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sujet; Lights will guide you home and ignite your bones and I will try to fix you (aliss)

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Dans l’entrée de mon manoir, la lumière du jour s’affaiblit. Laissant la pièce s’assombrir progressivement. J’enfile mon manteau. Prêt à partir. Un nouveau dîner chez mes parents. Mon père désirant sûrement savoir où j’en suis. Dans ces histoires de fiançailles. Avec les deux sœurs Travers. Je ne veux pas transplaner. J’ai besoin d’un peu plus de temps. Pour trouver les mots. Pour résumer la situation. Ne sachant pas trop justement quelle est la situation. C’est un gros bordel. Je ne vois rien d’autre à ajouter. Mais je ne peux pas délibérément avouer ça à mon père. Il faut le formuler autrement. C’est en cours. Je m’en occupe. Plus ou moins. Beatrix accepte. Quant à Sue. Il faut encore que je l’aborde. Après l’avoir connu par cœur. Après ces années de relation platonique. J’ignore encore comment m’y prendre. Ma bulle éclate. Causée par la sonnerie. Je n’attends pas ma rebut. Me trouvant juste à proximité. J’ouvre la porte. Et découvre Aliss sur le perron. Sa blondeur éclatante à travers l’obscurité de début de soirée. Est-ce de l’angoisse qui crispe les traits fins de son visage ? Ses prunelles se fondent dans un sentiment que je connais malheureusement trop bien. Sous l’effet de l’orvétian. Au fil du temps, j’ai fini par apprendre. A différencier ses états variés.

Mon bras s’enroule autour de son cou frêle. Je lâche un soupire. Tant pis pour ma famille. Je les verrai une autre fois. J’ai plus important à faire. A m’occuper. Aliss est ma protégée. L’unique personne ayant réussi à me rendre si protecteur. Si attentif. Sans que rien véritablement ne nous unisse auparavant. Je me suis fait un devoir de la préserver. De l’aider. L’épauler. Pour remonter la pente. Elle. Et pas une autre. Poupée de porcelaine. Fragile. Perdue. Instable. Sang-pur à protéger. A secourir. Comme une petite sœur. Un petit trésor. Je n’arrive pas à mettre un mot. Sur ce que j’éprouve pour elle. Aliss, c’est cette part d’humanité qu’il me manque. Ma violence, mon sadisme, cet esprit tordu, tout ça, ça n’existe plus. Plus que de les mettre de côté. Ils disparaissent. S’éteignent sous les yeux célestes de la blonde. Le gamin insolent et capricieux grandit. Pour devenir raisonnable. Presque mature. Je deviens quelqu’un d’autre. Une personne que je n’ai jamais été. Et c’est pourtant si naturel. A ses côtés.

Mes phalanges viennent encadrer son visage d’enfant. Mon front se pose un instant sur le sien. Savourant un moment ce contact. Qui n’a pourtant rien d’amoureux. Juste un geste de tendresse. Réservé à elle. « Aliss, rentre avec moi. » Personne d’autre n’a le droit à ce ton. A ce souffle. Doux. Affectueux. Un peu inquiet. Mes doigts desserrent leur emprise. Et la pressent à l’intérieur. Dans l’entrée, je croise le regard anisé de Lyubov. « Apporte quelque chose à boire. » Elle file. Sans commentaire. Tandis que j’amène Aliss au salon du rez-de-chaussée. Où je l’installe sur le sofa. J’hésite. La disputer ? Telle une gamine. Prise sur le fait. Coupable. D’une bêtise de plus. Mais à quoi bon la sermonner ? Ça ne marche pas avec elle. La poupée blonde est beaucoup plus complexe. Beaucoup trop brisée. La bercer ? Et lui promettre que ça passera. Comme un mauvais chagrin. Futile et superficiel. Ce serait inutile. Et tout aussi inefficace. Alors je patience. Attends qu’elle ouvre la bouche. Qu’un son s’extirpe de ses lèvres satinées. Qu’elle me parle. Comme elle en a pris l’habitude.
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But my dear Aliss, this is not wonderland.
Marcus & Aliss


Anjou un nom de conséquences, qui doit se porter avec fierté et respect. Un nom qui m’appartenait mais qui en aucun cas j’en étais digne. Moi qui adulais cette famille richissime et prolifique, ma simple existence pourrissait ce nom qui pourtant n’était pas si violent à porter. Famille de sang-pur, mais d’idéaux qui ne s’intéressaient qu’à leur propre réussite. J’avais l’impression que tout ce que je pouvais faire ou dire dénigrait ce nom. Je refusais maintenant que l’on me nomme par mon nom, imaginant à chaque fois la déception et leur mépris pour ce que j’étais devenue. Illusion torturée. Cette famille que je connaissais si bien ignorait tout de ma situation, buvant mes paroles, fantasmant sur ma réussite. Ils ignorent tout de ce que j’étais devenue. Lambeaux de l’Aliss qu’ils avaient élevé. De cette Aliss qu’ils avaient côtoyé, il n’y restait que le nom qui n’avait pas changé et même-là, Anjou c’était fait remplacer par Baudelaire. Innocemment, tranquillement, je m’étais distancée de cette famille que pourtant je vénérais.

