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sujet; la chanson du forçat + Edouard |
WIZARD • always the first casuality Azela Firefly | Les brindilles craquent sous ses pieds. Elle baisse les yeux pour en constater les dégâts avant de grimper dans le premier bateau qui l’emmène tout droit à azbakan. La jeune sorcière ne vient pas s’y faire emprisonner bien que les choses aient changé depuis la fin de la guerre. Elle cherche simplement une sorte de rédemption. Azela s’installe, pose l’arrière de sa tête contre un dossier avant de se souvenir : cette taille haute écroulée au sol, ces cheveux d’un naturel bouclé en bataille, salis à quelques endroits, cette grimace sur un visage meurtri qui dévisageait la jeune femme alors qu’elle palpait cette peau granuleuse, soufflait les quelques mots normalement interdits et faisait saigner cet épiderme du symbole même de la maitrise et de la force. Elle avait choisi de le condamner lui, ce garçon qui la fixait, ses pupilles déchirées, cette colère qu’il lui jetait ouvertement dans la face, cette interrogation dans la position de ses sourcils. Pourquoi ? pourquoi est-ce que tu fais ça ? elle avait connu son nom bien plus tard, quand elle avait appris son emprisonnement mais elle ne l’avait plus revu depuis cet épisode au Ministère où elle avait été amenée de force, cependant, elle sut qu’en s’y rendant, ils se reconnaitraient parmi tous les autres. Edouard. Homme qui, en d’autres termes, dans d’autres lieux, et surtout, s’ils avaient été normaux, aurait pu lui plaire. Malheureusement le destin avait fait son œuvre, optant pour une destinée bien plus chaotique et destructrice pour les deux jeunes gens qui ne se connaissaient pas. On avait également du mal à savoir pourquoi lui ? il y avait eu plusieurs dizaines de soldats qui étaient passés entre les mains monstrueuses de la jeune femme. Alors pourquoi avoir retenu ce visage ? ce nom ? pourquoi sentir une culpabilité grandissante à son égard, de jour en jour ? il n’y avait pas vraiment d’explication rationnelle ; la dureté de son visage, à elle seule, avait réussi à troubler la luciole qui pourtant avait poursuivi son œuvre. Peut être aussi le fait qu'il ait été le premier à être marqué par la jeune femme, annonçant ensuite une série de crimes font elle était coupable. Il avait eu mal, comme tous les autres, quand il sentit sa chaire se refermer sur le sortilège lui offrant, en ultime punition, une forme bien visible ; mais il s’était tut, continuant simplement de dévisager son bourreau épuisé. Edouard lui avait aspiré tellement de forces de sa seule personne qu’elle pensait y laisser sa peau en le « sauvant ». Cadeau empoisonné.
Les choses ont changé oui. Azela ne travaille plus vraiment ces temps-ci. Il n’est pas très bien vu d’avoir, comme employée si douée soit-elle, une runiste qui a aidé les mangemorts lors de la Bataille. Déjà parce que son pouvoir est bien trop méconnu et puissant et ensuite, parce qu’on a toujours pris l’habitude de se ranger aux côtés des gagnants peu importe leur dévotion. Alors la firefly est devenue mouton noir, personne à surveiller, coupable à juger, personne à haïr. Elle a peur la gamine, serre les poings et les dents à chaque fois que son regard se pose sur les deux gardes qui, désormais, la surveillent dans ses moindres faits et gestes. Ils ont appelé ça la liberté conditionnée ; procédure qui n’est pas inscrite dans la législation pénale anglaise, et pourtant, sa pratique a eu le don de la légitimer. Pas de prison fixe donc, simplement une détention ambulante et humiliante. Azela porte la marque des bannis à sa manière, marche dans la rue, la tête baissée non plus par l’hésitation mais par déshonneur. Elle a trahi tout ce en quoi elle a cru avec fermeté pendant les douces années de son innocence, elle a trahi le principe même et la beauté stricte des runes, abusé de leurs pouvoirs pour servir le mal.
