Le ministère m’a toujours donné l’impression d’être un nid de fée. Elles vivent en groupe et sont très bruyantes. Depuis que j’ai retrouvé un poste entre ses murs, je ne peux que constater une certaine effervescence à tous les étages ou presque. Pourtant ce matin c’est un peu différent. J’ignore exactement pourquoi mais certains sorciers qui d’habitude m’observent avec la plus grande méfiance vis-à-vis de mon passé, de mon histoire et de tous les mensonges qu’elle contient, aujourd’hui semblent empreint d’une étrange compassion, d’un je ne sais quoi qui me déplait tout autant. Les aurors que je salue poliment me font le même effet. Leurs regards semblent dire « la pauvre fille ». J’imagine qu’il s’agit peut-être d’une alerte. Bonjour. Pas vraiment de réponses grandiloquente, quelques « jour » avant qu’ils ne reprennent leur conciliabule. Ils me « disent » en silence de me méfier, Quinn n’a peut-être pas apprécié d’être, une fois encore collé à sa chaise ? Alors, je ne tarde pas, j’entre sans frapper dans le bureau et suis rapidement rassuré sur un point. La pile de dossier n’a pas diminué d’un iota, conclusion, mon parrain n’a pas dû rester collé très longtemps. Si vient rapidement tourné autour de moi et j’esquisse un sourire en voyant Tray sur le ventre de Quinn, endormi dans son canapé. Je me déplace le plus silencieusement possible. J’ôte ma cape, prends un petit sachet dans mon sac et rempli une tasse de chocolat chaud. J’hésite un moment à le réveiller avant de me décider et de déposer un baiser sur sa joue avant de me redresser et de lui offrir un sourire. Bonjour Quinn. J’attends qu’il s’éveille et se redresse un peu avant de lui donner la tasse de chocolat chaud et d’y déposer en son centre une petite boule blanche de guimauve qui au contact du liquide chaud se déploie en fleur, jolie et délicieux. Tray en profite pour se réinstaller sur l’accoudoir du canapé. Bien dormi ?  C’est à se demander pourquoi il a un appartement, ce canapé fait bien plus souvent office de lit que celui qu’il possède.  Je caresse les chats sans le quitter du regard. J’attends qu’il émerge, se réveille un peu mais je suis curieuse et légèrement angoissée. Dis-moi sincèrement, j’ai quelque chose de différent ce matin ? Un morceau de tarte à la citrouille coincé dans les dents ? Ca expliquerait un peu les regards insistants de mes « collègues ». Dehors ils ont tous un air étrange…   Quinn m’avait trouvé ce travail et j’étais sincèrement heureuse de passer du temps avec lui mais certains jours je supportais mal les regards et les murmures à mon propos, qu’ils soient de méfiance, d’incompréhension ou de compassion. Je ne lui en avais jamais parlé ayant plus ou moins l’habitude mais maintenant je n’avais plus rien pour me protéger, pas même une identité d’emprunt.  Je refusais pourtant de m’en plaindre, surtout pas à lui qui faisais tout pour adoucir mes journées ici malgré sa désorganisation crasse et son humour douteux. J’ai loupé quelque chose hier soir ?  J’ajoutais d’un air mutin pour ne pas l’inquiéter. Pas de miracle en tout cas, les dossiers sont tous là, pas un n’à bouger de ton bureau. J’étais loin, très loin d’imaginer ce qu’il avait vécu la nuit dernière, ce qu’il avait vu.