J’avais honte de ne pas être cette aînée parfaite, le modèle exacte de leur fantasme, mais s’il n’y avait bien quelque chose que je ne pouvais pas faire c’était d’agir comme quelqu’un que je n’étais pas. Au risque qu’ils me coupent les ailes et me privent de liberté, je restais moi-même. Envers et contre tous. D’une certaine manière, je restais sincère avec qui j’étais réellement. Pourtant moi qui me ventais d’être authentique, me voilà qui mentais pur et dur à tous ceux que je côtoyais, me faisant passer pour ce qu’ils croyaient la vérité, se réconfortant dans ce mensonge qui chaque jour devenait de plus en plus flagrant. Je n’avais plus un sous. Toute la journée, je m’étais fait passé pour cette Aliss qui était plein aux as, mais qui par modestie refusait de trop (voir pas du tout) dépenser de gallions. Lilja avec qui j’avais passé la journée se réconfortait dans l’illusion de l’argent que j’affirmais détenir. Mensonge, comédie. J’avais l’impression que la vérité flottait tout autour de moi. Inscrit en gros sur mon front. Ruinée. Lilja fermait les yeux, niant pourtant l’inévitable. Cette relation que nous entretenions toutes les deux, uniquement basées sur cette richesse commune me répugnais. Trouvant superficiel que quelques bout de métal pouvait ou non déterminer une amitié. Seulement je fermais les yeux et passaient souvent quelques journées avec elle. Je n’étais pas prête que tous soit au courant de ma situation pitoyable. Jamais je ne le serais. Ce fait était connu par peu de personnes et il en resterait ainsi. Ces géniteurs que j’appelais mes parents me priveraient de tout, de ma peinture, de ma liberté, de mes gestes et même de mon libre arbitre, me mariant à un inconnu si la nouvelle atteignait leurs oreilles. Non je refusais que quelqu’un me lie les mains. Après tout le mal que je m’étais donner pour me distancer de ce monde des mariages arrangés, je ne voulais pas y replonger pour ce contretemps, pour ce petit problème temporaire qu’était l’argent. Mes parents avaient déjà marié ma jeune sœur et mon frère alors qu’ils n’avaient même pas atteint leur vingtième anniversaire, j’étais l’exception à la règle.

Cette journée avec Lilja avait été plus pénible que je ne l’avais cru, faisant remonter plusieurs démons que j’avais cru avoir vaincu. Mes parents. Ce mot était devenu tabou. Je les aimais autant que je les détestais. Je les détestais pour ce qu’ils étaient, des êtres impitoyables où la réussite passait avant toute chose. J’étais l’image même de la renommée qui caractérisait les descendants Anjou, créant de toute pièce ma propre renommée. Ils étaient fiers de moi au point où il n’imaginait probablement pas.  Ma renommée leur faisait honneur. Prouvant que le nom Anjou était un nom à retenir, grâce à eux et à leur restaurant, grâce à moi et à mon talent. La planète savait qui nous étions. Mais cette honneur et cette fierté n’était que comédie freinte, mensonge que je leur avais raconté sans la moindre honte. Les regardants droit dans les yeux, je faisais ce que j’avais toujours été la meilleure, mentir. Ne s’imaginant pas un instant dans quelle galère je m’étais empiété. Dans quel cercle vicieux je glissais jours après jour un peu plus profondément. Encore ce soir, ne détrompant de mes habitudes malsaines lorsque mon moral était au plus bas, je sortis la poudre blanche que je m’étais pourtant promis de ne pas prendre. Mes droits tremblaient pendant que je séparais le tout en petite ligne parfaitement aligné. D’une habileté qui crevait le cœur. Lignes faite, je me redressais la tête, ne quittant pas la substance des yeux. Je n’avais pas réellement envie de la prendre, mais tout mon être me criait que j’en avais besoin. La pression rendait ma respiration douloureuse, preuve flagrante de ce début de dépression qui m’était familière. Une larme coula le long de ma joue alors que l’image de mes parents flotta devant mes yeux. Solitaire et honteuse, cette larme alla s’éteindre à la commissure de mes lèvres. Unique larme que je coulerais ce soir, car pleurer ce n’étais pas moi. J’affrontais tout la tête haute, sans rien démontrer, encaissant tout. Cela pouvait détruire mon monde, mais jamais rien je ne laisserais rien paraitre, ne laissant derrière le carnage qu’un cadavre, le mien. Une heure à regarder ses lignes, oubliant que le temps avait continué à défiler, je penchais enfin ma tête vers ce poison. À l’aide d’une feuille qui jadis avait été un sublime croquis, je sniffais la poudre. Le visage de mes parents ne quittait mon esprit. Imaginant leur mépris pour moi, découvrant ce que j’étais devenue. Une ligne passé, j’attaquais la deuxième à présent. Puis la troisième.
Tout perdait son sens. Le temps n’existait plus. L’espace n’était qu’une imagination et la vie n’était faite que de bride auquel parfois, s’accordions-nous la permission d’y assister. Je flottais, puis tombais beaucoup plus bas. Trop profond pour s’y relever.
Seule, complètement défoncée, j’escaladais mon sofa afin de m’y accrocher et m’y laisser mourir. Je fermais les yeux, les vagues commençaient à m’emporter et le brouillard m’enveloppait comme une caresse. Douce et réconfortant, la brume me frôlait la jambe. Non. Mon cœur s’arrêta une fraction de seconde et mon pied partis dans les airs, frappant cette masse qui s’était frotté à moi. Gustav. Mon chat reçut mon pied en plein museau et son corps tomba quelques mètres plus loin sur le plancher. Mon regard était remplis d’angoisse, ne reconnaissant pas ce que c’était, devinant les contours de Gustav, mais un lien de se faisait pas. Il ouvrit sa gueule dans une lamentation plaintive, mais ce fut les mots de ma mère que j’entendis à mes oreilles. "Honte pour la famille. Égoïste. Traître, tu n’es pas mieux qu’une sang moldu. Tu nous fais honte Aliss. Honte… honte."

