Il repose son POW sur son genou, dans un équilibre précaire auquel l'appareil doit être habitué pour être déjà tombé plusieurs dizaines de fois sans se casser. Dude relève la tête quand Alec bouge pour attraper la mais retourner à sa sieste quand il comprend que son maître ne fait qu'attraper sa baguette pour changer de chaîne, mettant un documentaire sur la chaîne animalière après avoir passé les trois dernières heures à s'abrutir devant Lancelot Central la série hospitalière à laquelle il a vendu son âme et sur laquelle il doit rattraper encore quelques épisodes pour être à jour. La MirrorTV est vraiment une invention fourbe. Des jours, il ne prend même pas la peine de se traîner jusqu'à son canapé pour regarder, se contentant de son POW; aujourd'hui, c'est différent. Il a passé la plupart de la journée avec Mafalda... jusqu'à ce que les flics débarquent et l'embarquent en lui disant à mi-mot qu'elle était plus ou moins suspectée d'être impliquée dans l'évasion de deux Mangemorts de Saint-Mangouste (il a fait quelques recherches quand elle est partie; Theodore Nott et Penelope Clearwater. Il connait la seconde, Insurgés obligent; le premier a juste l'air d'un jeune con). Elle est partie avec eux, l'a appelé son boyfriend (son boyfriend, pour l'amour de dieu) et il a dû dealer avec les policiers qu'avaient des questions pour lui après ça. Il a bien compris que y'avait un truc pas net et puis de toutes façons, il voulait pas qu'ils s'attardent de trop, les policiers, de peur qu'ils tombent sur... whatever, à vrai dire. De peur qu'ils fouillent trop, en fait, du coup il leur a juste dit ce qu'ils voulaient entendre, faisant de son mieux pour couvrir le cul de sa girlfriend puis, une fois seul, il s'est fait porter pâle auprès de Kala et il est resté assis sur le canapé.

Toute la journée, sans se lever, même pour manger. À regarder Lancelot Central, à liker des photos sur MSN et à faire de son mieux pour ne pas se permettre de penser à Mafie... jusqu'au moment où il a décidé d'y penser une fois pour toute, parvenant vite à la conclusion qu'elle l'avait juste appelé son boyfriend pour se trouver un alibi, ce qui veut donc dire qu'elle avait besoin d'un alibi et que donc...
Avec les mood swings vient l'impulsivité incontrôlable, si bien qu'il lui envoie un message au milieu de la nuit, Alec, sans réfléchir. Normalement, il réfléchit tous ses messages, enfin, ceux qu'il écrit à Mafie en tout cas, choisissant correctement ses mots et son pouce hésitant toujours une seconde au-dessus du bouton envoyer. Pas cette fois. Il a juste envoyé sans réfléchir, a paniqué pendant une minute, s'est calmé la suivante, a paniqué de nouveau pendant une minute avant de se dire que de toutes façons, à trois heures du matin passées, elle devrait être en train de dormir...
Eh bien non. Elle lui a répondu quatre minutes plus tard, il a répondu et depuis, rien. Elle va sans doute venir au petit matin. Il n'a même pas eu le courage de rassembler ses affaires... peut-être qu'il voulait qu'elle en oublie. Peut-être qu'il voulait juste pas qu'elle parte.

Alec est en train de s'endormir à moitié quand on frappe à sa porte; il ne pense même pas à Mafie, se lève brusquement en attrapant sa baguette, rendant la MirrorTV silencieuse d'un mouvement. Avec les délires mégalos de Kala, ils vont pas tarder à avoir des problèmes avec les gangs qui dealent de la drogue, ça l'étonnerait qu'à moitié qu'ils le laissent tranquille... il est sur ses gardes quand il se tient de l'autre côté de la porte, jusqu'à entendre la voix de Mafie pester parce que putain, il s'est endormi ce con! Il défait la sécurité de sa porte et l'ouvre, le regard un peu vide, mal réveillé. C'est bien elle. Son côté paranoïaque lui dit que ça pourrait être n'importe qui sous Polynectar... mais non, c'est Mafie. Juste Mafie. “ So, uh. ” Le mot boyfriend flotte au-dessus de son crâne comme une épée de Damoclès. Merde. Il a plus dix-sept ans.
Il ouvre un peu plus la porte pour la laisser entrer, s'accrochant au battant avant de lourdement le refermer, levant la main pour remettre la sécurité en face avant de s'arrêter. Il s'appuie contre le battant, observant Mafie sans rien dire, qui déjà chercher ses affaires du regard. Il n'a même pas allumé la lumière: toute la chambre est dans l'obscurité. Il se demande si elle sent son regard sur sa nuque. “ Did you do it? ”

