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sujet; nasty #6 + wildcard |
WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + wildcardYou're like a gamble, I pay the price. Thought I could handle something undefined. Give me a reason to raise the stakes, cause' I can't walk away. You keep taking the upper hand and you're leaving me exposed, I don't think I stand a chance when your feelings never show. I don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely. (previously ; #1, #2, #3, #4, #5)14juillet 04. Nao Nao Nao Chaaang... Even marmonne au pow qui surchauffe contre son oreille, écrasé entre sa face et le matelas. Un balbutiement ensommeillé, à l'autre bout du fil, lui fait office de réponse ; quelque chose à propos de Quidditch a priori... comme souvent lorsque le sino-coréen parle dans son sommeil. Tu dors ? La question est murmurée un peu par réflexe, ses neurones engourdis captent seulement après coup qu'elle est stupide : il risque pas de le lui dire, s'il dort pour de bon. Even attend quand même, la fatigue pesant trop lourd sur ses paupières pour les lui faire ouvrir. Ils ont passé des heures au téléphone, comme souvent depuis qu'ils se sont réconciliés en tant qu' amis, et il a passé de longues minutes à chanter à mi-voix pour accompagner Nao qui bossait sur un devoir d'anatomie. Le grattement de la plume contre le parchemin a cessé y a un moment, mais Even n'a pas osé s'arrêter aussitôt, craignant un peu de le réveiller. Lorsqu'il réussit à s'obliger à lever la tête, la lumière du miroir à double-sens lui fait froncer le nez de déplaisir et il met quelques secondes à déchiffrer l'heure. 3am passées. 'Night bae, il chuchote avec un léger sourire étouffé par un bâillement à s'en décrocher la mâchoire, avant de raccrocher.
22juillet 04. How long does it take to get to the moon ? A couple of days I guess ? Why ? Only muggles want to go up there. You don’t want to ? Uh- I dunno ? I’ve seen muggle satellite images and- how do they call that ? videos ? of the Earth from space. And- yeah, they’re breathtaking. Those colors ! I could totally turn it into abstract art- That would be great of course but… don’t you think sometimes that maybe, just maybe, we’re not alone in the galaxy ? I think the possibilities of other life forms is absolute. I think- it's very naive of humans to believe they're the only intelligent beings that ever existed, you know ? Just like muggles didn’t know about us wizards until recently. I've read that- are you laughing ? No I’m just- what the actual fuck ? Is it about that weird movie from the other day ? E.T. the dumb Extra-Terrestrial ? Well they probably don’t look like that at all- stop making fun of me you prick. Sorry sorry. Maybe you’re right ? It just seems completely foreign to me, like- useless, kinda ? Even if they do exist we’re never gonna meet each other anyway, right ? Nao ? La tonalité qui résonne à son oreille lui indique que la communication a été interrompue et il s’enterre dans sa pile de parchemins en ricanant avant de rappeler une fois, deux fois, seulement pour se faire raccrocher au nez. NAAAO I’M SORRY please forgive me ? Stop ignoring my calls, I won’t do it again. Promise... Quand l’aîné le rappelle enfin, il a encore du mal à se contenir. E.T. phone home ! il lance avant de tomber de sa chaise de bureau à force de mourir de rire, écopant d’un I fucking hate you, I hope you’ve broken that big nose of yours en rétribution. Ce qui aboutit évidemment sur une prise de bec comme quoi son nez n’est pas du tout énorme, depuis quand il le trouve énorme, pourquoi il a toujours prétendu qu’il l’aimait bien s’il le trouve si gros, et Even qui raccroche cette fois, Nao qui rappelle, et le débat clos d’un commun accord bien que le plus jeune continue de marmonner tout bas de temps à autres, vexé. Hey- il reprend un peu plus tard, après des dizaines de tours sur son siège de bureau, pieds posés négligemment sur les parchemins qu’il a fini par abandonner. Son réveil indique 2:12 am et il se mord la lippe, hésitant, attendant inconsciemment une permission pour continuer. Yeah ? Could I come over? To just- sleep? I have dance practice at 8 and we don’t do that anymore but- “that”, ou la façon dont il mentionne occasionnellement leur ancienne entente de fwb sans tout à fait la nommer, tabou aussi subtile qu’un éléphant dans une pièce. What ? … Why ? It’s not that I don’t want you to but- uh- Even ne reprend pas la parole, occupé à se détruire la lèvre en se maudissant d’avoir parlé mais incapable de ne pas attendre une réponse ou… quelque chose, et il entend presque d’ici tourner les rouages de l’esprit de Nao. Ok, il finit par souffler. Le Li cesse inconsciemment de respirer, suspendu à ses lèvres, la tension palpable entre eux. Ok ? Yeah ? To just- sleep- Even reprend un peu trop précipitamment : Of course ! Alright- so... I’m on my way. Yeah… See you in a bit. Y’a un sourire dans sa voix qui empêche Even de demander si c’est vraiment ok et qui lui donne l’impulsion nécessaire, le courage de bondir de son lit et de rassembler ses affaires pour emmener avec lui de quoi réviser et ce dont il aura besoin pour le lendemain. Il est accueilli par un Nao en pantalon de nuit en flanelle lui tombant mollement autour des pieds et enroulé dans une couverture bleue - celle supplémentaire qu’il garde toujours étendue au pied de son lit au cas où la température chuterait dans la nuit, toujours prévoyant là où Even est plutôt habitué à se rouler sur lui-même en quête de chaleur, avec la flemme de se lever. Les cheveux du chinois sont parfaitement coiffés, il est incroyablement beau et bien arrangé pour quelqu’un qui roulait probablement dans son lit 5 minutes plus tôt. Les mèches d’Even, elles, sont un fluffy mess qui retombe à moitié devant son eyesmile. Ils restent un moment là à se sourire comme des cons avant que Nao ne recule d’un pas hésitant pour l’inviter à rentrer. C’mon b-ro, let’s sleep. Even pourrait jurer qu’il avait un autre mot sur le bout de la langue, mais laisse le fantôme du surnom tendre leur filer entre les doigts.
2août 04. La première semaine d’août est trépidante, les examens approchant à trop grande vitesse pour que les étudiants se sentent en paix. Nao a une pile interminable de paperasse sur son bureau et des heures d’entraînement inhumaines, retrouvant et quittant à des heures indues sa chambre, souvent accueilli dans son espace vital par… Even. Le Li a squatté les lieux plus souvent que rarement depuis le premier “sleepover” qui lui a été autorisé le mois plus tôt ; pour se distraire de la période déplaisante des révisions. Il… bouffe toute la crème glacée que contient le frigo et se couche à la nuit tombée dans le clic-clac que Nao a trainé dans sa piaule à son intention, seulement pour finir par se lever en mode inferi en pleine nuit et s’effondrer dans le lit en travers des jambes du Chang. Au réveil, le plus vieux est généralement à moitié hors du matelas tandis qu’Even occupe tout l’espace, si bien que l’envahisseur ne manque jamais de se prendre un coup d’oreiller punitif à l'arrière de la tête avant que Nao ne parte se préparer pour enchainer avec une nouvelle journée invivable. Il te faut de nouveaux jeux vidéos, Even fait remarquer ce soir-là, lorsque l’autre apparaît sur le pas de la porte aux alentours de minuit, cheveux en bataille après des heures de vol. J’ai débloqué tous les niveaux avec tes profils, je m'ennuiiie. C'est ce sur quoi il a bossé tous les soirs des dernières semaines, en rentrant de cours, le temps de l'attendre. Nao a une protestation au bord des lèvres (probablement comme quoi Even aurait pu se créer ses propres profils au lieu d’utiliser les siens ; mais pourquoi se taper les premiers niveaux s’il peut en être débarrassé et passer directement aux choses sérieuses hein ?), mais les serre en ravalant sa remarque et s’enferme dans la salle de bain au bout du couloir en claquant la porte derrière lui. A son retour, Even est occupé à essayer de construire la Tour Eiffel avec des cure-dents et un pistolet à colle, une peinture bien entamée laissée de côté, inspirée par les drames de sa vie de jeune étudiant slash artiste maudit et par les musiques emo suintant le pessimisme qu’il fait jouer à plein volume depuis que les dates d’exams ont été confirmées. Tu tires une de ces gueules, il remarque, étonné, avant de retourner à sa création au sol. Mauvaise nouvelle ? |
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WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; wildcardyou're like a gamble, i pay the price. thought i could handle something undefined. i don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely 18 JUILLET 2004. « What’s your favourite colour ? » Even et Nao sont confortablement installés sur la terrasse de l’EsPat, pailles de bubble tea dans leurs bouches et lunettes de soleil sur leurs yeux en attendant leurs potes. Comme ils sont tous les deux en avance (un miracle pour Even, Nao déteste juste être en retard), ils ont décidé de tuer le temps au café et profitent par la même occasion des quelques rayons du soleil dans ce pays constitué à 95% de brouillard. La question d’Even fait grimper ses sourcils dans ses mèches argentées alors que ses lèvres s’immobilisent sur sa paille – question trop étrange surtout qu’il n’a… well, jamais réfléchi à la chose. « Wha- – Let me guess, let me guESS!! – Okay ? » Il voit l’expression d’Even se contorsionner de douleur, à cause de la réflexion intense et de l’analyse qu’il lui fait passer ; pouce et index posés sur son menton, des mmmh régulièrement lâchés et qui lui prouvent que le taïwanais n’a pas fait d’infarctus sous l’intensité de la question.
Il semble pourtant prendre la chose très sérieux même si Nao n’arrive pas à voir ses yeux derrière les verres teintés – il tend le bras et lui enlève ses lunettes sans trouver d’objection. C’est largement mieux comme ça, ses yeux braqués sur lui et son cerveau concentré uniquement sur lui. Il se mord la lèvre en attendant le verdict, jouant une mélodie de ses doigts sur la table (ça vient d’une chanson qu’Even lui a chantée récemment). « …fuchsia ? » La… réponse le surprend encore plus. Ça l’intrigue de savoir comme il en est arrivé à cette analyse, surtout parce qu’il est loin d’être connu pour porter des couleurs aussi vives. Nao est plus pastel que flash, plus taupe et beige que couleurs brillantes, plus noir et blanc qu’électrique et éclatant. « Why… ? – Because you don’t wear bright colours. But I saw your bright fuchsia socks the other day. DID I GUESS YOUR FAVOURITE COLOUR RIGHT ? It’s fuCHSIA ISN’T IT ??? » L’enthousiasme d’Even le touche parce qu’il a l’air vraiment fier de lui-même, pour avoir deviné juste, tellement cute que Nao ne peut s’empêcher de sourire – pourtant, c’est juste une couleur favorite. La vérité c’est que Nao n’a jamais eu de couleur favorite jusqu’à ce qu’Even se mette à gueuler fuchsia. La vérité c’est qu’il n’a jamais aimé les couleurs vives mais qu’il est en train de considérer l’idée de vivre entièrement dans du fuchsia. « Y-yeah, you’re right. » Ou juste chanceux.
25 JUILLET 2004. Depuis quelques jours maintenant, Even a élu domicile dans sa chambre. Ça l’gêne pas, nope nope nope – pas du tout du tout du tout. C’est cool cool cool d’être si près de lui mais de ne même pas être capable de tendre le bras pour le tirer dans son lit. Ou se retenir de lever la tête quand Even sort de la salle de bains, serviette enroulée autour de sa taille et les gouttes dégoulinant sur le sol (merlin qu’il déteste quand les gens laissent des gouttes sur le sol, ça le met dans un de ces états mais… quand c’est Even, il ravale durement sa salive et prétend être concentré sur ses cours). Mais ça a ses avantages aussi parce qu’il peut lui parler de ses rêves hallucinants au réveil ou de lui demander son avis sur certains exercices qui lui prennent trop la tête. Ou même quand Even le saoule trop, Nao en profite en mettant son réveil hyper fort pour le réveiller à 4h du mat’ aussi ; en soi, il arrive à se venger pour toute la frustration et l’agacement qu’il lui cause. Et puis au moins, depuis qu’Even est dans les parages, Dirico passe plus de temps dans sa chambre qu’il ne l’a fait depuis que Nao l’a adopté. Y’a peut-être un truc chez Li et les animaux mais c’est pas Nao qui va critiquer, surtout que souvent il tombe sur une image adorable d’Even et Dirico roulés en boule sur le clic-clac et en train de dormir profondément.
« Nao Nao réveille-toi- », dit Even en le secouant dans son lit afin de le sortir brutalement de ses rêves pour une quelconque raison qui fait geindre le sino-coréen alors qu’il le repousse, baillant et se relevant enfin sur ses coudes. Even est retourné dans son clic-clac et sur le moment, Chang a l’impression qu’il s’est passé quelque chose de grave et il cherche du regard Dirico mais Even a un sourire idiot sur le visage qui fait Nao perdre ses moyens et qui retombe mollement sur son oreiller, visage tourné sur le côté pour le regarder. Rose aux joues, heureusement que la lumière de l’extérieur n’offre pas à Even la possibilité de lire les émotions dans ses yeux. Il est tellement pris au dépourvu par ce réveil soudain qu’il est incapable de se recomposer une expression neutre, il est juste capable de regarder Even comme s’il n’y a rien qui l’empêchait de lui ouvrir son cœur. « Had a dream about you. » Oh. Du genre… un bon rêve ou- ou un truc mauvais dans lequel Nao l’a fait souffrir ? Ça a l’air d’être plus drôle qu’autre chose, vu son expression.
