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sujet; — SHADOW AND BONE. |
HERO • we saved the world Charles Weasley | Charles Gideon Weasleyeven if no salvation should come, i want to be worthy of it every minute.☇ Avis sur le contexte : Charlie est plutôt satisfait du Gouvernement actuel. Il n'est pas idéal, loin de là, et Charlie s'est senti trahi comme beaucoup de gens quand Kingsley a refusé sa place à la tête du Gouvernement... mais ce Gouvernement fait ce qu'il peut, du moment qu'il est intérimaire et laisse place à l'Âge d'Or post-guerre qu'ils méritent.
La déclaration de guerre aux moldus, ceci dit, l'a un peu laissé... incompréhensif. Charlie a peur. Il a très peur des moldus, parce qu'il sait que leurs réactions pourraient être... incroyablement violentes. Ils viennent juste de sortir d'une Guerre, à quoi bon retourner dans une autre encore plus dangereuse, vu la différence entre les deux populations? Il est très dubitatif et il sait une chose: malgré tout, contre tout, il ne se battre pas lui-même contre les moldus.
Quant aux évasions d'Azkaban, Charlie ne se prononce pas. Il a été approché par Elijah pour faire partie de la mission et a refusé. Aucun prisonniers, à part quelques Belliqueux, font grâce à ses yeux et il est franchement désapprobateur de la plupart des Mangemorts libérés. | ❝ We're running in circles again ❞war hero ; SC (ron/gin)
☇ nom & surnom(s) ; ne dérogeant pas à l'incontournable règle des Weasley d'hériter d'un nom lourd de signification, entre les Charles vieillot et le Gideon familial, le prénom du frère de sa mère Molly, encore en vie à sa naissance. Weasley est bien entendu son nom de famille: on l'assimile rapidement à cette famille, quand on voit sa peau claire parsemée de tâches de rousseur et ses cheveux qui prennent des reflets roux dès les premiers rayons de soleil; son imposant nez n'est pas non plus étranger à son association à cette famille. Mais toutes ces marques d'appartenance le rendent fier, incroyablement fier, comme le reste de sa famille. Dès son plus jeune âge, il a férocement rejeté le prénom de Charles, préférant se faire appeler Charlie à la place, si bien qu'on le connait quasiment exclusivement sous ce nom-là. Parmi les Insurgés, il était Scale, écaille, comme l'épiderme de ses animaux préférés, les dragons. ☇ naissance ; comme la plupart des sorciers, Charles est né à Saint-Mangouste à Londres, le 12 décembre 1972, il a donc attaqué sa scolarité avec une année de retard. ☇ ascendance & origines ; Charlie est de sang pur, par son père Arthur Weasley et sa mère Molly Prewett. Ces deux familles font partie des Vingt-Huit Sacrées et ce sang aurait dû le remplir de fierté, avant la Guerre et pendant... mais il a toujours détesté les idées guindées et fausses qu'on avait des sang-purs, tout comme il a toujours détesté le comportement général de ces derniers. Charlie, comme sa famille, ne s'est jamais senti supérieur aux autres à cause de son sang, loin de là. Considérés traîtres à leur sang, les Weasley ne sont aujourd'hui pas aussi préjudiciés que les sang-purs malgré la violente campagne du Gouvernement à leur encontre. Ils sont après tout, pour la plupart, des héros de guerre. ☇ métier ; Charlie est dragonologiste, un magizoologiste spécialisé en dragons. Il a étudié ces créatures, qui le fascinent depuis l'enfance, en Roumanie, à la Réserve de dragons de Roumanie, la plus grande réserve dragonnière du monde, faisant aussi office d'institut de recherches et d'enseignement. Étudier les dragons, les dessiner, tenter de les apprivoiser, les répertorier, les regarder à longueur de journées... Charlie adorait ça, et il adore ça encore aujourd'hui. Il a bien entendu laissé de côté cette profession avec le début de la Guerre, s'y impliquant en accueillant des réfugiés en Europe centrale, des expatriés britanniques que les Insurgés Pacifistes étaient parvenus à sauver. Après ça, il s'est battu en Écosse avec la Renaissance du Phénix. Depuis la fin de la Guerre, Charlie a reçu plusieurs lettres de ses collègues roumains lui demandant de revenir étudier avec eux leurs animaux préférés, mais il a dû leur dire non pour la simple et bonne raison qu'il ne peut décemment pas abandonner sa famille ainsi, pas après qu'elle ait été quasiment décimée et qu'il ne reconnait plus la moitié de ses frères quand il les regarde dans ses yeux. ☇ camp ; Charlie est bien entendu un moderniste, il croit férocement à l'alliance entre les sorciers et moldus (même si il sait que ces derniers seraient effrayés par les dragons, mais Charlie ne perd jamais espoir pour changer les mentalités sur ces adorables grosses bêtes qu'il adore) et à l'avancée technologique, sociale et économique que ça pourrait amener à son monde à lui. Une chose est sûre cependant: Charlie est un peu désabusé des politiques actuelles, depuis ses nombreuses et véhémentes plaintes auprès du CIMS durant la Guerre, et surtout avec les nouvelles directives prises par le Gouvernement intérimaire actuel. Il veut que les choses bougent mais il ignore comment faire. ☇ réputation ; Pas comme les autres, c'est ce qu'on disait souvent de lui quand il était gamin, et encore aujourd'hui on n'hésite pas lancer de ça dans sa direction. Mais Charlie s'en fiche, et il s'en est toujours foutu. Boys like him belonged to the rain, quand il était petit, il n'a jamais été aussi heureux que dehors, sautant à pieds joints dans les flaques et explorant le monde de la seule manière qui lui semblait viable; non pas à travers les livres ou les mots, mais avec l'expérience de première main, les doigts enfoncés dans la terre et le nez levé vers le ciel. Curieux, casse-cou, espiègle et sans doute un peu trop énergique pour son âge, impossible à tenir en place une fois à l'intérieur et constamment en train de chercher la fenêtre la plus proche; un véritable cauchemar pour ses enseignants et ses parents, même si il était difficile à ne pas apprécier, le petit Charlie avec ses égratignures, son grand sourire qu'il ne réprimait jamais et ses cheveux d'un roux encore flamboyant quand il était petit. Captain, beaucoup de souviennent de lui parce qu'il a fait partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor en tant qu'Attrapeur entre sa seconde et sa sixième année; il a remis le balai au placard après ça, malgré son évident talent et l'outrage de toute la maison des lions. Mais Charlie voulait se concentrer sur ses études, son dossier de candidature à la réserve roumaine, sur laquelle il avait les yeux dès sa troisième année. Pourquoi mettre à la poubelle une carrière prometteuse de Quidditch pour devenir un weirdo obsédé par les dragons? Personne n'a jamais compris mais personne n'a jamais réellement essayé de comprendre non plus. Grand frère cool, toujours avec une histoire à raconter et un rire à remplir les pièces, presque envahissant, il est ensuite devenu celui qui aurait tout aussi bien pu être un cousin éloigné aux yeux de sa famille, passant plus de temps en Roumanie qu'au Royaume-Uni. Pendant la Guerre, c'était l'homme de toutes les missions... sauf que la plupart des britanniques l'ignorent, puisqu'il est resté en Roumanie, s'occupant de camps de réfugiés et faisant tout, tout pour inciter la communauté sorcière européenne à prendre les armes avec la RDP. Revenir au Royaume-Uni a été un soulagement et rétrospectivement, être une figure de l'ombre l'arrange plus qu'autre chose, surtout quand il voit où ont fini certains des héros de Guerre, et comment. Charismatique mais réservé, étrangement, définitivement pas comme les autres, Charlie attire l'attention et a toujours attiré l'attention; il lui a fallu des années pour l'accepter et apprendre à en jouer, mais aujourd'hui, il est bien dans ses baskets, et ça se voit. Ou alors, il est juste excellent menteur. ☇ orientation & état civil ; son orientation sexuelle a toujours été une grande question pour son entourage, que ce soit sa propre famille ou ses amis de plus ou moins longue date. Pour Charlie aussi, ça a été compliqué, de comprendre qu'il n'était pas comme les autres et que finalement, ne pas être comme les autres n'était pas si grave que ça. Ne pas être comme les autres, c'est rarement regarder les femmes ou les hommes autrement qu'en amis; ne pas être comme les autres, c'est être incapable de prendre du plaisir quand les autres essaient d'en prodiguer; ne pas être comme les autres, c'est se forcer à chaque fois qu'une relation va au-delà de doigts entrelacés et de baisers chastes et rapides et prudents. Même si le mot lui échappe, Charlie est asexuel: il ne ressent tout simplement pas de désir sexuel pour autrui et même si l'acte en lui-même ne le révulse pas, il le met extrêmement mal à l'aise. Il a déjà couché avec des femmes, et aussi des hommes, mais plus par obligation, pour faire comme les autres, qu'autre chose. Néanmoins — et c'est pour ça que ça a toujours été compliqué pour lui de démêler toute son identité —, Charlie est déjà tombé amoureux. Plusieurs fois, même. Toujours en passant, toujours sans comprendre ce que ça voulait dire, toujours sans pouvoir satisfaire pleinement l'autre parce que littéralement pas programmé pour être un partenaire sexuel satisfait et satisfaisant. Il veut l'intimité et la domesticité et la confiance et le soutien et la fidélité et le calme et la simplicité mais il ne veut pas tout ce qui se rapproche du sexe ou de la passion, et c'est un statu quo qui a souvent mené ses relations à une fin abrupte. Autant dire qu'il est donc célibataire, et avec une peur panique de révéler à quiconque qu'il a un problème, sans comprendre que c'en est pas un, il est juste lui-même. ☇ rang social ; Charlie est un simple civil. On lui a proposé une jolie place au Ministère au Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques, et il a dû faire appel à tout son self-control pour ne pas rire au nez de l'insolent. Les métiers derrière un bureau, surtout pour silencieusement accepter les politiques d'un Gouvernement qu'il rejette, très peu pour lui. Il est très bien là où il est. ☇ baguette ; Charlie a un record en matière de baguettes, parce que pas moins de onze lui sont passées entre les mains depuis qu'il a acheté la première chez Ollivander avant sa rentrée à Poudlard. Il a acheté l'actuelle après la fin de la Guerre, ayant perdu son ancienne pendant la Bataille de Pré-au-Lard, et sa composition ressemble étrangement à la première qu'il ait jamais touchée et qui a fini en possession de son frère Ronald: bois de frêne et crin de licorne, elle est néanmoins un peu plus petite, mesurant seulement vingt-quatre centimètres. Vive, souple et parfaite pour les sortilèges explosifs. ☇ épouvantard ; en riant, Charlie dirait que son Épouvantard prend la forme d'un livre, parce que ces derniers ont le don horrible de l'ennuyer à mourir, il déteste lire (encore plus les livres sans illustration), déteste se poser, déteste attendre; bref, l'ennui serait sa pire peur, à l'entendre. En réalité, confronté à un Épouvantard comme il a pu l'être pendant sa brève participation durant la Guerre au Royaume-Uni, il verrait le cadavre de George. George, le premier Weasley qui a été arraché à cette famille. George, son petit frère, Georgie à qui il ébouriffait les cheveux, Georgie qu'il reconnaissait invariablement, Georgie à qui il a appris à voler sur un balai. George, qu'il n'a pas pu sauver. ☇ risèd ; aussi cliché que cela puisse paraître, Charlie verrait sa famille. Sa famille unie et épanouie, sa famille qui rit et qui se passe des bras autour des épaules et sa famille qui se reconstruit, malgré les morts et les malades et la Guerre. Il veut penser que Maman ira mieux, que Bill sera heureux sur le long terme, que Percy retrouvera ses esprits, que Fred cessera d'essayer de noyer ses démons, que Ron trouvera sa colère apaisée un jour et que Ginny trouvera un équilibre. ☇ patronus ; son patronus rend l'apparence d'une belette, animal énergique et frénétique et instoppable, même si il préfère dire que l'animal lui ressemble parce qu'en plus d'être un Weasley (belette étant le mot français pour weasel), c'est aussi un petit animal qui arbore généralement un pelage roux. ☇ particularités ; aucune magique en particulier, sauf peut-être son don manifeste pour tout ce qui relève des créatures magiques, avec lesquelles il s'entend extrêmement bien la plupart du temps. ☇ caractéristiques ; on reconnait instantanément Charlie, même si les idiots prennent toujours un certain plaisir à faire mine de ne pas savoir différencier les Weasley: trapu et musculeux, il y a ces tâches de rousseur en pléiades sur ses joues et ses cheveux roux qui finissent toujours par devenir trop longs parce qu'il ne s'en occupe pas. On pourrait aussi écrire des centaines d'histoire sur ses mains: brûlées, calleuses, la peau burinée et abîmée, les ongles courts et les mains puissantes, il n'y a plus un seul centimètre qui n'a pas été blessé, marqué, soigné à de maintes reprises, et voir cette babyface au grand sourire et la comparer à ces mains marquées, ça fait toujours bizarre. Résultat d'une soirée bien trop alcoolisée après la fin de sa première année en Roumanie, Charlie possède aussi un tatouage magique dans le dos, très spécial (et très onéreux: il a mangé des nouilles à l'eau chaude pendant des semaines après ça) parce qu'il change souvent de formes, au gré de des humeurs et des envies de Charlie, prenant généralement la forme d'un dragon ou quelque chose se rapprochant de cette iconographie. Charlie est aussi vegan: il ne consomme pas d'aliments issus des animaux ou de leur exploitation, un mode de vie qu'il a adopté il y a plusieurs années et auquel il se tient rigoureusement, même si il n'est pas très répandu dans le monde sorcier (quoique largement plus courant en Roumanie, dans le monde des dragonologistes en tout cas). Pas de viande, pas de cuir, pas de fromage, pas de lait; c'est strict mais il trouve ça normal, il est constamment en contact avec des animaux et l'idée de les exploiter ou de leur faire du mal... lui fait froid dans le dos. Toutefois, il n'a aucun problème avec les gens qui n'adhèrent pas à ses principes, du moment qu'ils respectent les siens et n'essaient pas d'y trouver des failles. ☇ animaux ; Il aimerait en avoir des MILLIONS mais apparemment ce n'est pas très raisonnable, et les dragons ne peuvent pas être domestiqués donc bon... Le seul animal qu'il possède, c'est un hibou femelle appelée Ioana, avec lequel il roucoule joyeusement en espérant communiquer sous l'oeil blasé d'Ellie avec lequel il la partage. ☇ objets connectés ; il possède un pocketowl et un MSN sur lequel il poste des lifestyle advice et des inspirational quotes ainsi que des photos de dragons (duh). Il ne possède pas de MirrorTV en revanche, et n'y voit pas trop l'intérêt. |
