When I was younger so much younger than today, I never needed any help, not in any way
Sorrow et Abraxas
Un peu de la méfiance de Sorrow reflue lentement. Mais seulement un peu. C’est qu’une part d’elle-même, la plus douce et la plus faible, n’arrive pas réellement à considérer Abraxas et son inconscience comme une réelle menace. Mais seulement une partie, car le côté le plus rationnel de son esprit lui rappelle que les meilleurs menteurs sont ceux qui parviennent à faire croire qu’ils sont inoffensifs et que généralement ce sont ces menteurs là qui conduisent leurs cibles droit dans leurs tombes. Et Sorrow ne compte pas tomber dans le panneau. Un soupir lui échappe lentement. Elle a sans doute l’air pathétique ainsi. Incapable d’accorder sa confiance à qui que ce soit. Elle l’est d’ailleurs. Mais ce n’est pas comme si elle avait eu beaucoup d’autres possibilités pour assurer sa survie. Elle n’a pas choisi la voie la plus facile Sorrow … et celle qu’elle emprunte est entourée d’ombres et pavée de sang …
Sorrow tremble un peu. Hésite lorsqu’elle regarde le jeune homme. Doit-elle vraiment l’emmener ? Vraiment lui parler ? Visiblement il ne cherche pas à creuser. Ne se rend pas compte que le loup-garou de l’histoire c’est elle et qu’elle est cette abomination dont ils ne cessent de parler. Alors peut-être que l’envoyer sur une fausse piste est la chose la plus raisonnable à faire. Peut-être qu’elle peut même l’utiliser pour se débarrasser de Rodrigue. Et alors sa vie redeviendra normale … du moins autant qu’elle peut l’être. Disons que Sorrow retombera simplement dans sa routine, constituée de dégoût et d’indifférence. Pour elle c’est ce qu’il y a de mieux à espérer. Du moins c’est ce qu’elle croit. Doucement elle penche la tête sur le côté. Ses yeux bleus se font perçants pour tenter de deviner ce qu’il pourrait lui cacher.
Elle ne trouve pas. Mais encore une fois si Sorrow est douée pour se cacher elle ne l’est pas vraiment pour les confrontations. Ce qui parait, on ne peut plus logique d’ailleurs. La jeune femme hausse lentement les épaules en réponse aux paroles du mangemort. « Le courage également confine bien souvent à la stupidité quand on n’y fait pas attention ! » Mais elle ne s’appesantit pas plus longtemps sur le sujet. Elle à mieux à faire que de convaincre cet inconscient de surveiller ces paroles. S’il ne le fait il mourra. Mais ce ne sont absolument pas ses affaires. Ce n’est pas comme si elle s’entendait avec lui ou y était attaché d’une façon ou d’une autre. Un rire sarcastique s’échappe soudain des lèvres exsangues de Sorrow. « Bien sûr que si vous avez quelque chose à perdre. Après tout vous êtes vivant non ? En tant que mangemort je pensais que vous sauriez qu’il existe d’infinies possibilités pour détruire quelqu’un … je me demande bien ce que vous faites ! »
Un mangemort qui ne ment pas. Qui dit ce qu’il pense. Qui estime qu’il n’a rien à perdre. Mais d’où vient donc cet étrange énergumène ? Cela fait presque venir un sourire sur les tendres traits de la louve-garou. Presque bien sûr. Car ses paroles soudain la fige et un flot de menace se glisse de nouveau dans sa voix. Aussi mordant que la lame d’un poignard. « Et bien vous feriez mieux de ne pas vous y intéresser … pour votre propre bien évidemment ! » Il n’a pas le droit de s’intéresser à elle. Pas le droit de découvrir son secret. Sinon sa vie sera détruite une nouvelle fois et Sorrow sait pertinemment qu’elle ne le supportera pas. Alors elle se retourne rapidement et se dirige vers la rue attenante.
« Calmez-vous, je vous emmène juste dans un café ! Je n’ai pas franchement envie que tout le monde entende cette conversation ! Et très franchement vous ne devriez pas non plus » Ici ou tout le monde peut entendre le moindre mot susurrés ils sont tous les deux en danger. Et rapidement elle se met en marche. Silencieusement. De toute façon le café n’est quelques mètres plus loin. Alors elle se contente d’avancer le plus vite possible. Un peu pour se débarrasser de lui d’ailleurs. Mais au bout de quelques pas à peine elle se stoppe et se glisse dans le café qu’elle cherchait. Propre mais discret. Intimiste. Elle vient parfois ici avec Ada. C’est le seul endroit des environs qui soit assez bien pour la jolie jeune femme. Sorrow choisit une table dans un coin pour pouvoir continuer d’observer la porte tout en parlant. Elle attends quelque secondes qu’Abraxas soit assis avant de reprendre. »Bien. Soyons sérieux maintenant. Je n’ai pas envie de vous avoir sur le dos plus longtemps que nécessaire alors je vais vous dire la vérité. Oui votre …ami » elle laisse sa voix trainer en signe de dédain. « cherche à se faire transformer en loup-garou et oui il me menace car il sait que je connais quelqu’un et que je refuse de dire le nom de la personne en question ! » Elle soupire « Alors maintenant dites-moi ce que vous comptez y faire et puis partez »
Abraxas ne put s'empêcher de rire légèrement en écoutant Sorrow dire qu'il avait quelque chose à perdre parce qu'il était vivant. Pas besoin d'être intelligent pour comprendre qu'elle voulait dire qu'il avait la vie à perdre. Mais ce qu'elle n'avait pas pris en compte, c'était le fait que vivre pour le jeune secrétaire ne paraissait pas être sa principale préoccupation. Vivre ou plutôt survivre vu dans le monde dans lequel ils étaient tous en train de vivre. Un monde où l'ombre guettait chaque être humain, où la mort pouvait frapper n'importe qui, n'importe quand. Un monde de souffrance et de peur ! Même s'il y avait encore un peu d'espoir et de bonheur, ceux-ci étant caché .. « Vous croyez que j'ai peur de perdre ma vie ? Vous savez, la mort a une curieuse façon de faire le tri parmi les priorités. » Un curieux personnage Abraxas n'est-ce pas ? Normal lorsqu'on sait qu'il n'avait guère envie qu'une personne arrive à le cerner totalement ! Il avait appris qu'il ne fallait jamais donner l'occasion à une personne de pouvoir cerner soi-même sinon on était cuit. Pour cela qu'il sortait de belles phrases, philosophiques parfois, et qu'il ne montrait guère de signe de peur. Bien sûr que le jeune secrétaire avait peur de certaines choses mais si ces ennemis le savaient, cela serait un instrument pour l'atteindre ! Tout le monde savait ça .. Enfin en théorie.
