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sujet; Impasse du tisseur : Aurais-je ma dose ce soir? |
HERO • we saved the world June Winchester | La pique concernant les autres directeurs de maison fit sourire June. Peut-être que c’était le cas, en effet, mais Snape avait toujours trop ardemment défendu sa maison même quand celle-ci était en tort. Elle ne savait pas si c’était la Gryffondor qui parlait en soutien à sa précédente maison ou la rancœur qui l’habitait lorsqu’elle songeait au maître de maison. Lorsque la jeune femme répondit à ses interrogations, un seul nom lui vint en tête : Lestrange. Il n’y avait pas trente-six familles qui étaient liées au Malfoy et à part eux, elle ne voyait personne d’autre. Elle scruta plus attentivement son visage et elle eut un mouvement de recul imperceptible. Comment avait-elle pu l’oublier ? Lestrange, ce nom qui sifflait à ses oreilles comme une grande menace. Lestrange. Elle se souvenait dans sa cellule qu’on était venu lui parler d’une Lestrange. Elle la regarda boire une autre gorgée de son thé et manger un gâteau.
« Je… » Commença-t-elle avant de s’interrompre instantanément. Elle avait senti une nouvelle odeur dans la maison et une odeur qu’elle ne connaissait que trop bien. « Guenièvre, que faites-vous ici ? Le Maître vous envoie je présume ? » Sa nuque se raidit et elle savait d’ores et déjà qu’ils allaient avoir une longue discussion après le départ de Guenièvre Lestrange. June se tourna vers son maître et le visage le plus neutre possible le laissa s’approcher d’elle d’une démarche menaçante pointant sa baguette sur elle. Ah comme il était facile de proférer des menaces avec ce bout de bois ! « As-tu cru que la visite était pour toi rebut ? » La rouquine tressaillit au mot rebut si vite craché. Ils avaient perdu le droit d’avoir un prénom à en croire tous les serviteurs de face de serpent. Elle fit taire le loup qui grondait en elle et décida de garder la bouche fermée. Se montrer insolente devant témoin n’était pas bon pour elle puisque ça voulait obligatoirement dire punition instantanée. Et vu que désormais la douleur ne lui était pas inconnue, elle préférait éviter.
« Nocturna Tormenti. » Une lumière toucha son visage et elle serra le poing. Elle se mordit l’intérieur de la joue. Ne pas répondre, se répétait-elle sans cesse. Il venait juste de lui balancer à la figure un sort dont elle ignorait totalement les effets. Même si les mots latins qu’il avait employés lui donnaient un bel indice. « Puis-je savoir pourquoi je n'ai pas été prévenu de l'arrivée de Mademoiselle Lestrange ? » La voix de son maître claqua une énième fois et June redressa la tête, plantant son regard dans le sien. « Il me semblait vous avoir entendu dire que vous vous rendiez à Poudlard. » June haussa les épaules. « Vous pensant absent, je n’ai pas essayé de vous chercher. » Elle savait que cette excuse ne suffirait pas au Maître des Potions. De toute façon, rien ne lui semblait convenable à cet homme et il prenait un malin plaisir à lui en faire voir de toutes les couleurs alors un peu plus ou un peu moins, June s’en moquait un peu. Elle se risquait à un autre mensonge tout en sachant que c’était peine perdue.
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| Au fond nous étions tous les même à protéger nos “maisons” et nos Directeurs. Peu importait la façon dont nous avions vécu nos années à Poudlard, la lutte entre maisons en faisait toujours partie. Mais cette saine compétition était bien loin de ce qui se jouait à présent. La guerre faisait chaque jour son lot de veuves, d’orphelins et de rebuts. Je les voyaient tous défiler une fois leur entrainement terminé. Ils passaient sur mon estrade soigneusement préparée afin d’être vendus aux plus offrants. Considéré au mieux comme des animaux face aux sorciers les plus avides mon rôle était de préparer toute cette mascarade. Une foire, rien de plus. Je voyais dans le regard de la jeune femme qu’elle comprenait, enfin, qui elle avait en face d’elle. J’avais l’impression qu’elle n’aurait pas été si “accueillante” si elle avait su. Le jour de sa vente je ne m’étais pas cachée d’elle, elle avait vu mon visage, connu mon nom mais son esprit avait préféré l’effacer ce que je pouvais comprendre. Elle allait énoncer mon nom lorsqu’une voix bien connue précédée d’un bruit de pas, discret mais franc nous parvint. Je reposais ma tasse tranquillement tout en lui répondant tout aussi calmement. Bonsoir Professeur, vous présumez bien. Oui, le maître avait parfois bon dos. Dire que je n’étais pas surprise de le voir ici, alors qu’il était sensé être à Poudlard, aurait été faux, mais je conservais un regard neutre et un éternel sourire aux lèvres. J’étais curieuse de connaître