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sujet; Hiria + Groupie Love
MessageSujet: Hiria + Groupie Love   Hiria + Groupie Love EmptySam 19 Aoû 2017 - 18:38

WIZARD • always the first casuality
Cornelia Rosier
Cornelia Rosier
‹ inscription : 28/07/2017
‹ messages : 77
‹ crédits : evie
‹ dialogues : #cc3366
Hiria + Groupie Love Giphy

‹ liens utiles :
‹ âge : n'évoquons pas les sujets qui fâchent (... 30 ans)(depuis 6 ans)
‹ occupation : Sorcière à la Défense de haut vol, particulièrement reconnue dans la matière du droit des créatures magiques, impliquée dans plusieurs associations liées à celles-ci, et plus récemment conseillère pro-bono auprès du groupe de soutien des victimes de brainwashing. A n'en pas douter future directrice du département de la justice magique.
‹ maison : Serpentard, de toute évidence.
‹ scolarité : 1979 à 1986
‹ baguette : Bois de rose, puisqu'il faut un cliché. Une fleur de mandragore, puisqu'il faut une surprise. Définitivement plus grande que la tienne, puisqu'il faut une logique.
‹ gallions (ʛ) : 2627
‹ réputation : Christ Rédempteur des Rosier, égérie des créatures magiques, tyran de la Cour.
‹ patronus : Méduse.
‹ épouvantard : Plus un murmure. Plus un mot. Plus un son ne la concerne. Elle a été et n'est plus. Invisible. Ignorée. Oubliée.
‹ risèd : Un bureau à la taille de ses ambitions : celui du Ministre de la Magie.
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Hiram
&
Cornelia
YOU CAN’T SIT WITH US

