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sujet; KIDAM #1 / as the bruises turn to yellow |
HERO • we saved the world 'Kid' T. O'Faoláin ‹ disponibilité : dispo as fuck
‹ inscription : 04/09/2015
‹ messages : 2131
‹ crédits : shiranui
‹ dialogues : 'firebrick' / #B22222
‹ âge : 25
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
| ― AS THE BRUISES TURN TO YELLOW / KIDAM ―
Leave me dreaming on the bed, see you right back here tomorrow, for the next round. Keep this scene inside your head, as the bruises turn to yellow, and the swelling goes down. And if you're ever around, in the city or the suburbs, of this town, be sure to come around, I'll be wallowing in sorrow, wearing a frown, like pierrot the clown. Saw you crashing 'round the bay, never seen you act so shallow, or look so brown. Remembered all the things you'd say, how your promises went hollow, as you threw me to the ground...
[ PLAY ► ] // Mal faisait chier. C’était un fait, c’était là, il ne pouvait rien y faire. Même après des mois sans le voir, Mal se débrouillait pour le faire chier. Même lorsqu’il déambulait sans qu’on sache exactement où il se trouvait, Mal savait faire chier. C’était un art, vraiment, d’autant qu’il faisait ça avec une nonchalance cavalière absolument horripilante. Alors Kid rongeait son frein, battant le pavé, capuche tirée cachant partiellement son visage pour se protéger du froid. Darcy avait reçu un hibou qu’elle lui avait tendu si vite qu’il n’était même pas certain qu’elle ait pris le temps de le lire. Il n’était pas non plus certain de pouvoir la blâmer, pas quand Mal avait déserté sans prévenir, sans même ranger son bordel en se cassant. 'Il parait que Kassidy est rentré, tu peux lui dire de m’apporter des fringues ?' avait annoncé le message et aussitôt, Kid avait soupiré, retombant dans une dynamique étrange, entre agacement et obligation. De tous les aspects de sa vie, étonnement, c’était le rapport de force étrange entre lui et son cousin qui semblait retrouver un rythme familier le plus vite. Un comble, vraiment.
Il avait râlé, trainé des pieds, demandé pourquoi l’autre con ne pouvait pas venir chercher ses affaires lui-même. Darcy avait haussé les épaules, répondu « Il a sûrement des emmerdes » et elle était passée à autre chose. Pendant un instant, Kid s’était demandé si sa petite sœur ne cherchait à pas à attribuer à Mal quelconque qualité, quelconque mérite, s’accrochant à l’idée que peut-être, il ne se pointait pas ici pour éviter de les entrainer dans son bordel, si en effet il était recherché. En réalité, ils savaient tous les deux que Mallory avait probablement tout simplement la flemme, ou bien aimait juste faire courir Kid dans tous les sens. Ca avait été toujours comme ça entre eux. Alors il avait rechigné et puis il était allé partiellement vider un placard, jetant tout ça dans un sac en toile qu’il avait balancé par-dessus son épaule et puis il avait quitté l’appartement un peu trop plein pour se rendre à l’adresse indiqué par l’enflure qu’il se devait d’appeler cousin, jusqu’à tomber devant un bâtiment miteux. Le souffle court, les joues rendues rouges par le froid, il avait attrapé sa baguette dans la poche de son sweatshirt et s’était engagé dans la bâtisse, grimpant quatre à quatre les escaliers jusqu’à tomber sur le logement qu’il cherchait, un ‘4’ en étain mal accroché décorant la porte.
Un, deux, trois coups secs sur le pan de bois plus tard, quelqu’un vint ouvrir la porte, d’abord sans retirer la chainette magique qui l’entravait un peu, puis un sortilège fusa et l’appartement lui fut révélé alors que dans l’embrasure, Mallory se tenait là, clope au bec, à le toiser avec un sourire narquois. L’habitation était à l’image de l’immeuble dans laquelle elle se trouvait. L’endroit était miteux, des tâches d’humidité se faisaient voir sur les murs, plusieurs cendriers s’étalaient ça et là. Ce n’était pas juste bordélique, c’était également sale, rappelant très vite à Kid que tout gentleman dandy Mallory pouvait faire semblant d’être, il restait paresseux et s’attachait plus aux illusions qu’à la réalité derrière. « T’as mis le temps, quand même » siffla le jeune homme qui dardait toujours, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, un regard étrange sur son cousin. Mal était trop grand, trop élancé, son visage était un peu trop ciselé et quelque chose de malsain se dégageait de lui, c’était indéniable. Pour Kid, pourtant, c’était une silhouette familière, quelqu’un avec qui il s’était souvent chamaillé, un frère presque, avec toutes les complications qui pouvaient venir dans ce genre de relation. Il lâcha le sac par terre en soupirant à nouveau et une remarque fusa : « Fais attention putain, tu vois pas que tu fous le bordel ? » Aussitôt Kid roula ses yeux, inspirant profondément pour s’armer de patience et ne rien dire. Il fit bien, sans doute, car rapidement Mal s’approcha après avoir tiré une énième latte sur sa cigarette, la jetant dans un cendrier avant de tendre les bras pour entrainer Kid dans une accolade. « Glad to know you’re still alive, you filthy bastard » lança-t-il et Kid aurait pu répondre la même chose tant le jeune homme avait un don notable pour les ennuis, les plans foireux, les coups bas… Il n’eut pas le temps de piper mot d’ailleurs, se prenant un uppercut figuratif alors qu’il regardait par-dessus l’épaule de son cousin.
Dans le bordel, dans le flou qui se dégageait de cet appartement pourri, Mal n’était pas seul et une silhouette se détachait à présent. Kid n’avait pas remarqué en entrant, pas assez attentif sans doute. Pas assez sur ses gardes. Drapée de sa chevelure blonde, plus frêle que dans ses souvenirs, Neelam se tenait là. Il y avait chez elle quelque chose d’éthéré, une fragilité heurtée qu’il ne lui connaissait pas. Ou bien était-ce sa mémoire qui lui faisait défaut ? La dernière fois qu’il l’avait vu, c’était pour témoigner en sa faveur, il s’était tenu loin, n’avait pas regardé dans sa direction. Avant ça, les derniers échangent remontaient à la veille de son départ, lorsqu’elle l’avait planté, partant en mission sans lui demander de venir, sans lui laisser l’occasion d’essayer de la retenir. Il avala sa salive, difficilement et s’éloigna de Mal comme si ce dernier l’avait brûlé, coupé, piqué. Déjà son esprit inventait les pires explications, déjà il voulait secouer l’autre abruti pour demander ce qu’elle faisait là, pourquoi elle trainait dans ce taudis, ce qu’il lui voulait et ce que lui, Kid, avait bien pu faire pour mériter pareil piège. Mal ne savait peut-être pas, pourtant, il ne savait peut-être pas qui était la jeune femme que Kassidy évitait à nouveau de regarder, préférant darder, dévisager même, son cousin… Ca ne changeait au rien aux images qui s’imposaient à Kid, imagination trop prolifique qui lui jouait là des tours. La silhouette frêle entre les mains de Mal, son regard lubrique posé sur elle, son air malsain englobant Neelam. Gorge nouée, il jura et fit volte-face, près à déguerpir aussitôt.