Abraxas avait vite compris que son interlocutrice n'était pas aussi banale qu'il ne pensait au début et qu'elle voudrait bien le faire croire ! Maintenant à voir en quoi elle semblait si différente des autres personnes. Mais cela n'allait pas être tâche facile à faire. Pour l'instant il valait mieux que le jeune secrétaire se concentre sur sa principale mission du jour : ce que voulait Rodrigue à cette femme ! Et pour en savoir plus, il allait devoir suivre la jeune demoiselle qui ne voulait pas que des oreilles indiscrètes écoutent leur conversation. Chose qu'il pouvait tout à fait comprendre. Lui non plus n'aimerait pas que l'on écoute ce qu'il pouvait bien dire à certaines personnes. « Un café ? C'est sûr que c'est vachement plus discret d'être dans un café .. Sauf si celui-là n'est pas beaucoup fréquenté ! » Finit-il en esquissant un petit sourire en coin avant de se poser la question si c'était une bonne de la suivre ou pas. Peut-être qu'elle la conduisait à un piège. Alors il préféra jouer la carte de la précaution, la prévenant qu'il était un bon dueliste ! Ok, ce n'était pas ce genre de phrase qui allait pouvoir dissuader une personne de l'attaquer. Mais au moins, on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir prévenu !
Quelques secondes après, pendant lesquelles le jeune blond avait bien réfléchit, il décida de la suivre au café qui ne se situait pas très long de leur position, vu qu'en quelques instants, ils arrivèrent à celui-ci. Rentrant dedans, Abraxas ne put s'empêcher de regarder un peu autour de lui, analysant le lieu comme il le faisait à son habitude lorsqu'il rentrait dans un endroit qui lui était totalement inconnu. Ce café semblait assez banal. Prenant place à une table, s'asseyant en face de la demoiselle, le jeune homme avait grande hâte de savoir ce qui se tramait avec son ami Rodrigue ! Et les réponses que Sorrow allait lui apporter, n'allait pas être bien rassurante. Comme ça, il avait vu juste en disant que son ami voulait devenir un loup-garou. Et qu'il menaçait Sorrow pour qu'elle lui donne un nom. Cela lui ressemblait bien au fond mais ce n'était pas la meilleure des choses à faire. Pas du tout, surtout lorsque l'on savait ce que faisait le Magister avec les loup-garou dans ces rangs. « Cela dépasse tout ce que j'ai pu imaginé .. Je ne pensais pas que Rod avait changé aussi radicalement ! La magie noire et sa puissance ont dû lui monter au cerveau je crois bien ! » Fit-il en lâchant un long soupire. Ce qu'il comptait faire maintenant ? Très bonne question ! Mais avant qu'il ne puisse répondre, un serveur vint à leur table, leur demandant ce qu'ils voulaient boire. « Je vais prendre un café s'il vous plait. » Une boisson qu'il avait bien avalé, le matin, avant de partir à son travail. Le serveur partit cherché leur commande, Abraxas reporta son attention sur la jeune demoiselle. « Vous ne m'aimez pas n'est-ce pas ? Parce que je suis un mangemort non ? Sinon vous me demanderez pas de partir aussi rapidement. Mais vous savez, tous les mangemorts ne sont pas au service du seigneur des Ténèbres simplement parce qu'ils lui vouent un culte ! Certains sont rentrés dans ces rangs pensant se trouver dans le camp des vainqueurs, d'autres pour des intérêts purement personnels. Il ne faut pas mettre tous les mangemorts dans le même sac. » Le serveur revint alors à leur table avec leur commande, repartant presque aussitôt qu'il eut l'argent. Une occasion pour Abraxas de répondre à la question de Sorrow. « Pour répondre à votre question, je compte déjà le raisonner. Même si je crois bien que c'est perdu d'avantage. En tout cas, je compte faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que Rodrigue ne puisse aller jusqu'au bout de son plan. D'ailleurs, qui est la personne que vous cachez ? Celle que Rodrigue veut savoir son identité pour qu'elle le morde. » Abraxas pensait s'orienter vers cette personne pour contrer son ami dans son projet de devenir un monstre.
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Sorrow et Abraxas
Sorrow passe et repasse doucement sa main sur le bois lisse et propre de la petite table à laquelle ils sont assis. Une lueur d’angoisse au fond des yeux. Ses paupières clignant un peu trop rapidement. Un coin de sa bouche se relève parfois, signe de sa nervosité. Elle sait pourtant qu’elle n’avait pas d’autre choix. Aucun autre choix que de révéler ce qu’elle savait à Abraxas. Si elle l’avait rejeté il serait revenu, aurait fouiné un peu plus dans son passé et en se montrant suffisamment intelligent, ce qu’il avait l’air d’être il aurait fini par découvrir la terrible vérité. Et la vie fragile que Sorrow s’était construite ici aurait été définitivement brisée. Elle aurait du fuir une nouvelle perdant tout ce à quoi elle tenait sans espoir de pouvoir un jour le retrouver.
Et elle aurait alors du dire adieu au doux sourire d’Ada …
Alors que maintenant qu’elle lui à dit il reste un petit espoir. Léger. Ténu. Mais Peut-être pourra-t-elle le diriger vers une fausse piste. Maintenant qu’il sait ce que son ami, Rodrigue cherche il n’a plus de raison de courir après. S’attaquer au problème en lui-même ne sert pas souvent, pour guérir il faut d’abord en trouver la cause. Et là cause c’est Rodrigue et sa quête de pouvoir effrénée qu’il semble incapable d’arrêter. Mais Sorrow ne le comprends pas. Absolument pas. Il n’y a rien d’amusant à être un loup-garou. Bien sûr il y a quelques avantages. Elle est plus forte. Plus rapide. Et son odorat est plus développé que la moyenne. C’est vrai. Mais elle perd aussi le contrôle de son corps à chaque pleine lune et se réveille parfois au milieu d’entrailles et de sang sans même pouvoir se rappeler ce qui l’a prise. Sorrow à des pulsions parfois. Envie de planter ses ongles … non, ses griffes dans quelque chose de vivant.
