27 octobre 2001 • Les doigts de sa sœur s'étaient crispés sur son bras, laissant une moue agacée déformer ses lèvres, tandis que Daphné la traînait avec elle dans une autre partie de cette forêt. Mais à peine avaient-elles transplané qu'elle ne vit guère de différence... des arbres à perte de vue. L'odeur humide qu'elle avait tellement l'habitude de percevoir que cela lui en donnait la nausée, et qui les enveloppait comme si cette satanée forêt désirait les attirer à elle de ses bras rachitiques, de sa pestilence mortifère, de ses pièges assassins. Un soupir s'extirpa de ses lèvres délicates, tandis que sa sœur délaissait son bras... car après tout, où aurait-elle pu aller ? Elle ne savait même pas où elle se trouvait, s'il y avait à proximité un village, ou autre chose pouvant lui offrir cette opportunité de s'échapper que lui reprochait sans aucun doute... "Daphné... tu comptes me traîner partout où tu iras dans cette satanée forêt sous prétexte que j'ai tenté de fuir ?" C'était légitime. Elle n'en démordrait pas, d'autant plus qu'elle n'y était pas parvenue, Ichabod refusant de la laisser s'esquiver, toujours sous cette fidélité à l'égard de Daphné qu'elle vomissait de toutes ses forces. Et pour cause, elle la retenait captive depuis plus de trois ans. Un bruit se fit alors entendre un peu plus loin, laissant les doigts de la cadette se refermer sur sa baguette. Son aînée venait de faire de même, armée, les yeux braqués dans la direction d'où pourrait déboucher n'importe quoi. Reste ici. lui souffla-t-elle plus ou moins, et il ne faisait aucun doute qu'Astoria n'aurait sûrement pas cherché à prendre cette direction, bien que rester toute seule ne l'enchantait guère plus. Daeva respirait, elle aurait presque pu le jurer, le hurler aux ténèbres envieuses que ces bois semblaient transpirer à toute heure du jour ou de la nuit. Que son souffle s'écrouait contre sa nuque tel celui d'un prédateur n'attendant que l'instant et l'opportunité nécessaire pour se saisir de sa proie. Laissant son regard scruter les environs, elle jeta une œillade dans la direction empruntée par son aînée, avant de prendre l'opposée en esquissant quelques pas hasardeux. Pas assez. Pas énormément. Pas... suffisamment pour que ses prunelles rencontrent cette silhouette face à laquelle elle dressa sa baguette en geste défensif, son cœur tambourinant dans sa poitrine, son souffle se raréfiant... la sœur de sa traitresse d'ex meilleure amie, celle qu'elle n'avait jamais porté dans son cœur et avec laquelle elle n'avait pas été des plus courtoises... "Beatrix ?" questionna-t-elle le cœur au bord des lèvres. "Qu'est-ce que tu fais là ?" ... et voilà qu'elle lui faisait presque la conversation au milieu des bois.
“ I shoot the lights out. Hide til its bright out. Whoa, just another lonely night. Are you willing to sacrifice your life ?”
- 28 octobre 2001 -
C'était devenu très prenant de travailler avec lui depuis le bris de vos fiançailles. Tu avais du mal à le supporter et il fallait que tu passes plusieurs journées en sa compagnie. Vous vous étiez entendus pourtant pour vous séparer lorsque vous cherchiez vos victimes. C'était moins prenant ici. Quand quelqu'un était sur une piste. Un coup de sifflet et l'autre devait transplaner en quatrième vitesse. Oui c'était dangereux. Non, vos supérieurs n'étaient pas au courant. Roman Travers vous auraient sans doutes décapitez tous les deux de savoir que des insurgés vous glisseraient peut-être entre les doigts parce que vous n'arriviez plus à vous entendre. Tu étais pourtant allé en parler au supérieur, demandant d'être mise avec Loki, n'importe qui. Non. Vous n'étiez pas des mangemorts, que deux jeunes sans expérience et vous alliez bien ensemble, voilà tout. Tu marchais donc dans la forêt, l'oeil grand ouvert, mais tu n'avais pourtant pas remarqué la brunette sur laquelle tu fonçais en sursautant. Pointant ta baguette sur elle comme elle la pointait sur toi. Ton coeur s'arrêtait, tes paupières battantes. Tu voyais véritablement un fantôme. Un fantôme magnifique, délicieux même. « Beatrix ? » Demandait-elle alors que tu étais toujours aussi figée sur place. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Continuait-elle comme si cette rencontre était banale. Un rire nerveux s'échappait de ta poitrine.