Le tabac gratte les palais.
Les odeurs de café encombrent les esprits.
Les voix enrouées s’effritent en murmures.
Partout les corps se pressent, s’agitent, se cognent.
Anonymes. Désincarnés. Angoissés.
Employés.
Ca ressemble à une grande chorégraphie. Dans l’immense salon aménagé en bureau ouvert, chacun tangue à sa façon dans un ballet surmené. La scène parsemée de plumes à papote hystériques et de bloc-notes lévitant à toute vitesse. Les décors éclaboussés par les bourdonnements des chaînes d’informations diffusées en permanence aux plafonds et les sonneries stridentes de POW surchauffés.
On astique des lunettes avec conviction. On remplace fébrilement les fleurs de la veille dans les vases qui encadrent la porte de l’ascenseur.
Chacun respire d’un même tempo. Chaque mouvement en compétition avec les autres.
Les talons claquent. Le parquet grince.
Les sorts crépitent.
Les piles de classeurs s’accumulent. Les porte-documents glapissent. Les poubelles débordent.
Les jurons fusent.
Il n’y a pas assez de chaises et de bureaux par employés.
Ce n’est pas que Cornelia n’a pas les budgets.
Oh non.
« To keep them on their toes ».
Voilà la raison.
Une logique à la fois implacable et très métaphorique.
Dans la plus grande salle de réunion, autrefois la chambre principale, une étincelle.
Une tête se redresse par-dessus la masse compacte.
Les muscles se tendent. Les expirations se retiennent. Les nerfs s’électrifient.
A travers les immenses vitres qui servent de mur à la pièce, une gerbe de flammes vacillantes est à présent visible au creux du petit tas de cendre de l’immense cheminée.
Quatre têtes se relèvent.
Un marmonnement précipité bruisse entre les employés figés.
Trois nouveaux faciès anxieux se distinguent.
Le petit cri aigu de l’une d’entre-elles déclenche un mouvement de foule.
Quand un souffle transforme le petit tas de cendre en un feu ronflant aux reflets émeraudes, une vingtaine de silhouettes se pressent déjà pour pénétrer la salle. Les épaules craquent contre l’embrassure de la porte. Les dos se contorsionnent sous la pression des autres. Les bras se débattent pour éviter les coups. La lutte est silencieuse mais acharnée. Les visages rougis par la concentration. Les cris de victoire de ceux qui arrivent à passer la porte. Le feu crachote de plus en plus fort alors que les sorciers se dispersent progressivement dans la pièce.
Comme une petite armée à l’organisation relative, la hiérarchie s’instaure autour de l’immense table de travail à laquelle chacun souhaite s’attabler.
C’est une étiquette stricte. Les senior partners choisissent en premier lieu leur siège parmi ceux qui font face à la cheminée, derrière lequel leurs assistants personnels se glissent, fondus dans l’ombre de leur tyran assigné. Rapidement, les junior partners se déploient en escadron sur les flancs de la table, classés plus ou moins loin des seniors, depuis les sorciers à la défense spécialisés en matière prestigieuse vers les moins renommés d’entre-eux. Certains arrivent à imposer leur junior associate favori à leurs côtés. Les fauteuils restants deviennent l’objet d’une lutte stratégique entre les junior associates de moins de cinq années d’ancienneté dans la firme, « la plèbe », et les stagiaires aux yeux brillants d’envie et de stimulants illicites, « le mobilier ». Les plus lents, ou les moins performants, se retrouvent dans la très inconfortable situation de devoir se tenir debout derrière la rangée des fauteuils aux dossiers suffisamment larges pour qu’ils ne puissent rien voir d’où ils se tiennent, mais incapables de s’appuyer contre le mur puisque la paroi de verre immaculée ne souffre aucun contact. C’est une humiliation aussi physique et psychologique. Précisément le genre dont raffole la firme pour enseigner le principe de la chaîne alimentaire à ses disciples.
Une cuissarde vertigineuse se glisse entre les flammes.
A cette heure matinale, la plupart des partners sont encore en train d’étaler salive et ronflements sur leurs oreillers, laissant un inespéré champs libre aux ouvrières de ruche pour briller en arrachant un siège à la prestigieuse assemblée.
Le claquement sec du talon sur la pierre suffit à instaurer un silence instantané.
Dans le vert, les formes vacillent, se concrétisent sous leurs yeux attentifs.
Un genou.
Une main.
Une boucle d’oreille.
Un corps.
Une bouche.
Des mots.

- Okay. Ladies and Useless Ones.

Le froissement anthracite de la robe-cape.
La cigarette allumée avant que les flammes ne meurent complètement.
Le crissement des ongles sur les veines du marbre qui recouvre la table.
Le regard qui semble découper au scalpel les traits des visages nauséeux à présent face à elle.

- Shall we get started ?

Un sourcil s’arque agressivement.
La coiffure acérée. Le maquillage sculpté.
Elle s’assied, plante ses coudes sur la table. Des tas de parchemin à l’équilibre précaire fleurissent devant chaque membre du cabinet. Une tasse de thé visiblement corsé apparaît sur sa droite.
Un sourire inquiétant flotte sur ses lèvres grenat, derrière ses doigts entremêlés décorés de bagues imposantes.
Dans ce qui tient plus du trône que du siège, Cornelia préside la tablée.
Ca commence.
Attirant à elle une montagne de paperasse visiblement triée avec soin, une trentenaire cernée à la coupe garçonne très stricte s’éclaircit bruyamment la gorge. Bien droite, le menton pointu, elle ouvre avec tendresse le premier de ses porte-folios pour en examiner les premières fiches.

- We can start with the motion…
- Where are we with the class action ?