C’était sans compter sur Mallory qui jeta un sortilège en direction de la porte, la verrouillant. « Open the door. Mal, open that damn door and let me out » cracha-t-il, rongeant son frein pour que sa voix reste égale, que son ton ne trahisse pas le tumulte haineux et tourmenté qui venait de s’abattre sur lui, lui donnant l’impression de se noyer dans l’incompréhension et la rage. Encore et encore, comme des vagues déchainées, les créations de son esprit s’abattaient sur lui, odieuse imagerie d’une intimité qu’il soupçonnait parce qu’il connaissait Mal comme on connait un frère, c’est-à-dire jusqu’au moindre travers, jusqu’aux pires déviances. Trop calme, presque amusé, le locataire du taudis décida d’ignorer la requête. « Come on, mate. I owe you a beer, have a sit » lança-t-il, détaché, se foutant de tout. « I mean, faut que j’aille acheter des bières avant, mais j’t’en offre une pour le déplacement, c’est la moindre des choses… t’as pas genre, 10 mornilles à m’avancer d'ailleurs ? » Ce type était une enflure, encore et encore, Kid se le répétait et pourtant, comme par réflexe, automatisme, habitude, il alla fouiller ses poches pour tendre quelques pièces à son cousin qui déjà, levait le sortilège placé sur la porte et s’éclipsait laissant Kid seul avec Neelam pour Merlin sait combien de temps. Il passa une main devant son visage, se demandant s’il n’avait pas tout intérêt à filer comme un voleur, comme Mallory aurait pu le faire à vrai dire mais à la place, il claqua sa langue derrière ses dents. « Qu’est-ce que tu fous ici ? » siffla-t-il d’une voix qui se voulait neutre mais qui transportait beaucoup trop de jugement pour que ça ne s’entende pas. De tous les abrutis, c’était chez lui, chez son cousin, qu’elle était venue se perdre… et perdre était sans doute le mot, car il n’était pas certain d’avoir un jour vu Neelam si mal en point. Ses tripes se nouèrent, d’ailleurs, lorsqu’il osa la fixer un instant et à nouveau, la sensation d’uppercut se fit sentir, douleur aigüe, plaie mal refermée. |
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HERO • we saved the world Neelam Rosier | « Bouge. » Neelam, bouge. C’est pourtant pas si compliqué, il suffit de peu, simplement prendre tout le courage qu’on a pour mettre un pied en dehors du matelas et faire quelque chose de sa journée. Mais ça me parait le bout du monde, ça me semble la mer à boire, alors je garde les yeux fixés sur le plafond, à la dérive. Il est mal fait, au moins autant que moi, y’a même un tuyau qui dépasse dans un angle. Je m’attarde dessus quelques secondes avant de m’exhorter de nouveau d’une voix tout aussi basse que lasse : « Allez, bouge. — Ouais, bonne idée. » renchérit même Mallory de la cuisine. Alors je prends sur moi (mais pas pour lui, surement pas pour lui), je m’escrime à me redresser, faire craquer les os récalcitrants de ma nuque et de mon dos, puis tenter de calmer le fourmillement qui parcoure mes doigts endoloris. Les navitas d’hier ne sont plus qu’un lointain souvenir et déjà, déjà la vie revient vers moi, par vagues, sauf que j’en veux pas. J’suis coincée dans cet entre-deux, ni vraiment vivante ni vraiment morte ; rien qu’un déchet qui attend, qui végète. Le sommeil a le mérite d’être vide de rêves - de cauchemars - vide vide et encore vide, mais c’est la seule consolation dont je parviens à me souvenir, maintenant que la descente s’amorce. Elle sera aussi violente que les autres, j’en doute pas une seconde, peut-être même plus, il parait que ça ne va pas en s’améliorant avec le temps ; ça peut jamais aller en s’améliorant avec le temps, de toute façon. « T’as grincé des dents, cette nuit. — Hum. » Ce vague assentiment reste ma seule réponse à Mallory, dont la silhouette se découpe maintenant dans l’encadrement de la porte, contre lequel il s’est adossé en feignant cette nonchalance qui le caractérise si bien - celle qui m’intriguait au départ, mais qui ne fait plus que m’horripiler à présent. D’un geste trop nerveux (parce que fatigué et anormal), mes mains viennent glisser sur mon visage, que j’imagine différent d’avant, comme vieillissant - et j’espère que je me trompe, mais je serais bien incapable d’en être certaine, parce que j’ai tout fait pour éviter miroirs et autres reflets du genre depuis que j’ai mis les pieds ici. Cet appartement, c’est une pause que je fais dans ma vie - et aussi dans celle des autres - c’est un échange de bons procédés, ils m’épargnent leur bonheur post-guerre, ne me montrent pas trop leur victoire et moi, de mon côté, je m’engage à trainer mes séquelles loin d’eux pour les laisser profiter d’un truc qu’ils ont surement mérité plus que moi - oui, surement, sinon on m’aurait reconnue héroïne aussi,
putain d’héroïne (de guerre).
« Tu vas rester longtemps à me fixer comme ça ? » Ce qu’il peut m’agacer, à prétendre être en meilleur état que je ne le suis, à me donner l’impression de s’en sortir alors que je coule. C’est pas normal, j’voudrais que tout le monde soit noyé comme moi, c’est peut-être parce que j’admets trop l’inavouable dans ce genre-là qu’on m’a foutue sans trop d’hésitation du côté des criminels. Si j’étais pas autant défoncée, je serais surement enragée. « T’avais pas des bières à aller chercher ? On en a plus et c’est pas moi qui vais sortir. » J’suis tellement intraitable qu’il repart, et je reste seule avec mes pensées, ce qui est assez compliqué en soi étant donné le bordel que c’est derrière les boucles blondes. Après le plafond, c’est le sol que je fixe (d’ailleurs, il est glacial), puis ma respiration que je tente de stabiliser. Lutter, lutter, ne rien reprendre - mais j’ai trop lutté le mois dernier, j’ai trop donné, c’est si récent, leur satané torture doublée du procès, trop récent trop proche trop difficile trop tout,
surtout la torture (non, surtout le procès ?)
Et puis, il n’est pas venu à l’hôpital. En fait, c’est peut-être bien ça le pire. Non - c’est assurément ça le pire. Kassidy est quelque part dans la nature, juste là, dans la même putain de ville, et je l’ai vu une fois, une minuscule fois - sans pouvoir lui parler, lui répondre, (qu’est-ce que j’aurais bien pu dire de toute manière ?), sans pouvoir… j’en sais trop rien. Pas m’excuser. Surement pas m’excuser. Il le mérite pourtant, et je le mérite peut-être également, mais peu importe, j’veux pas penser à ça dès le réveil (quelle heure il est ?). Le sol tangue légèrement quand je commence à marcher, mais j’ai peu de pas à faire pour atteindre la salle de bain étant donné la taille du coin où Mallory s’est retranché et que je squatte allègrement. L’eau fait taire ma confusion, avale tant que faire ce peu les douleurs musculaires qui refusent de partir totalement tandis que j’évite de baisser les yeux sur les nouvelles cicatrices qui jonchent ma peau. J’suis douée pour les cacher, de toute façon - avec les vêtements, avec les bons sorts - parfois c’est juste que j’suis pas certaine de le vouloir. Peut-être bien que ça fait partie de moi, maintenant, qu’il faut que je l’accepte (d’accord, mais avec une dose).