« Ce serait plutôt à moi de te poser la question. Beaucoup te croient morte. » Des craquements te mettent sur tes gardes, même si ce n'est probablement qu'une bête. Tu rebaisses doucement ta baguette en t'approchant de la belle jeune femme. « Tu es seule ? Laisses-moi te ramener chez-toi, je ne te ferais pas de mal. » Lui promets-tu en lui tendant doucement ta main libre. Tu aurais pu la dérobée facilement à ses insurgés, mais contre son gré, elle risquais te ne pas revenir en un morceau. Tu n'avais aucune envie d'être celle ramenant sa tête à son père.
Les tentatives de fuite d'Astoria se faisaient fréquentes, et la confiance de Daphné n'en était que plus amoindrie. La traînant dans chacun de ses déplacements, elle préférait l'avoir sous les yeux plutôt que de la laisser au premier venu – ou à Ichabod qui ne s'était toujours pas remis de leur dernier entretien. Pauvre idiote, avait-elle sifflé entre ses dents serrées. De plus, le coup qu'elle avait osé lui faire lors de la chasse aux rebuts avait exacerbé sa rancœur. Depuis, son attention était devenue considérablement plus acérée, empoignant sa cadette par le poignet dès qu'on l'envoyait plus profondément dans la forêt. Des arbres, elles n'en manquaient pas. Si elle avait (brièvement) voulu faire des efforts en alimentant un semblant de conversation, sa verve manquait désormais d'enthousiasme. Daphné gardait les lèvres closes et le regard attentif ; le cœur battant, elle transplana, emportant sa sœur dans son sillage. Des craquements attirèrent son attention et, n'ayant visiblement cure des plaintes d'Astoria, la jeune femme lui ordonna de rester là où elle était, s'éloignant dans les profondeurs des bois. Baguette levée, une vague de soulagement la traversa ; rien. Tournant les talons, Daphné reprit sa marche, souhaitant retrouver Astoria au plus vite. Mais elle n'était plus seule – celle que Greengrass connaissait sous le nom de Beatrix Carrow lui tendait une main qui se voulait sûrement secourable. Son sang de fit qu'un tour, et son cœur rata un battement. « Éloigne-toi d'elle ! » un éclair rouge s'échappa de sa baguette et frôla – sans toucher – les doigts tendus de Carrow. « Astoria, recule » ses yeux étaient rivés vers la beauté qu'elle ne tarderait pas à affronter, insensible - et passablement écœurée - par ce charme presque candide qu'elle dégageait.
La présence de Beatrix dans ces bois était la plus étrange des réalités pour celle privée de ce genre de rencontre si douce, si délicate alors qu'elle soulignait sa probable mort, à croire que ses pas ne faisaient qu'épouser ces venelles dévorantes, capables d'aspirer l'étincelle qui faisait palpiter cet organe frondeur qui tambourinait dans sa poitrine. Ses doigts toujours crispés autour de sa baguette, elle contempla ses propres doigts s'abaisser pour tendre une autre main dans sa direction lui proposant de... rentrer. Non, elle n'était pas seule. Oui, elle voulait la laisser faire, de guerre lasse de voir ses tentatives de fuite avortée, sans cesse, au point que Daphné... Le sort fit sursauter Astoria au même titre que les paroles lancées pour faire passer l'envie à la blonde de l'aider.