(…) Et puis, elle se souvient qu’elle a appelé Alec son boyfriend devant lui et qu’elle doit retourner chez lui chercher ses affaires et lui dire merci et son sourire disparaît aussitôt. Shit, elle aurait presque préféré se faire arrêter.
Elle sort son POW de sa poche - on vient de le lui rendre - et le rallume, pour consulter ses messages, mais surtout, en envoyer un. Elle ne sait pas s'il est encore réveillé, elle ne sait même pas l'heure qu'il est jusqu'à rallumer son pocketowl et voir que le ciel ne ment pas: ça fait des heures que la nuit est tombée. Elle en a reçu de Talia, de son père, de sa deuxième maman, qui s'inquiètent de son absence en cours, elle en a reçu d'Ines qui n'ont rien avoir et elle a reçu des t'as entendu pour Percy…? par demi-douzaines. Tout ça peut parfaitement attendre une heure plus décente, aussi elle ouvre à peine les messages et va directement sur son répertoire. Elle n'a pas le temps de cliquer sur le surnom d'Alec avec ses deux pixies 'interdit' que son POW vibre dans sa main: Moron    . Il est donc réveillé.

De son message, elle ne croit pas qu'il lui en veuille, elle se dit juste qu'il doit être confus ce qui est somme toute assez normal. Elle passe quelques minutes à lui écrire le message le plus casual possible pour lui demander de passer chez lui et, comme il lui dit oui, elle lève sa baguette à côté d'un abribus pour choper un Magicobus jusqu'au quartier moldu qu'il habite. Les transports moldus sont moins fiables, à trois heures du matin passé que les transports sorciers. also, never thought i'd have to say this but next time you need a get out of jail free card, explain beforehand. There's some shit i'd rather not have the police stumble upon, lit elle sur son écran une fois qu'elle est installée contre la fenêtre. Elle hésite quelques instants les doigts prêts à taper furieusement, mais elle ne répond finalement rien. Si réponse il doit y avoir, il vaut mieux qu'elle soit de vive-voix, ça laisse pas de trace et surtout, ça permet d'adapter en fonction de la réaction de l'autre.

Son retour chez Alec est un peu calculé. Retourner chez son copain, une fois innocentée, c'est normal. Surtout qu'ils ont du voir qu'elle a laissé ses affaires (dont son sac) chez lui. Et puis, selon son témoignage, elle comptait dormir là-bas avant qu'on vienne l'embarquer. Des fois qu'on garderait un œil sur elle, ce n'est donc pas une mauvaise idée que d'y retourner directement. C'est ce dont elle essaye de se convaincre en tapant trois coups à sa porte. À dire vrai, elle est claquée et préfèrerait mille fois se laisser tomber sur son lit jusqu'à la fin de la semaine. Mais elle doit des explications à Alec qui l'a quand même couverte sans savoir et ça, ça la touche beaucoup. Ce n'est pas une balance, pas pour autant qu'elle sache, mais mentir outrageusement à la BPM on ne le fait pas pour n'importe qui. Elle croit. Et puis elle l'a appelé son boyfriend. Est-ce qu'il a remarqué ? Elle mord nerveusement sa lèvre, en se demandant comment elle va pouvoir adresser ce détail sans rougir furieusement, mais alors qu'elle retrouve son courage et toque encore une fois à la porte il ne se passe rien et elle jure entre ses dents parce qu'elle s'est déplacée pour rien, ce con s'est endormi. Sauf que non, il y a un déclic et la porte s'ouvre et il est là, les paupières lourdes mais réveillé quand même.  Elle ne peut plus s'échapper. “ So, uh. ” Elle sourit, comme si de rien était et se faufile dans l'ouverture qu'il lui laisse, s'affairant déjà à chercher et récupérer ses affaires, la raison officielle de sa venue. “ Thanks for letting me come back.” Elle n'ose pas commencer à parler de ce qui importe, elle ne sait pas par où commencer et ça l'arrange qu'il fasse noir dans la pièce et qu'elle cherche ses affaires en lui tournant le dos. “ Did you do it? ” Elle est en train de fourrer un gilet dans son sac à dos et s'arrête en plein geste, une sueur froide dans la nuque, là où repose le regard de Scarface. Elle sort sa baguette de sa poche et se retourne vers lui, lançant un lumos pour éclairer la pièce et enfilant sa meilleure pokerface. “ Does it matter?” Elle lance ça très simplement, comme passablement intéressée par la réponse, alors que le lumos n'est pas anodin, alors qu'elle essaye de savoir ce qu'en pense Alec, essaye de savoir s'il la verrait différemment s'il savait et si oui, si ce serait pour la respecter la voir comme une adulte, ou si ce serait pour la considérer comme une criminelle. Il la dénoncera pas quoiqu'il arrive. Elle croit pas. Elle lui fait confiance. Mais elle veut pas le décevoir. C'est ridicule, parce que y a rien à décevoir, il la voit comme une gamine et il est pas le mieux placé pour juger quand même. Elle sait ça, mais elle sait aussi que la réponse importe plus qu'elle ne devrait et qu'elle veut pas tout lui avouer si ça doit avoir un impact sur le peu d'affection qu'elle pense tirer de lui.