Et tout cela est infiniment terrifiant. Alors non elle ne comprends pas l’envie qu’a Rodrigue de devenir à son tour un monstre. Peut-être est-ce parce qu’il en est déjà un. A vrai dire Sorrow ne sait pas. Mais ce dont elle est sûre c’est que jamais, elle n’infligera à quelqu’un ce qu’on lui à fait à elle. Même si la personne en question s’avère être un mangemort sans foi ni loi, incapable de comprendre jusqu’au mot compassion. Elle est tout simplement incapable de le transformer. Elle le lui à dit. Mais au plus profond d’elle-même, Sorrow se doute bien que cela ne changera pas grand-chose. Sorrow déglutit avant de se retourner vers l’homme qui se tient devant elle et de l’écoute. Elle hausse impatiemment les épaules. « Comme vous le voyez il n’y a personne, ou presque personne, qui plus est il est plus aisé d’espionner deux personnes dans une rue que dans un espace clos on l’on peut être aperçu ! » Elle le sait mieux que personne elle qui espionne ceux qui l’entoure dès qu’elle le peut. Seul le fait qu’elle soit serveuse, et donc qu’elle fasse , pour eux, partie du décors lui à permis de ne pas être découverte. « Ici si quelqu’un nous écoute je le saurais croyez-moi. Dehors en revanche … il est trop simple de se cacher. »
Elle à envie de le secoue pour lui dire que c’est évident. Mais Sorrow réfrène ses pulsions car elle sait pertinemment qu’elles ne sont pas naturelles. Alors doucement elle ferme les yeux et inspire profondément. Lentement. Il faut se calmer. Etre insensible. Du moins est-ce sa nouvelle résolution. Mais celle-ci explose en un millions de morceaux lorsqu’elle entend Abraxas parler et elle lève un sourcil sarcastique. « Vous croyez ? Personnellement j’ai toujours pensé que les gens comme vous » - et par là elle entendait les mangemorts bien évidemment « avaient une légère tendance à la mégalomanie, la folie des grandeurs. Dans ce cas-là il parait plutôt évident que votre ami cherche à devenir plus puissant … même s’il est sans doute assez stupide pour croire que la puissance vient sans inconvénients … » Après tout devenir un monstre inhumain ne semblait pas le troubler … il fallait donc bien qu’il soit stupide pour cela pas vrai ?
Alors qu’elle écoute le jeune homme, Sorrow se penche en avant. Laisse doucement ses longs cheveux noirs de corbeaux effleurer la surface lisse de la table, une lueur à la fois sérieuse et sauvage dans ses immenses yeux bleus. « C’est vrai je ne vous aime pas. Mais ce n’est pas seulement parce que vous êtes un mangemort. J’ai une tendance naturelle à me méfier des gens qui viennent se mêler de mes affaires. Parce que généralement ils le font pour de mauvaises raisons et j’ai le plus grand mal du monde à m’en débarrasser. » Un souffle de menace se glisse doucement une nouvelle fois dans sa voix sans qu’elle arrive vraiment à le réfréner. Mais elle repense à Lucrezia, mangemort convaincue qui lui à tout de même tendue une main secourable et l’espace d’une seconde les traits de son visage s’adoucissent légèrement, laissant entrevoir la belle et confiante jeune femme qu’elle aurait pu être dans une autre vie. « Là encore vous avez raison. Tous les mangemorts ne se ressemblent pas c’est vrai. Mais je ne peux pas me permettre de prendre de risque en me trompant. Et puis peut importe pourquoi et comment vous avez rejoint les mangemorts vous avez une chose en commun qui ne varie jamais et qui fait que j’essaye tous de vous éviter. Vous êtes dangereux. » Et mieux que personne Sorrow sait qu’ils le sont tous. Sans exception.
« Le raisonner est inutile. J’ai déjà vu le regard qu’il avait sur le visage. Il est convaincu. Il ne lâchera pas le morceau. » Sorrow s’abstint de préciser qu’elle avait souvent vu se regard sur les traits de personnes qui étaient mortes peu après, engoncées dans leur décision au point de frôler la folie. Ce n’est pas à elle de dire cela à Abraxas. Il s’en rendra compte bien assez tôt … Soudain elle se fige. Le dos raide. De la colère au fond des yeux. Lui aussi s’accroche comme un chien à son os. Mais Sorrow ne veut pas lui dire. Ne lui dira jamais. Et si elle doit se débarrasser de lui pour garder son secret elle le fera aussi. Sorrow n’est pas naturellement violente. Non. Mais en revanche elle est prête à tout pour se protéger. Y compris à tuer. « Et pourquoi vous dirais-je son nom ? Il s’avère que cette personne est un ami très précieux. Et que je préfèrerais mourir que de le dénoncer » Semi-mensonge. Après tout Sorrow est bien prête à mourir pour protéger son secret. Seulement le grand méchant loup c’est elle et non pas une autre personne. Mais ça il n’a clairement pas besoin de le savoir !
Cette entrevue prenait une forme assez inattendue pour le jeune homme qui ne se doutait pas qu'il allait se retrouver dans un café, à parler avec une presque inconnue. Mais s'il voulait aider son ami Rodrigue, il se devait de passer par là. De plus, la sorcière qui lui faisait face, ne semblait pas être trop agressive dans son comportement ou bien même dans ces mots. Malgré quelques hésitations qu'eut le jeune homme, il entra avec dans le café pour en savoir un peu plus sur les intentions de son ami. La réflexion de Sorrow concernant le lieu choisit, semblait satisfaire Abraxas. Elle n'avait pas tort ! C'était bien plus facile de débusquer une personne qui les espionner dans un bar que dans une rue. Même quand celle-ci était déserte. S'installant alors à une table, les deux reprirent rapidement leur conversation, le jeune secrétaire exprimant, sans crainte, son ressentit. On lui disait souvent qu'un jour, le fait d'être autant honnête, allait lui attirer quelques ennuis, mais il savait se taire lorsqu'il le fallait. Sauf que personne n'eut l'occasion de le voir faire, tout simple comme bonjour. Il ne put s'empêcher d'émettre un léger rire en écoutant la jeune demoiselle parler de la folie des grandeurs qu'avaient les mangemorts. « Vous n'avez pas totalement tort. La plupart des gens qui trempent dans la magie noire, que ce soit mangemort ou autre, désirent du pouvoir, être connu. Mais, il ne faut pas confondre folie des grandeurs et ambitions. » Abraxas marqua une petite pause avant de reprendre son petit monologue. Bizarre non qu'il essaie de montrer une autre image des mangemorts ? Abraxas trouvait que les gens se faisaient que trop vite une idée sur eux, et parfois, leur idée paraissait bien loin de la réalité. « Nous avons tous plus ou moins une ambition ! Par exemple de faire en sorte que cette guerre se finisse ou bien encore d'être le directeur de quelque chose. Ce ne sont que des exemples bien sûr. La folie des grandeurs est un terme plus fort je pense. Comme par exemple devenir le maitre du monde ou bien encore être le plus grand sorcier du monde ou créer tout un tas de nouveaux sorts. Heureusement, la plupart des gens s'arrête à une simple ambition. » A travers ce petit discours, le jeune homme essayait également de convaincre la demoiselle qu'il n'était pas aussi mauvais qu'on pourrait le croire. Rod avait-il la folie des grandeurs ? Il semblerait que oui.