C’est dans cette optique que j’ouvre la porte : trouver quelque chose. Pas vraiment alertée par les voix, celle de Mallory et celle de quelqu’un d’autre, j’y fais pas attention - jusqu’au moment où je relève les yeux, et il est là. Mes mains se crispent sur la porte ; de rage contre Mal, et de quelque chose d’autre, aussi, une émotion que j’suis pas capable d’identifier quand je vois le visage de Kid se dessiner. Le choc est rude, pour moi comme pour lui, qui s’éloigne vivement tandis que ce connard de Mal verrouille la porte d’entrée d’un geste encore plus vif. « Open the door. Mal, open that damn door and let me out ». Et je reste silencieuse, incapable de prononcer le moindre le mot, envahie par une montagne d’éléments tous plus détestables les uns que les autres qui se mélangent : la culpabilité de l’avoir laissé, l’envie de le récupérer, la peur à l’idée que ce soit terminé, et puis la rage, aussi, toujours la rage en première ligne. J'me détache du reste, incapable de suivre l’échange, les yeux orientés sur mes doigts qui s’entremêlent et tremblent, comme à leur habitude. Je visualise mentalement une étendue d’eau pour me calmer, ça échoue. Puis j'essaie de compter, ça échoue. Et enfin la voix de Kid se fait entendre, et cette voix, je l’entends parfaitement bien : « Qu’est-ce que tu fous ici ? » Sourire vengeur, j'me redresse de toute ma hauteur dans l’espoir de parvenir à lui tenir tête, avant de répondre d’un ton chaotique : « Qu’est-ce que tu fous ici ? Est-ce que tu n’as pas un… ah, comment est-ce qu’ils appellent ça déjà… un statut à tenir ? » Quelques secondes s’égrènent tandis que je joue nerveusement avec des cachets perdus dans l’immensité du bordel présent sur la table, avant de continuer : « T’es un genre de héros maintenant, hein ? Félicitations. » L’ironie est si présente que je m'en veux presque ; et la jalousie aussi, parce que j'suis plus rien, en tout cas moins que lui, de part mon nom, et puis tout le reste, tous ces petits détails à la con qui m’ont plongée du côté où il ne fallait pas aller. « C’est tellement… » que je commence en m’asseyant à cause de mes jambes déjà lasses de me porter - puis je perds le fil et, infoutue de reprendre le cours de ma phrase, laisse échapper un rire mauvais. « Et dire que t’étais rafleur - ouais, vraiment, félicitations. J’ai plaidé ta cause auprès des Belliqueux, à l’époque, tu le savais ? Nan, bien sur, tu le savais pas - mais maintenant j’peux te le dire, maintenant ça m’importe peu. » Haussement d’épaules un peu trop rigide pour être totalement vrai, avant qu’un sourire carnassier prenne place tandis que je l’invite d’un geste de la main à s’asseoir aussi. |
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HERO • we saved the world 'Kid' T. O'Faoláin ‹ disponibilité : dispo as fuck
‹ inscription : 04/09/2015
‹ messages : 2131
‹ crédits : shiranui
‹ dialogues : 'firebrick' / #B22222
‹ âge : 25
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
| ― AS THE BRUISES TURN TO YELLOW / KIDAM ―
[ PLAY ► ] // Elle semblait fière, fière peut-être de le déstabiliser car il était certain d’être transparent, à cet instant précis, planté dans l’appartement, face à elle, face à des souvenirs encore vifs, de ceux qui reviennent comme des coups dans les dents. Lui et son égo déplacé voulaient pourtant faire les bonhommes, sembler détachés mais les mots qu’il avait craché, le ton qu’il avait employé, tout cela trahissait son désarroi, non, sa rage de la trouver ici. De tous les connards, elle avait trouvé Mallory, ne le cherchant pas lui, le narguant à présent cruellement. C’était un coup bas des plus détestables, quand bien même des mois s’étaient écoulés depuis les missions effectuées ensemble, à tuer le temps en parlant un peu, de tout, de rien, de sa famille à elle, de la sienne à lui, de Mallory et de la relation conflictuelle que les deux jeunes hommes, si proches en âge qu’ils auraient pu être jumeaux, entretenaient. Elle se tenait là, tête haute, grande dans son orgueil froissé de fatigue mais bien vindicatif, rétorquant avec un naturel glaçant : « Qu’est-ce que tu fous ici ? Est-ce que tu n’as pas un… ah, comment est-ce qu’ils appellent ça déjà… un statut à tenir ? » Il fronça le nez, autant à la remarque qu’à ce que les doigts de la jeune femme tripotaient, cachets en tout genre qui ne payaient sans doute pas de mine mais qui au cœur de l’appartement de Mal ne présageaient rien de bon, rien de sain, rien de légal non plus. Elle se permettait de le juger, avec son nom clinquant – peut-être avait-elle raison, dans la mesure où il n’avait été qu’un bas sbire pas même digne d’un titre, d’un rayon d’autorité, d’un décoration quelconque avant la guerre, avant de se faire attraper par les insurgés en pleine rafle… Peut-être avait-elle raison car au fond, il n’avait pas tant fait, à peine jeté des sortilèges pour se défendre, égoïstement, et pour défendre tout aussi égoïstement des gens auxquels il avait appris à tenir quand elle n’avait pas participé à la bataille. Quoi qu’il en soit, il n’avait rien demandé et elle se permettait de lui balancer ça au nez, parce qu’après des semaines, des mois sans nouvelle aucune, elle n’avait que ça à la bouche. « T’es un genre de héros maintenant, hein ? Félicitations. » décida-t-elle de renchérir, lui faisant lever les yeux au ciel tandis que ses doigts se fermaient en poings prêts à aller s’écraser dans le mur le plus proche. « C’est tellement… » continua-t-elle et il alla mordre l’intérieur de sa joue pour se préparer à l’injure qui risquait de venir. Pathétique, allait-elle sans doute ajouter. Ridicule, comme toi, Kid, pouvait-il imaginer, former mentalement avec sa voix. Il en était là, à construire des phrases dans sa tête avec des bribes de souvenir d’elle, même si son rire s’étiolait peu à peu, même s’il peinait chaque jour d’avantage à le reconstituer, lorsqu’il se perdait dans ses pensées. C’était peut-être pour le mieux, après tout voulait-il vraiment penser à elle si elle partageait le lit de Mallory ? Absolument pas. Il préférait s’arracher les paupières que de voir cette image projetée lorsqu’il fermait les yeux. « Et dire que t’étais rafleur - ouais, vraiment, félicitations. J’ai plaidé ta cause auprès des Belliqueux, à l’époque, tu le savais ? Nan, bien sur, tu le savais pas - mais maintenant j’peux te le dire, maintenant ça m’importe peu. » lança-t-elle, frappant plus fort qu’il ne voulait l’admettre, ramenant à la surface des moments douloureux, des instants d’agonie qu’il cherchait à oublier mais qui, comme les relents de la bataille, venaient parfois s’imposer et le sortaient de son sommeil, le laissant pantelant et tétanisé, couvert d’une fine couche de sueur glacée, à tenir contre son visage un oreiller supposé couvrir ses cris terrifiés. Braqué pourtant, il se contenta de rétorquer, en lui renvoyant le même genre de sourire déplaisant : « J’peux lister quelques trucs qui t’importent peu, tant qu’on y est. Fréquentations, hygiène de vie, dignité… M’enfin qui je suis pour juger, hein, t’as l’air de gérer, tu respires la santé » et les mots allèrent se heurter contre les murs de l’appartement miteux, frappant les carreaux comme un écho, revenant à lui avant qu’il n’ait un petit hochement de tête satisfait, content de la dureté de son ton.