* * *

Je me retrouvais devant la porte de Marcus, me trouvant pitoyable à cogner ainsi, ignorant s’il était chez-lui. L’angoisse ne m’avait plus quitté depuis des heures maintenant et désespérément, j’espérais pouvoir trouver un refuge chez-lui. J’avais l’impression d’étouffer et ma respiration se faisait de plus en plus douloureusement. Mes démons ne me quittait plus, m’emprisonnait moi-même.
Son visage familier apparus à l’entrebâillement de la porte. La porte s’agrandit lorsqu’il me reconnut pour laisser place au Marcus que je connais si bien. Son visage était inexpressif, comme toujours, mais ses yeux trahissaient une certaine inquiétude lorsqu’il vit l’état pitoyable à laquelle j'étais. Ses bras se retrouvèrent accrochés à mon cou, soutenant mon peu de poids qui était maintenant devenue un fardeau. Ses doigts se posaient sur mes joues et l’espace d’un instant, son front se posa sur le mien. Mes yeux se fermèrent et je me disais que maintenant, tout irait mieux. Rien ne pouvait m’atteindre dans cette enceinte. Forteresse contre le cauchemar qu’était devenue ma vie. Le contact se rompu et il me fit rentrer à l’intérieur. Nous faisions quelques pas que cette ombre s’éclipsait quelque part. Cette ombre, rebus que Marcus avait acheté. J’en étais presque soulagé à la voir dans ce château, au moins il n’était plus seule dans cette si grande maison. Marcus me fit marcher jusqu’à un sofa où j’y prenais place. Le cuire craqua sous mon poids. Je me tournais vers Marcus, voulant m’excuser de m’être présenté chez-lui sans m’être annoncé, mais je ne dis rien. J'en étais en rien désolée et je savais qu’il ne voulait pas entendre de banalité aussi dépourvu d’intérêt. L’ombre réapparaissait et tenait dans ses mains un thé fumant qu’elle me tendit. Je la regardais et la remerciais d’un vague sourire. On ne remercie pas les ombres mais avec elle cela me venait naturellement. Elle disparu de mon champ de vision et j’oubliai qu’elle existais. Brave enfant. Je regardais mon thé, tentant de trouver quoi dire à Marcus sur ma présence ici, du pourquoi du comment, mais tout se bousculait dans mon esprit. Puis en quelques secondes, tout sortit au même moment, ne pouvant m’arrêter. «  Ils ont honte de moi. Mes parents ne le savent encore pas, mais ils ont honte de leur fille. » Insécurité et angoisse. Tout ce que j’avais refoulé le long de la journée refaisait surface en un vomi verbal que je ne pouvais contrôler. « Ces personnes que j’admire le plus me prenne pour quelqu’un que je ne suis pas.» Dis-je sans même m'en rendre compte. Je ne voulais pas paraître pitoyable devant Marcus, mais ces mots que je retenais depuis tant d'année sortait d'eux-même. Je devais me contrôler un minimum sinon jamais ma bouche d'arrêterais de parler. Moi qui refusait de raconter quoi que se soit de ma vie à quiconque, me voila qui disait tout mes moindre pensé à Marcus. Je connaissais les rumeurs à son sujets, les mots et les conversations qui couraient sur son sadisme et son caractère autoritaire, voire dictatorial. Violent. Inconscient et arrogant. Stupidité, était ses rumeurs. Qu'ils le laisse vivre sa vie comme il l'entend. Pendant quelques secondes je fermais les yeux et pris un grande gorgé de ce thé. Délicieux. Je rouvris les yeux et mes doigts se crispèrent à la tasse. Je voulais courir un marathon, bouger. faire quelque chose. J'avais chaud, trop chaud. L'orviétant faisait encore effet. Je me mis à ronger mes ongles comme je le faisais toujours. Cette mauvaise habitude qui ne me quittait pas. « Elle est jolie ton ombre.» dis-je en me retournais vers la porte que la petite venait de quitter il y avait à peine quelque minutes. « Cette rebus, je suis contente qu'elle soit ici. Elle te tient compagnie. Tu ne devrait pas être seul dans une si grande maison. C'est mauvais pour le moral. » lui dis-je en tentant d'ébaucher le premier sourire sincère de la soirée. Le premier d'une longue soirée de souffrance seule à délirer dans mon appartement. Puis sans comprendre, mes mains commencèrent à trembler au points où de l'eau chaude m’éclaboussèrent mes mains. Je mis la tasse sur le repose verres sur la table en acajou. Cachant mes mains sous mes cuisses, espérant que ce poison allait bientôt partir de mon sang.
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Je laisse Lyubov lui servir sa tasse. Evitant au maximum de poser mes prunelles sur elle. Pourquoi faire au juste ? Ne pas éveiller les soupçons ? Mais sur quoi ? Sur cette faiblesse dont elle me rend victime. Par son comportement perturbant. Par l’anis charmeur de ses iris. Parce qu’elle me rend misérable. Fragile. Destructible. A m’attendrir à son contact. « Ils ont honte de moi. Mes parents ne le savent encore pas, mais ils ont honte de leur fille. » Je reste muet. Sentant un autre flot de paroles arriver. Faisant taire mon cœur. Qui se fend. A l’entente de sa plainte. « Ces personnes que j’admire le plus me prenne pour quelqu’un que je ne suis pas.» Elle a raison. Stupides français. Ils ne voient rien. Sur l’état de leur fille. De cette dépression enchaînée à son corps de poupée. Elle cache peut-être bien son jeu. Mais n’est-ce pas là une chose naturelle ? Que de ressentir le mal être de son enfant ? Ça n’existe donc pas chez les français ? D’apercevoir que quelque chose cloche chez sa progéniture. L’envie me brûle. D’aller les voir. De leur parler. De les faire réaliser. Les engueuler, clairement. Pour le mal qu’ils font à mon trésor. Pour la laisser se déchirer. Dans les noirceurs de l’abysse. Dont ni elle ni moi ne voyons le fond. Et c’est ce qui m’inquiète. Qu’elle continue de sombrer. Tant que la fin de la chute n’est pas atteinte.