les raisons qu’avait June de me cacher la présence de son maître. Après tout elle se serait débarrassé de moi bien plus vite alors pourquoi avait-elle décidé de faire tarder notre rencontre? Peut-être espérait elle que je quitte l’endroit lorsqu’elle m’avait annoncé son absence? C’était mal me connaître mais je ne pouvais lui jeter la pierre puisqu’elle ne connaissait même pas mon nom. J’observais Severus qui la menaçait de sa baguette. Je ne laissais échappé aucune trace de sentiment lorsqu’il lui jeta un sort qui touchait la jeune femme en plein visage... Assez proche, je parvenais à entendre les murmures du Professeur de potion. Du latin, nocturne et tourment... il devait s’agir des cauchemars. Je retenais ce sortilège comme je retenais tout ce que le Directeur de Poudlard avait à m’apprendre, même malgré lui. J’écoutais, avec un certain amusement, la réponse de la rousse. Je prenais une gorgée de thé avant d’ajouter avec le sourire. Votre rebut s’est montrée fort polie et elle m’a fait patienter comme il se devait. Oui, je prenais sa défense malgré des sentiments mitigé de ma part envers elle. Pourquoi? Parce que j’étais la douce et fragile Cedrella. Parce que malgré mon poste au ministère et mon nom ma réputation n’était pas entièrement négative, nombre de rebuts “m’appréciaient” au sens large du terme bien entendu. Je reposais la tasse avant de me lever et d’ôter un pli invisible de ma robe de sorcier. Je vous remercie d’ailleurs pour ces gâteaux délicieux et ce thé fort agréable miss Winchester, votre choix fut judicieux. Concernant le choix du thé tout du moins. Je me retournais vers Severus la laissant à loisir pénétrer mon esprit que je cloisonnais toujours avec soin. Le laissant découvrir ce que je souhaitais et non pour assouvir sa curiosité. Oui, il m’avait enseigné l’art de protéger mon esprit mais il aimait s’y introduire de temps à autre afin d’être certain de la bonne mise en oeuvre de ses leçons. |
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HERO • we saved the world June Winchester | June savait qu’une fois la jeune femme partie, elle allait se prendre une avalanche de reproches dans la tête et qu’elle n’allait rien pouvoir dire ou faire puisqu’elle savait qu’elle était en tort. Elle savait qu’elle devait se calmer avec le professeur Snape pour sa propre survie, mais qu’y pouvait-elle ? Elle ne digérait pas sa situation actuelle, pas plus que lui apparemment. Ils continueraient à s’envoyer des remarques à la figure aussi longtemps que cette situation continuera ou jusqu’à ce qu’il accepte de la laisser aller dehors. Elle ne pouvait pas s’enfuir, elle le savait maintenant alors elle n’irait pas bien loin, mais elle avait besoin de sentir le soleil sur sa peau et le vent dans sa cheveux (pour les odeurs, on repassera, Londres n’est pas réputée pour sentir très bon et ses sens de louve lui avaient toujours confirmé que c’était le cas). À la laisser dans cette maison à longueur de temps, ça n’était pas bon pour elle comme pour lui. Elle reporta son attention sur la jeune Lestrange lorsque celle-ci prit sa défense. C’était pour le moins inattendu de sa part. Au lieu de l’enfoncer comme l’aurait fait n’importe qui d’autre, elle avait décidé d’entrer dans son mensonge avec elle. Elle vit Snape froncer les sourcils croyant à moitié que June puisse être polie et ait pu faire patienter quelqu’un jusqu’à son retour. Il savait pertinemment qu’elle essayait de saboter chacune des visites des autres mangemorts dans l’unique but de le mettre dans l’embarras. Si au début il ne disait rien, il avait grandement sévi depuis sa tentative de fuite.
La jeune Lestrange remercia June. « De rien, c’est normal. » Fit-elle en inclinant la tête sur le côté. Elle évita le sourire, la rouquine était encore un peu secouée lorsque le voile avait été levé sur l’identité de la brune. Elle n’était pas sûre d’arriver à faire un sourire convenable de toute manière, pas sûre non plus qu’elle la remercie pour sa vente à Snape, mais ça c’était une autre histoire. Le concerné d’ailleurs s’était désintéressé de son rebut pour reporter son attention sur Guenièvre, June se disait qu’elle était probablement de trop dans ce tableau. Elle décida de se lever et débarrassa sa tasse. Elle allait reprendre ses activités d’avant la visite de Lestrange et les laissait à leur rendez-vous. Elle subirait sa punition une fois que la brune serait partie. Elle évita de laisser traîner ses oreilles. « Je serai dans le salon si vous me cherchez, Snape. » Fit-elle puis elle se tourna vers Guenièvre. « Désolée pour le dérangement, miss Lestrange, je vous souhaite une bonne fin de journée. » Elle disparut de la cuisine et retourna dans le salon où l’attendait sa pile de livres.