Elle se fige.
Des marques rouges affluent sur ses joues. Un air désemparé dégouline sur son visage en simultané d’une goutte de sueur.
Ses mains nerveuses se crispent autour de la pile de dossiers posée devant elle dans laquelle elle tente à toute allure une recherche désespérée.
Rouge. Bleu. Vert.
Les cartons se suivent et se ressemblent entre ses mains, ignorés et inutiles.
Un claquement de doigt l’interrompt.
Statufiée, penchée religieusement dans sa prospection de parchemins, elle n’a pas besoin de relever la tête pour savoir que l’index de Cornelia désigne la porte. Elle n’a même pas eu le temps de laisser sa frustration clairement se former.
Le tremblement larmoyant de sa silhouette arrache une très agacée bouffée de cigarette des lèvres de la Rosier.
Qu’elle se dépêche.
L’assistante, ployant sous la masse de notes, se dirige péniblement vers la sortie, quittant d’un même coup le champ visuel de la blonde et celui de ses pensées. En quelques secondes, la créature n’existe tout simplement pas. Elle n’est plus qu’un nom dans une liste de salaire à baisser. Une déception ajoutée à l’Index de l’Incompétence que son cerveau tient consciencieusement à jour chaque pénible heure de son existence. La médiocrité s’exprime partout et bien trop fort, malgré ses efforts constants pour la tenir à l’écart. Si ses employés semblaient décidés à remplir le registre, pauvres fous, ils avaient cependant encore beaucoup à faire pour rattraper leur retard sur les membres de sa propre famille.
Certains en riraient, d’autres en pleureraient. Cornelia, elle, s’en fout. Que peut-elle bien y faire ?
Son index braqué sur la sortie bouge de quatre-vingt-trois très précis degrés et pointent à présent une stagiaire jusqu’alors silencieuse dont elle n’a évidemment pas pris la peine de retenir le prénom. La jeune fille bondit alors, comme frappée par un maléfice, extirpe un petit calepin d’une poche pas exactement identifiée et débite en flot continu.

- We accepted to represent a class action lead against St Mungo’s Emergency Medicomagic Department. The charges target specifically the use of a new equipment to handle accute traumas consequences. It’s a semi-magically upgraded muggle imagery device that is actually in the last phase of tests for approuval. The hospital agreed to perform the review of the clinical utilisation of the apparatus on its minor conditions coming to the Emergencies. Over the last four months, thirty-four patients complained about their injuries being actually aggravaded by the machine. Some even reported trouble with magical practice later on. St Mungo never adressed the issue, still running the tests through the hybrid set up. The benefits are roughly estimated between two millions of gallions if we settle down and twenty if we…
- We never settle.

Elle cligne des yeux, éberluée.
Cornelia ne cille pas.
Elle poursuit, de sa voix métallique :

- And I already know all of this. Of course.

Les lettres claquent comme des décharges électriques.

- My question was : where are we with it ?

Elle ouvre la bouche. La referme.
Cornelia jette son mégot dans sa direction.
Les yeux lassés de la Rosier se sont déjà détournés vers un très musclé sorcier à la défense aux joues rasées de près et cheveux blonds impeccablement gominés.
Le bruit des pas de la stagiaire silencieusement bannie de la réunion ponctue la phrase du jeune premier dont le sourire arrogant contredit le ton obséquieux :

- We reviewed every file and did interviews with the profiles we picked, as you asked us to, Miss Rosier. We succeeded at finding the perfect test case.
- That’s my call, not yours, Useless n°8.
- Of course, Miss Rosier.

D’un geste rassemblant la largesse d’un touchdown et l’élégance d’une révérence, il fit glisser jusqu’à elle un dossier soigneusement rempli. Le barrage que forme sa manucure signe l’arrêt de la course du tas cartonné dont elle parcourt déjà les lignes avec une avidité mal contenue. Nonchalamment, un tour de baguette fait apparaître une copie à chacune des personnes assises autour de la table.