« You were trying to fly a boat into the moon. » Il éclate de rire en se passant une main sur les yeux ; c’est pour ça qu’il l’a réveillé ? « T’avais un cache-œil comme celui que t’as porté y’a quelques semaines et t’étais trop déter pour aller piller la lune. – Il s’est passé quoi ? J’y suis arrivé ? – Ton bateau a été attaqué par un truc qui ressemblait à Voldemuffin. Mais t’y es arrivé, ouais. » Imaginer Voldemuffin fait doubler ses rires, il est rapidement rejoint par Even qui se rallonge dans son lit, son propre visage tourné vers Nao. Quand leurs rires se calment, ils se regardent un peu plus longtemps que nécessaire, avec quelque chose de tellement affectueux dans leurs expressions que Nao a peur d’avoir mal interprété les traits d’Even dans le noir.
« Tu m'prendrais avec toi ? Si un jour tu arrives à voler jusqu’à la lune. – As if you ever need to ask. » Il s’humecte les lèvres et se retourne pour s’allonger sur le ventre, regard toujours tourné vers le taïwanais. « Lemme sleep now, fishface. » S’ensuit alors leur concours habituel d’insultes wtf pour savoir qui aura le dernier mot. « Barnacle butt. – Taintwad. – Captain dickweed. – Truly thou art damned, like an ill-roasted egg, all on one side !» Pour cette dernière insulte, Nao a dû se relever et imiter le ton shakespearien. « Wha- what the fuck Nao ?? (Even est plié en deux, il ne sait pas si c’est à cause de son imitation ratée ou à cause de son insulte) – I like Shakespeare ! » Faussement vexé, il rejoint Even dans ses rires et sait qu’au moins, il a gagné ce round.
28 JUILLET 2004. « Have you ever thought about getting a tattoo ? » C’est quoi son truc avec les questions en ce moment ? Surtout qu’ils ont envahi le salon pour y étudier, bouquins et parchemins éparpillés un peu partout. Mais Even a surtout dessiné des doodles que vraiment étudié. Nao se mord la lèvre inférieure, en lui jetant un coup d’œil en biais, pesant le pour et le contre sur une question qui amorce une réponse très perso et que Nao n’avait encore jamais partagée avec qui que ce soit. Mais s’il songe une seconde à mentir et répondre no, Even voit probablement à sa tête qu’il y a déjà songé. « Come on, just tell me. What kind of tattoo would you get ? » Il a l’air fasciné par sa réponse et Nao détourne le regard, jouant avec le parchemin sur lequel il n’a pas encore terminé d’écrire l’introduction.
« An atlas moth. It doesn’t have a mouth, it starves to death within a week. » Il n’ose pas justifier sa réponse, n’ose pas non plus regarder Even, n’ose pas non plus ajouter qu’il s’y reconnaît un peu en ce papillon, excepté qu’il a une bouche mais qu’il manque de courage pour dire ce qui compte le plus. Il tait le tourbillon émotionnel qui le traverse quand Even bouge sa jambe jusqu’à lui, leurs cuisses s'effleurant, sans ajouter un mot de plus. Nao interprète le geste comme du réconfort et l’absence de mots comme l’état de son Even habituel : trop effrayé à l’idée de s’ouvrir mais effrayé aussi quand c’est à Nao de le faire. Il pourrait approfondir mais ne saurait pas comment s’y prendre. Parce que ce n’est pas plus clair dans sa tête. Et aussi parce que c’est juste une idée de tatouage, pas comme s’il y avait quelque chose de plus profond à ses mots. La vérité c’est que ça l’est mais prétendre le contraire est plus facile que l’assumer.
02 AOÛT 2004. Il sait qu’il ne devrait pas se défouler sur Even, il n’y est pour rien et ne sait même pas ce qui lui arrive. Mais il ne peut s’empêcher de le tenir responsable pour les doutes qu’il a instauré en lui alors même qu’il a reçu une bonne nouvelle. Tellement de doutes qu’il a tourné cette nouvelle en quelque chose de mauvais parce qu’il a des et si plein la tête. « Tu tires une de ces gueules. Mauvaise nouvelle ? – Drôlement perspicace, dis-donc. T’as trouvé ça tout seul ? » Il abandonne la serviette avec laquelle il s’essuyait les cheveux sur son lit et jette un regard ennuyé en direction d’Even et sa Tour Eiffel en cure-dents. Qu’il a envie de défoncer avec ses pieds. Il se passe une main sur le visage, repoussant ses mèches mouillées et tombe sur son lit, se prenant la tête entre ses mains.
Un « désolé » étouffé s’en échappe, assez clair pour qu’Even puisse l’entendre. Il ne sait pas comment lui dire ni même comment prendre la nouvelle. Mais il ne sait surtout pas comment parler à Even de ses doutes dont il est la cause. Il finit par se relever, croisant les jambes sous lui et regardant Even toujours assis par terre. « J’ai reçu une proposition des Harlem Hurricanes pour la prochaine saison. C'est une équipe new-yorkaise. » Aka une équipe réputée de l’autre côté de l’atlantique mais… il a des doutes. « Coach Wymack est au courant. » Il a dit que la décision lui appartient mais ça le fait justement chier parce que c’est la période des transferts : on trade en soum-soum des joueurs et la proposition des Harlem Hurricanes peut parfaitement être genuine ou juste une magouille administrative parce qu’il a pas été capable de se remettre à niveau après l’attaque durant la manif’.
La partie rationnelle de son cerveau lui dit que Wymack ne le laisserait jamais partir comme ça ou que ses coéquipiers seraient au moins, un peu, ennuyés de le voir partir mais la partie anxieuse lui donne l’impression qu’il gêne. Et puis outre le fait qu’il ait le sentiment de ne pas mériter cette offre, c’est surtout- Even qui le fait douter. Avant, il aurait probablement accepté, famille, amis et coéquipiers n’y faisant pas barrage. Mais Even sans même le savoir ou même s’en rendre compte lui en a mis un juste parce que Nao ne veut pas partir sans lui. Partir sans même lui avoir ouvert son cœur, partir sans même qu’ils aient tout réglé (cette paix factice prendra fin un jour, non ?), partir sans lui avoir dit je t’- « y’a rien qui me retienne ici. » Bien sûr que si, énormément de choses le retiennent dans ce trou paumé sauf que son attache, c’est Even maintenant. Il le regarde sans trop savoir s’il veut qu’il le retienne ou qu’il lui dise de partir pour rompre pour de bon leur lien. Il ne sait pas ce qui lui ferait plus mal. Savoir qu’il y a une chance que tout s’arrange avec Even ou se rendre compte qu’il n’y a plus rien. Il a soudainement l’impression que le fuchsia de ses chaussettes est devenu plus terne maintenant. |
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WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + wildcardYou're like a gamble, I pay the price. Thought I could handle something undefined. Give me a reason to raise the stakes, cause' I can't walk away. You keep taking the upper hand and you're leaving me exposed, I don't think I stand a chance when your feelings never show. I don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely. 2août 04. Désolé. Even hausse les épaules. You on your period ? Just so I know if I should avoid to crash into your bed for some days- ow ! Le coup de pied qui se loge dans son côté n’est pas assez intense pour laisser de marque mais l’est suffisamment pour qu’il le sente passer, et sa réaction défensive instinctive (mouvement brusque) fait s’effondrer les derniers cure-dents, fixés de façon encore précaire, qu’il a ajoutés à sa Tour Eiffel. Rictus agacé bien en place, Even dresse son index et son majeur en un bref mouvement d'humeur offensant, pour manifester son mécontentement. J’ai reçu une proposition des Harlem Hurricanes pour la prochaine saison. C'est une équipe new-yorkaise, vient, sans crier gare, l’explication au mood de Nao. Subite, d’un rosé-rouge piquant comme une plaie à vif. Il n’y a plus trace d’énervement dans sa voix mais le couperet tombe abruptement, chape de plomb qui coupe le souffle d’Even l’espace de quelques secondes. Ses yeux demeurent rivés sur sa tâche, ses gestes précautionneux presque mécaniques tandis qu’il assimile l’information ; sur le coup, c’est le vide, toute réflexion étouffée par la surprise, l’inattendu. Et l’instant d’après, le tumulte. Explosion de pensées aux couleurs agressives, dominante jaune criarde ; comme des crissements d’ongles sur un tableau ou de cordes de violon mal effleurées. Un fracas de notes sur un piano. Cacophonie arythmique, inharmonique. Tout son être se rebelle mais le hurlement est intérieur, parce que proscrit : Even n’a aucun droit si ce n’est celui de se taire. Ou d'encourager. Waouh, that’s- il s’immobilise, les yeux écarquillés, les mots répugnant à franchir la barrière de ses lèvres. Le sang se précipite à ses oreilles en un rush déplaisant et son palpitant affolé le supplie de dire autre chose, mais sa bouche est scellée par son esprit fiévreux qui, protecteur de ses émotions en vrac, lui beugle des ordres contraires : Non, t'as assez souffert. Non. Laisse-le partir. Il veut pas d'toi. Lâche prise. Lâche prise. C'est une bataille aussi douloureuse que sensée. A quoi bon lutter pour quelque chose qu’il n’a jamais eu ? Congratu- Don’t. Please don’t. Even se retourne en bloc, choqué. Assis sur le lit, replié sur lui-même, Nao a les paupières fermement closes, pressées sous les talons de ses mains, et les lèvres serrées en une moue amère. Le plus jeune fuit son image, n'osant pas le regarder en face plus de quelques secondes, de peur des réactions instinctives de son corps. Il se fige de profil, les yeux rivés sur le mur opposé sans tout à fait le voir. Why..? I thought you’d be thrilled, it’s such a great opportunity- I don't have to go, I can make it here- What the fuck ? It’s New-York we’re talking about, Chang ! Il élève la voix en un réflexe inconscient, à mesure que son ennui croît. Une part de lui est violemment consciente du fait que c’est le mieux pour Nao. Une chance inespérée, un gain d’expérience non négligeable. Mais le savoir est une chose, devoir le lui dire en est une autre : il peut à peine respirer à l’idée de le laisser partir loin de lui, et devoir le prier de considérer l'idée est bien la dernière chose qu’il veuille. S’il se montre égoïste. Why are you mad at me ? Why are you upset about this !? Déchiré entre l’envie de pousser Nao vers le meilleur et le besoin lancinant de le retenir à ses côtés, Even sent sa poitrine se lever et s'abaisser un peu trop vite, un peu trop profondément à chaque souffle chaotique qui se précipite dans sa cage thoracique, en une avalanche émotionnelle qu'il exècre. Want me gone that bad ? Non. Merlin non. Ses jambes manquent d'en faillir sous son poids et il lui faut tout ce qu'il possède de volonté et d'énergie pour ne pas s'écrouler. Toutes ses cellules tentent de le pousser à supplier et à ramper et à le prier de rester ici, à ses côtés, et l'espace d'un instant la colère empreinte de désespoir fusionne tout ce qui l'entoure en un voile immaculé, blanc aveuglant, rage éclatante. What am I supposed to say ? What do you even want from me ? Oh comme il déteste être faible devant Nao. Être faible pour lui. Et comme il se méprise de ne pas parvenir à s'arracher à ce cercle vicieux, push and pull drainant, usant. Nao le contemple un long moment, le silence pesant entre eux. Ses lèvres se crispent, dans le mauvais sens. Nothing. Even cligne des paupières à une, deux reprises, sa mâchoire s'agite en une tentative d'émettre un mot, quelque chose, une réplique pour ne pas perdre la face, mais sa gorge est noué à l'étrangler. Et tout ce qui en sort est un rire amer, à l'acidité et aux teintes d'un nankin bilieux. Il ramasse son sac, y jette ses affaires en vrac et se casse par la fenêtre ouverte.
5août 04. Is he really going to New-York ? Why would I know. Why are you doing this to yourself babe ? Can't you just- Just ask him to stay ? In the name of what ? The clusterfuck of fuckery that's our pseudo-relationship ? I don't think so. Even you- (bruit de gorge frustré) UK's got good teams too- Hyung I can't. Quidditch is his life. I can't ask him to throw his future away, not for- that shit we're doing. It won't even last. You don't know that... Doesn’t matter. I don't want him to resent me later.
