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sujet; so i think it's best we both forget before we dwell on it. (daphné)

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so i think it's best we both forget before we dwell on it
and these fingertips will never run through your skin. and those bright blue eyes can only meet mine across the room filled with people that are less important than you.




(septembre 1998)

Les feuilles crissent sous mes pas alors que je m’avance au milieu de notre campement de réfugiés, fendant ci et là quelques groupements alors que je me mets en quête d’une chevelure flamboyante. La démarche semble facile étant donné qu’il n’y en a pas deux comme la Greengrass, elle seule possédant ce don particulier d’attirer ainsi le soleil sur sa personne. Pourtant, elle ne semble pas là et cette absence, semble faire écho à quelques souvenirs pas si lointains. Je me rappelle encore ces journées passées à Poudlard, à nous saluer rapidement avant de retourner vaquer à nos occupations comme si de rien n’était – et encore, quand nous prenions la peine de le faire, ce qui est devenu de plus en plus rare au fur-et-à mesure que défilaient les années –, ayant propulsé loin en arrière dans nos souvenirs, ces jours d’enfance paisible. Nous nous courrions alors l’un après l’autre, comme des enfants de notre âge, jouant à chat ou alors je cherchais à l’éviter pour ne pas avoir à récolter quelques bisous baveux sur le plat de ma joue. Je ne peux m’empêcher de laisser apparaître un sourire sur mon visage alors que je repense à ces moments où je grimaçais de dégoût face aux actions de Daphné alors qu’à l’intérieur, mon cœur battait la chamade, sans même que je ne parvienne à comprendre ce qu’il se passait réellement. Oui, il s’agissait alors de jours heureux et c’est une période d’insouciance qui me manque. Surtout à cette heure où nous sommes constamment obligés de fuir pour survivre, de vivre avec la peur au ventre. Tout semble un peu plus simple à présent que je me trouve auprès de la jeune femme, au milieu de ces gens que je considère maintenant comme étant ma famille alors que dans le passé, ils ne représentaient pour moi que du vulgaire gibier, comme en témoigne la marque toujours présente sur mon avant-bras. Mais cette période de pseudo plénitude arrive aujourd’hui à son terme. Je ne peux pas rester par ici, pas avec Daphné dans les parages. J’ai toujours cette peur, omniprésente, de me faire capturer au cours de quelques vagabondages et que sous la torture ou à force de véritaserum, et de lui nuire. C’est pour cette raison que lorsqu’un ami que je me suis fait sur le campement, est venu me voir hier soir pour me demander que nous reprenions la route, j’ai accepté son offre sans sourciller. Il est bien bon de profiter quelques instants de répit mais tout cela ne peut pas durer de toute façon, après tout, nous sommes en tant de guerre et il ne faudrait pas se risquer à l’oublier. C’est pourtant ce que j’ai tendance à faire lorsque je me trouve avec la jeune femme, occultant le monde alentour pour me concentrer sur cette insouciance fraichement retrouvée ; ne sachant pas s’il s’agit là d’une bonne chose ou d’une mauvaise, mais il me faut sans aucun doute prendre un peu de temps loin d’elle pour réfléchir à tout cela, quitte à la rechercher après pour revenir à ses côtés.

