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sujet; we survived, but it's not a happy ending (kataliz)

HERO • we saved the world
Katherine Atkins
Katherine Atkins
‹ inscription : 14/03/2017
‹ messages : 44
‹ crédits : captain.
‹ dialogues : #
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‹ gallions (ʛ) : 2563
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« Vous devriez attendre encore un petit peu, cette visite risquerait de raviver en vous des souvenirs assez désagréables. » Face à Isabel, sa conseillère, Katherine ne put s’empêcher de retenir un rire nerveux. « Des souvenirs désagréables ? Vraiment ? » Elle laissa son regard se balader un peu partout dans la pièce et lâcha un soupir. « Vous pensez peut-être qu’ici, on est mieux ? » Les conditions de détention à Azkaban s’étaient nettement améliorées ces derniers mois, tout comme le quotidien de nombreux sorciers maintenant que la guerre était terminée. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde et ce détail rendait Kate particulièrement amère. « Les souvenirs désagréables, comme vous dîtes, ne se sont pas uniquement construits à Azkaban. » Chaque instant loin d’Elizabeth, à l’imaginer enfermée dans une cellule de cette prison imprégnée de magie noire lui était désagréable. Passer la nuit dans le confort de leurs locaux sobrement équipés, profiter d’un repas chaud ou avoir à sa disposition toute une poignée de bénévoles prêts à améliorer leur quotidien n’allait pas l’aider à se créer de nouveaux moments de bonheur. Katherine ne comptait pas s’en créer d’autres sans Elizabeth, de toutes façons. « Et sans vouloir vous manquer de respect, ce n’est pas un sourire chaleureux ou de jolies paroles qui vont aider à oublier le mal déjà commis. » Elle haussa les épaules, attrapa son dossier et quitta la pièce. « Merci d’essayer, Isabel. » Sa conseillère lui sourit, compatissante, et malgré tout ce que Kate pouvait dire, ça lui réchauffait le cœur d’avoir une personne aussi attentionnée à ses côtés.

Un auror s’était chargé de l’escorter jusqu’à la prison. Avant la guerre, il lui était arrivé quelques fois de se rendre à Azkaban pour raisons professionnelles. Les lieux s’étaient nettement améliorés depuis, elle l’avait ressentie en tant que détenue, mais la salle d’attente pour les visiteurs bénéficiait d'un confort étonnant, presque affligeant. « Madame Reinhart, nous allons procéder à quelques vérifications avant de vous diriger vers la bulle de visite. » Elle hocha la tête, dut se faire du mal pour ne pas se laisser emporter par une énième crise de colère à la simple évocation du nom Reinhart. Etre encore aujourd’hui l’épouse d’Adam la rendait folle. Une fois dans la bulle, le sortilège de protection, celui dont ils parlaient dans le petit guide distribué à son arrivée, se généra autour d’elle. Katherine ne cachait rien de dangereux sur elle mais elle avait besoin de mettre en évidence un objet en particulier sur sa veste. « Très bien. Un gardien s’occupe de diriger Elizabeth Atkins ici au plus vite. » Puis l’auror quitta la bulle. Katherine jeta un œil sur la ‘pièce’, remarqua la petite caméra placée en hauteur et tourna en rond le temps qu’Elizabeth n’arrive.

Quelques minutes plus tard, la voilà devant elle, s’efforçant de sourire pour ne pas l’inquiéter, probablement. Mais Kate n’en fit pas de même. La mine grave, elle ne pouvait détacher son regard de sa jumelle : le visage marqué par la fatigue, son cœur se serra en la voyant dans cet état. Et elle finit par s’en vouloir encore plus. Le sortilège se généra également autour d’Elizabeth et lorsque le gardien s’en alla, la bulle s’éleva doucement dans les airs. Elle la traversa à grands pas pour la prendre dans ses bras, lui transmettre toute la force qu’elle avait pour rendre son séjour ici plus supportable. « Je suis désolée, Lizzie… » Désolée d’avoir échoué, de ne pas avoir su te protéger, de t’avoir laissée partir… Elle la serra un peu plus fort. « Tellement désolée. » Elle ne voulait pas lui demander comment ça allait, parce que la réponse était évidente. Pour être passée par là, Katherine savait parfaitement que ce n’était pas évident. Rester fort, ne pas se laisser sombrer, se raccrocher aux souvenirs heureux, tant de choses qui étaient encore plus difficiles de suivre dans un cadre comme celui-ci. « Tu n’aurais pas dû faire ça… Pourquoi t’as fait ça ? » Toujours dans les bras de sa jumelle, Katherine était incapable de la remercier pour cet acte plutôt courageux et tellement noble. Elle s’était sacrifiée pour rétablir la vérité, pour l’alléger d’une peine qu’elle ne méritait pas. Mais Elizabeth non plus ne méritait pas un tel sort… Elle prit place sur la chaise et posa les avant-bras sur la table. Les mains liées, cette situation l’exaspérait. Elles n’étaient pas censées se retrouver à Azkaban, ça n’avait jamais fait partie de leurs plans.