7août 04. Comme souvent, leur solution est de nier qu'il y a eu embrouille. Ils concluent juste par un let's not talk about this anymore, mouvements de mentons secs en guise d'assentiment mutuel, ébauches de sourire crispés, forcés. Et puis les non-dits s’enterrent d’eux-mêmes alors qu’ils se raccrochent instinctivement l’un à l’autre, comptant les jours sans oser l’avouer. Even n’a pas la moindre idée de la décision finale de Nao, si tant est qu’elle soit prise, et il s’oblige à penser qu’il est cool avec ça. Mais quand Mickey lui demande : Are you… you really gonna be ok? il ne peut pas lui mentir. Pas à lui. I don’t know hyung… he’s not even gone yet but I already feel like I can barely breathe, il avoue d’une voix étouffée, presque inaudible, qui lui vaut d’être enserré dans une étreinte d’ours. Quelques heures plus tard, deux coups contre le carreau de sa chambre ravivent son palpitant à l'agonie. Hey, Even lance avec un faux détachement alors qu'il ouvre le volet à Nao, qui se faufile à l'intérieur. You busy ? Coup d’oeil intrigué du chinois au désordre qui envahit le sol de la chambre, le taïwanais esquisse un demi-sourire moqueur en voyant tiquer l’oeil de son visiteur impromptu. Bet it hurts your soul, you’re such a neat freak ! Nao le gratifie d’un coup de poing dans l’épaule ; poing qu’Even emprisonne pour le tirer contre lui, leur faisant perdre l’équilibre. Ça vire en fausse bagarre tandis qu’ils crapahutent sur le lit, à tenter chacun de soumettre l’autre, de coincer poignets et jambes à la force de leurs bras et de leurs cuisses, le tout ponctué d’insultes qui se perdent en rires étouffés. Okay- enough. Get off me, Nao finit par exiger entre amusement et finalité intransigeante lorsque la position devient délicate : Even à cheval sur lui avec une paume en travers de ses pecs et l’autre lui immobilisant un bras, son visage réfugié à la jointure de son cou et de son épaule pour y user de ses dents lorsque l’autre tente de le repousser. Docile, le plus jeune relâche son emprise et bascule sur le côté, une jambe conquérante toujours en travers des siennes. Son coeur est encore affolé par l’adrénaline et la pointe d’excitation nourrie par le fait d’avoir Nao contre lui — à sa merci. Sore loser, il nargue pour faire retomber la tension. En une demi-seconde, Nao est sur lui. D’une main, il a relevé et cloué au matelas la cuisse que le Li avait négligemment laissée sur lui ; de l’autre il le tient par la gorge. Rien de réellement agressif, mais une pression familière sur sa pomme d’Adam, tout juste suffisante pour jouer de ces simili asphyxies qui n’ont jamais manqué de transformer Even en un whimpering mess sous ses doigts habiles. Son dos s’arque en un réflexe incontrôlable. N-ao, il soupire avec ce qu’il lui reste de souffle et alors, l’interpelé libère lentement son cou, le couvant d’un regard dont l’intensité lui arrache un frisson. Nao se penche au-dessus de lui, lèvres survolant plus que dangereusement sa gorge bien que sans le toucher, et il déglutit péniblement. Stahp it, il prétend rire, voix rauque. Il y a un monstre sous-jacent, une mise en garde. Nao se fige et Even se prend à espérer qu’il continue, mais il recule à la place, redessinant la ligne, les limites. So ? Qu’est-ce que c’est ? S’accordant un instant pour reprendre le contrôle de son corps, Even ferme brièvement les yeux, massant d’une main son cou pour en chasser les sensations persistantes, le fantôme d’un toucher interdit. Regarde toi-même, il offre pour gagner quelques secondes. Le matelas bouge sous le poids du sino-coréen tandis que celui-ci s’en extirpe, pour s’accroupir au sol, sourcils froncés. Et puis d’une main, il attrape une photo puis une autre, un dessin et puis l’autre, dénichant tour à tour les différentes pièces du bazar d’oeuvres dispersé en vrac en travers de la chambre. J’fais juste- du tri, il commente finalement nerveusement en se redressant, le stress commençant à se manifester à présent que Nao effleure avec curiosité des parcelles de son âme. Son fouillis d’oeuvres personnelles, non-officielles. Des expériences, des ébauches, peaufinées au détail près ou éternellement inachevées ; de tout et de rien, mais ce dans quoi il a mis le plus de lui-même, une valeur affective et tout ce qu’il ne sait exprimer autrement qu’à travers ses médiums, qu’ils soient plume, crayons, pinceaux ou caméra. Even ? La voix du chinois vacille. Ça vient d’où, ça ? Un instant de confusion, et puis il tente de se saisir de la photo mais Nao se défile, la gardant captive entre ses doigts. C’est- hm. J’ai jamais vraiment su qui. On était ici depuis juste quelques mois mes soeurs et moi et puis j’ai vu ce gars. Il était… il avait ce truc tu sais ? Qui captive l’objectif. Je sais pas comment le décrire, faut le voir. C’était comme s’il vibrait d’émotions contenues. C’est juste un cliché random, j’sais pas pourquoi j’ai jamais pu le jeter. ‘fin j’sais bien que la qualité et la luminosité sont vraiment pas top ni rien, c’est moins pour la photo que pour le modèle. Pour ne pas l’oublier ou j’sais pas, c’est con, lui rendre justice ? Le photographier- mieux. Comme il le mérite, si j’ai pas juste… déliré à tort sur son potentiel évidemment Il s’interrompt, conscient de déparler et de patauger à ce stade. C’est bizarre de parler à Nao d’un autre mec qui l’a captivé au nom de l’Art, après lui avoir assuré pendant des semaines qu’il était quelque chose d’unique. Sa muse. La seule. Even a la sordide impression de l’avoir trompé, même si c'est irrationnel. C'est pas- ça change rien à ce que t'es toi- pour moi. Tu l'sais hein ? J’te connaissais pas à l’époque, il assure en se levant, paumes levées comme en signe de reddition. Tu sais quoi, on oublie- j’vais l’jeter tout de suite, j’ai juste- un côté bêtement sentimental quand il est question de photos. Cette fois Nao le laisse récupérer l’objet de ce qu’Even imagine être de la discorde, et le plus jeune s’arrête devant la corbeille, le rectangle de papier comme glué à ses phalanges, incapable de se résoudre à la détruire malgré sa promesse. Nostalgie sépia. Est-ce que c’est vraiment important ? Peut-être que Nao peut lui passer ça. Peut-être que Nao s’en fout, en réalité, que ce n’est un big deal que pour lui seul. Peine de coeur. Hm ? Ton modèle. Il venait de se faire… larguer ? Piétiner ? Rire amer. Iris brûlant d'une rancœur qu'Even ne comprend pas, et qui ne semble même pas dirigée contre lui. Rien de bien captivant. Juste un coeur brisé et humilié comme il y en a des milliers. Juste un pauvre con dont t’a immortalisé la misère à son insu. Il hausse une épaule, l’air de ne pas y toucher, tandis que le front du taïwanais se fend d’un pli plein d’incompréhension, et qu’il se braque. Whatever. Tu penses bien c’que tu veux, il crache, soudain protecteur envers cet inconnu qui l’a comme marqué au fer rouge. Nao lâche un soupire entre exaspération et impatience. Even- C’est pas parce que t’es un vieux con amer et salé sur les émotions que tu peux juger les autres comme ça- Jiélùn- Arrête ça ! Sors pas cette carte là à chaque fois qu’tu veux me faire la fermer. Tu me- vas t’faire voir ok ? J’en ai marre que tu t’donnes le droit de piétiner tout c’qui a de l’importance pour moi- Ça en a ? La soudaine douceur de la question le prend de court, interrompant la diatribe plus guidée par ce qu’il ressent que par une véritable réflexion. Il sait pas vraiment pourquoi il se bat, sait seulement qu’il est hérissé et en a assez que Nao le prenne à rebrousse-poils. Et qu’il se ridiculise, avec ces sensibleries qu’il ne sait expliquer correctement. Nao avance vers lui, précautionneux comme confronté à quelque créature sauvage qu’il tenterait de dompter. C’est juste un inconnu, l’histoire de quelques secondes. Ça compte tant que ça ? Ouais. Ça lui échappe sans qu’il ne l’ait vraiment voulu et il se mord la lèvre, honteux. Les yeux de Nao retombent sur la photo, sourcils froncés en une mine pensive, troublée. C’est marrant. Destin ? Il cringe lui-même, comme si le seule fait de le dire à voix haute agressait sa virilité. Ajoute rapidement : Ou une bête coïncidence. Mais ses prunelles dévisagent (dévorent ?) Even comme s’il le redécouvrait. Even qui, lui, est absolument confus. De quoi tu- La question meurt sur le bout de sa langue alors qu’il passe de la photo aux traits de Nao. De Nao à la photo. Du Nao d’aujourd’hui, si fier et sur la défensive, cloîtré dans sa tour de détachement forcé, à un Nao plus jeune, vulnérable, brisé, figé sur le papier. La magie de la photo déraille parfois, stoppant la scène ; Even a l’habitude, sa main la secoue légèrement comme pour la réveiller et elle reprend sa boucle interrompue ; son inconnu, de dos, et puis qui se retourne sans remarquer le photographe invisible et pourtant omniprésent. La tignasse brune masquant une partie du visage qui l’a si longtemps fasciné, la douleur peinte sur un visage qui la porte terriblement bien. Toujours aussi poignante, après toutes ces années. C’est presque risible, mais le rire de Nao sonne comme un sanglot. De devenir un substitut de moi-même après avoir été celui d’un autre. La phrase cryptée laisse Even perplexe mais il a quelque chose d’inexprimable coincé au creux de la gorge. Il est juste là, devant lui, le garçon qu’il avait cherché en vain avant d’abandonner. Revenu dans sa vie, comme une tornade, et se révélant finalement après avoir tout bouleversé sur son passage. Raconte-moi, il quémande. J’ai attendu- trois ans pour lui- pour te demander ça. Nao fuit à nouveau son regard, réticent, mais la main d’Even le poursuit, épouse la forme de sa mâchoire. C’est plaisant- le frisson qui le parcourt lorsque Nao cesse de courir, même symboliquement ; cesse de tenter de lui échapper. Lorsque son visage s’ancre à sa paume, s’y appuyant comme pour y chercher un réconfort dont il ne semblait même pas conscient d’avoir besoin, à voir son air égaré. C’est- c’est bête tu sais, rien d’important, juste de vieilles histoires- Parle-moi, insiste le Li, déterminé. Nao l’a toujours tenu à l’écart de ça — des peines de coeurs, des déceptions qui ont forgé sa carapace, ses barrières, qui ont cloîtré Even hors de ses remparts. Il a besoin de l’entendre, et alors peut-être qu’il finira par comprendre pourquoi Nao n’a jamais renoncé à le repousser. |
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WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; wildcardyou're like a gamble, i pay the price. thought i could handle something undefined. i don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely 7 AOÛT 2004. « Raconte-moi. J’ai attendu- trois ans pour lui- pour te demander ça. » Il a tellement envie de rire pour dissiper la vague de tension qu’il a créée, pour rire de ce mauvais tour du destin. Mais l’émotion se révèle plus forte que son habituel détachement et sa tendance à tout balayer de la main et tout dissimuler derrière ses sourires. Even a vu son crash émotionnel il y a trois ans alors même qu’ils ne se connaissaient pas, il a vu et l’a immortalisé sur papier – c’est comme si… comme s’il lui faisait prendre conscience que ça s’est réellement passé. C’est comme de se retrouver devant le fait accompli, après avoir passé toutes ces années à réprimer une peine qui a éraflé complètement son existence. Il se sent pris au piège mais en même temps se sent protégé, réconfort des doigts d’Even sur son visage qui lui permet de respirer calmement et de ne pas s’extirper de cette chambre et fuir comme il en a l’habitude. « Parle-moi. » Son cœur a quelques ratés à cause de la sincérité lisible dans l’inquiétude d’Even. Nao a l’impression de le redécouvrir pour la première fois, ce garçon qui a chamboulé son cœur il y a quelques mois et qui vient de se faire graver au fer rouge le mot destin sur son front. Il a peur de lui dire qu’il y croit, qu’il y croit encore plus maintenant qu’il a vu cette photo ; comme une drôle de fatalité qui les a réunis. Dommage que la fin soit un crash complet. « What do you want to know ? – Whatever you’re willing to give me. » Il acquiesce et tente un sourire ; finit par fermer les yeux, profite du calme que les gestes et les mots d’Even lui transmettent. Il ne veut plus fuir. Il veut se prouver à lui-même qu’il est plus fort que ça, que ses peines ne sont que de passage et qu’il est parfaitement capable d’aller de l’avant. Il veut se prouver qu’il y arrivera pour ne serait-ce envisager quelque chose avec Even. C’est risible, lui qui est habitué à donner son cœur à n’importe qui mais qui est incapable de le faire avec celui qui, en ce moment même, le tient avec tellement de tendresse et d’affection que Nao est obligé de fermer les yeux et d’inhaler doucement pour ne pas se fracasser dans ses bras. Il se détache, avec peine mais fait juste quelques pas dans la pièce, volant du temps et du courage, remettant de l’ordre dans ses pensées. Un peu loin du bordel d’œuvres, il se laisse glisser par terre, dos au lit et regard rivé vers la fenêtre où il est entré. Even se laisse tomber à côté de lui, Nao s’humecte les lèvres et reporte son attention sur lui, prêt à s’ouvrir.
Et quand il prend la parole, après s’être tu pendant toutes ces années, c’est avec un détachement déconcertant qu’il relate des événements qui lui sont arrivés ; comme spectateur de sa propre vie. Il raconte comme s’il lisait le journal.
Ou la rubrique nécrologique.
« At thirteen, I got my first kiss. Nothing really happened between us and we never talked about it. He was sweet, it’s hard to describe how I started to have this feeling towards him and I think he liked me back but- I was scared. I didn’t do anything. He moved away one day, said nothing about me, about us and the problem disappeared on its own. » Parce qu’il n’avait même pas trouvé le courage d’en parler à qui que ce soit, enterrant profondément quelque chose qui n’avait même pas eu le temps de naître. Son regard tombe sur le bas de son haut, avec lequel il joue pendant quelques secondes durant lesquelles il s’humecte de nouveau les lèvres mais reste toujours aussi calme et détaché pendant le récit qu’il poursuit. « Two years later, this boy- he literally crashed into my life. He was really caring, nice and smart. And I f-fell completely and utterly in love. I told myself ‘‘do something, tell him what you feel, you may regret it forever’’. So I told him everything. He said he loved me too. Three weeks later his brother caught us together. After that he told me I was a mistake and broke up with me. Another disappointment but my first heartbreak. This time I don’t know which is worse : telling someone that you love them and not have it reciprocate, or never telling them at all. » Il prétend ne pas être affecté par quelque chose qui s’est passé il y a si longtemps mais la vérité c’est qu’il n’a que des regrets maintenant. Comme si une seule mauvaise décision avait causé une réaction en chaîne qui l’a rendu aussi misérable et paradoxalement dépendant de l’amour. Pas étonnant que même le destin n’ait pas réussi à mettre Even et Nao ensemble.