☇ Anecdotes & infos ; DRAGONRIDER; Il y a une chose que tout le monde sait dans le domaine de la dragonologie et c'est la suivante: un dragon ne peut pas être domestiqué. Certains ont avancé la théorie c'était des créatures sentientes mais ne possédant pas des cordes vocales nécessaires à la parole permettant une communication intelligente avec les humains; d'autres disent juste que c'est dans leur caractère, leur corps et qu'ils sont tout simplement trop agressifs. Aucun dragon n'a jamais été domestiqué et surtout, avant la fameuse évasion du Golden Trio à Gringotts, jamais été monté. Monter un dragon a pourtant toujours été le rêve inavoué de Charlie (en parler à un autre dragonologue reviendrait à se faire flag comme stupide et plaisantin): il avait pour habitude de se dessiner montant des dragons, créait des selles adaptées et équipements en cuir résistant quand il était gamin, des dessins qu'il garde toujours précieusement dans une boîte quelque part dans sa chambre du Terrier. Encore aujourd'hui, même si ça reste toujours aussi impossible, Charlie peut très bien s'imaginer comme étant le premier dragonrider au monde. À chaque fois qu'il rencontre un nouveau dragon, il ne peut pas s'empêcher d'essayer de l'apprivoiser et ça se finit généralement avec des sourcils cramés et en d'autres aventures moins reluisantes. Mais il ne perd pas espoir. Dès que ça parle de dragons, Charlie ne perd jamais d'espoir. Il ne perd jamais sa bonne humeur non plus, quand on parle de son sujet favori. Il est constamment optimiste dès que ça parle ailes et crocs, et pourrait en parler pendant des heures. Même Elliott ne le supporte pas quand il est lancé. HOARDER; Charlie garde tout et férocement avec ça: il ne l'a jamais dit à ses parents, mais ça l'a littéralement torpillé de voir ses vêtements être sorti de ses tiroirs pour être donné à ses jeunes frères. Bien entendu, il ne s'est jamais plaint de ne pas pouvoir tout garder pour lui (ou de recevoir, plutôt deux fois qu'une, la moitié de la garde-robe de Bill, même si ils étaient suffisamment proches en âge et en carrure pour partager plus que léguer et recevoir). Sinon, il garde à peu près tout ce qui lui tombe sous la main: il est incapable de se débarrasser de ses chaussettes même quand elles sont trouées, garde tous ses tickets de caisse au cas où, idem pour les objets cassés potentiellement réparables, il est aussi un grand collectionneur de capsules de bouteilles et il est physiquement incapable de se débarrasser d'un livre, même sans jamais l'avoir ouvert, même pour le donner à des plus nécessiteux. Ce n'est pas par égoïsme, loin de là, mais par matérialisme et possessivité, deux choses qu'il n'a pas pu être quand il était plus jeune. WORRIER; Charlie s'inquiète de tout tout le temps, même si il ne le montre pas. Surtoutchill à vrai dire, et personne ne se doute vraiment que quand il était plus jeune, il était la victime d'anxiété qui n'a fait que se décupler avec le temps. Pendant la Guerre, c'était pire que tout. Ce n'est pas qu'il a du mal à se détendre, juste qu'il garde tout à l'intérieur et que, bien entendu, au bout d'un moment, ça explose. Violemment. Et ça le laisse tremblant, incapable de reprendre sa respiration ou de formuler deux pensées cohérentes. Ces crises sont plutôt violentes, mais brèves, c'est déjà ça. Les seules personnes qui parviennent à le calmer, c'est Bill et Elliott. RITUALISTIC; Charlie est un homme à rituels: il a vite compris que c'était un bon moyen, quand il sentant l'angoisse monter, de repousser les crises d'angoisse (comme si ça allait les faire disparaître!). Il achète quasiment toujours la même chose dans les magasins de nourriture, ne change jamais ses commandes au restaurant, mange la même chose pendant une semaine à chaque déjeuner, prend son thé (Earl Grey, avec du lait de soja et du sucre) à cinq heures. PREJUDICED; Étonnamment, et plutôt secrètement, Charlie a quelques a-prioris sur les hybrides magiques, les loup-garous notamment. Quand il a appris que Ron avait eu comme Professeur de Défenses Contre les Forces du Mal un de ces specimens, il n'a pas pu s'empêcher de ressentir de la colère,d u dégoût, et de la peur pour son petit frère. Rencontrer l'homme en personne au sein de l'Ordre a aussi été difficile, il avait du mal à masquer sa peur et son mépris... puis il a appris à le connaître et ça s'est un peu amélioré. Toutefoins, Lupin fait figure d'exception aux yeux de Charlie. La semi-transformation de Bill, la morsure de sa soeur, le diagnostic de son neveu James... tout ça a été très difficile à accepter. Encore aujourd'hui, sauf pour ces personnes desquelles il est proche, Charlie est un peu préjudicié contre les loup-garous et leurs meutes, même si il ne fait pas partie de leurs plus violents détracteurs. Il pense simplement que les listes de recensement devraient être libres d'accès à tout le monde. Ça fait partie de son éducation sorcière et il sait, au fond de lui, que c'est mal de sa part de penser ça. Elliott s'est mis en tête de lui faire changer d'avis pour ne pas qu'il heurte sa famille. ADVENTURER; Quand il était petit, Charlie passait la plupart de ses journées dehors. Il détestait les cours, surtout théoriques, ne tenait pas en place quand il était assis à un bureau pour travailler. Il préférait dégnommer le jardin, plonger ses mains dans la tête, adopter une trentaine de Fléreurs en faisant des puppy eyes à sa mère pour qu'ils les gardent tous. Il a une fois pris un de leurs poulets et a sauté de la fenêtre du premier étage en essayant de voler... et s'est salement cassé le bras. Ça a fait très mal jusqu'à ce qu'on l'amène à l'hôpital et qu'on lui mette un plâtre pour enfant sur lequel il a pu dessiner des dragons. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL Appelez-moi poupoune. J'ai 19, je viens de écosse/paris et j'ai connu le forum via MDR STOP. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 6 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [] oui / [] non. Approuvé par le Ministère de la Magie
Dernière édition par Charles Weasley le Mer 10 Mai 2017 - 21:54, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Charles Weasley | kill the boy he cries, ‘tell me, tell me what you feel.’ and i cannot. there is blood in my eyes, in my head. words are drowned. july 1989Le badge est arrivé sans qu'il ne s'y attende du tout. L'enveloppe était plus lourde qu'à l'accoutumée et pendant un instant, Charlie a cru que c'était son nouveau badge de préfet: peut-être que les sixième année en ont un différent (il n'a jamais entendu parler de tel phénomène mais il a vite appris à ne pas trop se faire des idées fixes sur l'administration scolaire de Dumbledore)? Le sien est précieusement conservé dans le tiroir de sa table de chevet, poli discrètement pour ne pas que le P s'écaille. Sauf que. Non. Ce n'est pas un P sur l'insigne. C'est un... C. Comme Charlie? Non. Comme captain. “ Holy shit. — Language, Fred! — Holy- — George! — -guacamole! Charlie's just received a- — Shut up! — -captain badge! You definitely have to get me on the team, I'm your brother! — A CAPTAIN BADGE?! — SIT DOWN WE'RE STILL EATING BREAKFAST AREN'T WE? You boys and your Quidditch... ARTHUR DARLING DID YOU HEAR? — Holy-- — Charlie! — CHARLIE WAS JUST MADE CAPTAIN! — What is it, Molly honey? — Charlie was just made captain! — CHARLIE WAS JUST MADE CAPTAIN?! ” La maison semble soudainement en ébullition. Charlie se sent rougir des pieds à la tête, ses doigts férocement accrochés à l'insigne que Fred essaie discrètement de lui piquer, sans hésiter à enfoncer une paire de doigts vicieux entre ses côtes en espérant lui faire lâcher prise. Ron est en train de dévaler les escaliers pour venir voir, soudainement pleinement réveillé, alors que Papa revient du salon avec un air surpris, s'arrêtant pour laisser passer Ginny qui se jette littéralement des escaliers pour glisser sur le banc jusqu'à Charlie, rentrant son épaule dans la sienne pour observer attentivement l'insigne en question. Finalement, ses doigts se détachent de l'insigne et presqu'aussitôt, l'un des jumeaux — il soupçonne toujours Fred, même si ça pourrait être George, il voit un peu flou en cet instant précis — s'en empare pour le faire passer entre toutes les mains. Il se souvient avoir reçu l'insigne de Préfet, et il se souvient avoir pensé que c'était drôle d'être préfet. Il n'est pas l'élève le plus sérieux ou le plus sage ou le plus calme, loin de là, mais il a bien aimé ce rôle, l'année dernière, enlever des points aux Serpentards et utiliser la salle de bains des préfets étaient des avantages conséquents. Mais devenir capitaine de l'équipe de Quidditch... il a l'impression qu'il va être malade. Charlie n'a jamais expérimenté le trac avant ça, ou l'angoisse. Il a toujours pris la vie telle qu'elle venait, il a passé ces examens — il y a d'ailleurs les résultats de ses BUSEs dans la même enveloppe qu'il n'a pas achevé d'ouvrir — sans stress, se disant qu'au mieux il passerait sans problème, idéalement de justesse, au pire il retaperait pendant l'été. Mais là... là il est confronté à un choix cornélien et il le sait. Papa le sait; il le sent dans le poids de son regard. Tout le monde s'extasie, Maman s'inquiète déjà parce que wouldn't it be nice to get you a nice new broom, sweetie? en sachant parfaitement qu'ils n'ont pas les moyens pour faire ça, Percy lui tape dans le dos d'un air mal à l'aise, Fred et George se battent pour savoir lequel mériterait d'être dans l'équipe même si ils vont seulement rentrer en première année et en attendant, Charlie angoisse. “ Come on boys. ” Papa est souvent maladroit, parfois obtus, des fois nul. Mais en cet instant précis, Papa est son héros: sa voix est calme mais le ton est inflexible et même si ils ronchonnent, les jumeaux comprennent et redonnent l'insigne à Charlie et le laissent se lever du banc sur lesquels la moitié de la famille est assise autour de la table pour manger. Il prend le badge dans sa main et sort par la porte arrière de la cuisine, sous les regards tant intrigués que fiers que inquiets de sa famille. Il peut enfin respirer correctement. Le grand air. L'odeur de la terre. Le piaillements des poules. Charlie ferme les yeux. Inspire. Expire. Il peut enfin respirer correctement, mais rien ne peut lui faire oublier le poids de ce badge dans sa main, qu'il tient dans sa paume avec tant de force que les rebords lui rentrent dans la peau douloureusement. Et si il le jette? Il pourrait le douter. Sans doute qu'un gnome le mangerait, et on n'en parle plus. Oui il pourrait faire ça. Le jeter le plus fort possible, le plus loin possible, et l'oublier. Mais alors qu'il arme déjà son bras, prêt à envoyer valser ce foutu C au loin, prêt à le perdre, il y a la voix de Papa, qui l'a suivi en dehors de la maison, qui l'interrompt: “ son. ” Charlie se retourne pour regarder son père. Il a son journal sous le bras et sa tasse de thé à la main, ses chaussons dans la boue et son bonnet de nuit sur les cheveux. Il n'est pas réveillé, mais il est heureux, Charlie le voit. Fier, incroyablement fier. Le poids sur les épaules de Charlie devient plus lourd encore. Il va tellement le décevoir. Il ne va pas supporter le décevoir. “ Congratulations. It's a good thing, right? ” La voix de Papa est douce. Charlie hoche lentement la tête. Il ne peut pas le décevoir. Il n'a pas le droit de faire ça. Il jette un regard furtif à la fenêtre de la cuisine où Ginny a collé son nez pour les observer (elle baisse vite la tête pour faire comme si de rien n'était, mais la relève aussitôt alors que Charlie l'observe toujours; elle la rabaisse). “ Talk to me, Charlie. — Dad, I don't want to be a quidditchplayer. ” Il reporte son regard sur Papa. Il s'attend à voir de l'incompréhension, de la tristesse, de la