And another one bites the dust But why can I not conquer love ? And I might've got to be with one Why not fight this war without weapons ? And I want it and I wanted it bad But there were so many red flags, Now another one bites the dust And let's be clear, I trust no one. You did not break me, I'm still fighting for peace. Well I've got thick skin and an elastic heart But your blade it might be too sharp, I'm like a rubber band until you pull too hard But I may snap when I move close. But you won't see me fall apart 'Cause I've got an elastic heart, I've got an elastic heart Yeah, I've got an elastic heart And I will stay up through the night. Let's be clear, I won't close my eyes And I know that I can survive I walked through fire to save my life And I want it, I want my life so bad And I'm doing everything I can. Then another one bites the dust, It's hard to lose a chosen one, You did not break me, I'm still fighting for peace. ~ elastic heart, sia.
L'idée, bien que cruellement tentante, n'était pas bonne. Crow avait beau tergiverser des jours durant, l'esprit fixé sur les objectifs que le gang lui fixait quotidiennement, il ne pouvait pas ignorer les battements accélérés de son cœur et cette impression palpable de manque. Ce n'était pourtant pas un vide qui s'était formé en lui, pas à proprement parler du moins – sa relation avec Louise Rowle s'était achevée des années auparavant, et il n'y avait certainement plus rien de plus à espérer –, mais bien un panel assez intéressant de regrets écœurants. Il a avait toujours été sûr de ses choix et tourner le dos à Rowle, lorsqu'elle avait refusé de le suivre dans sa vie de fugitif, l'avait enfoncé dans un tourment incessant où rancœur se mêlait à la certitude qu'il avait pris la bonne décision. Il n'avait jamais été capable de prendre le moindre recul. Ni ce jour-là, ni lorsqu'il l'avait brièvement vue dans le public, bouche bée, alors qu'il se battait pour sa misérable vie de rebut. Il se souvenait des coups qui pleuvaient sur sa pauvre carcasse, et cette haine qui l'avait saisi à la gorge, cette brûlure qui lui avait soulevé le cœur. Il s'était souvenu de tout et elle ; elle, là-haut, elle au-dessus de lui – c'était une trahison dont il ne pouvait plus se détacher. Il l'avait vue comme il aurait voulu ne plus jamais la voir, dans toute cette splendeur hypocrite dont se revêtaient les sorciers qui avaient eu le privilège de naître dans des familles aisées et de sang-pur. Dès qu'il repensait à Louise, il repensait à elle au milieu de cette foule assoiffée de sang. Il effaçait d'un revers de main tout ce qu'ils avaient pu vivre et partager – plus rien ne comptait, plus rien n'était essentiel dans son esprit car cette présence parmi l'ennemi reflétait quelque chose de plus dense. Quelque chose qui avait végété en lui, sans jamais surgir à la vue de tous, lui qui était dans un déni profond. C'était une Rowle toutefois, et il aurait dû s'en douter. Cette société à laquelle il avait échappé était bardée d'intolérance et de désirs dont il n'entrapercevait que les contours frémissants. C'était une Rowle, et en tant que telle Louise n'échappait pas à cette loi qui lui dictait son comportement. A ses yeux, plus rien ne la distinguait de tous les cruels individus qui l'entouraient quotidiennement.