Alors qu’il s’apprête à reprendre la parole, la présence silencieuse d’Even prodiguant toujours un effet calmant sur lui, il se retrouve plus nerveux maintenant qu’il doit mentionner l’histoire de la photo. Ses doigts laissent complètement son haut mais ses mouvements sont quand même agressifs, Even attrape ses mains qu’il triturait de nervosité et Nao finit par lâcher un soupir avant de continuer. « During my first year of uni, I met a guy, he was a poetry student. He loved the human body and the art of storytelling, he was fucking aware of his surroundings, it was like he could read my mind you know ? He used to say that I was his muse, that I was special. What's really stupid is that I caught feelings when I shouldn't have. I was just a replacement boyfriend for him. He played me, he was in love with someone else. He made me believe I wasn’t enough, made me feel guilty about everything. Maybe it comes from a deep-rooted sense that I am not good enough for anyone or he made it worse, I dunno. He made me feel like I don’t want to fall in love anymore. I'd been too focused on becoming his thing that I forgot how to be myself, to be truly happy. It was just my second heartbreak and the most painful one. » La pression qu’exerce Even sur ses mains le ramène dans le présent, il sort brutalement de la transe dans laquelle les souvenirs l’avaient pris en grippe pour regarder Even dans les yeux, safe et présent (tellement tellement soulagé qu’il soit là), quelque chose de terriblement tragique dans le regard. Il ne sait pas comment interpréter cette lueur qu’il lit dans ses yeux, il ne trouve même pas la force en lui pour retenir le geste qui s’ensuit, de son front qui tombe contre celui d’Even, de ses yeux qui se ferment alors qu’il fake un autre sourire – prétendre être calme et composed est plus dur qu’il ne l’aurait pensé alors qu’il est en train de s’écrouler à l’intérieur. « It wasn’t just a heartbreak. » La conclusion résonne à ses oreilles même quand les minutes s’écoulent, que les mots d’Even sont fermement gravés dans sa tête. « No, Even. Not just a heartbreak. » Plus la perte de quelqu’un, c’est se perdre soi-même qui est le plus difficile à se remettre ; sensation de n’être rien qu’un incapable, culpabilité restante d’une relation vouée à l’échec, anxiétés et insécurités décuplées, haine de soi exacerbée et incapacité à faire confiance de nouveau. Un bout de son âme, de son cœur, c’est ce qu’il a perdu, vécu comme une mort – pas d’une mort physique mais de soi-même, son cœur qu’il a oublié dans le passé, son esprit rongé par les parasites haineux qui l’empêchent de profiter d’Even comme il l’aurait voulu. Il s’écarte de lui, regard pourtant toujours fixé sur le taiwanais. C’est la première fois qu’il lui ouvre son cœur, il veut lui donner sincérité et espoir que ça s’arrangera dans le futur. Du moins, il l’espère.
« La photo, il fait un vague signe de la main sans que ses yeux ne tombent sur sa propre image, souvenirs viscéralement trop vifs, je venais d’apprendre que son ex était revenu dans sa vie et le plus désolant c’est- qu’il n’a pas rompu avec moi. J’étais parti le rejoindre dans le café habituel où on allait quand je les ai trouvés et- c’était dur parce qu’il m’a juste dit bye, son rire a quelque chose de cynique mais ses yeux retrouvent cette même peine qui l’avait submergé à la sortie du café, sous la pluie, sans même se rendre compte qu’un photographe lui avait volé ses émotions. Pas vraiment un vol tho, il prend ça comme une validation que sa peine était réelle alors que des voix dans sa tête se moquaient et lui disaient qu’il n’a pas à se sentir mal – parce que dès le début, y’avait rien entre eux et comme toujours, il avait tout donné, il avait offert son cœur avec facilité et on l’avait piété sans même le tenir au courant. I thought I was someone important to him but he treated me like I was disposable. Je déteste les fins, surtout quand il n’y a justement pas de fin et que t’es laissé avec tes peurs et ta peine. » Il omet de mentionner que c’est cette peur-là qu’il avait ressentie, quand Rui était revenu dans la vie d’Even : devenant encore une fois un objet disposable après qu’on ait fini de jouer avec. Il se retrouve à se recroqueviller sur lui-même, serrant ses genoux contre lui, tête posée sur le dessus mais regard tourné vers la seule personne qui lui a donné envie de raconter ces histoires – juste parce que la pensée même qu’Even ait assisté à sa détresse quelques années plus tôt le réconforte. D’une main, ce dernier lui caresse le dos, sourcils froncés et expression peinée mais Nao ne veut pas lui demander à quoi il pense ; il a peur qu’Even lui demande s’il a réussi à retomber amoureux après le poète. Parce qu’il ne pourrait pas lui mentir. Il sait qu’il lâcherait : toi sans hésiter et qu’au fond de lui, il sait qu’il n’est pas prêt.
« You loved someone just a bit too much. » Ouais. Et il a peur que ça se reproduise avec Even : qu’il se donne entièrement comme il en a l’habitude et qu’à la fin il se retrouve complètement brisé. Peut-être que c’est lui le problème, peut-être qu’il a tellement d’amour à donner qu’il finit par étouffer les autres et ça les fait fuir – oh Merlin, le perdre est inimaginable, il a déjà failli le perdre une fois, le perdre de nouveau serait insurmontable. Ça aurait été tellement plus simple s’ils s’étaient rencontrés plus tôt, Even et lui. Et s’il l’avait abordé à la place de prendre la photo, pour lui demander ‘are you okay ?’ ? Ou si leurs sœurs, meilleures amies, avaient pensé à les présenter avant que Nao ne rencontre l’autre – est-ce qu’ils se retrouveraient quand même avec une fin similaire ? Il a le feeling que ça serait comme un crash de voiture, ça ne marcherait probablement pas même dans un tout autre scénario. Still, il croit au destin, il est prêt à voir s’il y a un dénouement ou un autre crash qui met fin à tout.
« It’s not every day that you can pretend it’s okay. But then little by little you start to build back up and you can breathe again. » Mais il a du mal à croire en ses propres mots, malgré son expression qu’il tente de rendre la plus neutre possible, pour ne pas l’inquiéter davantage. Il a du mal à y croire parce qu’il est incertain d’avoir réussi à se prouver qu’il était over it – y’a comme un orage qui se prépare en lui, à coup de répression émotionnelle durant des années. Tant que ça n’explose pas maintenant, pas devant Even, il pourra le gérer. Présentement, même si c’est juste temporaire, il se sent soulagé, comme un poids qui s’allège de sa poitrine et qui lui permette de respirer plus paisiblement, regard perdu et s’accrochant de toutes ses forces à ce garçon qui a tatoué son nom sur son cœur. « Yet ironically hurting somebody without inflicting wounds is like a curse : these scars often hurt years after they were made. » Y’a quelque chose d’incroyablement culpabilisant dans le ton qu’il emploie, comme s’il s’infligeait lui-même ce châtiment ; Nao dénoue ses bras de ses genoux et s’approche d’Even, ses mains encerclant son visage. Il comprend qu’il parle de toutes les blessures qu’il a lui-même infligé à Nao – sauf que Nao a aussi sa part de torts qui ont tout aussi bien marqué le plus jeune. « Hey, it’s okay, you didn’t know, you’re not- » you’re not him mais les mots restent bloqués dans sa gorge. Il trouve ça ironique qu’il ait réussi à raconter autant de détails sur ses histoires passées mais qu’il n’ait pas le courage pour dire à Even qu’il est différent. |
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WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + wildcardYou're like a gamble, I pay the price. Thought I could handle something undefined. Give me a reason to raise the stakes, cause' I can't walk away. You keep taking the upper hand and you're leaving me exposed, I don't think I stand a chance when your feelings never show. I don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely. 7août 04. He used to say that I was his muse, that I was special. C'est physique, comme un coup de poing en plein cœur, d'un bleu violacé aux couleurs d'une sale ecchymose. Jalousie aussi brute que celle déclenchée par l'idée de partager son corps avec d'autres — peut-être (sans doute) pire encore, même, parce que c'était si spécifique à eux, un lien unique et tangible et aussi vital pour Even que l'oxygène même : sa muse, son Art personnifié, son homme. Les mots qui dégringolent de ses lèvres à propos de cet autre artiste l'ayant trouvé en premier sont plus détestable que tout le reste, mais plus particulièrement encore lorsque le plus jeune comprend à quel point ce type a pu mentir à Nao, avilissant quelque chose d'incomparable : usurpant quelque chose de beau pour en faire un outil de manipulation. I was just a replacement boyfriend for him. He played me, he was in love with someone else. He made me believe I wasn’t enough, made me feel guilty about everything. Il se retient de l'interrompre, gorge nouée, mais replie une jambe sous lui pour faire face à Nao sur le lit et entrecroiser leurs doigts, enserrant avec force ceux du chinois en un soutien silencieux. Maybe it comes from a deep-rooted sense that I am not good enough for anyone or he made it worse, I dunno. Even relève leurs mains jointes et de sa bouche, effleure les phalanges de Nao. Pas tout à fait un baiser ; juste un contact velours nacré, à peine une caresse. Pour dire it's ok, souffler I get it, peut-être même admettre I shouldn't have put pressure on you, I'm so sorry. I thought I was someone important to him but he treated me like I was disposable. Je déteste les fins, surtout quand il n’y a justement pas de fin et que t’es laissé avec tes peurs et ta peine. Even n'ose pas demander : et nous ? Croit presque deviner à travers cette conclusion l'aveu de la volonté de Nao de tourner toutes les pages pour aller de l'avant. La leur aussi, alors ? Compte-t-il l'achever avant son départ, pour s'alléger ? I hate it too, il murmure pourtant, parce qu'il sait. Sait, pour l'avoir vécu avec Rui, ce que c'est que de n'avoir droit à aucune explication concrète, privé même de l'opportunité de se défendre ou de tenter de comprendre, si ce n'est d'arranger les choses ; seulement confronté à la rupture sans que son avis ne compte le moins du monde. You loved someone just a bit too much. Juste avec l'intensité qu'Even espérait de lui, mais à laquelle il n'aura jamais droit, parce qu'un autre l'a bousillé par le passé. Les phrases s'égrainent un peu plus lentement à présent, ponctuées de brefs silences pensifs. Échange en pointillés, nuancier gris, bleu outremer et indigo : mélancolie, peine, doutes, obscurité. Il se sent coupable — de l'avoir poussé dans ses retranchements, d'avoir peut-être tout gâché, ravivé de vieilles blessures. Il t'a leurré, le poète. Si t'avais été sa muse, il aurait pas voulu t'changer. Temporairement peut-être, le temps de métamorphoses et d'expériences, mais jamais intrinsèquement. La forme, de façon éphémère. Mais pas le fond. Tu comprends ? Il fronce les sourcils, se mordille anxieusement la lippe, cherchant avec peine les mots pour exprimer des idées qu'il voit plus en images qu'en phrases. T'aurais été l'allégorie de son inspiration. Celui qui lui faisait vivre ses œuvres, pas seulement les créer. Toi et aucun autre. Ses yeux cherchent les siens, tentent de lui transmettre... tout ce qu'il lui fait ressentir. Pas lui Even ; lui l'apprenti photographe, l'amoureux des couleurs, le passionné. T'as pensé à lui parfois, pendant les shootings ? Il demande, dénouant les fils des insécurités et des réticences atténuées avec le temps mais toujours restées en trame de fond. Peur que je tente de te changer à mon tour, de te déposséder de ton identité ? Moi j'vois que toi. Avant, maintenant. Ça a toujours été toi. Ébauche d'un sourire dépourvu de doutes, mais un peu triste. Il est incapable de dire, de façon aussi intense qu'il le ressent, combien Nao donne vie à tout ce que lui, Even, s'essaye à toucher. Et faire de toi un substitut- c'est un putain de blasphème. Ses phalanges se crispent entre celles de Nao, pression insistante, comme pour encrer cette assurance entre les lignes de ses paumes.