Puisqu’elle avait fait un signe en direction du sofa où elle s’était laissée tomber, il regarda la place qu’elle avait désigné, fronçant le nez. Il ne voulait pas s’approcher, il ne voulait pas être assez près pour compter les tâches de rousseurs clairsemant son nez, il ne voulait pas être intoxiqué par l’odeur de ses cheveux, parfum si net qu’à travers la précarité de la vie qu’ils avaient mené, il avait su percer et se graver dans les souvenirs du jeune homme. Il fit un pas en avant, pourtant, dépliant un de ses poings fermés, ignorant la douleur se rependant dans sa paume, là où il avait précédemment planté ses ongles, si fort que ses articulations en étaient devenues blanches et d’un revers de main il retourna quelques objets égarés sur la table basse. Un sursaut de rire, mauvais, le secoua et l’espace d’un instant, il se retrouva plus offensif que sur ses gardes, plus vénéneux que foncièrement agressif. « J’allais te demander ce que tu voulais en échange, pour déguerpir d’ici mais au final, j’ai même pas à m’emmerder, tu vas sans doute disparaître sans te retourner dans peu de temps, pas vrai ? » souffla-t-il, n’ayant pas anticipé à quel point l’attaque une fois prononcée allait le piquer lui. D’un coup sec, il envoya valser un verre qui s’éclata au sol alors qu’il s’éloignait, comme brûler. Il avait beau espérer donner l’impression de s’en foutre, il n’en était rien. Elle lui avait fait mal en partant sans prévenir, sans un regard, sans un mot. Il n’avait pas été capable d’admettre pourquoi le manque s’était fait si soudain et si brutal mais c’était un fait, elle lui avait manqué, elle lui manquait encore. Les nuits agitées à tenir ce foutu oreiller étaient une pâle copie de ses instants passés à l’Asile, lorsqu’elle avait été nécessaire à son sommeil. La voir ici, la voir ainsi défaite aussi, c’était pénible, agonisant à vrai dire. Pourquoi Mal ? Pourquoi de tous les cons du pays, de toutes les mauvaises influences, pourquoi avait-elle trouvé refuge ici ? Parce qu’il en avait parlé ? Etait-ce la façon qu’elle avait de se venger d’avoir été taxée de criminelle, de déserteuse, quand lui s’était attiré des honneurs peut-être non-mérités ? « Ça t’importe tellement peu que t’es quand même venue finir le boulot, hein, t’es venu t’assurer que j’avais bien compris le message, parce que te chercher dans tout le château avant de comprendre que tu t’étais barrée c’était pas assez clair ? J’vais te faciliter les choses, t’as pas besoin de chopper des puces dans ce taudis pour insister, te donne pas tant de mal, j’en vaux pas la peine, » siffla-t-il, envoyant cette fois-ci un coup de pied dans la table basse, se crispant pour endiguer la douleur qui remontait le long de sa jambe. |
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HERO • we saved the world Neelam Rosier | « J’peux lister quelques trucs qui t’importent peu, tant qu’on y est. Fréquentations, hygiène de vie, dignité… » Bien sur, elle savait que foutre les pieds dans l’appart de Mallory (et pire, y rester) mettrait Kid dans un état pareil. Elle le savait tellement qu’elle pourrait admettre que c’est même un peu calculé, pour le rendre malade, le faire sortir de ses gonds, le faire revenir (elle a tellement, tellement besoin qu’il revienne). Elle a trouvé en Mallory un appart qui ne serait pas rongé par la solitude, un pied-à-terre qui lui éviterait de trop se rappeler que le manoir Rosier a cramé, que Simon a préféré léguer le Centuries à Nastya plutôt qu’à elle et qu’Elias dort dans son bureau à défaut d’avoir mieux (Neelam le sait mais elle prétend ne pas s’en rendre compte, comme une idiote, de peur de… le mettre mal à l’aise, ou évoquer des sujets qui ne s’évoquent pas) ; bien sur elle sait tout ça mais outre ces considérations pratiques, il y a Kassidy, Kassidy qu’elle veut absolument rendre jaloux à en crever, aussi jaloux qu’elle l’a été lorsqu’elle s’est retrouvée seule à l’hôpital et qu’elle a appris qu’il vivait avec Blaise (lui, peu importe) et cette autre, cette fille dont elle n’a pas retenu le nom et dont elle ne veut pas retenir le nom. « M’enfin qui je suis pour juger, hein, t’as l’air de gérer, tu respires la santé. » Pour toute réponse Neelam se fend d’un sourire amer et croise les jambes, comme si elle était en train de regarder un bon show, en train de ne rien faire devant Lancelot Central, simplement en attente de la suite.
La dite suite ne se fait pas attendre bien longtemps puisque déjà il attaque de nouveau : « J’allais te demander ce que tu voulais en échange, pour déguerpir d’ici mais au final, j’ai même pas à m’emmerder, tu vas sans doute disparaître sans te retourner dans peu de temps, pas vrai ? — Ça m'a l'air d'être une bonne idée, j'suis douée pour ça. » Ils en sont là, tout les deux, à se bercer de rires mauvais, à s’esquisser des sourires parfaitement faux et empoisonnés, à essayer de blesser l’autre et à échouer lamentablement en finissant par se blesser eux-mêmes. Neelam serait presque amusée si l’enjeu n’était pas si grand, si ce n’était pas Kid en face d’elle et les doses mêlées au manque omniprésent en train de lui faire tourner la tête. Presque amusée s’il ne s’énervait pas au point de jeter ce verre au sol, et elle ne peut s’empêcher de laisser échapper un léger sursaut de là où elle est, perchée sur son canapé comme une reine en son royaume (miteux). « Ça t’importe tellement peu que t’es quand même venue finir le boulot, hein, t’es venue t’assurer que j’avais bien compris le message, parce que te chercher dans tout le château avant de comprendre que tu t’étais barrée c’était pas assez clair ? » C’est idiot mais ça lui fait mal, de l’imaginer en train de la chercher, et un morceau d’elle culpabilise comme jamais parce qu’elle sait qu’elle aurait du le prévenir, lui dire quelque chose, ne serait-ce que « je pars » ; elle aurait vraiment dû mais sur le moment elle en a été purement incapable et aujourd’hui elle s’en mord les doigts comme une idiote sans être capable de vraiment expliquer pourquoi elle est restée ainsi muette. « J’vais te faciliter les choses, t’as pas besoin de chopper des puces dans ce taudis pour insister, te donne pas tant de mal, j’en vaux pas la peine. — C’est bien le premier truc intelligent que tu dis depuis qu’t’es ici… » Elle voudrait étouffer un bâillement pour agrémenter ses dires mais il vient de s’éclater le pied comme l’impulsif qu’il est et elle panique en son fort intérieur à l’idée qu’il souffre. Habitude, surement, déformation de ces mois passés à toujours vérifier qu’il n’avait rien sous couvert de cette stupide justification : si tu t’abîmes j’vais finir abîmée aussi.
« C’est bon, t’as terminé ? T’as craché ton venin ou t’en as encore un stock ? » Il s’acharne à prétendre qu’il ne souffre pas tandis qu’elle cligne trop des yeux, fatiguée, toujours un peu déphasée. Elle sent une sale tension dans ses épaules et voudrait faire craquer ses os mais se retient parce qu’elle a autre chose à faire : « Fine, alors j’suppose que c’est mon tour. » Et cette fois-ci ils arrivent à se fixer un peu plus qu’un instant, ils arrivent à se voir, non, à se regarder pendant plusieurs secondes alors qu’elle demande : « Pourquoi t’es pas venu ? A l’hôpital ? » S’ensuit un battement pendant lequel elle ne sait plus, au juste, si elle est enragée ou désespérée. « J’sais que j’ai été la première à partir et… » et elle n’a pas d’excuse, elle n’en a jamais eu aucune, ni pour tout ce qu’elle a pu faire de discutable lorsqu’elle marchait aux côtés des Belliqueux, avec lui, ni pour son départ soudain et inexpliqué ni pour Mal qu’elle utilise comme un instrument pour atteindre Kassidy. Elle a depuis longtemps digéré le fait qu’elle était une horreur (au même titre que toute la famille, au demeurant, à part peut-être Elias ?) mais elle ne peut toujours pas s’empêcher de penser que Kid aurait peut-être bien voulu d’une horreur dans son genre. « Et j’sais bien tout ça mais putain, j’étais à moitié morte et j’avais besoin de toi (c’est si étrange à prononcer à voix haute), j’avais vraiment tellement besoin de toi et t’étais… absent, de toute évidence. » La vérité n’est pas rendue plus agréable par le temps passé depuis, ni par l’idée qu’elle était surement la première en tord, celle à l’avoir abandonné en premier. « T’étais juste en train de profiter et j’me suis mise à penser que tout ça, c’était rien, les missions en duo et toutes les fois où on est parvenus à s’compléter et aussi… quand on s’est arrêtés sur une aire moldue pour acheter des bonbons à des mômes qu’on devait amener jusqu’à la frontière, et puis toutes ces fois où on se soulaient mutuellement parce qu’on pouvait pas trouver le sommeil dans ce putain d’asile. » Elle a la gorge sèche, et puis les mains moites à force d’essayer de dire, lui dire à lui, tout ce qu’elle a dans la tête. Elle n’a jamais été douée pour parler, Cornelia s’en est toujours chargée, prenant très à coeur son rôle d’ainée, tandis que Neelam restait en arrière - un peu dans l’ombre, et discrète, la tête embrouillée et incapable de tout retracer par des mots. « J’me suis mise à penser qu’en vrai, toi tu t’en foutais. » Et elle ne doute pas que c’est surement ce qu’il a pensé aussi, quand elle est partie. |