« Tu as plus de valeur que ce que tu penses. » Elle se ronge les ongles. Je me retiens de l’en empêcher. Pour m’ôter son stress des yeux. Qui m’angoisse. Me panique. « Elle est jolie ton ombre.» Et pendant un instant, j’ai peur de m’être trahi. Un regard trop insistant ? Trop attendri ? Je ne veux pas qu’on sache l’influence qu’elle a sur moi. Quelque soit cette emprise. A laquelle je n’arrive pas à donner un nom. J’aimerai la rejeter. Simplement. Et l’oublier. Parce qu’elle ne devrait pas exister. « Cette rebus, je suis contente qu'elle soit ici. Elle te tient compagnie. Tu ne devrais pas être seul dans une si grande maison. C'est mauvais pour le moral. » Son sourire. Il provoque le mien. Mais je ne veux plus parler de Lyubov. Je veux m’occuper d’elle. Uniquement. Petit joyau à protéger. « Tu divagues, Aliss. Tu divagues. » Je n’ai pas l’impression d’être plus heureux. Depuis son arrivée. D’avoir vu mon moral à la hausse. Je suis plus confus, oui. Pris dans un combat de contradictions. C’est certain. Mais je ne pense pas que le bonheur se soit immiscé. Dans ce quotidien. Où la routine s’est installée. Bordel. Je ne voulais plus y penser.