10août 04. C'est l'nouveau taff que t'imagines pour moi ? Escort boy ? Mine ennuyée, un peu dégoûtée, Even ravale de son mieux le ricanement moqueur menaçant d'éclore à la surface de ses lèvres, domptant au mieux ses commissures pour ménager son effet. Even- non, bien sûr que non, je te le demande comme un service- Un service, il reprend, suintant d'ironie. C'est comme ça qu'on dit, alors, pour parler d'une pseudo soirée romantique avec la gosse d'un potentiel investisseur, avec rémunération à la clé pour moi et signature de contrat pour toi ? J'crois pas nan. T'essaye juste de mettre des mots honorables sur un plan bof classe et de m'apâter avec des gallions en mode pute de luxe. Son père blêmit, lèvres entrouvertes, figé un instant dans son siège, avant de se pencher par-dessus le bureau dont ses jointures serrent le rebord au point d'en blanchir. Tu sais que ce n'était pas mon intention n'est-ce pas ? Even- je ne te vendrais jamais pour un contrat, aussi juteux soit-il. J'ai juste pensé- oubli ça. C'était une très mauvaise erreur, tu as raison- C'est cool, relaxe, l'insupportable gosse interrompt sa tirade fiévreuse, suintant une panique qui inspire à Even une teinte de vert ; terne et soutenue : comme les bryophyta ou le lierre, qui envahissent leur support jusqu'à l'asphyxier. Il est petty af et remonté depuis tant d'années qu'il connait peu de petits plaisirs aussi satisfaisants que celui, sadique, de mettre son père dans cet état, de le voir rougir d'une panique choquée. J'aime bien, en vrai. On dîne juste ou le cul est inclus au menu ? Cette fois son vieux a vraiment l'air de frôler la syncope, et sa façon de prononcer son prénom est chargé d'un avertissement indiquant qu'il dépasse les limites, alors Even cligne innocemment des yeux et dédramatise. J'déconne. Je serai sage, promis. Tu payes avant par contre hein ? Pour que je m'achète des fringues qui conviennent, à moins que t'aies rien contre mes jeans. Ses jeans déchirés de partout sur les cuisses, d'une façon que les coincés jugent indécente et que son père déteste aussi sans trop oser le dire, aux dernières nouvelles. Une bourse de gallions apparaît aussitôt sur le bureau et Even s'empresse de vérifier combien il y a à l'intérieur, sifflant de ravissement surpris. Jackpot. Te voir vider entièrement tes placards et tout racheter ferait de moi le plus heureux des hommes, il avoue avec l'air d'un mec en souffrance qui refoule sa requête depuis des lustres. Un rire maniaque résonne à l'intérieur du crâne d'Even. Sûr, il susurre en se levant, et se casse sans même s'incliner ou quoi que ce soit d'un tant soit peu respectueux. Il a de quoi vider ses placards et faire le plein de jeux vidéos, c'est juste le pied.
12août 04. La meuf est mignonne et sympa, plutôt vachement cool. Elle serait son genre si elle avait quelque chose de plus proéminent entre les cuisses, les cheveux plus courts passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel au fil de l'année, des joues un peu plus chubby, des doigts moins longs et effilés (il aimait les doigts d'pianiste, avant, et elle a justement ça, l' est aussi, à voir la façon dont elle pianote machinalement sur la table). Pas de silence pesant — ils passent même un bon moment, une fois installés, à allier musique et couleurs en un imbroglio fascinant de sens et de perceptions. Jusqu'à l'apparition du serveur. Si Even avait été préparé à le voir là, sa réaction serait peut-être plus contrôlée ; mais il ne l'est pas. Et ce gars a- tout ce que le Li notait, en pensées, de manquant chez sa compagne d'un soir. Mention spéciale pour les lèvres pulpeuses dont il ne connaît que trop bien la texture, et ce postérieur comparable à nul autre divinement enclavé dans le pantalon classique constituant son uniforme. Même sapé ainsi, simple employé, Nao éclipse tous les clients, si élégants qu'ils soient. Que celui cap de résister efficacement à la tentation de ces cuisses fermes moulées de noir lui jette la première, le blâme pour son incapacité à en détacher le regard. La discussion fluide se fend de vides intersidéraux à chaque fois qu'Even se stoppe en plein milieu d'une phrase, pensées littéralement évaporées à la vue de Nao se penchant légèrement pour refaire une table à proximité, de sa démarche rapide et assurée, de son sourire craquant tandis qu'il soutire aux clients rires légers charmés et pourboires élevés, de sa façon de serrer les dents et de maîtriser l'orage présent dans ses yeux mais impossible à deviner sur ses traits imperturbables face aux plus dédaigneux et insultants. A un moment ou à un autre, en tout cas, le rendez-vous franchit le cap de cool à vraiment pénible. Le brouillard de son cerveau ne fait que s'épaissir, limitant à des Hm ? Uh- sure- I'm- yeah, haha- ses réponses, et son incapacité ne serait-ce qu'à écouter ce que lui dit la Cassiopée ne pourrait être plus évidente. Elle finit par s'excuser au milieu du repas après qu'il ait renversé son troisième verre (à force de se pencher pour tenter de mieux voir le fessier de son quidditch player slash serveur favori), du vin cette fois, et sur elle pour ne rien arranger. Ses jolies lèvres pincées contiennent quelque chose ressemblant plus à de l'humiliation qu'à de la colère, et Even se sent vraiment, vraiment mal alors qu'elle s'éclipse du resto, le plantant sur place avec ses remords. Il est occupé à éponger de son mieux le rouge qui s'étale en travers du bois de la table, lorsqu'une voix amusée s'élève derrière lui. Again ? You're being pretty clusmy tonight, huh ? Even lui lance un regard noir par-dessus son épaule avant que Nao ne lui signale qu'il ferait mieux de le laisser gérer la table et de se redresser pour que le bout de sa cravate cesse de tremper dans le verre de vin abandonné de Cassiopée. Mortifié, le Li s'écarte comme conseillé, s'attelant à tenter de sécher ladite malheureuse cravate à l'aide de sa baguette. Les sorts ménagers n'ont jamais trop été son fort et il finit par juste la ruiner, optant après coup pour l'ôter et la garder serrée entre ses doigts nerveux comme un matérialisation de sa honte. Where's your date ? Nao demande en achevant sa tâche, et puis lui prend doucement des mains la serviette en papier et la cravate gorgées de vin. She's... gone. Hm, Chang commente, l'air de comprendre tout à fait. Even voudrait répliquer par un rictus mauvais mais se laisse servir à la place un nouveau verre, misant sur l'alcool pour atténuer l'embarras crépitant au creux de sa poitrine et tout le long de son cou, jusqu'à ses joues. What did you do ? Il questionne curieusement. Talk about sex ? Insult her hair ? Eat too much garlic ? No ! She just- she... hm. Just caught you staring at my ass ? I must confess that you weren't doing a very good job at being subtle. Il achève innocemment de remettre la table en état, et puis coule en direction d'Even un regard amusé, commissures relevées en un demi-sourire satisfait. I- I wasn't- Nier est un peu stupide, mais leur relation est sur un fil et Even sent monter la panique à l'idée que Nao déduise que tout ce qu'il lui a assuré, à propos de sa capacité à se satisfaire de quelque chose de platonique, n'était que du vent. Oh Merlin- fuck I'm so, so sorry- Hey, it's okay. I don't mind. Subtlety has never been our strong suit anyway, right ? So... maybe you could meet me out back once I'm done here ? Got something like a hour and a half before my shift ends, then... La phrase restée en surprend fait saliver Even et, comme dans un rêve, il hoche lentement la tête en signe d'assentiment, Nao retrouvant immédiatement sa politesse policée, professionnel et détaché. Le reste du shift se déroule sans qu'ils ne se parlent à nouveau, mais Even meurt un peu à l'intérieur à chaque occasion que trouve le sino-coréen pour se pencher exagérément ou ramasser quelque chose en se pliant en deux, se sachant pertinemment épié par les prunelles fiévreuses du Li. Nao et lui à l'arrière du restaurant. Il arrive à peine à se convaincre qu'il ne délire pas, avale nerveusement un nouveau verre et puis se stoppe pour s'éviter toute envie d'aller aux chiottes dans un pareil moment. Il a beau essayer de ne rien espérer, une part de lui ne peut pas s'empêcher d'imaginer ce que Nao a en tête, et Even n'arrive pas à croire sa chance. Est-ce qu'il devrait... se défiler ? Penser à l'après ? Les coucheries dénuées de sens leur ont moyennement réussi jusque-là et s'il se montrait sensé il- Ha. Ha. Sensé, lui ? Never. |
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WIZARD • always the first casuality Nao Chang | nasty; wildcardyou're like a gamble, i pay the price. thought i could handle something undefined. i don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely 7 AOÛT 2004. « Il t'a leurré, le poète. Si t'avais été sa muse, il aurait pas voulu t'changer. Temporairement peut-être, le temps de métamorphoses et d'expériences, mais jamais intrinsèquement. La forme, de façon éphémère. Mais pas le fond. Tu comprends ? » Oui, il n’y a qu’une personne qui l’a vu, indubitablement, pour ce qu’il vaut, qui l’a vu dans son éclat, qui l’a vu à contre-jour, vraiment vu dans son entièreté fragile et splendide et le timing, oh le timing, n’a jamais été leur fort ; parce que tout ce temps, pendant qu’Even le regardait, le regardait vraiment, Nao le regardait à son tour avec cette douleur dans la poitrine qui l’a plongé dans ses incertitudes et la confusion. Le timing a toujours été le problème, mauvais calcul depuis le début, jusqu'à leur première rencontre, jusqu’à cette photo volée. « T'aurais été l'allégorie de son inspiration. Celui qui lui faisait vivre ses œuvres, pas seulement les créer. Toi et aucun autre. » Il cherche dans ses yeux des certitudes et non plus des réponses, il cherche dans ses yeux quelque chose de tangible et constant, quelque chose qui l’empêchera d’avoir peur à l’avenir ; c’est effrayant, comme idée, d’envisager quelque chose, d’offrir son cœur à quelqu’un à nouveau. « T'as pensé à lui parfois, pendant les shootings ? » Ses doigts se resserrent instinctivement aux siens et il secoue la tête, sourcils froncés, déterminé dans sa sincérité. « Non. Jamais pendant les shootings. T’étais- t’étais pas comme ça. J’ai eu peur que ça se reproduise quand Rui est revenu mais j’suis revenu vers toi, je- je t’ai choisi, non ? Et toi aussi, après, t’es revenu et ça compte. Ça compte pour moi. » Cette nuit, quand Even s’est échoué dans son lit, le moral à plat, se raccrochant à son contact muré dans le silence, il a accepté l’espoir de son cœur fou d’être aimé par Even et aussi, surtout, de l’aimer en retour. Il le tire sur le lit, Even sur son dos, Nao à ses côtés et tourné vers lui à moitié mais leurs regards ne se séparent pas une seconde. « Moi j'vois que toi. Avant, maintenant. Ça a toujours été toi. » Il ne peut s’empêcher de cacher son visage au creux de l’épaule d’Even, pour quelques secondes, les mots le touchant plus que n’importe quelle confession reçue par le passé. C’est tout ce qu’il a toujours rêvé d’entendre, tout ce qu’il a toujours voulu : être vu et accepté avec ses complications. « Et faire de toi un substitut- c'est un putain de blasphème. » Il relève la tête pour la repositionner sur l’oreiller, ses yeux tombant une brève seconde sur les lèvres d’Even, un sourire jouant sur son propre visage. Bras tendu sur le torse d’Even, il forme un poing juste au-dessus de son cœur mais le relâche immédiatement, pour ne (plus) pas le briser. « What’s on your mind ? » Le silence prolongé et ses sourcils froncés l’ont probablement inquiété ; léger sourire aux lèvres, bisou esquimau échangé avant qu’il ne réponde, un peu nerveux, trop sincère. « I'm just wondering about how damn good it’d be to fall in love with you, Even Li. » La main d’Even se place sur la sienne immédiatement, alors qu’il cherche dans les yeux du brun quelque chose, un signe de rejet, n’importe quoi, juste pour taire ses sentiments et décider d’aller de l’avant – sans Even. « What if I’m still interested ? You said you’ve left your heart in the past. What good would that do me ? » Mais Even doit toujours tout chambouler, n’est-ce pas ? C’est ce qu’il a toujours fait, causé des tumultes mais réussir à tout calmer par son geste. « You have to play finders keepers with my heart to know. – And if I do find it ? – It’s yours if you want it. » Promesse. C’est la seule réponse pour vaincre le mauvais timing.
12 AOÛT 2004. Les confidences des derniers jours ont ouvert une brèche sur son passé qu’il a tenté de refermer à coup de faux sourires et de rires forcés, en se plongeant plus que d’habitude dans les jobs temporaires pour limiter le temps libre qui l’oblige à ruminer de mauvaises pensées. C’est subtil, un peu, en surface il est parfaitement capable de jouer le numéro du type chill et tranquille par excellence mais deep down, une voix lui répète qu’il n’était pas prêt pour en parler. C’est léger, aussi, pour chasser cette voix, il s’attarde sur des détails minimes comme l’asymétrie des couverts de la table trois, du pull effilé de l’homme à la table sept, des quickies constants qui ne cessent de faire vibrer son pow dans sa poche – des demandes de bj, comme d’habitude, qui le chagrinent plus que d’ordinaire parce qu’ils lui ravivent des insultes et des rumeurs passées. Et parmi tous les tumultes qui pullulent dans sa tête, il y a celui qu’Even a causé dans son cœur, assis à la table six avec son rencard. Prétendre qu’il n’est pas touché serait un mensonge. Il a l’impression que la promesse faite il y a quelques jours n’a pas compté.
Troublé et légèrement sur les nerfs à cause des clients trop exigeants, il puise en lui pour ne pas passer son temps à épier la table d’Even mais c’est plus dur que prévu ; surtout que les autres serveurs pendant une pause font des paris sur les clients. D’après certains, le type à la table six et sa meuf sont en couple depuis quelques années mais elle a envie de rompre, d’où l’aura ennuyeuse qui se dégage de leur table. Nao prétend ne pas les entendre, ne participe pas au pari non plus, ne précise pas qu’il connaît le type en question – qu’il veut tout de lui. Mentalement, il lance un nouveau pari : combien de temps avant qu’Even lui annonce qu’il a abandonné sa quête.