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HERO • we saved the world 'Kid' T. O'Faoláin ‹ disponibilité : dispo as fuck
‹ inscription : 04/09/2015
‹ messages : 2131
‹ crédits : shiranui
‹ dialogues : 'firebrick' / #B22222
‹ âge : 25
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
| ― AS THE BRUISES TURN TO YELLOW / KIDAM ―
[ PLAY ► ] // La douleur cinglante qui remonta le long de sa jambe ne fut au final pas grand-chose, en comparaison à ce qu’elle décida de lui envoyer dans les dents au même moment. C’était sans doute de bonne guerre, une guerre ouverte et déclarée, puisqu’ils en étaient tous les deux rendus à s’envoyer des piques, mais lorsqu’elle rétorqua : « C’est bien le premier truc intelligent que tu dis depuis qu’t’es ici… » il lui jeta un regard mauvais, mordant l’intérieur de sa joue pour ne pas geindre vis-à-vis de sa jambe mais ne pouvant s’empêcher de la dévisager. C’était une chose de se déprécier tout seul, une autre d’entendre ça sortir de la bouche de quelqu’un d’autre et un niveau encore au-dessus quand ça venait de Neelam. Bien entendu, il l’avait cherché, jouant les fier à bras et faisant mine de s’en foutre, premier à attaquer dans cette histoire, même si elle avait commencé en le plantant. Bien entendu, il ne le savait que trop bien, qu’elle le pensait, que c’était vrai, mais jusqu’ici un bout de lui avait pu s’accrocher à l’espoir qu’il se soit agi de spéculations idiotes, d’un malentendu, le genre de lueur naïve à la con à laquelle il s’était agrippé pour ne pas laisser son estime personnelle s’effilocher entièrement, pour arriver à trouver le sommeil, pour ne pas avoir trop mal. Il n’y avait à présent plus de doute possible et il détourna le regard, parce qu’il ne voulait pas qu’elle voit quelconque grimace, quelconque rictus se dessiner sur son visage. « C’est bon, t’as terminé ? T’as craché ton venin ou t’en as encore un stock ? » demanda-t-elle, et s’il en avait encore et encore à balancer, il resta silencieux, ne faisant pas exactement confiance à sa voix présentement. Entre le coup asséné à la table et celui qu’elle lui avait collé dans l’estomac – même s’il avait tendu la perche, idiot qu’il était – il avait un peu peur que son ton ne soit pas aussi assuré et insolent que ce qu’il avait l’habitude de servir et il était assez humilié comme ça. Elle enchaina, lorsqu’il leva simplement les yeux au ciel en guise de réponse : « Fine, alors j’suppose que c’est mon tour. »
L’espace d’une seconde, serrant ses doigts pour former des poings, laissant ses ongles mal taillés creuser des tranchées dans ses paumes, il regarda à nouveau dans sa direction, moment fugace, bref, à peine le temps d’une supplique, un ‘don’t please’ tacite qu’elle ignora, demandant trop vite : « Pourquoi t’es pas venu ? A l’hôpital ? J’sais que j’ai été la première à partir et… Et j’sais bien tout ça mais putain, j’étais à moitié morte et j’avais besoin de toi, j’avais vraiment tellement besoin de toi et t’étais… absent, de toute évidence. » Les questions qu’elle asséna le heurtèrent comme autant de coups portés par une main rageuse, accusations injustes et pourtant fondées, pour la simple raison que s’il était venu à son chevet, il ne l’avait fait qu’une seule fois, se dégonflant ensuite. Il avait mis ça sur le compte de l’égo, ne voulant pas sembler pitoyable, ne voulant pas ressembler à un chiot égaré attendant le coup de pied suivant, conscient de tenir à elle plus qu’elle ne tenait à lui. Cette évidence avait été là tout du long, depuis le début, depuis les premiers instincts protecteurs qu’il avait pu ressentir à l’égard de Neelam. Elle comptait, beaucoup, trop sans doute, plus que de raison et la protéger, la savoir en sécurité, avait été une priorité jusqu’à ce qu’elle lui retire le droit de faire ça en disparaissant du jour au lendemain. Pour autant, il n’avait pas vraiment cessé de s’inquiéter pour elle, mais tout ça dépassait profondément l’inquiétude. C’était autre chose qui l’animait, qui le rendait à présent si colérique, si prêt à tout détruire dans l’appartement de Mallory, si jaloux à vrai dire qu’elle se trouve dans l’appartement de Mallory. Il avait cherché à l’enfouir, à faire comme s’il n’en avait rien à foutre, comme si ça n’était pas important, pas pour lui, comme s’il pouvait passer à autre chose mais le garçon bravache et insupportable qu’il pouvait être devenait grave et sérieux lorsqu’il la regardait, lorsqu’il pensait à elle. Parce que pour elle, il avait voulu faire mieux, être meilleur, et ça n’avait pas été assez. Lorsqu’elle disait avoir eu besoin de lui, tout ce qu’il entendait c’était qu’il avait été là et que cela avait été son seul mérite, son seul attrait. Lui ou un autre, quand bien même il ne pouvait pas la blâmer. Il n’était pas grand-chose, pas grand-chose face à elle qui était tant, qui était tout. C’était aussi pour ça que la voir ici, dans un tel état, lui faisait mal. Elle méritait le monde et lui, il ne l’avait jamais vraiment mérité. « T’étais juste en train de profiter et j’me suis mise à penser que tout ça, c’était rien, les missions en duo et toutes les fois où on est parvenus à s’compléter et aussi… quand on s’est arrêtés sur une aire moldue pour acheter des bonbons à des mômes qu’on devait amener jusqu’à la frontière, et puis toutes ces fois où on se soulaient mutuellement parce qu’on pouvait pas trouver le sommeil dans ce putain d’asile. » Il la fixait, se demandant si elle comprenait ce qu’il avait pu ressentir lorsqu’elle s’était sauvée comme une voleuse ou si elle était juste vexée de ne plus être au centre de son attention. Il n’était pas sûr, ne pouvait pas demander, ne saurait sans doute jamais. « J’me suis mise à penser qu’en vrai, toi tu t’en foutais. » Il ferma les yeux un instant, mordant encore et encore l’intérieur de sa joue jusqu’à ce qu’un goût de sang explose dans sa bouche, jusqu’à avoir assez mal pour ne plus sentir l’endroit où son pied était entré en contact avec la table basse. « Comment tu peux oser me dire ça à moi ? » siffla-t-il, d’abord doucement, déglutissant pour chasser le goût ferreux qui recouvrait sa langue. « Putain, mais dans quel monde tu vis, tu t’es barrée ! Tu m’as pas prévenu, pourtant tu le savais, que j’aurais tout planté si seulement tu m’avais demandé. » Et ça, c’était une vérité dont il avait du mal à ne pas avoir honte, parce que ça le renvoyait à cette image de chiot, parce qu’il n’arrivait pas à imaginer un monde où elle aurait pu en faire de même, pas parce qu’elle était particulièrement cruelle mais parce qu’il ne valait pas la peine, parce qu’il n’inspirait pas loyauté et dévotion. « Merde, Neel', tu peux pas dire que j’en avais rien à foutre, pas quand t’as disparu sans même me laisser de quoi savoir si t’étais en vie ou pas. » L’espace d’une, deux, trois respirations, il se contenta de la regarder, sentant qu’il allait peut-être s’effondrer de s’être inquiété en donnant l’impression de s’en foutre pendant si longtemps. Il se fit violence, pourtant, s’accrochant à l’atteinte dans sa bouche pour s’ancrer dans l’instant. « J’m’en doutais bien, que tu voulais pas que je sois dans tes pattes, que tu devais avoir un peu honte parce que l’ancien rafleur sortie de sa campagne, qui n’a jamais terminé Poudlard, qui n’a jamais rien fait de grandiose dans sa vie, ça rentrait pas bien dans ton récit de sorcière de bonne famille devenue résistante, je savais que ça finirait par se voir que j’étais pas vraiment dans le cadre mais putain on aurait pu faire semblant jusqu’à la fin de la guerre, non ? » Il ne savait pas s’il cherchait à la blesser ou s’il se contentait de balancer ce qu’il considérait comme étant la vérité. Certes, les raccourcis qu’il empruntait pour la décrire étaient des insultes déguisés, pourtant il n’y avait rien de honteux dans le parcours de Neelam. Elle avait décidé d’être là, contrairement à lui – partant de là il pouvait comprendre l’amertume qu’elle ressentait à le voir célébré (à peine) quand elle, de son côté, était passée en jugement. Maintenant qu’il y pensait, c’était peut-être légitime qu’elle lui en veuille pour ça, mais c’était une goutte d’eau dans un océan de ressentiment et surtout, cela confirmait qu’elle se pensait bien au-dessus de lui, non pas qu’il en ait un jour douté.
