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sujet; i'm a ruin (azela) |
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« Magne-toi un peu, Vince ! » Tu déboules dans la rue du Relinking, la gorge en feu à cause de ta course, crachant de la buée comme le Poudlard Express. Tu dérapes juste sous la fenêtre de ta chambre d’où pendouille des draps attachés les uns aux autres, pour te permettre de sortir la nuit sans emprunter la porte du magasin ; tu te doutais que ton père avait le sommeil léger, ces temps-ci. Une fois encore, tu étais sorti toute la nuit, et rentrais seulement aux aurores. Cela se produisait de plus en plus souvent, ces derniers temps. Au départ, c’était simplement des nuits blanches que tu passais à rôder dans ta chambre, à spammer le msn de messages tous plus décousus et naïvement engagés les uns que les autres. Et puis, peu à peu, tu t’es dit qu’il serait peut-être temps de rentabiliser tes heures de veille. C’est là que tu avais commencé à sortir en cachette. A vaquer tout seul, commettant de petits méfaits, revenant le lendemain sur les lieux du crime pour te délecter des témoignages tous plus tirés par les cheveux les uns que les autres. Et puis, les Shadow Moses avaient mis la main sur toi et tu ne t’étais pas fait prier pour leur être utile, quitte à jouer les larbins, les premières fois, à mon grand damne.
C’était quand même fort que, malgré ton sale caractère, ils ne t’aient pas encore viré, et ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé. Pourtant, ça y allait tellement en menaces et en remontrances que tu aurais même pu commencer à regretter les leçons de morale de ton père. Mais non, il avait fallu que tu t’accroches comme une moule à son rocher par un jour de tempête. Tant et si bien que tu rattrapais tes heures de sommeil à ton bureau, à l’accueil de l’échoppe, quitte à rater des clients, piquant du nez sur ton pocketowl, entre deux scrolls. Tu avais quelques procès de retard, mettant un peu moins de coeur à l’ouvrage, depuis que la tendance du moment était la découverte du secret magique par les moldus. Tu prévoyais d’écrire quelque chose à ce propos, mais tu ne savais pas encore quelle position ferait le plus de bruit, et donc le plus de rescrolls. C’est que tu commençais à avoir une réputation à tenir, à force de troller le reste du monde magique, il y avait des gens qui comptaient sur toi, que tu te vantais…
Tu étais donc remonter en catastrophe dans ta chambre, avais fait semblant de rester assoupi jusqu’à ce que ton père vienne machinalement frapper à la porte pour te réveiller. Encore habillé, tu avais seulement changé de tee-shirt afin que l’illusion soit parfaite, malgré tes cernes gris de quelques pieds de long sous chaque oeil.
Viktor était sorti faire quelques courses et t’avait laissé la surveillance de la boutique. Autrement dit, c’était le moment idéal pour faire une sieste, les pieds jetés sur le bureau, les mains enfoncées dans les poches de ton infatigable veste de survêtement. Tu roupilles quelques minutes, lorsque le vibreur de ton POW te tire de ton fébrile sommeil. Les messages fusent, comme quoi, on observerait de plus en plus de moldus s’aventurant autour du Chaudron Baveur et ah! tiens, le compte rendu d’un nouveau procès venait d’être publié, ayant eu lieu quelques jours plus tôt. « Ils passent encore des gens en jugement ? » que je demande, incrédule, en lisant par-dessus ton épaule. « Ah bah oué, sinon, c’est pas drôle ; ils vont tous y passer, hein, jusqu’au plus p’tit gratte-papier qui a renversé du café sur la robe de Tu-Sais-Qui. » tu ricanes et siffles en découvrant la photo jointe à l’article. « Mazette ! Té-ma un peu le gratte-papier~ » Je lève les yeux au ciel, à croire que, si tu avais été le juge de toutes ces affaires, n’auraient trouvé grâce à tes yeux que les jolies nénettes, peu importe leur tableau de chasse.
« Alors attends un peu… qu’est-ce qu’elle a fait, celle-là… ? C’est une… ‘runiste’ ? Merlin, c’est quoi ça encore, comme job à la noix ? Elle chasse les Joncheruines ? » que tu blagues, en même temps que de commenter ta blague aussitôt sur msn. « … Tu as eu des cours de lecture de runes, je te signale… » « Ah ouais ? Et bah moi j’te signale qu’j’ai pas fait trois ans à Poudlard, donc si c’est pas resté, c’est qu’ça devait pas être si important… ça doit être un truc bidon genre divination, ça encore… y’en a vraiment qui en font leur job ? » « Eh… Arnie… » Si j’avais été plus consistant, j’aurais pu t’avertir discrètement d’un coup de coude que la chasseuse de Joncheruines en question se trouvait sur le pas de la porte, Merlin seul sait depuis combien de temps depuis le début de la conversation. « Woh, eeeh, bienv’nue à R’linking, mam’zelle… Firefly, c’bien ça ? » que tu demandes, sans te départir d’un sourire commercial composé en catastrophe.