« Trésor, tu t’en fous d’eux. Ils sont aveugles. Et ils ont de quoi être fiers. Quoi que tu en dises. » C’est trop facile. De dire ça. Alors que je crains l’avis de mon père. A chaque instant. Mais comment ne peut-elle pas voir ? Sa valeur inestimable. Sa personnalité si précieuse. J’aimerai qu’elle puisse se découvrir. Comme je peux la percevoir. Lui ôter ses œillères. Et qu’elle se rende compte. Enfin. Qu’elle apprécie la personne extraordinaire qu’elle est. Je l’attire à moi. L’oblige à poser sa tête de princesse déchue sur mes jambes. Mes phalanges caressent ses cheveux d’ange un instant. Pour la calmer. Le temps que la drogue s’estompe. Que le poison se dissipe. Dans ses veines où la pureté coule. « Tu sais que je t’offre déjà un toit lorsque tu en ressens le besoin. Mais si tu as besoin de plus que mon soutien … Si tu as besoin d’argent, demande le moi simplement. Ou n’importe quoi d’autre. » Je donnerai tout pour l’aider. Tout. Comme si elle appartenait à ma famille. Comme si elle était mienne. Protecteur bienveillant. Avide de la sortir de là. De son piège. « Aliss, tu le dis toi-même. C’est trop grand ici. Installe-toi avec moi. Que je puisse être là pour toi. Tout le temps. » C’est une supplique. Une prière. Et qu’importe si ça fait naître de nouvelles rumeurs. Que ça ne plaise pas aux projets de mon père. Que ça contrarie Beatrix. Peu importe. Le désir de l’aider s’enflamme. Brûlant ce vieux palpitant au passage.
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Je m’entendais me plaindre, imaginant, croyant tout ce qui sortait de ma bouche, ne voyant pas comment m’en sortir. Je ne sais plus comment agir avec mes parents et cela me rend dingue. Puis je me mets à parler sans m’en rendre compte, pour enlever mon stresse. Pendant quelques secondes, j’oubliais mon angoisse. « Tu divagues, Aliss. Tu divagues. » me dit-il simplement. J’arrêtais de parler, fermant la bouche, me disant que oui, je divaguais. Tout pour ne pas penser à moi. Tout pour changer de sujet, pour ne pas à avoir à me justifier de ma conduite tout sauf irréprochable. Je lève les yeux vers lui, fixant son regard. Pourquoi continues-tu d’être avec moi, Marcus ? Comment fais-tu pour m’endurer ? Mais surtout, comment pourrais-je assez te remercier pour tout ce que tu as déjà fait ? Tous ses mots que j’aurais aimé lui dire, tout ce qui à chaque fois que je le voyais, me brulaient les lèvres. « Trésor, tu t’en fous d’eux. Ils sont aveugles. Et ils ont de quoi être fiers. Quoi que tu en dises. » De mes parents. Comment pouvait-il dire cela ? Alors que tous vivaient dans la crainte de nos paternels, espérant tout faire pour servir à mieux notre nom. Lui comme moi. Comme tous les sang-pur. Nous étions tous pareilles. Mais ses mots me réconforta plus qu’espéré, car au moins, une personne dans ma vie croyait encore que je valais quelque chose. Mes parents ne sont qu’une image, qu’une représentation de la famille comme nous étions avant, réunit. Mais je ne voyais leur visage que quelques heures par année. Préférant leur restaurant et leur réussite qu’à leurs progénitures. Comme ça l’avait toujours été. J’étais terrorisé par le fantôme de leur présence imaginaire. Risible, mais ô justifiable à mes yeux. Bien qu’à mille lieux d’ici, ils avaient ma vie entre leur main, et pour cela, le fait qu’ils soient présents physiquement ou non, n’y changeait strictement rien. Je lui fis un sourire, le remerciant silencieusement cette phrase, hypothétique, mais si rassurante. Car non, jamais je ne risquais de me foutre de mes parents et de leur jugement. Enfin c’est ce que j’avais l’impression. Comme lui, comme nous tous. Nous étions pris à jamais avec leurs ombres sur notre dos, dictant nos choix et nos actes. Malédiction que seul les sang-pur devaient surmonter. Triste vérité. Je ne dis rien. N’en voyant pas la nécessité. Il me tire vers lui et dépose ma tête sur ses jambes. Contact rassurant, familier même. Je ferme les yeux, j’ignorant l’étourdissement qui me gagne. Je ne sens sa main qui s’insère entre mes cheveux et ses doigts qui effleurent le dessus de ma tête. Ici, rien ne peut m’arriver. À ses côtés, le monde disparait et je peux enfin respirer librement. Cette demeure est mon château fort dans ce monde de chao. Un refuge dans l’abime qu’est ma vie. « Tu sais que je t’offre déjà un toit lorsque tu en ressens le besoin. Mais si tu as besoin de plus que mon soutien … Si tu as besoin d’argent, demande le moi simplement. Ou n’importe quoi d’autre. » Je relève légèrement la tête pour mieux regarder son visage, il me regarde, inexpressif mais cette lueur dans ses yeux. Il est sincère. Comme toujours, près à m’aider, à venir à mon secours, comme une belle éplorée. Je repose ma tête sur ses jambes en fermant les yeux. Cet argent, oui j’en ai besoin, plus que tout même. Pour survivre, mais je ne lui demanderais pas ça. Il en a déjà tellement fait et pourtant je sais qu’il ferait tout pour continuer à m’aider. Oui j’ai envie de lui dire. Ce oui m’écorche les lèvres, se grave sur ma langue. Mais je ne suis pas encore tombée au point de devoir réclamer de l’argent chez des amis. Pas ce soir en tout cas. « Oui, tu sais bien que j’ai besoin d’argent…  mais garde tes gallions pour toi. Je ne veux pas que tu les gaspilles ainsi. » Car tu risques de ne pas pouvoir en revoir la couleur. Je ne me fais pas d’illusion, cet argent n’aura pas de fin glorieuse. « Cet argent risque de finir à me payer de la came. Je ne veux pas dépenser ton argent ainsi Marcus. Garde-le. » Je tends ma mains vers la sienne et délicatement, je referme mes doigts sur les siens. « Je ne suis pas naïve, je sais comment ça va finir… »dis-je alors que mon corps se crispait et mes doigts s’agrippaient fortement à ceux de Marcus. Ne te prive pas pour moi, mon cœur, ça ne vaut pas la peine.
« Aliss, tu le dis toi-même. C’est trop grand ici. Installe-toi avec moi. Que je puisse être là pour toi. Tout le temps. »  Ma main se détache de la sienne et je me redresse pour être face à lui. Je le regarde, muet de stupéfaction. Venir habiter ici ? Avec lui ? « Tu ne veux plus de mes visites surprises ? », demandais-je timidement, mais oh comment stupidement. Cette question ne valait même pas la peine d’être répondu. Je divaguais comme il le disait trop bien. Pendant quelques secondes, je me mis à réfléchir sérieusement à la question. Mais tout ce que je voyais était un avenir flou, emprisonnée entre des murs que je ne connaissais pas. En manque d’inspiration et par le fait même, probablement en manque d’orviétan par la même occasion. Pour le moment, je n’en savais trop rien. Tout allait trop vite. « J’en sais rien Marcus… » dis-je en recommençant à me ronger les ongles. Je pris une grande respiration et dans un élan de force psychique, j’enlevais mes ongles de ma bouche. Assis à ses côtés, je déposai ma tête sur son épaule. « Ça pourrais être une bonne idée… » M’entendais-je dire sans même avoir eu la simple idée de dire cela. « Mais pour le moment, je me vois mal cohabiter avec quelqu’un. Même avec un être aussi fantastique que toi. » murmurais-je sincère. Pour ma créativité, pour ma dépendance, pour ses maudits tableaux qui tardaient à arriver et tout le reste, je sentais habiter avec quelqu’un n’était pas une bonne idée. Le silence flotta quelque instant. « Tu sais que tu aurais été obligé d’endurer Gustav ? » dis-je à la blague. Imaginant mal Marcus vivre avec un chat, encore moins avec Gustav le matou qui n’en faisait qu’à sa tête. « Il serait venu te réveiller toutes les nuits pour réclamer des câlins pour partir deux minutes plus tard. Parfois il revient ainsi plusieurs fois dans la nuit répétant son numéro. Je ne crois pas que le grand Flint que tu es aurait eu la patience nécessaire avec lui. » dis-je en riant, voulant détendre un peu l’atmosphère. Je me sentais beaucoup plus détendus, la tête accoté sur son épaule, écoutant sa respiration. Tant d’ignorer que tout tournais encore et qu’un mal de cœur avait maintenant fait son apparition.
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« Tu ne veux plus de mes visites surprises ? » Elle m’arrache un sourire. Sincère. Enjoué. De ceux qu’elle seule parvient désormais à faire naître. Que plus personne depuis six ans n’a su former. Depuis Susanna.« J’apprécie tes visites surprises. Mais c’est te voir que je préfère. Et ton emménagement ici simplifiera les choses. » Qu’elle me laisse la protéger. Je veux pouvoir être là. Quand elle va mal. Quand sa détresse la blesse. Accélère sa chute. J’aimerai être là. Quand elle rit. Quand la lumière s’immisce dans sa vie. Envie brûlante. De partager son quotidien. Par nécessité et par besoin. Pour sa sécurité. Pour stopper sa descente. Dans les noirceurs étouffantes. Du royaume gardé héroïquement par cerbère. « J’en sais rien Marcus… » Elle s’assoit. Loge sa tête sur mon épaule. Et je me tais. Docilement. Mes doigts frôlent délicatement ses phalanges. Parcourent avec légèreté le dos de sa main. Parce que le moindre contact m’assure qu’elle est vivante. M’apaise. Presque ridiculement. Mais l’effet de cet ange est indéfinissable. Bien trop bénéfique pour être souillé par des adjectifs indignes. Incapables de traduire ce que je ressens. « Ça pourrais être une bonne idée… » Dis oui. Je t’en prie, accepte. « Mais pour le moment, je me vois mal cohabiter avec quelqu’un. » Sa sincérité claque. Son refus vexe. Frustre. Il heurte ce palpitant noirci. Vacillant par les tempêtes passées. Elle ne cède pas. Ne me donne pas ce que je veux. Mais je n’arrive pas à lui en vouloir. J’ai l’impression de ne jamais pouvoir y arriver. Je donnerai ma vie pour elle. Très certainement. Qu’est ce qu’un sacrifice ? Face à la beauté fragile d’une princesse déchue.

