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sujet; ( juin 2003 ) ARANYSS#10 ; hold on, we're going home

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( juin 2003 ) ARANYSS#10 ; hold on, we're going home Empty

― HOLD ON, WE'RE GOING HOME  ―

This life wants to cut you down, wants to steal the things you can't live without and all this time spent looking up. Unaware of all the things that might trip us up. Hold on. Hold on to me. (...)  After all's gone, no more holding on. Once the way is droken down. So water your roots, Gain strength to put your boots back on. Climb that hill. Back home, climb that hill


XX JUIN 2003. Les chaussures en cuir de dragon italien couinent légèrement sous tes pas. L'appartement sorcier sent le voyage au rythme des valises qui se font. Tu sens, depuis quelques temps, ta magie dérailler, s'emballer. C'est dans un froncement de sourcil, que tu as vu tes vêtements se rebeller, refuser d'entrer dans le sac de voyage, fuir sous le lit. C'est dans un ronchonnement que tu t'es abaissé pour aller la récupérer, tirant durement sur tes articulations malmenées, sur ta jambe bousillée. Un juron s'est envolé lorsque tu  t'es cogné en te redressant trop vite. Sûrement un contrecoup de l'attentat qui vous a englouti, qui a failli dérober sa vie. Tes mains en tremblent encore, ton coeur en a peur de la voir te laisser, s'en aller. Tu ne t'es toujours pas habitué, c'est sans doute un peu pour ça que tu la suis un peu partout dans l'appartement quand elle est là. Inlassablement, le bruit de ta canne accompagne le bruit de ses talons. Longuement, tu la scrutes, la fixes, la dévore de tes pupilles abyssales, une main protectrice enroulé à sa taille, le bout du pouce traçant des cercles de feu sur son ventre, dans la pénombre.

Tu as du mal à réaliser.
Tu as du mal à apprivoiser cette étrange idée.
Tu vas être Papa. Elle va être Maman. Vous serez bientôt parents. Les enfants t'ont toujours parus être une idée bizarre, une de ces folies stupides qui apportent bien plus de larmes que de joie. Tu en es une preuve vivante, non ? Tu as aimé ton père au point d'épouser une cause ignoble. Tu as détesté ta mère au point de commettre un matricide. D'façon, on t'a toujours bien dit que l's Lestrange ont l'sang pourri, béni à la magie noire, au désespoir. D'façon, on t'a bien dit que tu étais le digne fils de ton père. Alors quand elle dort, tu murmures à Bébé de ne pas faire les même bêtises, tu le supplies de beaucoup aimer Maman. Tu lui dis d'être un peu différent de toi, de ne pas trop croire que vous êtes parfaits. Tu lui demandes surtout de te pardonner, si tu n'es plus là pour le voir grandir, vieillir. Puisque toi, tu es tellement sûr de tout lui pardonner. Puisque, toi, tu es tellement sûr de l'aimer.

« Nyss ? Tu lèves les yeux de la chemise que tu batailles à plier à la moldu. ( Est-ce que les Sans-Magie s'embêtent réellement autant avec ces futilités ? ) C'est toi ? La jambe est encore un peu raide lorsque tu t'appuies sur elle, lorsque tu dois faire les quelques mètres qui te séparent de l'entrée. Je crois que je me suis fait une bosse en me cognant contre le lit. Tu pourras regarder ? » Les yeux bleus se posent sur le petit bout de femme brune, il y a un sourire dans ta voix. « J'ai mal et je suis sûr que c'est parce que tu m'as pas fait de bisous avant de partir que je n'ai pas eu de chance aujourd'hui. » Moue plaintive, air de prince capricieux. Dans l'intimité, il n'existe plus que l'homme dévêtue de son coeur de pierre & contemplant son vaste univers de sa tour d'ivoire. Il n'existe plus le masque de l'indifférence ( dédié au sort de ton cousin, de Pansy, de ta soeur) sur le parquet de l'entrée. Il n'y a plus de monstre d'égoïsme (qui n'a que faire d'amasser les cadavres sur son passage, dans son sillage ).