Elle aurait pu se consoler en se disant qu’elle avait fait ça de son plein gré, parce qu’elle possédait des convictions envers le Lord, qu’elle n’avait aucun regret quant à son engagement auprès de lui, bien qu’elle en connaissait les conséquences. Mais il ne fut rien de tout ceci. Elle était restée jusqu’au bout, la jeune femme grandissante et égarée, qui demandait à Ambroise quoi faire, où se ranger, qui servir. Elle était la sorcière intelligente, ludique et réservée, qui pourtant, avait du mal à se reconnaitre, constatant, en lisant les nouvelles, les dégâts causés par attaques et terrorisme. La situation l’avait devancée, abimée, dévorée nue, crue, faible. Un appel, sa mère en pleurs « - Ne cède pas Azela peu importe ce qui va arriver. » une menace, et la profane s’était faite embarquer de force à l’hôpital, elle qui avait prié pour simplement rester chez elle, dissimulée. Quand elle fut déposée au sol, les mains libres mais enchainées, la sorcière comprit que l’on punissait son invisibilité, son manque d’investissement dans cet affrontement. Seulement ce ne furent pas les nouveaux héros de guerre qui l’avaient trouvée en premier. Un flash. La brune ouvre les yeux ; revoit encore et encore les pupilles dilatées d’Edouard sous la folie. Lui se fichait bien des raisons qui avaient poussé Azela à le briser et il n’avait pas tort.
Le bateau arrive. Un premier gorille en sort, un second, puis la belle, laissant trainer son grand manteau nuit. Azkaban était un lieu qui l’horrifiait, cette prison représentait une des sorties possibles de son épouvantard. Son sang se glace, ses lèvres se pincent et elle avance, donne un prénom, glisse une excuse de visite obligatoire, médicale, pour ceux qui ont été modifiées par les runes. Ces mêmes runes qui vont jusqu’à modifier les os et les organismes, ces mêmes runes qui peuvent, si on ne les vérifie pas, s’infecter et développer un plein trop de pouvoir qui serait désastreux. Un des gardiens hoche la tête en tendant le nom du détenu et la conduit à l’entrée où elle y laisse tout ce qui pourrait être dangereux ; crayon, barrettes, moyen de communication et surtout baguette magique. Il finit alors par déclarer qu’elle ira le voir seule. Azela jette un coup aux deux hommes qui l’accompagnent et passe une première porte, marchant jusqu’à une salle d’isolement au confort moindre. Elle entre, aperçoit enfin une silhouette imposante et un déclic intervient aussitôt dans son être ; c’est lui Edouard, enfermé, réduit à l’état de néant avec désormais un nouveau démon parmi tant d’autres. Le garde « - Tu as de la visite. » s’en va, se plantant à la sortie. Il veille. La première partie du réel procès d’Azela peut commencer. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Édouard Douglas | azela firefly You wanted to feel alive, right? It doesn't matter if you're monster or human. Living hurts. « - Tu as de la visite. » Il s'attendait à voir sa famille. Il voulait voir sa famille, sa mère, sa belle-mère ou même son père, n'importe qui. Pour le blâmer, pour lui hurler dessus, pour le prendre dans ses bras. C'est les seuls qu'il attend. Amelia, Amelia il a le Lien avec elle, il sait à quoi elle pense et elle ne pense certainement pas à lui (Édouard se demande parfois si elle cache ses pensées de lui, tout comme il cache les siennes), focalisée sur son boulot duquel elle peut à peine prendre un congé décent. June est passée, Elijah aussi, des loup-garous, anciens compagnons, Angelina, des Belliqueux, des amis, mais pas sa famille, pas ceux qu'il attendait. Cette fois-ci, quand on ne lui a pas dit le nom du visiteur du jour, il y croyait vraiment; s'est préparé toute la journée pour l'affrontement, n'a même pas cherché d'excuses ou d'explications, a juste emmagasiné de la force et de la patience et de la sévérité, ce sera pire que tout si il pleure en leur expliquant qu'il a failli, qu'il les a faillis, que Derek et Penny sont morts... Mais ce ne sont pas ses parents, ou sa belle-mère, qui l'accueillent. C'est... elle. Elle. Pendant un instant, Édouard ne sait même pas quoi penser, à quoi réfléchir, parce qu'il a sincèrement cru qu'elle faisait partie de ses rêves, qu'elle était une douce chimère inventée par ses fièvres et ses cauchemars — il a été malade, malade après l'apposition des runes, incapable de sortir de l'infirmerie d'Azkaban, obligé de rester au lit, sans couette parce qu'il avait trop chaud, avec des menottes parce qu'il restait prisonnier. Il a été malade et il y avait dans ses cauchemars enfiévrés cette paire d'yeux trop clairs qui le clouait sur place, presqu'aussi bien que les liens et les runes brûlantes qu'elle traçait sur son torse, son dos ayant été jugé impraticable à cause des griffures qui toujours formaient des reliefs et des vallées dans sa chair, traçait une malédiction pire encore que la chair argentée de son flanc, allant même à l'encontre de cette dernière.