Je continue mes tendresses. Inébranlable face à l’absence d’approbation. « Même avec un être aussi fantastique que toi. » Elle se trompe. Complètement. Avec cette violence. Ce sadisme. Je suis loin de ce qu’elle décrit. Possessif. Égoïste. Gosse parfaitement ambitieux. Un parfait petit con. Bouffé par l’orgueil. Elle le sait. Elle entend les rumeurs. Vraies comme fausses. Mais je ne lui laisse pas l’occasion de confirmer. Elle voit un Marcus différent. Attendri et sage. Celui qu’elle a réussit à créer. Elle seule. Avec ses yeux célestes. A l’éclat polaire. Le Marcus qui n’existe qu’à ses côtés. Incapable de perdurer sans sa présence. Une version éphémère issue de l’esprit de la poupée blonde. Un héritier Flint bienveillant et chimérique. « Tu sais que tu aurais été obligé d’endurer Gustav ? » Elle remporte un nouveau sourire. Par sa naïveté. Par sa pureté et sa simplicité. Par tout ce qu’elle est. « Il serait venu te réveiller toutes les nuits pour réclamer des câlins pour partir deux minutes plus tard. Parfois il revient ainsi plusieurs fois dans la nuit répétant son numéro. Je ne crois pas que le grand Flint que tu es aurait eu la patience nécessaire avec lui. » Aliss. Inoffensive. Adorablement innocente. Enfant attendrissante. Candide et angélique. Un joyau à préserver des regards curieux. « Ce n’est pas un chat qui me fera retirer mon offre. » Un animal. J’en ai déjà un à la maison. Beaucoup plus perturbant. Beaucoup plus prise de tête. Qui m’agace. Ne cesse de chercher ma colère. Ma présence. Et mes faiblesses. Une créature nommée Lyubov. Une rebut aussi stupide qu’un chiot. Et j’ai suffisamment de patience pour la garder. Pour jouer. Et me perdre dans ses idioties. « Le grand Flint que je suis s’accommodera très bien avec Gustav. » Suis-je en train d’essayer de la convaincre ? J’arrête. Si elle me dit non. J’accepte. Même difficilement. Je ne veux rien brusquer. Rien gâcher. Je ne veux pas la troubler. Et bouleverser le peu de stabilité que j’ai réussi à lui apporter. Je trouverai un autre moyen. Ou continuerai ainsi. Même si ça me semble insuffisant. Et inefficace. Je veux juste qu’elle retrouve sa place. Qu’elle sorte de l’obscurité.