Elle poussa un soupir. « Tu ne peux pas continuer comme ça, June. » Elle allait demander à Snape si elle pouvait sortir et elle continuerait de le demander jusqu’à ce qu’il accepte. Elle lui présenterait les arguments qu’il fallait pour qu’il dise oui. Ils allaient finir par s’entretuer sinon. June prit le premier livre de la pile et retira la poussière avant de le placer dans la bibliothèque. Elle songeait déjà à la nuit qu’elle allait passer avec le sortilège qu’il lui avait lancée. Elle lui demanderait d’arrêter ce genre de blague par la même occasion. Elle doutait que le vieux Serpentard accepte, mais ça ne coûtait rien d’essayer. |
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| Le professeur de potion n’appréciait que moyennement la façon dont j’acquiesçais aux paroles de sa rebut. Je rentrais dans son mensonge mais Severus n’étais pas dupe et je le savais pertinemment. Néanmoins, mieux valait qu’elle ne me voit pas comme sa pire ennemi, après tout elle passait plus de temps que moi avec celui que je considérais comme un père. Je savais que leur relation était tendue et je n’avais pas l’intention d’être le grain de sable qui enraillerai leur petit manège. J’avais déjà eu assez de mal à comprendre qu’il s’encombre d’un rebut alors qu’il se débrouille avec elle. De mon côté j’étais tout de même rassurée de le voir apparaitre. L’espace d’un instant j’avais songé qu’il ne viendrait pas, encore, se contentant de me faire livrer mes potions et d’éviter ainsi une quelconque confrontation. Quand allait-il enfin m’avouer la vérité ? N’avais-je pas encore gagné sa confiance ? Il fallait qu’il réponde à mes questions, qu’il éclaircisse mon passé. J’en avais réellement besoin. Mais pour le moment il y avait encore June. Elle qui ne devait en aucun savoir qui j’étais réellement, quelle relation j’entretenais avec Severus… Alors je conservais ce masque de bienveillance et de sociabilité, sans me départir d’un léger sourire passe partout et aimable. Passez une bonne fin de journée également. A défaut d’une bonne nuit mais c’était un tout autre problème. Elle eut à peine quitté la cuisine que déjà la porte se fermait derrière elle et que ma baguette s’élevait afin de protéger des oreilles indiscrètes les échanges que j’allais avoir avec Severus. Je reconnaissais le faible sourire en coin de Severus, ou plutôt le rictus qui était apparu sur son visage lorsque j’avais lancé le sortilège. Celui qui voulait dire « j’ai été un bon professeur » mais je n’en disais rien je n’étais pas là pour le féliciter de la façon dont j’avais été élevé. Bien entendu le sujet de conversation se dirigea rapidement sur les potions qu’il avait mises de côté pour moi. Et puis, comme toujours, je lui demandais si j’avais de nouvelles informations à transmettre à l’élu. De mon côté, rien concernant les rebuts ou qui ne me soit parvenu. Du moins rien qui ne soit nécessaire d’être transmis à qui que ce soit. Je lui parlais ensuite de ma cicatrice, celle-ci se ré ouvrant de manière aléatoire il me fallait de nouveaux les onguents à mettre dessus ainsi que quelques potions pour calmer la douleur. J’en profitais d’être sur ce terrain pour lui demander, encore une fois, qui était mes parents. Rien, il ne voulait rien me dire et semblait se moquer de mes cauchemars, des flashs qui me revenaient de temps à autre. Du poids du secret sur mes épaules. Le besoin de connaître ma véritable identité se faisait pressente, s’en était presque douloureux pour moi. Le ton montait, mais il n’y avait rien à faire, il refusait obstinément de me répondre, prétextent encore et toujours qu’il en allait de ma sécurité. Un jour ou l’autre cette excuse ne tiendra plus ! Je serai plus dangereuse en ignorant la vérité qu’en la connaissant. Oui, même s’il me disait que je gérais relativement bien j’avais tout d’une potion sous pression, prête à exploser à l’ajout de la moindre goutte de plus. J’avais 21 ans, 23 en réalité et je trainais ce fardeau depuis près de 20 ans. Tout cela me rongeait de l’intérieur, le masque que je portais tous les jours brulait mon visage. Cette souffrance était peut être intérieur mais elle était réelle, comment pouvait-il ne pas le voir ? Rapidement il me demanda le silence, plus qu’une demande, un ordre. Il ne voulait plus en parler. La discussion était close et tout cela allait finir par un sort de mutisme. Il l’avait déjà fait, une fois. Oh et un détail, les gens commencent à s’interroger sur l’enfermement de votre rebut. Si vous voulez vous protéger, nous protéger comme vous le dîtes si bien, faites là sortir, Severus, occupez là, qu’un de nous trois ne soit pas en cage !! Et je le laissais là. Planter dans sa cuisine retenant mes larmes, mon amertume et ma douleur. Je prenais ma cape d’un geste rapide et passais la tête en direction du salon, en direction de June. Mes yeux n’étaient pas rougie, rien dans mon attitude ou sur mon visage ne montrait la tristesse qui m’habitait. Au revoir Miss Winchester. Notre petit jeu fut fort agréable, il faudra que nous remettions cela. Ce n’était ni un rendez-vous ni une promesse, juste quelques paroles polies. Elle n’était en rien responsable de la mauvaise volonté de son maître et je l’excusais même de m’avoir fait attendre de la sorte. Au moins, avec elle je m’étais « amusée » quelques minutes. Je quittais ensuite cette maison, j’avais les potions mais toujours pas de réponse… |
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