- We believe it’s a very strong case, Miss, as you specifically told us what is a « strong…
- Strong like me.
- … strong like you » case, yes. The context is simple : a man injured with a facial trauma, came to the hospital, got medicomagical cares, was freed of the hospital only to get worse after. It involved a story easy enough to be understand by a jury but not too precise so we can add up on the blurry details. The man ended up with a spontaneous reopening of the wounds and an agressive facial dysmorphia caused by an immune response to residues of magic stuck in fractured nose bones. In other terms he…
- … is ugly.
- Yes, Miss. Ugly enough for the pictures to move the jury but not too much so they won’t be revulsed. He is also from a poor background and Half-blooded, of course. He did extremly well at the prep interview. Clear voice, simple words, not to emotional, not to angry. Just the perfect amount of pathos.

Cornelia hoche lentement la tête, continuant de parcourir le dossier.
L’histoire.
Les photos avant-après.
La sympathie que le personnage pouvait évoquer.
Ses réponses courtes, nettes, assez simples pour être parfaitement comprises, pour qu’un jury basique s’y reconnaisse.
La machine moldue détournée.
Il ne s’agira pas simplement d’un accident, mais de protéger sorcier et moldus des problèmes révélés.
Ce ne sera pas qu’un procès, ça sera une action sociale.
Un cas héroïque qui enclenchera la très prolifique cascade des trente-trois autres clients qui n’attendent qu’un cas de jurisprudence pour rapporter des millions de gallions.
Idéal.
C’est idéal.

- It does seem very strong.
- I hope so, Mademoiselle.
- I think you just made it to first chair Mister…

Une chaise racle sur le parquet.
Une assistante s’est levée comme prise de convulsion, plusieurs notes s’envolant de son paquet tant son mouvement fut brusque.
Visiblement à peine sortie des bancs de l’école, elle a la main levée droit vers le plafond pour prendre la parole et ne prend même pas la peine de corriger son réflexe tant son attention semble absorbée par son affolement.

- Miss Rosier… Mister Thomson...

Levant le menton dans sa direction, Rosier plisse les yeux.
Aucune respiration n’est osée autour de la table.
Interrompre la fondatrice du cabinet relève de la tentative de suicide, chacun le sait.
L’autre assistant, visiblement courroucé, laisse s’échapper un ton grinçant en croisant ses bras massifs.

- My name is not Thom…
- No. Not you. Our… client… Hiram Thomson…

Sourcils et rumeurs s’élèvent de surprise dans le rang.
Cornelia fait claque sa langue, un silence absolu se forme sans d’autre effort.
S’appuyant contre le fond de son fauteuil, légèrement plus haut que ceux de ses employés, la blonde place un poing dubitatif sous sa mâchoire.

- Yes ?
- I… He... shouldn’t be… here…
- I know. He is late for his monthly meeting. That’s just how he works. He pays, we wait. I told you that when I tell you that we agreed on a nine a.m. session with Thomson you should enter him as my two p.m. appointment in my agenda.
- I… know… I did…
- So ? Why do you keep referring to him now ?
- Cause he is here.
- No. I just told you he is late.

Dumb dumb.
Une gifle démange sa paume droite.

- No. I mean. Here.

Son doigt agité de spasmes désigne une minuscule mention annotée à l’un des premiers parchemins du dossier. La magie vibre dans l’air comme la corde d’un arc de chasse. La page est arrachée avec une violence inutile et atterri chiffonnée dans la main de Cornelia. Ses lèvres se serrent progressivement à mesure qu’elle lit le compte-rendu des urgences sur l'interrogatoire du patient concernant l'origine de ses blessures. Ses prunelles bleu corrosif s’embrasent d’un mélange alarmant de confusion et de colère. Elle scrute attentivement le visage de la jeune femme qui ne s’est pas rassise mais s’est enfin décidée à laisser sa main retomber. Elle déglutit quand la Rosier reprend la parole, la voix grésillent comme des morceaux de verre.

- You are the one in charge of the triage of the new suits, aren’t you ?

Elle se contente d’hocher la tête.
Toutes les deux savent très bien où elles veulent en venir.
Mécaniquement, l'employée fait léviter jusqu’à la blonde un tout nouveau dossier sorti de son sac, beaucoup moins épais cette fois-ci.