déception, de la colère aussi, peut-être. Mais à la place, il n'y a que des questions, la surprise la plus pure. “ Who said you had to be a quidditchplayer? — Everyone! ” Soudainement, c'est comme si on venait d'ouvrir les vannes de toutes les pensées qui l'agitent depuis des semaines maintenant: “ everyone says that I should pursue a career in Quidditch, that I'm the best goddamn- — Language, Charlie. — -Seeker they've ever seen! Mrs. Hooch said she'd write me a recommandation letter if I wanted to get into the Academy of Broom Flying! She told me I should go there if I wanted to be a quidditchplayer- but I don't want to be a quidditchplayer, Dad! I don't! I can't- I love Quidditch, I love playing, I love flying but I can't- it's not what I want to do. It's not and I can't- I can't accept this badge, I'm not... this is not who I am, Dad. I don't want to be a quidditchplayer. ” Son père l'écoute jusqu'à ce qu'il soit vidé de toute énergie, sans rien dire ni exprimer, puis il s'approche, lentement, posant sa main sur l'épaule de son fils. “ What's the matter, Charlie? Accepting this badge doesn't mean you'll be a quidditchplayer. — But I-- ” Il a mal à l'idée des mots qu'il va prononcer. “ It'd look good on a application for the Academy. — You just told me you didn't want to go. — I don't. I don't want to be a quidditchplayer! But it's- it's good money. Those people make a huge amount of money, we're talking hundreds of thousands and-- — Let me stop you right there, Charlie. ” Papa écoute toujours ses fils avant de répondre mais cette fois, il l'interrompt d'une voix ferme, raffermissant sa prise sur l'épaule de Charlie jusqu'à ce que celui-ci cesse de regarder ses pieds et affronte son regard. “ This isn't about the money. This is about your life. — But Dad, we need the money. Ron... Ron is going to be of age to go to school in a few years, and Ginny-- ” Il ignorait qu'il y avait toutes ces émotions et ces pensées en lui, ignorait combien ça lui pesait. Il entend les sanglots dans sa voix et n'arrive pas à les réprimer. Ça l'angoisse. La précarité financière de sa famille l'angoisse. Le poids des responsabilités et des choix l'angoisse. “ Let us worry about that, Charlie. ” La main de Papa glisse dans ses cheveux et les ébouriffe, avant de se poser dans sa nuque, l'attirant brutalement à lui dans une étreinte étouffante dans laquelle son fils cadet se plonge avec grand plaisir. “ You don't have to be a quidditchplayer if you don't want to be a quidditchplayer son. We'll make things work. In the meantime, do what you want to do. What do you want to be? — I want to be a dragonologist. — Then you'll be a dragonologist. Let us worry about the money, son. ” Il se détache pour regarder son fils, effacer ses larmes, ébouriffer une nouvelle fois ses cheveux roux. “ In the meantime, give it a try, okay? Maybe you won't like it, maybe you'll give out the badge two days into wearing it, who knows. Or maybe it could be the best experience of your life, quidditchplayer or not. Okay? — O-Okay Dad. — Good. Now let's go back inside and check your grades. — ... Dad? — Yes, son? — Is it bad if I failed Charms? — WHAT? ” august 1992“ And this is the Observatory, where you'll be leading most of your research. It was built by Harvey Ridgebit in 1971, as I'm sure both of you know, and it is the safest place in the sanctuary and where you'll be expected to be when you're not on the field. Understood? — Yes sir. — Yes. ” Sofia et lui sont les deux seuls étudiants qui ont été choisis, de toute l'Europe pour rejoindre la prestigieuse réserve dragonnière Harvey Ridgebit, située dans les Carpates occidentales roumaines. Sofia est plus âgée que lui (il peut le deviner d'un coup d'oeil) alors que lui sort tout juste de l'école. Disons qu'avoir une lettre de recommandation de Newt Scamander lui-même aide... même si Charlie aime penser que c'est aussi grâce à son talent qu'il est là. “ Your advisor is professor Lipót Fekete, I... trust you're familiar with his work, M. Weasley? — Yes sir. I wrote my essay about him. For the application. — Good good good... you'll find your room — you've been dispatched to the Quong Po room — on your right and the mess hall on your left. Please come to me if you need anything and don't forget to check in with professor Fekete as soon as possible: he's very excited to meet you, so I've heard. Will you be okay? — Yes. — Yes sir. — Good. ” Et sur ces mots, le dragonologue qui les a menés de l'extérieur des protections magiques jusqu'à l'enceinte de la réserve les laissent, Sofia et lui, au milieu de l'imposant Observatoire. Une chose étrange que cet endroit, les murs tantôt opaques tantôt transparents, tantôt normaux tantôt zoomant sur un spécimen au loin, sous l'impulsion de la baguette d'un érudit marmonnant à mi-voix. Sur les murs, des dessins et des notes et des tableaux; au sol, des morceaux de papier, de parchemin et des peaux séchées de dragon. Un beau bordel que tout cela, mais Charlie se sent vibrer, se sent sourire, se sent vivre: c'est tout ce qu'il a toujours voulu. Le processus a été long et éreintant et terriblement frustrant, alternant entre périodes impossibles de rendus et d'entretiens et longs moments d'attente en espérant une réponse positive pour passer à l'étape suivante. Visites à l'ambassade, interviews par cheminées interposées, courriers à la Federation of Learning for the Youth (FLY) pour la bourse, lettres de motivation et dissertations, bref, tout y est passé et finalement... il est là, il y est arrivé. Le départ a été dur, Maman a beaucoup pleuré et Charlie a tout fait pour ne pas que ça le touche, il a salué tout le monde, serré deux fois Ginny dans ses bras et serré la main de Papa, qui a sourit doucement. Même Bill était là. Même Bill était fier. Et maintenant... maintenant il est là et sa vie commence et ça semble irréel. Charlie ramasse la valise et le balai qu'il a apporté avec lui et se dirige vers les chambres, suivi par Sofia. Elle n'a pas ouvert la bouche pendant tout le trajet en balai depuis les limites de la réserve jusqu'à l'Observatoire, répondant par monosyllabes quand Charlie ou leur guide faisait la conversation. Elle n'a pas l'air très sympathique, elle a un visage fermé et un peu disgracieux, et elle fuit son regard comme la peste. Ils vont devoir partager une chambre pendant leur première année avant d'en avoir des individuelles, qui grossiront à chaque nouvelle année passée à la réserve. De ce qu'il a lu sur la brochure, certaines personnes ont des suites, tellement ils sont là depuis longtemps, tellement c'est passionnant! (Mais ils sont plutôt rares, le durée de vie étant plutôt limitée dans ce métier-là; argument que sa maman a vainement tenté de mettre sur la table pour le dissuader de partir. Mais justement, c'est ça l'attrait du métier... non?) Charlie est tellement enthousiaste, il a l'impression qu'il va explorer de tout ce bonheur qu'il ressent à l'idée de fouler à son tour le sol de l'Observatoire, le bâtiment principal de la réserve la plus conséquente et importante à l'échelle du monde. Du monde! Et lui, Charlie Weasley, lui est là! Lui et Sofia n'ont aucun mal à trouver à trouver la chambre qu'ils partageront pendant l'année à venir; la roumaine jette son sac contre un lit, et Charlie pose sa valise près de l'autre, trop content d'être là pour être agacé par le comportement primal de l'autre junior. Dès que son balai a soigneusement rejoint son matelas, il se précipite vers la fenêtre pour y coller son nez et regarder l'extérieur. La salle principale de l'Observatoire permet d'observer des specimens même quand ils sont à des miles de là, grâce à la magie de sortilèges technomagiques dernier cri. La fenêtre de leur chambre est quant à elle normale: elle ne lui montre que la forêt et les montagnes, au loin, rien de plus. Tout cet espace... il n'a jamais vu tant d'arbres, tant d'espace! Il s'est toujours senti à l'étroit, Charlie, dans une maison trop petite pour neuf, dans un petit dortoir d'école où les yeux de tout le monde se posent partout. Mais là... là il est quelqu'un d'autre. Un inconnu, sans aucun doute, mais quelqu'un d'autre tout de même. “ Hey, ” il se retourne pour observer Sofia. Elle s'est changée sans qu'il ne s'en rende compte, trop rapidement apparemment: elle a mal accroché les boutons de la chemise qu'elle a enfilé. Elle a le rouge aux joues et ça frappe enfin Charlie que c'est certainement dérangeant pour elle d'être dans la même pièce que lui, de savoir qu'ils vont tous les deux y rester pour les douze mois à venir... il rougit, malgré lui, parce que la pensée ne l'a pas effleurée. Il manque souvent de délicatesse pour les trucs comme ça. “ We should get going, ” dit-elle. Elle parle roumain mais les sortilèges de traduction relayent pour elle et Charlie sourit jusqu'aux oreilles. “ Yes! ” répond-t-il en roumain, parce que c'est l'un des cinq mots qu'il connait! “ Let's go! ” december 1994“ It's not you it's... me. ” Il a l'impression qu'on lui a rempli la bouche de sable. C'est stupide, parce que c'est une excuse qui a été resservie des milliards de fois à des milliards de personnes différentes mais... c'est aussi vrai. Ce n'est pas elle, c'est lui. Il y a un truc qui tourne pas rond chez lui. Et comment lui expliquer ça sans lui dire tout ce qu'il lui passe par la tête quand il y a une femme nue à proximité? Quand il sait ce qu'il devrait ressentir (pour avoir écouté ses camarades de dortoir en parler pendant des heures et des heures, des filles et de leurs seins et du reste qui fait encore rougir Charlie jusqu'aux oreilles quand il y pense) mais qu'il n'y a qu'un vide, que de l'embarras et de la gêne et du malaise et des esquives pathétiques pour repousser l'inévitable. Et si il s'en sort parfois en pensant très fort à autre chose ou en pensant à rien, justement, laissant son corps agir de lui-même là où sa tête ne fonctionne pas, cette fois, ce n'est pas arrivé. Du tout. Dire que Sofia est déçue serait un euphémisme; dire qu'elle est surprise serait une sous-estimation, pourtant, alors que Charlie regarde son visage passer de la colère et de l'incompréhension à la lassitude. “ I knew something was wrong with you, ” dit-elle et il sait qu'elle ne veut pas être méchante ou cruelle, mais elle l'est, et même si c'est des mots qu'il pense depuis des années, se les faire dire lui fait un peu mal. La phrase qu'elle vient de prononcer lui traverse le corps comme un coup d'éclair, descendant le long de sa colonne pour faire vibrer chaque vertèbre, chaque iota qui le compose. Il se couvre hâtivement avec un pan de la couverture, songe à reposer son visage dans ses mains avant de se redresser, cherchant du regard ses vêtements... mais il se pétrifie en sentant la main de Sofia se poser sur son dos nu. “ Sofia-- — Easy, ” dit-elle simplement, et il sent ses doigts remonter le long de la cicatrice encore rose qui lui barre l'omoplate droit. “ How was it? — England? It was alright... — The Tournament I mean. — Oh. ” Charlie a été le seul junior (dragonologues n'ayant pas encore officiellement ce titre au sein de l'Observatoire, là depuis moins de trois ans) à être envoyé en Angleterre pour le Tournoi des Trois Sorciers auquel la réserve a fourni les quatre dragons de la compétition. Il a assisté à la Première Tâche (sifflant de mépris et d'outrage en voyant Krum aveugler le Boutefeu Chinois) mais est rapidement rentré en Roumanie, ordre de la réserve, elle aussi outragée de se retrouver avec un dragon souffrante d'une conjonctivite. Pour la énième fois, Charlie raconte en détails les performances des quatre champions, se détendant même quand la main de Sofia continue de caresser, lentement, les blessures qu'il a récolté en s'occupant des dragons avant et après l'épreuve, elles guérissent lentement mais sûrement et ne font plus mal, mais laisseront des marques. Ça fait deux ans maintenant que Charlie vit à la réserve, un an qu'il a sa propre chambre — quasiment un office: le bureau prend plus de place que le matelas, mais c'est à lui, quelque chose qu'il n'a jamais ressenti de sa vie — et des mois qu'il a ses premières cicatrices, brûlures et griffures et morsures curieuses de plus petits specimens. Il adore son métier. Ce n'est jamais la même chose. Bien entendu, comme Sofia, il passe la plupart du temps à courir après Lipót Fekete, à l'aider dans ses recherches, en conduire une partie pour lui. Dans un an, ils voleront de leurs propres ailes... cette perspective fait tant peur à Charlie qu'elle l'enthousiasme. Les seules fois où il est sorti de la réserve, c'était pour aller récupérer le Norvégien à crête d'Hagrid (renommé Norberta quelques minutes après son arrivée à la réserve) et pour accompagner les Weasley en Égypte visiter Bill. Bill fait un travail très impressionnant... mais ça n'a rien à voir avec côtoyer tous les jours des dragons bien entendu! Il continue de parler, oubliant peu à peu les doigts de Sofia sur son corps... jusqu'à ce qu'elle effleure son flanc et qu'il ait un mouvement de recul. “ Sorry, ” dit Sofia d'un air absent, avant que sa main ne retombe sur le matelas. La brûlure fait encore mal. Il l'a récoltée cet été, pendant la Coupe du Monde. Les Mangemorts ont attaqué et la Marque des Ténèbres est apparue dans le ciel et le feu a failli