Il avait commencé à se diriger vers la cellule. Un beuglement, des bruits de pas et deux gardes alertés par le bruit jaillirent du néant, comme deux détraqueurs en quête d’âmes à prendre. Etaient-ils déjà au courant de l’évasion ? Peu sûr. Aucune alarme, pas le moindre sifflet enragé ne perturbait la quiétude des autres détenus de la prison. Dans sa main glissa le bois de sa baguette, long et confortable, comme l’accolade chaleureuse que l’on adresse à un vieil ami. Le talent de la magie manuelle n’enlevait pas le plaisir de l’instrument occidental. Il avança, calmement, dans la discrétion du couloir. Puis il les vit. Un éclair. Le premier tomba. Un autre éclair. Le suivant s’affala sur lui. Déjà, d’autres pas résonnaient. Il désigna les lettres jaunes, ROYAL, dessinées sur son uniforme. Une fois Draco et Harry lucide sur son identité, il déverrouilla la cellule.

« Je crois qu’il va nous falloir trouver une excuse crédible pour faire le mur… Et se débarrasser de ceux-là. »

Un troisième éclair, différent celui-là, frappa 57 à l’estomac. Il ne se passa rien qu’un silence, au métronome des pas approchants. Le détenu émit un sourire content. Il eut la tentation d’un énième beuglement animal. Le son s’éteignit dans des gargouillements sonores. De longs vers se trainaient dans sa gorge jusqu’à apercevoir la lumière entre ses dents. Il crachait des limaces épaisses, visqueuses. Sans contempler davantage l’œuvre dégoutante, Kingsley désigna les vêtements des deux gardes.

« Changez-vous et couchons-les sur les paillasses. »

Le temps pressait. Il verrouilla la cellule derrière eux. L’évasion devait se poursuivre dans la plus grande discrétion. Ce n’était pas le moment de faire tout tomber à l’eau. Il ajusta son costume de maton, inconfortable, et vit poindre trois gardes effarés par l’indiscipline de leurs détenus.

Spoiler:

Elle eut à peine le temps de réfléchir qu’elle se mit à suivre les deux jeunes femmes. Il ne fut pas compliqué de comprendre qu’elles étaient venues pour la même personne qu’elle. azela resta silencieuse un moment. elle eut peur. Peur qu’on lui saute à la gorge en l’accusant de son crime. Si les deux sorcières avaient pris le risque de libérer Edouard, alors elles pouvaient être tout aussi bien au courant, que s’il souffrait, c’était à cause d’elle. mais la mission était plus importante pour l’instant. Les comptes se régleraient certainement plus tard. La runiste avança, captant la rune du loup qui ne cessait de cogner dans son esprit. Pourtant elle se laissait guider jusqu’à atteindre une impasse, ou plutôt un garde, qui avait déjà mis à terre l’une d’entre elles. La brune serra sa baguette entre ses doigts alors qu’elle exécuta l’ordre lancé par la rouquine (June) qui immobilisait un des gardes. Azela se dirigea alors vers la jeune femme encore à terre (Amelia) et lui attrapa le bras pour la redresser, n’osant à peine fixer Edouard dans les yeux. Elle savait qu’elle n’était pas la bienvenue ici. « - je vais voir si la voie est libre. Nous devrions filer d’ici le plus vite possible. » la couturière coula contre le mur et entama quelques pas vers la porte alors que deux gardes restaient plantés devant la sortie. Un grondement resta dissimulé dans sa gorge alors qu’elle se donna un peu de courage. Elle pouvait affronter ça seule, la petite qui se cachait jadis pour éviter les ennuis. Alors elle s’avance, le bracelet toujours autour de son poignet comme convaincue qu’il la protégerait coûte que coûte.