Il ignorait qu'il s'était tant appuyé sur le loup, sur la Bête, ces dernières années; qu'elle le définissait autant que son amour pour les chemises à flanelle ou son habitude de lire avec des lunettes stupides parce que ça faisait un certain style (et aussi qu'il avait une très mauvaise vue de près depuis l'Accident). Édouard était un loup-garou. Il n'avait pas fait la paix avec cette part de lui pendant des années, avait souffert des mois, des années de dépersonnalisation, avait été boiteux, aveugle, souffrant de cette condition. Il avait mordu Ginny et était devenu l'artisan de sa destruction. Il s'était détesté, détesté au point d'hurler, de vomir, de vouloir se tuer sans jamais se résoudre à le faire. Et puis un jour, il ne l'était plus. Enfin si, il l'était, mais les profondes marques qu'elle avait tracées sur son torse avait contenu la Bête, la tenait mieux à distance que la Potion Tue-Loup l'avait jamais fait. Il était une coquille vide. Plus un loup-garou, mais pas un être humain totalement. Quelque chose d'hybride, de chimérique, entre les deux. Il ne s'était jamais senti si en dehors de son corps, de sa vie, de ses pompes. Il se réveillait parfois le soir et cherchait son pouls pour se rassurer qu'il était en vie. Il avait certains jours l'impression que ça ne faisait aucune différence. Il était dans la bulle de visite d'Azkaban, observant les vagues, jusqu'à ce qu'elle entre, ses yeux clairs, trop clairs, vissés sur lui, ceux qui avaient hanté tant ses rêves que ses cauchemars, ses fièvres tant ses phases de dépersonnalisation. Il se présentait à elle tel qu'elle ne l'avait jamais vu, vu que ses sorts d'Illusion, quasi-pérennes, avaient encore été en fonctionnement au moment du traçage des runes; désormais, il n'y avait plus rien pour masquer son visage ravagé, la moitié tombant en ruines sous d'anciens coups de griffes, l'oeil aveugle au blanc laiteux dans son orbite, et le reste des cicatrices qui descendant de sa clavicule et s'enroulaient autour de ses bras. Un monstre, il l'était. Ils voulaient gommer ça à coup de runes, mais ils ne le pourraient jamais.
“ Toi, ” dit-il aussitôt qu'elle mit un pied dans la bulle de visite, pointant un doigt hostile dans sa direction, son oeil valide et mobile sombre, sombre, sombre, les paupières se plissant alors que tout son visage changeait pour une expression de haine pure. “ Tu n'as rien à faire là. Je ne veux pas te voir. ” Il avait vite compris, ceci dit, que les visites à Azkaban relevaient plus des visiteurs que des visités. “ Sors d'ici. Tout de suite. Je ne veux pas te voir, et encore moins si tu as des regrets, ” comme semblait indiquer l'expression de la jeune femme. Elle était si jeune. Il la haïssait encore plus pour ça. |
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WIZARD • always the first casuality Azela Firefly | Cette visite sonne comme un jugement. Un jugement dernier. L’homme qui est là, le dos tourné, les poings joints, le buste recourbé. Ça fait mal hein. De sentir ces pierres absorber de la force pour se nourrir, de sentir la chaire se briser les premières semaines et se glisser sur cette marque qui ne disparait jamais. Et elle est responsable de ça. Responsable d’un malheur qu’elle n’a pas vu arriver, qu’elle n’a pas vu venir. Et quand azela aperçut cet homme partir certainement pour la prison, les larmes s’étaient emparées de son corps. Elle se promit alors qu’elle ne referait plus jamais ça. Grave erreur de sa part malheureusement. Azela fait des cauchemars maintenant. Et pas seulement de cet édouard. Elle rêve de tous ces visages peinés, abimés, de ces corps qui lui demandaient d’arrêter. Pitié stop. Elle fait un pas dans la salle. Elle s’attend presque à ce que le loup ait une muselière. La luciole n’est pas vraiment prête à cet affrontement. Pas prête à le toucher, à caresser la zone qu’elle avait choisie il y a quelques temps pour le blesser, à entretenir son joyau, son calvaire. Mais elle connait des sorts qui lui permettront d’aller mieux et plus vite. Comme elle. ils sont deux mutilés. Deux prisonniers. L’un détruit de manière pleine et entière, l’autre qui est prêt à user de sa force restante pour le sortir de là. Oui. Parce que l’idée lui a déjà traversé l’esprit. Malheureusement, avec son jugement qui approche, elle ne peut pas se permettre le moindre écart.