“ Does it matter? ”
Tout l'air du monde a disparu et pendant un instant, Alec ne sait pas quoi dire. Ce n'est pas un sentiment très agréable, et pas du tout une sensation à laquelle il est habitué. Il a toujours quelque chose à dire, Alec, même les mauvais jours, quand il se force, se force à faire la conversation, à faire sourire, à esquisser un tout petit sourire, pour rassurer tout le monde. Il a bien appris, avec sa mère, à paraître normal, même quand il se sentait le plus anormal du monde, mal dans sa peau, pas dans sa peau. Il a toujours su placer un mot, un mot qui fait dire: mais non, il est juste fatigué, c'est une mauvaise journée.
Mais là, là, Mafie a volé tous les mots du monde. Does it matter? Il a envie de lui hurler que oui. Ne s'est-elle battue pour rien, parmi les Insurgés? La lumière qu'elle a invoqué envahit la pièce et lui montre son visage, à elle, duquel elle n'a jamais su complètement réprimer la curiosité; il la voit, cette curiosité, écrite sur son visage, de sa réaction, comme si elle s'attendait à autre chose que la pure surprise, le pur choc qu'il ressent parce que oui, il pense que c'est important, WHAT WERE YOU THINKING?!, c'est des Mangemorts et pis encore! c'est Penelope Clearwater, la traîtresse, celle qui leur a valu des dizaines de morts alors oui, oui ça importe, ça importe parce que sinon ça veut dire quoi? Qu'ils ne méritent pas de payer pour leurs crimes, elle et Bott?
Peut-être qu'elle ne l'a pas fait? se débat une partie de son cerveau. Elle se joue de lui, veut juste voir sa réaction; oui, ça doit être ça. Oui ça doit être ça, il le faut, sinon il ne sait pas quoi penser et Alec aime encore moins quand il ne sait pas quoi penser que quand il ne sait pas quoi dire.

“ It does to me. ”
Sa voix est étrangement forte, maîtrisée. Sèche aussi. Parce que pour lui, la Marque, c'est la mort de ses compagnons et leur douleur, plus terrible encore, alors qu'il a été le seul à s'en sortir en vie. La Marque, c'est le tatouage noir, tellement noir, sur l'avant-bras d'Appleton, Appleton, dont elle a entendu toutes les horreurs, tous les sévices, à son procès. A-t-elle oublié? Ou peut-être qu'elle s'en fout, d'Appleton, de lui, d'eux, sans doute parce qu'il n'y a jamais eu d'eux. Il y a jamais eu que Scarface et MILF, rien d'autre, elle l'a aidé that one time et ils sont sortis that one time et quoi d'autre? On s'en fout! Elle s'en fiche. Pour elle, it doesn't matter.
Alec se sent grincer des dents, l'observant depuis le battant la porte contre laquelle il est appuyé, son crâne rencontrant le bois dans un bruit sonore et une sensation douloureuse; mais ses yeux continuent de percent le clair-obscur de la pièce. C'est le jappement de Dude qui le remet en mouvement, alors qu'il a l'impression que tous ses muscles sont en train de se transformer en pierre pour qu'il devienne une statue; le chien subitement se lève, sans doute sensible à l'humeur de son maître comme il l'est souvent, aboie légèrement en se frottant contre les jambes de Mafie, cherchant ses caresses. “ If you truly think it doesn't matter, ” parvient-il à continuer de dire, brisant enfin leur échange de regard en baissant les yeux. “ And if you truly thought it wouldn't matter to me, just- just get your stuff and go, okay? ” Il se remet en mouvement, centimètre par centimètre, relâchant enfin le battant et, ignorant royalement Mafie et le regard qu'elle pose sur lui, se rendant dans le coin cuisine pour mettre en marche la machine à café, il va en avoir besoin ce soir, parce qu'il sait qu'il ne va pas pouvoir dormir.

Elle se pense maligne avec sa question Mafalda. Enfin pas très maligne, parce que finalement elle a l’impression de lui donner une réponse un peu, malgré la pokerface tentée. Parce que quand la lumière de sa baguette éclaire le visage d’Alec y a rien que du choc dessus. Elle a même plus besoin qu’il lui réponde de vive-voix, elle le voit clairement que ça importe, et pas qu’un peu. Il dit rien et les secondes passent tellement lentement et elle essaye de garder son visage impartial, elle essaye de tenir, sans montrer qu’elle panique, parce que qu’est-ce qu’elle va lui dire maintenant, comment elle va sauver la face ? “ It does to me. ” La sentence tombe sèchement. Mafalda elle ne pensait qu’à savoir si ça lui importerait qu’elle ait brisé la loi, elle a pas pensé à l’aspect moral de la chose, elle a pas pensé qu’il le prendrait si mal. Elle ne sait plus trop comment masquer ses émotions. Elle regrette tellement sa question, elle regrette tellement d’être venue, elle regrette tellement de l’avoir impliqué dans tout ça. Elle ne sait pas quoi dire, sursautant un peu quand le crâne d’Alec rencontre le bois de la porte dans un craquement sonore et esquissant presque un mouvement vers lui. Mais elle ne bouge pas vraiment parce qu’en quatre mots Alec l’a mise dans une impasse. Si ça importe, quoiqu’elle dise désormais ça changera tout, entre eux. Et eux c’est pas grand chose au fond, c’est même rien, ils sont pas vraiment amis. Mais eux, pour ce que ça vaut, elle y tient. Dude vient se frotter à elle, ça la sort un peu de sa transe, mais elle ne se baisse pas pour le caresser, c’est son maître qui a toute son attention. “ If you truly think it doesn't matter. And if you truly thought it wouldn't matter to me, just- just get your stuff and go, okay? ”