Il était furieux, autant qu’il était rongé par une envie de simplement laisser tomber la façade et admettre, une bonne fois pour toute, qu’il était misérable sans elle dans les parages. Il ne pouvait pas faire ça, pourtant et il se retrouva simplement à faire les cent pas dans le salon mal entretenu. Tout tournait trop vite dans son crâne et il refusait de s’accrocher à ce qu’elle avait dit, sur le fait d’avoir besoin de lui, trop orgueilleux peut-être, après tout le mal qu’ils s’étaient fait. Il ne pouvait pas se concentrer sur ça, pas quand elle était plantée dans l’appartement de Mallory, pas quand… la simple idée de la savoir là, d’y penser à nouveau, de l’imaginer entre les draps de son cousin suffit à le foutre en rogne, un peu plus encore et une fois de plus, il envoya son pieds dans le meuble. Cette fois-ci, un ‘crac’ se fit entendre et il laissa filer un glapissement de douleur, se penchant pour aller tenir d’une main sa cheville meurtrie et frapper, de l’autre, la foutue table-basse. Rendant un peu les armes, il se laissa tomber, terminant assis sur le canapé usé, pas assez loin d’elle à son goût, pas assez loin d’elle pour ne pas sentir son parfum familier, qui perçait malgré l’environnement, pas assez loin pour ignorer le fait qu’il pouvait discerner sur son visage les constellations folles que formaient ses taches de rousseur… Il soupira, jurant en gaélique d’une voix à peine audible et puis dans la regarder il décida de répondre aux accusations qu’elle avait pu lancer, dans ses questions : « J’suis venu te voir. Une fois, une seule fois, au début. T’étais inconsciente, ou endormie, je sais pas trop, mais je suis resté un peu, j’voulais attendre que tu ouvres les yeux, mais je me suis barré avant, parce que tu voulais pas que j’sois là. J’t’ai économisé d’avoir à m’envoyer chier une seconde fois, » - et je me suis épargné d’avoir à l’encaisser une seconde fois – pensa-t-il, gardant ça pour lui cependant. « J’suis venu te voir et t’avais l’air si fragile, j’pouvais rien faire pour aider, j’arrêtais pas de me dire que c’était de ma faute, que j’aurais dû être là pour assurer tes arrières, mais tu m’as pas laissé être là, je- » Il s’arrêta net, jeta un regard en direction de la porte, se demandant si en claudiquant, il parviendrait à partir avant que Mallory ne revienne, pas certain d’arriver à retenir le poing qu’il avait envie de lui envoyer dans la gueule, même si son cousin ne savait pas qui était la jeune fille dans son appartement – quoi que connaissant Mal, il l’avait sûrement appris, s’empressant d’en profiter, l'enflure. Il se pencha en avant, prêt à se relever et s’en aller mais il se ravisa momentanément, regardant ses paumes rugueuses en déclarant : « I meant it, you can do better than a O’Faoláin boy, we only come in two shades, coward or scum » avant de la regarder rapidement, à mi-chemin entre l’air désolé et celui prêt à faire brûler la ville. Le fait est que pour elle, il aurait foutu le feu au monde juste pour la tenir au chaud et elle n’avait pas voulu de cette étincelle, il pouvait s’emporter autant qu’il le voulait, ça n’y changeait rien. « J’vais pas trainer » murmura-t-il finalement, sans y croire, cherchant la hargne nécessaire pour détourner son regard, se lever, claquer la porte. En vain, puisqu’il semblait avoir oublié comment on bougeait. |
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HERO • we saved the world Neelam Rosier | ― AS THE BRUISES TURN TO YELLOW / KIDAM ―
« Comment tu peux oser me dire ça à moi ? » Kid est différent de tout à l’heure, comme si sa haine avait pris une teinte plus froide, voir carrément glaciale. Avec ses yeux fermés, sa voix dure, elle ne peut qu’écouter et attendre qu’il déroule ce qu’il a en tête, parce qu’elle sait que c’est loin d’être terminé. Mais elle ne peut pas s’empêcher de le couper régulièrement, vaines tentatives pour le ramener à la raison, misérables essais pour se faire entendre et l’empêcher de prononcer des mots qui les meurtriront tous les deux. « Putain, mais dans quel monde tu vis, tu t’es barrée ! — Je sais, mais… — Tu m’as pas prévenu, pourtant tu le savais, que j’aurais tout planté si seulement tu m’avais demandé. » Vraiment ? Est-ce qu’il l’aurait suivie ? Est-ce qu’il aurait tout planté pour elle ? Elle se met à douter, parce qu’une voix lui souffle que Kid ne lui doit rien. Et si elle lui avait demandé, quelques mois auparavant, si elle l’avait supplié de la suivre, alors elle aurait pris le risque d’essuyer un refus — elle n’a aucune garantie, aucune, pas une seule preuve qu’il l’aurait effectivement secondée dans cette mission un peu trop loin, un peu trop imprécise, un peu trop bancale et qui ressemble fort à une volonté de la renaissance du phénix de l’écarter du tableau, maintenant qu’elle y pense. Écarter cette Neelam trop gênante, trop lente à s’engager dans leurs rangs face à un Kassidy beaucoup plus dévoué, si désireux de se racheter, probablement sans même en avoir réellement conscience.
Ce n’est pas qu’elle ne croit pas en lui — qu’elle n’a pas cru en lui, à l’époque, et qu’elle ne croit toujours pas en lui, aujourd’hui — parce que s’il y a bien un homme à qui elle pourrait filer sa vie sans y réfléchir à deux fois, c’est lui ; c’est plutôt qu’il aurait dû abandonner beaucoup pour elle, beaucoup trop en comparaison des pauvres choses qu’elle était susceptible de lui offrir en retour. Il n’y avait rien de bâti, entre eux, pas à ce moment-là — juste une étreinte à l’enterrement de McGonagall (justifiée par les circonstances, pas vrai ?), juste une inquiétude démesurée à chaque mission (justifiée parce qu’il était son coéquipier, pas vrai ?), juste cette fois où ils ont du jouer aux amoureux pour ne pas paraître trop suspects dans une supérette moldue (justifiée parce que ce n’était que de la comédie, pas vrai ?) et juste… juste cette réalisation étrange qu’à côté d’elle il faisait moins de cauchemars, ou en tout cas moins mouvementés, et que de son côté elle pouvait dormir presque sereinement dans ces moments, profitant de l’excuse du sommeil pour venir enfouir son nez contre son dos et simplement se laisser aller avec son odeur. Ça, elle l’admet, elle ne se l’explique pas. Mais le reste ? Seulement des… des moments de faiblesse de leur part à tous les deux, c’est ce qu’elle avait voulu penser sur le moment. Aller plus loin dans le raisonnement, admettre que c’était surement des signes, qu’il y avait peut-être effectivement quelque chose de plus profond, c’était prendre le risque de voir Kid mourir durant une attaque des mangemorts, ou une mission de ravitaillement, ou peu importe. C’était aussi prendre le risque de lui infliger un deuil si elle clamsait alors mieux valait… mieux valait garder des distances, non ?
