| Peu de personnes savaient que Nephtys consommait régulièrement de l'orviétan. Jusqu'à présent, elle avait fait attention à ce que cela reste secret, pensant avant tout à l'image qu'elle donnerait aux autres. Désormais, elle s'en moquait un peu puisqu'elle avait trouvé en l'orviétan une solution efficace à ses problèmes. Cela lui permettait en effet de s'évader, rien qu'un instant. En en consommant, elle avait enfin ce qu'elle désirait depuis que cet enfer avait débuté : la liberté. Si bien qu'elle préférait s'en procurer seule, sans l'aide de Prendahl, qui l'avait initié. Nephtys avait appris à reconnaître ceux qui vendaient de l'orviétan et elle s'était rapidement habituée à en acheter après un concert. C'était bien plus facile qu'en pleine rue où le danger y était probablement plus présent, surtout dans son cas. Or le Royals offrait un grand nombre de possibilités et la jeune femme n'avait pas à trop chercher pour tomber dessus. D'ailleurs pressée de quitter les lieux avec quelques doses, Nephtys s'impatientait grandement et ne pouvait s'empêcher de trépigner sur place. Les bras croisés, elle fronça les sourcils devant l'attitude du vendeur. C'était particulièrement pitoyable. Cherchant néanmoins à comprendre pourquoi ce dernier se comportait de cette façon, elle n'eut pas à attendre bien longtemps puisqu'une ombre passa devant elle avant de se jeter sur le pauvre junkie. Stupéfaite, Nephtys fixa la scène tout en cherchant à en comprendre le sens. Il était inconcevable qu'une personne intervienne dans ses affaires de cette façon. Elle était libre de ses actes et de ses choix et la simple idée de partir sans avoir ce qu'elle voulait avait le don de la mettre en colère. Restant toutefois immobile, elle dénoua ses bras jusqu'à présent croisés contre sa poitrine et serra les poings. « À Elle, tu ne lui vends rien. Jamais. Tu m'as compris ? » Observant avec consternation l'homme qui venait d'intervenir, Nephtys se raidit davantage. Elle connaissait cette voix pour l'avoir déjà entendu auparavant et la silhouette qu'elle avait devant les yeux ne lui était pas non plus inconnue. Néanmoins, ce n'était pas l'identité de la personne qui la dérangeait mais bien les raisons qui le poussaient à agir ainsi envers elle. « Dégage de là. Maintenant. » Nephtys aurait très bien pu partir en entendant ces mots. Après tout elle se doutait bien à qui elle avait affaire et ce n'était pas vraiment une bonne idée de rester. Elle ne bougea pas pour autant, laissant la colère dominer sa peur. Accordant à peine un regard pour le vendeur qui partait en courant vers la sortie, la sorcière fixa au contraire d'un regard noir le sorcier qui s'était permis d'interférer sans sa vie. Malgré la faible luminosité des lieux, il lui fallut peu de temps pour mettre un nom sur son visage. Il faisait partie des mangemorts qu'elle côtoyait régulièrement. Maksim Dolohov. Silencieuse, elle s'interrogea un moment sur les intentions de ce dernier. Elle était bien curieuse de savoir en quoi prendre de l'orviétan le dérangeait au point qu'il fasse fuir un vendeur. « Je te pensais plus maligne, pour une voyante. » Peu impressionnée par sa tirade dont elle pouvait discerner un peu de mépris, Nephtys esquissa un sourire narquois. Elle n'aimait pas qu'on invoque la malédiction qui pesait sur ses épaules, et encore moins devant elle. La jeune femme n'était pas vraiment surprise qu'il soit au courant mais un peu plus de subtilité aurait été la bienvenue. Respirant profondément afin de calmer les pulsions meurtrières qui l'habitaient actuellement, elle le dévisagea avec arrogance. « Il est vrai que je ne pensais pas me voir attribuer une nounou supplémentaire. » murmura-t-elle dédain. Détournant alors son attention du mangemort, elle observa les lieux à la recherche d'autres mangemorts mais elle se contenta de repérer d'autres vendeurs dispersés quand elle s'aperçut que Dolohov était tout seul. Trouvant l'intervention de Dolohov de plus en plus étrange, elle posa ses yeux sur ce dernier et l'interrogea du regard. « Plus sérieusement tu ne devrais pas courir après des nés moldus et torturer des traîtres ? Ce que je fais ou non ne regarde que moi. » déclara-t-elle, se souciant à peine que quelqu'un l'entende. Comptant bien mettre un terme à la discussion, elle fit un signe à un sorcier qui passait par là afin qu'il la rejoigne. Si elle ne pouvait pas passer par un vendeur à cause de Dolohov, elle pouvait sûrement se procurer de l'orviétan d'une autre manière. |
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