Il a mis tellement de temps à le dire, mais quand il le dit enfin Mafalda trouve que tout ça est allé bien trop vite. Elle perd du peu de couleurs qu’il reste encore sur son visage rendu déjà pâle par la fatigue - ça fait presque vingt-quatre heures qu’elle n’a pas dormi - et les derniers efforts de sa pokerface disparaissent alors que ses traits se décomposent totalement. Le pire c’est quand il se dégage de la porte et évite son regard blessé pour aller vers le coin cuisine de son petit appartement.

Peut-être qu’il vaudrait mieux qu’elle parte. C’est ce qu’elle avait prévu de faire, prendre ses affaires et partir. Certes y avait des remerciements et des excuses qui auraient du être faites, mais s’il la veut dehors… Seulement si elle part, elle ne peut plus revenir. C’est ça qu’elle comprend. Alors, Dude sur les talons, elle lâche ce qu’elle a dans les mains et s’avancent en trainant un peu des pieds vers Alec.

“ I’m sorry I didn’t tell you. I didn’t want you to be involved in this…more involved than…I didn’t… I shouldn’t have come here… but it was all I could think of and I didn’t think you’d be in trouble since you knew nothing. ” Elle a baissé un peu sa baguette pour plus voir le visage d’Alec, pour pas voir que maintenant qu’elle avoue que, oui she did do it, il la hait. L’indifférence, la moquerie, la (fausse) condescendance, elle peut les prendre, mais la haine ou le dégoût non. “ I did do it.” Dès qu’elle a mis les pieds dans l’appartement d’Alec en fin d’après-midi, elle a su qu’elle lui dirait un jour. Elle savait pas quand, mais elle savait que ça arriverait, parce qu’elle pouvait lui faire confiance. Sauf que, elle a apparemment oublié que ce n’est pas qu’une question de confiance. Y a aussi le fait que, sans forcément la dénoncer, il peut détester ce qu’elle a fait. Il peut la détester elle. “Percy is…I’m godmother to one of the kids. I’ve never been godmother to anyone before, I’ve never really felt like a real Weasley before.” Non pas qu’elle ait vraiment beaucoup aidé la chose en se laissant être répartie à Serpentard ou en se teignant les cheveux en blond. Et puis, elle n’a pas envie d’élaborer là-dessus, c’est pas le moment pour une sob story à deux balles dont il se fout royalement de toute façon. Elle est fatiguée, Mafalda, elle veut juste en finir avec cette conversation, mais si possible sans se faire mettre à la porte aussi sèchement que ça. “I…Being godmother I suppose means doing what’s best for the godchild, and what’s best for Cat is to be with both her parents. I don’t know Penelope. I don’t know that she deserves to be out but I know that Percy would have done it with or without o-my help so I helped to make sure Cat did end up with both parents and not…well none.” Ce qu’elle avait pas vu venir c’était que si Cat se retrouverait effectivement avec ses deux parents, Benjen lui serait laissé tout seul. Mais elle a comme l’impression qu’Alec ne va pas trop avoir de sympathie pour son histoire, alors là encore elle ne poursuit pas.

“As for Nott,” c’est compliqué de s’expliquer quand elle ne sait pas exactement ce qu’il lui est reproché, elle ne sait pas précisément ce qui dérange Alec, ce qui l’a tellement refroidi. Mais elle essaye quand même. “I didn’t even know he was going to be there at first but then…it’s complicated.” Elle se sent mal de lui refaire l’historie de son vieux crush et des multiples fois où elle lui a sauvé la vie. Surtout qu’elle doute que, de quelque façon qu’elle le tourne ça puisse jouer en la faveur de Theodore. “I don’t think he deserved to be in there forever. I was…happy I could get him out I think.”  Elle ne sait toujours pas trop ce qu’elle en pense à dire vrai et elle trouve pas que ce soit le moment d’y réfléchir, les mots sortent tous seuls de sa bouche, elle veut juste qu’Alec ne la déteste pas. “ And none of them are so bad I don’t…I mean…they’re not the type of former death eaters that when out will immediately set out to kill a bunch of muggles or something, they’re not the type to hate on people like you and me because we’re halfbloods or anything they’re not…they’re not the type to deserve to be in Azkaban forever. They were punished for a reason and a good one, but they didn’t deserve to stay there forever. Just like so many others in there. Just like there are some out here who never got caught and deserve it more. I know this about Theodore. I don’t know about Penelope but I’ve got to trust Percy’s judgement.” Elle hésite quelques instants, à s’approcher un peu plus, mais secoue la tête et retourne vers ses affaires, guidée par la lumière au bout de sa baguette. “ I’m sorry I got you involved. But thank you for having my back…” Même s’il doit se dire qu’elle le méritait pas, finalement. “ I hope—” we can still be friends. “ I’ll just grab my stuff quickly and leave. Sorry for the trouble.” Et peut-être que c'est juste le manque de sommeil et la journée chargée et l'interrogatoire difficile, ouais peut-être que ça n'a rien avoir avec lui, mais elle a les yeux qui piquent et l'impression que la seconde où elle mettra les pieds dehors elle fondra en larmes.