Un serveur vint alors à leur table pour prendre leur commande. Chose faîte, Abraxas fit une nouvelle fois son homme honnête en révélant un fait. Le secrétaire de la justice magique n'était pas dupe, il voyait bien que Sorrow ne la portait pas dans son coeur et dans d'un côté, il pouvait le comprendre. A sa place, il se méfierait aussi des mangemorts. Mais il devait percer ce bloc de glace qui les séparaient pour Rodrigue. Et qui sait, peut-être pour autre chose, la vie réservait bien des surprises ! Parfois de bonnes, d'autres fois de mauvaises. Il avait vu juste concernant l'impression qu'avait Sorrow pour lui. Même si le fait qu'elle lui avoua que c'était assez général, le rassura quelque peu dans sa quête pour découvrir la vérité sur les intentions de son ami. « Mais vous savez que je n'ai pas de mauvaises intentions. Je vous ai dis que je voulais venir en aide à Rodrigue et l'empêcher de commettre une énorme erreur. » Dit-il sur un ton assez neutre en haussant simplement les deux épaules. Abraxas ne put s'empêcher de sourire légèrement aux coins de ces lèvres, lorsque la demoiselle en face de lui, avoua qu'il avait encore raison. Cela faisait toujours plaisir d'entendre une personne qui dit que l'on a raison. Bref. « Tout le monde est dangereux vous savez ? Vous, moi, un enfant, un simple commerçant. Certains ont eu des circonstances dans leur vie qui font que les gens ont pu voir leur côté dangereux. » Petite pointe de philosophie, ce qui pouvait énerver plus d'un, mais parfois c'était le seul moyen de convaincre une personne, surtout lorsque celle-ci paraissait difficilement à convaincre. Maintenant l'objectif d'Abraxas était de découvrir la personne qui pouvait faire de son ami, un loup-garou. Une tâche qui semblait compliquée au premier abord. Mais rien n'arrêtait Abraxas, le jeune homme pouvant se montrer très persévérant lorsqu'il le désirait. « Qui ne tente a rien n'a rien ! Je le connais depuis de nombreuses années alors peut-être que j'arriverai à le raisonner. » En disant cela, le jeune blond savait aussi que son ami de longue date, avait bien changer ces dernières années et que ce n'était plus le jeune homme qu'il avait connu à Poudlard. Alors il allait devoir faire en sorte de découvrir la personne que Rodrigue voulait pour son changement. « Pourquoi ? Peut-être parce que je pourrais l'aider à se protéger contre Rodrigue. Comme vous l'avez dis, rien ne peut le raisonner. Ce qui veut dire que pour l'arrêter, cela ne sera pas si simple. Votre "ami précieux" court un très grave danger. » Abraxas but une gorgée de café avant de reprendre la parole. « C'est très noble de votre part de vouloir couvrir votre ami, mais en faisant ça, vous lui faites courir un danger. Vous vous en rendez bien compte ? » Il finit alors son café et reposa sa petite tasse café. La convaincre ne semblait pas être facile mais il trouverait le moyen pour qu'elle lui dise le nom. Même si pour cela, il doit utiliser la force. En dernier recours. « Et sinon, vous avez connu Rodrigue comment ? » Une question qui intéressait le jeune secrétaire, mais cette question avait pour objectif d'installer une relation plus amicale entre les deux personnes. Enfin un peu moins qu'amicale mais quelque chose qui s'y rapprochait.
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Sorrow et Abraxas
Intéressant. Complexe. Ce sont les mots qui viennent directement s’implanter dans l’esprit de Sorrow lorsqu’elle regarde Abraxas. Elle ne sait pas s’il est inconscient, fou ou exceptionnel. Peut-être tout cela à la fois d’ailleurs. Après tout elle n’en sait rien. Elle ne le connait pas. Et Sorrow n’a pas envie de le connaitre d’ailleurs. Peut-être aurait-elle voulu s’il ne portait pas la marque … ou si son ami ne l’avait pas menacé. Si elle n’avait pas eu de secrets à garder … tellement de si. De peut-être. Au final il ne reste que l’absolue vérité. Peu importe qu’il semble inoffensif ou fascinant. Peu importe qu’il soit le seul mangemort qu’elle est rencontrée dont l’humanité semble prédominer sur tout le reste. Elle ne peut pas s’approcher de lui.
Car pour Sorrow cet homme est un poison …
Capable de la détruire sans même le vouloir ! Il suffirait qu’il ouvre un peu trop grand la bouche et tous les rêves de Sorrow s’évanouiraient. Même ceux auxquels elle songe dans le secret de ses nuits sans oser souhaiter qu’ils se réalisent. Alors même si elle na plus franchement envie elle se doit de rester prudente. Elle ne peut pas se permettre de se faire prendre. Elle marche sur le fil d’une aiguille Sorrow et au moindre souffle elle tombera. C’est épuisant. Et Sorrow est fatiguée. Fatiguée de se battre alors qu’elle sait qu’elle à déjà perdue. Fatiguée d’exister dans un monde qui ne veut pas d’elle et la rejette uniquement pour quelque chose dont elle n’est pas responsable. Elle n’a jamais voulu être louve. Être cette abomination.