"Arrête Daphné..." fut tout ce qui parvint à s'évader de ses lèvres lasses, elle voulait rentrer, elle en avait assez, désireuse qu'elle était de retrouver sa vie, son fils, de... "Arrête ! Tu prendrais vraiment le risque de me blesser ?" reprit-elle avec plus de véhémence, alors que depuis trois ans elle la gardait emprisonnée ici, avec elle, dans cette fuite insensée qui ne la concernait pas. Néanmoins, elle prit la précaution de s'écarter légèrement, ses doigts toujours entortillés autour du morceau de bois qu'elle avait abaissé à son tour, braquant son regard sur sa sœur, alors que se trouvait à mi-distance des deux êtres, légèrement sur le côté. Puisqu'en vérité, elle la connaissait assez bien pour savoir qu'elle affronterait Beatrix plutôt que de la voir partir avec elle, tant elle se montrait prudente de peur qu'en la perdant un instant des yeux, elle parvienne à s'évader. Mais au fond, n'était-ce pas ce qui avait été à deux doigts de se produire si sa main si pâle était parvenue à ébaucher celle de la semi-créature qui se tenait dans ces bois ? Peut-être n'était-ce pas l'idée du siècle de rester ainsi, presque entre elles, trop proches de la possible bataille, mais... elle espérait les faire hésiter, l'une comme l'autre, puisque la blonde semblait désireuse de la ramener en un seul morceau. "Je veux rentrer." souffla-t-elle avec détermination, dardant son regard sur les traits de son aînée, esquissant néanmoins un nouveau pas à l'écart, ne se rapprochant ni de l'une, ni de l'autre. L'instant frémissait de la tension qui courait sur sa peau, la picorant de cet instinct qu'il était temps de s'échapper, de s'esquiver, loin de ce moment fatidique. Daphné ne la laisserait pas partir. Beatrix ferait de même. La funambule risquait de trébucher... l'une ou l'autre terminerait d'entamer les hostilités.
Tu voulais simplement aider Astoria, la ramener à la maison. Briser les rêves de ta soeur, qu'elle se retrouve à n'avoir que Marcus, ses deux idiots se méritant bien. Pourtant alors que ta main se tendait vers celle de la jeune femme, l'horrible surpris de découvrir sa flamboyante soeur qui l'accompagnait. « Éloigne-toi d'elle! » Avant même que tu ne puisse esquisser le moindre mouvement, un éclair rouge frôla ta main, te faisant reculer, infiltrant du poison dans son coeur. Ta baguette fût pointée sur elle en quelques secondes. Si tu voulais récupérer Asto, tu voulais désormais la peau de la rousse, rien que pour avoir osé s'attaquer à toi. « Astoria, recule » Tu serrais tes dents, fixant rageusement Daphné. Où il était Marcus, hein ? Jamais là quand on en avait réellement besoin. « Arrête Daphné... » Quémandait sa soeur. « Arrête ! Tu prendrais vraiment le risque de me blesser ? » Tentait-elle de la toucher alors que tu entendais ses pas reculant craqueler les feuilles mortes au sol. « Je veux rentrer. » Sifflait la jeune femme avec toute sa conviction, provoquant un sourire de ta part, amusée face à la situation. Elle repoussait tes envies de cruauté pour encore quelques minutes, ton regard profond ne se détournant pas de l'insurgée devant toi.
« Tu la retiens contre son gré, Daphné ? » La narguais-tu pour lui mette devant les yeux comme elle était une mauvaise soeur, une mauvaise personne. Tu étais bien décidé à quitter cette forêt avec Astoria sous ton bras. Même si elle t'en laissais l'occasion, tu ne comptais pas partir pourtant sans avoir doucement amochée cette impertinente jeune femme. Qu'elle reste avec quelques souvenirs de toi après ce qu'elle et les siens avaient bien pu vous faire subir. Ta rage était vraie, puissante et ta baguette bien tendue vers la jeune femme.« Endoloris! » T'exclames-tu, sans pitié alors qu'un éclair sort de ta baguette et touche la jeune femme sous les souffles courts de tout le monde. Pourtant, sinon le coup de l'éclair qui l'as frappée, Daphné ne semble pas se tordre de douleur, mais toi, si. Cet échec donne raison à Sue, tu n'es pas une Carrow, tu ne peux pas faire mal, tu n'est qu'une vélane, bonne à soigner, pas à faire souffrir jusqu'à la folie. Quelque chose se brise en toi, quelque chose qui t'empêche de lui lancer un autre sort.