Ses mains tremblent un peu, ce qui est agaçant mais pas nouveau — sauf que généralement, quand ses mains tremblent, il sait qu'il ne doit pas boire de café, ça ne rendrait les choses que plus fortes et rapides et folles. Ce qu'il est en train de vivre, ceci dit, ce n'est pas un épisode manique où il a l'impression de fonctionner à trois cent à l'heure et que le monde est trop lent pour lui. Non. Ce qu'il est en train de vivre, c'est une colère terrible et sans fond, et un regret pire encore. Parce que ça a des allures de dernières discussions, tout ça, parce qu'elle n'a même pas besoin de l'épeler pour qu'Alec comprenne qu'elle l'a fait. Elle l'a fait. Remis deux Mangemorts dans la nature. Il est sûr qu'elle a de très bonnes raisons... mais tout de même. Il lui tourne le dos, à défaut de pouvoir affronter son regard, et remarque le changement de la lumière et des ombres quand elle baisse sa baguette. Dude presse contre ses jambes désormais, espérant peut-être de se faire nourrir — fuck, il a oublié de faire ça — mais une chose à la fois, une chose à la fois où il va perdre la boule, alors Alec se concentre sur le café, bien noir et amer, au cas où il n'était pas d'humeur déjà massacrante. “ I’m sorry I didn’t tell you. I didn’t want you to be involved in this…more involved than…I didn’t… I shouldn’t have come here… but it was all I could think of and I didn’t think you’d be in trouble since you knew nothing. ” Il renifle, malgré lui, pour étouffer un rire. Il s'en fout, d'être involved. Et au fond, il s'en fout, d'être in trouble. C'est Mafie. Jamais il ne la dénoncerait. Jamais il dénoncerait quiconque, Alec. C'est sans doute pour ça qu'il a si mal pris le doute et la haine des autres Insurgés, quand il a été le seul à revenir de son expédition foirée. Parce même si il est pas le plus courageux et le plus fort de tous les sorciers, Alec sait au moins une chose à propos de lui: même de plein gré, il ne trahirait jamais ses amis.
Ouais. Peut-être qu'ils ont jamais été amis, en fait. Ça expliquerait plein de choses.

“ I did do it. ” Il a envie de lui hurler de se taire. Il ne sait pas exactement pourquoi il le fait pas. Peut-être parce qu'elle le fait se sentir mieux. Peut-être parce qu'à son contact, il a moins l'impression d'être malade, anormal. Parce qu'elle lui donne envie de se reprendre en main, elle lui donne envie d'être quelqu'un d'autre et pour la première fois de sa vie, ça a pas l'air d'être une si mauvaise idée. Il s'en veut, depuis son jour sans au café, de l'avoir traitée comme ça, avec cette froide indifférence bizarre, ce désintérêt total là où elle le fascine et l'intéresse, tout le temps, quoiqu'il arrive. Il s'en veut. Il a même regardé une liste de psychologues, putain. Peut-être qu'il peut aller mieux. Peut-être qu'ils pourraient-
Mais non, elle justifie ses actes et Alec ne sait pas quoi dire parce qu'il comprend et à la fois, il a l'impression que c'est une inconnue qui lui parle. How could you possibly justify cold-blooded murder? “ And none of them are so bad I don’t…I mean…they’re not the type of former death eaters that when out will immediately set out to kill a bunch of muggles or something, they’re not the type to hate on people like you and me because we’re halfbloods or anything they’re not…they’re not the type to deserve to be in Azkaban forever. They were punished for a reason and a good one, but they didn’t deserve to stay there forever. Just like so many others in there. Just like there are some out here who never got caught and deserve it more. I know this about Theodore. I don’t know about Penelope but I’ve got to trust Percy’s judgement. ” Theodore, qu'il note. Theodore. Il s'appuie un instant contre le plan de travail, lui tournant toujours le dos, sans rien dire, le moindre de ses muscles sous tension, ses veines comme des cordes tendues sous sa peau. Il observe le café en train de bouillir, de se faire, sent l'odeur tant appréciée remplir la pièce.
Il y a d'autres solutions que de faire s'évader des criminels de guerre de prison, c'est ce que ses deux parents lui ont appris. Et puis c'est quoi, ces conneries? Ils ont pas de famille, les Weasley? Elle pense sincèrement que deux parents en fuite sont une meilleure famille qu'une tripotée de cousins désespérés de plaire, de bien faire? I've never really felt like a Weasley before. Il a pas l'impression que c'est comme ça que ça va se faire.