Mais cela ne compte pour personne. Et plus que jamais Sorrow à peur que cette information devienne publique. Parce que désormais elle à des gens auxquels elle tient. Elle n’aurait pas du s’attacher certes. Mais c’est arrivé. Et elle ne veut pas les perdre. Emplie d’une volonté nouvelle la jeune femme se redresse et plante ses yeux dans ceux du mangemort. Hausse lentement les épaules, un sourire à la fois douloureux et ironique sur ses lèvres froides. » Je ne saurais le dire pour être franche. Après tout je n’ai jamais eu ni l’un ni l’autre. Vous êtes surement plus qualifié pour répondre sur ce point précis » Semi-vérité soulignée par une délicate insulte. Certes Sorrow n’a jamais été ni ambitieuse ou avide de pouvoir. D’abord parce qu’elle avait été trop jeune. Trop innocente. Ensuite parce qu’elle avait goûté le revers le plus tranchant de la médaille en devenant louve. La puissance était agréable. Mais elle coutait bien plus que ce qu’elle donnait…
« Oui mais il ne s’agit pas de savoir si oui ou non vous avez de mauvaises intentions. Après tout les gens peuvent mal agir pour de bonnes raison. C’est une question de confiance. Et malgré toutes vos bonnes intentions je ne vous fait pas confiance. Ne le prenez pas mal mais c’est ainsi. Voila tout. » De nouveau ce haussement d’épaule dédaigneux. Elle est franche Sorrow. Peut-être même un peu trop. Mais depuis le début il ne cesse de l’être alors pourquoi ne pas lui assener quelques vérités brutales en espérant le faire taire dans le meilleur des cas ou peut-être même le faire fuir ? Il y a certes très peu de chances que cela arrive mais après tout … qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ? Alors Sorrow se rencogne doucement dans sa chaise, un demi-sourire sur ses lèvres pâles, une lueur de défi au fond de ses grands yeux bleus. « Encore une fois vous avez tout à fait raison. Tout le monde est dangereux. Et c’est pourquoi je me méfie de tout le monde. Et vous devriez en faire autant … si je pense pouvoir affirmer que vu les milieux auxquels vous vous mêlez … vous serez très vite mort. »
Sa voix est froide en disant cela. Presque sans expression. Elle titille. Le taquine. Attends de voir avec délectation comment il va réagir. Comme un prédateur jouant avec sa proie … une réminiscence de sa nature lupine peut-être ? "Peut-être y arriverez-vous mais j’en doute il avait l’air très … déterminé. » C’était le moins que l’on puisse dire. D’ailleurs obsessionnel aurait été un meilleur choix de mots en vérité. Sorrow penche la tête sur le côté. » Ne vous inquiétez pas pour mon ami. Je suis capable de le protéger et je l’informerais de tout ce qu’il vient de se passer … mais je ne fait pas dans le secret de polichinelle et je ne trahirais pas sa confiance. Il serait bien plus en danger si d’autres personnes savaient ce qu’il était. » ELLE serait beaucoup plus en danger si elle disait la vérité à Abraxas. Alors elle devait l’éviter … pas vrai ? Sorrow secoue la tête et saisit la perche qu’il lui tend en changeant de conversation. « Je le connais uniquement depuis qu’il est venu me menacer heureusement ! Et vous depuis quand êtes vous son ami ? Vous semblez assez … dissemblables après tout ! »
Surprenante jeune femme qui se trouvait en face du blond. Pas d'ambition ? Abraxas n'en croyait pas un mot. D'ailleurs, il ne put s'empêcher d'émettre un petit rictus. Tout le monde avait une ambition, petite ou grande, qu'importe. « Vous n'avez jamais eu d'ambition ? Vous me faîtes marcher là. Vous ne rêvez pas d'une seule chose ? Vous ne désirez rien du tout ? » De l'étonnement pouvait se lire dans le ton que prit Abraxas pour poser ces deux petites questions. Il ne cherchait pas à la piéger en essayant d'en apprendre d'avantage sur elle. Non, cela relevait plus de la curiosité. Mais méfiance était le maître-mot de la demoiselle qui le fit correctement comprendre au secrétaire. Ce qui voulait dire que lui soutirer des informations concernant Rodrigue n'allait pas être simple. Tout ce qu'il savait pour l'heure, c'était qu'il voulait se transformer en monstre. Pas si maigre que ça comme information mais Abraxas voulait en savoir un peu plus quand même, pour pouvoir aider son ami. Une question de confiance .. Le jeune Pilliwickle pouvait se reconnaitre dans les paroles de Sorrow. Il était comme elle concernant la confiance. Et il ne manqua pas de le souligner. Comme pour la prévenir. « La confiance se gagne ! C'est ce que je dis souvent aux gens. Donc je vous comprends et je ne le prends pas personnellement. » Abraxas venait de prendre un ton assez léger pour dire cette phrase, montrant qu'il ne comptait pas s'énerver parce que la demoiselle ne voulait pas être plus parlante qu'elle ne l'était. La violence pouvait s'avérer être utile, dans certains cas seulement selon le secrétaire. Sans le vouloir, les deux personnes semblaient en apprendre d'avantage l'un sur l'autre. Que ce soit du côté d'Abraxas ou bien de celui de Sorrow. Car le jeune blond en apprenait un peu plus à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Comme là, elle venait de confirmer les pensées d'Abra comme quoi elle était très méfiante. D'ailleurs la fin de sa phrase fit légèrement rire le secrétaire. Elle jugeait peut-être aussi un peu trop vite une personne à ce qu'il pouvait en voir, ou plutôt entendre. « Mais qui vous dit que je ne suis pas méfiant envers tout le monde ? Ce n'est pas parce que je suis là avec vous en train de parler que je ne me méfie pas de vous. Contrairement à vous et à la plupart des gens, je n'aime pas montrer ma méfiance. » Et il s'arrêta là pour ne pas expliquer le pourquoi du comment. Il préférait se méfier sans le montrer pour mettre en confiance la personne avec qui il parle. Et cela conduisait souvent à un excès de confiance, ce qui donna un avantage à Abraxas. Une belle stratégie n'est-ce pas ? Le jeune Pilliwickle aimait tromper ces adversaires !
Bien que ces belles paroles semblassent divertir le jeune homme, celui-ci revint assez rapidement au sujet qui l'avait amené à croiser le chemin de Sorrow : Rodrigue. Maintenant qu'il savait qu'il voulait se faire mordre par un loup-garou pour devenir comme eux, il comptait agir. Bien que la demoiselle ne paraissait pas être convaincue que le blond réussisse. Compréhensible mais il fallait essayer malgré tout ! Bien sûr, Abraxas avait des doutes sur la réussite de sa tâche. « Je suis tout aussi déterminé que lui ! » Répliqua-t-il avant d'en vouloir un peu plus sur l'ami de Sorrow. Un ami invisible aux yeux du secrétaire qui ne savait rien sur lui. Et pour cause, la jeune femme ne se montrait pas bavarde à son sujet. D'ailleurs l'absence de dires faisait naître quelques interrogations dans l'esprit d'Abraxas. « Serez-vous capable de protéger votre ami contre quelques rafleurs ? Ou bien quelques mangemorts ? Moi je pourrais lui venir en aide étant un mangemort. J'ai plus de marge de manoeuvre que vous je pense. C'est un sentiment très noble de vouloir ne pas trahir ces amis, mais parfois, c'est nécessaire pour leur bien. » De belles paroles encore une fois, mais celles-ci ne semblaient guère avoir d'effet. Alors autant retenter sa chance plus tard, lorsqu'un minimum de confiance se sera installée entre eux. Et pour se faire, Abraxas changea quelque peu de sujet, s'intéressant alors à la rencontre de la demoiselle avec Rodrigue. Une rencontre assez originale, il devait l'avouer. « Une rencontre dont vous vous serez bien passée je suppose ? » Demanda-t-il en rigolant légèrement avant de se mettre à parler de sa propre rencontre avec le mangemort. Petit retour dans le passé pour Abraxas, un retour qui lui faisait mal lorsqu'on savait ce qu'était devenu Rodrigue. « J'ai connu Rodrigue lorsque nous étions à Poudlard. On est devenu ami assez rapidement mais notre relation s'est dégradée lorsqu'il a rejoint les rangs du Lord. Moi je n'avais pas encore décidé de faire partit des mangemorts. Jusqu'à ce qu'on m'annonce que les insurgés ont tué mon père pour un crime qu'il n'avait pas commis. Ils ont tué un innocent. » Bien sûr, il savait très bien que c'était les mangemorts qui avaient fait le coup mais il ne voulait pas dévoiler cette vérité. « A partir de là, j'ai retrouvé Rodrigue et notre amitié même si celle-ci ne semblait plus pareille. Il a plongé dans la folie, petit à petit, et maintenant, j'essaie de retrouver l'ancien Rodrigue. Vous comprenez pourquoi je veux savoir tout ce qu'il faut savoir sur cette histoire de loup-garou et que Rodrigue veut en devenir un ! » Dit-il en soupirant légèrement. Peut-être qu'en dévoilant une partie de son histoire, elle allait défaire certaines de ces barrières et être plus confiante envers le secrétaire de la justice magique.