- Delivered this morning.

Cornelia ne prend même pas la peine de l’ouvrir.
Les noms des parties impliquées sont inscrits sur la couverture violette.
Le même client si parfait ne s’est pas contenté de se lancer dans une action contre l’hôpital.
Il attaque également la cause préliminaire de son état.
L’encre fait encore briller bien trop fort les lettres s’alignant au nom d’Hiram.
Cornelia ne sait pas quel sorcier de la défense avait conseillé au client de prévoir un autre procès au cas où il ne serait pas sélectionné comme test case. Mais elle devait absolument l'engager.
Le parchemin est réduit en boule, jeté au sol.
La Rosier s’est également levée, fixant la stagiaire.

- I’ll deal with this.

Elle attrape lentement le dossier mauve, son pouce jouant pensivement avec la tranche.

- Good job, Lady.

Un pas.
Deux pas.
Trois pas.
Arrivée devant la cheminée, son poing s’enfonce dans le pot de poudre luisante.
Lentement elle tourne la tête, jetant la poussière verdâtre dans l’âtre.
Les traits se sont visages semblent déformés par la lueur verte que le feu particulièrement haut fait danser sur ses pommettes.
Elle regarde droit dans les yeux le sorcier à présent visiblement très mal à l’aise.

- You are fired.

Sans accorder une respiration de plus à l’assistance, elle se détourne, enjambe l’incendie de couleurs, et déjà quelque part.

Ailleurs.

Tout brille. Tout tourne.

Les odeurs de feu de bois agrippent ses cheveux.

Les flammes se tordent et se délient, joueuse, s’enroulent autour d’elle comme un nid de couleuvres.

Les sifflements coulent contre ses tympans.

L’air tiède balaie les cheveux de sa nuque.

Les cadres défilent, perdus dans une masse d’images fragmentées.

Bientôt les fragrances caractéristiques d’herbe et de cuir, de parfum atrocement musqué et ridiculement cher, d’argent rapide et de nuits lentes.

Ca sent lui.

Comme si sa route ne s’était jamais arrêtée, elle reprend ses pas là où elle les avait laissés. Cette fois-ci, c’est une moquette épaisse qui les accueillent, étouffent leurs bruits entre ses poils longs.
Une main exaspérée chasse la poussière noirâtre de ses épaules.
Une mèche échappée est sèchement ramenée derrière son oreille.
Ses paupières se plissent un peu. La luminosité est ignoble ici.

Le studio.

Rien n’a changé depuis sa dernière visite.
Les cadres mal accrochés, les vinyles recouverts de poussière, les tapis aux motifs effacés par les années de passage.
Elle les avait prévenu qu’elle ne les représenterait pas si leur femme de ménage en venait à se suicider. Ils n’avaient rien répondu à l’époque. Probablement parce que les gérants n’avaient pris la peine d’en engager une. Elle relève une narine. Visiblement ça n’est toujours pas le cas.

Le fucking studio.

Des lumières étrangement moldues clignotent, du métal chauffe sous des doigts précautionneux. Ils tournent, ils règlent, ils chipotent. Cornelia n’a jamais compris l’air d’importance qu’ils affichaient tous, massés autour de leurs petits écrans, les yeux presque fermés, la main sur leurs casques grotesques. Tous sont hypnotisés par la vitre devant laquelle ils s’agitent.
Derrière laquelle il s’agite.
Un sourire féroce relève ses commissures.
Personnage d’un tableau découpé dans le mur de la salle de mixage, il fait de grands gestes devant son micro, la glotte vibrante, les grimaces musicales à l’appui.
Elle n’a pas beaucoup l’occasion de le voir dans cette position. Derrière le plexiglace, c’est comme voir un animal au zoo.
Grand, ample, fort. Fascinant. Sauvage, quelque part.
Irrésistiblement libre.
A la grosse différence qu’ici, c’est bien Cornelia la bête dont il devait se méfier des crocs.
Elle avance encore un peu, décidée.
Le regard bouffi d’un technicien de toute évidence sous-payé se braque sur elle. Il libère rapidement ses oreilles du vibrato qu’exécute dramatiquement le chanteur derrière la vitre, agitant un doigt boudiné très négatif vers la sorcière.