Elle se recule et s'en va. Évidemment, qu'elle se recule et s'en va. Alec ne se fait pas confiance pour parler. “ I’m sorry I got you involved. But thank you for having my back… ” Il ferme les yeux en se forçant à respirer. “ I hope— ” Ouais. Lui aussi. “ I’ll just grab my stuff quickly and leave. Sorry for the trouble. — You seriously think that I caRE THAT YOU GOT ME INVOLVED? ” Non, non, non, non, il a pas le droit de crier; et puis tout ressort, d'une voix forte mais pas dans un cri, et il ne peut pas s'arrêter. (Dans ces moments-là, Alec a l'impression d'être un poison, une bombe à retardement, qui attend le bon moment pour empoisonner et se déclencher et faire partir tout le monde. C'est pour ça que sa soeur Lisa est partie, pour ça qu'il a mérité d'être acheté et abusé par Appleton, pour ça que les Insurgés lui ont tourné le dos. C'est pour ça, c'est de son fait, il est pas normal, il est soit trop rapide soit trop lent et il y a jamais de milieu et personne, personne peut supporter quelqu'un comme ça, encore moins lui.) “ Oh alright, they're going to make such great parents, not that they are hunted by the whole Government, not that they're on the run with your precious goddaughter. They really couldn't have deserved better, those kids, one being raised as a fugitive and the other one being raised knowing full well both of their parents gave them up when they decided to go rogue! What kind of bullshit idea is that? It's not because they'd have two parents than they'd have turned out alright. ” Regarde-moi, par exemple. “ I'm not saying all Death Eaters are the same but what the actual fuck, Mafalda? This is not how you deal with a problem like this, except if you've been hiding from me all those months that you are actually a high court judge and that you have legal power to do that. Who do you think you are? Judge, jury, executioner? Also, instead of serving a life sentence they served what? two weeks? three? What the fuck? ” Il jure si peu que les mots lui font si bizarre, dans la bouche, ils sont aliens, maladroits.
Il fait brusquement volte face, et un grand pas en avant pour l'avoir dans son champ de vision, même si il ne voit pas son visage. “ You can't bloody justify what you did- you can't and-- and you know what? Just fucking leave and join them on the run, for all I care. When the Aurors will find them — and trust me, they will — you'll see. Your friends will kill them and you'll have to live with this guilt forever, because you are the one who got them out. Now get the fuck out of my house and don't you dare come back, we're done, I can't put up with your fucked up idealism and your grand ideas of justice. You truly think it didn't matter to me and it does, and you truly think what you did was right and it's not. Guess I was wrong about you. After all, you really are a stupid child with no insight. ” Et juste comme ça, il retourne à son café qui a fini de chauffer, et se sert une tasse, les mains tremblantes mais les gestes opiniâtres, déterminés à ne pas se laisser perturber une seconde de plus parce celle qu'il pensait sincèrement être importante et différente.

Mafalda sait qu’elle l’a pas convaincu. Il a pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’elle le sache, elle a pas besoin de le regarder non plus, elle se prépare à partir, parce que c’est ce qu’il veut de toute façon c’est ce qu’il a toujours voulu et elle n’a plus aucune raison de rester maintenant qu’elle a tout dit. Le problème de ses explications, c’est que c’est pas facile de s’expliquer quand on sait pas exactement pourquoi on le fait. C’est difficile de se justifier sans savoir précisément ce qui lui est reproché. Mais c’est aussi difficile quand ce qu’on dit n’est pas exactement vrai. Elle ne lui a menti, mais toutes les raisons qu’elle a cité, c’est pas pour ça qu’elle a fait ce qu’elle a fait. La seule raison pour laquelle elle l’a fait c’est parce que son cousin le lui a demandé. Rien d’autre. Le reste ce sont ses excuses pour l’aspect moral, pour l’aspect problématique d’avoir relâché deux mangemorts dans la nature. Elle s’en fiche de Penelope, elle aurait pu rester en prison toute sa vie si elle n’avait pas eu ses deux petites cousins dans son ventre. C’était pas la pire ok mais quand même, elle les a trahi. Quant à Theodore, il aurait pu rester quelques années quand même. Mais bon, ce sont des détails qui n’appartiennent qu’à elle et sa conscience. “You seriously think that I caRE THAT YOU GOT ME INVOLVED? ” Elle sursaute en jetant un dernier truc dans son sac - elle en a peut-être oublié, elle veut juste partir maintenant. Il hausse rarement le ton Alec, enfin elle l’a pas trop vu devant elle. C’est-à-dire qu’il peut rire fort et parler fort parfois, mais il a jamais crié comme ça. Il ne lui a jamais crié dessus. Ça l’arrêt un peu, ça la fait se retourner vers lui alors que sa langue semble enfin s’être déliée et certainement pas dans un sens qui soit pour lui plaire.“ Oh alright, they're going to make such great parents, not that they are hunted by the whole Government, not that they're on the run with your precious goddaughter. They really couldn't have deserved better, those kids, one being raised as a fugitive and the other one being raised knowing full well both of their parents gave them up when they decided to go rogue! What kind of bullshit idea is that? It's not because they'd have two parents than they'd have turned out alright. ” Mais c’était pas sa décision à elle.  C’était pas un choix qui lui appartenait. Percy a décidé et elle a suivi parce qu’elle allait pas le laisser se lancer tout seul comme ça. Parce qu’il lui a fait confiance et qu’elle était vraiment touchée. Elle avait pas à passer de jugement et si elle en avait passé un, elle aurait peut-être pas dit comme lui, elle aurait peut-être dit comme Alec, mais on lui a pas demandé d’avoir un avis, on lui a demandé d’aider. Et puis Benjen n'est pas foutu encore, il sait pas de quoi il parle Alec. Benjen ils vont le récupérer - elle pense - ils vont tout faire pour. C'est encore trop tôt pour qu'ils aient élaboré un plan et peut-être qu'on lui demandera rien cette fois, peut-être qu'elle n'en sera pas, mais Benjen aussi ira vivre avec ses parents. “ I'm not saying all Death Eaters are the same but what the actual fuck, Mafalda? This is not how you deal with a problem like this, except if you've been hiding from me all those months that you are actually a high court judge and that you have legal power to do that. Who do you think you are? Judge, jury, executioner? Also, instead of serving a life sentence they served what? two weeks? three? What the fuck? ” C'est un peu plus que quelques semaines quand même parce que Theodore était déjà dans les geôles de Poudlard fin septembre. Il a passé des mois en enfermé et elle est d’accord que c’est pas assez (elle lui a même dit à lui directement) et elle est d’accord aussi que c’est pas le sujet, qu’Alec s’en fout et qu’elle sait pas quoi dire pour le calmer, qu’elle ne sait pas quoi dire pour qu’il arrête de la gronder comme ça. Il ne la regarde même pas quand il dit ça, il lui tourne le dos et ça l’énerve qu’il n’ait même pas cette décence-là, même si c’est peut-être mieux au fond qu’il voit pas son choc et sa déconfiture.