Rentrée 1981, Poudlard – Avançant fièrement dans les couloirs de Poudlard, Katherine s’apprêtait à rendre une visite de dernière minute à Elizabeth. Il leur restait quelques minutes avant la cérémonie de répartition des premières années et elle était persuadée que Lizzie était encore dans la salle commune des poufsouffles. Elle avait emprunté le chemin menant jusqu’aux sous-sols et suivit ce fameux couloir débouchant sur la pile des tonneaux marquant l’entrée de leurs appartements. « Te voilà enfin ! » lâcha-t-elle en voyant Elizabeth débarquer, cachant difficilement son impatience. « Kate ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? » Katherine attendait toujours avec ferveur l’arrivée des nouveaux élèves à Poudlard et toutes les festivités autour de la rentrée. En temps normal, elle serait déjà installée depuis une bonne demi-heure mais le besoin de voir sa sœur était trop important. « Je voulais que tu sois la première à être au courant. » dit-elle un sourire radieux aux lèvres. Elle montra alors rapidement le badge accroché sur sa robe de sorcière, sur lequel on pouvait lire la lettre P. « Enfin… dans les premières. Puisque bien-sûr, avant toi, il y a eu le professeur Flitwick et puis les préfets-en-chef et voilà, maintenant toi ! » Alors que Kate marchait tranquillement, Elizabeth semblait bondir de joie tout autour d’elle. « J’en étais sûre, félicitations ! » Kate cherchait sans cesse à faire ses preuves, elle voulait se dépasser un peu plus chaque jour, repousser ses limites, montrer qu’elle était capable de grandes choses. Elle n’acceptait pas l’échec et se devait de réussir, de remplir ses objectifs un à un. Accéder au poste de préfète faisait partie de ceux-là. Elle en était fière, c’était le résultat d’années de travail et de comportement exemplaire mais également un gage de confiance. Son directeur de maison l’avait jugée apte à remplir ce rôle et Kate ne voulait pas le décevoir. « Et pour la salle de bain des préfets, ce n’est pas la peine d’essayer ! » lâcha-t-elle en rigolant, alors qu’elles rejoignaient la Grande Salle ensemble, plus complices que jamais.

La position dans laquelle elle se trouvait la rendait presque honteuse. Pourquoi avait-elle le droit d’être libre pendant qu’Elizabeth restait enfermée ? Qu’avait-elle fait de plus que sa jumelle pour avoir ce privilège ? Ou que n’avait-elle pas fait plutôt ? Ce jour-là, ça aurait pu être elle. Katherine aurait pu assister à l’exécution des rebuts et subir un lavage de cerveau à la place d’Elizabeth. Il avait fallu que sa tombe sur sa sœur… Le hasard avait choisi de l’épargner elle, et de la laisser poursuivre son chemin dans cette guerre en restant maîtresse de ses actes. Elizabeth n’avait pas eu le choix. On l’avait privée de sa liberté avant même qu’elle ne se retrouve derrière les barreaux ici. « C’est drôle, quand même… » commença-t-elle la tête baissée, les yeux fixant ses mains qu’elle liait et déliait sans s’arrêter. « Tu te rappelles de notre cinquième année ? Quand on m’avait promue préfète ? » Elizabeth avait peut-être oublié ce petit moment qu’elles avaient passé ensemble. Leurs souvenirs étaient si nombreux que celui-ci s’était probablement perdu dans la masse. Et la guerre qui faisait rage à l’époque rendait ce petit plaisir complètement puéril, beaucoup moins important. « Je me sentais tellement fière… C’était la première fois qu’on reconnaissait mon travail. » Elle avait surtout la sensation de se sentir utile, enfermée au château pour sa propre sécurité et jugée inapte au combat car trop jeune. Avant d’entrer dans la bulle, elle avait pris soin de mettre en évidence ce nouveau badge sur sa veste, puisqu’il lui