Tu prendrais vraiment le risque de me blesser ? Cette réplique prit Daphné à la gorge et, confrontée face à la conviction de sa sœur cadette, elle abaissa (légèrement) sa baguette. Sourcils froncés et mâchoires serrées à l'en faire souffrir, ses prunelles assassines sondaient son adversaire de haut en bas. Elle devait oublier Astoria, elle devait l'écarter de son esprit ou de cet espace, le temps de ce duel. Lorsque l'endoloris lui fut jeté, elle ne ressentit rien hormis le choc du sort lorsque celui-ci atteignit sa poitrine. Tendue, elle attendait le moment où elle se roulerait sur le sol, narguant la terre de ses membres tressautant. Mais rien, absolument rien. Esquissant un sourire où Daphné se faisait reine et bourreau, elle redressa davantage sa baguette et avança d'un pas. « Intéressant » souffla-t-elle d'une voix faussement mielleuse « Aurais-tu raté quelque chose dans ton apprentissage pour ne pas savoir de quelle manière lancer ce sort ? Ou étais-tu trop occupée à passer sous les tables le jour où cet enseignement devait être dispensé ? » Un rictus secoua sa lèvre supérieure. Son regard se posa brièvement sur sa sœur, s'assurant qu'elle n'avait pas pris la poudre d'escampette pendant qu'elles réglaient leurs comptes, puis retrouva les prunelles de Beatrix. Un cri, ponctué d'un Impedimenta, passa alors sa bouche mais le sort, s'il frôla l'oreille gauche de Carrow, ne la toucha pas. Pointant immédiatement son index en direction d'Astoria, sans même lui accorder un regard – déception, déception, déception –, sa voix tomba de nouveau brutalement « Astoria, resta pas là, bouge » son timbre n'exprimant rien de plus qu'une colère sourde qu'elle essayait de contenir.
Un endoloris sembla vouloir voler en direction de sa sœur, qui ne tarda pas à déverser son fiel comme si c'était précisément ce dont elles avaient besoin en cet instant. Ne pouvait-elle simplement la laisser partir ? Respecter son désir pour une fois dans cette fuite sans fin ? Mais non ! Il fallait encore obéir, s'écarter ! Et bien sûr qu'elle le fit, la tension si palpable ne laissait aucun doute sur ce qui allait suivre, sur ce qui paraissait inévitable. Ses pas qui s'éloignaient au moment où les premiers véritables sorts du duel commencèrent à s'élever. Il fallait se mettre à l'abri, loin de leurs dérives, et même si elle désirait fuir, s'évader, elle espérait que Daphné ne serait pas blessée. Elle savait qu'elle tendrait une main dans sa direction, qu'elle la soignerait, qu'elle prendrait soin d'elle malgré toute la rancœur qui s'étirait entre elles, cette immense mer noire, assoiffée de ces reproches...
Mais ce fut brusquement comme une multitude d'étincelles... L'écho fallacieux du vent venant soulever sa chevelure, elle sentit la fragile douleur qui la transperça brusquement, la laissant reculer de quelques autres pas, ses doigts s'appliquant sur son ventre comme pour l'adoucir. Elle eut l'impression que cela durait des heures, des milliards de secondes accumulées autour d'elle avant de rencontrer l'écorce d'un arbre. Douleur plus sourde, plus diffuse, d'incomparable à la première tandis qu'elle glissait contre l'écorce rugueuse. Sa vue se brouillait... le monde tanguait... "Daphné..." souffla-t-elle de ses lèvres qui lui semblaient humides, éternels rubis tremblants d'où tomba une perle si rouge qu'elle en tacha son vêtement. Étrange cercle carmin qu'elle fixa avec l'incrédulité, celle de pouvoir mettre un nom sur ce qu'il se passait, de sortir du choc, de l'impossible réalité qui l'ébranlait, alors que la terre boirait bientôt sa vie, l'aspirerait... Par leur faute... leur f... sa f... Une larme glissa sur sa joue... elle voulait rentrer... elle voulait... Bea... Elle ne voulait pas mourir... elle ne voulait... elle n'avait même pas revu son fils... Le souffle rapide, presque effacé, ses prunelles observèrent ses doigts rougissants qui recouvraient sa plaie, tandis qu'elle cherchait à insuffler son don à l'intérieur de son être, vers ce que nul regard ne pouvait entrevoir... Ne pas mourir... ne pas mourir... psalmodiait-elle silencieusement dans les ténèbres envieuses de son âme fissurée... Scorpius... Draco... Elle ne devait pas mourir, elle n'en avait pas le droit. Pas maintenant, ni jamais. Pas si bêtement. Pas à cause d'un stupide affrontement entre sa sœur et... Guérit ! s'ordonnait-elle à elle-même tandis qu'elle se sentait faiblir... Guérir... il fallait qu'elle guérisse... qu'elle se raccroche à cette injuste réalité pour ne serait-ce que respirer encore demain et sentir brûler l'espoir quelques instants de plus.