C’est qu’il reste beau le martyr. Malgré ses plaies. Malgré son regard vide presque disparu. Azela a toujours eu un faible pour les bâtards et les êtres brisés. Elle s’installe. Le visage impassible sous ses mots. Les avants bras se posant sur la table qui séparent les deux ennemis. Elle plante ses yeux glacials dans les siens, toujours ce regard fermé, ces pupilles plissées sous la méfiance. Et pourtant c’est plutôt lui qui a des raisons de douter. que fait-elle ici ? se demande le garçon. Elle était sans aucun doute la dernière personne qu’il aurait aimé voir.
Des regrets ? qu’il ne soit pas surpris. Evidemment que la sorcière en a. n’importe quel être humain serait désolé d’avoir infligé ça à quelqu’un qui a l’air d’être une bonne personne. Azela n’est pas venue pour se plaindre. Ni pour demander pardon. elle sait qu’elle mettra tout en œuvre dans le futur pour se racheter. En attendant, elle est son poison : et aussi son seul remède, sa seule drogue. Son bourreau a la solution pour calmer sa douleur. « - pas de chances. Je suis ici pour la voir. Comment se porte-t-elle ? » la rune. la brune s’arrête et remonte légèrement ses manches, comme si elle allait se mettre au travail. « - avant toute chose. Même si tu vas certainement cracher dessus. Je tiens à m’excuser pour ce que j’ai fait. En temps normal je n’aurais jamais permis ça. » et la runiste espère qu’il s’en rend compte. Mais Edouard ne sait rien. Il ne sait pas qu’on avait enlevé ses parents, qu’elle aussi a dû sacrifier le bas de son flanc, qu’elle a failli même y laisser la vie et que désormais elle est continuellement dans une cage certes plus douce mais elle est dans une cage quand même.
Elle ne lui étalera pas ses malheurs. Parce qu’il en a visiblement de plus grands. Et azela est peinée. De voir son visage décimé. Elle n’aurait jamais pensé qu’elle et quelques liens de causalités, auraient été capables de presque détruire un homme. elle repense à ambroise. Qui lui avait tant parlé. La sorcière est presque certaine que malgré ses pensées, il ne serait pas vraiment fier d’elle en sachant ce qu’elle a fait. Elle se penche alors vers édouard, pour lui montrer qu’elle n’a pas peur de lui, avant de souffler « - je sais comment apaiser tes peines. Toutes tes peines. Et certaines ne nécessiteront pas la magie. » elle veut le captiver. Le calmer. Avoir son attention. Comment les maux d’un homme qui a ce côté aussi bestial, peuvent-ils se cicatriser ? faut-il un acte de bravoure ? d’affection simple ? les deux à la fois ? ne règlent-ils pas leur peine par la violence mais au contraire par la consolation ? azela ne connait rien des loups. Mais elle essaiera. Elle tentera tout et n’importe quoi pour le sortir d’ici et pouvoir à nouveau se regarder dans une glace. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Édouard Douglas | « - pas de chances. Je suis ici pour la voir. Comment se porte-t-elle ? » Il lui faut quelques instants pour comprendre qu'elle parle de la rune et presqu'aussitôt, Édouard porte la main à son coeur, là où elle a été gravée. Il a entendu, entre deux fièvres, les médicomages pester en découvrant son dos: les griffes des loups n'ont pas été tendres, et les cicatrices sillonnent sa peau en y imprimant des paysages, profonds ravins et hautes montagnes. La rune a finalement été gravée sur son torse, sur son coeur précisément, à la place. Elle la brûle, la nuit, même si Édouard se doute bien que ce n'est qu'une impression; les soirs de pleine lune en revanche... il attend tellement la transformation (il s'y est habitué, son coeur s'y est habitué, parce que même avec la Potion Tue-Loup la Bête revient et prend sa place, seulement il garde sa Conscience avec lui) que ne rien ressentir est presque douloureux. Il a toujours pensé que c'était ce qu'il aurait voulu: ne plus être loup, ne plus avoir rien d'un loup. Mais c'est faux. Il n'est rien rien rien rien rien sans cette morsure, sans ces sens, sans cette nature de loup-garou. Il pourrait la tuer. Ils sont assis face à face et Édouard sait, à mesure que la colère gonfle gonfle gonfle et qu'elle ne porte sur lui qu'un regard glacial, qu'il pourrait la tuer. Ça fait bien longtemps qu'il ne s'est pas senti aussi rageur, même en voyant la sale tronche de Flint. Ce qu'elle lui a fait, elle, est tout aussi grave que Flint qui a tué son frère. « - avant toute chose. Même si tu vas certainement cracher dessus. Je tiens à m’excuser pour ce que j’ai fait. En temps normal je n’aurais jamais permis ça. »
La main qu'il a posé sur son torse se crispe, les plis du t-shirt accentués alors que ses ongles s'enfoncent dans le tissu et la peau en dessous. Il tremble de tout son corps: on dirait qu'il va s'enfuir ou s'effondrer. Ses yeux — son oeil — restent vissés sur elle. Elle s'approche. Apparemment, elle n'a jamais appris qu'il ne faut jamais s'approcher d'une bête effrayée. Édouard ne bouge pas. Il doit se calmer. Inspirer, expirer. Sauf que y'a jamais eu qu'Amelia pour le calmer. Il la sent, au bout de leur Lien, celui où ils se transmettent leurs émotions et leurs pensées. Il la sent, il sent qu'elle sent sa colère, qu'elle essaie de lui demander de se calmer, des explications aussi, mais Édouard ferme son esprit. Il doit se calmer tout seul. Tout seul. Tout seul. Avant, il courrait pour se calmer, ou il se battait, ou il faisait quelque chose. Là, y'a rien à faire. « - je sais comment apaiser tes peines. Toutes tes peines. Et certaines ne nécessiteront pas la magie. » Y'a jamais eu qu'Amelia pour le calmer, sauf qu'elle est pas là. La main crispée sur son torse vole et se referme sur la petite gorge laiteuse de la runiste, serre... jusqu'à ce qu'un sortilège fait lourdement rebondir son poignet sur la table sous eux. Édouard lance son autre bras dans l'espoir de lui foutre un coup de poing, mais ce poignet là aussi atterrit sur la table. Il se lève, comptant bien soulever la table pour la renverser sur l'autre mais non, elle ne bouge pas d'un poil, et ses poignets sont toujours collés à sa surface, impossibles à déplacer. Ses veines, sous la puissance de l'effort, ressortent comme des cordes sur sa peau; on dirait presque qu'il va se pencher en avant en espérant lui dévorer le cou mais non, aussi vite que la colère est montée, elle redescend et il s'affaisse un peu, les muscles se détendent, mais les poignets ne bougent pas.