Elle tente de s’en persuader à présent que c’est trop tard, et qu’il le lui fait sentir, et que la seule réponse qu’elle a lorsqu’il lui hurle qu’elle a disparu sans même lui laisser de quoi savoir si elle était en vie ou non c’est de se plaquer les poings sur les yeux en essayant de contrôler sa respiration. « J’m’en doutais bien, que tu voulais pas que je sois dans tes pattes, que tu devais avoir un peu honte parce que l’ancien rafleur sorti de sa campagne, qui n’a jamais terminé Poudlard, qui n’a jamais rien fait de grandiose dans sa vie, ça rentrait pas bien dans ton récit de sorcière de bonne famille devenue résistante, je savais que ça finirait par se voir que j’étais pas vraiment dans le cadre mais putain on aurait pu faire semblant jusqu’à la fin de la guerre, non ? » Elle lève les yeux, ahurie. Elle n’a jamais rien pensé de tout ça, même pas une seule seconde, même pas une ridicule seconde. Et même pas au début, non plus. Il n’y a jamais eu de récit calculé, ni même de cadre ou de tableau ni rien — rien de tout ça, rien de ce qu’il semble penser, et Neelam ne sait pas où il a bien pu aller chercher ces conneries-là.
Elle voudrait bien lui dire qu’il se plante royalement sur toute la ligne mais déjà Kid décide de réitérer son expérience avec le meuble et cette fois-ci, elle fait un mouvement pour le récupérer alors qu’il tente d’étouffer un gémissement. C’est sur le canapé qu’il termine, comme elle qui se rassoit à l’exacte même place, et il a l’air si mal et elle est si inquiète. « J’suis venu te voir. Une fois, une seule fois, au début. T’étais inconsciente, ou endormie, je sais pas trop, mais je suis resté un peu, j’voulais attendre que tu ouvres les yeux, mais je me suis barré avant, parce que tu voulais pas que j’sois là. (...) I meant it, you can do better than a O’Faoláin boy, we only come in two shades, coward or scum. » Bien sur, elle ne devrait pas être surprise. Bien sur, elle a eu le temps de comprendre, depuis le temps, qu'il ne se voit pas comme elle le voit. Qu'il ne sait pas à quel point elle pourrait tout accepter pour les yeux qu'il a, qu'il ne réalise pas comment elle est dépendante de sa voix, qu'elle s'imagine pour se rassurer lorsqu'elle panique. Il n'a rien de lâche pour elle et il lui a déjà prouvé des tonnes de fois. Il oublie les fois où elle l'a regardé à la dérobée, des étoiles dans les yeux, avant de fixer le sol de nouveau, un peu honteuse. Il n'a pas conscience que les plupart des visions qu'elle a le concernent, parce qu'elle se demande constamment où il est, ce qu'il fait, avec qui, s'il va bien — mais il est toujours si loin.
« J’vais pas trainer. — Attends. Tu peux pas partir comme ça. » Elle a les doigts fermement serrés autour du poignet de Kassidy, qui baisse les yeux pour fixer ce contact soudain — le premier depuis une éternité, et elle non plus ne sait pas vraiment comment ce simple geste la fait se sentir ; elle est mal à l’aise de le retenir mais d’un autre côté, le réflexe a été si naturel qu’elle doute qu’une autre réaction aurait été possible. « Reste, tu… » Encore une fois ses pensées s’embrouillent, elle panique rien qu’à l’idée de ne pas réussir à les mettre en ordre ou pire, à l’idée qu’elles puissent sortir de sa bouche déformées. « Peut-être que j’veux pas quelqu’un de mieux. Peut-être que ma définition de mieux, c’est toi. » Il a des yeux si bleus que souvent elle en perd ses moyens, brutalement incertaine face aux morceaux d’océan qu’ils forment. Pourtant les siens sont clairs aussi, mais ça n’a rien à voir, c’est différent, il a quelque chose en plus, quelque chose qu’elle n’a pas et qu’il ne voit pas. « Je me fiche… j’me fiche de ton passé de rafleur. Au début ça me… tendait. J’me disais qu’à n’importe quel moment tu pouvais te retourner contre moi et me sauter à la gorge et qu’on finirait par s’entretuer dans un coin minable mais par la suite, tu m’as prouvé que t’en ferais rien et j’pensais… j’pensais qu’on avait dépassé ce stade, toi et moi. Que ça n’entrait plus en ligne de compte, cette histoire de rafleur, et puis cette histoire de prétendue bonne famille, j’croyais qu’on était dans le même camp et que c’était pas important. » Elle est presque blessée, ça se sent dans sa voix qui se met un peu à trembler. Mais elle met ça de côté, parce qu'il l'est surement aussi, parce qu'il a des tas de raisons de lui en vouloir et qu'elle a des tas de raisons de lui en vouloir. Ils s'irritent l'un l'autre, constamment — mais elle se dit que si elle fait un effort, pour une fois, alors ça marchera. Si elle se met de côté, si elle se concentrer sur le maintenant, le présent. Et elle peut faire ça, pour lui, le faire passer en premier, s'annihiler.
Elle ne saurait pas expliquer comment ni pourquoi mais soudainement toutes les vannes si longtemps fermées s’ouvrent, et le flot de paroles se déverse sans réel ordre ni logique. « J’ai jamais fais semblant, pour nous. » Neelam n’est pas sure qu’il y ait un nous, parce que Kid lui semble si loin sur le canapé, et si braqué, et si désireux de s’en aller. « Et si t’avais été là, si t’avais fais cette mission avec moi, t’aurais rien pu faire pour me sauver. C’est pas de ta faute, ça l’a jamais été. Ils t’auraient choppé comme ils m’ont attrapée et t’aurais subi le même sort que moi et ça… » Elle a les doigts qui viennent effleurer sa joue, et elle se dit que ça lui est surement interdit, qu’il va la repousser ou l’écarter vivement, comme brulé, mais il n’en fait rien dans l’immédiat alors elle continue : « Et ça, je l’aurais pas supporté. » C’est peut-être bien égoïste, dans un sens, parce qu’à l’inverse lui a du affronter ça, la voir à moitié morte sur un lit d’hôpital, apprendre qu’elle avait été utilisée pour composer des potions mais elle n’aurait pas pu, non, vraiment — sa place lui convient soudainement lorsqu’elle s’aventure à imaginer les rôles inversés. La peau encore plus pâle qu'il aurait eue. Et les lèvres gercées, et les mains tremblantes, et les traits tirés. Un cauchemar, bien pire que Mallory qu'elle ne supporte plus, pire que les rappels de la guerre qui surviennent encore, pire que tout parce qu'il aurait été touché. |
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HERO • we saved the world 'Kid' T. O'Faoláin ‹ disponibilité : dispo as fuck
‹ inscription : 04/09/2015
‹ messages : 2131
‹ crédits : shiranui
‹ dialogues : 'firebrick' / #B22222
‹ âge : 25
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
| ― AS THE BRUISES TURN TO YELLOW / KIDAM ―
[ PLAY ► ] // Kid avait beau avoir annoncé un départ imminent, il ne s’était jamais senti si loin d’une issue de secours. La porte le narguait, parce qu’elle promettait un calme bien contraire à la tempête qui tournoyait actuellement dans son crâne, mélange de colère, de peine, d’humiliation, de regret. Il ne voulait pas vraiment partir, parce qu’il ne voulait pas vraiment la quitter et pourtant, pourtant il le fallait. C’était peut-être une revanche à prendre sur son départ à elle, quoi qu’il était trop convaincu du fait qu’elle s’en moquait bien, au fond, de lui. Il s’en doutait à vrai dire beaucoup pour avoir la prétention de croire que lui claquant la porte risquait de l’affecter autant que elle, soudain disparue, l’avait affecté. Il devait partir, bouger, faire quelque chose avant de perdre le nord, désemparé face à une situation qu’il n’avait pas prévu d’affronter aujourd’hui. Quelques fractions de seconde s’étaient écoulées depuis les derniers mots échangés mais il avait l’impression de prendre racine dans ce fichu canapé, à côté d’elle et pourtant si loin, si… La voix de Neelam le tira de ses contemplations, cessant tout calcul maladroit avant qu’il n’ait pu déterminer combien de pas il avait à faire avant d’atteindre le couloir. Moins acide peut-être, son ton le fit tiquer mais pas autant que la prise qu’elle apposa autour de son poignet, l’enserrant de ses doigts fins, semblant déterminée à le retenir. « Attends. Tu peux pas partir comme ça. » Elle baissa la tête et pendant un instant, il se demanda si elle avait honte. Lui l’observait, comptait les tâches de rousseurs, les cils délicatement courbés, les traits un peu trop fatigués qu’il aurait aimé pouvoir soulager quand elle, elle courbait la nuque, regardant peut-être le point de contact en se demandant pourquoi elle avait fait ça. La peau du jeune homme brûlait sous ses phalanges et il s’imaginait déjà une marque, semblables à celles apposées sur le bétail pour en signifier l’appartenance parce qu’irrémédiablement, il revenait vers elle, consciemment ou non, incapable de prendre ses jambes à son cou. Il pouvait pester, cela n’y changeait strictement rien.
