Du sang. Du sang tu en avais déjà vu, mais il semblait couler à une vitesse qui alarmait ton propre sang de vélane. Astoria et tou n'aviez jamais étés proches, moins qu'une amie, moins qu'un connaissance. Pourtant quelque chose en toi hurlait. Comme lorsque Ulysse laissait de petites bêtes brisées derrière vous. Tes muscles ne répondant plus, tu devais t'éclipser pour aider la pauvre créature, sentant sa vie la quitter derrière toi. Ton regard figé sur celle qui n'était déjà plus. Astoria divaguait doucement, ailleurs, quelque part où elle lutait pour sa vie. Daphné la laissait mourir dans ses bras, de peur que tu ne lui arraches sa soeur qu'elle gardait captive. Tu avais presque oublié. Oublié qu'elles étaient avec les insurgés. L'urgence bouillait en toi, tu te fichais de la prime que tu aurais en rapportant Astoria, ta propre tête serait mise à prix si elle mourrait  par ta faute.   Daphné te menaçait pourtant tu n'entendais que les échos de sa voix pâlie par les larmes. D'un geste vif, ta baguette se pointait sur Daphné.

« Expulso ! » Hurlais-tu, la sort atteignant sa cible pour propulser Daphné un peu plus loin. Tu te précipitais sur sa soeur, attrapant son visage entre tes mains, portant ta main à sa blessure, mêlant tes doigts au saignement qu'elle avait réussi à arrêter. « Restes avec moi Astoria, je suis là, je vais t'aider. » Aider une insurgée était un acte criminel, tu le savais, mais tu ne pouvais pas la laisser mourir, tu ne pouvais pas. Sous tes doigts, la plaie se refermait doucement alors que pourtant toi, tu perdais de tes forces pour la guérir. Tu t'arrêtais, retirant tes mains d'elle, reprenant ton souffle alors que toi-même, tu ressentais une douleur là où la plaie d'Astoria s'était refermée et où la peau était à la moitié de sa régénération. Il fallait que tu partes, que tu transplane, mais le dilemme te tranchait toujours la poitrine en deux, est-ce que tu apportais Astoria avec toi ? Est-ce que Daphné se tenait déjà derrière toi, prête à t'arracher les yeux pour avoir guéris sa soeur ?