When I was younger so much younger than today, I never needed any help, not in any way
Sorrow et Abraxas
Ce qu’elle désire ? Sorrow sait bien qu’elle ne peut l’avoir. Qu’elle ne l’aura jamais. Redevenir normale est impossible pour elle. Retrouver sa vie d’avant n’est même plus quelque chose qu’elle peut espérer. Elle est une louve-garou et ce seul état de fait suffit à la condamner à une vie de misère et d’errance. Elle le sait parfaitement. Bien sûr la jeune femme ne l’accepte pas vraiment. Mais elle n’a pas le choix. Rêver de quelque chose qu’elle ne pourra jamais atteindre fait bien plus de mal que de bien. Espérer n’est que souffrance quand le monde entier vous rejette . Et c’est ce qui se passe pour elle. Bien sûr elle pourrait commencer une nouvelle vie dans le monde Moldu. Là-bas nul ne penserait jamais qu’elle pouvait être une louve-garou. Mais Sorrow s’en savait incapable. Le monde magique était ancré en elle. Partir l’aurait trop détruite pour qu’elle s’y risque.
Un sourire pâle se peint sur ses lèvres. Il semble qu’Abraxas fasse trop rapidement des amalgames et elle tient à lui signaler. « Désirer quelque chose ce n’est pas forcément être ambitieux. L’ambition c’est mettre tout en œuvre pour atteindre ce que l’on désire. Mais on peut désirer quelque chose sans faire rien pour l’obtenir. » Nuances, nuances. Certains pourrait croire qu’elle joue sur les mots mais ce n’est pas le cas. Le monde entier est uniquement fait de nuances aussi destructrices que cachées. Et ceux qui ne les comprennent pas ou refusent de les accepter sont les premiers à mourir. Si Sorrow vit encore c’est donc bien qu’elle à appris à les déceler du mieux qu’elle à pu. Et bien sûr à les utiliser contre les autres …
Elle se cale en arrière contre sa chaise. Soupire. Laisse ses doigts jouer avec une de ses longues brunes en se rappelant du temps ou elles étaient blondes et ou elle-même était innocente. Il y a bien longtemps donc. Sorrow lève sa tasse jusqu’à ses lèvres et avale une gorgée. Reprend. « Qui plus est il n’y aucun intérêt à se battre pour quelque chose d’impossible. Et ce dont je rêve est impossible. De fait puisque je n’essaye pas de réaliser ce désir je n’ai aucune ambition. » Et puisque nul ne l’acceptera jamais en tant que louve il ne lui reste qu’a mentir et à se cacher. Sorrow se demande tout de même pourquoi elle relève tant d’elle-même au jeune homme. Elle ne devrait pas. C’est le meilleur moyen de lui communiquer des informations qui devraient rester secrètes. Mais à son corps défendant elle se retrouver entrainer dans cette conversation. Il est intelligent. Intéressant. Et Sorrow ne croise que peu de gens de cet acabit. Elle hoche la tête à sa phrase suivante. N’ajoute rien.
Au moins il est assez intelligent pour ne pas accorder sa confiance à n’importe qui et accepter qu’elle en fasse autant. C’est déjà mieux que rien en un sens. Mais elle ne dira jamais rien. Ni sur son secret. Ni sur sa vie. Sorrow à appris à garder sa bouche fermée. Elle hausse les épaules doucement. Regarde l’homme. « Vous n’êtes pas assez méfiant. Vous ne mentez pas. » Une affirmation. Car oui avec les inconnus Sorrow ponctue ses phrases de mensonges et de faux-semblants, à la fois pour ne pas les froisser mais également parce qu’elle sait que chaque mot qui sort de sa bouche peut être rapporté et déformée. Alors Sorrow ment effrontément, un sourire sur le visage et du mépris dans ses grands yeux bleus. C’est tellement plus simple de cette façon. De toute façon personne ne veut vraiment entendre la vérité. Ils veulent juste entendre ce qui leur plait.
Un sourire presque doux se dessine sur le visage de Sorrow et brusquement elle à l’air calme. Apaisée. Bien loin de la personne dure et froide qu’elle est habituellement. « Si personne ne sait ou il est, qui il est, personne ne peut le trouver. Et alors il n’est pas en danger. » Mensonge encore puisque Rodrigue sait parfaitement qui elle est. Elle secoue la tête. « De toute façon ce n’est pas votre problème. Si vous voulez aider contentez vous de vous charger de Rodrigue. Ce sera déjà une bonne chose ! » Un peu plus sèche que ce qu’elle voulait être. Simplement Sorrow ne veut plus de questions sur ce sujet. Trop dangereux. Trop glissant. Alors au lieu elle rechange de sujet doucement. « Effectivement j’aurais préféré que cette rencontre n’ai jamais lieu je dois bien l’admettre ! » Et puis il commence à raconter et Sorrow se tait. Ecoute attentivement.