aurait été impossible de fouiller dans ses poches ou encore dans son sac – réquisitionné à l’entrée – pour le récupérer. Elle pointa du doigt le petit objet aux couleurs dorées. « J’aimerais ressentir cette même fierté en portant ça, mais ce n’est pas le cas. » La première fois, c’était un employé du Ministère qui le lui avait rapidement accroché à la poitrine. Le protocole, sans doute. Katherine s’était empressée de le retirer une fois éloignée de son bureau. Et c’était seulement la deuxième fois qu’elle l’emportait avec elle. « Même si l’Ordre de Merlin ne vaut plus rien aujourd’hui, t’aurais dû le recevoir également. » Sa voix était emprunte de reproches, légèrement brisée. Dans tout ce qu’elle avait entrepris jusque-là, Kate n’avait jamais été seule. Liz avait été présente à ses côtés pour la soutenir, pour la compléter et c’était bien parce qu’elles formaient ce duo fusionnel que leur mission avait pu être envisageable. « C’est la moindre des choses. Pour tout ce que tu as fait, tout ce que tu as subi… » Elizabeth avait souffert tout autant que les supposés héros de guerre, si ce n’est plus. Leur gouvernement avait une manière étrange de la remercier pour les services rendus. « Les journées ne sont pas trop longues ? » Katherine se sentit encore plus honteuse, à monopoliser leur temps de conversation, se lamenter alors qu’elle n’était pas celle qui souffrait le plus, dans cette bulle. « Tu ne purgeras pas ta peine. C’est insensé. » Toutes ces années d’enfermement alors qu’elle avait été victime d’un des plus grands complots de l’histoire sorcière lui paraissait complètement fou. La raison allait leur revenir, tôt ou tard, et ils allaient reconsidérer toutes ces peines injustement distribuées. Katherine allait faire en sorte que ce soit le cas, que justice soit enfin rendue, que tout leur combat en vaille enfin la peine.
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PRISONERS • bloodstains on the carpet
Elizabeth Atkins
Elizabeth Atkins
‹ inscription : 07/10/2016
‹ messages : 165
‹ crédits : mathy.
‹ dialogues : #669966
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‹ âge : trente-huit ans
‹ occupation : ancienne juge à la cour de justice magique
‹ maison : Hufflepuff
‹ scolarité : septembre 1977 et juin 1984.
‹ baguette : est en bois de frêne, contient un crin de licorne et mesure 31 centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3013
‹ réputation : je suis mystérieuse, que je ne sais pas ce que je suis, ni ce que je veux. A une époque j'étais tant de choses, mais à présent, je ne suis plus rien. Ils ne parlent plus de moi, et c'est tant mieux.
‹ faits : j'ai travaillé pour l'Ordre du Phénix ; à mes yeux, ma sœur est morte ; j'ai subi un lavage de cerveau après l'exécution des rebuts à cause de mes penchants insurgés ; après ça, j'ai changé de camp et me suis alliée au Magister avec l'ambition de devenir Mangemort ; après l'accident de St-Mungo les manipulations du brainwashing se sont déliées et j'ai commencé à retrouver mes souvenirs ; je me suis battue aux côtés des Mangemorts pendant la bataille finale et ai tué un insurgé avant de fuir ; en découvrant un article sur l'emprisonnement de ma soeur - vivante - j'ai décidé de me livrer aux autorités et me suis retrouvée en prison
‹ résidence : une cellule partagée avec eirene mayfair à azkaban
‹ patronus : une colombe mais aujourd'hui, je n'arrive plus qu'à produire une lueur argentée tremblante
‹ épouvantard : un insurgé sa baguette pointée sur moi et le corps de ma soeur derrière eux.
‹ risèd : mon propre visage, tout du moins celui de Kate, car nous sommes parfaitement semblables et que la revoir est la chose que je désire le plus.