C’est même pas du soulagement qu’il ressent quand Even accepte sa requête, après le départ de la fille. Une certaine satisfaction parce qu’il arrive à capter son attention physiquement mais… et le reste, alors ? Confusion, incertitude, perte de contrôle. Difficile de mettre en mots ce qu’il veut (toi, juste toi) mais incapable de se détacher de lui ou d’accepter qu’il puisse passer à autre chose (t’avais promis, non ?). Mais il ne perd pas une seconde pour aller à l’arrière du restaurant, à la fin de son shift, manches de sa chemise relevées, cheveux emmêlés à force de se passer les doigts entre ses mèches argentées tellement il est nerveux. Il est le premier à y être, prenant les quelques secondes de solitude pour remettre de l’ordre dans son esprit, calmer son cœur et le trac qui lui noue l’estomac. Chaviré de mésaise, tiraillé de bonheur, les remous incertains de sa propre décision reviennent à la surface : est-ce que c’est une bonne idée ? De craquer ? Est-ce qu’il est prêt, même, à assumer les conséquences ? Il sait qu’il n’a jamais pris de risque dans sa vie mais que d’une certaine façon, Even lui donne de l’inspiration, une envie d’en prendre, de se trouver soi-même pour mieux lui faire face. Il ne sait juste pas si le timing est bon cette fois – ou si, comme d’habitude, il s’avère être contre eux.
Quand la porte à sa gauche s’ouvre, ses tracas s’envolent au moment où son regard attrape celui d’Even et qu’un sourire similaire apparaisse sur leurs visages. Ses doigts trouvent naturellement les siens et il attire Even contre lui, le regard fixé sans aucune honte sur les lèvres de son vis-à-vis qui le font délirer d’anticipation à l’idée d’y goûter, encore, peut-être même une dernière fois. « What’s with the bedroom eyes, shorty ? » Son autre main se place sur le bassin du plus jeune alors que Nao l’attire davantage contre son propre corps, tellement tellement plus, leurs torses entièrement collés l’un contre l’autre, le visage d’Even à quelques centimètres du sien. « I am considering becoming a porn actor and I want you to be my co star. » Momentanément hésitant, une lueur confuse passe dans les yeux du brun avant qu’il ne la chasse en positionnant ses mains sur le corps de Nao et se penchant à son oreille. « You gotta work hard, you know, if you wanna receive an award someday. » Sa main remonte doucement, du bout des doigts glissant sur le torse d’Even avant de se placer sur sa gorge et finalement pour s’enrouler autour de son cou ensuite. Son visage immédiatement rapproché du sien mais sans que leurs lèvres ne se touchent, il fait glisser son genou entre les cuisses du taïwanais dont les mains quittent son dos pour descendre plus bas. « What’s the title of our movie ? – Mmh. Nasty ? Or maybe just Even and Nao, I don’t know yet. » Son ricanement meurt dans un baiser qui le fait perdre toute assurance en son jeu sensuel. Bizarrement lent et timide les premières secondes avant que Nao ne s’en détache pour lui lancer un regard légèrement sonné, ses mains s’accrochant de toutes ses forces à son corps qui chavire complètement sous son toucher. Dire que ça lui avait manqué – ça serait un euphémisme. C’est un manque cruel qu’il ressent dans toutes les parcelles de son corps même lorsqu’il attaque de nouveau sa bouche, avec sa fougue finalement retrouvée dont les sensations lui font oublier qu’ils sont à l’extérieur, à la vue de tous mais merlin qu’il s’en fiche parce qu’Even l’embrasse comme s’il avait tenu sa promesse et c’est tout ce qui compte. Marques violacées dans son cou, du bout des doigts il tire sur le pantalon d’Even avant de remonter de nouveau son genou et le sentir contre lui, si prêt, juste pour lui. Even en lâche même un joli son qui donne envie à Nao de se laisser noyer là, dans ses bras, juste pour l’entendre encore et encore. Even qui embrasse avec ferveur sa mâchoire jusqu’à son oreille, ses dents glissant sur la barre de fer qu’il lui avait offerte après avoir convaincu Nao de se faire un piercing.
Il sourit tout contre sa peau à ce souvenir avant de bousculer Even contre le mur et d’ouvrir les premiers boutons de sa chemise pour y marquer sa peau. Mais l’impatience le fait tellement délirer qu’il fait descendre ses mains plus bas et commence à défaire le pantalon d’Even dont le souffle devient de plus en plus erratique quand les doigts de Nao glissent accidentellement (spoiler alert : non) sur son entrejambe. « You’ve no idea how much I want to get down on you right now. » Il se remet debout après avoir fait tomber son pantalon et l’embrasse, complètement électrisé par les réactions qu’il tire chez ce garçon. « ’Am planning to make you writhe- hear you moan. » Un flottement dans son estomac à la vue d’Even qui réagit si bien à ses caresses et ses baisers, si sensible sous son toucher que Nao l’encourage de gémir plus fort, ayant complètement oublié que n’importe qui pourrait les surprendre dans cette allée. « I hope your mouth is as bold as your words. » Il se laisse tomber à genoux et jure avoir entendu un beautiful s’échapper entre ses lèvres avant qu’Even ne se mordille la lèvre quand Nao s’approche de sa longueur ; d’abord joueur, avec sa langue, d’une lenteur presque insupportable pour profiter comme s’ils avaient tout le temps du monde – profiter avant que la magie du moment ne prenne fin. Even frissonne à cause de son petit jeu et le presse en quelques suppliques fiévreuses, réduit à cet état juste pour lui. Et puis, plus avide pour mettre fin à la torture quand ses lèvres l’encerclent, faisant basculer la tête d’Even en arrière sous le plaisir.
Ses mouvements lents deviennent impatients et s’accélèrent, tellement il est avide de lui faire oublier le prénom de la fille pour y placer le sien à la place. Regard rivé intensément sur Even qui se laisse complètement aller sans aucune retenue ; incapable de contenir les sons qu’il émet, son besoin obsessionnel de toucher quelque chose, sa façon lascive qu’il a de bouger ses hanches. Il est en train de s’effondrer sous ses yeux, sous sa langue, sous son toucher et Nao gémit à son tour quand Even place une main dans ses cheveux. Il ne sait pas combien de temps ça dure, tellement il est obnubilé par leur activité, la présence d’Even, ses sens complètement décuplés juste par la pensée même de ce qu’il est en train de faire, de l’état désespéré dans lequel il a réduit Even ; il ne sait pas combien de temps ça dure jusqu’à ce l’orgasme frappe Even et que Nao avale tout, jusqu’à la dernière goutte. Il ne sait pas combien de temps s’écoule jusqu’à ce qu’il s’écarte, glisse par terre, sans oser lever les yeux sur Even.
Ça le frappe d’un coup, ce qu’ils ont fait et où. S’il avait anticipé quelque chose en lui proposant de venir ici, il n’avait pas pris en compte les effets que ça aurait sur son état, à présent sonné, complètement paumé. Even ne remarque rien, pourtant, l’aide même à se remettre debout et se penche pour l’embrasser – sauf que Nao détourne la tête et fait tomber son regard par terre. L’atmosphère change immédiatement, tensions de nouveau présentes alors que Nao avale durement sa salive, semblant retenir tant bien que mal des sanglots. « Tu suces mais t’embrasses plus ? » La question le frappe sans crier gare et il a de plus en plus de mal à contrôler ses émotions. « You already think I'm a whore so might as well give you a reason to think so. » Il a envie de mettre du venin dans sa voix mais non, il n’en a même pas la force, c’est comme un murmure brisé et qui résonne dans l’allée, ravivant cette plaie jamais disparue de ce qu’ils ont vécu, quelques mois plus tôt. « I’m- I’m sorry, okay ? I didn’t mean it. It was just one stupid unthought-of comment. » Et c’est même pas contre Even qu’il est en colère mais contre lui-même : il l’a amené ici, il s’est mis à genoux, sans que personne ne l’oblige, sans qu’Even n’ait d’approche douteuse avec lui. Une relation platonique, Even était okay avec ça – mais pas Nao. Et c’est cette affreuse réalisation qui le met dans cet état. « Just… hold me tight. » Sa requête murmurée mais Even ne fait pas de mouvement vers lui, probablement sonné par son accusation – agacé et contrarié mais surtout confus, Nao s’écarte brusquement de lui. « Nevermind. » Il fait quelques pas incertains dans l’allée avant que les bras d’Even ne se referment sur lui par derrière et que le silence les englobe complètement, les larmes silencieuses de Nao coulant sur ses joues. Even remonte même une main sur son cœur et le geste anodin donne envie à Nao de se le briser entièrement juste pour ne pas avoir à subir cette douleur perçant en lui inlassablement avec une force aiguë. It’s yours if you want it. Il a peur de la signification de ses propres mots, de lire trop loin dans le geste d’Even, d’avoir l’impression qu’il s’était trompé, d’avoir l’impression qu’il avait raison. Sans un mot de plus, il transplane, loin de ses bras, trop loin pour qu’il se sente de nouveau entier.
« What the fuck- Nao- – I'm sorry I didn't ask your permission. » C’était pas censé se passer ainsi- cette dispute avec Nina, quand il est rentré à leur appart’ et qu’il a explosé d’une colère froide sur elle alors qu’elle était juste inquiète. Il n’a pas pu retenir les mots quand elle lui a demandé où il était, il n’a pas pu, parce qu’admettre à voix haute ce qu’il a fait à Even, qu’il l’a sucé et chialé juste après, c’est prendre conscience que c’était pas juste dans sa tête, que ça s’est réellement passé. Mais le regard que Nina lui a lancé, c’était- « you don’t- you don’t get to judge me, Zabini. Not you, not anyone else. » Fatigué qu’on commente tous ses choix, décisions ; fatigué des rumeurs et insultes à son sujet, fatigué d’être shamé pour son style de vie. Mais aussi, et surtout, fatigué d’être dans cette spirale de confusion constante quand il s’agit d’Even- sauf que maintenant, c’est un peu plus clair, non ? L’autre avait raison finalement : I am not good enough for anyone. Et le pire dans tout ça c’est qu’il a aussi réussi à blesser Nina dans le processus qui le regarde maintenant comme si elle avait un étranger sous ses yeux et pas son meilleur de quinze ans. Et peut-être que c’est vrai, qui sait, peut-être qu’il a changé et que finalement tout le monde ouvre les yeux à son sujet ; il avait raison de vouloir le changer, après tout. C’est grâce à tous ses changements que Nao a réussi à tenir jusque-là, sans que personne ne remarque rien, non ? Dommage que les effets s’estompent et que sa laideur resurgisse soudainement. « Stay out of my shit, Zabini. » C’est la deuxième fois qu’il l’appelle par son nom, il sait que ça la fait tiquer, qu’il est en train de la mener à bout. Une part de lui est satisfaite d’avoir même mise en colère Nina ; une autre part a juste envie de se cacher dans sa chambre et de prétendre qu’il ne s’est rien passé. Et Nina- elle est vraiment énervée maintenant parce que ça fait quelques mois qu’il la repousse, que ses shutdown la touchent tellement qu’elle en a pleuré- mais c’est plus fort que lui, il pense pas vraiment, il sait pas trop ce qui se passe, really, il sait juste que s’il continue de garder en lui, il va probablement couler. « He is in love with you, Chang. » Et c’est comme ça que Nina attaque. À lui balancer ce qui le ronge le plus en pleine face, le toucher en plein cœur. « But- » il recule involontairement, féroce sur ses pieds mais tremblant quand même, refusant de détourner son regard de Nina qui avance agressivement vers lui. « But nothing. He would fucking die for you. You are too selfish and self-absorbed to love anyone, Chang. – Fuck you Zabini ! – No thanks ! Don’t wanna get dirty. » Pour la deuxième fois de la soirée, il transplane, cette fois sans aucun regret. |