Il voulait sauver les meubles pourtant, repartir avec un semblant de dignité, son égo en morceaux mais là quand même, aussi lorsqu’elle bafouilla un peu, il manqua de claquer sa langue, préparant un commentaire acide et pressant. Avant qu’il ne puisse s’atteler à être un peu plus détestable, juste de quoi sembler un peu plus en contrôle de la situation, elle trouva les mots qu’elle cherchait, lui clouant le bec autant qu’elle le cloua sur place. « Peut-être que j’veux pas quelqu’un de mieux. Peut-être que ma définition de mieux, c’est toi. » siffla-t-elle, impossibles confessions, affabulations incroyables donnant à Kassidy l’impression que son sang venait de se figer, qu’on venait de le plonger dans un bain d’eau glacé. Ces mots, il n’avait même pas osé les imaginer, pas assez maso pour s’infliger pareille déception et pourtant, se heurtant contre les parois du vide qu’elle avait laissé en partant, sa voix sembla réveiller quelque chose qu’il avait voulu nier pendant longtemps, un attachement profond, tout sauf anodin.
Il y avait eu entre eux une tendresse maladroite et un peu camouflée, une façon de faire attention à l’autre, des moments d’égarements qu’il avait foutu sur le dos de la nécessité, s’accrochant un peu plus à l’idée après la disparition de la jeune femme. D’un revers de main, elle venait pourtant d’envoyer valser toutes les certitudes dans lesquelles il s’était réfugié, se sabotant tout seul par manque de confiance, par manque d’estime de soi. Ses oreilles sifflaient, alors qu’elle mentionnait les débuts agressifs, corrosifs, houleux. Ses oreilles sifflaient, sa peau brûlait et il la dévisageait encore et encore, perdu entre une sorte de soulagement – celui de la réciprocité – et un sentiment d’injustice – en dépit de ça, elle avait quand même trouvé la force de partir. Lorsqu’elle ajouta : « J’ai jamais fait semblant, pour nous. » il cligna les yeux, baissa la tête, courbant la nuque à son tour sous le poids de ce ‘nous’ qui dans sa bouche prenait un air de pays de cocagne, utopie improbable qu’il ne méritait pas. « Et si t’avais été là, si t’avais fait cette mission avec moi, t’aurais rien pu faire pour me sauver. C’est pas de ta faute, ça l’a jamais été. Ils t’auraient choppé comme ils m’ont attrapée et t’aurais subi le même sort que moi et ça… Et ça, je l’aurais pas supporté. » lâcha-t-elle finalement, tandis qu’il fronçait les sourcils. « T’en sais rien, j’aurais pu… j’sais pas, tu peux pas savoir, et puis au moins on… » il s’arrêta net, serrant les dents, emprisonnant entre l’émail un bout de sa joue qu’il mordit jusqu’au sang comme pour s’empêcher de dire quelque chose d’idiot. Au moins, on aurait été ensemble, c’était ce qui lui brûlait la langue mais trop maladroit, il se contenta de répéter qu’elle n’en savait rien, de comment les choses auraient pu se dérouler. Ignorant sa propre hypocrisie – puisqu’il avait décidé ne pas être assez bien pour elle, lui retirant tout libre arbitre – il ajouta « et puis même, c’était ma décision, non ? de partir, ou non, j’veux dire, de me foutre en danger. Tu m’as même pas demandé, t’as même pas pensé au bordel que tu laissais derrière toi, tu… » et la colère revenait déjà, jamais bien loin. Peut-être était-il trop sur la défensive, se sentant vulnérable ou bien peut-être n’était-ce que de bonne guerre, monceau après monceau de rancœur à expier.
Il restait bloqué sur les aveux, pourtant, la regardant avec une intensité étrange. Il voulait l’attraper par les épaules pour la secouer, la traiter de menteuse, la petite voix dans sa tête répétant sans cesse qu’elle ne pouvait pas être sincère, que ses actions ne collaient pas avec ses mots. Un bout de Kid voulait y croire pourtant, parce qu’à ses côtés, il avait trouvé un refuge, un îlot loin de la tempête où il pouvait être lui-même sans avoir à se justifier, à s’excuser. Près de Neelam, pendant les longs mois de guerre, il avait trouvé sa place et il n’était pas sûr d’être capable de faire sans. Dans un sursaut nécessiteux, peut-être un peu pitoyable, il se demanda quel genre de violence il devait se faire pour foutre sa fierté de côté, poser les armes devant elle, supplier pour retrouver ce qu’ils avaient perdu, cette ébauche étrange née pendant les conflits. Sans vraiment le réaliser, il s’était rapprocher d’elle, la trouvant trop loin et penché vers elle, il pouvait presque poser ses lèvres sur son front, n’osant pas cependant… et puis un bruit attira son attention, des pas dans le couloir de l’autre côté de la porte qu’il s’était pourtant juré de prendre au plus vite et qui n’avait jamais été si éloignée qu’à présent. Des pas, des clés, quelques mots, sans doute un voisin rentrant chez lui, assez pour lui rappeler où il se trouvait.
Brusquement, il se redressa, tirant sur son poignet pour le libérer de l’étau qu’elle maintenait, la brûlure menaçant de ronger sa chair. Il était chez Mallory. Elle était chez Mallory. Elle semblait à peine sortir des draps, ceux de son cousin et à nouveau, son cerveau se mit à tourner à vive allure, image champ contre champ, scénario tous plus déplaisants les uns que les autres. Nez froncé, sourire narquois mais dépité, il murmura simplement « T’as pas fait non plus semblant d’être là » laissant les cendres s’embraser. Il parvint enfin à se lever, repoussant une chaise qui ne manqua pas de se renverser sur le parquet voilé. Dans le fracas, il ajouta « Après tout ce que t’as pu m’entendre dire à son sujet, t’as quand même trouvé le moyen d’être là, avec lui » et une jalousie à couper au couteau s’empressa de remplir le taudis, si bien qu’il ne chercha même pas à cacher l’amertume dans son ton. « Tu faisais si peu semblant que t’as cherché le modèle suivant, par ordre alphabétique ? Tu veux le nom de mon daron, pour enchaîner ? »
L’envie de se barrer faisait place petit à petit à une envie de rester pour flanquer son poing dans le nez de Mallory. Assurément, il savait, n’est-ce pas ? Il savait toujours, son cousin, il avait le chic pour trouver comment l’emmerder, le blesser, le rabaisser alors il devait savoir qui était Neelam, pour lui, qui elle avait été en tout cas ? Ils ne s’étaient pas parlé depuis si longtemps et pourtant, habitué au pire, Kid le voyait déjà en train de manigancer et de plus en plus, le besoin de lui écraser ses phalanges dans la gueule se fit viscéral. Elle était là pourtant et rester dans la même pièce, cela paraissait insurmontable. Il était fatigué, voulait s’échapper, voulait pouvoir fuir aussi, parce que c’était suffisant pour une seule journée, pour une seule vie, parce qu’il était gêné, vulnérable, parce qu’il pestait de ne pas s’en foutre, de tout ça, d’elle. Tiraillé, le cul entre deux chaises, il décida à la place du couloir de s’engouffrer un peu plus dans le trou à rat où Mallory cohabitait avec une énième chose volée à Kassidy. D'un coup d’épaule il enfonça une porte, presque prêt à trouver une collection de petits trésors subtilisés ça et là au fil des années mais tomba simplement sur un lit, qu’il s’empressa de retourner, envoyant valser la symbolique derrière tout ça. |
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