attaquer ses poumons lui a-t-on dit: il a été mené à Saint-Mangouste d'urgence mais s'en est sorti sans grand mal. La brûlure fait encore mal, pourtant. À moins que ce soit une impression fantôme. “ I think you should go. — Yeah, ” dit-il, rappelé à lui-même, se levant timidement et fonçant sur ses vêtements pour les enfiler au plus vite; peu réceptive à son embarras, Sofia l'observe sans un mot, sans prendre la peine non plus de se couvrir, attrapant plutôt briquet et paquet de cigarettes pour s'en allumer une. “ Errrr... see you tomorrow? — Yeah. ” Il la connait bien maintenant, Sofia. Et elle essaie tant qu'elle peut, il peut tout de même voir la douleur sur son visage. “ I- I mean it, ” recommence-t-il, s'appuyant à l'encadrement de la porte pour finir d'enfiler ses chaussures, “ it's not you, it's-- — Shut the fuck up and leave, Charlie. ” march 1997C'est les cris qui les ont alertés. Il y a presque toujours un dragonologue de garde pendant la nuit, au cas où il y aurait un problème même si l'activité des dragons — sauf espèces rares, que de toutes façons la réserve roumaine n'abrite pas — est particulièrement faible quand le soleil ne brille pas dans le ciel. Les dragonnes enceintes sont généralement gardées près de l'Observatoire, dans des imposants dispositifs permettant aux dragonologues de les aider à mettre bas en cas de complications; sinon, tout se fait naturellement, ils se contentent de vérifier que le climat est le bon dans certaines parties de la réserve, de compter les proies — généralement des chèvres, vaches, cerfs et autres — consommées et mises à la disposition des dragons... mais la nuit, il n'y a jamais d'activité donc Charlie sait tout de suite que quelque chose ne va pas quand la voix amplifiée du garde de nuit beugle en roumain qu'il y a un problème dans le secteur sept. Il est l'un des premiers dehors à sauter sur leurs balais et à se diriger vers le secteur en question, à flanc de montagnes, normalement réservé aux dragonologues les plus expérimentés. Mais il ne voit personne d'autre que lui dans les airs alors il n'a pas le temps d'hésiter; il n'a aussi aucun mal à repérer l'origine des hurlements qui font presque vibrer l'air par leur intensité: des jets de flammes si chaudes qu'elles en sont presque bleues s'enroulent dans l'air, enflamment des arbres. “ WEASLEY! ” entend-t-il enfin quand il fait une pirouette dans les airs pour éviter une gerbe de flammes. C'est Travis, un dragonologue australien borgne mais agile sur son balai, qui s'approche de lui en hurlant. “ GET CLOSER AND SEE WHAT'S WRONG! ” Travis est un senior et même si il a la peur au ventre, quand bien même ce n'est pas la première fois qu'il assiste à une crise de nerfs de la part d'un dragon, Charlie ne pense pas une seule seconde à réfuter l'ordre dangereux de son supérieur, fonçant en direction des flammes en se concentrer pour éviter de finir en chiche-kebab bien cuit. Le dragon par les flammes, bien entendu... mais aussi par la lueur de plusieurs baguettes, des lumos bleuâtres qui donnent à la scène un aspect fantomatique dérangeant. Quel fou a décidé d'étudier un dragon en plein milieu de la nuit?! Charlie esquive une autre gerbe de flammes et se rapproche du specimen — un Suédois à museau court — pour mieux observer la situation... avant de se rendre compte que le dragon a cessé d'hurler. Il essaie de retourner dans sa grotte naturelle mais quelque chose l'en empêche... des mots fusent dans la nuit noire, depuis derrière les lumos qui aveuglent Charlie. Qui?! Il ne comprend pas un mot, ce n'est ni de l'anglais, ni du roumain. “ STOP WHAT YOU'RE DOING! ” s'entend-t-il hurler, puis une autre gerbe de flammes... puis la rencontre dure et finale avec le sol, il est fauché par un sortilège qui va plus vite que lui et qu'il n'a pas vu venir. C'est Travis qui le réveille en le secouant dans tous les sens, après ce que Charlie estime être la gifle de sa vie (sa joue est brûlante, et ça n'a rien à voir avec sa courte chute précédente). Il est en train de parler, Charlie ne comprend rien, il y a beaucoup de bruit mais aussi, paradoxalement, beaucoup de silence... le dragon ne crie plus et ne crache plus de feu. “ How long have I been out for? — A couple of minutes. You okay, mate? ” Charlie ne répond pas, se relevant de lui-même malgré le mal de tête qui lui scie le crâne en deux, s'appuyant à l'imposante épaule de Travis pour observer la scène sur laquelle il est plutôt littéralement tombé. Le dragon ne bouge plus. Le dragon est... “ She died right after you fell. ” Travis, comme à son habitude, mâchonne du tabac frénétiquement, anxieusement presque. Il essaie de ne pas être trop ému mais il l'est, ils le sont tous les deux. “ What-what happened? ” Travis ne répond pas: il a vu que le regard de Charlie était tombé sur les trois hommes habillés en noir qui sont en train de se faire hurler dessus par la flopée de dragonologues qui ont débarqué après lui et Travis. Des braconniers. C'était eux qui ont piégé le Suédois, eux qui ont aveuglé Charlie avec leurs lumos, eux qui voulaient... quoi, exactement? Sans doute le sang, peut-être les écailles, certainement le cuir, éventuellement les crocs, possiblement les yeux. Ils voulaient... la tuer. Charlie voit rouge. Il s'énerve rarement, Charlie. Pour ainsi dire: jamais. Il est toujours de bonne humeur, toujours en train de plaisanter, toujours en train de prendre les choses à la légère, jusqu'à ce qu'il ne soit plus ou qu'il angoisse. Mais il ne s'énerve pas, ça ne fait pas partie de lui. Sauf là. Ça le prend dans son corps tout entier et l'instant suivant, il s'est détaché de Travis et coure en direction des braconniers, pour voir leurs têtes, à ces fils de pute. Juste pour voir leurs têtes. Sauf qu'à chaque nouveau pas qu'il fait dans leur direction, sa colère augmente. Sa colère augmente, il serre les poings et quand enfin Travis comprend qu'il ne va pas qu'examiner la situation, l'australien essaie de le rattraper, de le retenir; en vain. Charlie rentre en plein dans le groupe de braconniers et se met à frapper, à leur écraser la gorge, à chercher à leur faire du mal, à les tuer, à les tuer, comme ils ont failli le tuer lui mais surtout comme ils ont tué la dragonne. Bien entendu, ils sont vite séparés par les autres dragonologues et il est tiré en arrière, sous les insultes de ses supérieurs et leurs réprimandes. “ WHY?! ” s'entend-t-il hurler, frustré et sentant déjà des larmes d'injustice faire leur chemin jusqu'à ses yeux. “ WHY WOULD YOU DO THAT? ” Les braconniers sont hagards et blessés, tenant leurs mâchoires douloureuses ou leurs nez qui pissent le sang en le regardant être tiré en arrière, loin d'eux. Ils ont des gros ennuis et pourtant, sur leur visage, Charlie ne voit aucun regret, aucune honte. It's not the world that's cruel. It's the people in it. may 1998Il s'est battu sans s'arrêter pendant toute la nuit, répondant à l'appel de l'Ordre, de Bill. Kingsley, après le mariage de Bill et Fleur, l'a convaincu de retourner et de rester en Roumanie; mais quand il voit le carnage, quand il voit le nombre de blessés et de corps qui ne bougent plus, il ne peut pas s'empêcher de se dire: pourquoi? POURQUOI?POURQUOI? Il est comme hagard, marchant à travers les rangées de corps. Certains parlent déjà de partir, d'autres ne sont plus là. Le piège des Mangemorts se referment, ils vont bientôt prendre la Grande Salle, ce n'est plus qu'une question de temps, il faut qu'il trouve, il faut qu'il trouve Kingsley, il faut qu'il trouve Ron, il faut qu'il trouve Papa, il faut qu'il trouve- Papa est là, il est juste là, mais il est à genoux et Papa pleure, Papa pleure jamais, il peut pas pleurer, il a pas le droit, il est blessé non il n'est pas blessé, ses mains tiennent la main de- Il reconnait Georgie parce qu'il arrive parfois à reconnaitre les jumeaux, surtout dans les moments comme ça. Il reconnait Georgie, même si il devrait pas le reconnaître, parce qu'il a été battu et souillé et torturé, torturé, son petit Georgie, qui s'est cassé une dent en voulant jouer avec lui au Quidditch et qui s'est éclaté le visage parterre, Georgie qui est venu le voir un jour parce qu'il avait cassé le vase en porcelaine de Maman et ne savait pas quoi faire, Georgie qui fait les pires blagues sur Terre à propos de son oreille qui manque et George qui ne peut pas être, qui ne peut pas être, qui ne peut pas être mort. Fred est accroché à lui et Charlie sait qu'il ne se détachera pas de leur frère comme ça. Il ne peut pas, Charlie le voit tout de suite. Il est dans son monde à lui, dans son monde où son frère jumeau est mort. Il ne sait pas ce qu'il ressent en cet instant précis. Juste... du vide. Pas la colère ou la douleur qu'il aurait pu s'imaginer, non, juste du vide, comme si on lui avait tout arraché et qu'on l'avait laissé s'occuper de l'espace à l'intérieur de lui sans lui donner de quoi le remplir. Tout le monde est là. Percy qui a le regard vide, Bill qui a le regard dur et qui serre Fleur contre lui, Ron enfoncé dans l'étreinte d'une Hermionne choquée, Ginny qui sanglote et Fred qui appelle son frère sans pouvoir le ramener. Et Charlie qui les observe. Il aurait dû être là. C'est son petit frère. Georgie. Son troisième petit frère. Quand les jumeaux sont nés, Bill a tenu Fred et Charlie a tenu Georgie, maladroitement, juste pendant un instant, il était rouge et fripé et moche mais c'était son petit frère et il ne pouvait pas le lâcher. Et maintenant il est mort et Charlie est vide. Il s'approche mais il ne se sent pas avancer. Il sent ses jambes trembler mais il ne tombe pas. “ We need to go. Now. ” Personne ne l'entend. Percy tourne un regard vide vers lui. Ginny n'arrête pas de pleurer, et renifle un peu, en essayant de reprendre contenance. Maman ne détache pas les yeux de son Épouvantard devenu réel. “ Now, ” répète Charlie avec un peu plus de force, les yeux vissés sur le visage défiguré de Georgie. “ Dad, get Ginny and go. We need to go before they get in, NOW! ” Bill se met en mouvement en même temps que lui. Charlie s'approche de Fred. Passe un bras autour de ses épaules. “ Buddy... we have to go. I'm sorry Fred but we have to go. ” Fred ne répond pas. Gémit. Ses doigts, accrochés au col de son jumeau, ne faiblissent pas, il le secoue, l'appelle toujours, entre hurlements déchirés et gémissements de bête blessée. “ Fred, please, we have to-- — WE'RE NOT LEAVING HIM BEHIND! ” Charlie le tire en arrière et Fred, aussitôt, se met à se débattre, à hurler comme un forcené, refusant de lâcher Georgie même quand les doigts de Charlie se glissent sous les siens pour le faire lâcher prise. Il lui fout un coup de coude dans les côtes et il grogne, mais ne lâche pas prise. “ Of course we’re not leaving hi-- ” La porte de la Grande Salle explose dans un sortilège sonore et Charlie voit déjà des flammes noires jaillir à l'intérieur de la salle où ils avaient des banquets tous les ans. Il est projeté en arrière, doit lâcher prise... et quand Fred fait un mouvement vers le cadavre, il passe un bras autour de lui, le prend à bras-le-corps pour l'éloigner. Il entend ses hurlements et ses protestations et non, ils ne peuvent pas laisser George derrière... sauf qu'ils n'ont pas le droit de mourir non plus alors Charlie ne répond pas, serre les dents, le garde près de lui, le traîne en tenant sa baguette de l'autre main. “ DAD! ” hurle-t-il mais Papa ne l'entend pas, il n'arrive pas très bien à voir, et Fred se débat, et Fred hurle, et il envoie son poing pour le faire taire et l'assommer. Il regrette instantanément son geste mais il n'a pas le choix, ils n'ont plus le choix; il porte son Fred, trop grand et trop lourd, le traîne à sa suite, loin de la Grande Salle au proie aux flammes, loin du corps de George. Il ne se retourne pas, mais son visage est strié de larmes. november 1999We need you there. Loin du combat. Charlie comprend. Il n'a pas pu protéger Georgie. Il n'est pas une valeur sûre, il ne devrait pas être sur le champ de bataille, il est inutile, il doit s'occuper d'un camp de réfugiés, le gouvernement roumain a accepté les réfugiés et la réserve, à sa demande, accueille dans l'Observatoire qui est de toutes façons trop grand pour les cinq dizaines de dragonologue qui y vivent tout le monde. Et Charlie, qui distribue nourriture et couvertures et soins et mots encourageants, qui s'arrête à chaque chambre pour s'assurer que tout va bien, qui dort à peine, qui dort pas du tout, qui ferme pas les yeux parce que sinon il revoit le visage de Georgie et il entend la voix de Fred et il a l'impression de perdre pied, plutôt deux fois qu'une même. Bientôt, ceci dit, il y aura trop de réfugiés, il va falloir qu'ils trouvent une autre solution, surtout qu'il travaille encore, va sur le terrain, s'occupe des dragons, seulement pour rentrer à l'Observatoire pour s'occuper de la nouvelle arrivée de réfugiées, seulement pour qu'on l'amène jusqu'à un canapé quand il est trop fatigué pour tenir debout et qu'on le laisse se débattre avec ses démons dans ses cauchemars et ses rêves semi-éveillées où Georgie lui crie toujours qu'il ne l'a pas protégé, qu'il ne l'a pas protégé, qu'il est un mauvais frère. Il les a abandonnés. Tous, tous autant qu'ils sont. Il les a abandonnés, quand il a décidé d'aller en Roumanie, quand