Mes doigts cessent leur circuit. Et remontent sous le menton de l’angelot. Pour le soulever délicatement. Et obliger son minois à me faire face. « Promet moi simplement d’y réfléchir sérieusement. » Je ne force pas. Je ne rumine pas. J’insiste faiblement. Mais seulement pour son bien. Parce que c’est la seule chose qui importe. Parce que tout le reste me semble loin maintenant. Lyubov, Beatrix, Susanna, mon père, Charles, mes traqués. Ils ne sont que des visages flous. Presque imaginaires. Des souvenirs pâles. Qui ne mérite plus mon attention. « Mais dis moi juste pourquoi. Je me doute bien qu’il ne s’agit pas que de ton chat. Dis moi ce qu’il y a. » Qu’elle continue de se confier. Qu’elle me fasse partager ses pensées. Son histoire. Ses peines. Ses doutes. Ses craintes. Ses humeurs. Ses gênes. Ses détresses. Ses espérances. Je veux voir cette confiance. Qu’elle a su m’accorder. Je souhaite préserver cette relation saine. Qui surpasse les autres. Même si rien ne le prévoyait. Car rien ne nous reliait. Elle s’est imposée. Dans ce bordel sans nom. Et à calmer les choses. A sa façon. En rendant si insignifiants mes problèmes risibles. En leur ôtant leur importance. Elle est l’humanité que j’avais perdue. La fragilité qui pourrait me détruire. « Aliss, je veux simplement t’aider. »
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Je n’y avais pas pensé un instant que mon refus ait pu le blesser, qu’il puisse m’en vouloir de ne pas vouloir vivre avec lui pour l’instant. Mais j’avais l’impression que c’était la seule réponse possible à lui offrir. Je ne voulais pas l’offusquer mais jamais je n’aurais eu l’idée même de lui mentir en lui disant que j’acceptais avec joie. L’idée de partager sa maison était une promesse de repos, d’une fin d’inquiétude, mais une promesse d’un confinement auquel je n’étais pas prête. Ses paroles ne trahissaient pas de sa blessure, mais ses gestes, devenus plus raides, plus mécaniques parlaient d’eux-mêmes. Ses doigts arrêtèrent leur chemin sur ma main pour venir se poser sur mes joues, m’obligeant à lever la tête et à le fixer. Mes yeux se plongent dans les siens pour tenter de savoir s’il m’en voulait de ce refus brutal. De cette frustration qui était apparu il y avait de cela quelques secondes encore était maintenant que souvenir. Il me fit promettre de réfléchir à sa proposition, ce que je ferais, promesse ou non. Je hochais la tête pour lui montrer que j’approuvais. Qu’il n’était pas impossible que je revienne sur ce sujet. Après tout, ma vie n’était qu’un immense océan où la tempête grondait à l’horizon. Moi naufragée de cette vie, Marcus était pour moi mon seul point de repère, seul sûr qui je pouvais véritablement compter. Il était ma bouée de sauvetage, celui qui me permettait de respirer. Ça demande m’avait pris de court et avait réussi à me faire oublier mon état lamentable. Ce poison que je m’injectais volontairement lorsque je n’avais plus envie de penser. Lorsque ma vie devenait trop pénible, trop lourd à supporter, c’était le seul moyen que j’avais trouvé pour m’évader depuis que la peinture avait décidé de s’enfuir de ma vie. Et ce poison, cette drogue que je consommais maintenant trop souvent était devenue mon fléau, la raison de ma descente en enfer. Et je m’en voulais de faire vivre ses horreurs à Marcus. Lui qui avait déjà ses propre problèmes tentait désespérément de me délivrer des miens. Relent de conscience, pitié pour la sang-pur déchut que j’étais devenue ? Je ne saurais dire, mais c’était bien le seul qui s’était dévoué à m’aider à m’en sortir, car oui, j’en avais bien marre de cette vie pourris. Tout ce que je voulais, c’était retrouver ma peinture, retrouver mon échappatoire, retrouver le gout de me réveiller le lendemain. Car tout n’était rendu que désert, qu’un immense étendu où aucun avenir digne de ce nom s’offrait à moi. Pour ce qu’il était, pour ce qu’il représentait pour moi, Marcus avait tout mon admiration, toute mon affection. Le seul à qui je pouvais tout dire, tout faire et qu’il serait le seul à comprendre. Lui qui était aussi seul que moi, nous nous complétion dans le gouffre qu’était notre vie. Nous nous supportions, nous aidant mutuellement à s’accepter pour qui nous étions. Je n’imaginais pas ma vie sans sa présence, aussi essentielle qu’était l’eau à la vie. « Mais dis moi juste pourquoi. Je me doute bien qu’il ne s’agit pas que de ton chat. Dis moi ce qu’il y a. » Pour venir habiter avec toi ? Pourquoi ce refus ? Parce que même si j’en avais envie, ce n’était peut-être pas le bon moment, la bonne époque. Que ma présence ne ferait que t’envenimer. Venant ébranler tes autres relations déjà compliqué avec cet enfant qu’apparemment tu devrais épouser. Avec ta rebus, avec ton père, avec mes parents. Car rien n’étais aussi simple. Ou peut-être était-ce moi qui compliquais tout, qui s’inquiétaient pour des raisons imaginaires. Mais cela ne changeais rien au fait que déménager chez-toi ne ferait que tout compliquer. « Aliss, je veux simplement t’aider. » Je baissais les yeux, ne pouvant plus le regarder dans les yeux. Les mots me brulaient les lèvres, voulant tout avouer. Tout lui raconter, sans omettre les moindres détails, la moindre histoire, la moindre peur. Lui avouer tout, à le seul que pour une raison qui m’échappais, je n’avais jamais menti, le seul avec qui j’étais capable de tout déballer sans gêne. « J’ai peur de me sentir emprisonnée. Je sais s’est absurde, mais je ne peux m’empêcher d’y penser. » Qu’il m’oblige à rester chez-lui, m’interdisant de quitter le manoir, sous une raison quelconque. Cette horrible sensation de devoir vivre dans une cage dorée. Ma main se pose sur son bras, pressant le tissu et son avant-bras plus fort que je ne l’aurais crus. « Tout ce qu’il me reste de cette vie, c’est ma liberté. Et je ne veux pas la perdre. » Moi qui m’étais battue corps et âme pour ne pas me marier à un inconnu, choisissant ma liberté plutôt qu’une vie emprisonnée, mais aisé. Et je ne voulais pas que Marcus me la prive pour raison que j’habitais avec lui. Je savais qu’il ne le ferait pas volontairement, voulant simplement me protéger mais un doute subsistait et ce doute me hantait, m’obligeait à refuser, pour l’instant. Mes paroles allaient le blesser, lui rentrer en plein cœur. Il digère mal les refus et les critiques encore moins bien. Mais à lui, je ne pouvais pas inventer une excuse toute faite, lui raconter un mensonge pour lui faire plaisir. Lui mentir le blesserait encre plus que n’importe quel parole, j’en étais sûr. Ma main vint se poser sur sa joue, caressant du bout des doigts sa barbe fraichement coupé. Faisant le contour de son menton, le touchant afin de m’assurer qu’il ne partirait pas. Je laissais tomber ma main, commençant à me sentir fatiguée. Ma soirée avait été plus épuisante que je ne me l’étais imaginée. Une larme commença à naitre au creux de mon œil et coula le long de ma joue. J’étais tellement fatiguée. « Pourquoi c’est toujours si compliqué ? »M’entendais-je murmurer en détournant le regard, ne voulant pas que Marcus me voit si faible. Je ne pleurais que rarement, mais l’orviétant, la fatigue et tous les émotions que j’avais vécues cette nuit avaient eu raison de moi. Je ravalais ma dignité et me retournais vers lui pour lui demander quelque chose, priant de tout mon cœur pour qu’il accepte, après tout ce que je venais de lui dire. « Marc, pourrais-je dormir ici cette nuit ? »Après tout ce que je venais de lui dire, j’osais lui demander cette énième service. Je me sentais terriblement coupable, j’avais l’impression de tourner le couteau dans la plais. Seulement, je n’arrivais pas à m’imaginer être capable de retourner chez moi. « Je suis tellement fatiguée… » Cette dernière phrase mourut dans murmure, me sentant tout simplement épuisée. J’avais l’impression que mes cernes couvraient mon visage, que mes trais tirées s’accentuaient à chaque secondes qui passaient. Je veux rester avec toi, je veux m’assurer que je ne t’ai pas blessé, mon cœur. S’il me le demandait, je partirais, comprenant qu’il ne voudrait pas de ma présence cette nuit. Allant m’échouer quelque part, n’importe où.
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Elle baisse les yeux. Et pendant un instant, j’ai peur de sa réponse. Peur de ce qu’elle va m’avouer. Qu’elle me rejette. Définitivement. Ne m’offrant aucun moyen pour me battre. Pour elle. « J’ai peur de me sentir emprisonnée. Je sais c’est absurde, mais je ne peux m’empêcher d’y penser.» Et de vieux démons ressurgissent. De vieux remords. Des frasques d’une personnalité. Que je lui ai pourtant caché. Possessif excessif. Avec tout le monde. M’appropriant les personnes. Sans qu’on m’y autorise. Sans qu’on m’y invite. Je me le permets. Car j’ai toujours fonctionné ainsi. De manière naturelle. Seule Susanna était l’exception. Mais elle est partie. Et Aliss est arrivée. Elle a débarqué dans ma vie. Sans que je m’y attende. Sans que j’y sois préparé. Et à combler le vide. Laissé par la jolie brune. Elle bouleverse tout. Enlève ce défaut oppressant. Vole ce trait qu’on m’a tant de fois reproché. Je veux juste la voir heureuse. Au rang qu’elle mérite. Simplement. Que se soit avec ou sans moi. Je veux juste la savoir en sécurité. Ce n’est pourtant pas trop demandé, n’est-ce pas ? « Tout ce qu’il me reste de cette vie, c’est ma liberté. Et je ne veux pas la perdre. » J’apprécie sa sincérité. Le fait qu’elle ne joue pas. Pas avec moi. Qu’elle accepte de m’offrir son honnêteté. Même si ses mots heurtent. Blessent. Et renverse ce vieux cœur déjà tourmenté. Je ne peux pas lui en vouloir. Pas pour ça. Alors que je tiens à ma liberté. Autant qu’elle. C’est un désir que je comprends. Que je respecte. Certainement, parce qu’il provient d’elle. Ai-je été aussi compréhensif avec Beatrix ? Non. Assurément, non. Peut-être que la demie-vélane possède plus. Alors que la jeune Baudelaire semble tout perdre. Jusqu’à son équilibre.