Parfois tu arrivais a faire mal, très mal, affreusement mal. À des gens morts ou vivant. Quand tu portais la bague de Bash, par exemple. Parfois pourtant, te prenais ce dégoûtant instinct maternel. Ce besoin de protéger, guérir, sauver, comme celui que Asto avait insufflé en toi en hurlant à sa soeur qu'elle voulait rentrer. Cette garce qui la retenais, tu la haïssais, mais tu n'arrivais pas à la haïr suffisamment. Elle n'en restait pas moins la soeur de celle que tu voulais sauver, celle qui n'aurait peut-être pas supporter la torture de l'autre rousse. Le sort avait échoué et Daphné s'en retrouvais non seulement contente, mais amusée. Ses insinuations ne firent qu'attiser d'avantage ta colère qui s'infiltrait en toi, si puissant que tu aurais probablement pu lui lancer un Endoloris cette fois bien sentis, mais tu ne voulais pas risquer un autre échec cuisant. Elle exigeait à sa soeur de se mettre loin d'elles, mais le combat commençait déjà. Les sorts fusaient. Certains déviaient, d'autres touchant leur cible dans le but de blesser l'autre du mieux que vous le pouviez. Vous vous en ressortiez pourtant toutes les deux avec des blessures mineures. L'une sur ta poitrine, pas loin de ton coeur, déchirant partiellement ton t-shirt, l'autre sur le côté de ton ventre, ton pied, tu étais encore bien vivante et prête à continuer lorsque le cris d'Astoria vous fît arrêter toute les deux. Elle avait été toucher, tu ne savais même plus par qui ni par quoi. La panique t'emportais. Levant tes mains dans les airs.
« TRÈVE, DAPHNÉ, TRÈVE ! » Hurles-tu en levant tes mains dans les airs, ta baguette par la même occasion. Le souffle court, tenant à ramener Astoria vivante. Tu l'aura une autre fois, quand l'occasion sera meilleur, s'il le faut. « Laisses-moi la soigner. Je peux la soigner ! » Grognes-tu alors que ton regard n'est même plus sur la rousse, mais bien sur le carmin qui s'échappe du ventre de sa soeur. Elle pourrait en mourir si elle n'est pas soignée rapidement avec une plaie du genre.