il est arrivé trop tard dans la Grande Salle, quand il n'était pas avec Georgie dans la Forêt Interdit. Il les a abandonnés, quand il a suivi sa passion au lieu de faire de l'argent pour les aider à vivre, il les a abandonnés, tout comme il a abandonné le badge de capitaine en fin de sixième année après un an de service, il les a abandonnés, parce qu'il est égoïste et mauvais et tordu et égoïste et pourri et égoïste, égoïste, égoïste. Un déchet. Égoïste. “ You seen Elliott? — Who? ” Charlie adresse un regard noir à Edgar qui se permet de lui sourire en coin d'un air angélique. “ Yeah he's around here somewhere. — He knows there's dragons going about their lives around here, right? — Aye. He said he'd show you how to castrate one if he ran into one. — I swear to Merlin if he gets hurt... ” siffle Charlie, inquiet malgré lui, serrant fermement sa baguette dans sa main. Ils sont à la limite des protections magiques de la réserve, ils ont reçu la permission du ministère roumain pour l'agrandir un peu, pour établir un camp de réfugiés ici, une annexe à l'Observatoire en somme. Ils doivent repérer les lieux au cas où des dragons y auraient pris refuge, pour les délocaliser autre part. Andrei est le seul autre dragonologue qui l'accompagne, les autres, Edgar, Gus, Peggy et Elliott sont tous des réfugiés britanniques qui ont choisi de l'accompagner pour cette mission, si on peut appeler ça une mission. Charlie a l'impression d'être inutile là où il est. Il devrait être avec Fred et Percy et Bill et Ron pour sauver Ginny, pour tuer des Mangemorts, pour venger Georgie. Mais. Non. Il doit faire... pénitence. Il n'est pas assez fort pour être là-bas. Il sort de ses pensées quand il entend des bruits de pas en train de courir dans leur direction, s'attendant presque à trouver Elliott avec un dragon sur les talons... mais non, c'est Peggy, l'air sincèrement effrayée... et verdâtre, tenant son bras duquel suppure un sang presque noir. Elle est accompagnée par Gus qui semble être traumatisé, l'épaulant difficilement. “ There's one there! — No shit! ” Charlie se met à courir, laissant Peggy et Gus derrière avec Edgar qui de toutes façons n'aurait jamais dû venir, ils ne sont pas dragonologues, ils ont dû faire une erreur parce qu'il y a aucun doute qu'ils sont sur le territoire d'une... wyverne, galloise vu la couleur de ses écailles et la tâche rouge sur son cou. Andrei fait déjà face au dragon, un petit specimen, bien heureusement. Il faut se méfier de la queue: elle est empoisonnée et la créature est plus vive que les autres dragons, malgré la lenteur de murène avec laquelle elle les observe, ses yeux globuleux passant de la tignasse rousse de Charlie aux cheveux courts cendrés d'Andrei. “ Peggy? — She'll be fine, looked minor. You seen Elliott? — No, ” qu'ils échangent rapidement en roumaine, Charlie sortant sa baguette. Ils doivent gentiment repousser la wyverne, au pire l'assommer, ils vont devoir effacer toute trace de son passage pour qu'elle ne retrouve pas son chemin jusqu'ici, s'ils veulent établir le camp annexe de réfugiés dans le coin. “ HEY YOU BIG ASS MOTHERFUCKING SNAKE! YOU HURT MY FRIEND! SUCK MY BALLS!!! ” Ça, c'est Elliott. Qui se tient à quelques mètres de là, debout sur un rocher, un sonorus dans la gorge. “ ELLIOTT WHAT THE FUCK ARE YOU DOING?! — STAND DOWN, YOU IDIOT! ” Bien entendu, la wyverne se tourne vers celui qui crie le plus fort: en l'occurence le seul qui ne sait pas faire la différence entre un Boutefeu chinois et un Boutefeu japonais, ce putain de Fawkes qui va être la mort de Charlie. “ THAT'S RIGHT, COME TO DADDY, YEAH RIGHT, YOU CAN'T EVEN CATCH ME CAN YOU?! YOU MOTHERFUCKING COCK-SUCKING DIM-WITTED-- ” La wyverne bouge en un éclair, sa queue fouettant l'air en direction d'Elliott et sans réfléchir, Charlie se jette en avant, une gerbe de flammes sortant de sa baguette pour distraire le reptile. Il leur faut des dizaines de sortilèges pour que la wyverne soit suffisamment confuse pour s'enfuir, le feu ne la blesse pas mais lui fait perdre le sens des réalités, elle glapit de confusion et d'agacement en reculant lentement, dirigée par un Andrei tendu et angoissé à la baguette nerveuse... jusqu'à ce que Charlie trouve enfin une opportunité pour lancer un sortilège qui l'assommera en plein dans le mille: dans la tâche rouge sur son cou. L'effet est immédiat, la wyverne trébuche et s'effondre à grands fracas, et le Weasley court vers elle pour s'assurer qu'elle ne s'est pas blessée en tombant. “ You're not even thanking me? ” fait Elliott en descendant de son rocher et en s'approchant. Il est arrivé à l'Observatoire il y a presque six mois maintenant, comme les autres de leur groupe en fait, c'est une tête de con, une tête brûlée, une tête de cochon, il est insupportable, sanguin, vulgaire et stupide mais Merlin que Charlie est content de voir qu'il n'est pas blessé. “ Fuck off, ” dit Andrei, son épais accent roumain sifflant sur sa langue alors qu'il s'approche lui aussi de la wyverne: “ no, go, ” l'interrompt Charlie dans son mouvement. “ Get Peggy and make sure Edgar's not making things worse. They're two minutes away from here, north. ” Andrei hoche la tête, s'en allant en trottinant alors qu'Elliott se rapproche. Charlie a pris la tête de la wyverne sur les genoux pour l'ausculter, regardant ses yeux puis lui ouvrant la bouche pour inspecter ses dents, procédure normale et rapide. “ Why are you sticking your nose in there? ” demande un Elliott dégoûté qui fait de son mieux pour ne pas paraîtere trop intrigué. “ I'm checking if he's not sick, ” répond-t-il sèchement, avant d'examiner les écailles et de caresser, machinalement, la membrane des ailes qu'il peut atteindre, le cuir à la fois incroyablement fragile et robuste sous sa paume. “ So? ” Charlie se retourne brusquement, s'écarte. “ He's fine. Now... get out of my way, okay? I need to fly him off somewhere else. Accio broom! ” fait-il en pointant sa baguette vers le ciel. “ Hey, why are you pissed off at me? — Stop playing dumb. You could have been hurt, Elliott! This is not a game, those are real, actual dragons that could hurt you! — I'm not a kid anymore, stop mothering me or whatever! — You're not a kid, eh? Then stop fucking acting like it! ” Charlie jure rarement; ça a le mérite de faire taire Elliott, qui lui rend son regard colérique, serrant les poings et ouvrant la bouche pour répliquer mais Charlie l'interrompt: “ shut up. Find Peggy, find Andrei, whatever you want, I don't care, just get out of my way, I don't need you here. ” Tout comme ils (l'Ordre) n'a pas besoin d' eux (les rejetés) là-bas (sur le champ de bataille, là où la vraie Guerre se passe). Charlie s'en veut de passer ses nerfs sur Elliott, qui n'a rien demandé, mais il est trop troublé pour penser à s'excuser; à la place, il se détourne et attend impatiemment son balai. “ Accio broom! ” entend-t-il derrière lui. “ I SAID FUCKING ACCIO BROOM! — Hey, if you think-- — You're not going to get it back wherever the fuck you're going alone, are you? Shut up, ” grogne Elliott, avant de s'asseoir à côté de lui pour attendre, bras croisés et sourcils froncés. Charlie se laisse tomber à côté de lui, genou contre genou. “ You're such an idiot. — Fuck off. ”
Dernière édition par Charles Weasley le Mer 10 Mai 2017 - 20:54, édité 19 fois |
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HERO • we saved the world Charles Weasley | let the man be reborn imagine that the world is made out of love. now imagine that it isn’t. imagine a story where everything goes wrong, where everyone has their back against the wall, where everyone is in pain and acting selfishly because if they don’t, they’ll die. imagine a story, not of good against evil, but of need against need against need, where everyone is at cross-purposes and everyone is to blame. july 2000“ Show her to me? Awwww. ” Faith est toute petite, un petit truc ridicule un peu ridé aux yeux un peu fermés qui gazouille gentiment dans les bras de Fleur; Bill remet le miroir dans la direction de son visage. “ She's amazingly cute. Thank Merlin she takes almost everything from her mother. — Oh fuck off man, ” rétorque son frère aîné, mais il rit légèrement, et Charlie aussi, un peu jaune. Il ne peut pas s'empêcher d'être amer. Il aimerait prendre sa nièce dans ses bras, pouvoir gazouiller avec elle, s'émerveiller de sa petite existence. Mais il ne peut pas. Il est loin, à l'autre bout du monde, et même si Kingsley ne cesse pas de lui répéter qu'il est important qu'il soit ici, pour accueillir les réfugiés qui passent par le Shell Cottage, certains blessés, d'autres traumatisés, Charlie ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il loupe plein de choses. Il a loupé la naissance de Faith, la fin de la grossesse de Fleur, il a loupé... il a loupé l'enfermement de Ginny mais aussi celui de son père et oh, si seulement il avait été là, si seulement il avait été là, si il avait été plus fort, si il avait été plus présent, alors peut-être que Ginny ne serait jamais- “ Oh, I- I gotta go, Charlie, great speaking to you. — Bill, I-- — I think some 'fugees are coming in, or maybe just Royal... I don't know, I'll tell you, bye! — Bill! ” Mais déjà la communication, déjà difficile à cause de la distance et des multiples protections magiques séparant Angleterre et Roumanie, se brouille et se coupe, la dernière image restant le visage sérieux aux sourcils froncés de Bill que Charlie observe, ses doigts se refermant autour du miroir que Kingsley lui a fait parvenir, création de Fred et de Percy pour communiquer entre rebelles. Il serre le miroir jusqu'à ce que ça lui fasse mal aux doigts et à la paume, jusqu'à sentir la peau sur le point de se briser, plus soudainement détend son bras et se relève, glissant le miroir dans la poche de sa veste et se forçant à déconstruire l'expression grave et douloureuse de son visage. À la place, il remet son masque en place, celui de l'homme qui sait ce qu'il fait. À l'instant où il sort de sa chambre, on commence déjà l'alpaguer: on le cherchait apparemment, mais on n'osait pas le déranger. Il y a un Boutefeu dans le secteur neuf qui se rapproche trop du camp de réfugiés, il y a une femme qui a besoin d'antibiotiques moldus parce que les potions ne fonctionnent pas, il y a un enfant qui n'arrête pas de pleurer on ne trouve pas ses parents, il faut racheter du pain, le CIMS a rappelé et annulé le rendez-vous à l'ambassade, Andrei le cherche mais personne ne sait où il est passé, il faut ceci, il faut cela, on a besoin de lui ici et puis là et il a un million de choses à faire et pourtant, Charlie ne s'est jamais senti inutile. Il aimerait être avec le reste de sa famille, apprendre à connaître sa nièce, profiter de son temps avec ses frères, chercher sa soeur, s'occuper de sa mère... mais non, il est coincé en Roumanie. “ CHARLIE! CHARLES! ” Il est en train de crouler sous les demandes, déjà, essaie de les trier une par une, difficilement, répondant aux questions des uns, prenant note des quémandes des autres, envoyant un soigneur ici, demandant à ce que l'on reporte cela à plus tard alors clairement le hurlement ne lui parvient pas aux oreilles jusqu'à ce que son émetteur lui bondisse presque dessus. C'est Elliott. “ EMERGENCY IN SECTOR FIVE, WE NEED YOU THERE! ” Il sent son coeur bat si fort dans sa poitrine. Dans le secteur cinq, le plus éloigné du camp des réfugiés, ils ont installés les enclos pour les dragons malades, les plus instables (personne n'aime vraiment un dragon qui perd ses écailles ou qui se met à cracher du feu inopinément, alors Charlie préfère encore les tenir éloignés des gens un peu trop... flammables). Il a passé toute la journée précédente, et la nuit, dans le secteur cinq, à s'occuper d'un petit Magyar à pointes abandonné par sa mère. Les Magyars sont les dragons préférés de Charlie (et les plus dangereux, mais c'est un détail) parce qu'ils sont encore entourés de mystère, personne ne sait vraiment pourquoi certaines femelles abandonnent leurs petits ainsi, même si la plupart des petits en question ont généralement une malformation, qu'elle soit externe ou interne... mais comment une bête non sentiente comme un dragon pourrait savoir que son petit a un souffle au coeur? (question sur laquelle il a écrit de nombreuses dissertations, essais et articles, dont plusieurs ont été publiés dans des journaux universitaires qu'il a encadré dans sa chambre, mais tout ça c'est des détails, bien entendu, c'est pas comme si il en était fier, incroyablement fier, mais qu'il n'osait en parler à personne). “ The Horntail? — YES! PLEASE! — Errr, ok, just... can you check in with Edgar? ” dit-il, donnant le nom du seul qui ait fait partie de l'Ordre avec lui aux gens qui lui demandent trois milliards de choses (Edgar lui adresse un regard affligé, mais le laisse partir) avant de se tourner vers Elliott, celui-ci lui attrapant déjà le bras pour le traîner à sa suite dans le couloir. “ So how is he? Is he okay? — He's good. — Did he eat something? — Yeah. — Did you smell his breath? — Ew, no. — Have you checked-- — Listen, Weasley. ” Ils sont sortis de l'Observatoire, Charlie a naturellement pris le chemin des balais pour se rendre dans le secteur cinq et aller examiner de lui-même le Magyar mais la main