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Prostrée sur son lit, le regard baissé sur le sol pavé, à l’endroit même où naissaient les barreaux métalliques de sa cage, Elizabeth fouillait encore et encore dans son passé, en espérant comprendre … Plus elle s’aventurait sur ces chemins tortueux et plus elle avait de regrets. Celui d’être partie en mentant à Eirene, celui de ne pas avoir revu Kate avant de faire ses aveux, celui d’avoir été égoïste durant tout ce temps alors que sa sœur jumelle souffrait à Azkaban à sa place. Elle était responsable de tout ça, de cette douleur qui s’était répandue autour d’elle, de cette souffrance, de cette absence … Elle pensait avoir fait le bon choix en fuyant la bataille. Elle pensait connaître toute la vérité sur la mort de sa sœur. Mais tout n’avait été que mensonges et illusions. Elle avait été faussement trahie par sa propre conscience. Elle s’était laissée avoir par sa stupide naïveté. Comment pouvait-elle encore se faire confiance ? Ses sentiments, ses pensées, ses souvenirs … Etaient-ils vrais ou n’était-ce qu’une réinterprétation malsaine de ce qu’ils avaient été ? Sous l’effet des gaz nocifs de St Mungo, elle pensait avoir retrouvé un peu d’elle-même. Sous la forme de flashs, ses souvenirs revenaient, différents, modifiés ; comme si tout ce temps, elle n’avait vu sa vie qu’à travers un filtre. Tout ceci était incompréhensible, invivable, insupportable. Chaque jour qui passait était une nouvelle épreuve, un nouveau rappel de sa traîtrise, de ses erreurs. Depuis qu’elle était ici – une semaine, peut-être deux – elle en avait appris beaucoup plus sur ce qu’il s’était passé après la guerre que lorsqu’elle était à l’extérieur. Les gens parlaient, chuchotaient, s’informaient … La curiosité flottait dans tous les esprits, et derrière leurs cages réaménagées, les prisonniers ne manquaient pas à l’appel. Elizabeth, elle, ne faisait qu’écouter, elle ne cherchait pas, tombait parfois sur des conversations au détour d’un couloir ou d’une allée de la bibliothèque. Elle n’avait de réelles connaissances de l’extérieur que lors des visites de Cornelia, sa sorcière à la défense, son amie … Ensemble, elles s’efforçaient de trouver un argumentaire parfait pour la sortir de là. Elle devait plaider la folie, le brainwashing. Des recherches commençaient à être faites, des preuves à être données … Elle était convaincue que c’était ce qui lui était arrivé, mais comment le prouver à une cour qui ne souhaitait qu’une chose : faire payer la souffrance de ces dernières années à quelqu’un ?

« Atkins ! Visite ! » Elle leva à peine les yeux. « C’est qui ? » Elle avait pris l’habitude de demander. A plusieurs reprises un homme avait désiré la voir ; Peter, elle en était sûre, mais elle avait refusé, préférant le confort relatif de sa cellule qu’une confrontation avec cet homme qui ne la reconnaissait plus. Elle avait honte de ce qu’elle était, honte de cet uniforme infâme de criminelle. « Qu’est-ce que j’en sais ! » Certains gardiens étaient plus agréables que d’autres et elle avait appris à se méfier de leurs faux-airs. « Vous pouvez au moins me dire si c’est un homme ou une femme ? » Elle était têtue. Si c’était encore Peter, elle n’irait pas. « J’en sais rien mais maintenant tu la fermes et tu me suis. » Elle baissa les yeux, certaine que c’était la chose à faire maintenant qu’elle avait énervé le gardien. Elle n’avait pas envie d’être la victime de leur colère. La vie était déjà suffisamment dure ici sans qu’elle n’ait à en ajouter. Alors que l’homme l’agrippait au poignet, elle sentait son cœur battre à une allure folle. Suivant le geôlier passivement, son regard se perdait dans le vide en espérant du plus profond d’elle-même que cette visite inattendue n’était que celle de Cornelia. Arrivée devant l’empilement de bulles flottant dans les airs, elle essaya de discerner à travers la vitre, celle qui lui était dédiée. Aucune n’attira son attention. Sa nervosité était à son comble et était à un rien de rebrousser chemin sans chercher à savoir qui l’attendait. « Atkins, ici, tout de suite ! » Le gardien lui désignait la plateforme sur laquelle elle devait se tenir pour être transférée dans sa bulle. Traînant des pieds, elle monta sur l’espace de transfert et se tourna une dernière fois vers l’homme qui l’avait menée jusqu’ici. « Vous ne savez vraiment pas qui c’est ? » Comme seule réponse, il la transféra jusqu’à sa bulle.