Il a à peine eu le temps de la toucher mais il voit déjà que son joli cou va marquer. Tant mieux: elle l'a marqué une fois, maintenant c'est à son tour. “ Dégage, ” dit-il simplement. Il respire, difficilement, à cause de l'effort mais aussi pour repousser les relents de rage, qui le titillent. Son oeil, jusque là vissés sur elle, finit par se poser partout, partout sauf sur elle. Si il la regarde il va perdre le contrôle une nouvelle fois. “ Dégage de là, j'veux pas de tes excuses, j'veux pas te voir, j'en ai rien à foutre, dégage, dégage et je te jure que la prochaine fois, je te tue. ” Ça sonne comme une prédiction. C'en est sans doute une. Il tire un peu plus sur la table, mais le sortilège empêchant les contacts hostiles le cloue toujours sur place, et il peut bien tirer tant qu'il veut, ça ne sert à rien. |
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WIZARD • always the first casuality Azela Firefly | La colère. Certains la méprisent, d’autres en ont besoin pour se sentir vivant. C’est une vieille amie. Celle qui vous frappe l’arrière de la tête pour vous dire « réveille toi. » celle qui est écrasée par le recul. Ce même recul qui souffle sans cesse de pardonner à son prochain. Azela n’est pas du genre à excuser. Alors elle n’imagine pas ce que doit penser édouard. Ou peut-être que si. En tout cas, il a du mal à cacher ses émotions. C’est typique des loups garous. Ils essaient de faire planer le danger pour faire fuir les autres, mais au final ils sont les premiers à subir un coup d’éclat trop fort. Il aurait été étonnant qu’il lui dise simplement – fait ton taffe et casse-toi -. L’hostilité est le mépris des gens forts. Et l’ignorance, celui des faibles. Mais dans tous les cas, l’issue est la même, et la cohabitation avec cette victime risquait d’être compliquée. Malheureusement, on ne peut pas nier que le bourreau et le condamné entament un lien par ces runes. Ces runes qui trônent cruellement sur un corps qui a déjà bien assez souffert. La runiste et le grand méchant loup, attachés l’une par le bras l’autre par la poitrine. Et ils se haïssaient.
Un sursaut. Des diamants plantés dans un œil borgne. Elle ne cesse de fixer ce tourment qui la mènera à sa perte. Cette plante piétinée. Elle a peur. Il pourrait la dévorer sur place, et elle n’était même pas sûre qu’il puisse la digérer, même par cette voie. La brune sent ses phalanges affaiblies serrer sa peau et déjà elle ressent sa force. Peut-elle mourir de sa main ? elle n’est qu’un cristal affrontant une montagne alors que peut-elle faire contre ça ? ce serait peut-être même juste. La jeune femme pourrait lui dire, lui expliquer. Son procès, ses parents menacés, son désespoir. Mais ce serait hypocrite que de se trouver encore des excuses alors que le mal était fait. Edouard la lâche. Azela passe une main en dessous de son menton, se raclant à peine la gorge. Elle a cet air gêné dans le regard, constamment dans le jugement. L’homme ne saisit visiblement pas l’importance de cette visite et des prochaines.
Second coup d’éclat. Une colère enchainée. Splendide bête. Splendide ange vengeur. On a presque envie de laisser la fougue parler pour lui. il veut la tuer ? qu’il le fasse. Mais pas tout de suite. Azela baisse la tête, ayant du mal à dissimuler que les gestes de l’homme face à elle l’atteignent. elle attrape son sac et en sort du sel, de l’eau et un foulard en velours. « - tu pourras m’assassiner. » une fois qu’elle l’aura sorti d’ici. « - mais c’est mieux de le faire quand on est encore en vie. » et avec ses écarts de conduite il pourrait facilement devenir encore plus fou qu’il ne l’est déjà. « - tu devras t’habituer à ma présence. ». le visage d’azela, ses gestes, son ton de voix, son regard, tout change subitement. Elle devient plus douce, comme si la rune d’edouard était en train de communiquer avec celle de la jeune femme, lui quémandant de le soigner, de l’apaiser, et donc d’entretenir son œuvre. Elle mélange l’eau et le sel, laisse le tissu s’imbiber lentement et finalement se lève de sa chaise. « - je ne t’empêcherai jamais de te venger de moi. mais si tu veux vivre sans