d'Elliott l'immobilise, l'empêche de bouger. “ I need to see him, ” dit-il, refusant de lire ce qu'il lit sur le visage d'Elliott. Il a appris à le connaître. À vrai dire, il le connait trop. Il se sent si seul, dans ce camp de réfugiés, dans ce refuge pour dragons qui a un jour été sa maison; certains jours, il a l'impression qu'Elliott est la seule personne réelle, la seule personne qui fait du sens. Il y a Andrei et Sofia bien entendu, les deux autres dragonologues de la bande (même si Sofia reste plus à l'écart qu'autre chose), Peggy, Gus et Edgar. Et il connait ce dernier depuis plusieurs années, ils étaient à Poudlard en même temps. Mais... mais c'est différent, avec Elliott. Surtout quand il lit ce qu'il lit sur son visage, même si il refuse d'y penser. Ses doigts serrent fort son bras, s'enfoncent dans la peau et vont y laisser des bleus malgré les vêtements qu'il porte. “ The Horntail's fine. Actually, I have no fucking clue. ” Il le lâche et Charlie peut enfin respirer. Il déteste quand Elliott est trop proche. Ça fait longtemps qu'il s'est fait une raison et qu'il a compris qu'il ne pouvait pas continuer d'avoir les sentiments pour lui qu'il avait avant, au début, après toutes ces journées et nuits passées à le soigner et à lui parler. Il est pas comme les autres, Elliott, mais Charlie est encore plus fucked up. Il peut pas être avec quiconque, encore moins avec un mec qui est vraisemblablement pas intéressé par quiconque, encore moins par les mecs justement. BREF. Charlie ne veut même pas y penser. “ What the fuck, Elliott? ” Il utilise toujours son prénom en entier quand il est agacé. “ You were not breathing back there. — Yes, maybe, but these people need me anyway. I can't just take breaks like this...! What were you thinking?! These people they need me, I have to help them, I can't believe you thought-- ” Il se détache violemment, s'écarte, fait volte-face pour retourner dans l'Observatoire, prendre le relai mais la main d'Elliott trouve son biceps une nouvelle fois, et le cloue sur place. “ Hey, ” fait-il, sa voix ferme et dure. “ You don't have to do this all alone. ” Sauf que oui. Ils l'ont esseulé ici, l'ont laissé ici, parce qu'il a été trop faible, pas assez fort en tout cas, parce qu'il a été stupide et parce qu'il a tué Georgie, enfin, il l'a quasiment tué: il n'était pas là pour le protéger. Ils l'ont esseulé ici donc ces gens sont sa priorité, sa responsabilité, c'est Kingsley qui l'a dit, what you're doing here is so important for us, I can't stress this enough, we need you there, Scale, sauf que- Sauf qu'il aimerait être là-bas, il aimerait trouver Ginny, il aimerait sauver son père, il veut pas juste être le frère qui est resté en Roumanie, s'est occupé des blessés et des inutiles, et n'a pas porté son poids pendant toutes ces années. Il veut porter son poids et celui des autres. C'est sa punition pour ne pas avoir été assez fort, c'est sa punition pour avoir été trop égoïste toutes ces années auparavant, c'est sa croix et sa malédiction et son devoir et- Les doigts d'Elliott s'enfoncent une nouvelle fois dans son bras. Charlie se rend compte qu'il voit un peu difficilement, il y a comme des points noirs, et il a du mal à respirer. “ Don't pull the anxiety attack thing on me, dude. — I'm not having an anxiety attack. — Yeah right. ” La main d'Elliott vient attraper la sienne et la pose sur sa poitrine, là où se trouve son coeur. Malgré son agitation, Charlie peut sentir chacun des battements contre sa paume, à travers sa chemise. “ Focus on this. On my breathing. In... out. Do it you fucking retard. ” Charlie fait un bruit offusqué. “ This is a slur! — There goes the Charlie I know. Come on. Calm down. It's fine. ” Charlie ferme les yeux et se concentre. Inspiration... expiration. Quand il est enfin calmé, Elliott lâche sa main. “ Also we got new brooms. Weren't you really good at Quidditch back then? ” dit-il comme si rien ne s'était passé, se dirigeant vers les balais. “ Yeah but Ellie, I need to get back inside, these people... — ...need you, I know. But you can relax like, at least an hour a week, can't you? Or is that too much to ask of your ginger brain? ” Elliott lève les yeux au ciel, enfourchant un balai. “ Come on. Problems will still be there when we're back. ” Elliott lui sourit et Charlie détourne les yeux. “ Just an hour then. ” september 2000Exécuté. Exécuté comme un chien. Son père. Papa. Exécuté comme un chien. Après des mois de délibérations. Des débats inhumains. Exécuté comme un chien, sans avoir eu le droit de toucher à sa baguette. Papa. Papa, l'inventeur, tu prenais des objets et t'en créais des nouveaux, tu créais de la beauté avec les choses abandonnées et oubliées. T'avais toujours un sourire sur le visage, toujours une expression d'émerveillement, comme un garçon qui aurait grandi sans s'en rendre compte. T'étais toujours fier et heureux, comme si le monde t'avait donné tout ce que tu méritais, alors qu'il ne t'avait jamais donné beaucoup. Monde injuste, monde de merde, mais tu t'es jamais énervé, jamais, t'as jamais pu, t'étais toujours souriant et heureux, tu disais que la famille c'était plus important que les objets et l'argent, que tu nous avais nous et que ça te suffisait, que c'était plus que ce que t'aurais jamais pu espérer, même. Papa. Papa, un jour t'as posé ta main sur mon dos, entre mes omoplates, et tu m'as poussé en avant, et tu m'as dit de suivre mes rêves, de ne jamais abandonner. Tu m'as serré la main et envoyé à l'autre bout du monde, enfin c'était l'impression que j'avais, en me disant que ça irait, que t'étais incroyablement fier de moi, que tu serais toujours incroyablement fier de moi du moment que je suivais mes rêves. Tu m'as dit que t'avais jamais été aussi heureux que le jour où je t'avais dit que je savais ce que j'allais faire de ma vie. Papa. Papa, ils t'ont tué, ils ont tué Georgie, ils ont capturé Ginny. Papa. Papa, j'ai pas été fort, je suis désolé mais je te promets, je te promets que je continuerai à te rendre fier, que je ferai tout pour te venger et te faire sourire, même de l'autre côté du Voile où tu te trouves. Papa. Papa, j'ai pas été assez fort mais je le serai, je te promets que je le serai, je suis tellement désolé. Tellement, tellement, tellement désolé, tellement désolé, tellement, tellement désolé, désolé, tellement, tellement désolé, tellement désolé. “ Do you want to say something? ” Comme souvent lorsqu'un de leurs amis meure là-bas, Andrei Edgar, Peggy, Gus et Elliott se retrouvent autour du feu, discutent à mi-voix, partagent des fonds Whiskey Pur Feu dans leurs tasses en fer blanc, se rappellent des choses qui les faisaient sourire chez leurs défunts. Cette fois, Charlie, pour la première fois, Charlie s'est joint à eux. Il est silencieux mais c'est un silence qui pèse des tonnes, qui veut tout dire. Il ne dit rien, il regarde les flammes du feu de camp. Il y a des dizaines de tentes maintenant, une centaine de réfugiés. Bill parlait déjà d'en accueillir encore plus. Ils vont devoir s'ancrer dans le secteur huit maintenant, aussi. Ils vont devoir s'occuper de tout ça. Ils ont tellement de travail à faire. Charlie boit une gorgée de Whiskey et jette le reste dans le feu, avant de se relever. “ No, he knows, ” dit-il simplement, avant de retourner dans l'Observatoire sous le lourd regard de ses amis. april 2003“ Nous venons à vous en tant mendiants, avec notre coeur sur notre manche. — Main. Sur notre main. — < Sur notre main, oui. Nous n'avons plus le choix, Votre Majesté, nous n'avons plus le choix et tous les jours des gens meurent, des enfants meurent, ou alors ils sont vendus, torturés... exécutés en place publique. À de trop nombreuses reprises, je le sais, je suis allé knock-er à la porte du ICWW et maintenant que le UK ne fait plus partie de cette congregation, je ne peux espérer que vous saurez être... généreux, parce que plus que jamais, nous en avons besoin. ” C'était son plaidoyer, le discours qu'il tient depuis des mois, il se rend à Paris presque toutes les semaines maintenant, faisant le voyage avec une autre Insurgé Pacifiste qui parle mieux français que lui, Ines Selwyn. Comme souvent, ses tentatives de convaincre le roi d'agir ne semblent pas fonctionner, il est resté crispé sur son siège dans le bureau privé de son palais, les lèvres pincées et le regard sombre, leur expliquant une nouvelle fois qu'il ne pouvait rien faire, pas encore, pour eux, qu'il avait les poings liés par le CIMS qui refuse strictement d'aider les Insurgés, surtout qu'ils sont encore coincés à Poudlard, surtout depuis qu'ils ont voté l'éjection du pays de leur stupide congrégation... mais cette fois-là, pourtant, Charlie a eu l'impression de voir de la compréhension dans son regard. Et une envie d'agir... ils ont parlé Bouches Cousues, ils ont parlé de plus d'effectifs mais rien ne se fait et cette situation, qui dure depuis des mois maintenant, commence à profondément agacer Charlie. Paris est un belle ville. Enfin, Charlie imagine que c'est une belle ville; il a un peu du mal à s'émerveiller devant ce monde moldu et technologique quand ses frères et soeurs versent sang et larmes de l'autre côté de la Manche. Il est venu seul, cette fois, et il n'y a que Selwyn avec lui, qui a l'air presque plus angoissée que lui. Elle parle très rapidement en espagnol à son miroir. “ I might head to Spain actually, ” dit-elle quand il lui demande si elle rentre avec lui en Roumanie. “ I have family there, maybe they'll know someone. ” Elle a l'air complètement découragée. Charlie l'est lui aussi. Il ne sait plus l'intérêt de sa mission ici, ça a l'air complètement stupide... ils sont tous coincés à Poudlard, il parle avec Bill quasiment tous les jours maintenant. Ils sont coincés à Poudlard, les Mangemorts essaient de rentrer, les Insurgés essaient de sortir... tout ça en vain. Plus que jamais, Charlie aimerait être avec eux là-bas, les aider à s'en sortir. C'est injuste qu'il soit à l'extérieur et eux à l'intérieur. Il se sent inutile. “ Take care of yourself, Shrimp. — And you Scale. ” Et maintenant? Une nouvelle fois il va devoir retourner en Roumanie bredouille, toujours sans solution. Le CIMS leur permet à peine d'accéder à ce qu'il faut pour survivre, et le nombre de réfugiés ne fait qu'augmenter — quoiqu'avec la plupart des Insurgés coincés à Poudlard, les activités et transferts sont un peu au point mort — et lui ne sait plus où en donner de la tête. Il n'est pas sensé être là, il n'est pas un leader... il repousse ces pensées. Peut-être qu'il ne l'est pas mais il doit le devenir. Pour le bien de ses gens. Il prend un balai longue distance pour rentrer, il est tellement habitué à ce trajet de plusieurs heures qu'il a parfois l'impression qu'il pourrait le faire les yeux fermés... le vent lui fouette le visage et il sent le soleil lui taper sur ses bras nus mais rien ne parvient à le faire sortir de son sentiment profond de mal-être et de vide, d'inutilité profonde. Que va-t-il dire à tous les regards pleins d'espoir des réfugiés qui s'attendent à bientôt pouvoir rentrer chez eux. Rentreront-ils chez eux un jour? Où est chez eux maintenant: est-ce réellement l'Angleterre, ou est-ce désormais des dizaines et des dizaines de tentes agrandies magiquement, un camp dans un lieu presque hostile à l'homme? Il finit par survoler la réserve, après de longues heures. Il est fourbu et fatigué, désespéré et triste, en sortant sa baguette et levant le sortilège de Désillusion avant d'incanter la formule pour pénétrer dans l'espace aérien après avoir vérifié qu'aucun dragon n'était dans les parages. Il se dirige rapidement vers le secteur des réfugiés, qui n'a pas fini de s'agrandir ces dernières années. Les gens doivent presque vivre à sept par tentes maintenant, et certains sont logés à l'intérieur de l'Observatoire — généralement les malades, les enfants et les blessés — dans le nombre réduit de chambres spacieuses des dragonologues, Charlie partage sa chambre avec Sofia et Andrei maintenant. Ils sont tous un peu à l'étroit... et pourtant, quand on le voit atterrir, il ne voit que des sourires, partout. “ So? How was it Scale? ” qu'on lui demande aussitôt, alors qu'il retire ses lunettes de voyage et sent aussitôt un sourire se dresser sur ses lèvres. “ It went alright, actually! ” Ça s'est toujours déroulé alright d'après ses mots, jamais autrement. “ His Majesty... ” Il s'incline, ce qui fait rire les personnes qui commencent à l'entourer. Ils sont fatigués, ils veulent juste un peu d'espoir, un peu de bonheur pour continuer à se battre contre la faim et le froid et les insuffisances de leur camp de réfugiés. C'est mieux que là-bas... mais ce n'est pas mieux qu'autre part. “ ...told me that he would consider what I told him, and that 'e'd be reelly 'appy to be the UK's ally in ze war but 'e still needz some time to theenk, ” continue-t-il avec un accent français à couper au couteau. Il se détend, reprend un visage moins pincé en frappant avec joie l'épaule du réfugié le plus proche qu'il connait bien. “ We'll get there, I believe it. Now, weren't you telling me you were working on some kind of rune spell to protect the camp against dragon fire? — Yes! ” Il écoute attentivement le réfugié, marche avec lui jusqu'à l'endroit où il a commencé son petit