Un rire te répond, et tu la trouves adorable avec son petit nez retroussé, sa gorge exposé à tes baisers. « Tu ne le mérites pas, elle cale, joueuse, chaleureuse alors que les sourcils se froissent & se froncent. C'est à cause de toi que j'ai la nausée après tout. », la moquerie fuse, s'ancrant droit dans ton cœur. « C'est pas de ma faute. Tu ronchonnes, bougonnes, grognes, les bras se croisent. Et puis on ne compare pas un crime de bisous avec un crime de nausées. Les bisous, c'est beaucoup plus important. Un sourire et la langue fourche, taquine ; De plus, tous les enfants Lestrange t'ont, un jour, rendu malade. » Malade d'amour, malade d'inquiétude, malade de haine, après tout Bébé ne fait que suivre ton chemin. Il faut d'ailleurs que tu penses à le féliciter & à lui suggérer d'y aller plus fort pour garder Nyss au lit, le matin. « Oui, mais pas comme ça », rétorque-t-elle & tu souffles ; « Pas comme ça ? C'est parce que c'est notre bébé. Il est encore plus fort. ». La caresse au niveau du ventre s'égare, le baiser est à peine dérobé. « Je dois finir la valise. Bébé, garde ta Maman au chaud & fais-la vomir sur l'assistante débile. », ajoutes-tu le plus sérieusement du monde, en tournant les talons. « Dans une heure, sois dans le salon, je te promets que tu vas aimer ma surprise. »


01 HEURE PLUS TARD. Dans une spirale brutale de magie, la chaussure rouge d'enfant – le porteloin, vous a aspiré du salon douillet de l'appartement pour vous recracher sur une côte verdoyante, balayée par le vent. Le sel de la mer vient te piquer le nez, agressé par la lumière vive, tu observes, fasciné, le paysage se dessiner. Les mouettes volent bas, allant presque picorer l'eau qui vient lécher la falaise, appâté par le sable d'une plage en contrebas. A perte de vue, l'Irlande s'étend sous vos pieds. « Tu aimes ? , souffles-tu, avec un peu d'inquiétude dans le fond des yeux. Si tu n'aimes pas, on peut toujours aller autre part. » Après tout, ce n'était qu'un délire fiévreux aux portes de la mort, ce n'était rien de vrai. Tu as juste pensé que c'était une bonne idée, que vous en avez besoin après toute cette folie. Mais il y a toujours la peur de faire mal les choses, d'être un peu vain. Il y a toujours la crainte d'être un peu stupide, qu'elle te trouve débile. Une bourrasque soulève tes cheveux et tu glisses automatiquement autour de sa gorge fine ton écharpe. « Si tu attrapes froid, Bébé voudra me taper. », l'humour se dessine légèrement, doucement comme pour ne pas casser, briser de tes gros doigts l'instant présent, déjà fuyant. Comme si tu avais peur de la bousiller, encore.

« Là-bas, il y a le cottage. », tu indiques d'un geste de la main, un chemin qui mène à une maison de pierre grise, dévoré par le lierre. Les yeux rivés dans les siens, tu l'attires doucement vers toi ; « J'ai demandé à ce qu'il prépare du café et des cookies. Tu colles son visage près du tien, effleurant son nez, la bouche presque collée à la sienne. Et puis après on pourra se balader sur la plage, collecter des coquillages. Les lèvres dévient vers son oreilles ; Et tu pourras même continuer de me séduire, après. Et qui sait, peut-être qu'on fera l'amour avant d'aller dormir. » Un rougissement et les doigts viennent doucement se mêler à ceux de sa main, tu es tellement prêt à réaliser tout ce qu'elle demande, toutce qu'elle quémande. Tout ce dont elle a toujours rêvé.

C'est un peu comme ça  qu'elle restera toujours, toujours, toujours avec toi, non ?
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( juin 2003 ) ARANYSS#10 ; hold on, we're going home Empty

Hold on, we're going homeWho gets to determine when the old ends, and the new begins? It's not a day on a calendar, not a birthday, not a new year. It's an event. Big or small. Something that changes us. Ideally, it gives us hope.
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C'est étrange. Pas déplaisant, juste étrange comme dans déconcertant. Ici l'air est plus frais, plus vif. Il mord les passants imprudents, glissant ses doigts sous leurs amples vêtements pour les pousser par-dessus la falaise grignotée de sel et d'eau. Pourtant, l'air semble plus doux. A passer son temps là-bas, elle n'avait pas remarqué à quel point la guerre et les soucis alourdissaient l'air, l'empoisonnaient d'émotions sales et de mauvaise magie jusqu'au sein du Précieux Caprice. Là-bas, la respiration est retenue, bloquée par les angoisses et les inquiétudes, les poumons sont brûlés par les tristesses et les chagrins. Ici, dans cette campagne qui ne semble pas connaître la guerre, il n'y a rien de tout ça. Il n'y a qu'eux à perte de vue. « Tu aimes ? » demande-t-il, l'inquiétude palpable, tourmente latente sous l'assurance exposée. Et un sourire s'esquisse, tendresse sucrée, sur les lèvres roses quand elle acquiesce. « Si tu n'aimes pas, on peut toujours aller autre part. » Le non vif se dessine cette fois, dans un hochement de la tête. Au fond des yeux, il y a comme une sérénité retrouvée qui paresse, s'alanguit. C'est comme si, de nouveau, elle respirait, libérée des poids qui les coulent, les noient tous les jours là-bas. « Arrête de t'inquiéter, tu vas avoir l'air d'un vieux monsieur. » Souffle-t-elle, la langue taquine, tandis que la paume rassurante se glisse contre celle d'Aramis et que des lèvres rafraîchies par l'air marin n'y apposent un baiser.