“ You can't bloody justify what you did- you can't and-- and you know what? Just fucking leave and join them on the run, for all I care.” Elle serre le poing parce qu’elle a envie de frapper, parce qu’elle a envie de pleurer. Ça devait pas se passer comme ça, il peut pas lui dire ça il peut pas— “When the Aurors will find them — and trust me, they will — you'll see. Your friends will kill them and you'll have to live with this guilt forever, because you are the one who got them out. Now get the fuck out of my house and don't you dare come back, we're done, I can't put up with your fucked up idealism and your grand ideas of justice. You truly think it didn't matter to me and it does, and you truly think what you did was right and it's not. Guess I was wrong about you. After all, you really are a stupid child with no insight. ” Et aussi simplement que ça il se retourne et elle n’existe plus. Mafalda n’en revient pas de s’être fait rabrouée de la sorte. Elle n’en revient pas de s’être fait engueulée, elle n’en revient pas qu’il l’ait vraiment traité d’enfant sans ironie ni moquerie dans la voix, juste sincèrement, avec peut-être une graine de déception dans la voix. Si elle avait eu un truc à casser à proximité elle l’aurait fait. Si elle avait pu lui lancer quelque chose à la gueule elle l’aurait fait. Il peut pas lui parler comme ça, il peut pas lui dire ça. Il peut pas la faire passer pour pire qu’un monstre, une pauvre idiote, immature, naïve, stupide. Elle ravale le sanglot qu’elle sent se former dans sa gorge et secoue la tête. “ You might not care but your involvement is the only thing I'll apologize for. I gave you my reasons but I don't have to justify myself to you. If you don't like it it's all the same to me.” Fait-elle froidement, parce que c'est tout ce qu'elle peut faire pour pas que sa voix tremble. Ce n'est pas vrai du tout, elle s'en fiche pas, mais il ne réussira pas à lui faire regretter d'avoir fait partie du plan. Il n'arrivera pas à la convaincre qu'elle a eu tord. “ And if you hate this and me so much you can just tell on me, force me to run and leave you the fuck alone.” Quand elle pense qu'elle a la veille passé ici la seule après-midi qu'elle passerait jamais ici, affalée sur le canapé d'Alec à regarder la MirrorTV. Elle n'a pas profité comme elle aurait voulu, comme elle l'aurait fait si elle avait su qu'elle ne reviendrait pas. “ I thought we were…” et y a tellement de mots qui lui viennent et aucun n'arrive à saisir tout ce qu'elle voudrait dire, alors elle complète pas sa phrase. Something. Friends. Anything. C'est la seule personne à qui elle voulait tout avouer. Peut-être que c'est la seule à laquelle elle n'aurait rien du dire. “ Guess I was wrong.” Elle déteste le tremblement dans sa voix et elle déteste que ses yeux brûlent et qu'elle doit battre des cils comme une forcenée pour pas se mettre à pleurer devant lui. Elle jette son sac sur son épaule et martèle le sol de ses bottines jusqu'à la porte d'entrée. “ Good fucking bye.” Elle n'attend plus rien de lui, ils ont tout dit (elle n'a rien dit et y a tant de choses qu'elle lui dira jamais maintenant qu'elle ne reviendra plus) et elle claque violemment la porte derrière elle.