atelier comme il l'appelle. Il y avec Elliott parmi ces gens, mais il ne l'a pas regardé une seule fois. C'est le seul à pouvoir voir à travers le masque, à pouvoir voir le jeune homme insecure et incapable de montrer qu'il se sent faible et désespéré et pas assez face aux impasses que lui posent la vie. Il sent son regard sur sa nuque, et ça le brûle tout entier. may 2003Poudlard. Des années qu'il n'a pas arpenté ces halls et ces couloirs, ces salles et ces dortoirs. C'est alien, presque, de poser son pied sur le marbre blanc de l'entrée; alien aussi, de voir tout ce monde s'agiter autour de lui, comme au sein d'une ruche d'abeilles. Il y a des rires, quelque part. Les roumains, comme on les appelle, ne sont qu'une poignée, trois dizaines à tout casser; il a laissé Sofia aux rênes du camp des réfugiés, elle ne voulait pas se battre dans une guerre qui n'était pas la sienne mais elle a accepté de faire au moins ça pour Charlie, au nom de leur amitié. La plupart des autres réfugiés qui ont fait le voyage avec lui sont des anglais, écartés du front par obligation, ou bien qui ont grandi, vieilli, sont passés de jeunes hommes et femmes à soldats. Le seul étranger, c'est Andrei, qui a suivi Peggy, et regarde l'école britannique d'un air critique. Parmi eux, il y a aussi certains étrangers qui se sont greffés au voyage, des roumains mais surtout des français, Charlie est enfin réussie à faire plier le genou à une partie du CIMS, même si rien n'est gagné. C'est étrange, de revenir ici; il le voit sur tous les visages de ses compagnons. Celui de Bill est fendu d'un énorme sourire, en les observant, ceux qui ont été mis de côté pendant trop longtemps. Il n'arrête pas de toucher Charlie et Charlie n'arrête pas de le toucher en retard, effleurant son épaule, pinçant son bras, passant un bras autour de son cou. C'est étrange, d'être élevé et de grandi avec un frère, de se diriger machinalement vers sa porte lorsqu'on est petit et qu'on est persuadé qu'un monstre se cache sous le lit. C'est étrange, de partager les mêmes racines, mais d'avoir été séparé l'un de l'autre pendant si longtemps. C'est rassurant, maintenant, il est là, c'est Bill qui les a fait passé les limites des protections de Poudlard, Bill qui leur raconte tout ce qui s'est passé, les détails des évènements dont ils ont juste entendu parler à travers les miroirs. C'est Bill, il est là. Et puis tout d'un coup il y a Ginny, qui sort de la Grande Salle en discutant avec ce qui ressemble de loin à Neville Longbottom (en plus grand) et Luna Lovegood (dont Charlie n'a jamais vu que des photos passées). Il y a Ginny, qui rigole et qui parle et qui s'immobilise en le voyant. Elle crie quelque chose, une exclamation de surprise de le voir là, déjà et puis elle coure et l'instant suivant Charlie la serre contre lui et il sent des larmes lui monter aux yeux, malgré lui, ses bras se refermant autour d'elle, la serrant contre son coeur. Il n'a qu'une envie: qu'elle guérisse et aille mieux et cesse de souffrir, il aimerait effacer la souffrance de tous les visages qu'il voit. Il la serre contre lui et il ne peut pas parler alors que Ginny, quant à elle, ne s'arrête pas, elle était morte d'inquiétude mais elle est trop contente de le revoir, il a grandi, il a bronzé et pourquoi tu pleures, Charlie, arrête de pleurer, tu vas me faire pleurer! Il y a Ginny dans ses bras et puis il y a le rugissement de Ron qui les rejoint et leur saute presque dessus, et puis il y a Percy qui attend son tour, lui tapote l'épaule et se laisse soulever par un Charlie trop heureux pour ne pas être expressif et puis il y a Fred qui se dandine et s'agite, la dernière fois qu'ils se sont vus, il lui mettait un coup de poing dans la gueule. Mais lui aussi Charlie le prend dans ses bras, sa main dans sa nuque, ses doigts dans ses cheveux. Il a envie de s'excuser et de s'inquiéter de ses traits creux et fatigués, il a envie de s'excuser, encore et encore, mais il n'arrive pas à parler donc il se tait, se détache, les larmes aux yeux, pour les regarder. Ils sont tous émus et silencieux et l'observent, observent les autres roumains dont certains se mélangent déjà aux restes des membres des Insurgés trop curieux pour être gardés à l'écart alors que d'autres vont en quête de connaissances. Il est là, il est enfin là, là où il appartient, avec sa famille, ses frères et sa soeur et... “ where's mum? ” Aussitôt les visages s'assombrissent et Charlie sent son coeur se serrer dans sa poitrine, avant de faire un saut dans le vide. Il ne sait pas quoi dire pendant quelques instants, tout l'air du monde a quitté ses poumons, il ne sait pas quoi dire jusqu'à ce que Bill posa sa main sur son épaule. Pendant des moins on lui a dit que Maman allait pas très bien, mais toujours en des termes très évasifs, jamais précis. Là, il voit les visages de ses frères et soeur et il comprend qu'ils ont sous-estimé la situation pour ne pas lui faire du mal. Charlie leur en veut, il aurait voulu savoir... mais il sait aussi que ça aurait été pire que tout, de savoir et d'être loin. “ I'll catch up with you, ” dit-il à Elliott et le reste du squad après s'être retourné, reprenant contenance en un instant. Le regard d'Ellie est intense sur son visage, scrute le masque mais il ne dit rien. “ It's fine, I'll catch up with you. ” Il bouge les épaules pour arranger son sac entre ses omoplates et se tourne vers Bill, hochant sèchement la tête pour lui indiquer de le conduire à leur mère. Elle est si frêle. Elle semble se réveiller à peine, alors qu'il est déjà sept heures du soir et elle a les yeux plissés, les paupières lourdes. Elle porte un haut de pyjama et une jupe, et une seule chaussette, comme si elle avait arrêté de s'habiller sans prendre la peine de finir, s'installant à la place à la table à laquelle elle est assise et où elle déchire méthodiquement des lambeaux de papier en marmonnant à mi-voix. Elle a les cheveux fins, si fins que Charlie peut voir la peau laiteuse en dessous, ses cheveux qui avaient l'habitude d'être toujours emmêlés, comme une aura rousse autour de son visage. Elle a perdu un peu des rondeurs qu'il aimait tant, contre lesquelles il se réfugiait avec un grand sourire et qu'il protégeait avec adoration: sa mère a toujours été ainsi, toujours ce portrait de la mère parfaite et entière et là- là, ce n'est pas elle. “ M-Mum? ” Il déteste sa voix qui tremble, sa toute petite voix du Charlie le garçon rentré à la maison. Un long frisson l'agite toute entière et elle se retourne vivement pour l'observer, ses yeux chocolat arrondis par la surprise et puis la reconnaissance. Elle le voit, son garçon, son fils cadet, son Charlie, elle le voit, sa maman le reconnait et Charlie sent son coeur exploser dans sa poitrine, tout n'est pas perdu, elle a juste quelques soucis mais ça ira mieux- “ Fabian, is that you? ” Elle se lève avec une vélocité qu'il n'aurait pas soupçonné et l'instant d'après, elle le prend dans ses bras, le serre contre elle avec force. “ Oh Fabian, I was so scared, I read in the papers what those dreadful Lestrange did to Alice and Frank, oh Merlin I'm so relieved, I thought you and Gideon were gone... Where is he? Where's Gid? ” Charlie est si choqué qu'il ne sait pas quoi faire. Il s'est pétrifié dans l'étreinte de sa mère, les mots ne montant pas jusqu'au cerveau. Il ne sait pas quoi dire, quoi faire, quand sa mère le tient à bout de bras pour l'observer, en riant, sa main épousant parfaitement la courbe de sa mâchoire. Elle a vieilli, maman, mais elle n'a jamais été aussi belle et si... fragile. “ Are you trying to grow a beard again, Fab? Silly you, don't you remember what happened last time you tried, oh Merlin, Gid wouldn't let you forget about it for weeks. ” Il ne sait pas quoi dire. Il sent ses yeux se remplir de larmes mais maman ne s'en rend pas compte, se détachant et retournant vers sa table, sans cesser de parler: avec cette aisance et cette harmonie qu'il a toujours admiré chez elle, cette manière de marcher comme si le monde li appartenait. “ I'm so happy you're here, I was really worried you were gone. Come over for a second. I need to show you something I've been working on, you see (...) ” Et elle continue de parler mais Charlie n'entend rien, il ne comprend pas, cette situation n'a aucun sens, sa mère ne sait plus qui il est. “ Bill. ” Il cherche aveuglément jusqu'à ce que sa main trouve le bras de son frère. Il a les yeux vissés sur Molly qui parle toujours dans le vide. “ Bill. Get me out of here. ” L'instant suivant il est en train de courir, courir, courir, ignorant les cris de son frère aîné et s'arrêtant seulement quand il sort de l'école, s'effondre et pose ses mains sur le sol, avant de se laisser tomber en avant, le nez dans l'herbe. C'est mai, il faut chaud et lourd et il se tourne pour regarder le ciel, alors que le monde tangue autour de lui. Il a perdu une mère aussi. november 2003« Don’t die. » Elliott est parti. Charlie l'a trouvé dans les douches de Serpentard en sachant pertinemment que c'st là qu'il allait être pour se nettoyer après être revenu du champ de bataille, parce que ce sont les douches les plus proches de la Grande Salle. C'est ça presque tous les jours, presque tous les soirs. Ellie s'y précipite pour se doucher et se nettoyer frénétiquement avant de ressortir, la peau rose mais propre, en grimaçant de dégoût devant les vêtements crasseux de Charlie, Edgar, Andrei, Peggy et Gus, qui eux s'en foutent un peu, attendent sagement leur tour. Mais il n'est pas question pour Ellie qu'il traîne avec des souillons, comme il les appelle, alors ils sont toujours irréprochablement propres deux heures après être revenus de Pré-au-Lard, c'est la règle. Cette fois, Charlie était le seul à attendre. Edgar, Andrei, Peggy et Gus sont morts. Il a trouvé leurs corps sur le champ de bataille. Cette fois, juste cette fois, il n'est pas sorti avec eux et Elliott, mais avec d'autres gens, d'autres Insurgés. Cette fois, juste cette fois, ils ont été séparés. Il a fallu qu'il tombe parterre pour reconnaître le visage d'Andrei. Andrei, il était un peu plus âgé que lui, il était à la réserve depuis trois ans quand Charlie est arrivé. C'est instantanément devenu son meilleur ami, avec toujours Sofia dans l'équation bien entendu. Il lui a montré toutes les astuces de la réserve. Comment avoir droit à du pain chaud avant tout le monde le matin en passant par la cuisine avant le réfectoire. Comment rester dans les bonnes grâces de tel recherche ou telle sorcière. Comment faire ceci ou cela. Et il est mort. Il a failli ne pas voir son cadavre, écrasé par ce qui semble être le talon d'un géant. Il n'y a que sa tête, qui repose dans la boue et le sang, et ses yeux vides. Ils sont parvenus à s'occuper du géant, à le mettre hors d'état de nuire — Charlie n'a pas pu se résoudre à le tuer, malgré tout — et il est immédiatement rentré à l'école pour chercher... des survivants. Peggy, Gus, Edgar, Elliott... Mais dans les douches il n'y avait personne, et juste un seul bruit de jet d'eau. Il lui a fallu cinq minutes pour se convaincre d'y aller. C'était Elliott. Il l'a déshabillé, s'est déshabillé et il les a récurés à fond, tous les deux, parce qu'il sait combien la propreté est importante aux yeux de Foulmouth. Il a gardé sa voix égale, son air composé. Pour une fois, Ellie ne lui a pas dit de drop the act. Il s'est juste laissé aller contre lui sous le jet d'eau, s'est laissé manipuler. Et puis il est parti. Charlie a la peau rouge à force de l'avoir grattée, frottée, frictionner pour qu'elle réponde aux standards de propreté d'Elliott. Maintenant il aimerait se frotter les yeux jusqu'à effacer l'image du cadavre d'Andrei et tout ce sang. Il a envie de vomir mais il n'a rien à vomir alors il reste dans les douches, il a rallumé l'eau chaude et reste assis dessous jusqu'à ce qu'elle devienne froide, les têtes de douche étant ensorcelées pour punir les étudiants trop consommateurs. Il résiste quand l'eau devient glaciale, puis finit par abandonner, tremblant, s'enroulant dans une serviette émeraude avant de remettre les vêtements qu'il a ramené pour lui aussi. Il ne s'est jamais senti aussi seul, réalise-t-il. N'est-ce pas le plus grand des chagrins, après tout, de rester sur terre alors que d'autres sont partis? Il repense à Andrei qui lui dit qu'il voulait venir en Angleterre, to win the war and marry Peggy! ce à quoi il lui avait répondu: does she even know? — WELL SHE WILL EVENTUALLY!! et ils avaient ri, tellement ri. Charlie ignore si il pourra réapprendre à rire un jour. december 2003Voldemort est mort. Ils ont gagné. Ils ont... gagné. Charlie a l'impression que le vide qui existait dans sa poitrine jusque là vient brutalement d'être rempli, d'un coup dans l'estomac. Il ne sait pas quoi dire, il a le souffle coupé. Il a vu de ses propres yeux Voldemort mourir et maintenant, ses Mangemorts s'envolent comme un essaim d'abeilles; le repos n'est de courte durée, ils doivent les arrêter ou les tuer, les enfermer mais... MAIS ILS ONT GAGNÉ! Ils ont gagné ils ont gagné ils ont gagné, le monde est à l'envers et ils ont gagné et ce soir là, ils marchent en conquérants dans la Grande Salle. Automatiquement, les yeux de Charlie cherchent des tignasses rousses mais il finit par éteindre tous les Insurgés qu'il