- You can’t enter the studio while recording !
- Oh sure.

Son sourire est doux.
Autant que le tapotement qu’elle dépose sur son avant-bras tendu vers elle.
Autant que le mouvement tranquille qui retire sa baguette de sa manche.
Autant que le timbre qui prononce :

- Open Sesame  

Boum.
Voilà à quoi se sont résumées les trois secondes qui ont suivi.
Le chaos. Les cris. La surprise. Le silence.
Le gémissement des micros. Les gonds fumant. Les morceaux de porte éparpillés dans la salle capitonnée. Le visage abruti par la fatigue et l’étonnement tourné vers elle. Le flot de notes interrompus.
Elle posée au milieu du désastre, un sourire professionnel, la supenna à la main.

- You’re late.

Ca lui servira de bonjour.
D’un geste sec, elle envoie valser le dossier droit dans sa face.
Ils n’avaient jamais été du genre bise sur la joue.
Des parchemins s’échappent, papillonnent dans toute la cabine d’enregistrement.
Appuyée contre ce qu’il reste de la chambranle de la porte, les bras croisés, longiligne et visiblement menaçante, elle assène froidement :

- What the fuck is this ?
CODAGE PAR AMIANTE
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MessageSujet: Re: Hiria + Groupie Love   Hiria + Groupie Love EmptyDim 20 Aoû 2017 - 22:12

WIZARD • always the first casuality
Hiram Thomson
Hiram Thomson
‹ disponibilité : always.
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‹ dialogues : white ou black.
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‹ âge : vingt-sept (23/07).
‹ occupation : chanteur, compositeur, producteur signé chez Gatsby Entertainment.
‹ maison : serpentard.
‹ gallions (ʛ) : 2895
‹ réputation : fuckboy, connard, king du rap arrogant et insupportable.
‹ patronus : aucun.
‹ épouvantard : les effets dévastateurs de la drogue sur le corps de sa mère.
‹ risèd : ses deux parents en vie, autour de lui, souriants et heureux.
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cornelia rosierEvery agent I know, know I hate agents, I'm too black, I'm too vocal, I'm too flagrant, Something smellin' like shit, that's the new fragrance, It's just me, I do it my way, bitch.
Le studio.

Hiram a l'impression que ça fait une éternité qu'il n'y a pas mis les pieds. C'est peut-être pour ça qu'il a accepté de se lever si tôt pour y aller, peut-être pour ça qu'il a réservé une dizaine de sessions. Pour la première fois de sa vie, il n'a pas eu à compter ses derniers Gallions pour pouvoir réserver chaque heure, chaque instrument, chaque installation; il n'a même pas eu besoin de demander si il y avait des techniciens qui pouvaient l'aider et l'accompagner, il avait ses amis à l'époque, et son producteur non-officiel, mais ils avaient toujours besoin d'une paire de mains en trop. Non, cette fois, il a tout ce qu'il faut avec lui; il a l'impression d'être un prince foulant son fief, un champion retournant au bercail. C'est ici qu'il a enregistré ses premières chansons et ça lui semble presque logique et obligatoire d'y repassé pour une chanson au moins, peut-être qu'elle ne figurera pas sur l'album qui est déjà en train d'être finalisé sur la plupart de ses tracks mais qu'importe. Il veut au moins enregistrer une fois ici, même si les micros ne sont pas aussi bons que ceux du studio généreusement offert par le label: à croire que Gatsby a de l'argent à jeter par les fenêtres, à moins qu'ils ne soient simplement particulièrement confiants en son petit prodige. Ces dernières semaines, quand il n'était pas en train de boire, sortir, coucher avec Kida ou faire des conneries, Hiram a passé la plupart de son temps dans le minuscule studio du quatrième étage du bâtiment de son label, Gatsby Entertainment. Et il est très bien. Très... sorcier. Tout est accessible d'un coup de baguette; une chanson peut être remixée en un sort; les techniciens sont top; tout est parfait. Un peu trop, sans aucune doute. Ici, c'est différent; c'est un petit studio sorcier dans le monde moldu, perdu entre deux immeubles, le genre de bâtiment devant lequel on ne s'arrête surtout pas. Le Sheltuh qu'ils l'appelaient à l'époque, parce que c'était le meilleur endroit pour consommer toute sorte de drogue et faire de la musique qui sonnait pas trop mal.

