. Il ne disait pas non plus que les verts n'étaient que des connards de sang-purs imbus d'eux-mêmes, non. Mais il y en avait et étaient généralement la crème de la crème de la société sorcière.

Août 1997. Il a dix-sept ans. C'est l'année où tout bascule. Si Elijah avait continué son bout de chemin sans se préoccuper du reste, il aurait sûrement mené une petite vie tranquille jusqu'à la toute fin parce qu'après tout : c'est ce qu'il avait voulu depuis tout petit. Mais la mort de Dumbledore change la donne. Si Elijah n'avait jamais accordé une grande confiance aux adultes, cela avait été l'inverse pour le directeur de Poudlard. Albus Dumbledore n'était pas n'importe qui. Albus Dumbledore était un grand sorcier. Quand il était gosse, le jeune garçon n'avait cessé de lire les cartes de Chocogrenouille le concernant. Et à chaque fois, il était stupéfait par toutes ces choses qu'il avait accomplies. Dumbledore était une sorte de gardien, le gardien de Poudlard et Elijah dû mettre des jours avant de se dire, qu'effectivement, il était mort. L'annonce dans la Gazette les jours suivants le laissèrent totalement muet de stupéfaction. C'était stupide. Le vieux monsieur avec ses mots de passe bizarres n'avait pu être assassiné par Potter et sa clique. S'il s'était écouté, il n'aurait jamais passé cette année à Poudlard mais c'était important de terminer sa dernière année d'étude d'après ses parents et il devait garder un œil sur Emrys. Emrys. Il ne savait plus trop que penser de l'adolescent qui l'avait jadis bien agacé. Il l'observait à la dérobée pour 'voir s'il allait bien, si personne ne lui cherchait des noises parce qu'après tout il était le seul à avoir le droit de le faire' mais il y avait quelque chose d'autre sans qu'il ne réussisse à mettre le doigt dessus.

Premier Septembre. Il observa son Directeur de maison prendre le poste de directeur en se disant que s'il avait de la prestance, jamais il n'égalerait celle de son prédécesseur. Poudlard changeait tout comme le monde sorcier et Elijah détestait que cela se produise de cette façon. Que pouvait-il faire ? Y avait-il quelque chose qu'il puisse faire sans se faire griller ? La situation le rendait mal à l'aise parce qu'il avait l'impression de se trahir pour ne pas 'avoir de problème'. Les Carrow étaient à Poudlard, les Mangemorts étaient à Poudlard. Il n'avait pas droit à l'erreur mais se détestait. Il n'était qu'un faux-cul doublé d'un lâche. Elijah arriva à Poulard avec des pieds de plomb, sans aucune volonté pour cette dernière année décisive. L'idée de partir dès qu'il le peut ne le quitte pas mais c'est impossible dans la situation actuelle. Il l'ouvre peut-être un peu plus qu'il ne le devrait, défend un peu plus, aussi et continue d'en faire le moins possible  pour ses cours qui ont l'art de le laisser totalement indifférent. Tout semble plus sombre, plus noir. Quelques retenues aux cachots ne font pas exception. Elles ont le don de lui remettre les pendules à l'heure. Et c'est reparti pour un tour. Elijah redevient le même qu'avant : cela ne changera plus jusqu'à ce que les Mangemorts n'envahissent Poudlard. Ce jour là, il s'est battu pour sa vie, ses idéaux et pour sauver la vie des autres, de ceux, plus jeunes, qui n'étaient pas de taille à se battre contre l'armada de créatures qui s'étaient mises au service de Lord Voldemort. Il ne s'était jamais senti de taille à lancer le sort de la mort et préférait l'éviter parce que l'utiliser pouvait s'avérer dangereux. Dangereux si l'on ne prenait pas conscience, si le pouvoir d'ôter la vie prenait le pas sur le pourquoi du lancement de ce sort : en sauver d'autres. Être capable de lancer cette lumière verte lui procurait un certain pouvoir qu'il n'avait pas réalisé jusque là. Son cœur s'était noircit en le voyant s'attaquer à une jeune fille sans défense. La fureur et l'envie de détruire l'avaient enveloppé et ensuite, il s'en était rendu compte et n'avait pas bougé. La jeune femme dû l'emmener dans un coin reculé des combats avant qu'ils ne croisent Emrys. 'T'es vraiment trop stupide, Atkins', fut sa première pensée le voyant le chercher. Ou peut-être pas.

――――――-―•  Rebel Rebel. The wand chooses the wizard. •――――-―――
This is war that's where I'm going. This is a chance to maybe grow up. But not alone I'll have an army. Along the road I'm gonna find it. Battles for victories.Girls in Hawaïï - Wars


Octobre 2001 - pensées

Cela fait maintenant trois ans que je suis en cavale. Les nouvelles que nous recevons ne sont pas bonnes mais je ne regrette pas un moment d'avoir fuit Poudlard avec les blessés quand j'en ai eu l'occasion. Je ne suis pas resté comme Emrys l'a fait parce que je n'aurais pas pu faire ce qu'il a fait pendant un an de plus. Jouer le jeu, je l'ai fait pendant sept ans, il ne fallait pas m'en demander d'avantage. Je ne dis pas que c'est toujours facile ici mais au moins, je peux tenter d'être moi-même sans que l'on ne me juge trop. Bien sur, je ne m'entends pas avec tout le monde, bien sur un ancien Serpentard est d'avantage regardé de travers mais je fais avec et obéis aux ordres sans faire de vague. Ne pas créer de problème semble être mon leitmotiv depuis  pas mal de temps et je crois pouvoir m'y habituer quelques années de plus.

Je me souviens avoir détesté la tournure des évènements après l'assassinat de Dumbledore. Aujourd'hui ? Aujourd'hui c'est encore pire. Je ne sais pas vraiment à qui me fier, si je peux véritablement faire confiance à quelqu'un. L'Ordre du Phénix n'est plus ce qu'il était depuis fin 99. Nous combattons pour la même cause mais même là, les avis divergent si bien que trois groupes ont été créés... et dans ces groupes, d'autres se sont constitués ... c'est dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais c'est normal. Croire que nous sommes tous d'accord parce qu'il y a un but commun serait très naïf de votre part. Des projets se mettent en place pour libérer les rebuts et j'espère que nous réussiront. Cette idée de vente aux enchères m'écœure. 'Nous vous évitons Azkaban en échange de service public rendu à la société'. Autant le dire mot pour mot c'est de l'esclavage. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Je me demande parfois si notre cause aura la fin qu'elle mérite sans les Mangemorts et les Raffleurs pour nous barrer la route. Et pour ne rien arranger je n'ai pas de nouvelle d'Emrys depuis que j'ai quitté Poudlard. Je me demande ce qu'il s'est passé pour lui. J'aurais du le forcer à partir mais non Môssieur voulait terminer ses études. J'espère qu'il les a terminée, qu'il est ailleurs, qu'il s'est barré quelque part en Europe loin de tout ce cauchemar. Mais j'espère aussi que nos routes se recroiseront parce qu'il me manque et qu'il m'énerve un peu aussi.  Je lui dois (et ce depuis tout petit) quelques grands changements dans ma vie. Foutu. Emrys. Atkins. N'empêche qu'il a intérêt à prendre soin de lui. Ouais. Il a vachement intérêt. Même !