Au fur et à mesure du récit elle se sent désolé pour lui. Elle ne commente pas son opinion sur les insurgés. Elle n’est pas d’accord mais elle ne commentera pas. Il n’a pas besoin de savoir. Qui plus est il existe des fous dans les deux camps et son histoire est tout à fait crédible. Sorrow hausse les épaules. « Oui je comprends. Bien sûr que je comprends. Mais peut-être serait-il plus simple de le laisser se débrouiller … après tout il pourrait très bien vous entrainer dans sa chute pas vrai ? Parfois il faut juste reconnaitre qu’il n’y a plus rien à faire. » Et pour Sorrow quand un homme veut volontairement devenir un loup-garou il n’y a VRAIMENT plus rien à faire.
Un mot n'avait pas qu'une seule définition. Un mot comportait la définition que l'on pouvait retrouver dans un livre, mais aussi celle que les gens lui donnait. Pour Sorrow, le désir semblait être à la base de l'ambition ainsi que de la folie des grandeurs. Elle n'avait pas tort, Abraxas devait l'avouer. Mais elle n'avait pas totalement raison pour autant. Il y avait un point qui semblait contredire sa théorie. Et le jeune homme ne manqua pas de le souligner, n'aimant guère rester sur un échec. Oui monsieur aimait avoir le dernier mot dans une conversation, surtout lorsque celle-ci paraissait philosophique. « Vous n'avez pas tort, aucun intérêt de se battre pour quelque chose d'impossible. Mais vous avez tort sur le fait que vous n'ayez aucune ambition. Je reprend vos mots, l'ambition c'est mettre tout en oeuvre pour atteindre ce que l'on désire. Et l'on désire tous vivre n'est-ce pas ? Alors j'en conclue que vivre est une ambition. » Petit sourire aux coins des lèvres. Bien que ces joutes verbales avaient son charme, cela n'était pas vraiment le sujet principal que le jeune homme voulait aborder avec la demoiselle. Même si c'était un bon moyen de lui montrer qu'il n'était pas un simple et bête mangemort qui n'avait pas assez de cervelles pour suivre aveuglement le Lord dans sa croisade pour le pouvoir absolu. « Je ne mens pas ? Qu'est-ce qui vous prouve que tout ce que j'ai pu dire état vrai ? Pas grand chose. » Dernière petite parenthèse avant de parler, enfin de Rodrigue, plus en profondeur.
Au stade où en était Abraxas, il savait que son vieil ami de Poudlard voulait se transformer en loup-garou et qu'il faisait chanter Sorrow pour qu'elle lui dise une connaissance qui pourrait réaliser son souhait. Autant dire que cela n'avait rien de bien réjouissant. La mission du jeune secrétaire ? Essayer d'arrêter Rodrigue dans sa folie et aussi essayer de sauver la personne qui paraissait être un loup-garou. Il ne voulait nullement du mal à cette fameuse personne, simplement l'aider et la protéger de Rodrigue. Malheureusement, la demoiselle avait toujours une parade pour arriver à justifier le fait qu'elle ne veuille pas dénoncer son ami. Compréhensible dans un sens, l'amitié était un lien assez fort, surtout aujourd'hui avec ces heures si sombres. « Sauf que comme vous l'avez dit précédemment, Rodrigue semble déterminé et j'ai bien peur qu'il réussisse à obtenir le nom de votre ami. Il a des moyens de persuasions qui peuvent s'avérer efficace vous savez ? » Haussant un sourcil, il reprit. « Vous l'avez dis vous même, il y a très peu de chance que j'arrive à le persuader que tout cela n'est que folie. Alors cela va devenir mon problème, croyez moi. » Pas besoin de trop s'attarder sur ce sujet pour le moment. Si Sorrow ne désirait pas lui dire des informations sur son ami, elle le ferrait peut-être plus tard. Il pourrait la torturer certes, mais Abraxas préférait laisser ce moyen dans le placard. Surtout qu'il n'avait pas l'envie de la torturer, préférant user de la parole. Lui racontant alors sa rencontre avec Rodrigue, il voulait surtout mettre en avant la relation profonde qu'ils avaient à l'époque de Poudlard. Sorrow n'avait pas tort sur la possibilité que le jeune blond soit entrainé dans la chute de Rodrigue. Mais il en valait la peine, c'était son ami. Même si cette guerre, toute cette magie noire semblait bafouer certains principes, Abraxas continuait à croire en eux. « Je prend le risque. Après tout, que serait la vie sans quelques risques n'est-ce pas ? Et puis vous aussi vous faites pareil. Vous allez certainement tomber avec votre ami dans cette histoire. » L'espoir faisait vivre selon un dicton moldus, peut-être bien que c'était vrai chez le jeune secrétaire. Il avait de l'espoir, l'espoir d'aider son ami, l'espoir de pouvoir réparer ces erreurs, celui également de pouvoir aider à mettre fin à cette guerre. « Votre ami ? Il a de la famille ? Je demande car elle pourrait courir un danger si Rodrigue le sait ! » S'il ne pouvait savoir l'identité de cette personne, autant aider Sorrow à le protéger entièrement.
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Sorrow et Abraxas
Sorrow sourit doucement. Presque relaxée. Etrange pour elle de se sentir dans cet état. Surtout avec un inconnu. Mangemort de surcroit. Ami d’un homme qui l’avait menacée. A croire que visiblement il y avait quelque chose qui ne va pas chez elle. Ou peut-être est-ce simplement aussi parce que cela fait longtemps qu’elle ne fréquente plus personne. Ada est le seul être proche à son cœur. Il y a ensuite bien Emrys et Lavande mais ils sont avant tout des fugitifs en fuite que Sorrow ne peut espérer approcher. Elle n’a donc plus énormément de personne avec qui parler. Et encore moins de personnes intelligentes puisque de toute évidence les ivrognes de son bar ne comptent pas. Elle hausse les épaules lentement. Autant arrêter de penser à des choses futiles et se reconcentrer sur la conversation. Enfin du moins si elle y arrive. Mais ce n’est pas gagné d’avance.
« La majorité des gens ne se battent pour vivre. Ils considèrent cela comme acquis en réalité. » Sa tête penche sur le côté. « Et quand au désir de vivre … » de nouveau elle hausse les épaules. Ne commente pas réellement. Mais en tant que louve elle s’est parfois demander si tout cela en valait la peine. Et puis depuis sa rencontre avec Ada elle avait changée d’avis. Ada lui avait apporté espoir et force. Plus que n’importe qui d’autre. Au point que Sorrow se sent désormais assez forte pour mener une vie normale. Seulement tous ses espoirs ont été rompus lorsque Rodrigue s’est amenée devant elle en lui disant qu’il savait tout. Qu’il voulait qu’elle la transforme. A ce moment-là elle savait qu’il n’y aurait plus de retour en arrière. Sorrow s’étire lentement en arrière. Soupire, un soupçon de tristesse au cœur de ses grands yeux bleus. Elle est fatiguée. Si fatiguée. Mais elle ne peut ni fuir ni se battre … alors que lui reste-t-il comme possibilité ?