Le fucking studio.

Rien n'a changé et ces derniers jours ont ressemblé à un rêve. C'est pour ça qu'il aime la musique, pour l'énergie, la simplicité des beats et des paroles et les fous rires de l'autre côté de la vitre. Il y a toujours des bouteilles plus ou moins entamées sur la table basse, de la drogue moldue et de l'Orviétan qui traînent, vilainement tentatrices; pourtant, chaque soir qui suit une session, c'est Hiram le premier qui tire sa révérence, s'excuse en riant, pour rentrer chez lui et retrouver Kida, dans un secret plutôt relatif. Il n'y a qu'une seule nuit où il a cédé, s'est excusée auprès de la mannequin pour sortir en boîte avec ses amis, revenant le lendemain avec la tête à l'envers, un poing en sang et un oeil au beurre noir. Rien de bien grave, en tout cas — rien de très affolant à ses yeux (son oeil, du coup). La chanson se développe lentement, il l'aime bien, il y a son amie Solene qui est venue ajouter sa voix à la sienne mais ils doivent encore retravailler quelques morceaux du morceau, fignoler, surtout qu'ils vont sortir deux versions, ordres du label. Hiram s'en fiche, il aime travailler, même quand ça veut dire se lever tôt et s'arracher aux bras de Kida.

La porte refermée sur lui, le reste du monde n'existe pas; il n'y a que la musique et sa voix et les feuillets devant lui, lui indiquant tout plein de choses qu'il ne comprend qu'à moitié. Hiram est un chanteur intuitif et naturel; les notes ne lui importent que trop peu, les conventions encore moins. Il est là pour poser sa musique et pour regarder le monde s'agiter dessus, en parler, chanter avec lui; il est là pour l'énergie d'un concert, l'adrénaline d'une nouvelle scène. Il a grandi en étant le fan d'idoles inatteignables, de dieux culturels venus d'autres mondes, et il compte bien se faire une place de choix dans ce Panthéon.

Il ne voit pas la silhouette se tirer de la cheminée (spectacle plutôt étrange dans un studio comme celui-ci, faux moderne, avec sa moquette trouée de brûlures de cigarettes aux motifs psychédéliques des années 80 et ses néons un peu trop blancs qui clignotent) sorcière, ne la voit pas répandre sa cendre parterre et son poison dans l'air. Hiram n'est pas stupide. Au contraire, il a même un instinct de préservation plutôt avancé — autrement dit, il sait choisir ses combats et il sait aussi très bien s'enfuir quand la situation l'exige plus ou moins. Autant dire qu'affronter Cornelia Rosier en étant (plus ou moins) sobre et à l'heure tout à fait inhumaine d'avant midi (il ne se met à compter les heures seulement quand elles tapent dans le pm) ne fait pas du tout partie des combats auxquels il se confronte volontiers. Au contraire; si il l'avait vue, sans doute qu'il aurait arraché le casque de ses oreilles pour transplaner plus loin, pleutre mais vif au moins. Ce n'est pas tant qu'il ait quoique ce soit à se reprocher (lui? jamais!), juste qu'il sait une chose: venir la voir comme tous les mois et se faire tirer les oreilles pour x ou y raison est une chose, le fait qu'elle vienne à lui en est une autre.