Par réflexe, les mains se lèvent, veulent l'empêcher d'enrouler l'écharpe chaude autour de son cou découvert. Et « si tu attrapes froid, Bébé voudra me taper. » explique-t-il en voyant sa moue rose, les lèvres boudeuses esquissant le mécontentement d'être couvée, surprotégée. Il y a toujours cette volonté de s'en sortir seule, ce besoin de prouver qu'elle peut s'en sortir et réussir (seule), toute sorcière (incapable) de salon qu'elle soit. « Tu n'étais pas obligé, souffle-t-elle, la femme-enfant, oscillant entre la petite fille vexée et la mère grondeuse ; puis, plus douce, l'amante tendre glisse un baiser rassurant, fuyant sur la joue piquée de barbe : Je ne suis pas si fragile. » Elle compte bien rester encore longtemps pour ne rien regretter.

« Là-bas, il y a le cottage. » L'iris est curieux, le regard se détourne de la silhouette haute et sèche pour se tourner vers la pierre, le lierre et le chemin qui trace un trait couleur terre entre eux et le cottage. « J'ai demandé à ce qu'il prépare du café et des cookies. » Puis l'attention revient vers Aramis, vers l'étreinte dans laquelle il l'enveloppe. Et les premières notes d'un rire s'égarent au gré du vent. « Qu'avez-vous fait de mon mari ? Lui ne jure que par le thé ... » souffle-t-elle, sur ses lèvres, amusée par l'idée. « Et puis après on pourra se balader sur la plage, collecter des coquillages. » Le tableau la fait sourire, ce n'est pas vraiment eux ces amoureux romantiques, cette idylle romanesque. Ils vivent entre les drames de sang et les malentendus nés de leurs maladresses, se réfugient l'un contre l'autre pour s'abriter, se protéger de ce monde qui devient fou. C'est un amour un peu déglingué, égratiné par des enfants trop turbulents mais pas méchants. C'est une histoire un peu raturée, tachée par les conflits et la guerre. Mais un moment, elle s'imagine, elle les dessine, amoureux tranquilles en bord de mer (des amants qui sont juste amoureux, des amants qui n'ont rien d'autre à être que des gens qui s'aiment). « Et tu pourras même continuer de me séduire, après. » Et Nyssandra décide que ça pourrait lui plaire - de tout plaquer, de rester planqués et de juste l'aimer. Ca pourrait donner une chanson plus jolie, plus polie. Une comptine qu'ils pourraient raconter à la vie qui grandit dans son ventre. « Et qui sait, peut-être qu'on fera l'amour avant d'aller dormir. » « Parce que c'est juste une possibilité ? Comment je peux faire, moi, pour vivre sans amour ? » Une moue enfantine se peint sous les carmins un peu gênés, embarrassés - elle ne sait pas bien pourquoi, les mots d'Aramis résonnent familièrement, sont l'écho d'autre chose et elle n'ose pas lui demander (comme elle n'ose rien demander de ce qui s'est passé là-bas de peur d'éveiller les angoisses d'Aramis). « J'aurais dû amener mon mari, je pense. » Fait-elle, jouant la fausse contrariée pour ne pas montrer son trouble et doucement mais fermement, elle s'extirpe de l'étreinte pour descendre le chemin d'un pas vif, perchée sur ses talons. « Je ne suis pas d'accord, moi, monsieur. » Nyssandra est un peu taquine quand elle lui jette par dessus l'épaule un regard accentué d'un sourcil arqué - « pas de bisous sans amour. Vous dormirez dehors, je pense. » - puis ponctué d'un clin d'oeil avant qu'elle ne s'échappe vers le cottage, nymphette fuyante à l'équilibre précaire et au rire clair.
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( juin 2003 ) ARANYSS#10 ; hold on, we're going home

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