M’arrêtant à la hauteur d’un des groupements, je finis par faire ce que je ne fais habituellement jamais : je demande de l’aide pour trouver la jeune femme. M’approchant lentement, je leur adresse un geste de main amical – à l’aide de mon bras sur lequel n’est pas inscrite la marque des ténèbres, de peur que ma manche ne tombe et qu’ils découvrent le pot aux roses, personne ici n’ayant connaissance de mon petit secret –, accompagné d’un sourire se voulant rassurant, avant de m’adresser à eux. « Bonjour tout le monde. Quelqu’un ici aurait-il vu Daphné ? » Ils me fixent tous du regard quelques instants, avant d’échanger des regards complices, certains m’adressant même quelques sourires en coin. Leur réaction puérile est tout à faite blasant, mais je tente tout de même de me montrer courtois et de ne rien laisser paraître de mon mécontentement face à leur réaction. On ne peut même plus aller trouver quelqu’un que l’on apprécie sans que tout le monde n’en fasse un sujet d’excitation ; à croire qu’il manque vraiment de ragots dans le coin. « Dans la tente au sud du campement. Prends du bon temps surtout. » me lance finalement l’un des hommes, récoltant aussitôt un coup de coude de la part d’une jeune blonde à proximité direct de lui. Je tente de le remercier d’un nouveau sourire, mais l’allusion m’arrache plutôt une grimace et c’est finalement en tournant les talons que je lui lance : « Merci, rappelle moi de ne plus te demander quoi que ce soit. » avant de m’éloigner. Peu importe, bientôt, tous ces joyeux lurons seront derrière moi et ce sera l’aventure et les nuits seuls au milieu de la forêt, qui me tendront leurs bras. Si la vie en société me plaisait plutôt bien avant tout ce grabuge, lorsque je pouvais encore passer du temps à voler sur un balai et ne me concentrer sur les autres individus m’attendant sur la terre ferme que lorsque je daignais enfin descendre des airs, je crois que ces moments de solitude me manque bien trop aujourd’hui. Et c’est avec joie que j’accueillerais ces moments de silence, lorsque je reprendrais la route ce soir. J’écarte pourtant ces envies de départ en m’approchant de la tente où est censée se trouver Daphné. Pour le moment, je préfère occuper mes derniers instants par ici par les adieux que je compte lui faire. Qui sait quand nous nous reverrons par la suite ? Alors autant profiter un maximum de sa présence, sans aucune autre pensée venant interférer avec ce moment privilégié. « Daphné ? Tu es là ? » je finis par demander à travers le tissu de l’habitation nomade. Sans doute trop poli pour m’inviter à l’intérieur sans que l’on ne m’y ait convié. Je ne veux pas déranger la jeune femme, sachant moi-même à quel point il est important de rester seul parfois. « C’est Maverick. Je peux entrer ? » j’ajoute alors, remarquant que j’ai oublié de préciser de qui il s’agissait.
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please don't leave me
I don't know if I can yell any louder, How many times have I kicked you out of here Or said something insulting ? I can be so mean when I wanna be, I am capable of really anything, I can cut you into pieces, When my heart is broken. Please, don't leave me I always say how I don't need you But it's always gonna come right back to this. Please, don't leave me. How did I become so obnoxious ? What is it with you that makes me act like this ? I've never been this nasty. Can't you tell that this is all just a contest ? The one that wins will be the one that hits the hardest. But baby I don't mean it, I mean it, I promise. ~ please don't leave me.


Confinée dans sa tente, son regard clair fixait la toile. Daphné se mordit l'intérieur de la joue jusqu'au sang, ravivant cette douleur qui semblait lui manquer depuis trop longtemps. La solitude ne lui allait guère au teint. Ses doigts jouaient les uns avec les autres, ses phalanges s'enlaçant et se délaissant tour à tour. Elle aurait voulu sortir de cette prison claire dans laquelle la sorcière siégeait consciemment. Elle aurait voulu, oui, elle aurait voulu – quoi ? Des choses, et d'autres. Entendre les remerciements éperdus de sa sœur cadette ou, peut-être plus simplement, pouvoir entrapercevoir de nouveau les traits de Maverick. Elle pensait à lui régulièrement et elle l'avait enfin à portée de main ; il n'était pourtant rien de plus qu'un souvenir enfantin, une tendre réminiscence qu'elle rêvait d'enlacer. Tout était étrange, si différent de ce que leur relation avait été autrefois – peut-être n'était-ce pas plus mal. Mais elle l'avait retrouvé enfin, son Maverick. Ce gosse derrière qui elle courrait plus jeune, celui qui l'avait menée dans un endroit enchanteur – son Maverick. Maintenant, plus que jamais, elle ressentait le besoin d'être auprès de lui. Il était un pilier auquel elle se sentait capable de s'accrocher. Daphné porta ses prunelles vers ses mains jointes, le cœur battant, et s'en détourna presque aussitôt. Elle était confuse par la guerre et par ces étranges sentiments au goût d'inachevé. Greengrass avait du mal à abandonner la fillette qu'elle a un jour été et qui avait rêvé – elle l'admettait encore volontiers – de se tenir éternellement auprès de Maverick. Des rêves d'enfant, rien de plus rien de moins. N'était-ce pas ce que Daphné s'était dit en recroisant dernièrement le regard bleuté de son ancien ami ? L'étaient-ils encore d'ailleurs ? Amis. Elle avait appris à le découvrir, et c'en était devenu presque douloureux – car la guerre ne se prêtait pas à la douleur sentimentale et à cet élan aimable qui compressait son cœur. Glissant une de ses mèches flamboyantes derrière son oreille, les lippes mielleuses de Daphné laissèrent échapper un fin soupir qui lui fut renvoyé par l'atmosphère austère de la tente. Le silence. Allongée sur son lit, le dos rehaussé par les coussins empilés sur lesquels elle avait pris l'initiative d'échouer, la jeune femme se sentait peu à peu partir. Ses paupières se fermèrent lentement, abandonnant l'enfer qui l'entourait au profit de songes sûrement plus tendres. Les battements frénétiques de son cœur ralentirent alors, adoptant une posture plus lente, propice à un évasion mentale.