Et je laisse ses doigts glisser le long de ma joue. Je la laisse prendre le contrôle. Un instant. Le temps que sa main retombe. Mes prunelles se baissent sur son visage satiné. Une larme. Elle nait dans ses opales polaires. S’écrase sur mon palpitant cramé. Et meurt sous mes doigts. J’enlève cette marque de tristesse. Qui me serre le cœur. J’ai toujours du mal. A la voir ainsi. A constater que je n’y change rien. Et que sa chute continue. Alors qu’elle mérite tellement plus. Tellement mieux. « Pourquoi c’est toujours si compliqué ? »  Je ne trouve rien à lui répondre. Je ne connais pas la réponse. J’imagine que c’est ainsi. Que la vie est généreuse avec certains. Rageuse avec d’autres. J’ignore la solution miracle. Pour remédier à la situation. Pour la dénouer. Je ne sais même pas s’il en existe une. Je crains qu’il y en est aucune. « Marc, pourrais-je dormir ici cette nuit ? »  La réponse me semble tellement évidente. Si naturelle que la question ne devrait pas être posée. « Je suis tellement fatiguée… »  « Evidemment, Aliss. » Je ne pense pas à jour être en mesure de lui refuser quoi que se soit. Ses désirs sont des ordres. Que je ne rechigne pas à exécuter.

J’emprisonne son corps frêle. La prend dans mes bras. Et la soulève. Doucement. Je sors du salon. Pour gravir les escaliers. Arrivé à la chambre d’ami, je la dépose délicatement sur le lit. Je prends soin de la couvrir. Et m’installe à ses côtés. « Merci de m’avoir ouvert ton cœur. » Merci d’être telle que tu es. Merci de m’offrir cette douceur. Dont j’ai terriblement besoin. Merci de donner ta confiance. Malgré tes doutes et tes craintes. J’attrape une de ses mèches blondes. Et la repousse avec douceur. Les iris rivés sur elle. Incapables de se détacher. « Dors mon ange. » Qu’elle se repose un instant. Qu’elle oublie pendant quelques heures. Que ses peurs la quittent le temps d’un sommeil. « Je suis là si tu as besoin de moi. Je le serai toujours. » Je la borde. Jusqu’à ce que Morphée vienne prendre le relais. Je dépose mes lèvres sur son front. Et quitte la pièce. Après m’être assuré une énième fois de son apaisement. Temporaire. Mais bien présent.  Je me contente de ça. Pour le moment. J’ignore encore combien de temps. Je serai capable de me tenir qu’à ça. A rester passif dans sa descente aux enfers. Combien de temps encore ? Avant que mon inquiétude ne dépasse le reste ?


FIN
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