ton bourreau, il faut que ta rune ne soit plus douloureuse et malheureusement je suis la seule à pouvoir la calmer. » ; « - maintenant je vais retirer ton t-shirt et prier pour que tu ne me dévores pas tout de suite. » elle retient un soupire. C’est un bien triste destin pour lui. mais il devra se retenir plusieurs jours, plusieurs semaines. « - si un jour tu sors d’ici, ou si j’ai fini mon travail, je ne chercherai pas à fuir ton châtiment. » voilà. C’est fait. Ce n’est pas un marché. C’est simplement une promesse. Pour qu’il se montre plus coopératif même si l’envie semblait cruellement lui manquer. Azela n’est pas stupide. C’est comme cette théorie d’échange équivalent, il est condamné alors elle le sera aussi. Maintenant c’est au loup de savoir si pour un temps, il peut laisser un peu de place pour la guérison avant d’accomplir son cruel souhait. |
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PRISONERS • bloodstains on the carpet Édouard Douglas | « - tu pourras m’assassiner. » Édouard ne peut pas. La magie destinée à protéger les visiteurs l'empêchent de trop bouger, de lui sauter dessus; et si il insiste trop, il le sait pour l'avoir déjà tenté quand son père l'a visité, un garde interviendra pour faire sortir la jeune femme. Et bizarrement, il est curieux. Il la déteste, de tout son corps, mais il est curieux de savoir pourquoi elle est là, pourquoi elle ne part pas alors qu'il vient de l'agresser brutalement et lui aurait certainement arraché la gorge si ce n'était pour le sortilège qui plaque ses poignets à la surface de la table. Il reste immobile, tendu. Il ne peut toujours pas bouger les bras. « - mais c’est mieux de le faire quand on est encore en vie. » Il la hantera jusque dans ses cauchemars, il en est persuadé. Il n'a jamais haï quelqu'un autant. « - tu devras t’habituer à ma présence. » Elle le prend tellement de court qu'Édouard n'a pas le temps de réfléchir à ce qu'elle sort de son sac. Il imagine que ça a été vérifié comme étant non-dangereux avant d'entrer dans la bulle, mais il ne peut s'empêcher d'hésiter, d'avoir peur aussi. Elle lui parle comme à un animal qu'on essaie d'apprivoiser par la parole; apparemment, elle n'a jamais entendu les mythes sur les loup-garous. On ne peut pas les apprivoiser. Ils n'ont ni conscience, ni rien pour les garder en vie, humains. « - je ne t’empêcherai jamais de te venger de moi. mais si tu veux vivre sans ton bourreau, il faut que ta rune ne soit plus douloureuse et malheureusement je suis la seule à pouvoir la calmer. » Il frissonne en la voyant se lever après avoir fait son mélange. Il essaie toujours de tirer sur ses mains mais il est incapable de se libérer. Il n'a pas envie qu'elle se rapproche. Il a peur, tellement peur. La rune est sur son torse, heureusement qu'elle n'est pas sur son dos comme elle devrait l'être, elle n'y aura pas accès au moins, sauf si il la laisse faire et il ne la laissera pas faire. Il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas.
Il avait oublié quel goût avait la peur. « - maintenant je vais retirer ton t-shirt et prier pour que tu ne me dévores pas tout de suite. » Il tire toujours avec ses bras mais la résistance magique ne faiblit pas. « - si un jour tu sors d’ici, ou si j’ai fini mon travail, je ne chercherai pas à fuir ton châtiment. — Écoute moi bien, espèce de petite salope, ” grogne-t-il alors qu'elle se met déjà à contourner la table. Il est toujours debout, penché en avant à cause de ses poignets fixés magiquement à la surface de la table, mais il essaie de s'éloigner tout de même, même si ses mains ne bougent pas. Il a mal aux bras tant il tire, mais il ne désespère pas. Il ne peut pas la laisser l'approcher, et les insultes sont les dernières défenses dressées par sa colère. “ Si tu me touches, je te jure que je te tue ici et maintenant. ” La menace est vaine est stupide, bien entendu, mais il est incapable de réfléchir correctement face au calme implacable de la runiste. “ Et crois-moi, que ça guérisse ou non, quand je sortirai d'ici, j'te trouverai et je t'étriperai et je te tuerai. Quoiqu'il arrive je te tuerai. Et tu souffriras, longtemps, comme tu m'as fait souffrir en apposant cette rune, et comme j'ai souffert à cause- RESTE LÀ OÙ T'ES, je rigole pas, ne t'approche pas, JE REFUSE QUE TU ME TOUCHES, laisse-moi, ” et plus que jamais, il a l'impression d'être une bête, la Bête, le loup attaché à son piquet qui ne peut échapper à la volonté morbide du braconnier. |