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WIZARD • always the first casuality Azela Firefly | Première semaine après le procès. Encore surveillée. Encore traquée. Encore fautive auprès de certaines personnes. jugement encore commenté par quelques profanes. Son visage était auparavant inconnu par tous, ou selon quelques proches elle était une couturière. Aujourd’hui, les juristes et autres journalistes pouvaient mettre un nom sur ces yeux, une identité sur ce personnage, et pouvaient se permettre de dévorer un nouvel os qui ne durera à peine quelques jours tant la popularité d’azela laissait à désirer. heureusement qu’elle ne possédait pas un certain renom d’ailleurs, les choses auraient pu être bien pires. Elle n’a pas prévu d’aller à la prison ce matin, ni cette après-midi d’ailleurs, même si elle se languit de connaitre l’évolution de son histoire avec le forçat. Peut-être que s’il savait qu’elle avait été jugée il serait calmé, ou peut-être serait-il davantage en colère en apprenant que les personnes qui étaient là pour le défendre et la blâmer n’ont pas obtenu gain de cause.
Elle soulève la manche de sa tunique, regarde un moment le dessin qui a vieilli depuis le temps qu’elle le porte sur son avant-bras. Ce n’est pas comme cette maudite rune qui ne s’effacera jamais. La runiste a pris rendez-vous avec un tatoueur différent de celui qui lui avait fait cette merveille. Il a fermé. Le propriétaire a préféré fuir plutôt que de rester dans un conflit qui ne le concernait nullement. Il a eu raison. Alors ce sera à relinking qu’elle se rendra. Elle ne sous-estime pas la compétence de ce salon, mais elle est déjà pratiquement certaine qu’il ne pourra égaler l’ancien endroit où elle se rendait.
Azela enfile une veste et laisse son regard se perdre sur le miroir à moitié en train de se casser la figure. Si elle avait perdu l’habitude de sourire, aujourd’hui tout est pire. Elle n’arrive plus à décrocher son esprit de tout ce qui s’est passé en si peu de temps. L’attaque, les blessés, le loup, le procès. La brune n’a jamais eu le teint aussi pale, les yeux aussi mornes. Elle se tourne vers la sortie de son appartement, qu’elle peut à peine payer ces temps-ci, et sort de chez elle, accompagnée de ses gorilles, dévalant les marches comme si elle cherchait à les semer pour être tranquille. Plus que six jours. plus que six jours à être surveillée.
L’air est désagréable à londres aujourd’hui. Il a fait sec toute la nuit pourtant le temps y est pluvieux ce matin, et frais, trop frais. Le genre de température qui donne envie de trembler jusqu’à ce qu’on ait trop mal au dos pour bouger. Elle couvre son cou de sa main avant de pénétrer enfin seule dans le salon presque surchauffé. Un garçon est partagé entre la sieste et la navigation sur le net et il semble couler quelques mots incompréhensibles. En temps normal, azela aurait tenté d’écouter pour prendre la personne au dépourvu. Mais elle n’a pas envie de porter trop d’attention aujourd’hui. Peut-être parce que son esprit est suffisamment tourmenté ou du moins éteint. L’homme derrière son comptoir ne semble pas l’avoir vu entrer et la jeune fille oublie presque les politesses. On pourrait croire qu’elle dort sur place avant que l’éclat soudain de son hôte ne la fasse sursauter.
Elle recule d’un pas alors que ses yeux se plissent sous un air naturel méfiant. Elle tend à peine sa main vers le gosse pour le saluer. Elle a cette fâcheuse impression qu’il est en train de la juger pour ce qu’elle a fait, alors qu’il y a davantage de chance qu’il connaisse à peine son nom. Ce n’est pas pour lui déplaire, mais sa tendance à trop douter des gens est comme un piège qui se referme un peu plus sur elle à chaque instant. « - c’est ça. » son visage n’est pas très accueillant d’autant plus qu’il est sans cesse accompagné de ces grands yeux glacés et de ce teint maladif. « - j’avais rendez-vous. » finit par lâcher azela futilement en montrant l’objet de sa venue. « - j’ai besoin de quelques retouches. La remise en forme annuel quoi. » elle s’arrête là pour divulguer son tatouage. Ce serait fâcheux qu’il tombe sur thurisaz qui trône au-dessus de son coude.
« - vous êtes le tatoueur ? » osa demander la jeune femme dans un ton faussement poli et plutôt inquiet. Il a plus l’air d’un garçon qui nettoie les pistolets qu’un artiste. Mais elle espère se tromper. Le salon est désert, et elle n’a pas vraiment envie de s’éterniser à l’extérieur. Elle plante nerveusement ses mains dans ses poches alors que ses yeux se baladent sur le comptoir, l’agenda fermé. Elle affiche alors un rictus, pointant le cahier du menton « - vous avez l’habitude d’apprendre le nom de vos clients ? » |
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