Il s'en veut d'avoir hurlé, et de s'être emporté aussi, ça ne lui ressemble vraiment pas. Il a des humeurs changeantes et bipolaires et extrêmes, mais il n'a jamais été colérique, jamais. Là pourtant il se sent animé d'une rage peu commune, d'un tempérament qu'il n'a jamais eu. Il a envie d'hurler et de continuer à hurler sans trop savoir pourquoi il hurle, juste pour la faire partir, sans aucun doute. Parce qu'après tout, Alec ne se fait pas trop d'illusion: il est auto-destructeur et destructeur, il est pas normal, il a un problème et au fond, il veut pas de ça pour Mafie, pas de ça dans sa vie, elle a une scolarité brillante à finir et des études encore plus incroyables à faire, tout une vie à vivre et lui, il n'a pas le droit de l'empoisonner comme ça. Il est évidemment très remonté contre sa décision, il n'arrive pas à croire qu'elle essaie de justifier son acte, qu'il ne comprend pas... mais est-ce réellement important à ses yeux? Il n'en sait foutre rien, il ne connait pas ces gens, il est juste triste pour le gamin qui va grandir on the run, sans stabilité ni famille fonctionnelle. “ You might not care but your involvement is the only thing I'll apologize for. I gave you my reasons but I don't have to justify myself to you. If you don't like it it's all the same to me. ” For all I care. It's all the same to me. Il sait bien que Mafie l'aime bien, Alec, et il sait bien qu'il l'aime bien, Mafie, un peu trop même. Il pensait sincèrement qu'il y aurait pu... mais non. Non, c'était que des illusions, lui qui pensait qu'elle méritait qu'il lui fasse un truc pareil. Il sent doucement l'épisode dépressif se mettre en place, les griffes acides et gelées à la fois l'attraper par les entrailles pour les tordre, en faire des noeuds; il sent l'énergie baisser, alors que ses mains tremblent encore quand il se sert une tasse de café, ignorant la voix de Mafie.

Qu'elle parte. Qu'elle parte. “ And if you hate this and me so much you can just tell on me, force me to run and leave you the fuck alone. ” Il immobilise son geste et le pot revient brutalement contre le plan de travail. Il ne la hait pas — comment peut-elle penser seulement à ça? Comment ose-t-elle? Et jamais, jamais il la dénoncerait: elle pourrait avoir confessé d'avoir tué le Ministre de la Magie qu'il la laisserait filer et n'irait pas aux autorités, et pas seulement parce qu'il n'a aucune envie d'avoir le nez de la BPM dans ses affaires, mais parce que ce n'est pas qui il est. Il déteste l'idée qu'elle lui lance ça à la figure, comme si c'était une possibilité, comme si elle pensait qu'il serait réellement capable de le faire. “ I thought we were… ” Alec ne bouge plus.
Lui aussi. Lui aussi, tellement. Ça a l'air stupide, parce qu'ils ont vécu plein de choses, Mafie et lui. Ils ont vécu plein de blagues, qu'ils partageaient encore hier. Des trucs stupides, sur le manque de culture moldue d'Alec, sur la jeunesse de Mafie, sur la cicatrice à sa tempe, sur ses cheveux couleur paille. Plein de trucs stupides mais ils partageaient aussi des trucs importants, sa confiance et sa douceur quand elle l'avait soigné après le fiasco Carrow, sa main rendant son étreinte à la sienne lors du procès d'Appleton. Tout ça, des années de batailles et de crush et de chamailleries, pour se terminer ainsi, de manière amère et terrible.

Il se tourne pour lui faire face, mais dans l'obscurité de l'appartement, il ne peut pas voir son visage. “ Guess I was wrong. — Yeah. Guess I was wrong about you too, ” il rétorque, comme un échec et mat, même si il ne peut pas dissimuler le strain dans sa voix, la légère émotion qui déjà l'étouffe. “ Good fucking bye. ” Elle se détourne et il marche derrière elle, comme pour la retenir; le temps qu'il la rattrape, elle est sortie et a claqué la porte.
Il pourrait l'appeler. Non, je ne te hais pas. Ne sors pas, il est trop tard, on a pas besoin de s'adresser la parole, tu peux dormir sur le canapé. Non, je ne te hais pas. Je comprends pas ce que t'as fait, explique-moi. C'est qui, Theodore? Non, je ne te hais pas. Reviens. Reste. Mais ce serait mauvais pour elle alors à la place, il donne un coup de poing dans la porte d'entrée violemment, puis un second, à peine plus léger, avant de se retourner pour se laisser glisser contre, toute énergie le quittant peu à peu, Dude revenant vers lui en trottinant d'un air complètement stupide. “ You have snot all over your face you fucking moron, ” qu'il marmonne à son chien, le prenant dans ses bras et nichant son nez contre son cou. Il pensait être incapable de dormir, mais après pleuré toutes les larmes de son corps, il s'endort comme une masse, ses rêves peuplés d'explosions et de destructions, tout ça provoqué par ses deux propres mains.