voit, Belliqueux ou Audacieux ou Pacifistes ou étrangers ou juste Phénix. Ils ont vaincu. ILS ONT VAINCU. Et maintenant? Beaucoup hurlent leurs victoires, certains ont mis la main sur les précieuses réserves d'hydromel et de Whiskey Pur Feu découvertes des mois plus tôt dans les bureaux des professeurs, d'autres dansent, certains se permettent enfin de s'inquiéter pour leurs blessés et pour pleurer leurs morts. Mais ils ont gagné, aussi fou que cela puisse paraître. Ils ont gagné et Charlie est allé au seul endroit calme du château: la chambre où se trouve sa mère. Il s'attend presque à trouver un autre Weasley mais non, pas encore, même si il sait que ça ne va pas durer. Sa mère est allongée dans son lit et remue dans son sommeil quand la porte s'ouvre en grinçant; elle se redresse un peu dans l'obscurité, et plisse des yeux d'un air effaré jusqu'à reconnaître Charlie — à moins qu'il soit redevenu Fabian aujourd'hui? Non, il voit à la fragilité et à la délicatesse de ses traits qu'elle le reconnait, pour une fois. “ It's me, mum. It's me. ” Des fois elle ne le reconnait pas. Aujourd'hui est un bon jour. Charlie a l'espoir fou que la mort de Voldemort ait pu libérer sa mère d'un poids, que la magie noire engrangée par le Mage Noir soit la source de sa maladie...? mais non, son regard est toujours aussi nerveux, ses poignets si frêles alors qu'il s'empare de sa main pour l'amener à sa bouche, embrassant la jointure des poings faibles de sa mère. “ We won. Mum, we won, ” dit-il, la voix enrouée à force d'avoir hurler. Tout son corps est en ébullition, il a mal à la jambe où il s'est reçu un sortilège il y a quelques jours, et il a aussi reçu un maléfice qui fait saigner ses poumons plusieurs fois par jour... mais il est en vie et il va le rester. Maman se redresse un peu dans son lit et il s'assied à côté d'elle sur le rebord. C'est le milieu de la nuit, il fait encore noir dehors mais il la voit parfaitement bien, grâce à la bougie ensorcelée sans laquelle elle refuse de dormir. “ You won, sweetie? ” Charlie sourit, embrasse sa main de nouveau. “ Yes mum, we won. — That's great news. It is your first match as a captain after all... did you tell Dad? ” Charlie n'a même pas le coeur de s'offusquer du fait qu'elle confonde les périodes et les évènements. Au contraire, il sourit, en sentant les larmes lui monter aux yeux, presque comme à chaque interaction avec sa mère. “ Not yet but I will. We won, mum. — Charlie, this is amazing, tell your Dad, he'll be delighted. I'm tired now, so... — I'll let you sleep. I just wanted to let you know. — Yes... thank you, sweetie... I'm so proud of you. ” Elle se recouche lentement et il lâche sa main, l'observe replonger dans le sommeil sans rien dire. “ Knew you'd be here. ” Il se retourne pour regarder Elliott. Il a un léger sourire qui traîne sur les lèvres, cocky et provocateur comme toujours. Charlie se lève pour le rejoindre dans l'encadrement de la porte. “ What now? ” demande Ellie, alors que Charlie passe un bras autour de ses épaules pour l'emmener vers la Grande Salle, pour rejoindre les festivités. Il efface d'un coup de manche les larmes qui menacent de déborder de ses yeux. Elliot les a remarquées mais n'en dit rien. “ Now we go home, Elliott. ” Le visage d'Ellie s'affaisse un peu, même si il le détourne vite en espérant peut-être que Charlie ne l'ait pas remarqué. Mais il l'a remarqué. Il frappe le torse d'Ellie, à l'emplacement de son coeur, approchant son visage du sien avec un sourire goguenard. “ Together. ” may 2004Il est retourné deux-trois en Roumanie, notamment pour faire une cérémonie avec les parents d'Andrei mais aussi pour récupérer ses affaires, et aider à repeupler les zones qu'ils ont utilisé pendant des années comme camps de réfugiés. Il a quitté la réserve. Ses professeurs et amis et collègues ont essayé de le retenir, en vain. Plus question qu'il soit éloigné de sa famille une seconde de plus, pas alors qu'il a failli les perdre des milliers de fois. Il a contacté les familles britanniques de Gus, Edgar et Peggy, leur a donné leurs médailles posthumes. Il a beaucoup pleuré. Beaucoup regretté. Lui-même a reçu une médaille, et de l'argent — mais à quoi bon, avec tout ce sang qu'il a sur les mains, tous ces gens qui sont morts par sa faute? — à ne pas savoir quoi en faire. Elliott a été à ses côtés à chaque instant. Ils ont survécu, contre toutes leurs chances. Ils ont survécu, ont partagé une chambre au Chaudron Baveur, ont essayé de reprendre une vie sans guerre sanglante ou mauvais sang. Ils ont assisté à des procès, boudé d'autres. Ils ont ricané du ridicule de certains et ont tout commenté. Ils sont allés visiter Ginny à de nombreuses reprises et ils ont laissé Ron réparer le Terrier, vu qu'il ne voulait pas d'aide. Ils ont aidé Fred au début mais il y avait aussi Percy à soutenir puis avec lequel se disputer. Ils ont visité la mère de Charlie. Ils ont fait des comptes MSN pour se tagguer dans des memes. Ils ont ri. Ils ont bu. Ils se sont écroulés bourrés dans leurs lits respectifs, et se sont réveillés le lendemain matin en s'envoyant des boules de papier froissé au visage. Et puis ils ont fini par emménagé avec Ron au Terrier. Charlie a recommencé à écrire. Ça fait cinq ans qu'il n'y arrive plus, cinq ans qu'il essaie de sortir les mots sur sa passion sans y parvenir. Mais il recommence, se souvient de choses qu'il a appris même pendant la Guerre, parce qu'il travaillait encore à la Réserve. Il a aussi pris le récit de Ron sur le dragon de Gringotts (avec une certaine jalousie). D'après ce qu'il a entendu, il y aurait des oeufs de dragons sur l'Isle de Man... et bien entendu, d'autres specimens dans les Highlands, tout le monde sait ça. Et en Cornouailles. Et sur l'Isle de Mull. Tant de choses à faire. Les dragons britanniques sont solitaires, restent dans leurs montagnes et grottes. Charlie aimerait bien étudier les effets de la magie noire sur eux. Ça affecte les bébés, pourquoi pas les dragons? Peut-être qu'il faudrait faire une réserve britannique aussi... Ou alors... “ what is he doing again? — Nerding out about dragons. — I can hear you, Fawkes. ” Il lève les yeux au ciel en se tournant vers Ron et Elliott, avec un léger sourire sur les lèvres. Le soleil est sur le point de se coucher et ils sont en train d'observer la propriété entourant le Terrier, assis sur le porche dans des canapés défoncés, Charlie en train de dicter à sa plume ses idées, ses espoirs pour le futur. Elliott lui envoie une bouteille de bière qu'il attrape au vol et décapsule après avoir vérifié que c'était la bonne marque (vegan), l'amenant rapidement à ses lèvres pour boire un coup. Il soupire, satisfait, en se laissant aller contre le dossier de son fauteuil alors que Ron et Elliott font tinter leurs propres bouteilles. Ils ont gagné. Ils ont beaucoup payé, pour cette victoire, mais ils sont là, et le soleil se couche, et il n'y a pas beaucoup de bruit, et c'est parfait, juste parfait, avec la brise de mai qui lui effleure le visage et fait lentement bouger ses cheveux. Charlie se sent à l'aise. Peut-être pas heureux, peut-être pas complètement, mais à l'aise, au moins un peu. Ses nuits sont peuplées du regard vide d'Andrei, de sang et d'hurlements; de feu de dragon et de géants horribles écrasant tout sur leurs passages. Il a des cauchemars où son inactivité mène à la perte de tous les gens précieux autour de lui. Des cauchemars où même ses propres frères ne le reconnaissent pas. Des cauchemars où sa soeur le dévore. Mais il a aussi des rêves où il réapprendre à être heureux.
Dernière édition par Charles Weasley le Mer 10 Mai 2017 - 21:05, édité 18 fois |
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HERO • we saved the world Elliott Fawkes | MY HUSBAND MY BIOUTIFOUL HUSBAND dépêche-toi d'finir ta fiche qu'on adopte plein d'bestioles que j'détesterai du plus profond de mon cœur DONNE-MOI DE L'AMOUR.
Dernière édition par Elliott Fawkes le Jeu 4 Mai 2017 - 17:26, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Ronald Weasley ‹ inscription : 22/02/2016
‹ messages : 615
‹ crédits : cristalline et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : salmon
‹ âge : vingt-quatre ans.
‹ occupation : C'est la grosse question que se pose Ronald en ce moment. Il n'aspire plus à devenir Auror, être autant de temps en guerre lui a passé l'envie de partir à la chasse aux mages noirs et il ne veut pas non plus avoir de contact avec les autres êtres humains alors il ne sait pas. Il aide Charlie avec ses dragons de temps en temps et ça ne lui déplaît pas. Peut-être qu'il va finir par se lancer dans des études de magizoologie ?
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1991 et juin 1998.
‹ baguette : Bois de saule, trente-cinq centimètres et contient un crin de licorne. Cette baguette le suit depuis qu'il a détruit celle de son frère Charlie en deuxième année.
‹ gallions (ʛ) : 4037
‹ réputation : Difficile de passer à côté de la famille Weasley tout de même. Connue pour l'immense fratrie qui la compose, il est difficile de passer à côté d'eux. Famille emblématique des insurgés, ils ont tous presque reçu l'Ordre de Merlin et une jolie somme pour les services rendus à la société sorcière. On sourit beaucoup plus à Ron depuis la fin de la guerre et étrangement, il déteste cette célébrité. Lui qui convoitait tant celle de Harry quand ils étaient à Poudlard, il a fini par comprendre pourquoi son meilleur ami la fuit.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : il a retapé le Terrier alors en attendant c'est là-bas qu'il est.
‹ patronus : un jack russel terrier
‹ épouvantard : Celle-ci ne changera pas, pour rien au monde. Ronald peut faire face à n'importe quelle horreur, mais si vous le mettez devant une araignée... vous pouvez dire adieu au Gryffondor qui sommeille en lui.
‹ risèd : Il se revoit à Poudlard, quand tout allait bien, avec Harry, avec Hermione. Quand il pouvait encore entendre son père pester contre le fonctionnement d'un objet moldu et que Fred et George étaient en train d'inventer des confiseries piégées pour leur boutique tandis que leur mère s'affairait à la cuisine avec ce sourire si caractéristique. Ronald souhaiterait pouvoir revenir à cette période où tout le monde était encore là.
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HERO • we saved the world Charles Weasley | | | | |
HERO • we saved the world Harry Potter | | | | |
HERO • we saved the world Elliott Fawkes | ON N'APPELLERA PAS NOTRE SHIP LE CHIOTTE
CRÈVE. |
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HERO • we saved the world Mafalda Weasley | | | | |
WANDLESS • wth is happening Ainsley Yang ‹ disponibilité : YASSS.
‹ inscription : 02/04/2017
‹ messages : 226
‹ crédits : COSMIC LIGHT
‹ dialogues : INDIANRED FOREVER.
‹ âge : VINGT-SEPT ANS
‹ occupation : INGÉNIEURE, PETIT GÉNIE.
‹ gallions (ʛ) : 3094
‹ réputation : dans le monde moldu, elle est juste un petit génie qui travaille pour le MI5 + dans le monde sorcier, elle est une cracmole engagée, prête à tout pour que les gens comme elle obtiennent des droits et la possibilité de travailler auprès de leurs proches dans le monde sorcier + elle passe beaucoup de temps à manger + elle est capable de réparer n'importe quoi + elle roule sur l'or, pour de vrai.
‹ particularité : MOLDUE (CRACMOLE).
‹ faits : cracmole, ainsley connaît l'existence du monde des sorciers depuis toujours + elle a toujours beaucoup envié ses frères, sa sœur et ses parents, qui sont en plus maîtres du feu grâce à leurs origines asiatiques + elle a très mal vécu leurs départs à poudlard + heureusement, elle a une demi-sœur, elle aussi cracmole : elles se sont serré les coudes. + ainsley est devenue un petit génie de la science, une inventrice à l'imagination débordante + elle a toujours regretté le rejet des cracmols de la société sorcière qui l'a forcée à vivre loin de ses frères et soeurs + d'abord pour rire, son meilleur ami moldu Dan, génie de la biochimie, a commencé à travailler sur un sérum capable de rétablir les gènes sorciers chez les cracmols, puis c'est devenu un vrai projet + un soir, alors qu'ils étaient bourrés, ils se sont injecté les sérums comme des gros idiots, pas de bol, il n'était pas parfait. dan est tombé dans le coma, ainsley s'en est sortie mais a depuis une jambe qui répond une fois sur cinq. + cela fait aujourd'hui trois ans qu'il ne s'est pas réveillé + le gouvernement (ils travaillaient tous les deux pour le mi5) a fait passer tout ça pour un accident de mission, et plusieurs de leurs supérieurs, mal intentionnés, ont récupéré les travaux de dan malgré l'opposition d'ainsley + à la fin de la guerre, elle a fondé le squib's rights movement, une association qui se bat pour que les cracmols aient leur place dans la société sorcière + elle travaille toujours au MI5, et a un peu de mal à conjuguer ses deux vies : raison de plus pour elle pour que la mixité s'opère entre les deux mondes.
‹ résidence : elle vit dans un magnifique loft du londres moldu, très cosy. le plus surprenant est sûrement cet étage réservé uniquement à la science, avec un laboratoire et un atelier. elle avait conçu cet endroit avec dan, avant qu'il tombe dans le coma, et y vit seule aujourd'hui.
| so hot. |
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