La guerre était terminée. Le calme était revenu parmi les sorciers, et Shadow Moses continuait à faire des siennes. Il aurait pu (il aurait dû) laisser de côté Louise, la mettre dans un coin de sa tête et la laisser se transformer peu à peu en souvenir insipide. Crow était de ceux qui savaient se contrôler, les émotions n'étant que secondaires la plupart du temps. Il était de ceux qui pouvaient lorsqu'ils le voulaient. Réprimer l'aigreur que lui apportait le souvenir de Louise, il en était capable. Il pouvait le faire, des années durant s'il le souhaitait. Il avait conscience que c'était une activité stérile que de ne pas affronter ce qui le faisait grincer des dents – et il avait envie de la voir aussi, sans qu'il ne le puisse toutefois l'expliquer. Elle le pensait mort et enterré sans doute, puisque Doherty l'avait déclaré comme tel après un de ses nombreux combats. Peut-être que son dossier avait refait surface, peut-être que la vérité sur son état (à savoir, encore bien vivant) avait été révélée, mais il n'était personne et il n'avait cure d'être réduit à ce genre de silence. Être mort, ou vivant, dans ce cas – ce n'était rien de bien conséquent, et être un fantôme était plus que tentant dans cette atmosphère morose où les hostilités étaient encore menées. Personne, il n'était plus personne – Louise l'avait d'ailleurs peut-être oublié, et il ne savait pas la manière dont elle réagirait si elle savait qu'il était bien loin d'être mort, qu'il ne l'avait jamais été et qu'il continuait à traîner, à penser, que son cerveau était bardé de la même activité. Il n'était pas mort.
Crow voulait la voir pour la confronter, comme il se le disait, pour lui signifier à quel point il était déçu. Pour lui dire qu'il l'avait vue ce jour-là, avant d'avoir été mis K.O. sur le ring. Pour lui demander comment elle allait, si cette remise à zéro de la société où les opportunités s'inversaient lui convenait. Il voulait être dur, et aimable. Intéressant, et détaché. Il voulait la voir et ce besoin ne s'expliquait pas car, même si les familles de sang-pur étaient devenues celles à fuir, ils n'appartenaient toujours pas au même monde. Elle n'avait rien à lui offrir, et il n'avait plus rien à lui dire de consistant. Il était mort, mort, mort. Il voulait chambouler son petit monde post-guerre puisqu'il le voulait bien, parce que ça le démangeait de resurgir comme ça dans son paysage, comme si c'était normal. Comme si l'eau n'avait pas encore coulé sous les ponts, comme si les années égrenées n'étaient en réalité que des jours. Il se permettait d'intervenir de la sorte dans sa vie sans doute bien rangée, parce que l'idée de s'en tenir éloigné le rendait malade. Il voulait être là, sans l'être. Il voulait la confronter, sans s'en mêler. Il voulait continuer à vivre comme un fantôme, mais il n'avait plus qu'une envie : la voir. Il souffrait d'être le sujet de sentiments qu'il peinait à refouler même si son visage n'exprimait pas la moindre inquiétude à ce propos. Il était calme, posé, mais il réfléchissait beaucoup trop.
Et même s'il réfléchissait plus qu'il ne le voulait bien, se retrouver face à la porte de cet appartement situé sur le Chemin de Traverse, well, il ne l'expliquait pas. Il avait demandé à quelques personnes. Il avait frappé à quelques portes. Les mains enfoncées dans les poches, une capuche recouvrant sa tête, il attendait. Crow ne serait plus, il n'y aurait que Nersès lorsque la porte s'ouvrirait (si elle s'ouvrait un jour). Un grincement le fit se raidir. Le battant boisé pivota dans ses gonds, laissant apparaître quelqu'un qu'il ne connaissait que trop bien. Il déglutit et ses doigts passèrent le long de sa capuche qu'il abaissa, mettant les traits de son visage à jour. La bouche sèche, il cherchait – cherchait quoi dire pour briser le silence qu'il avait lui-même même alimenté, le silence qu'il avait provoqué en venant à sa rencontre. « Surprise, surprise » il n'esquissa pas le moindre sourire, gêné comme il était, et replaça ses paumes dans les poches avant de son pantalon. « Je pensais venir te voir, ça fait un moment déjà qu'on a – qu'on a pas eu l'occasion de se parler. Et visiblement, » il jeta un coup d'oeil par-dessus l'épaule de son interlocutrice, considéra l'espace dans lequel elle vivait à présent. « tu ne vis plus avec ta mère. » déclara-t-il posément. Il aurait aimé ne pas lui lancer cette première vanne, il aurait aimé être un adulte. Il l'était d'habitude ; réfléchi, posé, observateur. Là, face à elle, il était guidé par quelque chose de plus compliqué à gérer ; cette rancœur difficile à réprimer, et ce souvenir affolant qui le hantait. Et Crow – pardon, Nersès – était satisfait de la voir, même si cette rencontre ne lui apporterait sans doute rien auquel se raccrocher. Il était ravi, mais ce ravissement était moindre face à tout ce qu'elle avait pu lui faire, tout ce à quoi elle avait assisté sans réagir.