Hiram ne voit pas Cornelia venir et manque d'hurler quand la porte du studio explose; il a bêtement laissé sa baguette de l'autre côté du plexiglas en vidant ses poches et il ne peut que tendre les poings en direction du bruit d'un air complètement stupide et ébahi le temps que son coeur se calme et que son cerveau fasse le tri de ce qu'il est en train de voir. La cape grise, les yeux bleus, les cheveux blonds et les lèvres rouges; un arc-en-ciel venu le terrasser à n'en pas douter. Elle parle; il n'entend rien (il comprend que c'est un reproche, ou une insulte (le conversation opener favori de Cornelia en sa présence) et décide que ce n'est pas très important). Hiram est en train de retirer le casque imposant posé sur ses oreilles quand elle lui envoie un dossier à la figure qui explose en dizaines de feuilles griffonnées d'encre comme une petite bombe.

What the fuck is this ? ” Les papiers retombent, Hiram a fait un mouvement machinal pour rattraper le dossier en le plaquant sur sa poitrine avant de vite s'en défaire, il s'en fiche après tout. Il passe une très mauvaise matinée il s'est levé bien trop tôt pour son organisme à la dérive et en plus de ça, il a désormais affaire à un infect membre du barreau, celle-là en particulier étant plus résiliente que les autres puisqu'il l'emploie depuis plusieurs mois et qu'elle n'a toujours pas abandonné ou démissionné ou ne l'a envoyé au diable. Ça aurait été bien dommage, vue leur histoire commune; Hiram a plus l'impression qu'ils sont en compétition pour savoir lequel des deux lâchera l'autre le premier. Elle est définitivement en train de gagner en cet instant précis. “ What the fuck is you? ” rétorque-t-il avec humeur avant de désigner d'un doigt menaçant les papiers à ses pieds. “ And what the fuck is this? Don't tell me that I pay you fuck knows how much for you to do fuck all and throw files at my face like I'm supposed to read them and deal with them in your stead? ” La présence de Cornelia, le dossier et son air antipathique lui mettent la puce à l'oreille ceci dit. Il n'a jamais eu de véritables démêlés avec la loi sorcière, puis qu'il n'a jamais été pris; les seules choses dont Cornelia a eu à s'inquiéter ces dernières semaines, c'est les questions de droits relevant des différents samples utilisés sur ses morceaux (un sample moldu peut-il être utilisé sur un morceau sorcier?) et autres problèmes de copyrights et de droits auxquels Hiram n'entend rien.

Hmmmmmm Hiram? ” grésille la voix de Wilz, l'un de ses producteurs associés pour le morceau; Hiram grimace en entendant sa voix et l'effet Larsen qui va avec, ses yeux se tournant vers la vitre de plexiglas étonnamment intact derrière laquelle son ami fait les gros yeux, sa baguette à la main. “ Who's this? That's my motherfucking lawyer. And what is she- what is she-- She's going to tell me, aren't you Cornelia? You do know that you can't just go around wrecking people's studios and interrupt them while they're working without a very good reason, right? ” siffle-t-il en tournant ses yeux noirs comme la nuit vers l'infecte sorcière de la Défense.

Il la hait, la hait vraiment. Elle lui sort par les yeux. Pourtant, Hiram sait que Cornelia est la meilleure dans son milieu et d'une manière stupide et pourtant incontrôlable, il lui fait relativement (très relativement) confiance, il sait qu'elle n'est pas là pour rien. “ I hope you're ready to pay for this. ” Pas question qu'il raque pour elle, il imagine qu'elle doit déjà lui coûter une fortune.
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Hiria + Groupie Love

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