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WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| Nasty + wildcardYou're like a gamble, I pay the price. Thought I could handle something undefined. Give me a reason to raise the stakes, cause' I can't walk away. You keep taking the upper hand and you're leaving me exposed, I don't think I stand a chance when your feelings never show. I don't know if you'll hold me or leave me here feeling lonely. 12août 04. Nasty ? il répète en ronronnant tout bas, dans un rire essoufflé lorsque Nao se détache de ses lèvres. Passion piquée d’excitation, sous les stimulations du Chang le monde se pare brièvement de rouge vif dans ses pensées. Ce s'rait- très approprié. Il est fébrile, Even, mains moites et cœur battant, la totale, oscillant entre stress et espoir, confusion et incertitude et euphorie mais vibrant d'appréhension. Le sexe se passe bien pourtant — le sexe se passe toujours bien entre eux : il se shoote au toucher de Nao, s'enivre de la dextérité de ces lèvres dont l'envie ne l'a jamais quitté, de cette langue pour laquelle il se surprend à vouloir écrire des poèmes — obscènes sans doute. Le besoin de plus le dévore et l'enflamme, braises jamais éteintes, ravivées en brasier. Mais l'aftermath... est une autre histoire. Catastrophe en deux teintes : contrariété pourpre, dégoût colombin. Le malaise est trop évident pour qu'il le loupe et la félicité post-orgamisque vole en éclats : toute l'inquiétude du début revient en bloc, se cristallise tel un iceberg menaçant dont il ne mesure même pas la partie immergée. You already think I'm a whore so might as well give you a reason to think so. C’est le passé qui leur revient en pleine face, encore, et Even prend la pleine mesure de l'erreur qu'il vient de commettre en usant Nao et en prenant tout ce qu'il semblait désireux d'offrir, sans s'apercevoir qu'ils n'étaient pas encore émotionnellement prêts pour une telle intimité. Trop amochés, trop vulnérables, emportés et fougueux mais laissés fragiles par les vieilles blessures qui n'ont jamais cicatrisé entre eux. Etrangement il repense à l'enfoiré de médicomage, qui l'avait soupçonné d'avoir porté les coups responsables de l'hospitalisation de Nao. Repense à combien il s'était senti outré de l'accusation — mais Chang est là, au sol devant lui, brisé, abusé. Il n'a pas su le protéger de lui-même, ne peut pas plus le protéger des coups portés par les mots déplacés assénés durant les mois précédents. Il ne sait pas le protéger d' eux deux et ça le tue de le voir souffrir, tout le temps ; parce qu'il est pas à la hauteur, Even. Pas foutu de le faire se sentir safe, de le rendre heureux. La culpabilité le met sur la défensive pourtant, mécanisme qui stimule son exaspération. Il avait rien d'mandé, si ? Nao s'est mis à genoux tout seul comme un grand. Et d'abord, pourquoi il a fait ça ? Ils marchaient déjà sur la ligne, en équilibre sur un fil depuis les semi-confessions échangées quelques soirs plus tôt. Ils n'avaient pas besoin de ça — d'un faux pas compromettant leurs progrès, un pas en avant dix en arrière. Alors c'est la faute à Nao non ? C'est lui- lui qui l'attise et qui n'assume pas et… It takes two to tango, se moque la voix de sa mère dans ses pensées. Il en rougit de honte, d'avoir encore voulu se réfugier derrière ces piètres excuses qui ne cessent de tout gâcher entre eux, encore criblé Nao de tous les torts, même en pensées. Sale habitude qui les bouffe à p'tit feu. Et au fond ce qui le tracasse c'est de ne pas savoir pourquoi- pourquoi ça tourne mal encore. Pourquoi l'escapade si le sino-coréen la vit si mal, s'il n'est pas prêt ; est-ce qu'il croit en avoir besoin pour garder son intérêt ? (Oh, cette sensation Even la connait. Elle a été son éternelle compagne des mois durant tout le temps de leur "arrangement" ; lui a susurré à l'oreille tous les instants auxquels il risquait de tout perdre, comme une épée de Damoclès au-dessus de sa nuque. Elle l'a rendu désespéré et parano, combo perdant. Est-ce que c'est ça aussi, pour Nao ? Even a promis pourtant. D'apprivoiser son cœur, de le capturer, de le chérir, de le garder. Pourquoi Nao ne lui fait pas confiance ? (Il ne pense pas à Cassiopée, à ce que pouvait laisser penser la scène ; elle est pas importante et pas un instant il ne s'aperçoit que ce faux rencard a constitué l'élément déclencheur de la dégringolade)). I’m- I’m sorry, okay ? I didn’t mean it. It was just one stupid unthought-of comment. Il est fatigué, Even. Et démuni et paumé et tellement d’autres choses, mais l’introspection n’est pas vraiment son fort et il ne saurait pas expliquer tout ce qu’il ressent à l’heure actuelle. Les excuses viennent un peu tard, trop tard peut-être, vu le temps écoulé depuis l'EWS et les accusations portées. Elles sortent avec une réticence qu'il s'oblige à ravaler, parce qu'il déteste reconnaître ses torts mais que celui-ci ronge Nao comme une gangrène et que lui aussi, Even, il en souffre. Souffre de le voir se mépriser autant, à cause de lui, à cause de la jalousie ravageuse et agressive que le plus jeune n’a pas su freiner. I'm sorry, il répète dans un souffle, se languissant de l'époque où tout était facile, où il était si facile d'être naturel, spontané, quand ils étaient tous les deux. Maintenant le terrain est constellé de mines qui n'attendent que l'occasion de leur exploser à la gueule et il est- Il est fatigué. Just… hold me tight. La demande le prend de court et il hésite, juste l'instant de trop. Voudrait demander you sure... ? Expression de son hésitation. You look so frail right now, like a damaged porcelain doll. I'm afraid I'd break you if I handle you too roughly. Nevermind lâche Nao défaitiste, les épaules tombant comme s'il portait le poids du monde ou pire : de toutes ses insécurités. Fardeau invisible mais pesant, bagage éprouvant. Even se secoue, le rattrape et enlace sa taille frêle. Si frêle que Nao remplit moins bien l'espace de ses bras qu'auparavant ; Even serre un peu plus fort, tentant silencieusement de le convaincre de sa présence, de sa constance à ses côtés. Mais il est démuni et plus que tout Even n’est plus si sûr de lui-même, plus certain... d'être à la hauteur. Alors lorsque Nao transplane sans mot dire, et le Li le laisse s'enfuir.
Hm ? Grondement sourd contre la surface du pow. Un bras replié sur ses yeux, Even est allongé en étoile sur son lit, sa tenue froissée constituant le dernier de ses soucis, lorsque vient l’appel de Nina. Les premières secondes sont un imbroglio de mots en vrac donc il ne sait quoi faire ; capharnaüm jaune impérial qui frappe les sens comme un soupçon d’hystérie. J’comprends rien à c’que tu- quoi ? Non Nao est pas avec moi, pourquoi ? Inconsciemment, il se fait plus alerte. On s’est engueulés, j’ai dit des trucs qui- j’aurais juste pas dû, Merlin qu’est-ce que j’ai fait ? Il me mettait tellement en rogne, j’ai juste- Yeah I know, il interrompt un peu sèchement, Il t’fout en rage en deux deux et ensuite tu le regrettes ad æternam. Well, takes one to know one, elle persifle entre ses dents en retour, parce que bien que remontée après son meilleur ami, elle ne supporte pas pour autant d’entendre dire quoi que ce soit “en mal” de lui. The fuck do you want ? Even grogne, déjà lassé de cette discussion qui ne semble aller nulle part. Il a disparu- Even se redresse pour s’asseoir, incertain, un feeling désagréable crépitant au creux de sa poitrine. Comment ça disparu ? Je sais pas je l’ai juste- je crois qu’je l’ai perdu- Comment ça perdu ? La panique est contagieuse et il la sent atrophier ses réflexions, flux confus. Genre vous étiez quelque part ensemble ? Tu peux pas perdre quelqu’un- un adulte comme ça- Pas dans ce sens-là ! Il est- il m’en veut et il va tellement mal, t’as rien vu ? Vous étiez ensemble ce soir non ? Si mais- Il a besoin d’toi et ce truc entre vous vous devez le régler, ça prend des proportions énormes Even. S’il te plait, s’il te plait il faut que tu le retrouves et que- Mais t’as une idée au moins d’où il pourrait être ? Il interrompt, sautant déjà à bas du lit pour enfiler le pantalon qu’il avait lâché en vrac au sol. Je sais pas, quelque part où il pourrait être seul sûrement ? elle tente, incertaine, et il grogne un Ah ouais merci, ça m’aide vachement., attrapant les clés de l’appart et sa baguette pour sortir. Elle répète : Faut que vous régliez ça pour de bon, vraiment Even. C’est en train de le foutre en l’air. Et cette fois, loin de protester, il souffle juste : Ok… ok. Promis, j’essaierai de- N’essaye pas, réussis, Nina tranche avec son tempérament de sportive pro, avant de raccrocher ( Il s’passe quoi ? Tu fais la race de bruit t’as vu l’heure qu’il est ? un Mickey endormi apparaît en grommelant sur le pas de la porte de l’autre chambre, frottant la fatigue qui lui alourdit les yeux. Uh, déso babe- j’dois sortir, m’attends pas ok ? il n’attend pas de réponse avant que la porte ne claque derrière lui). Les heures s’égrainent en une course infructueuse tandis qu’il parcourt tous les lieux auxquels il peut penser, sans succès, tout en tentant aussi vainement d’appeler Chang. Nao ? Babe, c’est Even. Réponds-moi s’te plait. Faut qu’on parle, je veux pas te perdre et- (soupire) -rappelle-moi ok ? J’sais pas c’qui s’est passé tout à l’heure, j’sais pas pourquoi ça cloche entre nous à chaque fois mais je peux pas abandonner, j’ai vraiment, vraiment besoin de toi. Faut que tu m’expliques ce qui va pas, je suis sûr qu’on peut arranger ça- on ira mieux j’te promets. Juste- rappelle-moi, dis-moi où te trouver... Il raccroche, respiration hachurée à force de courir et de transplaner non-stop, à deux doigts de s’arracher les tifs tant la patience n’est pas son fort. La dizaine d’appels à Nao n’aboutissant à rien, il tente Min, sans plus de résultat, et puis Jiàn. Il pourrait presque tomber à genou tant le soulagement est intense lorsqu’elle décroche et lui répond d’une voix groggy de sommeil. Hey Jiàn, désolé d’te réveiller à cette heure. T’as pas eu de nouvelles de Nao ce soir ? Non…? Il s’est passé quelque chose ? Non ! Non t’inquiète c’est juste- il s’arrête et se plie en deux, main appuyée sur son genou pour retrouver son souffle, incapable de tout à fait masquer la vérité. Enfin- peut-être, je sais pas, il est juste- je sais pas où le trouver et faut absolument que je lui parle d’un truc alors- t’aurais pas une idée…? Elle reste silencieuse tellement longtemps qu’il se demande si elle s’est rendormie. Y’a un endroit où il m’emmène parfois quand ça ne va pas trop, le Monument à Fish St Hill, tu connais ? On va en balai sur le toit, il lui arrive d’y aller seul aussi je crois- Fuck. Fuck, il vocalise en se passant une main sur le visage, rire jaune sur les lèvres. Je monte pas sur un putain de balai- Y’a des marches aussi, mais bon. 311, si tu te sens d’attaque… A moins que tu ne réussisses à transplaner mais c’est un peu risqué si tu n’y as jamais été avant parce que- Oh c’est bon, il connait les risques des transplanages hasardeux. Ok, il inspire profondément, expire, demande : Ok, je verrai. T’as une autre idée à part ça ? Je suis chez Dylan, enfin- chez toi, et Min et les parents sont sortis aussi alors je sais pas si Nao rentrerait mais... on sait jamais ? Tu pourrais toujours vérifier… y’a une clé de secours cachée derrière une brique descellée : deuxième rangée à droite de la porte, quatorzième brique en comptant à partir du bas. D’ac, j’vais voir à ces deux endroits-là, envoie-moi un quicky si tu penses à autre chose ? Ok. Even ? Est-ce que c’est grave ? Tu veux que je cherche avec toi ? Il est sûr et certain que Nao ne voudrait pas que sa soeur le voie en sale état, et n’hésite donc pas une seconde avant de contrer : Non ça ira, faut vraiment qu’on règle ça seul à seul. D’accord… Ne fais pas de peine à mon frère. Et aussi, dis-lui que je l’aime. Il s’en veut de l’avoir inquiétée, mais ne peut que donner son assentiment avant de raccrocher. Even transplane dans une ruelle proche de celle indiquée par Jiàn et continue à pied jusqu’à la colonne romaine. Il n’a pas pris la peine de retourner à l’appart de Nao pour lui piquer un balai, n’a aucune envie de réitérer l’expérience de son dernier vol, mais grimper les marches deux à deux devient vite angoissant. Le sang déserte les phalanges qu’il enroule trop fort autour de la rambarde, et il s’oblige à ne pas regarder en bas bien que chaque pas en avant lui mette l’estomac en vrac et le submerge de vagues de nausée. Tout ça pour rien : Nao n’est pas là. Le temps de redescendre, son front est tapissé d’une sueur froide, et ses jambes tremblantes le lâchent lorsqu’il atteint enfin la terre ferme, l’obligeant à rester un instant recroquevillé sur lui-même pour attendre que la sensation détestable invoquée par sa phobie du vide se résorbe. T’es où ? Il demande, perdu et incertain, à la solitude qui constitue sa seule compagnie. Mais il n’est rien si ce n’est déterminé, Even, et penser que Nao puisse être dans il ne sait quel état, isolé il ne sait où, à ruminer sa haine envers lui-même- Prochaine destination : l’appart des Chang. Cette fois, il peut transplaner directement sur le perron, pour y avoir été à une reprise avec Nao (seulement parce qu’il avait eu l’assurance que la mère du chinois n’y était pas ; c’est fou comme il stresse en sa présence). Trouver la clé n’est pas bien difficile, il n’hésite pas à tirer sur la brique indiquée pour l’arracher à son carcan et l’objet de sa quête se trouve juste là, sur l’ouverture de ciment froid qu’il dévoile. Comme dans ses souvenirs, la serrure résiste, finit par céder, et la porte s’ouvre dans un grincement hésitant alors qu’il rentre sans trop d’assurance, mal à l’aise de se pointer en l’absence de tous les occupants. Babe... ? Il appelle tout bas, trop bas pour que quiconque risque de l’entendre, parce qu’il ne pense pas le trouver là. Mais… Even se fige en constatant le bordel qui règne à l’intérieur. Table basse de travers, verres fracassés au sol comme s’ils avaient chuté de l’étagère ouverte, c’est bien trop atypique des Chang pour être normal. Et puis il perçoit en entrant l’odeur de fumée qui prend à la gorge, en provenance de l’étage, et l’eau stagnant sur les marches d’escalier- de l’eau partout. NAO ? il crie cette fois en grimpant quatre à quatre, manquant à deux reprises de se casser la gueule en glissant et pataugeant avec déplaisir dans cet élément qui n’est pas le sien. Nao t’es là ? Il n’obtient pas d’autre réponse que le crépitement subtile de flammes contrôlées qui engloutissent avidement quelque chose, perçoit la palette dansante d’orange et de jaune avant même de la voir : il est bien là, son Nao, recroquevillé au pied