Un livre à la main, une tasse de thé dans l’autre, Louise essayait de faire passer le temps comme elle le pouvait. Elle ne cessait d’observer l’horloge et constatait avec ennui que les minutes s’écoulaient trop lentement. Plus tôt dans la journée, Letha lui avait proposé de l’accompagner en ville pour s’aérer l’esprit. Proposition qu’elle avait refusée presque immédiatement. Lorsqu’elle n’était pas ici, elle travaillait au Chaudron Baveur, auprès de Léopoldine, et profitait de quelques instants en la compagnie de son neveu. Elle ne sortait pas, ou très peu et se limitait au strict minimum. La guerre était terminée et Louise faisait partie de ceux qui n’arrivaient pas à se réadapter. Pendant plusieurs années, elle s’était accrochée à l’idée que remporter la guerre représentait le but ultime. Qu’une fois celui-ci atteint, tout s’éclaircirait enfin. Mais lorsqu’elle se mettait à faire le bilan, à peine un mois après la fin de la guerre, elle avait la désagréable sensation que tout ça n’avait servi à rien. La douleur restait la même. Ses craintes, aussi. James demeurait introuvable, disparu dans la nature. Elle ne savait même pas s’il était toujours en vie. Elle se souvenait l’avoir aperçu brièvement à Pré-au-Lard, mais l’homme qu’il était devenu, ou plutôt qu’on l’avait poussé à devenir, n’était plus James. Même s’il finissait par refaire surface, Louise n’était pas certaine de pouvoir un jour retrouver son frère. Leur manoir à Herpo Creek n’était plus, emportant avec lui tous les souvenirs – bons ou mauvais – qui s’y rattachaient. Même sa mère se réduisait à une vague image dans son esprit. Elle était entourée, mais se sentait terriblement seule. Louise attendait bêtement un signe de sa part, un message. Elle espérait qu’une fois la guerre terminée, il reviendrait à elle. Que peut-être, il tenterait de reprendre sa vie là où elle s'était arrêtée. Cette vie à laquelle elle appartenait toujours, et où elle n'avait plus sa place maintenant. Mais Nersès ne lui devait absolument rien, et elle se maudissait d'attendre quoi que ce soit de sa part. Il était mort. Elle était censée y croire. Finalement, elle aurait peut-être dû y croire un peu plus fort...