Elle ferma les yeux durant le trajet d’une fraction de seconde. Lorsque ses paupières se soulevèrent enfin, son visage s’éclaira d’un sourire sincère. Elle n’était pas certaine d’être heureuse de recevoir une telle visite, mais se retrouver face à Katherine, la voir en vie, la voir ainsi, se voir, lui remit du baume au cœur. « Qu’est-ce que tu fais là ? » réussirent à articuler ses lèvres. Sa voix était rauque, enrouée par les émotions qui traversaient son corps. Sans qu’elle n’ait eu le temps de réagir, Katherine s’élança vers elle et l’enlaça. Restant d’abord raide, incapable de faire confiance, incapable de se faire confiance, elle avait peur de la blesser, de lui faire du mal … Et puis doucement, sous la force de l’étreinte, elle laissa les muscles de son corps se détendre, se fondre avec exactitude dans les bras de sa jumelle, de sa moitié, de son miroir. « Je suis désolée, Lizzie… Tellement désolée. » Elizabeth remua légèrement la tête de droite à gauche pour la contredire. « Ne sois pas désolée. » Sa sœur n’avait pas le droit d’être désolée pour elle alors que c’était elle la responsable de tout ça. Responsable de sa mort, de sa résurrection, des trahisons, de son emprisonnement, de la colère de son mari, de la séparation avec son fils. Elle avait rendu tout cela possible, elle avait fait de sa sœur une prisonnière. Obligée de vivre sous l’identité d’une autre, obligée de mentir à ceux qu’elle aimait … Non, décidément, Katherine n’avait aucune raison de s’en vouloir et de s’excuser. « Tu n’aurais pas dû faire ça… Pourquoi t’as fait ça ? » Elle ne répondit pas, tout ceci semblait tellement évident. Si elle avait fait ça, c’était uniquement pour qu’une innocente n’ait pas à vivre ça. Elle ne supportait pas cette injustice, elle devait le faire … Elle l’avait fait.
Elles s’assirent toutes les deux. Elle regarda Katherine étendre ses bras sur la table devant elle mais resta en retrait, adossée à sa chaise, incapable d’attraper ces mains qui s’offraient à elle. « C’est drôle, quand même… » L’espace de quelques secondes, elle se demanda ce qui pouvait bien être drôle … Rien dans cette bulle ne pouvait être pris sur un ton humoristique et le seul fait de penser cette phrase au premier degré lui donnait l’impression d’avoir perdu cette connexion si particulière qu’elle avait si longtemps partagé avec sa sœur. C’était comme si elle ne la comprenait plus, comme si elles s’étaient toutes les deux perdues et n’avaient plus rien en commun. « Tu te rappelles de notre cinquième année ? Quand on m’avait promue préfète ? » Elle acquiesça très légèrement. Elle s’en souvenait vaguement. Parmi tous ces souvenirs, ceux de son enfance et de son adolescence sont restés plutôt intacts. « Je me sentais tellement fière… C’était la première fois qu’on reconnaissait mon travail. » Elle resta silencieuse, incapable de formuler une seule parole, incapable de comprendre où elle voulait en venir. « J’aimerais ressentir cette même fierté en portant ça, mais ce n’est pas le cas. » Ses yeux se baissèrent sur l’objet brillant qui ornait la tenue de sa sœur. Elle n’avait pas remarqué plus tôt, mais maintenant qu’elle la lui montrait, elle avait l’impression que cet Ordre de Merlin brillait de mille-feux et la narguait de sa splendeur. Elle n’était pas en colère, jalouse ou rancunière, mais elle sentait son cœur se serrer à l’intérieur de sa poitrine. « Même si l’Ordre de Merlin ne vaut plus rien aujourd’hui, t’aurais dû le recevoir également. » Elle laissa échapper un petit rire sarcastique. Bien sûr que non elle n’aurait pas dû l’avoir. Quel tueur recevrait un Ordre de Merlin ? « C’est la moindre des choses. Pour tout ce que tu as fait, tout ce que tu as subi… » Tout ceci était bien ironique. « Je n’en veux pas ! » dit-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. Elle baissa les yeux sur ses mains et se mit à tripoter les coutures de son uniforme. L’euphorie des premiers instants était retombée. Elle voulait sortir de cette bulle, s’éloigner de sa sœur et ne pas se retourner. Elle ne supportait déjà plus sa présence. Pourquoi ? Parce que Katherine continuait à la voir comme celle qu’elle était dans leur jeunesse. Sauf qu’elle ne l’était plus. Katherine ne s’en sentirait que mieux si elle disparaissait de sa vie. « Les journées ne sont pas trop longues ? » Trop occupée à se demander comment elle pourrait dire à Katherine de s’en aller sans la blesser, elle ne répondit pas. Elle était ailleurs, fuyant désespérément le regard si similaire de sa sœur. Si un an auparavant, elle aurait tout donné pour revoir sa jumelle une dernière fois, elle souhaitait à présent qu’elle disparaisse. Loin d’elle, loin du danger qu’elle représentait, loin du monstre qu’elle était devenue. « Tu ne purgeras pas ta peine. C’est insensé. » Elizabeth se leva, sans accorder un regard à Katherine et lui souffla : « You should leave. I’m sorry, I can’t. » Elle se retourna et se dirigeait vers la plateforme qui la ramènerait auprès des gardiens et vers sa cellule. « I don’t want to hurt you. You should go home and never come back. »
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