Et elle aurait reconnu sa voix parmi tant d'autres – car elle seule arborait l'intonation qu'elle aimait tant. Se redressant brutalement, faisant grincer alors les ressorts de son lit, Daphné avait brièvement pensé que Maverick faisait partie de son rêve ; alors qu'il était bien réel et qu'il l'attendait face à l'ouverture de sa tente. Posant doucement ses pieds sur le sol, essayant de chasser cette frayeur qui avait étreint son palpitant lorsqu'elle s'était réveillée en sursaut, la jeune femme ne perdit pas de temps. Elle avait besoin de le voir – elle le sentait dans ses tripes, dans cette fraîcheur hivernale qui se diffusait dans son ventre. Galopant presque jusqu'à l'ouverture, elle tira sur le tissu et laissa apparaître son visage encore marqué par la fatigue, mais ses lèvres à demi-étirées exprimaient véritablement la joie qui la faisait frémir. L'espace de quelques secondes, elle se permit de détailler ces traits qui s'offraient à elle ; ces yeux bleus, cette barbe naissante... mais quelque chose dans le regard de Maverick la fit se raidir. Un éclat différent de ceux qu'elle avait eu pour habitude de rencontrer jusque là. Tirant davantage sur le tissu, Daphné s'écarta afin de laisser passer son interlocuteur « Entre, entre. Fais comme s'il s'agissait de ta, hm, tente. » la commissure de ses lèvres trembla mais ne s'affaissa pas, malgré la panique qui commençait à émerger. Maverick pénétra alors dans son habitat de fortune, Daphné à quelques pas seulement de lui, juste derrière cette nuque qu'elle aurait voulu frôler de ses lèvres. Un fantasme innocent rapidement éclipsé par l’inquiétude qui la bousculait plus que de raison. Se rapprochant davantage de Maverick, n'ayant pas peur de la proximité physique, la jeune femme se pressa contre son épaule, le forçant malgré elle à lui faire face. Elle avait peur – peur de ce qu'il allait lui dire, peur de ce qui s'était peut-être passé.

Une partie de Daphné savait qu'il ne tarderait pas à partir, alors que l'autre (celle qui avait assurément le plus de pouvoir sur ses pauvres réactions) niait cette possibilité. La jeune femme refusait d'envisager un potentiel départ et elle se savait prête à tout pour le retenir ; elle ne voulait pas le voir partir. Pas avant de l'avoir embrassé. Mais elle ne se sentait pas encore capable de se jeter à ses pieds, préférant sûrement se morfondre plutôt que d'accepter que toutes ses pensées convergeaient vers lui. Vers ce gars-là, Maverick Rowle.  Ses mains se posèrent sur les bras de son vis-à-vis, petite fille tactile tranchant allégrement avec la froideur de cette jeune femme qu'elle devenait, elle déglutit. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » Ses sensations étaient toutes amplifiées de manière inimaginable ; tout prenait des proportions considérables. Elle ressentait les battements de son cœur dans les membres qui composaient son corps, elle se sentait sur le point de flancher et peut-être était-ce à cause de cela qu'elle se raccrochait physiquement à l'insurgé. Elle réclamait des explications mais, au fond, elle priait pour ne rien savoir. Ne me le dis pas, ne me le dis pas. « Maverick... » commença-t-elle, la contraction de ses phalanges se renforçant allégrement autour de leur prise. Ne me le dis pas, ne me le dis pas. Mais la raison l'emportait souvent sur les sentiments. « Tu sais que tu peux tout me dire. » Non pas tout, sûrement pas tout. Mais elle pouvait encaisser ce qu'il risquait de lui révéler. Son visage ne serait rien d'autre que du papier froissé, une marque de plus à ajouter à cette histoire qu'elle feignait d'ignorer. Il s'agissait de Maverick (ce sourire tendre, ces yeux bleus, ces...sentiments ?) et il en valait la peine. Elle relâcha alors la pression de ses doigts et s'écarta de Rowle d'un pas, laissant entre leurs corps une distance respectable, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de l'admirer - d'une manière, certes, bien réservée mais suffisamment émerveillée pour ne laisser aucun doute sur sa peur d'être abandonnée. « J'aimerais...j'aimerais bien qu'on aille dans un village moldu tous les deux. La semaine prochaine. Pour...pour ramener des...des trucs. Des trucs à manger. » Se projeter dans l'avenir. L'empêcher de partir. Par Merlin, faites qu'il ne me tourne pas le dos.
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