On frappa à la porte. Elle lâcha immédiatement ce qu’elle tenait entre ses mains pour faire face à ce visiteur inattendu. Après tout, c'’était peut-être Letha, qui avait oublié ses clés. Ou alors carrément sa baguette. Elle-même ne s’en servait presque plus, à part à l’appartement, et elle aurait pu la laisser rangée dans sa boîte si elle ne se sentait pas aussi vulnérable une fois dehors. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle n’eut pas besoin d’attendre qu’il découvre son visage pour comprendre de qui il s’agissait. Nersès. Après tout ce temps, il était bel et bien là. Elle ne savait pas si elle devait être heureuse ou pas. Se méfier ou rester en confiance. Attraper sa main ou se contenter de leurs regards qui se croisent sans ne plus jamais prétendre à plus. Tant de contradictions qui la poussaient à garder le silence, à attendre qu’il ne se lance en premier. « Surprise, surprise » Il ne pouvait pas mieux dire. « Je pensais venir te voir, ça fait un moment déjà qu'on a – qu'on a pas eu l'occasion de se parler. Elle acquiesça. Et visiblement, tu ne vis plus avec ta mère. » Le ton parfaitement neutre qu’il adopta eut l’effet d’une énorme gifle. L'homme qu’elle avait connu n’aurait jamais pu lui balancer ça en pleine face d’un air aussi détaché. Si son but en venant ici était de lui faire mal, il avait réussi. « J’aurais dû m’en douter… » qu’elle répondit avec un rire nerveux. A quoi pouvait-elle s’attendre d’autre ? « C’est vraiment tout ce que tu as à dire ? » poursuivit-elle, d’un ton amer. « Après quatre années de silence complet ? » Quatre. Longues. Années. Avait-il au moins pensé à elle, le jour où il avait décidé de se faire passer pour mort ? C'était peut-être égoïste de lui demander des comptes après tout ce qu'il avait vécu, mais ils valaient bien plus que quelques réflexions de ce genre. Elle sentait la colère monter, doucement, et se retint de ne pas lui refermer la porte au nez. La patience de Louise avait été mise à rude épreuve durant la guerre et elle en avait assez de se faire passer pour ce qu’elle n’était pas : une sorcière de bonne famille docile et fragile. Elle n’était pas fragile et encore moins docile. Elle s’était battue pour cette victoire et que justice ne soit enfin rendue. Rien ne semblait trouver grâce aux yeux de Nersès, pour qui elle n'était plus qu'une simple lâche. « Si t’es venu pour te réjouir de la scène, t’aurais mieux fait de rester chez toi. » Elle ne le pensait pas. Et elle voulait lui dire qu'elle espérait tout le contraire. Mais c'était bien trop difficile.
Leur passé ensemble semblait si lointain, comme s'il n'avait jamais existé. On leur avait volé leur jeunesse en les heurtant beaucoup trop tôt aux horreurs de la vie. Recoller les morceaux paraissait impossible, pas après tout ce qui s'était passé. Des bribes de leur dernière conversation lui vinrent brièvement à l'esprit. Elle n'avaient plus les mots en détails, mais avait retenu le plus important : il ne l’avait pas cru. Sans même lui laisser une chance de s'expliquer, il avait claqué la porte. Sans se retourner, sans lui accorder un dernier regard. Rien. Il s'était senti trahi, alors qu'elle s'était sentie abandonnée. Laissée pour compte, jugée à tort, à cause de son nom. A cause de son sang. Les souvenirs de cette soirée avaient longtemps hanté ses nuits. La scène se répétait dans son esprit, alors qu'elle cherchait une solution à un problème qui n'avait plus lieu d'être. Il était parti. Parti de sa vie, comme s'il n'était que de passage. L’incompréhension se mêlait à la colère, et la colère laissait peu à peu place à la tristesse et la culpabilité. Et puis cette culpabilité finit par devenir de la rancœur, infondée. Parce qu’il n’aurait pas dû attendre quatre années pour débarquer comme ça, à l'improviste, et chambouler le quotidien qu'elle peinait à reconstruire. Les yeux fermés, elle prit une profonde inspiration pour regagner le contrôle et maîtriser ses émotions. Ils n'étaient plus de simples adolescents. Les raisons de sa visite ne pouvaient se réduire à des répliques cinglantes et autres sentiments réprimés en quatre ans. Ça n'avait pas d'intérêt, à part remuer le couteau dans la plaie. « Je… » suis désolée ? Pour tout ce que tu as dû subir, pour ne pas en avoir fait assez. Le regard perdu dans le vide, elle listait les regrets, ce qui aurait dû être fait tout comme ce qui aurait dû être évité. Mais c'était déjà trop tard. « Comment tu te sens ? » lâcha-t-elle finalement, sans grande conviction. Elle ne voulait pas déclencher une dispute alors qu'elle avait attendu si longtemps pour le retrouver.
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