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WIZARD • always the first casuality Azela Firefly | Elle a l’impression d’être un chasseur qui s’apprête à dépecer une peau grise et abimée. Ce n’est pas une sensation agréable. Et la haine qu’Edouard lui accorde, bien qu’elle soit compréhensive, n’est pas non très facile à accepter. Azela sait. Elle sait qu’elle aurait dû se rebeller contre ce gouvernement de terreur, qu’elle aurait dû refuser au prix de sa vie de lui faire du mal. Mais peut-être que si le loup avait été sauvé de la rune, il aurait dégusté pire traitement. Elle brûle, elle arrache la peau, elle rend aussi fou que l’absinthe, mais elle sait protéger et apaiser quand elle est domptée. Le prisonnier ne le comprend pas. et c’est ce qui désole la sorcière. Les gens ont oublié le divin. Les gens ont laissé le pouvoir le plus puissant tomber en désuétude. Si l’étude des runes avait été aussi commune que celle des défenses contre les forces du mal, les gens sauraient à quel point elle peut être un poison et une libération à la fois. il n’y a qu’à voir la couturière. Elle traine ce fardeau depuis les évènements de sainte Mangouste et elle sait délibérément qu’elle la fera souffrir toute sa vie, mais elle a aussi conscience qu’elle peut devenir une précieuse alliée.
Elle sursaute, fait un bond vers l’arrière, manquant de faire tomber le chiffon qui continuait à mouiller dans le liquide amer. Elle semble être choquée par tant de rancœur, pourtant, son esprit reste assez fort. En temps normal elle se serait mis à fuir et à pleurer mais elle n’est plus la même désormais. Alors, constatant l’unique instinct animal qui a pris le dessus sur Edouard, azela se voûte comme un félin sur la défensive et tend le cou vers lui, les yeux assombris et les traits tirés par la colère. « - PUTAIN CE QUE LES LOUPS GAROUS SONT TETUS ! » hurle la jeune femme en serrant les poings. il lui arrive rarement d’être hors d’elle, et, au vue de son crime, elle n’a aucune raison de se plaindre de son sort. Mais, elle ne trouve plus de moyen de se faire entendre et surtout d’être écoutée. « - si tu continues de répandre ta haine tu seras mort avant même d’avoir exécuté ton jugement tu m’entends ?! » elle souffle et passe une main dans ses cheveux avant de s’assoir en face de lui. « - si on ne l’entretient pas, elle va te tuer. » ; « - je sais que tu as déjà l’impression de périr mais crois-moi ce n’est rien à côté du mal qu’elle peut faire. Heureusement les runes ne sont pas divines pour rien. Si tu l’acceptes elle se liera à ton corps avec le temps et pourrait même devenir une fidèle amie. » azela ferme les yeux « - et ne me dit pas que tu n’en as plus rien à faire de partir ou de rester en vie. Il y a bien quelque chose ou quelqu’un qui te donne le courage de rester. » on a tous un élixir dans ce monde. Il n’y a pas de raisons qu’Edouard soit différent là-dessus. La runiste se lève à nouveau et laisse encore le chiffon tremper quelques secondes. Un silence recommence à s’imposer entre eux, alors que la belle fixe les poignets déchirés de son otage. Pauvre garçon. Condamné. Aurait-il été moins en danger si elle n’avait pas fait son apparition ? un souffle coupe l’air alors que la brune pointe, du menton, ses mains enchainées à cette table « - tu veux te débarrasser de ces chaines ? » azela ne vient pas de serdaigle pour rien. Elle a étudié bon nombre de sorts et sait comment délivrer le loup. Elle déglutit et se baisse pour atteindre le bas de sa jambe qui abrite sa baguette. Un mobilicorpus devrait faire l’affaire pour ce sortilège ou peut-être quelque chose de plus fort. |
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| | | | | la chanson du forçat + Edouard | |
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