Les baguettes en garde, les étincelles et les sortilèges fusaient – et personne ne sut réellement qui porta le coup fatal. Abasourdie, Daphné avait abaissé son arme de bois, focalisée par les lèvres de sa cadette qui laissèrent échapper son prénom. Esquissant un pas en avant, elle ne porta à son ennemie qu'une attention moindre ; ses doigts laissèrent échapper sa baguette qui tomba sur le sol, se mêlant à l'herbe humide et aux cailloux. Grossière erreur, sans doute, mais elle s'en fichait. A son tour, un souffle s'échappe de sa bouche « Asto.. » ses yeux écarquillés fixés sur la tâche carmin qui s'élargit, prend plus d'ampleur, prend toujours plus d'espace. Sa sœur. Sans plus de cérémonie, Daphné s'élança en direction de sa sœur, se jetant sur elle, la serrant dans ses bras au fur et à mesure de sa chute. Ce geste était maternel, frémissant. Ses prunelles vertes fixaient la tâche rouge qui s'élargissait toujours plus, psalmodiant à haute voix cette formule qui n'en était pas une « Guéris, guéris, Asto,.. Astoria ! » Sa sœur, sa sœur, sa sœur. Elle refusait de la perdre, elle l'aimait – elle l'adorait à en crever. A aucun moment, elle ne porta son regard sur le monstre qui ondulait à côté du corps de sa cadette. Un grognement sonore fit vibrer ses lippes tandis qu'elle resserrait son étreinte autour du corps d'Astoria. « Si tu la touches, je te crève les yeux » Froide, cruelle – mais dangereusement protectrice. Elle ne pouvait pas lui faire confiance, et elle le savait. Reportant toute son attention sur le corps de sa sœur, elle la berçait. « Guéris » un sanglot fendit l'air. Les larmes maculaient ses joues – l'idée de la perdre lui était insupportable et les battements frénétiques de son cœur lui donnaient la nausée « GUERIS » s'époumona-t-elle en cajolant plus fébrilement cette âme qu'elle ne laisserait jamais partir. Elle était meurtrie, elle le sentait ; son corps réagissait violemment à cette lutte interne que subissait visiblement Astoria. Elle était démunie et inefficace ; mais était-elle coupable ?
Elle sentait ses forces s'amenuiser sous les efforts qu'elle mettait à se sauver, à soigner cette plaie béante alors qu'elle perdait du sang. Elle sentait le temps se dissiper telle une pluie de grains d'or dans un sablier, se concentrant sur son propre corps défaillant, n'entendant que trop vaguement la voix de sa sœur, les échanges, la menace, ces mains qui l'enlaçaient, cherchaient à la bercer. Respirer. Un effort douloureux tant il lui semblait que sa poitrine la brûlait de l'intérieur, nécrosait ses chairs, la tourmentait encore. Scorpius. Draco. Elle avait tellement besoin de les voir... les retrouver... les... L'instant gommait les effluves taciturnes de la rancune, la douleur exaltait les lueurs vacillantes des étoiles qui dévoraient le ciel de leur éclat. Emportant l'étincelle, elle ferma les yeux pour ne plus voir, pour se concentrer sur l'effort vertigineux qu'elle effectuait. Elle se battait contre la course du temps pour savoir qui gagnerait, entre le firmament s'étirant entre les mains des Parques, l'une d'elle approchant le petit couperet d'or, tandis qu'Astra tentait d'aspirer la force des astres nocturnes pour l'en dévier. Si elle réfléchissait... si elle se laissait perturber par ce qu'elle entendait, elle mourrait, c'était une certitude, aussi s'efforçait-elle de tout oublier, à l'exception de deux visages superposés qu'elle crevait du désir de revoir. Elle puiserait jusqu'à défaillir et frôler la folie. Elle puiserait tant qu'elle en serait capable... mais c'était comme avoir l'impression d'effleurer une limite sous un trompe l’œil, tant elle savait qu'elle n'aurait pas le temps de l'atteindre. Il fallait... il fallait qu'elle se tire au moins d'affaire, et elle s'y appliquait avec acharnement et détermination, annihilant l'hémorragie, refermant des chairs... le sang coulait moins férocement, la tache peinait à présent à s'étendre sur le tissu alors que ses doigts n'étaient plus qu'une sculpture de rubis rougeoyante. Instable, défaillante, elle se revoyait dans cette chambre, du sang à ses pieds, ses doigts crispés sur son ventre et le poison prêt à l'entraîner dans la mort en même temps que... "Draco..." souffla-t-elle du bout des lèvres comme lorsqu'elle avait demandé de l'aide à l'elfe... presque un inaudible aveu, supplique qui n'eut pas la force de prononcer l'autre nom honni par sa sœur en son entier... "Sc..."... qu'elle perdait connaissance, sa plaie ne saignant plus même si la blessure n'était pas guérie.
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