Pas grand-chose. Définitivement. Soudain elle regarde Abraxas droit dans les yeux. Soudainement décidée. Du moins autant qu’elle peut l’être alors que ses mains tremblent. Elle à besoin de lui certes mais elle peut également faire en sorte que cela soit avantageux pour elle. « Parfait. Vous voulez savoir le nom de mon ami ? Vous voulez le protéger ? Très bien alors je vais vous le dire. » Elle marque une pause. Comme pour ménager le suspens avant d’asséner sa réponse. Les secondes semblent soudain s’allonger. Trainer dans l’air. Lentement. Doucement. « Mais uniquement à une condition. Passez un Serment Inviolable » C’est dit. C’est fait. Sorrow ne peut faire confiance à personne. Pas à moins d’avoir de garanties. Et quelle meilleure garantie que de passer un serment inviolable ? Là et seulement là son secret sera parfaitement en sécurité. C’est un ultimatum sans aucun doute. Et Abraxas va surement partir. Fuir cette responsabilité puisqu’un serment inviolable possède de graves conséquences.
Alors qu’il parte et la laisse tranquille ou qu’il accepte. Sorrow est finalement gagnante. Elle lève un sourcil. Presque dédaigneuse. « La vie sans risque est une bonne vie. Une vie tranquille. Une vie heureuse. Je ne prends pas de risque parce que j’en ai envie. Je prends des risques parce que je n’ai pas d’autres choix. » Sans doute va-t-il penser que cet ami qu’elle à inventé l’a également menacé. Mais elle s’en moque puisque bientôt tout sera fini. Qu’il accepte ou qu’il s’en aille. Des fourmillements remontent le long des bras de Sorrow. Nerveuse quelque part. Elle ne comprend pas pourquoi. Il y a deux heures elle était prête à se battre contre Rodrigue seule. Désormais il lui semblait impossible d’y arriver sans Abraxas. C’est épuisant. Fatiguant. Elle secoue la tête lentement. Laisse ses mèches effleurer la table. Soupire.
« Pas de famille ne vous inquiétez pas. Mon ami est seul et très capable de se débrouiller tout seul ». Elle fait un léger signe une serveuse. Se retourne. « Maintenant dites-moi votre décision. Sinon partez s’il vous plait. » Polie réellement depuis la première fois depuis leur rencontre. Sans doute le signe le plus flagrant de sa nervosité. Inquiète finalement de devoir se retrouver encore une fois seule à lutter contre ennemi qu’elle ne peut vaincre.
Plus cette conversation avançait, plus le jeune homme appréciait la demoiselle qui lui faisait face. Et pour cause, celle-ci semblait avoir réponse à tout, ou presque dirons-nous. Ce n'était pas donné à tout le monde ce talent de pouvoir répondre à une personne par les mots. Les trois-quarts des gens que croisaient Abraxas se seraient énervés au bout de deux minutes, ne comprenant qu'un tiers de ce qu'il racontait. Ce qui n'était en rien le cas de Sorrow. Bien qu'il appréciât cette joute verbale, le secrétaire à la justice magique n'avait pas le temps nécessaire pour ce divertissement, préférant se plonger dans le vif du sujet : Rodrigue. Ou plutôt pour l'heure, l'ami de la demoiselle qui pourrait aider, pas consciemment, Rodrigue à devenir un loup-garou. Malheureusement, un petit problème semblait éloigner le jeune blond de l'identité de cette personne. Petit ou plutôt gros problème. Car un serment inviolable n'était pas une chose à prendre à la légère. Abraxas en avait entendu parlé, il y avait de cela quelques années, mais n'en avait jamais fait un. En même temps, il fallait être fou pour en faire. Alors oui, en écoutant la proposition de Sorrow, Abraxas haussa un sourcil, assez surpris que la demoiselle lui propose un tel marché. Qui était cet ami pour qu'un serment inviolable soit mis dans la conversation ? Ceci intriguait fortement le jeune homme qui ne savait plus trop quoi faire. Il faisait face à une impasse, ou plutôt à un choix difficile.
Pendant le temps de réflexion que s'accorda Abraxas, les deux parlèrent de la notion du risque dans la vie d'un être humain. Et là encore, une opposition de point de vue se fit voir. Le blond paraissait être plutôt pour à prendre des risques dans sa vie, contrairement à Sorrow, qui elle, était forcée d'en prendre. « Une question de point de vue. A vrai dire, la vie n'est qu'une question de point de vue. Personnellement je trouverai ma vie ennuyante sans un goût de risque. Mais après tout, certaines personnes aiment leur petit quotidien et calme que la vie leur offre. » Dit-il sur un ton assez neutre, haussant alors les épaules. Revenant alors à ce fameux ami de la demoiselle, Abraxas voulait en savoir un peu plus sur cette personne, n'obtenant pas de détails bien signifiant. Aucune famille, ce qui était un atout dans cette époque de guerre. Mais à long terme, une souffrance aux yeux du jeune secrétaire. Il fallait croire qu'au final, le serment inviolable paraissait être la seule alternative pour savoir le nom de l'ami de Sorrow. Mais est-ce que Rodrigue en valait la peine ? Car c'était pour lui qu'il faisait ça. N'y avait-il pas une autre option qui s'offrait au jeune homme ? La torture ? Cela ne marcherait pas sur la demoiselle et il perdrait que trop de temps. Soupirant un peu, il essaya de gagner du temps pour se donner réflexion au choix qui lui faisait face. « N'empêche, vous n'avez pas froid aux yeux de demander de faire un serment inviolable à un mangemort. » Cette phrase semblait amuser Abraxas vu qu'il en rigola légèrement à la fin. Mais au fond de lui, il n'en rigolait pas tant. Il n'avait guère envie de mourir ainsi. S'il acceptait cette proposition, le jeune homme allait devoir se la jouer fin stratège. « Si je résume bien, je dois faire un serment inviolable en m'engageant à protéger votre ami de Rodrigue n'est-ce ? » Il voulait être sûr d'avoir bien compris les termes de ce marché. Par contre un détail échappait encore à Abraxas sur ce fameux serment. « Si j'ai bien compris notre accord, je veux bien faire votre serment inviolable. Mais un serment inviolable se fait avec un témoin. Alors pour l'instant, nous avons un problème, je crois bien .. » Ce n'était qu'une simple remarque, mais celle-ci allait peut-être pouvoir tourner à son avantage si Abraxas se la jouait finement. Il attendait avant la réponse de la demoiselle avant d'adopter sa stratégie.
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