de la baignoire qui déborde, robinet laissé négligemment ouvert. Il est trempé et tremble de tous ses membres et, de sa baguette, fait un feu de joie d’objets et parchemins qu’Even met un instant à reconnaître. Nao... il appelle à nouveau. Le regard vide du plus vieux finit par se poser sur lui, trouble d’abord comme s’il regardait à travers lui ; puis il se fixe, le capte, et le beau visage de l’homme qui occupe toutes ses pensées se froisse de détresse. Bébé, qu’est-ce que tu fais ? Je t’ai appelé- je t’ai cherché partout. Avec Nina on était super inquiets- il bafouille en l’approchant, vidé, pour se laisser tomber à ses côtés, à genoux, incertain. Et lorsqu’Even répète : Qu’est-ce que tu fais ? Nao s’effondre. I- I dunno, il ânonne, mâchoire claquant de froid. Even étouffe les flammes d’une main et enroule solidement ses bras autour des membres frigorifiés du plus vieux, nullement réchauffés par le cimetière de souvenirs plus en cendres qu’intacts jonchant le sol trempé. Parmi les parchemins méconnaissables, Even devine des traits familiers qu’il a tracés dans une autre vie, des dessins et peintures offerts à Nao quand tout était encore facile, et son coeur se serre. I just wanted everything- my heart, my head- to stop hurting… I’m so sorry, Nao plaide dans un sanglot étranglé par ses paumes, So fucking sorry about everything. Even ne parvient pas à le regarder. Mais ses mains se crispent sur les avant-bras hérissés de chair de poule du Chang, et il se détache brièvement pour ôter son propre blouson et l’enrouler à l’intérieur. Come on, come here, il offre en rapprochant leurs corps, calant la tempe de Nao contre son coeur, cherchant à apaiser son souffle court et inégal. L’autre résiste d’abord, finit par abdiquer avec réticence ; rigide comme une statue de pierre. It's okay, Nao. Breathe in, remember ? Good. And now a big breath out, yeah, just like that. L’air exhalé se perd dans une plainte entrecoupée de hoquets qu’il ne parvient pas à refouler, étranglé par ce qu’Even reconnaît être une crise d’angoisse. It’s too much, I can’t bear it anymore, I-, il suffoque, et Even le berce lentement. Ça ne lui ressemble tellement pas, de s’écrouler ainsi. Lui qui habituellement masque tout derrière un sourire assuré, des fêtes effrénées ou une façade de marbre. Ce n’est que la deuxième fois qu’Even le voit dans un tel état mais il a eu l’occasion de fouiller les forums sorciers et moldus depuis, de chercher des recommandations et des astuces pour ne plus se sentir impuissant face à sa détresse. Il appuie sa joue contre le haut du crâne de Nao pour l’envelopper tout à fait, qu’il se sente soutenu en dépit du gouffre menaçant de l’engloutir. #4 sur sa fameuse liste 7 Weird Ways To Handle A Panic Attack That Can Actually Work : distraction tactile. Take a deep breath, Nao, il exhorte à nouveau dans un murmure, mais l’interpelé est trop loin déjà pour réellement l’entendre. Even prend son poignet, frottant le tissu rapiécé de sa veste contre l l’épiderme exsangue. Here, feel the jacket ? It's scratchy, right ? Quelques secondes de silence, puis un : Yeah, à peine audible, voix serrée ; un battement de coeur, puis hémorragie lacrymale à nouveau, sanglots redoublant de vigueur. An-d I don’t want to be like th-this. I can't deal with all this pain anymore, with a-all this feeling of worth- worthlessness- Shh, here, feel that plant leaf ? Il demande après avoir attiré jusqu’à eux l’une des plantes décorant la salle de bain au coeur de laquelle vert et bois clair s’associent en un duo apaisant. And I hate to sleep alone, I hate when you’re not there, what if we never- Doesn't it feel like rubber ? Les doigts de Nao restent d’abord inertes dans sa prise, avant de se crisper légèrement autour des feuilles qu’il lui fait toucher, redécouvrant maladroitement leur texture. Cold, hm ? Cette fois, il a déplacé en douceur la main docile pour la placer contre le carrelage trempé. Puis la relève, cette fois pour l’enrouler autour de la chaleur de son propre cou, frémissant comme toujours au contact du Chang. Warm and smooth ? Il sent Nao s’arracher peu à peu à la boucle de panique qui lui noue le cerveau, s’extirper du cercle vicieux de ses pensées toxiques. Pas d’autre réponse que des reniflements occasionnels, mais le corps appuyé contre lui a pratiquement cessé de trembler. And this dead rat, il continue en faisant Nao toucher les chaussettes qu’il avait enfilées en rentrant chez lui, des trucs épais et réconfortant mais laissés un peu hirsutes par les sortilèges de lavage décapants de Daxia Li. Le sportif arracha brusquement sa main à la prise d’Even, de dégoût, faisant naître un ricanement. I’m just kidding. Fucker, vient la réplique éraillée. Ses sens retrouvés, Nao se détache de lui et s’assoit droit, paralysie nerveuse retombée et membres gourds, presque inertes. Pas tout à fait remis, mais en état de parler au moins. Nao, what happened ? Sa lèvre inférieure, rougie et enflée d’avoir été malmenée, s’avance et tremble légèrement en une moue boudeuse rapidement ravalée tandis qu’il essaye de remettre en place sa façade imperturbable. Échoue. First you say you wanna keep on trying until you find my heart. Il s’arrête, mais Even n’intervient pas. Then you’re out with another pretty girl, all dressed up for her, laughing and having a good time and I- (rire désabusé) I knew it was gonna happen, it's stupid that I'm surprised. Wait what ? You talking ‘bout Cassiopée, the girl from earlier ? So that’s her name, Nao crache avec une rancoeur qu’il n’avait pas du tout laissé percevoir au restaurant. Ses yeux sont rivés sur ses poings crispés entre ses genoux relevés. No no no it’s not like that at all ! I was just- supposed to entertain her so she'd put in a good word for my father with her daddy. The old man needed the support for some project, I don’t even know what that’s about. But it’s strictly business, like, I’ve been paid for this and all. Il étend une main vers Nao pour saisir la sienne, geste lent pour ne pas le braquer. You’re the only one I’d willingly take out to a fancy restaurant. Cette fois, Nao hoquète un rire qui en est vraiment un. You’d like it ? To go on a date with me ? Il cherche son regard, parvient à le trouver à travers les mèches d’argents foncées par l’eau, mais perd aussitôt le contact lorsque Nao détourne la tête. You’re too good for me. Again with the nonsense. Fuck, Nao ! That’s not true. It is. It’s true. You’re hardworking and kind and you’ve got dreams and- And you’re a successful quidditch player about to become internationally famous. Come on babe… do you know me at all ? You're my only ambition. Le silence s’étire, chargé des réticences de Nao, et Even est désespéré de les contrer. The only reason you wouldn’t want anything further for us is because you think you’re bad for me ? Haussement d’épaules du plus vieux. Look at me. I’m such a mess- But you still like me, il persiste. Silence. Puis, dans un souffle : I don’t. Even en oublie de respirer. La douleur qui lui comprime la cage thoracique va juste- au-delà de tout ce qu’il a pu ressentir jusqu’à présent. W-what..? But- I don’t like you. Even- Nao relève le menton pour le transpercer de ses yeux fatigués, mais pleins d’assurance. You found it- my heart. And I think I’m- I know I’m… in love with you, Jiélùn. Et juste ainsi, le monde recommence à tourner sur son axe à une vitesse folle, dans un arc-en-ciel de couleurs qui lui donne le vertige. ... you are ? il répète stupidement, peinant à y croire. I am. Oh Merlin- But it’s not everything. You gotta understand that- it’s not enough. I’m not enough. I’d be a burden- Nao. Don’t say that. Il l’embrasse du regard dans son ensemble, de ses épaules affaissées en une posture défaitiste à sa mine épuisée, ses yeux mi-clos. Les réticences sont tenaces, profondément ancrées. I’m not as strong as you think I am. Every time I lost someone in my life, I bid farewell to something with them, something taken from deep within me, until I became empty, devoid of anything good to share. Low on self-esteem, running on fake smiles. I can’t deal with one more complicated relationship. There’s so many things we’ve left unsaid, things that never stopped to hurt. Like that time, when you called me while fucking that guy- I still wonder. Who was it ? Why did you do that to me ? That was so fucked up, Even- I know and I’m so sorry babe- I wasn’t thinking straight. You said you didn’t want anything to do with me anymore and it hurt so much- What ? That’s not what I said... Yes, it is, il contre durement, le coup porté encore douloureux à avaler même après tout ce temps. Rancunier, much. You asked me to leave you alone, to give you space. Yeah, so I could sort things out and come back to you later- What ? We’re talking ‘bout the quickies from that night, right ? I said I didn’t want us to end like this and- and other things but you- you told me to fuck off and went straight to someone else. That’s not what happened at all ?? Check for yourself, il ordonne, agité et impatient et agacé, pêchant son pocketowl dans sa poche pour remonter jusqu’aux douloureux quickies de cette fameuse nuit. i want you to leave me alone, i want to get my shit together. Just gimme some space. I want you to be happy, I hope you’re okay. See ? Can I summon mine ? Even lui lance une œillade dubitative, mais lui passe sa baguette pour qu’il attire d’un Accio son propre pow, qui émerge d’il ne sait où. Some of my texts are missing. Look. Et il ne le croit pas, ne le croit pas jusqu’à les voir de ses yeux. i fucked up so bad, i know you dont wanna be bothered right now 08:01 PM but i need to hear your voice 08:01 PM to see you 08:02 PM it hurts just to think about you 08:02 PM i can’t do this anymore 08:03 PM i want you to leave me alone, i want to get my shit together 08:03 PM just gimme some space 08:03 AM but I dont want us to end like this 08:03 PM i dont know what i really mean to you 08:03 PM hell i dont know shit 08:04 PM i want you to be happy 08:05 AM even if i cant be with you 08:05 PM im sorry i didnt take you on dates and do all the dorky stuff 08:06 PM i want you to be happy i swear 08:07 PM i lied to you, we were everything, you mean everything to me 08:08 PM i hate that i can’t stop missing you 08:08 PM the other night i dreamt i held you in my arms i know it wasnt real but you were so 08:09 PM painfully 08:09 PM r e a l 08:10 PM i wanted so badly for it to be real 08:10 PM i hope you’re okay 08:11 PMI never- I never saw those... And I never got some of yours neither, Nao commente tout bas, son doigt faisant défiler les messages qui s’affichent sur le pow d’Even, révélant des quickies stoppés par la tempête magique qui faisait rage cette nuit-là. Even grogne en laissant lourdement retomber l’arrière de sa tête sur le rebord de la baignoire. Thanks for nothing, storm... Il reste un instant à digérer l’information sans rien ajouter, toute cette douleur infligée inutilement faute de s’être compris. Ce n’est qu’au bout d’un long moment qu’Even rassemble l’énergie de tenter : I love you too. All of you, so, so much- But- I’ve seen it all, right ? How beautiful and how broken you are. Strong and vulnerable. Now I know it and I don’t mind, I still want you. Still feel lucky to have you. So you don’t have to be afraid of disappointing me or- losing me. I’m not leaving anytime soon. Cette fois, Nao ferme les yeux comme si ses mots étaient douloureusement- bons à entendre. Alors il s’accroche à sa chance, enroule ses doigts autour de ceux du chinois. Please- just one date. Go on one date with me. Nao le fixe, lèvres entrouvertes. Confus. Just one date ? il répète, et Even acquiesce d’un mouvement de tête. Just one. And if you’re still adamant after that, then I’ll leave you alone. Promise. Nao prend tant de temps pour lui répondre qu’il en perd presque espoir, mais finalement, finalement : Okay. Les traits d’Even s’illuminent d’un sourire qui éclabousse les inquiétudes marquant ceux de Nao, lui arrachant à lui aussi un rictus un peu grimaçant, mais présent tout de même. Okay. But if it doesn’t work out, it doesn’t work out. Deal. Il est confiant. Il leur faut juste… réussir à passer une soirée parfaite. A ne pas se battre, pour une fois. Et à ne pas s’insulter. Il ne sait pas vraiment s’ils en sont capables, mais il veut y croire, malgré la peur qui vacille encore dans les prunelles de Nao. Il passe une main à travers les mèches grises, les rejetant en arrière. Se lève sans un mot pour fouiller les placards en quête de serviettes propres, revient vers Nao pour le tirer d’une main vers le haut et le faire se lever. La jacket chute sur le sol encore mouillé et Even la remplace par le drap de bain, qui engloutit comme un wrap la silhouette de Nao. Il lui frotte les cheveux, puis les épaules, puis lui embrasse le front et le soulève du sol, un bras derrière ses épaules et l’autre sur les genoux ; le laisse le guider en direction de sa chambre et, après l’avoir débarrassé de ses vêtements humides et blotti sous la couette, lui demande de dormir le temps qu’il s’occupe du bordel. Tout ira mieux demain ; il veut vraiment y croire. |
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